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TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 On s'est rendu compte à certains moments qu'on était en surcapacité sur nos cantines scolaires.
00:04 Et donc, on avait le choix éventuellement de pousser les murs et d'embaucher du personnel supplémentaire
00:10 et donc d'augmenter les impôts. Et ce n'était pas ce qu'on voulait faire.
00:13 Sinon, on s'est dit peut-être qu'on peut quand même demander aux familles dont les deux parents ne travaillent pas
00:17 de reprendre leurs enfants à midi, les semaines.
00:20 Ce n'est pas tout le temps, mais certaines semaines, certains jours,
00:23 où on a un peu trop d'effectifs sur certains réfectoires,
00:26 considérant que quand les deux parents ne travaillent pas, il me semble qu'ils ont le temps de pouvoir préparer un repas
00:31 pour leurs enfants à midi et de le reprendre.
00:33 Ok, donc voilà. Gilles Verdet, vous n'êtes pas d'accord du tout ?
00:36 Pas du tout, et monsieur le maire, avec tout mon respect, c'est délirant votre mesure.
00:39 C'est toujours avec tout votre respect que vous faites chier les gens.
00:41 Ça commence mal.
00:41 Non mais...
00:42 C'est toujours avec tout votre respect que vous faites chier les gens.
00:43 Non mais c'est incroyable. Les chômeurs sont stigmatisés parce qu'ils sont hors de la vie sociale.
00:49 Et maintenant, vous stigmatisez leurs enfants en leur interdisant la cantine parce que vous n'avez pas de place.
00:55 Et puis, j'ai relu soigneusement tous vos propos.
00:58 L'assistanat, ça suffit. Il faut responsabiliser les parents sans emploi.
01:02 Donc derrière cette mesure, vous jetez le discrédit sur les pauvres chômeurs qui voudraient bosser.
01:09 Franchement, je ne vous comprends pas.
01:10 Et il va vous répondre.
01:12 On ne geste pas le discrédit sur les chômeurs qui veulent bosser.
01:15 Ceux qui veulent bosser, j'ai toujours dit, s'ils ont des rendez-vous, s'il faut prendre les enfants, on les prend, il n'y a pas de souci.
01:19 Et je vais même vous dire, à Mazamé, on les aide à revenir dans l'emploi puisqu'on leur réserve,
01:23 lorsqu'ils retrouvent de l'emploi, des places en crèche.
01:25 Donc on aide. On est toujours derrière les gens qui veulent s'en sortir, les gens qui veulent travailler.
01:29 En revanche, je suis désolé, même quand on est demandeur d'emploi, quand on n'a pas de travail,
01:34 en France, on a un nombre d'aides extrêmement important.
01:37 On va citer les allocations chômage, on peut avoir le RSA, les allocations familiales,
01:41 l'allocation de rentrée, la prime de Noël, l'aide au logement, etc., etc.
01:45 Éventuellement, des bons alimentaires.
01:47 Donc on a tout ce qu'il faut pour confectionner un repas basique.
01:51 Et on a le temps qu'il faut pour confectionner un repas basique.
01:54 - À un moment, je suis d'accord avec M. le maire et une fois de plus, pas avec vous.
01:56 - Il veut supprimer les aides, M. le maire.
01:59 - Trop d'aides, tu les aides. C'est son propos. Trop d'aides, tu les aides.
02:02 - Oui, trop d'Inverdesk.
02:04 - Il l'a dit. Il est d'accord.
02:05 - Moi, je suis d'accord avec M. le maire.
02:07 - Il veut Inverdesk.
02:07 - Il y a un moment donné, tu ne peux pas te retrouver, comme il a dit, pousser les murs.
02:11 Il n'y a pas de place. L'accueil, il est déplorable dans certaines cantines.
02:14 Tu as parfois un seul accompagnant pour 30 élèves ou 35 élèves.
02:19 Donc, tu ne peux pas faire le boulot correctement et vous mélangez le problème.
02:22 S'il y a des dérogations, la personne qui doit aller chercher du travail,
02:26 il y a une dérogation, ils accueillent l'enfant. Il est où le problème ?
02:30 On ne fait pas des enfants pour les mettre à la cantine.
02:32 Si tu ne travailles pas, que les deux parents ne travaillent pas, tu les gardes avec toi.
02:35 Tu n'as pas fait ton gosse pour le mettre à la cantine.
02:37 Et je vais vous dire, moi, je suis encore plus méchant que lui,
02:39 parce que même l'étude, j'aurais dit non.
02:41 L'étude où ton enfant a l'étude pour rien.
02:44 - Elle a viré de l'école.
02:44 - Non, je ne sais pas. Je sais qu'il faut faire du soutien scolaire.
02:48 Pas de problème. Mais si c'est pour qu'il joue dans la cour pendant que la madame ou monsieur,
02:53 ils sont sur les réseaux sociaux chez eux en train de regarder Instagram ou aller faire les cours.
02:57 - Les chômeurs, ils regardent Instagram.
02:58 - Mais tu ne sais pas.
02:59 - Tu sais pas.
03:00 - Mais ce n'est pas parce que tu es chômeur que tu ne peux pas...
03:02 - C'est ce qu'il dit. Il dit que les chômeurs regardent Instagram le midi.
03:04 - Moi, j'en connais. Je suis désolé.
03:07 Moi, j'ai parlé à un gars, un voisin à moi.
03:09 Je lui ai dit, moi, je payais la cantine 5 euros à l'époque.
03:11 Il dit, moi, pourquoi tu ne fais pas comme moi ? Moi, je les mets à la cantine. C'est 50 centimes.
03:14 Je dis, moi, je n'ai pas le même revenu que toi.
03:16 Donc pour que toi, tu puisses payer 50 centimes, c'est très bien.
03:19 Mais moi, je paye 5 euros pour ça, pour que je t'aide.
03:22 Mais comme tu ne travailles pas, tu pourrais, toi, garder ton enfant chez toi.
03:25 Non, ça me prend la tête. Moi, je regarde les informations.
03:28 Ça crie, ça gueule. L'après-midi, il faut que j'aille réparer des voitures.
03:31 Il avait des trucs à faire.
03:32 Il avait des trucs à faire, mais il ne voulait pas garder ses enfants.
03:34 Donc moi, je suis d'accord avec monsieur le maire.
03:36 On ne fait pas des enfants pour les foutre à la cantine.
03:37 On fait des enfants pour les assumer et s'en occuper.
03:40 Et s'il doit aller chercher du travail, il y aura une dérogation.
03:43 Il pourra aller chercher du travail.
03:45 Je ne vois pas en quoi ça vous pose problème.
03:46 Moi, ce qui me pose problème, c'est d'avoir un accompagnant pour 35 élèves
03:50 et un accueil déplorable, manque d'ADSEM, manque d'AVS,
03:53 manque de plein de gens dans la cantine,
03:55 parce qu'il y a des gens qui pourraient être donnés à manger à leurs enfants,
03:57 les garder avec eux le midi, puisqu'ils ne foutent rien de la journée.
04:00 Gilles, il ne faut pas fermer les yeux.
04:01 Il y a des gens qui ne foutent rien de la journée et qui se débarrassent de leur vie.
04:04 - On n'est pas... - Bravo !
04:08 - Il ne faut pas se cacher, ça existe. - Bravo !
04:10 - Non, non, non, c'est bon. On a déjà un Gilles Verdes, Gilles, une petite seconde.
04:14 Attendez, attendez.
04:14 Il y a quelqu'un qui me pose une question, une amie à moi très intéressante.
04:17 Isabelle.
04:19 Demande au maire si les tarifs de ses cantines sont calculés au quotient familial,
04:23 c'est-à-dire selon les revenus des parents.
04:25 Si oui, ça règle le problème.
04:26 Sinon, sa mesure est inepte et inique.
04:28 - Non, alors sur Mazamè, on n'a pas de tarif au quotient familial.
04:31 Il y a des tarifs différents selon la maternelle ou le primaire.
04:33 Mais ensuite, c'est le même prix pour les enfants.
04:35 - Elle dit que votre mesure est inepte et inique.
04:36 - Il y a un dégressif pour les familles nombreuses.
04:40 - Plus 20% à la rentrée.
04:42 - Elle mélange votre amie. Elle mélange.
04:43 On ne parle pas de... Moi, j'ai parlé de tarif, là.
04:46 On ne parle pas de tarif, on parle de place.
04:47 On parle de pousser les murs.
04:49 À un moment donné, on ne peut pas accueillir tout le monde.
04:51 - Pas comme ça. Mon amie, elle n'a pas ton âge.
04:55 - Elle n'a pas mon âge ? - Non.
04:57 Un petit peu de respect quand même.
04:58 - J'ai beaucoup de respect pour votre amie, mais elle mélange le tarif.
05:00 - Ça parle du tarif. On ne parle pas de tarif, on parle du manque de place.
05:03 - Mais je l'aurais parlé. - Le problème, c'est le manque de place.
05:06 - Enfin, ce que dit M. le maire, c'est qu'il a un problème de tarif.
05:11 - Non, il a un problème de place.
05:12 - Plus 20% à la rentrée.
05:14 - C'est un problème de tarif.
05:17 Et par ailleurs, dans ta réflexion, je pense que tu as oublié le sort de l'enfant.
05:21 - Jacques, est-ce que c'est normal qu'il y ait une ASEM qui s'occupe de 30 élèves ?
05:27 Est-ce que c'est normal ?
05:28 Tu as des écoles où il y a une ASEM qui s'occupe de 30 ou 35 élèves.
05:31 Est-ce que tu trouves ça normal ?
05:32 À un moment donné, il y a trop de monde dans les cantines.
05:33 - Oui, mais vous confondez les problèmes.
05:35 - Il y a trop de monde. Non, moi, je ne retrouve pas de problème.
05:36 - Si tu mélanges la cistana...
05:37 - Donc, toi, tu cautionnes.
05:38 Toi, tu es au chômage.
05:39 - Attends, je me suis encore exprimé, là, pour le moment.
05:41 Donc, je cautionne pas. On est potes.
05:43 Moi, je considère que...
05:43 - En tout cas, c'est la première fois qu'il est d'accord avec une verdesse.
05:45 - Oui, c'est vrai.
05:46 D'ailleurs, tout à l'heure, dans les loges, je me disais, je vais faire une verdesse ce soir. Voilà. Bon.
05:50 - Bah, essaye. T'es le brillant. Vas-y.
05:51 (Rires)
05:53 (Applaudissements)
05:58 - Tu sais bien, cher maître vénéré, que je ne vais pas y arriver. Je ne me permettrai pas.
06:02 Non, je pense que c'est...
06:03 Je comprends très bien votre volonté de vouloir combattre la cistana derrière cette mesure.
06:08 Et ça, je partage ce sentiment-là, d'essayer de réveiller un peu les choses
06:11 et de faire en sorte que les gens se prennent en main.
06:13 Ça, de ce point de vue-là, je suis d'accord.
06:15 Mais je pense juste à l'enfant.
06:16 Et pour moi, c'est une mauvaise idée à cause de l'enfant.
06:18 - Pourquoi ? - Parce que j'ai peur.
06:19 - Parce que... - Tu as peur de le discriminer ?
06:21 - Quand je peux finir ma fête... - T'as peur qu'il en jette ses parents ?
06:23 - Non ! - Ne pas aller à la cantine toute la semaine, voir ses copains,
06:26 aller à la cantine et toi, être obligé d'aller à la maison.
06:29 - C'est n'importe quoi ! - C'est toi !
06:31 - J'ai jamais été à la cantine de ma vie !
06:34 - Qu'est-ce que vous racontez ?
06:36 - Vraiment, vraiment, vas-y.
06:37 - Dans tes gamins, t'as aucune envie d'aller manger chez tes parents.
06:39 (Brouhaha)
06:41 - Et puis, t'as envie d'aller faire le con avec tes potes à la cantine.
06:43 - Tu fais le con à la récré ?
06:44 - Mais non ! - Une fois qu'il y a un récré, il partit.
06:46 - Mais à quelle école, toi ?
06:48 - J'ai aucun pote à moi qui est à la cantine.
06:50 - C'est pas un très mauvais argument que les enfants...
06:52 Les enfants, ils ont besoin d'être copains et ils ont besoin de rester en compagnie.
06:55 - Mais non, mais ils sont en récré !
06:56 - Mais non, mais ils ne sont pas à la cantine, en même !
06:58 - Il cherche pas... L'idée, c'est pas de combattre...
07:00 - Et le sentiment de honte de l'enfant ?
07:02 (Brouhaha)
07:04 - J'ai honte de mon jeu de parent...
07:06 (Brouhaha)
07:08 - Non, non, non, c'est pas l'idée de combattre la cystana, c'est de pousser les murs.
07:12 Il y a aussi un problème réel qui est que, tout d'un coup, t'as une nana ou un monsieur
07:17 qui va s'occuper de 40 gosses et qui peut pas, un seul pour 40, ce n'est pas possible.
07:21 C'est du pragmatisme !
07:23 Et par ailleurs, ce serait... Pourquoi pas ?
07:25 Moi, mon premier réflexe, ça a été "Oh mon Dieu, c'est pas bien !"
07:28 Et quand j'ai commencé à lire, j'ai changé d'avis parce qu'effectivement,
07:31 j'ai vu que si il y a un parent qui a un rendez-vous professionnel
07:34 parce que, justement, il peut changer de statut,
07:36 eh bien, on accueille l'enfant, donc il n'y a pas de problème.
07:39 - Alors, du coup, j'ai un problème...
07:41 - Géraldine Maillet...
07:42 - Quand un monsieur est mère au foyer et que tu acceptes d'avoir ton enfant à déjeuner,
07:45 alors c'est stigmatisant pour l'enfant ? Il va mal vivre ?
07:47 - Mais non, parce que les enfants sauront...
07:49 - Mais parce que...
07:50 - Tu vois bien que tu dis n'importe quoi, Géraldine.
07:52 - Non, je dis pas n'importe quoi.
07:53 - Parce que je ne crois pas que dans sa construction, il y a un moment donné
07:55 où il a envie d'être avec ses potes à la construction.
07:57 - Il est vers un trélicol, il est vers un week-end, il est vers un mercredi après-midi...
08:00 - S'il vous plaît, il veut parler. Didier Schneck, il veut parler de ça.
08:02 - Non, mais déjà, je ne supporte pas sous-entendu que tous les chômeurs le sont par plaisir.
08:05 Déjà, je trouve ça insupportable.
08:06 - Mais il n'a jamais dit ça, monsieur le maire.
08:08 - Je n'ai jamais dit ça, monsieur le maire.
08:09 - Les enfants sont... Non, mais Raymond l'a sous-entendu.
08:11 Les enfants sont extrêmement durs les uns envers les autres.
08:13 Il y a du harcèlement, il y a des mauvais moments.
08:15 - Quand on dira que tu ne vas pas à la cantine parce que tes parents sont pauvres, je trouve ça extrêmement dur.
08:19 Et pardon, mais là, vous répercutez...
08:21 - Mais on peut aussi dire qu'il n'y a pas d'enfants qui meurent, c'est un verbe pour travailler.
08:23 - Il y a des gens qui travaillent qui gagnent moins bien que les chômeurs.
08:26 - Il y a des gens qui travaillent qui gagnent moins bien que les chômeurs.
08:27 - Je ne supporte pas que la situation sociale des parents...
08:29 - Deuxième bêtise.
08:30 - Vas-y, troisième bêtise, on attend la troisième bêtise.
08:32 - Je ne supporte pas que la situation sociale des parents ait une répercussion sur les enfants.
08:36 Et là, vous les traitez comme si les parents étaient des criminels.
08:38 - Retour dans le featuring.
08:39 - Être chômeur, ce n'est pas un crime.
08:40 - Désolé, ça peut arriver d'être au chômage et c'est discriminant pour les enfants.
08:43 - Jean-Michel Maire et Monsieur le Maire.
08:45 - On n'est pas des brutes sans cœur.
08:46 Ça se passe comment ? On est une petite ville.
08:48 Si on a un plané sur une semaine et qu'on voit qu'on est en surcapacité,
08:52 on appelle des familles dont on sait que les deux parents ne travaillent pas,
08:55 on leur demande de bien vouloir prendre leur enfant.
08:57 Vous voyez, ce n'est pas une espèce de tribunal là où...
08:59 - Où les enfants vont dire "t'es pauvre, tes parents sont pauvres, ils sont au chômage".
09:02 - Il faut arrêter avec ça.
09:04 Et puis surtout, retournant l'histoire, qu'est-ce que je dis ?
09:08 Imaginez qu'on fasse l'inverse.
09:09 Qu'est-ce que je dis à des parents, qui sont les deux à travailler ?
09:13 Je leur dis "je ne peux pas prendre votre enfant à midi parce que vous n'êtes pas prioritaire,
09:16 je fais d'abord passer ceux qui ne travaillent pas".
09:18 Qu'est-ce que je leur dis ?
09:19 Les gens qui travaillent, qui ont des petits salaires,
09:21 qui ont fait tout et qui n'ont aucune aide.
09:22 - Tu veux parler au Douide et à DJ Schneck ?
09:24 - Je suis désolé, mais complément d'enquête, vous aviez raison, c'est le côté faible.
09:28 - Évidemment, bah oui.
09:30 - Toi, tu oublies tes couilles à la maison et tu oublies ton cerveau.
09:32 Excuse-moi, ça n'a aucun rapport.
09:34 Il n'y a pas que les enfants dont les parents sont chômeurs qui mangent à la maison à midi.
09:38 Il n'y a pas qu'eux qui mangent à midi.
09:40 Il y a d'autres enfants aussi dont les parents travaillent, qui rentrent parce que la maman travaille juste à côté, etc.
09:44 Donc, ce n'est pas stigmatisant.
09:45 Parce que tu ne manges pas à midi, tu seras déclaré chômeur.
09:47 Et puis, comme dit Alain Giraldi, il y a des chômeurs qui viennent plus que les gens qui travaillent.
09:50 Et puis, c'est une question économique.
09:52 Tu as déjà géré une ville, toi ?
09:53 Non ?
09:54 - Non, mais en fait, ça me fait marrer.
09:55 - Ecoute, le maire, fais confiance à ceux qui gèrent.
09:57 Au lieu de toi, tu as toujours des grandes idées, mais tu ne fais rien.
09:59 - J'ai une question pour Monsieur le maire.
10:01 - Bravo Jean-Michel !
10:03 - Bravo Jean-Michel !
10:08 - Tu peux poser une question à Monsieur le maire, Cyril ?
10:10 - Oui, vous pouvez poser une question à Monsieur le maire.
10:12 - Monsieur le maire, je vous en supplie, dites la vérité.
10:16 - Non, mais, hé !
10:17 - Il y a deux maires. Il y a M. le maire et il y a deux maires.
10:20 - Vous avez augmenté les tarifs de 20 %.
10:23 Et vous avez dit vous-même que vous en aviez marre parce que vous aviez beaucoup d'impayés.
10:28 Écarter les familles dont les parents sont au chômage, pour vous, c'est une sécurité financière.
10:34 Vous faites ça parce que ces pauvres gens n'ont pas les moyens de payer et vous les sanctionnez financièrement.
10:39 Ça, c'est vrai, Monsieur le maire.
10:41 - Mais qu'est-ce que t'en sais ?
10:42 - Monsieur le maire, Monsieur le maire, les yeux dans les yeux, ne vous mentez pas !
10:45 - Laisse-le, laisse-le.
10:47 - On accueille encore des familles, des enfants de chômeurs.
10:51 On en accueille encore aujourd'hui.
10:53 C'est dans les cas où on a un sur-effectif, on leur demande, certains jours, certaines semaines, de les reprendre.
10:57 Ensuite, sur les tarifs...
10:58 - Les affamés !
10:59 - Oh !
11:00 - Oh !
11:01 - Merde !
11:02 - Arrêtez !
11:03 - Allez, vas-y, allez !
11:04 - Ensuite, sur les tarifs...
11:05 - Les affamés !
11:06 - Moi, je vais rappeler quelque chose parce que là, ce n'est pas le cas qu'à Mazamé.
11:09 C'est le cas sur l'ensemble des communes en France aujourd'hui.
11:11 Quand vous avez le prix d'un ticket de restauration scolaire, en général, vous avez au minimum 60 à 70 % du prix
11:18 qui est payé par le contribuable.
11:19 C'est-à-dire qu'à Mazamé, un repas, ça nous revient à 12 € entre les ingrédients, la cuisine, les gens qui font la cuisine,
11:25 les gens qui la servent et puis le personnel qui encadre.
11:27 12 €.
11:28 Et c'est facturé un peu plus de 4 € par repas aux familles.
11:31 Le reste, c'est le contribuable qui le prend en charge.
11:33 - Oui, c'est l'État.
11:34 - À un moment, il faut arrêter comme ça de continuer à solliciter les contribuables.
11:38 Ils n'en pourront plus au bout d'un moment.
11:39 Vous voyez ce que je veux dire ?
11:40 - Donc, c'est bien pour les financiers.
11:41 - Dans les familles pauvres, ce repas à la cantine, parfois...
11:45 - Qu'est-ce que tu veux, le champion de rock à Billy, là ?
11:47 - C'est le seul repas de la journée dont vous allez priver un enfant.
11:51 - Des passes de l'heure.
11:52 - C'est ça qui me rend triste.
11:53 - Non, mais on a des services...
11:54 - C'est vrai, ça.
11:55 - On est dans une ville, encore une fois, à taille humaine.
11:56 On a des services sociaux qui connaissent les gens.
11:58 On sait qu'il y a des situations qui sont extrêmement difficiles.
12:01 On y fait bien sûr attention.
12:02 Mais je vous garantis qu'il y a aussi des situations...
12:04 - Qu'est-ce que tu veux ? On a la split.
12:05 - ...où on considère, et à juste titre, que les parents ont la capacité, du fait qu'ils ne travaillent pas,
12:09 ils ont le temps de préparer un repas basique.
12:11 À un moment, il faut aussi les mettre devant leur responsabilité.
12:13 - Ah, bien sûr.
12:14 - J'ai une question pour M. le maire.
12:16 - J'ai une question pour M. le maire.
12:19 - Vous dites qu'il n'y a pas assez de place, mais c'est pas assez de place,
12:23 il ne faut pas assez de nourriture, parce que s'il n'y a pas assez de place,
12:25 on peut aussi faire question d'horaire.
12:26 Il y a des enfants qui peuvent manger à 11h, à midi, à 13h, à 14h.
12:29 - Ils vont à l'école quand ?
12:30 - C'est question d'horaire.
12:31 Moi, je mangeais des repas à 11h30, des repas à 14h.
12:33 - Dis-moi, tu veux rencontrer un historien ?
12:34 - Non, moi, je vais bouffer, là, un 15e.
12:36 - Tu montes à 14h, tu rentres à 8h.
12:43 - Non, je suis au deuxième service.
12:45 Tu vas au NPS ?
12:46 - Non, j'ai réservé à 16h le resto.
12:47 - Impossible !
12:48 - Impossible, c'était où ?
12:49 J'allais en maths ou j'allais au resto ?
12:52 J'ai réservé à 16h, on a une table pour 4.
12:54 - Non, je te jure.
12:55 - Impossible d'y aller.
12:56 - Ils étaient bourrés, bourrés.
12:58 - J'y vais au troisième service, je te le dis.
13:01 - Vous faites 2-3 services, mais 2-3 services,
13:03 ça veut dire que quand les enfants sont sortis,
13:05 qu'ils ont mangé avant qu'ils reviennent en cours,
13:06 il faut du personnel en plus pour les surveiller.
13:08 Donc, vous multipliez vos faits de personnel.
13:10 - Elle, si vous l'écoutez,
13:11 vous savez, le petit déj,
13:12 c'est ce qu'il va multiplier.
13:14 - Pierrick, tu vas en cours ?
13:15 Non, le petit déj, là, j'ai rien fait.
13:17 - C'est une solution, je vous ouvre des solutions.
13:19 - Ça va, ouais, tu baisses d'un ton, hein.
13:21 Ça va, hein.
13:24 - Ce qui est épuisant, en fait,
13:26 c'est qu'ici, on a des noms d'idéologie.
13:28 En fait, plus par démagogie, par posture.
13:30 - Tu dis ça pour Gilles Verdes ?
13:32 - Nom le, nom le !
13:34 - On est dans le camp du bien,
13:35 on est les gentils.
13:36 - Je veux entendre Gilles Verdes dans ta phrase.
13:37 - Bah, Gilles Verdes, comme d'habitude,
13:38 c'est en de démagogie larmoyante, comme ça.
13:40 Donc, on est dans le camp du bien, voilà.
13:42 Et vous, vous êtes dans le concret.
13:43 Vous êtes dans le réel, vous êtes là,
13:45 vous devez verrouiller votre budget,
13:47 vous devez faire bouffer les enfants,
13:49 vous devez rendre des comptes,
13:50 et vous êtes là, c'est pragmatique.
13:52 Et nous, on est juste sur les plateaux télé,
13:53 là, en devise, comme ça.
13:54 Ah non, c'est pas bien, ce merde.
13:55 - Vous sanctionnez les pauvres.
13:56 - Mais on sanctionne rien du tout, en fait.
13:58 - Mais qui te dit que tous les chômeurs sont pauvres ?
14:00 - Les chômeurs sont pauvres.
14:01 - Y a 100 discussions en même temps, là.
14:02 Tu t'es cru dans "Coupé en mode".
14:03 - C'est un vrai blogueur, ça.
14:04 - En plus, moi, je trouve que, à titre personnel,
14:06 je trouve que c'est extraordinaire
14:07 d'avoir son enfant à l'heure du déjeuner.
14:09 Ça tisse le lien.
14:10 On parle avec lui, comment s'est passé ta matinée.
14:12 - J'adore.
14:13 - On fait un bilan.
14:14 Ça ne dure pas non plus 8 heures, un déjeuner.
14:15 Il ne faut pas exagérer.
14:16 Donc, je ne sais pas pourquoi.
14:17 Toi, tu vas être bientôt papa.
14:18 J'espère que tu seras content d'avoir ton papa
14:19 entre midi et 2.
14:20 - Bien sûr.
14:21 - Ton enfant.
14:22 - Mon enfant.
14:23 - Non, mais je trouve ça...
14:24 - Il a oublié.
14:25 - Je trouve ça...
14:26 (applaudissements)
14:27 Je trouve ça facile...
14:28 - Franchement, non, mais ça va être un très bon papa, lui.
14:29 - C'est pour ça.
14:30 - Je trouve ça facile de sanctionner les pauvres.
14:31 La vraie question qu'on devrait se poser,
14:32 c'est qu'est-ce qu'on fait plutôt que de s'exclure
14:33 et de discriminer les enfants pauvres
14:34 ou les enfants de familles pauvres ?
14:35 - Oui, des jours.
14:36 - Qu'est-ce qu'on fait ?
14:37 - Il y a plein d'autres moyens de le faire.
14:46 - Qu'est-ce qu'on fait avec l'argent ?
14:47 Qu'est-ce qu'on fait avec tout l'argent public ?
14:48 - Moi, on n'a pas les moyens d'embaucher un mec à la cantine.
14:49 - Ce n'est pas un mec qu'il faut embaucher,
14:50 mais je ne vois pas ton tas de phrases, là.
14:51 - Mais pourquoi le mec, il fait ça ?
14:52 - Écoute ta phrase.
14:53 - Raymond, Raymond.
14:54 - Pourquoi on sanctionne les enfants pauvres ?
14:55 Pourquoi on sanctionne un enfant d'aller manger
14:56 avec sa mère ou avec son père ?
14:57 Elle est où, la sanction ?
14:58 - C'est génial.
14:59 - D'aller manger avec tes parents.
15:00 - Mais pour cette raison-là...
15:01 - Je n'ai jamais mangé une journée à la cantine.
15:02 - En l'occurrence, dans un collège,
15:03 dans une école, dans une primaire qui va prendre cette mesure.
15:04 Ah, tu ne manges pas à la cantine,
15:05 tu n'as pas prioritaire, tu es pauvre.
15:06 - Non, non, non.
15:07 - Mais bien sûr que si.
15:08 - Non, non, non.
15:09 - Mais c'est parce que vous êtes pauvres aujourd'hui.
15:10 - Ma fille, elle ne mange jamais à la cantine.
15:11 - Bien sûr que oui.
15:12 - N'importe quoi.
15:13 - Bien sûr que oui, tes pauvres terribles,
15:14 vous n'êtes pas allés à l'école, longtemps.
15:15 - Mais c'est vrai que ce n'est pas
15:16 parce que vous êtes chômeuse.
15:17 - Les enfants mangent à la cantine, très bien.
15:36 - Ils t'emmerdent.
15:37 - Non, mais s'ils ne mangeaient pas à la cantine
15:38 parce que leurs parents sont chômeurs...
15:39 - Ils ne mangeraient pas, ils ne mangeraient pas.
15:40 - Non, je suis désolé, c'est très dur l'école.
15:41 - Alors pourquoi M. le maire fait ça ?
15:42 Parce qu'il est inhumain, parce qu'il est méchant,
15:43 parce qu'on veut particulièrement aux chômeurs ?
15:44 - Ce n'est pas la faute de M. le maire,
15:45 c'est le système avec tout l'argent public qui existe,
15:46 l'argent qui existe ailleurs,
15:47 pour toi, être au niveau de l'État, très important.
15:48 - Bravo M. le maire, il y a trop de jeunes,
15:49 mais il y a des trucs inutiles, là, on les sort.
15:50 - On les sort des communes.
15:51 - On donne la parole une dernière fois à Banana Split ?
15:52 - Ah oui.
15:53 - Allez, Banana.
15:54 - Attends, attends, Banana.
15:55 - Banana.
15:56 - Frère, tu sais que ta teutée n'a jamais été aussi longue ?
15:57 - Je suis en maline, toi.
15:58 - Tu as 35 cm de teutée.
15:59 Non, mais sans déconner, tu ne peux pas...
16:00 Le casque, il s'arrête, ah le frère.
16:01 Non, mais frère, avec la pecon, et tout,
16:02 t'as une... J'adore.
16:13 Tu sais que ça te va hyper bien.
16:14 - Merci.
16:15 - Non, sans déconner.
16:16 - C'est gentil.
16:17 Pour une fois que vous me complimentez.
16:18 - Je te jure, je te jure que je le trouve hyper beau.
16:19 T'as une beauté qu'on n'a pas encore vue.
16:20 - C'est différent.
16:21 - M. le maire, vous allez voir le regard d'un enfant.
16:22 - Oh là là.
16:23 - Assumez-le, assumez-le.
16:24 - Assumez-le, assumez-le.
16:25 - Le regard d'un enfant,
16:27 - Affamé.
16:28 - À qui, à qui ?
16:29 - Affamé.
16:30 - À qui ?
16:31 - À qui ses amis vont dire,
16:32 "Ah, toi, tu manges pas à la chantille,
16:33 "enfant de chômeur."
16:34 - Fils de chômeur.
16:35 - C'est ça que vous voulez à Mazamè ?
16:36 - Allez, allez, c'est bon.
16:37 - Mazamè, la grande fille du maire.
16:38 - Ne répondez même pas.
16:39 - Ah non, mais c'est ça.
16:40 - Si, 32 %,
16:41 est-ce que ça, c'est une bonne définition ?
16:42 - Oui !
16:43 - Bravo !
16:44 - Oui !
16:45 - Bravo !
16:46 - M. le maire,
16:47 vous allez voir le regard d'un enfant.
16:48 - Ah, oui, oui.
16:49 - Si, 32 %,
16:50 est-ce que ça, c'est une bonne définition ?
16:51 - Oui !
16:52 - Oui !
16:53 - Bravo !
16:54 - Oui !
16:55 - Les gens ont du coeur.
16:56 - Vous avez remarqué chez vous
16:57 que j'étais du côté du nom.
16:58 - Voilà.
16:59 - C'est évident.
17:00 - Ça me rassure, les gens ont du coeur.
17:01 - Merci, M. le maire,
17:02 en tout cas, d'avoir été avec nous.
17:03 - Merci à vous.
17:04 - Merci, merci, M. le maire.
17:05 Vous avez Jean-Michel Maire aussi à côté.
17:06 C'est très sympa.
17:07 (rires)
17:08 Sous-titrage Société Radio-Canada
17:09 - C'est très sympa. (rires)
17:12 [Musique]

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