François Durovray, Président du Conseil départemental de l'Essonne
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00:11 Cette semaine, nous recevons une fois n'est pas coutume un président de conseil départemental,
00:16 en l'occurrence le président LR de l'Essonne, François Durevray.
00:20 Il est notre invité, Extralocal, c'est tout de suite.
00:22 [Musique]
00:38 Bonjour monsieur le président.
00:40 Bonjour.
00:41 Durevray de l'Essonne, vous avez plusieurs casquettes d'ailleurs, je vais vous les citer.
00:45 Vous êtes également membre du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris,
00:48 administrateur d'Ile-de-France Mobilité, on en parlera, et président de l'association Grande Couronne Capitale.
00:53 N'est-ce pas ?
00:54 C'est à peu près ça, oui.
00:56 On va peut-être parler du cumul tout à l'heure, on verra.
00:58 Vous serez interrogé, c'est la formule ici, par trois journalistes de nos régions,
01:02 dont un journaliste de la vôtre que vous connaissez, puisqu'il s'agit pour la première fois parmi nous de Renaud Parquet.
01:09 Bonjour Renaud.
01:10 Bonjour Marie, bonjour François Durevray, bonjour, je suis ravi d'être avec vous.
01:13 Voilà, rédacteur en chef de 20 minutes TV, puisqu'il y a 20 minutes le journal et il y a 20 minutes TV,
01:19 donc vous êtes le rédacteur en chef et vous représentez ici pour la première fois l'Ile-de-France.
01:22 Absolument.
01:23 Dont l'Essonne.
01:24 Bienvenue.
01:25 Merci.
01:26 Bienvenue également à Claire Stenlène, qui elle est une habituée parmi nous,
01:28 journaliste au Télégramme et qui représente la Bretagne.
01:31 Bonjour Claire.
01:32 Bonjour, je suis plus à l'ouest.
01:33 Et un peu plus à l'est, là nous avons Fabrice Vesserodon, secrétaire général de la rédaction parisienne du groupe Ebra,
01:40 qui représente la dizaine de journaux du Grand Est, mais aussi de l'Auvergne, Ronalp, notamment Le Progrès.
01:46 La Facesse, bonjour Marie, bonjour François.
01:48 Bienvenue parmi nous, enfin c'est un habitué également Fabrice.
01:52 Alors on a des petites habitudes, des figures imposées et on commence ici, en général, par le questionnaire de Proust.
02:00 Allez c'est Renaud qui s'y lance.
02:03 François Durevray, on sait que le matin vous levez très tôt pour lire la presse.
02:06 Ma question est la suivante, c'est quel est votre livre de chevet ?
02:11 Ah c'est pas la presse préférée, ça aurait pu, 20 minutes il aurait répondu.
02:15 La presse c'est de moins en moins le matin, c'est de plus en plus le soir, en numérique.
02:19 Et le livre de chevet, alors là je viens de terminer, parce que j'ai souvent plusieurs ouvrages à la fois,
02:26 là je viens de terminer Amine Malouf, La Birane est naufragée.
02:31 Très bien.
02:32 D'accord. Claire, deuxième question du questionnaire de Proust.
02:34 Toujours en culture, je sais que vous aimez beaucoup la photographie.
02:38 Je me demandais si vous aviez une photo iconique ou un photographe iconique, ou les deux ?
02:43 Robert Doisneau.
02:44 Pourquoi ?
02:45 Évidemment.
02:46 Pour quel ?
02:47 Oui, pour Paris, pour se baiser volé, sur ce moment assez extraordinaire de la vie de notre pays aussi.
02:53 Et puis à un moment où on était encore en Argentique, et peut-être qu'il y avait un rapport différent à la fois l'appareil photo,
02:59 et puis pour ma part j'ai aussi développé.
03:02 Oui, il faut pratiquer aussi.
03:04 C'était mieux avant.
03:05 Non, ce n'était pas mieux avant, c'était différent.
03:08 En noir et blanc. Fabrice, troisième question.
03:11 Oui, une question pour l'élu local aussi, que vous êtes en tant que conseiller départemental.
03:15 Est-ce que vous avez un élu local ou un élu régional inspirant ?
03:20 Bonne question. Il y en a beaucoup.
03:25 À gauche comme à droite, il y a des élus qui sont sincères et qui sont engagés.
03:29 Et souvent il y a une image différente des élus.
03:32 Je peux vous dire que lorsqu'on discute avec eux, lorsqu'on prend le temps, il y a toujours de très bons échanges.
03:37 Alors un élu local, à partir du moment où on en choisit un, on risque de se fâcher avec d'autres.
03:42 Dans ma famille politique, je trouve qu'Aurélien Pradié, qui est aussi un élu national, mais qui est élu régional, c'est un élu qui fait bouger les lignes.
03:52 Oui, il faut tenir bon.
03:54 C'est son dernier ouvrage.
03:56 Allez, on continue un petit peu pour mieux vous connaître, parce que certains ne vous connaissent pas quand même.
04:00 Elle dort.
04:02 Oui, justement, maintenant on va mieux vous connaître.
04:04 On le voit, les séquences politiques sont de plus en plus violentes en ce moment.
04:08 Il s'est passé quelque chose d'unique il y a quelques années dans votre département.
04:11 C'est un maire de gauche qui a transmis les clés de sa mairie à un maire de droite.
04:15 Et c'est unique en France, me semble-t-il.
04:19 Mais de quelle personnalité de gauche vous vous sentez le plus proche, ou en tout cas avec qui vous avez des échanges et avec qui il y a du respect ?
04:28 Parce qu'on sent que la politique est de plus en plus violente.
04:30 Oui, c'est dommage.
04:32 Vous parlez d'un maire de gauche qui s'appelait Manuel Valls, pour un maire de droite qui est Stéphane Baudet.
04:37 Manuel Valls fait partie des figures que je trouve évidemment très intéressantes.
04:40 Dans l'histoire, il y en a plein.
04:42 Jaurès, par exemple, Mendes France, et sur une période plus récente, comme élu de gauche, Carole Delga.
04:52 Même si c'est une partie des élus que j'aime bien écouter, avec qui j'échange, trop rarement peut-être.
04:59 Votre collègue de l'Occitanie.
05:01 Claire.
05:02 Oui, c'est drôle que vous parliez d'Aurélien Pradié, parce que je l'avais en tête aussi dans la question que je voulais vous poser sur les personnalités de droite préférées.
05:08 Mais du coup, je vais peut-être m'orienter vers une question plus historique.
05:11 Est-ce que vous avez un personnage historique qui vous a marqué ?
05:15 Est-ce que c'est Napoléon qui est au cinéma en ce moment ?
05:17 De Gaulle.
05:18 Et de droite aussi.
05:20 De Gaulle forcément, parce qu'il est…
05:23 Enfin, moi, je ne viens pas d'une famille politique.
05:25 Oui, vous ne parlez pas du tout…
05:27 On ne parlait jamais politique à la maison.
05:29 J'ai le souvenir d'un livre sur De Gaulle, plutôt papa.
05:33 Un livre sur Simone Veil, plutôt maman.
05:36 Mais voilà, De Gaulle, moi, je suis né juste quelques mois après sa disparition.
05:41 Je me suis engagé au RPR pour Chirac.
05:43 J'ai été amené très rapidement à découvrir cet univers.
05:46 À un moment, on ne parlait plus vraiment de gaullisme, mais c'est évidemment une référence,
05:49 parce qu'il y avait le sens de l'État, de l'intérêt général, quelque chose qu'on a peut-être perdu un peu au fil des ans.
05:56 Pour moi, c'est une référence, évidemment.
05:58 Merci.
06:00 Et parmi les personnalités de droite, aujourd'hui, à part Pradié ?
06:04 Vous parliez de De Gaulle, j'avais envie de citer évidemment Philippe Séguin.
06:09 Et dans les personnalités de droite, vous savez que j'ai beaucoup d'affection et de respect pour Xavier Bertrand.
06:14 Oui, que vous avez soutenu, effectivement, pour la campagne présidentielle,
06:18 avant que ce soit Valérie Pécresse qui était choisie pour les primaires de droite.
06:23 Fabrice, allez, on termine le questionnaire de Proust avec votre question classique.
06:27 Oui, absolument, c'est la question classique, c'est votre loi emblématique.
06:31 Loi emblématique ?
06:34 Ah, je peux en donner deux.
06:38 La loi de 1901 sur les associations, qui aujourd'hui construit nos vies locales.
06:45 Et puis, il y en a une, la loi d'abolition de la peine de mort.
06:50 À un moment, j'ai été très marqué, gamin, par la lecture de "Le dernier jour d'un condamné" de Victor Hugo.
06:56 Je trouve qu'il fallait avoir le courage de porter cette loi.
07:00 Y compris lorsqu'on était à gauche.
07:03 Il fallait du courage pour la voter, particulièrement lorsqu'on était à droite.
07:07 Chirac fait partie de cela.
07:09 Et à un moment où, dans notre pays encore, on doute sur cette question,
07:13 je crois que ça fait partie des grandes lois de la République dont on doit être fier.
07:17 Merci pour toutes ces réponses du questionnaire de Proust.
07:21 Deuxième figure à poser ici, c'est la question cash.
07:24 Et c'est encore Renaud qui vous lance sur la question cash.
07:30 On connaît très souvent son maire, on connaît très souvent son député,
07:34 et on connaît beaucoup moins son président de conseil départemental.
07:38 Ma question, c'est la suivante.
07:40 A quoi sert le conseil départemental ?
07:42 Et comment se fait-il que vos fonctions, ou même votre personne,
07:47 pas vous personnellement, mais en tout cas la fonction de président de conseil départemental,
07:51 soit aussi peu connue des citoyens ?
07:53 D'abord, elle est moins connue, sans doute, en Ile-de-France qu'en province.
07:56 Ensuite, elle est sans doute moins connue parce que les compétences sont un peu moins proches,
08:00 mais j'y reviendrai.
08:01 Mais c'est surtout lié à notre mode d'élection.
08:03 Vous savez que je suis élu, comme mes autres collègues, 41 autres collègues,
08:10 sur un canton, 60 000 habitants,
08:12 alors que je suis à la tête d'un département d'un million 300 000 habitants.
08:15 Et c'est ce qui me différencie du maire, qui est évidemment élu à l'échelle d'un territoire communal,
08:20 ou de la présidente de région en Ile-de-France,
08:22 qui est élu également par tous les… qui est tête de liste et qui est élu par tous les franciliens.
08:27 Donc je crois que c'est une différence fondamentale.
08:30 Après, les compétences, elles sont plus éloignées,
08:33 alors même qu'elles concernent aussi directement la vie quotidienne de nos concitoyens que le rôle d'une mairie.
08:39 C'est vrai que lorsqu'on se lève, on ouvre le robinet,
08:42 c'est l'eau qui coule, c'est la compétence de la ville,
08:45 mais très rapidement, lorsqu'on sort, on emprunte une route départementale,
08:50 on va fréquenter un collège,
08:52 lorsqu'on a un heureux événement, la naissance, le carnet de santé, c'est le département.
08:57 Donc énormément de compétences sociales, du premier cri au dernier souffle,
09:01 personnes âgées, personnes handicapées, personnes fragiles, RSA,
09:04 les collèges que j'ai cités, puis aussi des compétences dans le domaine de la culture, du sport.
09:08 Et lorsqu'on a la chance d'être à la tête d'un département comme l'Essonne,
09:12 on a aussi quelques spécialités comme l'enseignement supérieur, la recherche,
09:15 compte tenu de la présence de Saclay sur le territoire.
09:18 Comment se fait-il que ces compétences ne soient finalement pas très connues ?
09:21 Parce qu'en 2020, vous éditiez un sondage qui a été produit par l'Institut Harris,
09:29 juste après le Covid, et il y a un chiffre qui sort,
09:32 c'est que 21% des Français attribuent la responsabilité du RSA au département
09:36 contre 46% qui pensent que c'est l'État.
09:39 Parce que le RSA, c'est une politique nationale.
09:43 Le RSA, il est versé dans les mêmes conditions partout dans le pays.
09:47 Donc ce n'est pas non plus totalement étonnant que nos concitoyens, par réflexe,
09:51 se disent que c'est plutôt porté par l'État.
09:53 La difficulté tient sans doute à la complexité de notre structure institutionnelle.
09:59 Ville, intercommunalité aujourd'hui, département, région, État.
10:03 Il y en a trop, c'est toujours ce qu'on dit pour le département.
10:06 Est-ce que ça se fait de trop ?
10:08 Je ne crois absolument pas.
10:10 Sincèrement, je ne l'entends jamais.
10:12 Après, je pense que le sujet, plutôt que de réduire le nombre de strates,
10:16 c'est surtout de simplifier et de clarifier les compétences.
10:19 Aujourd'hui, il y a trop de compétences mélangées,
10:21 et y compris pour moi, en tant que président de département,
10:24 passer mon temps à négocier avec d'autres les financements, les accords politiques,
10:29 je trouve que ce n'est absolument pas efficient.
10:31 Donc, est-ce qu'on ne peut pas essayer, plutôt que de décentraliser des compétences
10:35 et les chevaucher, essayer de les clarifier entre les niveaux de collectivité ?
10:39 Je pense que c'est quelque chose qui permettrait d'être plus lisible pour le concitoyen
10:42 et d'être plus efficace pour les finances publiques.
10:44 Et pas de les réduire, comme ça a été le cas pour les régions, par exemple ?
10:47 On aurait pu imaginer, vous savez, Michel Debré,
10:50 qui était le premier Premier ministre de la Ve République,
10:53 avait imaginé la France des 50 départements.
10:56 Je trouve que l'idée était intéressante.
10:58 Le Béry, à la place de l'Indre et du Cher,
11:02 les deux s'avoient ensemble, l'Alsace l'a déjà fait.
11:05 Et qu'on ait des départements d'un million d'habitants, c'est quelque chose qui…
11:09 Mais après, est-ce qu'aujourd'hui, nos concitoyens nous interrogent là-dessus ?
11:14 Pas du tout. Est-ce que ça correspond même à la culture et à l'identité du pays ?
11:17 Je ne crois pas non plus.
11:18 – C'est une nécessité, quoi.
11:20 – Je pense franchement qu'on peut vraiment améliorer les choses
11:22 en clarifiant les compétences.
11:23 Je vous donne juste un exemple.
11:24 Aujourd'hui, les villes gèrent les écoles maternelles et les écoles élémentaires.
11:28 Les départements, les collèges, les régions, les lycées.
11:31 – Et l'université.
11:32 – Est-ce que demain, alors qu'on a les mêmes équipes techniques
11:35 pour maintenir les bâtiments, pour assurer la restauration scolaire,
11:39 il n'y a pas un seul niveau de collectivité, je pense que c'est plutôt le département,
11:42 qui pourrait gérer les collèges et les lycées ?
11:44 Et qu'on confie à la région les missions qui sont liées vraiment
11:47 à l'attractivité, au dynamisme, au développement économique,
11:50 et peut-être certaines compétences du département qui pourraient être transférées à la région.
11:53 Mais voilà, ce sont des débats qu'il faut mettre sur la table
11:55 pour, si on veut, renforcer encore une fois l'efficacité des politiques publiques
12:01 et améliorer la visibilité pour nos concitoyens.
12:04 – La difficulté c'est l'enchevêtrement.
12:06 – Oui, c'est ça, exactement.
12:08 – D'accord.
12:09 – Alors, les compétences, on va en reparler d'ailleurs,
12:11 notamment sur la mobilité, c'est l'un de vos chevals de bataille.
12:15 Parlons quand même, parce que Renaud parlait justement de cette faible visibilité,
12:19 médiatisation, c'est vrai que le département est quand même la strate la moins connue.
12:24 Elle est aussi la strate la moins exposée finalement,
12:27 en termes de violence contre les élus, on en parle beaucoup en ce moment.
12:31 Ou pas ?
12:32 – Oui, franchement, quand vous dites la moins visible,
12:35 il y a énormément de départements en province
12:38 où je sens un attachement viscéral au département,
12:41 où on affiche les couleurs du département.
12:43 Et je me souviens, je faisais partie de ces jeunes élus qui avaient porté l'idée
12:47 que les départements devaient rester sur les plaques d'immatriculation.
12:49 – Et on connaît moins les présidents de conseils généraux.
12:52 – Bien sûr, voilà. – Conseil départementaux.
12:54 – Mais l'identité, voilà. Après, vous m'interrogez sur la violence.
12:59 – Oui, est-ce qu'elle vous affecte également en tant que président de conseil départementaux ?
13:04 – Je suis élu municipal également, mais c'est vrai qu'on est moins porté de baffe qu'un maire,
13:10 et on est moins médiatisé qu'un président de région.
13:13 Donc évidemment, on rencontre nos concitoyens,
13:18 mais on a un rapport qui est peut-être moins direct, ça dépend aussi des tempéraments.
13:23 Moi, j'adore aller sur le terrain, j'ai encore fait du porte-à-porte il y a deux jours dans ma commune,
13:26 parce que j'estime qu'on ne peut pas faire correctement son boulot
13:29 si on n'a pas ce contact, en dehors des manifestations
13:32 et des moments un peu, comment dire, organisés,
13:35 au cours desquels on peut rencontrer ses concitoyens.
13:38 – Mais vous n'êtes pas menacé de décapitation,
13:40 comme ça a été le cas de la maire de Romand-sur-Isère ?
13:44 Il n'y a pas ce genre de violence et ce genre de…
13:46 – Oui, dont on parle beaucoup aujourd'hui, je voudrais avoir une pensée pour elle
13:50 et pour tous les élus qui sont agressés, parce que c'est vrai,
13:53 la violence, on l'a sur les réseaux sociaux, déjà,
13:56 et c'est vrai que je m'abstiens souvent de regarder les commentaires
13:59 sur les réseaux sociaux, parce que des fois, on pourrait être écœuré,
14:04 peut-être par cette violence gratuite,
14:06 qui nuit, je pense, à la qualité du débat public.
14:09 – Et vous êtes tous…
14:10 – Bien sûr, je suis, comme tous les élus,
14:12 j'ai moi-même été victime de violence verbale, mais globalement,
14:17 la violence, elle est aussi parfois liée à des situations qui sont désespérées
14:21 et à une difficulté à exprimer des colères.
14:24 Et le fait de l'exprimer, je ne l'excuse évidemment pas,
14:27 de l'exprimer physiquement ou par des mots violents,
14:30 traduit parfois une difficulté à exprimer de façon posée,
14:34 des problèmes qui sont réels.
14:36 – Alors, revenons sur vos compétences, on parlait de mobilité,
14:40 maintenant on va vraiment rentrer dans le vif du sujet,
14:43 pour savoir comment peut agir le Conseil départemental.
14:48 Mais avant d'en parler, je vous propose de regarder ce sujet
14:50 qui nous vient de TV Tour, c'était il y a un mois,
14:53 où Christophe Béchir, le ministre de la Transition écologique
14:56 et de la cohésion des territoires, était allé lancer le RER métropolitain.
15:01 Regardez.
15:02 – L'étoile métropolitaine est prête à naître,
15:06 c'est le message martelé par les élus locaux et entités
15:09 concernées à l'attention de Christophe Béchir.
15:11 Une demi-heure d'exposé façon grand oral a été déroulée
15:15 afin de souligner la pertinence d'un réseau RER Tourangeau.
15:18 Point fort mis en avant, les infrastructures existent déjà,
15:22 notamment l'étoile ferroviaire à 8 branches,
15:24 et le travail de réflexion est bien entamé.
15:26 Une démonstration qui a débouché sur une promesse du ministre.
15:30 – Vous avez à minima gagné un avocat pour plaider la cause
15:34 du projet de service extra-ségional métropolitain
15:38 sur ce territoire tourangeau au moment des arbitrages auxquels vous participez.
15:43 – La métropole a su démontrer sa capacité à travailler
15:46 en dehors de toute couleur politique afin de porter le projet.
15:49 Son président ressort conforté de cette rencontre.
15:52 – Je ne peux pas imaginer que ça ne réussisse pas,
15:54 et puis il faut quand même noter que la région était à nos côtés,
15:57 parce que nous sommes autorité des transports sur la métropole,
16:00 mais en dehors de la métropole c'est la région.
16:02 Le président François était là, et j'ai pas entendu un son négatif,
16:07 donc il n'y a pas eu de son négatif, donc on doit réussir.
16:10 – Un projet quasiment clé en main des élus investis,
16:13 le ministre de la Transition écologique se fera donc l'avocat
16:16 de la ville de Tours lors de la sélection des lauréats.
16:19 – Quand j'ai un territoire qui dit, on y croit,
16:22 qu'on habite à la campagne ou en ville, qu'on soit de gauche ou qu'on soit de droite,
16:26 on a un projet sur lequel ça vous coûte de se mobiliser,
16:28 on est prêt à financer les deux tiers,
16:30 parce que c'est quand même ça l'équation globale telle qu'elle est présentée.
16:33 Je constate qu'on a un degré de maturité, d'engagement
16:37 et une qualité de projet qui est assez unique.
16:40 – Si le projet semble sur les rails, rien n'est encore acté,
16:43 il manque le feu vert de l'État.
16:45 La loi doit être votée courant du mois de novembre
16:48 et la liste des territoires sélectionnés ne sera dévoilée que dans les six prochains mois.
16:53 – Et je crois qu'il y a encore un peu d'attente concernant le tranchage,
16:59 comme on disait. – Sur tous les territoires.
17:01 – Sur tous les territoires, voilà.
17:03 Alors on vient de voir des trains, des trains express,
17:05 vous votre spécialité c'est plutôt les cars express.
17:07 Allez Renaud, vous allez en parler, vous connaissez bien.
17:09 – Vous avez signé l'an dernier avec Valérie Pécresse un accord
17:13 pour développer des lignes entre villes qui ne sont pas desservies par les trains.
17:17 Pourquoi vous avez fait ce choix des bus express alors ?
17:20 – Alors des cars express, j'y tiens. – Des cars express ?
17:22 – Des cars, parce que les cars à la différence des bus, il y a un niveau de confort,
17:26 on a l'assurance d'avoir une place assise, d'avoir la wifi, d'avoir un éclairage,
17:30 et donc derrière de pouvoir travailler, de pouvoir lire,
17:34 de pouvoir se divertir dans ce mode de transport.
17:36 Pourquoi je l'ai proposé ?
17:38 Tout simplement parce qu'on ne pourra pas relier toutes les villes françaises avec des RER.
17:44 – D'ailleurs c'est ce qu'elle dit, Pécresse et le RER de ceux qui n'en ont pas.
17:48 – Oui, c'est évidemment le même projet que le RER, avec une cadence,
17:52 avec une qualité de service, une fiabilité j'espère supérieure,
17:56 parce que les RER ne fonctionnent pas toujours bien et pour de bonnes raisons, techniques,
18:01 mais j'espère supérieure, mais concrètement, il faut offrir une solution de transport public
18:08 à ceux qui aujourd'hui n'ont pas d'autre choix que la voiture.
18:10 C'est vrai évidemment en province, c'est vrai également en Ile-de-France.
18:14 80% des habitants continuent à se déplacer en voiture.
18:18 En France, c'est 3 300 000 personnes qui tous les jours font plus de 50 km aller-retour
18:24 pour se rendre à leur travail.
18:26 Les cars express, c'est l'idée de relier la métropole à la périphérie, ou l'inverse,
18:32 de le faire très rapidement parce que les routes existent déjà.
18:36 Il suffit d'acheter des cars pour faire cette nouvelle offre de service.
18:39 – Mais enfin les routes, elles sont complètement embouteillées,
18:41 alors que les RER ne le sont quand même pas, c'est pas le même.
18:43 – Alors en Ile-de-France, ils le sont aussi, mais c'est vrai que les routes peuvent être embouteillées,
18:47 mais pas sur la totalité de l'itinéraire.
18:49 L'étude que j'ai faite en Ile-de-France, qui à mon avis se reproduit en province,
18:53 c'est qu'il y a à peu près 10% des itinéraires sur lesquels il y a besoin
18:57 de faire des voies réservées pour permettre aux cars d'aller plus vite que les voitures.
19:02 Mais encore une fois, c'est une solution rapide à mettre en œuvre parce que les routes existent
19:06 et c'est une solution qui permet très rapidement aussi d'avoir un effet de baisse des gaz à effet de serre.
19:13 Parce que lorsqu'on passe d'une voiture à un car, on réduit 80% les gaz à effet de serre
19:18 et réduire le coût de la mobilité.
19:20 Parce que pour les usagers dont je parle, aujourd'hui, c'est 500 euros par mois pour remplir
19:26 et les gilets jaunes sont partis de là.
19:28 Et si demain on arrive à basculer une partie de ces automobilistes vers les cars express,
19:34 on arrive à diviser jusqu'à 10 le coût de la mobilité.
19:37 Donc on recrée des pouvoirs d'achat très rapidement.
19:40 Ce sera des cars électriques ou des cars carburants ?
19:42 Alors ils seront sans doute électriques dans les années qui viennent.
19:44 Aujourd'hui la solution n'existe pas et ce sont des cars biogaz.
19:47 Vous les prendrez ces cars express ?
19:50 Oui, je les ai utilisés d'abord dans le cadre du rapport que j'ai remis
19:55 et j'espère pouvoir les utiliser.
19:56 Il se trouve qu'il y a un car express qui est prévu pas très loin de chez moi.
19:59 En tout cas l'objectif est ambitieux.
20:01 100 lignes prévues en 2030 pour l'ensemble du territoire, 45 îles de France et l'ensemble du territoire ?
20:09 Non, pour l'île de France, effectivement, une centaine de lignes que j'ai indiquées.
20:13 Le plan qui a été présenté par Valérie Pécresse hier vise 54 lignes dans les 4 ans qui viennent.
20:18 Je pense qu'on aura la faculté de créer une centaine de lignes.
20:21 Et si je me projette à l'échelle nationale, parce que ce qui est intéressant c'est que
20:24 le rapport que j'ai remis a permis de faire évoluer les mentalités sur d'autres maîtres épaules.
20:29 J'ai vu rencontrer Martine Varsel à Marseille, Jean-Luc Moudin à Toulouse, Serge Groire à Orléans.
20:36 Tout le monde a envie de se saisir de cet objet-là.
20:38 Le ministre lui-même va annoncer à la fin du mois de janvier un plan car express
20:42 et j'espère que dans le cadre de ce plan, on pourra créer à peu près une mille lignes à travers la France
20:48 dans les années qui viennent et donc changer la vie de centaines de milliers de Français très rapidement.
20:54 Une idée qui vient du local et qui s'extrapole au national.
20:58 Ça tombe bien, vous êtes sur Extra-Local et on va passer à notre partie Extra, la première.
21:07 Et comme d'habitude, on va faire un petit tour des régions avec Roselyne Pagès sur l'actualité des régions et de la semaine.
21:15 C'est une interminable décrue.
21:23 Voilà 15 jours que cette habitante de la Calotrie chausse ses cuissardes pour retrouver sa propriété,
21:29 engloutie par les eaux. Des dégâts déjà estimés par son assureur.
21:34 Et là, on serait à 22% d'humidité. Donc là, il va falloir faire un travail sur toute la maison pour enlever toute cette humidité.
21:43 Ça, c'est couvert par l'assurance ?
21:46 Normalement, oui.
21:48 D'autres n'ont pas encore eu la chance de voir passer un expert, les conditions de sécurité n'étant pas totalement réunies.
21:55 En attendant, il faut combattre l'humidité coûte que coûte.
21:59 J'ai fait fonctionner le foyer, appelé, et j'ai mis le chauffage central.
22:05 Et bon, bien sûr, tout ça, ça va nous coûter parce qu'on chauffe les petits oiseaux.
22:10 Cette semaine, les opérations de pompage se sont poursuivies, mais de nouvelles pluies devaient ralentir le retour à la normale.
22:18 Inondations, canicules, sécheresses, des épisodes climatiques extrêmes évoqués par Jean Jouzel à Brest lors de la tournée du climat.
22:27 On a un réchauffement de près de 2 degrés, disons un peu plus d'un degré et demi.
22:31 Il y a des conséquences également sur les événements extrêmes.
22:35 Des questions se posent par rapport à l'élévation du niveau de la mer, de 50 centimètres supplémentaires d'ici la fin du siècle,
22:41 voire plus si le réchauffement n'était pas vraiment maîtrisé.
22:45 Marina, 45 ans, Gujan-Mestras, en Gironde.
22:53 Des prénoms de victimes énumérés par les associations.
22:57 En 2023, elles sont 121 à avoir perdu la vie sous les coups de leurs conjoints.
23:02 C'est en leur mémoire que les manifestants sont venus dénoncer les violences conjugales dans le centre de Bordeaux.
23:09 Il n'est absolument plus admissible que cela passe pour des faits divers dans les médias.
23:17 C'est vraiment une grosse problématique et nous on demande aujourd'hui des moyens, 3 milliards qu'on nous a promis et qu'on ne nous donne pas.
23:25 Aujourd'hui on a des revendications qu'on veut crier dans la rue pour nous entendre et nous écouter.
23:30 Écouter et voir Abloa, apnique artistique pour la bonne cause, avec ses mains ensanglantées, apposée sur des vêtements emplâtrés, pour dire l'intolérable.
23:42 C'est une femme, on lui tape dessus parce qu'elle s'en va ? Et la liberté, vous en faites quoi les gars ?
23:49 L'humanité, vous en faites quoi tout simplement ? Je honte pour vous, pour vous tous.
23:54 Quand la patate augmente, difficile d'avoir la frite.
24:00 Plus 23% sur un an, une flambée des prix dont les ménages se seraient bien passés.
24:06 En temps normal on tourne les pommes de terre, on les vend 1,50€ le kilo et là on est à 1,80€.
24:14 La faute à une mauvaise récolte et à l'explosion des prix énergétiques.
24:18 C'est devenu un produit de luxe et en plus elles ne sont pas de bonne qualité.
24:22 En moyenne, chaque français consomme 50kg de pommes de terre par an.
24:31 Voilà le territoire hebdo de Roselyne Pagès. Est-ce qu'il y a un sujet qui vous inspire davantage ?
24:37 Sur lequel vous souhaiteriez réagir ?
24:39 Sur les trois ?
24:40 Ah bah sur les trois, mais un, un.
24:42 Non, les trois sont inspirants. Le premier peut-être sur les inondations.
24:46 Vous en avez eu chez vous ?
24:48 J'en ai eu en 2016 et en 2018, oui, de la Seine.
24:51 C'est sans doute ce qu'il y a de pire pour des habitants parce qu'on ne peut rien faire.
24:55 On voit l'eau monter de façon inexorable avec des conséquences très dures.
24:59 J'imagine que ça représente aujourd'hui pour les français qui sont confrontés aux inondations.
25:03 Je le sais également en tant que président de département parce que les départements ont la compétence sur les pompiers.
25:08 Et d'ailleurs il y a des pompiers estoniens qui sont aujourd'hui dans le Pas-de-Calais pour prêter renfort à leurs collègues.
25:14 Et derrière c'est la conséquence concrète de ce qui se passe à l'échelle de la planète.
25:19 Et donc je comprends à la fois l'angoisse de nos concitoyens,
25:23 mais la nécessité impérieuse pour les élus d'apporter des réponses.
25:27 – Donc une réaction sur les inondations.
25:29 Rien sur les violences faites aux femmes et sur la patate qui flambe ?
25:32 – Si, si, bien sûr, je peux.
25:34 Enfin, les violences faites aux femmes, je suis également à la tête d'un département où malheureusement il y a de la violence.
25:42 Et d'ailleurs lorsque j'échange avec les magistrats sur le sujet,
25:46 ils me disent régulièrement que la violence s'exprime aussi parfois parce qu'il y a des conditions de vie difficiles.
25:52 On renvoie autant de transports, familles monoparentales.
25:56 Alors lorsque ces violences faites aux femmes, c'est souvent des couples,
25:59 mais la violence d'une façon générale et le département agit aux côtés de l'État pour essayer de limiter ces violences.
26:06 On fournit des téléphones grave danger, on met des femmes à l'abri évidemment.
26:10 – Alors votre choix portait sur les inondations, votre premier choix.
26:13 On va parler un peu de climat d'ailleurs à ce sujet,
26:15 puisque c'est l'ouverture de la COP28, comme vous le savez, à Dubaï.
26:20 Et je vous propose de regarder ce sondage Odexa qui vient de sortir.
26:24 Et les Français ne sont pas très optimistes sur cette COP28 qui concerne le changement climatique.
26:31 8 sur 10 pensent que la COP ne parviendra pas à atteindre ses objectifs grosso modo.
26:35 Ils pensent que ça ne sert à rien. Est-ce que ça sert encore à quelque chose ?
26:40 – François Jomène, qui est un politologue, écologue,
26:45 qui a donné une interview ce matin dans Les Échos, rappelait l'objectif de ces COP.
26:51 Ce n'est pas forcément de prendre des décisions, c'est d'éveiller une conscience mondiale
26:59 et de permettre à des personnes qui derrière peuvent prendre des décisions,
27:02 d'avoir une culture commune.
27:04 Alors c'est vrai que lorsqu'on est loin, lorsqu'on est citoyen,
27:07 on peut se dire que ça ne sert à rien.
27:09 Moi je crois profondément à la capacité collective.
27:13 Et d'ailleurs si on n'y croit pas, on arrête, on se dit après nous le déluge.
27:17 Ce n'est tout simplement pas possible.
27:19 Il faut bien qu'on trouve les mécanismes permettant de réussir cette grande transition écologique.
27:25 C'est un des plus grands défis du siècle.
27:27 Et le rôle des élus, ce n'est pas de se cacher, c'est d'apporter des solutions.
27:30 – C'est vrai qu'il y a beaucoup de réunions, on parle beaucoup,
27:31 il y a beaucoup d'éveils quand même en cours depuis des années maintenant.
27:34 Mais concrètement, il ne se passe pas grand-chose.
27:36 – C'est ce que dit François Jomène qui est au GIEC et qui dit que depuis que les rapports existent,
27:40 il ne se passe pas grand-chose. C'est le cas en France aussi.
27:42 – Qui dit aussi que pour la première fois, les investissements portent davantage
27:45 sur les énergies renouvelables plutôt que sur les énergies fossiles.
27:48 – Évidemment, ça ne va pas assez vite.
27:49 Évidemment, il faut énormément d'argent pour réussir la transition écologique.
27:53 Et d'ailleurs, ça renvoie à d'autres sujets politiques.
27:56 Je trouve que sur les grands sujets du siècle,
27:59 moi j'ai le sentiment des fois que la vie politique est un peu à côté de ses pompes,
28:02 si vous me permettez l'expression.
28:03 C'est quoi les grands sujets ?
28:04 C'est ça, c'est la question de notre rapport au robot, à la mécanique, à la machine,
28:08 comment le travail de main va fonctionner, nos rapports aux autres,
28:11 la question de la démographie, la question de l'immigration.
28:15 Et ces trois grandes thématiques, ces trois grandes transitions,
28:18 aujourd'hui les politiques n'en parlent pas.
28:20 Or, il faut pour réussir ces trois grandes transitions,
28:23 si on veut que la France continue à être une puissance,
28:26 si on veut que les Français vivent correctement, il faut qu'on se retrousse les manches.
28:30 Il faut qu'on crée de la richesse pour pouvoir investir massivement
28:34 et réussir les grandes transitions et notamment la transition écologique.
28:36 – La COP, on l'a bien compris, France Radio-Vauvray, n'est pas un lieu de décision,
28:40 mais qui doit prendre les décisions ?
28:42 Vous savez que ce sentiment d'impuissance de chacune et chacun des Français,
28:47 ce qui contribue d'ailleurs à cette éco-anxiété,
28:51 les gens se disent "mais qui prend la décision alors ?"
28:53 – Mais tout le monde doit prendre des décisions,
28:55 moi en tant que citoyen, en tant que consédateur.
28:57 – Tout le monde, c'est souvent personne.
28:58 – Mais non, mais moi j'observe quand même des changements,
29:01 notamment chez les jeunes générations, lorsqu'on met en place un plan de lutte
29:04 contre le gaspillage dans les collèges de mon département, sur les cantines,
29:07 on voit bien que les gamins s'inscrivent complètement dans cette démarche-là,
29:11 qu'on consomme moins de viande, qu'on a moins de gaspillage,
29:14 on voit très bien qu'aujourd'hui le tri, heureusement,
29:16 il y a encore plein d'efforts à faire, mais que ça progresse,
29:18 donc les décisions dépendent d'abord des citoyens et des consommateurs,
29:22 les décisions elles dépendent de nous.
29:23 Lorsque je prends la décision de créer la prime écologie
29:26 pour accompagner les Essoniens dans leurs travaux de rénovation énergétique,
29:29 et que je rajoute de l'argent aux côtés de l'État pour réduire le reste à charge,
29:33 et que je vois que du coup on fait deux fois plus de travaux
29:36 dans mon département que dans les départements voisins,
29:38 je me dis que c'est utile que la décision qui a été prise, elle a été utile,
29:41 et puis évidemment à l'échelle nationale et à l'échelle internationale,
29:44 parce que nos concitoyens ont compris que le climat se moquait des frontières,
29:47 et qu'il fallait aller tous dans le même sens sur ces sujets.
29:51 Mais vous le savez peut-être, je suis président d'une association
29:55 qui aide au développement des transports publics dans les pays en voie de développement.
29:59 Je me dis des fois, et c'est politiquement incorrect,
30:01 mais qu'il faut avoir le courage de dire à nos concitoyens
30:04 il vaut mieux investir un euro pour améliorer les transports publics dans ces pays-là
30:08 qu'un euro chez nous, même si c'est très compliqué.
30:11 Mais l'euro investi là-bas, il va permettre tout simplement
30:13 de changer complètement de système, et de passer d'une solution très carbonée
30:18 à une solution qui sera moins carbonée.
30:20 Et malheureusement, ou heureusement, le carbone,
30:23 où qu'il soit émis, il a les mêmes conséquences sur la planète.
30:26 – Vous n'avez pas le sentiment que la COP 28 organisée à Dubaï,
30:29 c'est une forme de pied de nez, c'est un peu comme le syndicat des bouchers,
30:32 vous prenez la tête d'une association végane.
30:34 – Sauf que l'Arabie Saoudite…
30:36 – En pétrolier en plus.
30:38 – Oui mais sauf que ce pays existe, et que si on n'arrive pas à embarquer…
30:41 On voyait Jean Jouzel à l'écran, c'est un essonien.
30:44 Valérie Masson-Delmotte, qui était également au GIEC, est une essonienne.
30:49 Valérie Masson-Delmotte m'a dit un jour quelque chose de très juste.
30:52 Elle m'a dit "on réussira la transition écologique le jour
30:55 où les Américains et les Indiens feront leur révolution culturelle".
30:59 Elle m'a dit "les Chinois, c'est en train de se faire".
31:01 Le sujet c'est en Inde et en Amérique.
31:05 Donc il faut qu'on parle avec ces pays-là, y compris avec l'Arabie Saoudite.
31:10 Si l'Arabie Saoudite n'évolue pas, est-ce que vous pensez qu'on réussira ?
31:13 Non. J'ai le sentiment qu'en Europe, on a une conscience plus grande de ces sujets-là.
31:18 Et d'ailleurs, c'est pas parce qu'on est à la pointe qu'on doit être fataliste
31:23 et qu'on doit céder à l'éco-anxiété.
31:26 Parce que des fois, il y a la tentation de sortir du monde
31:29 et de dire "on fait plus d'enfants, il n'y a plus rien".
31:31 Mais vous vous rendez compte ? Pour les jeunes générations, c'est terrible.
31:34 Il faut qu'on soit capables, au contraire, de dire que le réchauffement a une chance,
31:38 mais que c'est la grande transformation et qu'on va vivre davantage en harmonie
31:42 avec le reste du vivant.
31:43 Je trouve que c'est un super projet de se dire que demain, on traite mieux la nature
31:47 qu'on ne l'a traité au cours des deux derniers siècles.
31:49 Oui, mais la question, c'est ce que tu disais Fabrice, c'est effectivement
31:51 est-ce que c'est pas à un moment donné les politiques qui doivent prendre de vraies décisions
31:54 plutôt que ce que vous racontiez qui était plutôt la société civile
31:57 et des gens qui se sont rencontrés ?
31:59 Oui, j'espère tenir un discours qui amène en disant, c'est un très beau projet
32:04 de dire que demain, on vit davantage en harmonie avec la nature.
32:07 Pendant 200 ans, on a vécu en piétinant la nature, sans se rendre compte
32:12 qu'on lui faisait du mal.
32:13 Se dire demain qu'avec le reste du vivant, je trouve que le rapport qu'on a
32:18 avec nos forêts évolue et c'est très bien, on prend davantage de respect.
32:23 Pareil sur le reste du vivant, je pense notamment à la faune, le rapport aux animaux,
32:28 le bien-être animal sont des choses qui aujourd'hui progressent dans nos sociétés.
32:32 Sans doute pas assez, mais le rôle des politiques c'est de porter un discours positif.
32:36 Est-ce qu'il y a, parce que c'est l'une des questions, est-ce que ça va assez vite ?
32:41 Est-ce qu'il y a urgence ?
32:42 Oui, ça va pas assez vite, il y a urgence et je pense qu'aujourd'hui les mentalités sont prêtes.
32:48 Le sujet principal, c'est les moyens qu'on y consacre.
32:52 Et pour avoir des moyens sur la transition énergétique, il faut pas un pays en déclin.
32:56 Le problème de la France, c'est qu'aujourd'hui on est un pays en déclin.
32:59 Moi j'ai pas été élu pour accompagner le déclin du pays.
33:02 Tout en étant un pays plus riche.
33:04 Oui bien sûr, un pays plus riche et quand je dis un pays plus riche,
33:07 c'est d'ailleurs un désaccord que j'ai avec les écologistes,
33:09 c'est pas un pays qui est aimé davantage de gaz et effet de serre.
33:13 La richesse, elle doit être orientée sur le bien-être, sur la transition écologique,
33:18 sur tout ce qui est éducation, la santé.
33:20 Ce sont des belles frontières qu'on a devant nous.
33:23 Et qu'on soit capable de dire à nos concitoyens, voilà dans 20 ans, dans 30 ans,
33:26 où on vous amène, c'est ça le rôle des politiques.
33:29 Et moi j'attends un discours de cette nature.
33:31 Y a pas un paradoxe d'un côté avec, on entend pas d'écologie punitive,
33:36 or le GIEC dit on a plus que 3 ans devant nous,
33:39 pour le Covid, les politiques ont pris des décisions très rapides,
33:43 on a mis le pays sous cloche de façon quasi automatique.
33:46 Est-ce qu'il y aurait pas là besoin de pouvoir peut-être adopter des mesures
33:51 beaucoup plus restrictives et coercitives sur l'écologie et l'environnement ?
33:54 Sauf qu'on n'y arrivera pas si ce n'est pas socialement et démocratiquement accepté.
33:58 Donc c'est vrai qu'il y a une course contre la montre.
34:00 Mais vous voyez que lorsqu'on prend de mauvaises décisions ou des décisions trop rapides,
34:04 ça a été le cas de la hausse des taxes et des gilets jaunes,
34:07 et ben du coup on perd 10 ans, 15 ans.
34:09 Donc il faut trouver la méthode permettant ces transitions
34:13 sans qu'elle ne bouleverse totalement la vie de nos concitoyens
34:17 qui ont d'autres contraintes, notamment le pouvoir d'achat, on l'a vu.
34:20 Ça a marché pour le Covid.
34:22 Mais par la contrainte, ce n'est pas...
34:24 Bah oui ça a marché.
34:25 Et d'ailleurs la contrainte peut nous permettre de regarder sur le tabac,
34:28 ça a permis de faire évoluer les comportements.
34:30 Donc la contrainte peut être un outil permettant d'accélérer les transitions.
34:34 Mais il faut sur des sujets comme ceux-là quand même réussir à trouver une voie
34:38 qui soit désirable pour nos concitoyens,
34:40 parce que sinon le risque c'est après moi le déluge.
34:42 Alors, dans le reste de l'actualité, d'un mot,
34:45 l'examen du projet de loi immigration actuellement par la commission,
34:49 des lois de l'Assemblée Nationale,
34:51 et c'est un petit peu chaotique n'est-ce pas ?
34:53 Renaud vous en parliez tout à l'heure un peu en introduction,
34:56 avec ce député de lfi qui a quand même...
34:58 Oui on voit de plus en plus effectivement de violences,
35:00 on en parlait tout à l'heure, de violences entre élus,
35:04 on a vu le sujet tout à l'heure également de violences faites à l'égard des femmes.
35:08 Est-ce que vous craignez vous justement cette augmentation de violences,
35:12 on en parlait, contre les élus, entre les élus ?
35:15 Quel est le problème alors ?
35:18 Et puis aussi sur le fond, sur le public bien sûr.
35:21 Oui sur le fond, sur la violence je pense malheureusement
35:24 qu'elle est liée à un dérèglement de notre fonctionnement démocratique.
35:27 On est violent, enfin on est violent, je ne le suis pas,
35:29 et je condamne évidemment toute forme de violence.
35:31 Mais les personnes qui expriment des formes de violence le font
35:34 parce qu'ils considèrent que c'est la meilleure façon d'obtenir gain de cause
35:37 sur leur cause justement.
35:40 Gérard Germain a parlé de guerre civile évitée la semaine dernière.
35:44 Mais il a sans doute raison.
35:46 Quand Gérard Collomb s'était exprimé sur le perron de Beauvau,
35:50 il avait sans doute raison.
35:52 Et il faut qu'on trouve les moyens d'une désescalade
35:54 parce que cette violence effectivement montre tout simplement pourquoi.
35:57 La violence c'est parce qu'on ne croit plus dans la capacité de la démocratie
36:01 à trouver un chemin, une voie raisonnable.
36:04 Et les élus montrent souvent de mauvais exemples.
36:07 Alors justement, est-ce qu'ils sont à la hauteur ces élus ?
36:09 Je pense avoir répondu à votre question, malheureusement pas toujours.
36:12 Parce que lorsqu'on fait un bras d'honneur à l'Assemblée nationale
36:14 ou lorsqu'on a des propos extrêmement violents,
36:16 effectivement je ne pense pas que ce soit un bon exemple pour nos concitoyens.
36:19 Et je pense qu'on a des difficultés à expliquer derrière
36:21 que la loi se respecte ou que l'uniforme se respecte.
36:23 Mais moi j'ai le plus profond respect pour tous ceux qui représentent
36:27 les forces de l'ordre et qui portent l'uniforme.
36:30 Et j'estime en tant qu'élu que mon devoir premier
36:32 c'est de dire à nos concitoyens qu'ils doivent respecter les uniformes.
36:35 Comment pensez-vous de la régularisation des sans-papiers
36:37 dans les métiers en tension, sous condition désormais ?
36:39 Alors j'y suis a priori défavorable, pour la simple et bonne raison
36:43 que nous avons encore 7% de chômage, c'est pas le plein d'emploi,
36:46 que je suis responsable du RSA dans mon département,
36:49 que j'ai 30 000 bénéficiaires du RSA en Essonne,
36:51 que ma priorité c'est de permettre à ces bénéficiaires du RSA
36:55 qui n'y sont vraiment pas par choix, pour l'essentiel,
36:57 d'avoir, de retrouver le chemin d'un emploi.
36:59 Ce qui veut dire de la formation, ce qui veut dire aussi
37:01 d'avoir des entreprises, d'avoir un regard différent.
37:03 Je vous ai demandé tout à l'heure de choisir parmi des sujets vidéos
37:07 de nos régions lesquels vous marquez le plus.
37:09 Je vais en faire autant pour les prêts, les unes de la presse quotidienne régionale
37:13 ici représentées.
37:14 Regardez, le Télégramme propose cette semaine, c'était ce jeudi je crois,
37:18 la course du siècle concernant le premier tour du monde
37:20 en solitaire sur les maxi trimarans, ça c'est typiquement breton.
37:23 Le progrès, on en parlait tout à l'heure, titre sur le lion est mort,
37:29 notamment après le décès de Gérard Collomb, c'était le 25 novembre.
37:32 Et la Une de 20 minutes, titre sur Movember, je ne sais pas si vous savez ce que c'est.
37:39 Movember, le novembre bleu des hommes.
37:42 Et la tête, les hommes qui n'ont pas la tête aussi.
37:46 Ah bah oui, vous regardez, mais vous savez ce que c'est le novembre bleu ?
37:49 Il faut porter la moustache.
37:51 Vous avez une précision, oui, c'est de porter la moustache,
37:53 je ne l'ai pas portée ce mois de novembre, je ne l'ai pas coupée le 1er décembre.
37:56 Vous êtes sensibilisé sur les problèmes de santé masculins.
37:59 C'est moins connu qu'Octobre rose, le novembre bleu est moins connu.
38:04 Est-ce qu'il y a une qui vous...
38:06 Par facilité, je pourrais choisir Gérard Collomb, le lion est mort,
38:10 mais la tête au psy, je trouve que...
38:13 C'est Renaud encore qui a la main alors.
38:15 20 minutes.
38:17 Absolument, vous avez entendu parler, c'est la 12e édition de ce Movember,
38:21 c'est un mouvement qui vient de Grande-Bretagne.
38:23 Est-ce qu'on en fait assez, justement, sur la prévention contre le cancer
38:28 et ces cancers de la prostate ou des testicules, selon vous ?
38:31 Non, on ne fait pas suffisamment sur l'ensemble des préventions,
38:36 quelles qu'elles soient, de toutes les maladies.
38:38 On voit très bien que...
38:39 Alors c'est lié au vieillissement de la population,
38:41 c'est lié peut-être aussi à une alimentation qui n'est pas suffisamment saine,
38:45 mais on voit très bien que le cancer, notamment,
38:48 fait partie de la vie de plus en plus de nos concitoyens,
38:51 qu'heureusement, on en guérit de mieux en mieux,
38:55 mais que la prévention est la clé pour éviter le maximum de ces maladies.
39:02 Et d'ailleurs, les hommes vont souvent se faire prendre en charge
39:04 beaucoup plus tard que les femmes.
39:06 Oui.
39:07 Oui.
39:08 Oui, il y a des conduites addictives chez les hommes et...
39:10 Et des conduits qui restent.
39:11 Je suis désolé, je fais un pas de côté,
39:12 parce que ce que vous dites sur la santé est vrai chez les hommes
39:15 qui sont beaucoup moins attentifs à leur santé.
39:17 Qui font moins appel au...
39:19 Et vous savez ce qui m'a frappé la semaine dernière,
39:21 j'ai inauguré un collège, c'est le désengagement des garçons
39:24 sur les sujets d'éducation.
39:26 Je pense qu'on parle beaucoup des femmes, et c'est normal,
39:28 dans leur place dans leur société,
39:29 on parle beaucoup des violences faites aux femmes,
39:31 on a un sujet également sur les hommes
39:34 et leur désengagement vis-à-vis de la société d'une façon générale.
39:38 On n'en parle pas beaucoup,
39:39 mais je pense qu'on en parlera dans les années qui viennent.
39:41 En tout cas, ici, il va y avoir un désengagement féminin,
39:44 puisque Claire Stenlain nous quitte.
39:46 Vous avez un vélo à prendre, c'est ça ?
39:47 Exactement, je vais prendre un car express.
39:49 Un car express.
39:50 Merci à vous.
39:51 Merci beaucoup, Claire.
39:52 A bientôt.
39:53 On va passer à notre rubrique intra.
39:55 Je suis désolée.
39:56 Voilà, et avant cette plongée davantage dans les régions,
40:03 je vous propose notre fil rouge de l'émission depuis le début de l'année,
40:07 c'est extra à tout prix, notre rubrique anti-inflation.
40:10 Alors, on parlait tout à l'heure des mesures anti-gaspi,
40:14 voici le bonus réparation, c'est pour réparer.
40:17 Un trou dans votre robe et vous la jeter à la poubelle,
40:24 c'est ce que veut éviter le gouvernement
40:26 en lançant le dispositif bonus réparation.
40:29 Il s'agit d'une réduction allant de 6 à 25 euros
40:32 pour les clients qui souhaitent faire réparer leurs chaussures ou vêtements.
40:36 Mais pour en bénéficier,
40:37 il faut se rendre chez un commerçant labellisé par le dispositif.
40:41 Or, tous n'ont pas souhaité en faire partie.
40:43 On pense qu'on va passer beaucoup de temps entre recevoir le client,
40:48 évaluer la tâche du travail à faire, on déduit au client.
40:52 Nous, on fait une facture qu'on doit envoyer à l'État
40:55 et on se fait rembourser, si j'ai bien compris, deux mois après.
40:58 Pour nous, ça ne vaut pas le coup.
40:59 Car si pour les clients, la réduction est automatique,
41:02 c'est aux commerçants d'effectuer la demande de remboursement.
41:05 Des démarches administratives contraignantes
41:07 qui freinent l'inscription de nombreux commerçants.
41:10 En Bretagne, seuls 28 sont labellisées.
41:13 A Brest, trois noms apparaissent sur la carte, dont l'entreprise Zara.
41:17 Cette grande enseigne est labellisée "Bonus Réparation".
41:20 Pourtant, elle récupère seulement les vêtements de sa marque
41:23 et dans la plupart des cas, remplace la pièce au lieu de la réparer.
41:27 Nos sollicitations pour une interview sont restées sans réponse.
41:31 Cependant, à Brest, une cordonnerie défend le dispositif,
41:34 malgré les contraintes administratives.
41:37 On pense qu'on va s'y retrouver.
41:38 On va peut-être essayer d'attirer des nouveaux clients,
41:41 faire reconnaître notre métier un peu plus.
41:44 J'espère que ça sera payant pour tout le monde.
41:47 Et puis, vis-à-vis de nos clients, ça nous fait plaisir de faire un geste comme ça.
41:50 Pour le moment, seuls 592 commerçants sont labellisés "Bonus Réparation" en France.
41:56 Selon UFC Que Choisir, 700 000 tonnes de vêtements sont jetées chaque année.
42:01 Voilà, pour le Bonus Réparation, reprise et...
42:07 Les bas, on en parlait tout à l'heure.
42:09 Qu'est-ce que vous en pensez, François Niveau ?
42:11 Écoutez, ça va dans le bon sens, évidemment.
42:15 Tout ce qui est recyclage au sens large du terme va dans le bon sens.
42:19 Il y a des initiatives locales.
42:21 Dans ma commune, on a notamment une ressourcerie qui marche du tonnerre.
42:26 Je pense que là aussi, la culture est en train de changer.
42:29 Est-ce que c'est le rôle de l'État de faire des primes de cette nature ?
42:32 J'en doute.
42:33 – Assure.
42:34 On fait un petit tour de table ?
42:37 Venant des régions, Renaud, je vous retends la main de nouveau,
42:41 peut-être pour nous parler d'un sujet qui concerne plusieurs régions
42:44 et pas seulement l'île de France.
42:45 – Alors, ça concerne effectivement les enfants à la rue.
42:48 – À la rue, de plus en plus nombreux.
42:49 – En août dernier, l'UNICEF tirait une salette d'alarme,
42:52 puisque l'organisation décrivait qu'il y avait 1990 enfants
42:59 qui dormaient à la rue en France.
43:01 Encore la semaine dernière, 400 enfants rien qu'à Paris,
43:05 ce qui a poussé notamment la région justement à ouvrir 5 lycées sur Paris
43:10 pour pouvoir les accueillir.
43:12 Est-ce que c'est, selon vous, le rôle des collectivités territoriales
43:16 de pouvoir intervenir sur ces sujets ou pas ?
43:19 – La loi est très claire, l'hébergement d'urgence relève de l'État,
43:23 en revanche, la mise à l'abri des enfants, c'est le rôle des départements
43:28 lorsqu'ils n'ont pas leurs parents ou lorsqu'ils sont très jeunes.
43:31 – Le département, le vôtre, dépense, comme tout le département,
43:37 une somme assez importante justement à l'accueil de ces enfants.
43:41 Vous, vous accueillez combien d'enfants dans votre département ?
43:43 Alors justement, par rapport à ces accueils d'enfants,
43:46 notamment à l'ASE ou autre ?
43:48 – Alors l'ASE, pour les téléspectateurs, il s'agit des anciens enfants de l'ADAS,
43:52 aujourd'hui on dit la protection de l'enfance,
43:54 c'est un budget de 220 millions d'euros et nous accueillons aujourd'hui
43:57 3 700 enfants, un chiffre malheureusement en hausse de 20% depuis le Covid.
44:02 – Il y a des mesures pour pouvoir éventuellement justement
44:05 réduire ce nombre d'enfants ?
44:07 – Là aussi la prévention…
44:09 – En tout cas, vu que c'est une problématique, 3 500 c'est énorme.
44:13 – Oui, je pense, à chaque fois que j'en parle à nos concitoyens,
44:15 ils sont très surpris, à la fois du nombre d'enfants placés,
44:18 mais aussi des sommes qui y sont consacrées.
44:21 Et évidemment, il n'y a pas un des concitoyens
44:23 qui considère que ces sommes sont mal utilisées.
44:25 Et des fois, je vois dans les médias des reportages disant
44:28 "les enfants se prostituent", etc.
44:30 Je dis d'abord, ce sont des enfants qui ont été cabossés, qu'on a repris,
44:33 et il y a plein de belles réussites, d'ailleurs mercredi prochain,
44:35 la ministre de la Protection de l'enfance vient dans mon département
44:38 pour remettre des diplômes aux enfants qui ont réussi,
44:41 grâce au soutien du conseil départemental,
44:43 et c'est à la fois un grand moment d'émotion et de fierté,
44:45 de voir ces parcours.
44:47 Après, il y a effectivement des situations qui sont compliquées,
44:50 mais souvent parce que les gamins ont été cabossés avant,
44:52 et la seule réponse pour moi,
44:54 elle est dans la prévention des violences intrafamiliales,
44:57 elle est dans l'éducation.
44:59 Il faut qu'on réussisse à mieux travailler avec l'éducation nationale
45:02 pour éviter les phénomènes qui conduisent à ces placements d'enfants.
45:05 – Parallèlement, l'aide à l'enfance est en crise en France.
45:08 Elle vit une crise importante,
45:10 notamment ce sont les acteurs qui font l'aide à l'enfance.
45:13 Comment on sort de ça ?
45:14 Pour vous qui êtes à la tête d'un département
45:16 premier échelon conséquent de la solidarité.
45:20 – Sur le long terme, ce que je disais, la prévention.
45:23 Sur le court terme, il n'y a malheureusement pas d'autre solution que les moyens.
45:27 Moi, je tire mon chapeau, vous savez, c'est l'été dernier,
45:31 je me suis rendu dans un moment qui était compliqué
45:34 parce qu'on était en sureffectif d'enfants auprès de mes équipes,
45:38 et je me suis dit "mais comment font-ils ?"
45:41 parce qu'ils sont confrontés vraiment à des situations compliquées
45:44 où les enfants hurlent, où on n'a pas vraiment de réponse.
45:47 Et on prend en charge en plus des enfants qui relèvent soit du système de santé,
45:51 de l'hôpital, soit de la protection judiciaire de la jeunesse,
45:54 c'est-à-dire du ministère de la Justice.
45:55 Et donc, quand vous dites "quelle solution à court terme ?"
45:57 c'est déjà que l'État fasse, assume ses responsabilités
46:01 pour nous dégager, nous, les départements,
46:03 et nous mettre sur nos propres missions.
46:05 Mais sur ces missions-là, il faudra sans doute des moyens complémentaires,
46:07 pour recruter des éducateurs, pour avoir des crèches, des lieux d'hébergement.
46:12 – 20% de hausse, vous le disiez dans votre département,
46:14 qu'est-ce que ça dit de notre société, ça justement ?
46:17 – Qu'elle ne va pas très bien.
46:19 – Mais plus que ça, parce que…
46:21 – Non, mais qu'elle ne va pas très bien,
46:23 on voit que souvent la pauvreté et les phénomènes de violence
46:27 sont liés à des destructurations familiales.
46:29 Moi, je ne vais pas défendre un modèle familial,
46:31 ce n'est pas l'objet, et nos sociétés évoluent.
46:33 Mais on voit très bien que les familles monoparentales
46:35 ont plus de difficultés, notamment chez nous,
46:37 et c'est la réalité de notre société.
46:39 Donc il faut qu'on accompagne mieux ces personnes,
46:42 notamment les femmes, qui ont la charge de leurs enfants à part,
46:47 malheureusement, travaillent souvent en horaires décalés.
46:49 Donc c'est aussi la question.
46:51 Vous voyez, dans mon département, je demande à ce que les personnels d'entretien,
46:55 les femmes de ménage, travaillent aux horaires de bureau.
46:58 Parce que lorsqu'on les fait travailler très tôt le matin, très tard le soir,
47:00 elles n'ont pas de vie, et du coup, ça pose des difficultés.
47:03 Et ça, ça ne coûte rien d'organiser les choses de cette façon-là.
47:06 Et je suis convaincu qu'on arrivera, par l'addition de l'ensemble de ces mesures,
47:10 à changer de société, et en attendant, il faut qu'on soit davantage en soutien.
47:14 – Alors, vous parliez des enfants cabossés, il y a aussi les enfants handicapés,
47:19 ça fait partie de l'une de vos compétences dans les départements.
47:22 Parlons-en avec Fabrice sur le handicap.
47:26 Il manque des places en collège pour ces enfants-là,
47:31 il manque des aides et des assistants éducatifs.
47:37 – Est-ce que là-dessus, l'articulation entre l'État et les départements fonctionne ?
47:40 – Typiquement, c'est un sujet sur lequel il y a des marges de progrès énormes,
47:44 qui dépendent aussi de moyens.
47:46 Très concrètement, on a fait l'école inclusive, et c'est bien,
47:49 mais des fois, il y a des situations des enfants porteurs de handicap
47:53 qui se trouvent en milieu ordinaire, comme on le dit,
47:56 et qui viennent compliquer la vie de la classe,
47:59 et ça devient très difficile, mais des fois, ces enfants sont là,
48:03 parce qu'il n'y a pas de solution en établissement adapté,
48:07 et notamment dans les IME, qui c'est la responsabilité de l'État…
48:10 – Institut médico-éducatif.
48:11 – Oui, excusez-moi, Institut médico-éducatif,
48:13 et ces instituts, très concrètement là aussi, en Ile-de-France,
48:19 il manque la moitié, enfin, dans mon département, par exemple,
48:21 c'est 4 000 enfants qui normalement devraient bénéficier de l'IME,
48:24 que 2 000 places offertes, donc là, il y a un effort énorme à faire.
48:28 – On a quand même progressé, depuis, j'ai envie de dire,
48:31 peut-être les années Chirac d'ailleurs.
48:33 – Oui, parce qu'il y a eu deux grandes lois, d'ailleurs, voulues par Chirac,
48:37 qui ont fait évoluer les mentalités, qui ont permis la création,
48:40 notamment, de maisons départementales des personnes handicapées,
48:42 qui font que le diagnostic est mieux fait, que la prise en charge est mieux assumée,
48:48 donc évidemment, il y a eu un progrès immense d'effectuer dans nos sociétés
48:51 au cours des 20 dernières années, mais il y a encore quelques marches à franchir.
48:55 – Fois deux ans, selon un rapport d'information qui a été rédigé la semaine dernière par deux députés.
49:00 – C'est ça, c'est ce que je vous disais, oui.
49:02 – Alors j'allais dire, Fabrice, vous avez la main, il a plu.
49:05 Fabrice, vous avez la flamme aussi dans votre région,
49:08 vous avez d'abord la flamme olympique, et dans l'Essonne aussi, n'est-ce pas ?
49:11 Elle va passer par l'Essonne par l'enfant.
49:14 – Oui, on parle beaucoup des Jeux olympiques en ce moment,
49:16 de ceux qui arrivent à Paris en 2024,
49:18 et puis potentiellement de ceux qui reviennent en hiver en 2030 dans les Alpes.
49:22 Peut-être, commençons par l'Île-de-France que vous connaissez bien.
49:27 Beaucoup de polémiques avec la maire de Paris qui estime,
49:32 sujet de transport que vous connaissez bien, elle estime qu'on ne sera pas prêt.
49:37 Derrière Valérie Pécresse qui annonce une flambée des tarifs pour les touristes.
49:43 Est-ce que tout ça c'est bien sérieux ?
49:46 – Je pense que c'est sérieux, enfin d'abord, moi je suis très heureux
49:50 que la France puisse accueillir les Jeux olympiques en 2024,
49:53 et j'espère en 2030 également les Jeux d'hiver,
49:55 et je voudrais saluer mon collègue David Lappartient,
49:57 qui est président du Morbihan et qui est également président
50:00 de la communauté nationale olympique, qui a fait un boulot extraordinaire.
50:03 Mais au-delà de ça, non, il faut que le pays soit évidemment en capacité d'accueillir,
50:08 que ce soit un moment de fierté et de joie partagé pour les Français.
50:14 – Et là tout de suite, ce n'est pas l'image que ça rend…
50:16 – Non, mais enfin, ce n'est pas très sérieux que la maire de Paris,
50:19 qui porte la candidature, dise aujourd'hui "les transports publics ne vont pas être prêts",
50:22 alors que, heureusement, les transports vont être prêts.
50:24 On n'est évidemment pas à l'abri d'incidents,
50:26 mais ce n'est pas en criant au loup qu'on va régler le sujet.
50:29 – Les logements sont prêts aussi. – Les logements, oui.
50:31 – Les AirBnB, là aussi, il y a de la polémique.
50:34 – Oui, évidemment, bon et…
50:36 – Tous les étudiants qu'on a…
50:37 – Et je comprends d'ailleurs les conciliens qui voudront se mettre au vert,
50:40 et pourquoi pas en Essonne d'ailleurs, je les invite à venir en Essonne,
50:43 pour cette période de… – D'appartement vert.
50:45 – Oui, et puis on accueille bien, et vu qu'on n'a pas de compétition, on pourra y être.
50:50 Et après, sur la tarification des transports, je trouve quand même assez légitime
50:55 que ce soit les touristes qui paient le coût des transports
50:58 mis à leur disposition pour les Jeux Olympiques,
51:00 ce n'est pas aux conciliens d'assumer cette charge, Valérie Pécresse a raison.
51:04 – Valérie Pécresse a raison, on reste là-dessus.
51:06 Merci beaucoup, François Durevray, président de l'Essonne.
51:10 – Merci à vous.
51:11 – Merci à vous deux, Claire Stenlen nous a quittés, mais Fabrice Vesserodon était là.
51:16 Et pour la première fois, Renaud Parquet également, pour 20 minutes.
51:20 Merci à vous derrière vos écrans, on se retrouve la semaine prochaine.
51:23 Très bon week-end, bye bye.
51:25 [Musique]
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