Sophie Ducroix-Roubertou infectiologue au CHU de Limoges est l'invitée de France Bleu Limousin pour la journée mondiale de lutte contre le Sida.
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00:00 Vous étiez adolescent dans les années 80, on parlait du sida partout, tout le temps.
00:03 On a l'impression que le sida aujourd'hui n'est plus un sujet, notamment pour les jeunes, et c'est un problème.
00:09 Tout à fait. On nous dépoussière deux fois par an pour la journée mondiale de lutte contre le veillage, pour le sidaction,
00:15 et puis entre, on en entend très très peu parler.
00:17 Les jeunes sont concernés parce que quand même ils viennent nous voir au cégide, mais pas tous.
00:22 Certains prennent beaucoup de risques et ne viennent jamais se faire dépister encore avec des fausses idées sur le veillage
00:30 qui circulent encore, en plus de prendre des risques eux-mêmes individuellement.
00:36 Quelles fausses idées par exemple ? Je vois un sondage IFOP qui est sorti hier ou avant-hier.
00:40 Un jeune sur quatre, 15-26 ans, pense pouvoir attraper le veillage dans les toilettes publiques.
00:45 Oui, voilà, ça, ça commence par là. Je pense que l'éducation, déjà, il y a une méconnaissance très importante.
00:52 Donc les clichés derrière, les représentations et l'exclusion, est toujours là.
00:56 Parce que ça commence par nos jeunes qui ne savent même plus ce que c'est finalement.
01:00 Vous-même, vous dites, vos étudiants, quelquefois, ont des idées incroyables là-dessus. Par exemple ?
01:05 L'année dernière, en cours avec Message Femme, sur les copies, je me suis rendue compte que plus d'un tiers d'entre elles
01:11 me disaient que le veillage se transmettait par la salive.
01:14 Je me suis remis vraiment en question sur ce cours-là et qu'est-ce que j'avais appris.
01:18 Parce que c'est pas possible. En plus, c'est des futurs soignants.
01:21 Donc cette année, j'attends les copies très bientôt. J'espère qu'elles vont être à la hauteur.
01:26 Un jeune sur quatre, même sondage ifop, dit qu'on peut avoir le sida au contact de la transpiration d'une personne positive.
01:33 On est revenu en 1984 ou 85, à peu près ?
01:36 Oui, là, il y a une régression, c'est sûr, dans les connaissances. Donc il faut en parler.