• l’année dernière
Jaleh Bradea se rend aux Restos du Cœur, association mythique fondée par Coluche en 1985. Plus que jamais en cette période de fin d’année, les bénévoles sont sur le qui-vive pour accueillir un maximum de bénéficiaires. L’association lutte contre la pauvreté et l’exclusion sous toutes leurs formes. Les centres apportent des aides alimentaires, un accès aux produits de premières nécessités, des conseils administratifs ou encore du soutien pour l’intégration dans la société. La culture représente également un pan important des valeurs de l’association. Sur cette saison, les Restos du Cœur ont aidé pas moins de 1,3 million de personnes.

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Transcription
00:00 On va essayer de faire 200 000 repas en France, gratuit par jour.
00:03 200 000 repas par jour ?
00:05 Oui, on va essayer.
00:06 Pour ceux qui sont les nouveaux pauvres, en gros, qui n'ont plus de quoi manger ?
00:09 Oui, ou les anciens.
00:10 Ou les anciens.
00:11 Moi je file un rencard à ceux qui n'ont plus rien.
00:14 Sans idéologie, discours ou baratin.
00:18 Moi je file un rencard à ceux qui n'ont plus rien.
00:21 Sans idéologie, discours ou baratin.
00:25 Bonjour et bienvenue dans Envie d'agir,
00:27 où je suis ravie de rejoindre cette institution au grand cœur, fondée par Coluche.
00:33 Et tu appelles ça les restaurants du cœur ?
00:35 Oui, on a cherché un nom, on a trouvé ça.
00:38 On s'en fout un petit peu, il faut qu'on reconnaisse le titre.
00:42 C'est des restaurants gratuits quoi, en fait, voilà.
00:45 Ah Coluche !
00:47 C'est énorme, c'est énorme.
00:49 C'est beau ce qu'elle a créé.
00:50 L'empathie.
00:51 La solidarité.
00:52 Aider, partager.
00:54 Pour moi ça résume vraiment l'esprit des restos et l'esprit de Coluche.
00:58 Bonjour, bonjour.
01:01 Tu peux participer ?
01:02 Ah bah volontiers.
01:02 Ah bah génial.
01:03 Volontiers.
01:04 Alors, il y a un petit poids.
01:05 Ok.
01:05 Petit poids, mais on lui donne deux du coup.
01:07 Ah j'ai compris, ça y est j'ai tout compris.
01:10 Donc Francine.
01:11 Oui.
01:11 Jean-Louis.
01:12 Enchantée.
01:13 Donc vous êtes bénévole aux restos du cœur ici.
01:16 Depuis combien de temps ?
01:17 Un peu plus d'un an.
01:18 Et vous ?
01:19 Et moi, 4-5 ans je pense.
01:21 Et pourquoi avoir choisi les restos du cœur et pas une autre association ?
01:25 Parce que j'aime bien avoir des gens en face de moi.
01:30 Pouvoir échanger quelques mots avec madame.
01:32 Et en même temps être utile en servant des légumes.
01:35 Et vous alors Jean-Louis ?
01:36 Un peu la même chose.
01:37 Parce que j'aime bien participer, me rendre utile, tout ce qui est collectif.
01:43 Vous êtes tous les deux au premier plan effectivement pour être en face des personnes
01:46 qui sont peut-être de plus en plus dans la nécessité on a l'impression.
01:50 Oui, il y a un nombre croissant de demandeurs.
01:53 Est-ce que du coup, il y a des profils de personnes qui viennent ici ?
01:56 Il y a des retraités, il y a des jeunes femmes.
01:59 Et est-ce qu'il y a des conditions pour pouvoir bénéficier des restos du cœur ?
02:03 Alors il y a des conditions effectivement de revenus.
02:07 Tout simplement parce que nous ne pouvons pas accueillir tout le monde malheureusement.
02:11 Donc c'est lié aussi à la constitution des familles.
02:13 Il y a l'importance selon que c'est des familles de 2, 3, 4, 5 personnes.
02:16 Par exemple, Madame c'est 4 personnes.
02:21 Donc on va lui proposer un paquet de pâtes ou de riz au choix.
02:26 Qu'est-ce que vous préférez, pâtes ou riz ?
02:28 Des pâtes comme ça.
02:30 Comme ils sont plus petits, on vous en donne deux.
02:32 Ah voilà.
02:34 À la fin de la journée, comment vous vous sentez-vous quand vous avez travaillé toute la journée ?
02:39 Un petit peu fatigué parce que debout toute la journée, ça compte.
02:42 Mais on est content d'avoir participé à quelque chose.
02:45 On est prêts à revenir la semaine suivante.
02:48 En tout cas, il y en a un pour qui c'était une vocation.
02:51 Coluche.
02:52 Il a d'ailleurs créé ce gala des enfoirés que tout le monde connaît depuis 1989.
02:58 Regardons ça.
02:59 C'est plutôt une bande de copains qui préparera une soirée.
03:02 Ça fait un peu ça.
03:04 Ce qui serait bien, c'est qu'on se dispose tout autour, tu sais, en face des gens.
03:11 Tu vois, la scène est comme ça, qu'on se mette comme ça.
03:13 On commence à chanter là et après on se dispose comme ça.
03:16 On se dispose les uns contre les autres.
03:18 Au-delà des chansons, des duos aussi qui sont toujours originaux,
03:28 il y a un truc entre nous qui fait un truc de fou, qui va aller jusqu'aux gens.
03:34 Si je crois que c'est un truc de fou, qu'est-ce que c'est ?
03:36 La micro, voilà.
03:37 Je te suivrai, je te suivrai, ou tu iras gérer, fidèle comme une amouraise.
03:46 Les gens viennent faire cette émission avec tout leur cœur et ça se sent.
04:00 Tout le monde est content de se rassembler, même si on ne vient pas du même monde musical.
04:04 On est heureux d'être là et on est heureux de participer et de faire quelque chose pour elles.
04:08 Reste au-dessus, je te demanderai toujours.
04:13 Et si je te pose des questions, dis-leur, tu l'iras.
04:16 Et si je te réponds, dis-leur, tu l'iras.
04:18 Yves, alors vous, vous êtes bénévole, porte-parole des Restos du Cœur.
04:23 Est-ce que la culture, ça a toujours représenté aussi quelque chose pour les Restos du Cœur,
04:28 juste après les besoins primaires comme l'alimentaire ?
04:31 Depuis le début, les Restos du Cœur se sont attachés à ne pas faire que de la distribution alimentaire.
04:35 Dans les statuts, il est dit que nous travaillons pour l'insertion sociale et professionnelle des personnes que nous accueillons.
04:42 L'objectif, c'est qu'il n'y ait plus besoin de nous.
04:44 Pour qu'il n'y ait plus besoin de nous, il faut les aider dans l'accompagnement, dans les démarches administratives,
04:50 dans le soutien à la recherche d'emplois, mais aussi, et c'est très important, je pense, pour l'estime de soi,
04:55 dans la culture, dans le départ en vacances.
04:57 Les activités culturelles, ce n'est pas parce qu'on est pauvre qu'on n'a pas le droit d'aller au cinéma,
05:01 qu'on n'a pas le droit d'aller au théâtre, et ça donne une joie de vivre aux personnes qui en bénéficient.
05:06 Ça permet aux enfants, quand ils vont à l'école le lendemain, de dire "j'ai vu tel film", comme les autres,
05:12 comme si les parents pouvaient le financer.
05:14 Donc pour nous, c'est un élément fondamental.
05:16 Et je vous assure que cette joie de vivre des enfants et des familles,
05:19 qui quelquefois, j'ai vu une famille qui allait pour la première fois au cinéma de sa vie,
05:24 c'est quelque chose qui est un retour pour les bénévoles qui est fantastique.
05:27 Comme une façon de pouvoir rêver aussi à autre chose ?
05:30 Bien sûr, parce que s'ils sont chez nous, c'est qu'ils ont des vies de galère,
05:34 c'est qu'ils ont eu des accidents de la vie extrêmement difficiles.
05:37 Vous savez, 38% des gens que nous accueillons n'ont plus un euro d'avance,
05:41 une fois payé le loyer et les charges.
05:43 Donc l'accès à la culture, c'est inenvisageable, si nous on ne peut pas les aider à y accéder.
05:49 Donc oui, c'est fondamental.
05:51 Et du coup pour vous, si vous pouviez donner trois valeurs des Restos du Coeur
05:56 avec un si joli nom, ce serait quoi ?
05:58 C'est l'accueil inconditionnel.
06:00 Quelle que soit la situation administrative des gens,
06:03 quelle que soit la nationalité, quelle que soit la couleur de la peau, la religion,
06:06 on accueille tous ceux qui en ont besoin, avec empathie, avec bienveillance,
06:10 pour essayer de leur redonner un peu de courage et un peu d'estime de soi,
06:14 parce qu'il y en a qui sont très découragés, qui ont honte de venir chez nous.
06:18 Donc tous les bénévoles sont formés pour qu'ils accueillent les gens
06:22 et qu'ils leur donnent envie de repartir avec la pêche.
06:25 Et je vous le dis, la plus belle satisfaction pour nous, c'est qu'il n'ait plus besoin de nous
06:28 et qu'un jour ils nous disent "au revoir, j'ai trouvé un travail, j'ai trouvé un logement, etc."
06:33 Empathie, bienveillance, accueil, mais aussi solidarité, fraternité, générosité,
06:40 ce sont bien les valeurs que portait Coluche dès le début, il y a près de 40 ans maintenant.
06:46 - Les restaurants du cœur, c'est parti. - Oui, oui, oui.
06:48 Ça a bien marché déjà.
06:50 On veut simplement nous redistribuer de la nourriture qui existe, qui est en surplus.
06:55 Alors le pari, c'était des millions de repas distribués.
06:58 Mais il en faut 18 millions pour l'hiver, et donc l'hiver commence dans un mois tout juste.
07:02 - Et tout le monde peut venir ? - Tout le monde peut venir, oui, c'est ça.
07:05 - Il n'y a aucun contrôle ? - Ah non, non.
07:07 - Je suis allé ce matin. - Même les riches ?
07:09 Oui, mais alors pour les riches, évidemment, c'est pas le même menu, il y a caviar, tu vois.
07:14 Alors, un coup de bras sur les pompes.
07:17 Bonjour, bonjour.
07:26 Comme vous l'aurez compris, on est dans la partie dédiée aux enfants.
07:35 Et je suis avec Dominique, Martine et Séverine.
07:39 C'est quoi les besoins principaux ?
07:41 Alors, on a besoin principalement de l'hygiène, mais toilettes et tout ça pour les enfants.
07:46 On manque énormément d'hygiène pour les enfants.
07:49 Je ne parle pas des couches, hygiène le corps.
07:52 Et aussi les biberons.
07:54 Et est-ce que quand les mamans viennent, surtout des mamans, ou il y a aussi des papas ?
07:58 - Quelques papas. - Quelques papas ?
08:00 Est-ce que vous avez le temps d'échanger aussi ?
08:02 Si les mamans ont des problèmes, des questions à poser, elles en parlent aux bénévoles.
08:07 Il y a une ancienne sage-femme, il y a des bénévoles vraiment confirmés.
08:11 On est un peu là pour ça.
08:13 Donc il y a des sortes de mamans de substitution aussi ?
08:15 De substitution, voilà.
08:17 En plus des produits que vous leur posez.
08:19 On est grand-mère de beaucoup d'enfants en fait.
08:21 Et donc depuis les 10 ou 11 ans, vous êtes là, est-ce que vous avez vu des enfants grandir ?
08:24 Bien sûr, oui, oui. J'ai des enfants qui m'appellent mémé.
08:27 Et puis on les voit encore.
08:30 Et comment vous vous sentez l'une et l'autre à la fin d'une journée comme ça ?
08:34 Alors, on est fatigué.
08:36 Oui, ça je crois que c'est tout le monde qui l'a dit.
08:38 Une belle fatigue, parce qu'on a quand même rencontré des belles personnes.
08:41 Elles nous remercient énormément par leur sourire.
08:44 Voilà, exactement.
08:46 Elles nous prennent par le bras, Martine, Dominique.
08:48 Là, on a été fermé deux semaines, elles nous ont dit "mais vous nous avez trop manqué".
08:53 Et pour vous alors Martine, Dominique, Coluche il représente quoi ?
08:58 Coluche c'est la personne qui en 1985 a eu une idée de génie de lancer un appel aux radios.
09:04 Et donc, ils disaient que c'était pour un instant, pour un moment.
09:08 Et on est toujours là quelques années plus tard.
09:12 Bonjour Coluche.
09:13 Amis enfoirés, bonjour.
09:15 Je suis le plus grossier de tous, c'est vrai.
09:17 Mais c'est les autres qui ont qu'à faire des progrès.
09:20 Je ne suis pas celui qui montre aux gens comment ils doivent parler.
09:25 Je suis celui qui parle comme les gens.
09:27 C'est fatiguant, non, Michel ?
09:29 Par rapport à ce que c'est sympathique, moi je ne trouve pas, non.
09:32 C'est assez exceptionnel d'avoir pensé, chapeau quand même, à donner à manger à ceux qu'on côtoie.
09:39 Je ne savais rien. Je ne savais pas, on espérait.
09:42 On savait qu'il y avait 5 à 600 000 personnes à nourrir.
09:45 On espérait faire 200 000, 300 000, tu vois.
09:49 Nous si on s'y met tous ensemble, on va arriver à quelque chose.
09:52 Merci et bravo.
09:53 Salut à vous.
09:54 Coluche pensait que ça durerait une année.
09:57 Mais ce qu'il n'avait pas vu c'est que ça durerait aussi longtemps.
10:00 Donc continuez à donner.
10:02 Il y a des équipes formidables qui sont là pour aider.
10:04 Et il y en a plusieurs comme ça, il y en a plein partout en France.
10:07 Du coup, à l'une et à l'autre, c'est quoi votre envie d'agir dans les 5 prochaines années ?
10:12 D'aider au mieux, les accompagner au mieux.
10:15 Enfin, aider ces personnes à s'en sortir et ne plus venir au resto du cœur.
10:20 Ça c'est votre plus grande satisfaction.
10:21 Ah oui, c'est ça.
10:22 Voilà, exactement.
10:23 Merci beaucoup Martine, Dominique, Séverine.
10:25 Merci pour cet accueil.
10:26 Voilà, c'est la fin de notre journée.
10:28 Et je vous dis à très vite sur C8 pour plus d'envie d'agir.
10:31 Et n'oubliez pas, aujourd'hui, on n'a pas le droit ni d'avoir faim, ni d'avoir froid.
10:39 Mais juste à manger, à boire.
10:42 Un peu de couleur et de chaleur dans les restos, les restos du cœur.
10:49 Aujourd'hui, on n'a plus le droit d'avoir faim, ni d'avoir froid.
10:56 On ne peut pas faire autre chose.
10:58 Merci.
10:59 Merci.
11:00 Merci.
11:01 Merci.
11:02 ♪ On est pas deux en soi ♪
11:05 ♪ Et justement j'ai des... ♪

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