Applications de rencontre pour mineurs : attention aux dangers

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00:00 Alors du coup on a eu plusieurs finalement de témoignages au live,
00:03 notamment d'une fille qui nous suit et qui a installé l'application pour pouvoir la tester et la dénoncer,
00:08 et qui juste après s'est fait suivre pour la première fois de son établissement scolaire jusqu'à chez elle.
00:14 Elle a même signalé auprès de son établissement scolaire, etc.
00:18 - Alors Iselene, vous vous êtes entrée en contact évidemment avec ceux qui ont créé cette application, que vous disent-ils ?
00:24 - Absolument. Donc en fait au départ la polémique a démarré
00:27 par cette grande influenceuse qui a plus de 4 millions d'abonnés sur TikTok
00:31 et qui est très présente aussi sur les réseaux sociaux, Ophénia, qui était la co-animatrice à l'Eurovision Junior.
00:38 Et donc j'ai vu cette déferlante sur les réseaux sociaux qui était complètement choquée
00:42 de l'avoir vue en tant que co-animatrice dans cette émission,
00:46 à cause de cette polémique qui date d'il y a deux semaines de cette fameuse application,
00:52 ex-Crush, aujourd'hui Frenzy. Et donc voilà, Crush c'est vraiment essayer d'avoir un amoureux
00:59 et elle c'est vraiment une influenceuse qui a une très grosse communauté
01:04 et qui a fait la promotion de cette application.
01:08 Et le développeur, c'est un certain Marc Alain qui lui dit "non, c'est safe, il n'y a aucun souci".
01:15 - Mais ce n'est pas du tout safe, Iselene ! - Ce n'est pas du tout safe parce que...
01:18 - Regardez, on a bien entendu effectivement cette témoin.
01:20 - Absolument, donc en fait il y a beaucoup de blogueurs, d'autres aussi journalistes qui se sont inscrits.
01:25 Donc en fait nous-mêmes tous ici on peut s'inscrire et avoir en fait les données,
01:30 en fait collecter les données, géocaliser.
01:33 Donc ça veut dire on peut être à Paris et être en contact avec des établissements scolaires en Normandie.
01:38 Et donc c'est comme ça en fait que ça peut être très...
01:42 Voilà, enfin ça peut attirer les pédocriminels.
01:46 - Non mais bien sûr, évidemment on pense à ça, c'est épouvantable.
01:48 Ça veut dire que n'importe qui peut aller dire...
01:51 Mais je ne comprends même pas que ce soit légal ça, pardon Iselene.
01:54 Comment c'est possible ?
01:55 - Comment c'est possible ?
01:56 Écoutez, c'est possible, mais en l'occurrence en fait tous ces blogueurs ont contacté des députés afin d'alerter.
02:04 Et il y avait eu auparavant une autre application qui était sortie et qui avait été évincée de Google.
02:11 Et l'objectif en fait de tous les lanceurs d'alerte c'est de la supprimer.
02:14 Il y a même une pétition où il y a plus de 10 000 personnes qui ont...
02:20 - Toi tu es maman Francesca.
02:21 - Concrètement moi je suis maman d'un ex-ado, mais admettons qu'il ait encore 12 ou 13 ans,
02:26 il veut s'inscrire sur ce genre d'appli.
02:29 Comment est-ce qu'il fait sans mon consentement ? Est-ce que c'est possible ?
02:32 - En fait il y a une sorte de petit appel sur l'appli.
02:38 - Comme pour les siffornos.
02:39 - Voilà absolument, mais que vous soyez à côté ou pas.
02:42 Il y a juste à cliquer en fait.
02:44 Donc ça veut dire que le consentement des parents n'est pas respecté.
02:46 Parce qu'en fait il faut absolument le consentement des parents jusqu'à 15 ans.
02:50 Et ce qui est grave aussi c'est que cette application au départ c'était pour les 10-21 ans.
02:55 Et donc c'est là où ça a complétement changé.
02:57 - Non mais 10 ans ?
02:58 - Voilà.
02:59 - 10 ans on est en CM2.
03:00 - Mais maintenant ça a changé, c'est de 13 ans à 18 ans.
03:02 - 13 ans c'est pareil, c'est des ados Sacha.
03:04 - Et même appeler une application crush.
03:06 - Oui absolument.
03:07 - On a beau vouloir dire qu'ils ont changé le concept
03:10 parce que le créateur de l'application parlait de lutte contre le harcèlement scolaire,
03:14 de sondage positif.
03:15 Mais c'est du mensonge pour être très clair.
03:18 Parce que le fait que ça s'appelle crush déjà ça veut tout dire.
03:22 Ça veut dire qu'on cherche un peu notre amoureuse, notre amoureux à 10 ans.
03:25 J'ai envie de vous dire même à 12 ans, à 14 ans.
03:27 Vous êtes parent, vous n'avez pas envie que votre enfant de 14 ans,
03:30 même si c'est encore pire si c'est 10 ans,
03:33 recherche son amoureux ou son amoureuse.
03:35 Donc il faut...
03:36 Moi j'ai une question que je me posais.
03:38 Quand France Télévisions fait l'Eurovision
03:40 et met en promotion cette influenceuse aux 5 millions d'abonnés,
03:43 est-ce qu'ils sont au courant que celle-ci fait la promotion ?
03:48 - C'est une très bonne question.
03:51 Moi dès que j'ai vu...
03:53 En fait comme j'ai réalisé des reportages autour des influenceurs,
03:56 je suis en connexion avec beaucoup de blogueurs de lancers d'alerte.
03:59 Ils étaient vraiment révoltés comme vos stars en réalité,
04:02 cette jeune femme.
04:03 Et la question c'est ça.
04:04 Est-ce que le service public qui doit être quand même exemplaire...
04:07 - Vous savez la réponse à ça ?
04:08 - Eh bien j'enquête parce que...
04:10 - Ils ne veulent pas répondre.
04:11 J'imagine que vous avez essayé de les contacter ?
04:13 - En fait l'idée, comme je travaille aussi sur l'enquête de compléments
04:15 avec Jacques Cardos, donc on enquête là-dessus.
04:18 - Vous n'avez pas la réponse.
04:19 C'est incroyable que vous n'ayez pas eu la réponse.
04:20 - On essaye...
04:21 - On ne vous répond pas.
04:22 - Pour le moment.
04:23 - Ah on ne vous répond pas.
04:24 - C'est un malaise alors.
04:25 - Mais oui, même ça.
04:26 Isabelle.
04:27 - J'ai un petit début d'élément de réponse.
04:28 - Après je suis au début de l'enquête.
04:30 - Oui, j'entends bien.
04:31 - Les services publics, comme tous les grands groupes,
04:33 ils sont obsédés par le nombre de followers que peut avoir un influenceur ou une influenceuse.
04:39 - Absolument.
04:40 - Ils disent "ouais 5 millions, 6 millions".
04:41 - C'est ça.
04:42 - Ça occulte tout le reste.
04:43 Tout le reste.
04:44 Ils se disent "il faut absolument garder ces gens-là.
04:46 Tu te rends compte l'ombre de choc qu'on va avoir".
04:48 Et du coup on oublie souvent de vérifier pourquoi et comment ils ont ces followers.
04:51 - Voilà.
04:52 Et en fait je vais juste vous dire, c'est que quand on a fait, à l'époque,
04:55 quand je travaillais pour compléments d'enquête,
04:56 Arnaque, Fric Politique, le vrai business des influenceurs,
04:58 on s'est rendu compte que quelque part les influenceurs avaient des très grosses communautés.
05:03 - Oui.
05:04 - Et quand on a fait ce film-là, ça a vraiment redoré quelque part l'émission
05:08 et France Télévisions a compris qu'il y avait un enjeu
05:12 et que ces influenceurs, c'était vraiment l'Apollo aux odeurs.
05:14 - Pas nous, mais pas tout ou n'importe qui.
05:16 Non mais je veux juste savoir, quand France Télévisions soutient un influenceur
05:19 ou le met en avant, il se renseigne un peu sur lui ?
05:22 - Je pense qu'il y a eu un problème de compétence que, voilà,
05:26 laissons le bénéfice du doute, donc il faut que vous ayez des bonnes questions.
05:29 - Vous enquêtez.
05:30 - On enquête. Mais je pense que, voilà, la question c'est ça,
05:32 est-ce qu'ils savaient ou pas ?
05:34 - Non mais là on a fait flipper la moitié des parents de France,
05:36 enfin tous les parents qui nous regardent, là concrètement,
05:40 on sait que nos enfants, admettons, ont des appli,
05:42 qu'est-ce qu'on peut faire ? Est-ce que le contrôle parental peut faire quelque chose, par exemple ?
05:46 Si on met le contrôle parental sur le portable des enfants,
05:47 on va voir ce qu'on leur a dit ?
05:48 - On voit que, déjà, il faut signer la pétition qui est lancée, vraiment, voilà,
05:51 il faut alerter les politiques.
05:53 - Alors une pétition qui est lancée pour quoi, exactement ?
05:56 - Il y a aussi des associations, excusez-moi.
05:57 - Une pétition qui est lancée pour quoi ?
05:59 - Elle est lancée pour supprimer cette application.
06:01 - D'accord. Et vous savez combien de signatures ?
06:04 - Plus de 13 000.
06:06 - Plus de 13 000 signatures.
06:07 - Sur 15 000.
06:08 - D'accord.
06:09 - Donc c'est bien avancé.
06:10 - Elle s'appelle comment ? Où est-ce qu'on peut la trouver cette pétition ?
06:12 - Sur change.org.
06:14 - Change.org, ok, montrez bien.
06:16 - Non mais ce qu'on a dit tout à l'heure, Pascal, c'est quand même incroyable
06:19 qu'on puisse avoir tout et n'importe qui sous prétexte qu'ils aient 5, 6, 10 millions de followers.
06:24 Pourquoi faire cette influenceuse qui s'appelle Ophénia, elle a 5 millions de followers,
06:27 demander à tout le public, je suis sûr qu'il n'y a pas grand monde qui la connaît.
06:30 - Qui la connaît Ophénia dans le public ? Levez la main, soyez francs.
06:32 - Voilà.
06:33 - Regardez derrière, personne.
06:35 - 10 % du public.
06:37 - Mais il faut savoir aussi, parce que le public, 10 % du public,
06:39 parce qu'en fait sa communauté, ce sont des enfants, ce sont des mineurs,
06:44 c'est un peu la lorry des réseaux sociaux, quoi.
06:49 Et elle jouait beaucoup sur les conseils, donc comment draguer son crush, etc.
06:56 - D'accord, pour les enfants, c'est vraiment génial.
06:58 - Déjà, c'est au principe, c'est moyen.
07:00 - Très très fort.
07:01 - Cette application est scandaleuse, mais il ne faut pas oublier aussi
07:03 que quelqu'un qui a un ado qui a 14, 15 ans et qui est assez mature,
07:07 il peut télécharger une application de rencontre qu'on connaît tous ici autour du plateau,
07:10 dire qu'il a 18, 19, 20 ans et surfer, etc.
07:14 Donc je pense qu'en vrai, il y a une réflexion plus globale à avoir
07:17 sur l'accès au téléphone, le contrôle parental, etc.
07:20 Plutôt que, alors cette application, c'est un scandale,
07:22 mais que de viser cette application en particulier,
07:24 parce qu'on peut tellement détourner la chose.
07:26 Aujourd'hui, n'importe qui peut télécharger ces applications de rencontre
07:30 qu'on connaît tous, quoi.
07:31 - Oui, bien sûr.
07:32 Enfin là, c'est une incitation, quand même.
07:33 - C'est une incitation, oui.
07:34 - Oui, on va chercher les enfants.
07:35 On va chercher les données des enfants.
07:37 Et donc, quand on trouve les données, on les trouve aussi sur d'autres réseaux sociaux.
07:42 Et c'est comme ça où leurs états de vie sont réglés.
07:44 - On marche sur la tête, Isabelle.
07:45 - On sait bien que les parents, entre guillemets, pardon,
07:47 qu'ils soient largués ou pas largués, qu'ils soient connectés ou pas connectés,
07:50 les enfants font toujours ça de côté.
07:53 Avec d'autres, des copains, des petits copains,
07:56 les parents, ils découvrent les trucs, il est toujours trop tard.
07:59 Toujours.
08:00 - Non, mais ça, c'est vrai.
08:01 Mais ce n'est pas la peine d'inciter les enfants.
08:02 - Ben non, ça, c'est...
08:03 - Je tiens quand même à dire qu'Ophénia, par un communiqué de presse,
08:06 de son avocate, a dit qu'elle n'était pas la conceptrice de cette application
08:10 et qu'elle n'avait pas fait de placement de produit.
08:12 - Oui, ils essaient de...
08:13 - Mais ce n'est pas une excuse.
08:14 - La belle affaire.
08:15 - Je veux simplement revenir tout de suite au concret.
08:16 Je rentre chez moi, je suis maman d'ado, qu'est-ce que je fais sur le portable de mon enfant ?
08:20 Est-ce que déjà, je peux désactiver la géolocalisation ?
08:22 Parce que moi, c'est ce qui me semble être le plus dangereux dans ce qu'on vient de dire.
08:25 C'est-à-dire que n'importe qui, n'importe quel prédacteur
08:27 qui se fait passer pour un jeune ado,
08:29 il peut savoir où est mon fils, où est ma fille,
08:31 et peut venir le voir, pas seulement chatter avec lui.
08:34 - En fait, là, la complexité, donc déjà, il faut supprimer l'application
08:38 et il faut alerter les associations.
08:40 - Et mettre un contrôle parental sur le téléphone.
08:43 Aujourd'hui, ils tous le proposent.
08:45 Il y a des horaires, il y a des sites, des applications.
08:48 - Il y a "e-enfance" qui se bat pour les droits des mineurs.
08:52 Il faut alerter, il faut faire des signalements.
08:54 Et vous pouvez appeler le 3018 aussi, si vous voyez quelque chose.
08:57 - 3018. Écoutez, cette deuxième...
08:58 Je voudrais qu'on écoute peut-être le deuxième témoignage,
09:00 la deuxième anecdote de cette jeune fille
09:02 que vous avez contactée par téléphone.
09:05 - On a également le témoignage d'une grande sœur
09:07 dont la petite sœur avait installé l'application
09:10 et qui avait commencé à recevoir des messages
09:12 d'une personne beaucoup plus âgée
09:14 qui avait proposé, d'après ses termes, d'aller fumer du chat chez lui.
09:18 Et elle était un peu...
09:20 Sa sœur étant terrifiée par la situation,
09:22 on avait parlé à sa grande sœur,
09:23 et ils ont directement fait lien avec l'application
09:25 parce qu'elle venait d'installer l'application il y a quelques jours.
09:27 - Non mais c'est dingue, ça !
09:29 Et vous en avez beaucoup, des témoignages comme ça, Réseille ?
09:32 - En tous les cas, il y en a.
09:34 Voilà, mais c'est le début aussi.
09:37 Donc nous, on invite vraiment,
09:39 s'il y a des personnes qui ont vécu ce genre de situation,
09:41 même à contacter la rédaction,
09:43 à contacter les lanceurs d'alerte,
09:45 ou même contacter cette jeune femme,
09:47 et surtout, y enfance,
09:49 il faut faire un maximum de signalements
09:51 s'il y a eu ce genre de situation.
09:53 - C'est vite une interdiction pour ce genre d'application.
09:56 - Non mais c'est...
09:58 - Le drame, c'est que les jeunes,
10:00 c'est un tel vivier pour tous les prédateurs
10:02 qu'il y a alors en compagnie, c'est la Silicon Valley, la merveille !
10:04 - C'est ça, et puis vraiment, ils sont sous emprise.
10:06 Il y a vraiment, et puis il ne faut pas oublier,
10:08 il y a les matchs TikTok, en plus,
10:10 c'est ces jeunes qui prennent même l'argent de leurs parents,
10:12 ils payent les matchs TikTok,
10:14 ils ruinent quelques fois leurs parents.
10:16 - Et puis tu regardes le portable de ton enfant,
10:18 tu vois plein de petits logos sympas, colorés,
10:20 tu ne te doutes pas que derrière,
10:22 il y a des applications qui sont potentiellement très dangereuses,
10:25 tu te dis "oh ça va, ils jouent, c'est des petits jeux, c'est des trucs",
10:28 si tu ne vas pas chercher plus loin, tu ne vois pas à quel point c'est dangereux.
10:31 - Parfois il y a... - Faut fouiller.
10:33 - Vigilance, vigilance. En tout cas, vous reviendrez, Rizlan,
10:35 pour nous dire où en est votre enquête,
10:37 puisque là, vous êtes au début de cette enquête,
10:39 vous avez levé effectivement ce qu'on appelle des loups,
10:41 et il y en aura certainement d'autres,
10:43 donc vous reviendrez nous en parler ici dans PAF.
10:45 Merci beaucoup, Rizlan.

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