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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce jeudi, il s'intéresse à l'absence de Joe Biden de la COP28. Le président américain a annoncé qu'il ne se rendrait pas à Dubaï au sommet sur le Climat.

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Transcription
00:00 l'édito international sur Europe 1. Bonjour Vincent Herouet.
00:03 - Bonjour Dimitri.
00:04 - On a appris cette nuit la mort d'Henri Kissinger et je vois que vous n'allez pas très bien vous-même.
00:08 - Oui.
00:08 - Est-ce que c'est un rapport ?
00:09 - Henri Kissinger avait 100 ans et aux yeux de tous ceux qui s'intéressent à la politique étrangère,
00:13 de tous les diplomates, c'est la légende du siècle.
00:16 Son action... D'abord il y a sa vie qui est un véritable roman, il y a mille anecdotes qu'on pourrait raconter
00:22 et sa silhouette, vous savez, avec ses grosses lunettes, ce petit homme a été l'image même
00:26 de la diplomatie américaine, de l'Amérique quand l'Amérique était...
00:31 c'est elle qui donnait la marge du monde.
00:34 Et puis alors son action en tant que secrétaire d'État sous deux présidents a été invraisemblable, extraordinaire de...
00:39 Il a été celui qui a négocié la fin de la guerre au Vietnam en plein bombardement
00:43 à l'époque, celui qui a négocié la reconnaissance de la Chine, toujours
00:46 toute une diplomatie qui s'est fait, qui a amené Nixon à Pékin et
00:50 ça s'est fait en douce, sans claironner, vous voyez, sans courir les plateaux.
00:56 Il a sauvé Israël lors de la guerre du Kippour en montant le pont aérien
01:00 et en inaugurant une sorte de diplomatie de la navette entre Tel Aviv,
01:04 Damas, le Caire, l'Égypte qu'il arrachera
01:08 d'ailleurs à l'influence des communes... - Ce que fait Anthony Blinken aujourd'hui.
01:12 - Oui, exactement. Et puis il a surtout,
01:14 et c'est ça ce que l'extrême gauche ne lui a jamais pardonné, il a endigué
01:18 la subversion, comme il le disait, en Amérique latine en aidant en douce là encore
01:23 les colonels argentins, le général Pinochet, etc.
01:27 C'est l'incarnation d'une diplomatie réaliste,
01:31 loin des proclamations angéliques et paralysantes,
01:34 qui assume la défense des intérêts nationaux
01:37 et qui met la stabilité au-dessus de tout.
01:41 - C'est très important, merci beaucoup Vincent Herouët pour ce mot pour Roel Kissinger.
01:45 Venons-en à la diplomatie climatique, celle du moment, avec la COP28
01:49 qui s'ouvre ce matin, ce jour, ça dure jusqu'à la mi-décembre,
01:52 198 États quand même en rendez-vous à Dubaï,
01:55 on attend 70 000 participants, mais Joe Biden, le président américain, n'est pas là pour...
01:59 - Il y aura des discours de 140 présidents, mais il n'ira pas Joe Biden,
02:02 vous dites il a mieux à faire, alors on regarde son programme de la semaine.
02:06 Alors d'ici lundi le président sera dans le Colorado avec des industriels de l'éolien,
02:10 il brassera aussi du vent dans le bureau Oval avec le président angolais,
02:14 et puis surtout le point fort de la semaine c'est, il illuminera l'arbre de Noël
02:19 nationale, car aux États-Unis, les bûcherons
02:22 abattent des sapins pour fêter Noël, sans souci des écolos grincheux,
02:26 on rajoute même des guirlandes électriques,
02:28 il y a même des crèches dans des bâtiments officiels,
02:31 ce n'est pas chic et sinistre comme le voyage à Nantes, c'est Noël en Amérique.
02:36 Donc Joe Biden zappe la COP28, comme Xi Jinping d'ailleurs, l'autre gros émetteur de gaz à effet de serre,
02:43 qui lui aussi envoie un sous-fifre,
02:45 alors qu'il était, Joe Biden, à la COP26 à Glasgow,
02:49 il y avait claironné le retour des États-Unis dans l'accord de Paris
02:52 que Donald Trump avait dénoncé, et il était l'année suivante à la COP27 en Égypte,
02:56 toujours aussi engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique.
03:00 - Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:01 - La guerre, évidemment, le prix de l'essence s'est envolé, ce qui est ennuyeux parce que l'électeur américain
03:07 choisit son candidat quand il fait le plein à la station service, et puis les grandes firmes
03:12 pétrolières américaines affichent une santé absolument scandaleuse,
03:17 l'Allemagne importe du gaz de schiste,
03:20 et tout ça fait que Wall Street se dit que Donald Trump avait raison,
03:24 en tout cas il n'est plus du tout question de sortir des énergies fossiles.
03:28 En prime, les éoliennes sont décevantes, elles tombent en panne,
03:32 et le Midwest réalise qu'avec la voiture électrique, eh bien,
03:35 il y a la moitié de Detroit qu'il faudra mettre au chômage.
03:38 Pour toutes ces raisons, Joe Biden met son drapeau écolo dans sa poche,
03:43 il est déjà le plus impopulaire des présidents américains depuis 50 ans,
03:47 et si l'élection est à milieu demain, il perdrait à coup sûr.
03:50 L'heure est à la reconquête de l'opinion,
03:52 pas à vanter une transition énergétique qui fait peur,
03:55 qui apparaît liberticide, antisociale, ruineuse.
03:59 En soutenant la guerre à Gaza, le candidat Biden a déjà perdu une partie du vote démocrate,
04:05 en faisant profil bas sur l'énergie, il tente de récupérer une partie du vote républicain,
04:11 ce que le retour de Donald Trump n'enthousiasme pas.
04:14 Biden ne va pas à Dubaï, il va à Canossa.
04:17 - Fatigue écologique, disiez-vous. Merci beaucoup Vincent Herouette.

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