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00:00 -Le nord du Burkina Faso compte ses morts.
00:02 Au moins 46 villes ont été tuées dimanche
00:05 suite à une attaque d'envergure.
00:07 Le JNIM, affilié à Al-Qaïda, a frappé la ville de Djibo,
00:10 ville déjà éprouvée par des mois de violence
00:12 et des semaines de blocus.
00:14 On en avait parlé, Wassim Nasr, il y a plusieurs mois.
00:17 Vous avez obtenu des informations
00:19 sur les circonstances de l'attaque de dimanche.
00:22 -Effectivement. On a su...
00:23 On va voir sur une carte où se trouve la base de Djibo.
00:28 Et on a pu... En tout cas, le JNIM,
00:31 Al-Qaïda au Sahel, a revendiqué la prise de la base.
00:35 Mais la situation est plus complexe que ça.
00:38 Selon nos sources propres,
00:39 on sait que trois postes de cette base ont été attaqués,
00:42 trois postes militaires et un poste de VDP.
00:45 Les VDP, c'est les militians qui sont les supplétifs de l'armée.
00:48 Il y a eu des dizaines de morts et de blessés
00:51 et aussi des civils qui ont été touchés pendant cette attaque.
00:55 Ce qui vient en contradiction avec l'attaque
00:57 de Djibo en octobre 2022,
00:59 où le JNIM avait investi la base,
01:01 avait libéré des détenus, mais n'était pas attaqué aux civils.
01:04 Donc, un peu de confusion autour de ça,
01:07 sauf qu'on a pu obtenir des images tournées à la base de Djibo.
01:11 Et on voit qu'effectivement, sur ces images,
01:13 ce qui est flouté, ce sont des cadavres.
01:16 Ce sont des cadavres de djihadistes.
01:18 On voit très bien, de par ces images,
01:20 et on va le voir tout de suite,
01:22 qu'on est vraiment au mur d'enceinte
01:24 de la base militaire de Djibo.
01:26 On voit des dizaines de motos, le mur détruit,
01:28 et des dizaines de cadavres de djihadistes.
01:31 C'est une vidéo qui fait plus de 3 minutes.
01:33 On montre qu'une partie, on floute les cadavres.
01:36 Donc, finalement, d'après aussi des sources concordantes
01:39 de nos confrères de Jeune Afrique,
01:41 Benjamin Roger a eu des informations
01:44 de militaires à Burkina-Babe, pour le coup,
01:46 comme quoi il y a eu 22 soldats tués et 40 blessés.
01:49 Donc, ça concorde avec ce qu'on a.
01:51 Et la version la plus plausible, à l'heure où on parle,
01:54 c'est qu'effectivement, le JNIM a investi la base,
01:57 sauf que, à la différence d'il y a un an,
02:00 l'armée burkina-babe a répliqué assez rapidement
02:02 avec des drones, donc TB2 de fabrication turque,
02:05 et a fait des gros dégâts aussi chez les djihadistes.
02:08 Donc, des dégâts des deux côtés.
02:10 -Le JNIM, qui a frappé le Mali la semaine dernière,
02:13 il revendique aussi la prise d'un camp militaire,
02:16 celui, cette fois, de Nia Fonke.
02:18 -Absolument. C'est un camp militaire important.
02:20 On va voir sur une carte la base de Nia Fonke,
02:24 où est-ce qu'elle se trouve.
02:26 Voilà la base de Nia Fonke,
02:28 à côté de la RN33 et de la ville de Nia Fonke.
02:30 Le JNIM a revendiqué la prise de la base,
02:33 et cette fois, on en a la preuve.
02:35 Sur une première vidéo, on va voir le kamikaze du JNIM
02:38 pendant l'attaque, qui, évidemment,
02:40 casse les premiers abrèges de défense de l'armée malienne.
02:43 Là, on le voit avancer à gauche, l'explosion,
02:46 assez importante, filmée par un drone des djihadistes.
02:49 Donc là, les premières défenses de la base sont cassées.
02:52 Puis on va avoir une vidéo de l'intérieur de la base,
02:55 où on voit les djihadistes eux-mêmes
02:57 en train de filmer
02:59 ce qu'ils sont en train de faire depuis la base.
03:02 Donc ils tirent sur les militaires maliens qu'on voit
03:05 en fond d'écran, qui essayent de fuir la base
03:08 et qui se dirigent vers la RN33 qu'on vient de voir sur la carte.
03:12 Là, ce sont des djihadistes d'Al Qaïda
03:14 à l'intérieur de la base de Nia Fonke.
03:17 Après, les autorités maliennes ont nié
03:20 que les djihadistes ont pris cette base
03:22 et que ces images n'étaient pas celles de la base.
03:25 Sauf que dans d'autres images qu'on a aussi,
03:27 on va voir des djihadistes, donc toujours d'Al Qaïda, sur moto.
03:31 On les voit là, entre la base et la RN33.
03:33 Il y a l'inscription "Nia Fonke" qui peut être vue du ciel.
03:36 On a la preuve que ça s'est passé effectivement à Nia Fonke.
03:39 Là, ce sont les djihadistes qui sont revenus vers la zone
03:43 où ils ont tué les militaires qui essayaient de fuir,
03:46 qu'on a vus sur la vidéo précédente.
03:48 Deux attaques importantes.
03:50 Celle de Djibo, qui n'est pas une réussite
03:53 ni un échec pour les djihadistes,
03:55 mais plutôt une réaction rapide de l'armée burkinabé,
03:58 ce qui est à noter quand même.
04:00 Et l'attaque de Nia Fonke, qui est une victoire pour les djihadistes,
04:04 surtout qu'on est quelques jours après une victoire
04:07 de l'armée malienne, Akidal, contre les factions rebelles.
04:10 -Hier soir, Bamako Ouassim a annoncé l'ouverture d'une enquête
04:13 visant des chefs locaux d'Al Qaïda et des séparatistes tuaregs
04:17 pour financer le terrorisme, détention illégale d'armes de guerre.
04:20 La justice malienne met dans le même sac Al Qaïda et les tuaregs ?
04:24 -C'est important pour le noter,
04:26 même si les chefs d'Al Qaïda étaient précédemment poursuivis
04:29 par différentes juridictions, pas celle du Mali.
04:32 Là, on voit le document en question.
04:34 Comme vous le soulignez,
04:36 il y a un mélange entre les noms des chefs des factions tuaregs,
04:40 comme Bilal Agh-El-Sherif et Intala,
04:43 avec le nom d'Yad Agh-Ghali, chef du JNIM,
04:46 et Mohamed Koufa, qui est son second peul.
04:48 Ce qui est intéressant dans cette histoire,
04:51 c'est que ça vient juste après la prise de Kidal,
04:53 et qu'il y a un vrai effort politique
04:55 de mettre tout le monde dans le même sac.
04:58 Pourquoi c'est intéressant ?
05:00 Parce que dans la nouvelle alliance au Sahel entre les trois jeunes,
05:03 donc Niger, Mali, Burkina Faso,
05:06 il y a une clause très importante,
05:08 à part combattre les djihadistes, combattre les mouvements rebelles.
05:11 Et donc, ça rentre dans la dynamique de Bamako
05:15 et de Niamé et de Ouagadougou,
05:18 qui dit qu'on va céder même contre les opposants politiques,
05:21 et donc, en l'occurrence, rebelles, au nord du Mali.
05:25 Donc on est vraiment dans une nouvelle dynamique
05:27 où les pouvoirs respectifs essayent de mettre tout le monde dans le même sac
05:31 et de mettre ça sous le titre de combattre le terrorisme.
05:34 - Le même label. Merci beaucoup, Wassim.