VIDEO. Proprété à Marseille : l'incompréhensible partage des rôles entre la Ville et la métropole

  • l’année dernière
Qui ramasse les poubelles à Marseille ? Contrairement à ce que beaucoup de Marseillais croient encore, ce ne sont pas (plus) les services municipaux, mais bien ceux de la métropole Aix-Marseille-Provence. Et en cas de grève des poubelles ou de rue mal nettoyée, ce n'est pas vers le maire Benoît Payan qu'il faut se retourner mais bien vers la Présidente de la Métropole Martine Vassal.

Entre l'institution historique qu'est la commune et celle, plus récente, qu'est la métropole, les rôles sont désormais partagés et de façon assez étrange. Un premier exemple très parlant ? Celui des plaques de rues : c'est la Ville qui en choisit le nom, mais c'est la métropole qui fabrique les plaques et les pose.
Cette distribution des cartes pourrait ne poser aucun problème, si les services de ces deux entités étaient parfaitement coordonnés, si tout était fluide. Mais les choses se corsent si l'on ajoute les tensions politiques entre le "divers gauche" Benoît Payan et Martine Vassal, qui, même si elle a soutenu Emmanuel Macron à la dernière élection présidentielle, reste plutôt positionnée à droite.

Qui ramasse les feuilles qui en en cet automne ? Dans les rues, c'est la métropole. Mais dans les parcs, c'est la ville ! Nouvel exemple qui rendrait presque la situation kafkaïenne !

Voici donc une vidéo explicative pour vous aider au moins à y voir un peu plus clair.

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Transcription
00:00 Ramassage des poubelles, nettoyage des rues...
00:02 On va vous expliquer le partage des compétences entre la ville de Marseille et sa métropole
00:06 et vous allez voir que ce n'est pas simple du tout.
00:08 A Marseille, la gestion de l'espace public,
00:10 nos parcs, nos rues, nos trottoirs,
00:12 est partagée entre deux institutions.
00:14 La ville de Marseille et la métropole ex-Marseille-Provence.
00:17 La ville, c'est la gauche. Le maire, c'est Benoît Payan.
00:19 La présidente de la métropole, c'est Martine Vassal.
00:21 Et même si elle a voté pour Emmanuel Macron, ça reste historiquement la droite.
00:26 Alors forcément, entre la ville et la métropole, ça coince un peu.
00:29 D'autant que le partage des tâches est assez spécial.
00:31 On fait la liste ?
00:33 On commence par la propreté.
00:34 Le ramassage des déchets ménagers et des encombrants,
00:37 l'entretien des voiries, tout ça, c'est la métropole.
00:40 Mais la métropole ne ramasse pas tout.
00:41 Les animaux morts, ne me demandez pas pourquoi, c'est la ville.
00:44 Quant aux crottes de chiens, c'est la métropole qui les nettoie.
00:47 Mais c'est la ville qui verbalise les propriétaires indélicats.
00:50 Pas simple.
00:51 On passe à la voirie.
00:52 C'est la métropole qui est censée réparer les nids de poules et refaire les trottoirs.
00:56 Mais c'est la ville de Marseille qui enlève et verbalise
00:58 les voitures mal stationnées qui partent à la fourrière.
01:01 Et les feuilles mortes qui tombent à l'automne, qui les ramassent ?
01:03 Eh ben ça dépend.
01:04 Si c'est dans la rue, c'est la métropole.
01:06 Mais si c'est dans un parc, c'est la ville,
01:08 puisque la commune a la gestion des parcs, jardins et des plages d'ailleurs.
01:12 On continue ?
01:12 Le nettoyage des tags et de l'affichage sauvage, c'est la ville.
01:16 Le remplacement d'un panneau de signalisation routière, c'est la métropole.
01:20 Le remplacement d'un équipement de l'éclairage public, c'est la ville.
01:23 Mais seulement jusqu'à la fin de l'année 2023, à partir du 1er janvier,
01:26 ce sera la métropole.
01:28 Pas simple.
01:29 Quant aux plaques de rue, attention séparation des tâches ultimes,
01:32 c'est la ville qui choisit le nom,
01:34 mais c'est la métropole qui fabrique les plaques et les pose.
01:37 Vous l'avez compris, déjà qu'à Marseille,
01:39 on n'est pas vraiment les champions de l'entretien et de la propreté des rues,
01:42 ce partage alambiqué des rôles n'arrange rien.
01:45 Au quotidien, les Marseillais préfèrent réapprofiter d'un service public de qualité
01:49 que de se sentir victime d'une rivalité politique.

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