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00:00 car le gouvernement dans le viseur des agriculteurs.
00:02 Un peu partout en France, il retourne les panneaux de nom de ville
00:05 pour signifier à quel point, selon eux, on marche sur la tête,
00:08 en termes de politique agricole.
00:09 Ce matin, vous recevez Marie Roarch, Serge Bergeon,
00:12 c'est le secrétaire général de la FNSEA 33.
00:16 Bonjour Serge Bergeon.
00:17 Bonjour.
00:18 D'où est-ce qu'elle vient cette action ?
00:19 Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui on marche sur la tête selon vous ?
00:22 Effectivement, on marche sur la tête, d'où notre action,
00:24 d'où ces panneaux que vous voyez partout en France qui sont retournés,
00:27 pour dire tout simplement qu'il faut remettre l'agriculture dans le bon sens.
00:31 Le bon sens paysan, ça existe, il faut le remettre dans le bon sens.
00:34 Aujourd'hui, il y a une exaspération du monde agricole.
00:38 On lui demande tout et son contraire.
00:39 Ça, c'est pas possible.
00:40 Les jeunes agriculteurs sont au bout.
00:42 Ils se sont installés, ils ont investi, ils donnent de leur personne,
00:45 ils veulent produire, ils veulent nourrir ce pays,
00:48 ils veulent être fiers de leur métier,
00:49 mais malheureusement, ils ne sont pas rénumérés à la juste valeur.
00:52 Pire que ça, nous avons des gouvernants qui choisissent
00:56 un moment d'aider l'agriculture.
00:59 Très bien, faisons-le vraiment et ne faisons pas l'inverse.
01:03 Dans ce même gouvernement, les mêmes qui, il y a 4-5 ans, nous disaient
01:08 "Allons-y, construisons le prix en avant,
01:10 faisons les états généraux de l'alimentation,
01:13 le prix doit être rémunérateur pour les paysans
01:15 et c'est à partir de ça qu'on va faire le prix aux consommateurs."
01:18 Chiche, on l'a fait, on a essayé de le faire.
01:20 Aujourd'hui, on nous dit l'inverse.
01:21 On nous dit "Alors, on va négocier à la baisse les prix
01:24 avant de connaître le prix de production de l'année prochaine 2024."
01:27 C'est ça que fait le ministre de l'économie actuellement.
01:30 C'est le même, on n'a pas besoin de changer de gouvernement,
01:33 on les a à l'intérieur du même gouvernement.
01:34 Ça, c'est scandaleux et ça, nous ne pouvons pas le soutenir.
01:37 Nous ne pouvons pas l'accepter.
01:39 Aujourd'hui, il y a vraiment un vrai ras-le-bol des paysans.
01:41 On nous demande de produire propre, on nous demande d'économiser l'eau,
01:45 on nous demande plein de choses et dans un autre temps, on nous taxe,
01:48 on nous empêche de produire et on importe.
01:50 On importe tous ces produits-là qui sont faits dans des normes
01:53 qui ne sont pas celles que le gouvernement nous impose.
01:56 - On vous demandait de la cohérence, en fait, Serge Bergeon.
01:58 On a demandé à nos auditeurs aujourd'hui sur France Besiron,
02:00 s'ils pensaient qu'il fallait aider davantage les agriculteurs.
02:03 Il y a un de nos auditeurs qui nous a répondu sur notre page Facebook
02:05 et qui s'interroge sur les aides qu'on donne à l'agriculture
02:08 alors que l'agriculture détériore la planète, je cite,
02:12 "la santé de nos enfants par l'emploi intensif de pesticides".
02:16 Est-ce que vous avez l'impression que ça doit être donnant-donnant,
02:19 que l'agriculture, vous le dites, doit faire des efforts aussi
02:21 pour produire plus propre, peut-être consommer moins d'eau,
02:24 pour recevoir des aides ?
02:26 - La désinformation, encore une fois, la désinformation.
02:28 Je crois que c'est ça.
02:29 Et le rôle de tout le monde, c'est de dire la vérité.
02:32 La vérité, c'est que lorsqu'on importe du poulet produit au Brésil,
02:36 produit en Ukraine, quelles sont les normes ?
02:38 Et on nous impose d'autres normes.
02:40 Voilà. Et la réalité, c'est que plus de 50% des poulets
02:43 que nous donnons à manger à nos enfants sont importés.
02:45 Voilà ce qui se passe.
02:47 Et ça, c'est la réalité.
02:48 Dans la restauration, on a la même chose.
02:50 Donc, à un moment, je veux bien qu'on nous dise qu'on pollue,
02:53 mais tous les efforts sont faits, tous les contrôles sont faits.
02:55 Voilà. Est-ce qu'il y a une agriculture dans le monde
02:58 qui est plus durable que celle que nous produisons en France ?
03:01 Je ne crois pas.
03:01 Nous prélevons 1 à 1,5% de la plugiométrie française
03:05 pour alimenter les Français.
03:07 Ça, c'est le rôle de l'eau.
03:09 Il y a des pays où on est à plus de 50%.
03:11 Je ne vous parle pas de ceux qui vont forer dans les déserts
03:14 pour nourrir l'Europe, pour nous nourrir à nous,
03:17 avec des avocats, avec tout un tas d'autres produits.
03:19 Voilà où on en est.
03:20 Alors, on veut bien, nous, faire des efforts.
03:23 Un exemple tout simple.
03:24 L'eau, elle tombe par gravité.
03:27 Elle va dans des réserves d'eau qui sont des barrages,
03:30 des réserves d'eau d'humidité.
03:32 Et on nous dit non, non, il ne faut pas faire comme ça.
03:34 Les réserves d'eau, il faut les faire en hauteur.
03:36 Il faut prélever l'eau en hiver dans les nappes souterraines
03:39 pour réalimenter.
03:40 Voilà. Au moment où l'énergie, on nous demande de l'économiser.
03:43 Donc ça, ce n'est pas cohérent.
03:44 Voilà. Il faut être responsable.
03:47 Nous sommes responsables, nous agriculteurs,
03:48 nous à la FNS, à la Gironde,
03:50 nous connaissons bien ce problème-là,
03:52 la responsabilité.
03:53 La viticulture girondine vit une crise sans précédent.
03:57 Pourquoi cette crise-là ?
03:58 Parce qu'on a été incapable de valoriser,
04:00 de vendre nos productions à l'extérieur.
04:02 Résultat, on nous dit aujourd'hui, arrêtez de produire,
04:04 arrachez, détruisez, distillez.
04:08 Voilà les solutions qu'on nous propose.
04:09 Mais non, la solution, c'est d'aller vendre.
04:11 C'est de faire des efforts,
04:12 de mettre de l'argent là où il faut,
04:14 au bon moment, au bon endroit.
04:16 Et je crois qu'on s'en sortira dans ce pays-là,
04:19 parce qu'on est capable de produire
04:20 et nous avons aussi une image à défendre.
04:23 Dans le monde entier, l'agriculture française est reconnue,
04:25 au moins que nos gouvernants le reconnaissent.
04:28 - Il est 7h50 sur France Bleu Gironde.
04:29 Notre invité ce matin en direct, Serge Bergeon,
04:32 secrétaire général de la FNSEA 33.
04:34 - Puisque vous parlez des gouvernants, Serge Bergeon,
04:36 on a un député agriculteur,
04:38 ou un agriculteur député dans le département,
04:41 c'est Pascal Lavergne,
04:42 ancien maire de Montségur.
04:44 On l'a entendu ce matin sur France Bleu Gironde.
04:47 Il vous invite à aller retourner des panneaux de ville
04:49 dans les métropoles, parce que selon lui,
04:51 la mauvaise image du monde agricole,
04:53 elle se cultive notamment dans les métropoles.
04:56 Est-ce que c'est le type de réponse
04:57 que vous attendiez de la part de Pascal Lavergne ce matin ?
05:00 - Alors, Pascal Lavergne, il est député,
05:02 il vote des lois.
05:04 Et aussi, il accepte des accords de libre-échange
05:08 avec d'autres continents.
05:10 La Nouvelle-Zélande vient de faire un accord de libre-échange
05:12 avec l'Union Européenne, alors il n'est pas député européen.
05:15 Bon, nous avons des députés européens
05:17 qui ont dit "non, il ne faut pas".
05:19 Et maintenant, le Parlement s'est exprimé,
05:22 maintenant c'est au gouvernant de dire "non, il ne faut pas".
05:25 Voilà, on ne peut pas d'un côté dire
05:28 "je vais faire simple, le réchauffement climatique
05:30 doit être la priorité de ce monde,
05:32 de l'ensemble de la population,
05:34 des agriculteurs, de tout le monde".
05:35 Alors, très bien, donc faisons vraiment ce choix-là
05:40 d'éviter ce réchauffement climatique qui nous tue,
05:43 qui tue l'agriculture, qui tue des pays,
05:48 pardon, une population très importante dans le monde.
05:51 Voilà, on voit bien à quoi ça correspond.
05:54 Mais d'un autre côté, on nous dit "alors,
05:56 pas d'agri-voltaïque,
05:58 pas d'énergie renouvelable,
06:01 on va continuer à faire un peu de charbon, pourquoi pas".
06:04 Non, mais à un moment, on en est où ?
06:06 Économisons l'énergie, il faut économiser l'énergie,
06:08 il faut produire propre.
06:10 Nous avons les moyens en France, avec l'agriculture française,
06:13 de produire de l'énergie propre.
06:14 Faisons-le.
06:15 - Et donc vous avez retourné des panneaux de ville récemment
06:17 ces derniers jours, notamment en Gironde,
06:18 partout en France, mais notamment en Gironde,
06:20 est-ce qu'il y a d'autres actions à prévoir
06:22 parmi les agriculteurs girondins,
06:24 puisqu'on parle de la Gironde ici ?
06:25 - Alors, la Gironde est dans un mouvement national,
06:28 la FNSEA, effectivement, est dans un mouvement de colère.
06:32 Aujourd'hui, il faut être entendu,
06:33 il faut que les actions aboutissent
06:35 à une réponse de la Première Ministre,
06:38 il faut que les gouvernants nous écoutent
06:40 et aillent dans la cohérence.
06:42 On ne peut pas interdire d'un côté,
06:43 autoriser d'autres choses de l'autre,
06:45 vous avez bien compris.
06:46 Donc les actions, elles vont être menées,
06:48 ne vous inquiétez pas, nous prenons le temps,
06:50 et nous sommes aussi en responsabilité,
06:52 nous ne sommes pas là pour détruire ce pays-là,
06:54 nous sommes là pour le construire.
06:55 Le rôle des agriculteurs de la FNSEA, c'est de construire,
06:58 c'est pas les uns contre les autres,
06:59 c'est les agriculteurs avec les consommateurs.
07:02 Et pour en revenir tout à l'heure
07:03 aux demandes des consommateurs,
07:05 effectivement, l'inflation est importante en France,
07:08 mais qui fait la marge ?
07:09 Où est la marge ?
07:10 Voilà, à un moment, il va falloir aussi
07:11 se poser les bonnes questions.
07:13 Lorsque j'entends le prix du pomme de terre
07:14 à 2 euros le kilo,
07:16 et que le paysan est payé 30 centimes d'euros le kilo,
07:18 moi je me pose quand même de grosses questions.
07:20 - Merci beaucoup Serge Bergeon,
07:22 secrétaire général de la FNSEA 33,
07:24 d'avoir été avec nous ce matin,
07:26 en direct sur France Bleu Gironde.
07:27 Merci à vous, bonne journée.
07:28 - Merci à vous, merci à vos éditeurs.

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