Julien Fontanes Magistrat épisode complet

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00:00:07 [Musique]
00:00:36 Tu vas au gendarme pour ça, et ta paye, tu peux crever, crétin !
00:00:39 [Tirs]
00:00:40 -Henri !
00:00:42 [Tirs]
00:00:43 [Tirs]
00:00:48 [Tirs]
00:00:56 [Musique]
00:01:23 -Bien !
00:01:25 -Vous ne vous en faites pas pour !
00:01:26 -Non, non, monsieur le directeur, j'y monte tout de suite.
00:01:28 [Tirs]
00:01:30 [Musique]
00:01:41 -Ah, justement, monsieur Brouillet, j'allais vous voir.
00:01:44 -Entrez dans mon bureau, je redescends dans deux minutes. Je vais chez Fontane.
00:01:47 [Bruit de porte]
00:01:52 [Musique]
00:02:16 [Toc, toc, toc]
00:02:17 -J'avais peur que vous ne soyez déjà partis.
00:02:22 -Vous pouvez m'accorder quelques minutes ?
00:02:24 -Pardon ?
00:02:27 -Non, excusez-moi, mais j'ai des granulés sous la langue d'un médicament.
00:02:32 -Si je parle de Bordeaux...
00:02:35 -Bon, ben je vous écoute.
00:02:38 -Désolé, mais...
00:02:42 -Aucune importance.
00:02:43 -Vous descendez bien à Bordeaux demain ?
00:02:45 -Ce soir ?
00:02:47 -Oui, enfin, c'est ce que je voulais dire. Vous avez votre conférence à l'école demain.
00:02:50 -Voilà.
00:02:51 -Nous avons un problème, et ça nous arrangerait si vous pouviez profiter de votre passage là-bas,
00:02:57 au besoin, en débordant sur le week-end, et même au-delà.
00:03:01 -Je sors de chez le directeur. Le cabinet du ministre nous pose une sacrée colle.
00:03:09 -Vous savez que nous avons le dossier Klotzko sur l'airain ?
00:03:14 -Emile Klotzko, le dernier condamné à mort, comme titre la presse à sensation.
00:03:20 -D'après le cabinet, il menacerait de faire des siennes, monsieur Klotzko.
00:03:26 -L'administration pénitentiaire vient de signaler que le bonhomme aurait écrit à plusieurs correspondants son intention de faire d'importantes déclarations.
00:03:36 -Il y a aussi un journaliste de la télévision régionale, averti par je ne sais quelle source,
00:03:43 la défense, présemblement, qui a évoqué cette éventualité catastrophique.
00:03:50 -Catastrophique.
00:03:52 ...
00:04:18 ...
00:04:41 -Monsieur... -Julien Fontane.
00:04:45 -M. Fontane vient parler à Klotzko. Il a l'autorisation de M. le directeur.
00:04:49 -Il est en train de faire sa promenade.
00:04:52 ...
00:05:15 -Vous avez une visite. N'hésitez pas à votre avocat.
00:05:19 ...
00:05:48 ...
00:05:59 ...
00:06:26 -Il est comment ?
00:06:28 -Oh, tout ce qu'il y a de bien. Jamais un mot plus haut que l'autre. Bien. Même raisonnable. Seulement, depuis quelque temps, il ne dort plus.
00:06:38 -Depuis longtemps ?
00:06:40 -Un mois. Un bon mois. Encore un coup, une histoire de sondage qu'il a su, quoi. On a beau faire, ils savent tout.
00:06:50 ...
00:07:03 -Je dois laisser ouvert. C'est pas moi qui fais le règlement.
00:07:08 ...
00:07:32 -Je m'appelle Julien Fontane. Je suis magistrat.
00:07:36 -Ah bon, c'est pour mon dossier, alors ?
00:07:38 -Oui. Mais vous réjouissez pas trop vite. Je suis ici pour vous poser quelques questions d'ordre administratif.
00:07:46 Toutefois, il n'y a rien d'officiel. Quand vous le voyez, je prends pas de notes. Nous vous bavardons.
00:07:53 -Comme vous voulez.
00:07:56 -Vous pouvez vous asseoir.
00:08:02 -Oh, ben non !
00:08:05 ...
00:08:06 -Bien.
00:08:08 -Il fallait rester, monsieur. Moi, j'ai tout le temps pour être assis.
00:08:12 -Vous avez annoncé, je crois, que vous aviez quelques déclarations à faire. C'est exact ?
00:08:18 -Oui. -Dans quel but ?
00:08:20 -Mon procès. Pour qu'on le recommence. J'y ai droit si je fais des déclarations.
00:08:27 -C'est pas si simple. Tout dépend de leur importance, de la nature et de la nouveauté des éléments qu'ils contiennent.
00:08:35 -Sont vos avocats qui vous ont conseillé d'agir ainsi ?
00:08:38 -Oh non ! D'abord, j'en ai plus qu'un, le jeune. L'autre, il est mort. Tassier. Maître Tassier.
00:08:47 Il est mort voilà quatre mois. Le jeune, le saint l'année, je le vois pour ainsi dire plus.
00:08:55 -J'étais dans la première page des journaux, là, il s'en donnait. Seulement, à présent...
00:08:59 -Ces déclarations, de quelle nature ? -C'est sur moi. L'accident. Tout ça.
00:09:09 -L'accident ? -La mort des méreignes.
00:09:12 -Appelez ça un accident ? Quatre personnes abattues ?
00:09:15 -Je n'étais pas dans mon état normal. C'est pour ça que je dis "accident".
00:09:18 Aujourd'hui, je bois plus. Pleine goutte. Vous pouvez demander partout.
00:09:23 Le tabac, j'y arrive pas. J'y arrive moins. J'ai réduit quand même.
00:09:27 Mais je lis, monsieur. Je lis, vous pouvez demander. Je lis tout. Pas des conneries. Des livres.
00:09:35 Vous pouvez lui demander si vous voulez.
00:09:38 -Tout à l'heure, vous disiez "mes avocats". C'est eux qui m'ont enfoncé.
00:09:43 -Voyons, qu'est-ce qui vous permet ? -Ça ! Là où je suis.
00:09:46 Il n'y a plus que moi en France, tant qu'on est à mort, à ce qu'il paraît.
00:09:51 Alors il a bien fallu qu'ils s'y prennent d'une façon pas trop claire pour qu'il n'y ait que moi.
00:09:54 Il en faut un, probablement. Et voilà.
00:09:58 -Vous ne vous insinuez pas et vous n'essayez pas de comprendre ? -Et l'argent !
00:10:02 -Quel argent ? -L'argent de M. Henry, le patron.
00:10:07 Henry, mes règnes. Là où j'étais commis. L'argent que... pas retrouvé.
00:10:13 Et si on ne l'a pas retrouvé, et si moi je ne l'ai pas pris, parce que je ne l'ai pas pris, monsieur, moi.
00:10:20 Alors il faut bien que quelqu'un...
00:10:22 Mais cet argent n'est pas nouveau. Il a été évoqué au procès.
00:10:27 -Je pense bien. -Et vous-même avez reconnu le quadruple assassinat.
00:10:31 Oui.
00:10:34 Alors ?
00:10:36 Pas pour vol. C'est ça qui m'a coûté le pire, à mon avis.
00:10:41 Que j'ai... que je les ai arrangés pour leur sou.
00:10:47 Mais puisque c'est pas vrai, puisque j'ai changé du tout au tout...
00:10:52 Eh, mon pauvre ami, s'il n'y a rien d'autre dans vos déclarations, vous n'avez juridiquement aucune chance de...
00:11:01 Je veux dire qu'il sera très difficile de modifier le cours des choses.
00:11:14 La loi exige un fait nouveau important.
00:11:16 Oui, mais... quoi ?
00:11:19 Je ne sais pas.
00:11:21 Une impossibilité, un alibi oublié, un témoin qu'on ignorait.
00:11:26 C'est ça que j'ai pour ma déclaration. Le témoin.
00:11:30 Oh, non, voyons, je viens de suggérer une éventualité aussitôt.
00:11:33 Quel témoin ?
00:11:37 Celui de l'argent que je n'ai pas pris.
00:11:39 Bien.
00:11:43 En réfléchissant, vous découvrirez peut-être quelques arguments plus décisifs.
00:11:46 De mon côté, j'examinerai votre dossier.
00:11:50 C'est ce qu'il faut, bien tout examiner.
00:11:53 Vous ne laissez pas influencer par les mauvais conseillers, même s'ils sont de très bonne foi.
00:11:59 Pas de déclaration pour l'instant. Ils pourraient en disposer un au lieu.
00:12:05 Croyez-moi.
00:12:08 Au revoir.
00:12:09 Au revoir, monsieur.
00:12:10 Dites-moi, il y a une femme chez qui j'ai logé en arrivant à Bordeaux.
00:12:15 Voilà trois ans.
00:12:17 Si elle pourrait m'écrire, ce serait bien.
00:12:21 Mettez-moi dans les bouecs.
00:12:23 Bruxelles-Saint-Rémy, je crois.
00:12:26 Ou 32 ou 34, je ne sais plus.
00:12:29 Si j'ai le temps avant mon train, je vous en prie, je vous en prie.
00:12:35 Si j'ai le temps avant mon train, sinon je mettrai un mot.
00:12:40 Je vous promets.
00:13:04 Le train.
00:13:05 Le train.
00:13:10 Vous avez bien une idée, vous, monsieur.
00:13:13 Une idée ?
00:13:15 À Paris, on en sait toujours un peu plus, non ?
00:13:17 C'est ce que nous, on croit, en tout cas.
00:13:20 Il aura sa grâce, ou pas.
00:13:25 La grâce appartient à un seul homme, au président de la République.
00:13:29 Il l'a souvent accordé.
00:13:33 Pas toujours.
00:13:34 Nous sommes à égalité, vous et moi, contre le pronostic.
00:13:39 C'est Maître Chalamet, il vient pour Emile.
00:13:50 Bonjour, chef. Bonjour, maître.
00:13:54 Maître Chalamet.
00:13:56 Vous êtes la personne de la chancellerie ?
00:13:59 Je peux vous parler un instant ?
00:14:02 Voulez-vous nous ouvrir le parloir ?
00:14:03 Merci.
00:14:14 Bon, puisqu'on vous a informé, je pense qu'on vous a rééclairé sur le sens de ma démarche.
00:14:23 Il n'y a rien d'officiel.
00:14:25 Je viens à Bordeaux, je leur enseigne, un point c'est tout.
00:14:30 Je me réjouis de l'intérêt qu'on porte à mon client, quel qu'il soit.
00:14:33 Je serais content de vous voir.
00:14:35 Mais je viens presque tous les jours.
00:14:38 Ah bon ? Cependant, j'avais le sentiment...
00:14:42 Qu'il m'en voulait ?
00:14:44 Mettez-vous à sa place. Je n'ai pas su le sauver aux assises.
00:14:48 Vous n'étiez pas le seul à le défendre.
00:14:50 Non, mais je reste le seul.
00:14:52 Et à ses yeux, je devrais passer la totalité de mon temps à alerter la presse locale sur son cas.
00:14:57 Écrire des articles, des lettres à tous les notables.
00:15:00 Ce serait toujours un sujet.
00:15:02 Paraît-il.
00:15:04 J'aurais aimé que nous puissions parler plus longuement.
00:15:07 Vous rentrez à Paris ?
00:15:09 Ce soir, demain ou plus tard.
00:15:11 Diable.
00:15:13 Mais je vais prendre un taxi, nous pouvons bavarder en marchant.
00:15:15 Mais non, si vous allez en ville, j'ai ma voiture de conduite.
00:15:17 Le temps que nous passerons ensemble peut lui être plus utile que si je le passais dans sa cellule.
00:15:21 C'est un garçon extrêmement sensible, déconcertant, vous savez.
00:15:23 Fragile, instable.
00:15:25 Pas bête du tout, au fond.
00:15:27 Mais une timidité maladive.
00:15:29 Vous avez sans doute remarqué son nom et son vrai nom.
00:15:32 Émile, sans "e".
00:15:34 Tchèque d'origine.
00:15:36 Exil du père, la mine dans le nord, la guerre, évacuation.
00:15:39 Toute la famille de son père.
00:15:41 Et son nom, son nom.
00:15:43 Émile, sans "e".
00:15:45 Tchèque d'origine.
00:15:47 Exil du père, la mine dans le nord, la guerre, évacuation.
00:15:51 Toute la famille descend jusqu'à Decazeville.
00:15:53 Toujours est-il qu'à 15 ans, non seulement il est orphelin, mais il doit se débrouiller tout seul pour vivre.
00:15:57 Il est solide, la mine.
00:15:59 Mais à Decazeville, on cesse d'exploiter.
00:16:02 Chômeur.
00:16:04 Puis il se bat facilement.
00:16:06 Il accumule les procès-verbaux, les mauvais rapports de police.
00:16:08 Et jusqu'aux petites peines de prison.
00:16:10 En réalité, c'est plutôt un maladroit qui sait voir quand les autres donnent des coups.
00:16:19 Vous parlez de la télévision même ?
00:16:20 Oui, j'ai rendez-vous avec un journaliste.
00:16:22 Pommarède ?
00:16:26 Vous le connaissez ?
00:16:28 Klotzko ne jure que par lui.
00:16:30 C'est le malentendu parfait entre Pommarède et mon client.
00:16:39 Le pauvre Émile ignore complètement que Jean-Luc Pommarède s'est culpabilisé sur son cas.
00:16:43 Non, sans quelque raison, je veux dire.
00:16:45 Comment ça, culpabilisé ?
00:16:48 Vous voyez le langage du journalisme ?
00:16:49 La tuerie de Saint-Oriole.
00:17:15 Précisons sur les lieux même où s'est déroulée la tuerie.
00:17:18 Je ne vois guère quel autre terme employer.
00:17:20 Nous sommes dans la petite cour de la ferme Méreignes.
00:17:23 Il y a moins de 24 heures ici régnait la paix et même la fête.
00:17:28 Et puis, et puis ce drame terrible, affreux.
00:17:32 Qui ? Pourquoi ?
00:17:34 C'est pour obtenir un semblant de réponse que je suis venu sur place pour interroger ceux qui éventuellement pourraient détenir un élément.
00:17:40 Monsieur Chauzeau ?
00:17:44 Monsieur Chauzeau ? Bonjour.
00:17:46 Je crois que c'est vous qui avez découvert le premier carnage.
00:17:49 En portant le courrier ?
00:17:51 Oui, non, c'est-à-dire plutôt en allant au travail parce que je passe toujours par là.
00:17:55 J'ai entendu hurler le chien, je l'ai vu attaché au bout de sa chaîne.
00:17:58 J'ai remarqué la porte qui était ouverte, les rideaux qui passent à travers les carreaux.
00:18:02 J'ai tout de suite pensé...
00:18:04 Vous avez regardé, vous avez eu un pressentiment ?
00:18:06 Oui, c'est ça, enfin quoi, j'ai deviné.
00:18:09 Je suis venu voir. Alors là, quel spectacle.
00:18:13 J'en ai vu qu'une, parce qu'autrement si j'avais vu les quatre, je crois que je tomberais dans les pommes.
00:18:17 Le père et la mère, vous avez pas vu ?
00:18:18 Non, j'ai vu la fille d'abord dans le couloir.
00:18:20 Et puis alors quand j'ai vu les dégâts, les traces du feu, les carreaux cassés, j'ai tout de suite pensé à la bouteille.
00:18:26 La bouteille, quelle bouteille ?
00:18:27 La bouteille de gaz.
00:18:29 J'ai déjà vu la même chose à Gareuse, une bouteille qui a explosé.
00:18:33 Mais là, il n'y a eu qu'un mort, une vieille.
00:18:35 Tandis que là, tous les quatre, c'était vraiment un malheur.
00:18:39 Monsieur Lech ?
00:18:43 Monsieur Lech, vous qui travaillez également à la ferme, vous avez eu aussi cette impression d'explosion ?
00:18:49 Quand vous avez découvert la scène, Marcel Chauzeau était dans la cour, je crois, c'est bien ça ?
00:18:57 Oui, oui, j'étais là contre le mur, je vous remissais.
00:18:59 Alors vous connaissiez bien la famille Mérégne, c'était de brave gens.
00:19:03 Quelle est votre impression ? Crime familial ?
00:19:06 Puisque l'arme qu'on a découvert a servi pour les quatre morts.
00:19:11 Je ne crois pas.
00:19:12 Ils s'aimaient bien.
00:19:15 Ils s'aimaient tous.
00:19:18 Crime de sadique ou de rôdeur ?
00:19:21 Monsieur Klotsko, vous travaillez également à la ferme Mérégne.
00:19:34 Vous pourriez être parmi les victimes si vous n'aviez pas passé la nuit à Bordeaux.
00:19:38 Alors, quelle est votre impression ?
00:19:40 Crime de sadique ou de rôdeur ?
00:19:42 Voilà ce que les gens ne lui ont pas pardonné, je crois.
00:19:51 Il faut dire que quand on connaît la vérité...
00:19:55 C'est ce geste.
00:19:57 D'une population indignée et douloureuse...
00:20:03 qui servira de conclusion à notre témoignage.
00:20:07 Enchance de bobine.
00:20:10 Vous verrez, c'est impressionnant aussi.
00:20:12 L'après-midi même, il avait tout avoué.
00:20:14 Pourquoi l'aidez-vous ?
00:20:17 Pourquoi aujourd'hui vous considère-t-il comme un ami ?
00:20:21 Un ami... disons un allié.
00:20:24 Je l'aide par principe. Je suis contre la peine de mort.
00:20:29 Vous savez, un chien qui a mordu, on le tue...
00:20:33 on le tue par sécurité, pour soi, pour le punir.
00:20:37 Et quand il en réchappe, il ne recommence pas forcément.
00:20:40 C'est un peu primaire, tout de même.
00:20:45 Vous me posez la question.
00:20:47 Voilà le montage que j'avais réalisé pour le journal du lendemain.
00:20:54 C'est un peu primaire.
00:20:55 C'est effrayant, effarant. La loi du talion, mort pour mort.
00:21:15 La justice expéditive de toute une population indignée.
00:21:18 L'assassin vous menait de le voir ou plutôt de l'apercevoir.
00:21:22 Je dois tout avouer.
00:21:23 C'est lui qui, dans la soirée de dimanche, a assassiné toute une famille.
00:21:27 La famille Mérégne. Le père, la mère, le fils de 24 ans, la fille de 19.
00:21:31 C'est terrifiant et pourtant, pour tout le monde ici, tellement prévisible.
00:21:36 Et presque inévitable.
00:21:38 Écoutez plutôt.
00:21:39 Une brutasse, voyez-vous.
00:21:41 L'après-midi même, il s'était battu avec les jeunes gens.
00:21:44 C'était la fête ici, dimanche. La fête du pays.
00:21:48 Belle fête, vrai.
00:21:50 Il a fallu nous mettre à raison.
00:21:51 Et il buvait ?
00:21:52 Je ne le savais plus, moi. La fin, c'est simple.
00:21:54 Aux heures, tu ne travaillais pas, monsieur.
00:21:56 Je ne suis jamais entré ici sans qu'il y soit.
00:21:59 Jamais. Pas vrai, Lucette ?
00:22:02 Milou ? C'est lui, alors ?
00:22:04 Et merde, dites.
00:22:06 Et pourquoi ?
00:22:07 On ne sait pas.
00:22:08 Oh, putain !
00:22:10 Moi, je le connaissais. De rencontre, seulement.
00:22:13 Remarquez, il était braque.
00:22:15 On l'avait essayé dans notre équipe de rugby.
00:22:18 Avec son poids, ça faisait une sacrée bourrique à la mêlée.
00:22:21 Mais on n'a pas pu le garder.
00:22:23 Déjà maladroit.
00:22:24 Puis on rendait les coups.
00:22:26 En se faisant voir, en plus.
00:22:28 Alors, c'est lui.
00:22:30 Quand je vais dire ça à ma femme...
00:22:32 Notez, il lui faisait peur, ça l'étonnera guère.
00:22:36 Pourquoi lui faisait-il peur ?
00:22:38 Comme ça.
00:22:40 L'instinct.
00:22:42 Beaucoup le trouvent con, si vous voulez.
00:22:45 Mais elle, elle lui trouvait de la malice.
00:22:47 Une espèce de sournoiserie, si vous voulez.
00:22:50 Quand nous revoyons les images que nous avons prises ce matin de l'assassin,
00:22:55 dont nous ignorions tous la culpabilité,
00:22:58 il est impossible de ne pas donner raison à l'épouse du pompiste.
00:23:01 La brute est bien aussi et surtout un effroyable simulateur.
00:23:06 C'est ça.
00:23:07 Vous avez remarqué, je pense.
00:23:25 Il ne dit rien.
00:23:27 Aucun mot.
00:23:29 Peut-être voulait-il tout avouer.
00:23:32 C'est peut-être sur lui qu'il voulait cogner.
00:23:36 Tous les jurés avaient vu cette séquence du journal.
00:23:38 Les juges, l'avocat général s'en est servi à deux reprises.
00:23:42 C'est pour ça que je voudrais l'aider à s'en sortir.
00:23:49 Essayer de l'aider.
00:23:53 Le journal du jour du jour
00:23:58 Le journal du jour du jour
00:24:02 Le journal du jour du jour
00:24:06 Voilà.
00:24:29 C'est la voici.
00:24:32 On met des timbres pour les prisons ?
00:24:34 Ne tardez pas trop, il est très seul et le moindre signe d'amitié.
00:24:40 Trop de même l'amitié.
00:24:42 Un assassin.
00:24:45 Enfin, si c'est obligé, on écrira.
00:24:48 Mais rien ne vous oblige, monsieur Boix.
00:24:51 C'est simplement un devoir d'humanité.
00:24:54 L'humanité, maintenant.
00:24:55 J'écrirai, moi, monsieur.
00:24:56 A nous, il n'a fait aucun mal.
00:24:58 C'est Dieu.
00:25:00 Je ne veux rien derrière l'enveloppe.
00:25:03 Expéditeur Boix...
00:25:05 Rien à faire.
00:25:06 Il s'entendait bien avec Emile.
00:25:12 Vous le logiez ici ?
00:25:14 Non.
00:25:15 On a une chambre sous le toit.
00:25:17 Une belle grande chambre avec une vue jusqu'au pont de pierre.
00:25:21 Le soir, on lui mettait une assiette.
00:25:24 Il était violent ?
00:25:26 Pas du tout.
00:25:27 Ou alors en parole, comme ça, la politique.
00:25:30 Mon mari l'excitait aussi pour le faire enrager.
00:25:33 Et ce qu'il buvait ?
00:25:37 Comme nous, du vin à table.
00:25:39 Puis le dimanche, une bouteille de clairet en jouant aux cartes après-midi, avec des biscuits.
00:25:45 On avait même projeté d'acheter une voiture ensemble.
00:25:48 Une occasion, évidemment.
00:25:50 Alors pourquoi est-il parti ?
00:25:56 À cause de vous ?
00:25:58 Je vais vous laisser.
00:26:07 Je préviendrai son défenseur sur votre bon accueil.
00:26:11 Merci.
00:26:15 Merci.
00:26:16 Merci.
00:26:18 [Bruit de porte qui s'ouvre]
00:26:21 [Bruit de porte qui s'ouvre]
00:26:48 [Bruit de bouillon qui s'ouvre]
00:26:50 Tu veux du bouillon ?
00:26:53 Non, merci.
00:26:55 Tu devrais.
00:26:57 J'ai du liquide.
00:26:58 C'est bon pour tes reins, le bouillon.
00:27:00 Non, merci.
00:27:02 Première Paris avec couchette.
00:27:08 Et date de départ ?
00:27:09 Ce soir, le train de 23h et quelques.
00:27:11 Ah, c'est complet, monsieur ?
00:27:13 Complet.
00:27:14 Bon, alors, en secondes, à la complète partout.
00:27:16 Première, seconde, T2.
00:27:18 Et il n'y en a pas d'autres ?
00:27:20 Pas ce soir.
00:27:21 Demain matin, départ 1h29, arrivée 7h21.
00:27:27 Complet en couchette.
00:27:29 Bon, merci.
00:27:45 Donnez-moi un alerte au premier pour Saint-Horieu, demain dans la matinée.
00:27:48 [Rire]
00:27:59 Où allez-vous, ce boulot ?
00:28:01 [Rire]
00:28:03 [Bruit de tir]
00:28:04 [Rire]
00:28:14 S'il vous plaît.
00:28:15 Un autre café ?
00:28:16 Non, combien je vous dois ?
00:28:18 6 francs 50.
00:28:20 Merci, ça va comme ça.
00:28:23 Merci.
00:28:24 Je cherche la ferme Mereynes. C'est loin d'ici ?
00:28:27 Puis encore assez, trois quarts d'heure.
00:28:29 Bien facile.
00:28:30 Oui, bien facile, une heure plus tôt.
00:28:34 En sortant, vous prenez à gauche. Au coin de l'église, vous prenez à droite.
00:28:39 Puis à gauche, et c'est le troisième chemin de terre sur la droite.
00:28:43 [Musique]
00:28:46 Bonjour, monsieur.
00:29:03 Monsieur.
00:29:04 Julien Fontane, le ministère de la Justice.
00:29:06 C'est bien la ferme Mereynes, ici ?
00:29:09 C'est-à-dire... Oui et non.
00:29:12 C'était à Mereynes, mais vu que j'ai acheté, c'est devenu à mon nom.
00:29:15 La ferme Lech. René Lech.
00:29:18 Oui. Il me semble vous reconnaître. Vous n'étiez pas...
00:29:21 Ah ben oui, je travaillais ici. Si vous êtes venu avant, vous m'auriez vu, j'étais commis.
00:29:25 Mais je vous ai vu sur un document d'actualité hier.
00:29:28 Hier ?
00:29:29 Oui, un document qui remonte à l'époque, mais que je me suis fait projeter.
00:29:32 Ah, c'est ça, oui, je comprends.
00:29:34 Ben...
00:29:37 Si vous voulez, monsieur.
00:29:39 Juliette !
00:29:42 Monsieur, il vient de la Justice.
00:29:46 Madame.
00:29:47 Mets-nous deux verres, il faudrait que j'aie une petite goutte.
00:29:49 Non, je vous remercie, je viens de déjeuner.
00:29:51 Ah ben, un café alors.
00:29:52 Non, parce que ça m'est défendu, j'en ai déjà pris un.
00:29:54 Ah.
00:29:55 Bon ben, peut-être quelque chose de doux alors.
00:29:58 Voilà, quelque chose de doux. Par ici, monsieur.
00:30:01 Merci.
00:30:02 C'est assez différent de ce que j'imaginais.
00:30:21 Ah bon ?
00:30:23 On a fait des travaux, hein ?
00:30:25 Oui, vous savez, le peu que j'ai pu voir derrière les interviewés, j'avais une idée assez vague.
00:30:30 Je vous en prie, je vous en prie.
00:30:32 Entrez.
00:30:38 Ça y est, vous, je vous en prie.
00:30:46 D'après les rapports, je voyais une grande cheminée.
00:30:51 Ah non, mais elle y est toujours.
00:30:54 Seulement, du temps de monsieur Henry, c'est pas ici qu'on vivait.
00:30:57 Nous, on a changé d'endroit.
00:30:59 Il nous fallait du courage, alors en plus,
00:31:01 vivre à l'endroit même où on avait vécu tous, c'était pas possible.
00:31:05 Pas possible, monsieur.
00:31:07 Oui, je comprends.
00:31:09 Personne en voulait, vous comprenez.
00:31:16 C'est ce qui nous a permis, ma femme et moi, d'acquérir.
00:31:19 On a la guerre d'argent, à l'époque, elle et moi.
00:31:22 Les familles disaient, vous êtes fous.
00:31:24 Vous voulez le malheur ?
00:31:26 C'est une ferme maudite.
00:31:27 Oui, parce que...
00:31:29 j'ai retrouvé aussi une affaire pendue il y a bientôt 100 ans,
00:31:32 sur un arbre de la propriété.
00:31:34 Enfin, tout contre nous, quoi.
00:31:37 J'expliquais à monsieur, pour nous, les débuts ici.
00:31:43 Ah oui, ça a été pas facile.
00:31:46 [Bruit de pas]
00:31:48 D'accord.
00:32:15 Hé.
00:32:16 Alors, on a rassemblé ce qu'on a pu.
00:32:19 Et puis, on a eu un ami de taxe.
00:32:22 Un client de méringue pour les fouets et les confits.
00:32:25 C'est devenu un ami.
00:32:26 Il nous a aidés.
00:32:28 Alors, là, crédit à suivi, quoi.
00:32:31 Vas-y, goûtez.
00:32:33 C'est bon, hein ?
00:32:36 C'est doux.
00:32:37 Les fouets et les confits, c'est la spécialité locale, je crois.
00:32:41 Ah oui, oui, oui.
00:32:43 Aujourd'hui, on traite presque la demi-tonne.
00:32:45 Et puis, dans 5 ans, j'espère bien arriver à la tonne et demie.
00:32:48 Alors, là, ça ira.
00:32:49 Une tonne et demie de foie gras. De foie frais, oui.
00:32:52 Il vous faut un troupeau de 1500 oies, au moins.
00:32:56 Des gaveuses automatiques.
00:32:58 Des plumeuses.
00:33:00 Les conserveries, elles passent pour faire le ramassage, mais nous,
00:33:03 nous, on élève le produit.
00:33:05 Enfin, chacun son métier. Tout le monde peut se plaire, hein.
00:33:09 Petite ressuscitation, hein.
00:33:12 Non, merci.
00:33:13 Non, mais ça, sirop, c'est meilleur.
00:33:14 Non, vraiment.
00:33:15 Vraiment.
00:33:16 Vous voulez voir à côté ?
00:33:22 Vous voulez voir à côté ?
00:33:23 Vous avez desservi le pain ?
00:33:50 Ah oui. D'abord, ça a été par obligation, mais puis...
00:33:53 Ils étaient tous...
00:33:55 Il n'y avait pas d'héritiers, vous voyez.
00:33:58 C'est bizarre, ça, hein.
00:34:00 Aucun héritier.
00:34:02 Ça a été vendu par les domaines, pour les impôts, puis les dettes, ici et là.
00:34:06 En tout cas, personne ne s'en occupait pendant des mois.
00:34:09 Et il venait des curieux de partout.
00:34:11 Et même, quand l'idée nous est venue d'acheter, j'ai dû surveiller.
00:34:14 Les gens repartaient avec des morceaux.
00:34:17 Ouais.
00:34:19 Des assiettes, des carreaux.
00:34:21 Après, je voulais tout rapproprier, mais Majesque...
00:34:26 L'ami qui nous a fait le prêt d'argent,
00:34:28 il s'y entend en affaire.
00:34:30 Il m'a déconseillé.
00:34:32 Lesdans qui m'a dit...
00:34:34 "Tant qu'il en viendra voir, c'est toujours une bonne publicité pour toi."
00:34:37 J'ai écouté, mais...
00:34:40 Je n'aime pas bien.
00:34:42 On mangeait là, tous.
00:34:44 Le patron au bout,
00:34:47 son fils à sa droite, M. Claude.
00:34:50 Mademoiselle en face de lui, et la patronne à côté.
00:34:53 Souvent debout, la pauvre, près de la cuisine.
00:34:55 Et puis moi, là.
00:34:57 Et Emile.
00:35:00 Ce couillon.
00:35:02 Je ne sais pas.
00:35:04 Je ne sais pas.
00:35:06 Je ne sais pas.
00:35:08 Je ne sais pas.
00:35:11 Ce couillon.
00:35:12 Ici,
00:35:17 en bout de table,
00:35:19 personne ne lui causait, pour ainsi dire.
00:35:22 De toute manière.
00:35:24 Quand on se connaît beaucoup, racontez quoi ?
00:35:29 Le travail ?
00:35:31 Comme on vient de faire, on l'avait fait ensemble, alors...
00:35:33 Pourquoi en parler ?
00:35:35 Il a mis le feu, après ?
00:35:37 Il a toujours dit non, mais...
00:35:40 Il a toujours dit non.
00:35:41 M. Henry, il est tombé là.
00:35:45 Il a pris dans la poitrine, il a glissé sur son cul.
00:35:48 La patronne a basculé, puis M. Claude...
00:35:51 Je sais, j'ai vu les photos.
00:35:52 Ah bon ?
00:35:54 Oui.
00:35:56 Mais il y avait eu des scènes entre eux, déjà ?
00:36:02 Des disputes, des colères ?
00:36:05 Non, jamais !
00:36:07 Au contraire.
00:36:09 Il se plaisait, l'Emile.
00:36:10 Ça a se demander ce qu'il a eu.
00:36:13 Pour moi, c'est la boisson.
00:36:16 C'était devenu énorme, ce qu'il buvait à la fin.
00:36:20 Énorme.
00:36:21 Et au début ?
00:36:23 Normal.
00:36:25 Et même, pour la région, plutôt moins que la normale.
00:36:28 Parce qu'il faisait un drôle de boulot, vous savez.
00:36:31 Il était parfaignant, l'Emile.
00:36:32 Vous voyez,
00:36:37 c'est moins gênant à dire maintenant qu'ils sont morts, mais...
00:36:39 les patrons, ils exagéraient avec lui.
00:36:42 Trop de vin,
00:36:44 trop de travail,
00:36:46 même le dimanche.
00:36:47 Oh, Emile !
00:36:48 Il y a une clôture à mire dressée au bout du...
00:36:59 et des pierres à mettre dans les trous au bout du chemin.
00:37:01 Allez, c'est la tienne, hein ?
00:37:05 OK.
00:37:07 C'est bon.
00:37:08 Emile !
00:37:20 Bon, je pars chez moi, là, hein. Je reviendrai demain.
00:37:22 Ne te presse pas, surtout.
00:37:24 Si tu es fini trop tôt, il va encore t'emmener au rugby, le Claude.
00:37:26 Ouais, j'aime bien, moi.
00:37:27 Il va encore te démolir.
00:37:29 Ou bien le contraire.
00:37:30 Salut, Milou !
00:37:31 Un vrai coup de taureau.
00:37:33 Je commence à connaître, tu sais.
00:37:35 Ceux qui frappent, je commence à les voir.
00:37:37 Alors, eux aussi, ils vont voir.
00:37:39 Pourquoi lui plus que les autres ?
00:38:04 Ha ! Pourquoi ?
00:38:06 Par du coin, d'abord.
00:38:10 Même étranger, en plus.
00:38:13 Puis il était trop sûr de sa force. Il provoquait un peu...
00:38:16 un peu beaucoup, même.
00:38:18 Vous voyez qu'on le remarque, qu'on s'intéresse à lui d'une manière ou d'une autre.
00:38:22 Les gens en profitaient.
00:38:24 Huit !
00:38:25 Deux !
00:38:28 Tris !
00:38:32 Quatre !
00:38:36 Douze !
00:38:43 Deux champions !
00:38:46 Je paye, je paye. D'accord, entendu.
00:38:50 Bien joué, bien joué !
00:38:53 Et une mille !
00:38:54 Celui-là, c'est le verre de l'amitié...
00:38:57 aux vainqueurs.
00:38:58 Oh !
00:38:59 Allez, allez, allez !
00:39:08 Allez, tout en deux ailes !
00:39:10 Allez, allez, allez !
00:39:11 Allez !
00:39:14 Allez, allez, allez !
00:39:15 Allez, allez, allez !
00:39:16 Allez, allez, allez !
00:39:17 Allez, allez, allez !
00:39:18 C'est pas malheureux d'en arriver là.
00:39:27 Il va pas me calmer là, non ?
00:39:28 En tout cas, il tient pas le coup.
00:39:30 Je paye, mais il tient pas le coup.
00:39:32 Vous voulez pas le sortir dehors, les hommes ? Il a besoin d'air, d'abord.
00:39:34 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:35 Allez !
00:39:36 Allez, allez !
00:39:38 C'est pas si dur, hein ?
00:39:40 Je vous l'avance.
00:39:43 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:44 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:45 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:46 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:47 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:48 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:49 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:50 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:51 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:52 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:53 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:54 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:55 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:56 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:57 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:39:58 Allez, sortez-le-moi dehors.
00:40:00 Jackie ! Claude !
00:40:02 Et toi, René, tu la fermes, s'il te plaît.
00:40:05 Qu'est-ce qui se passe ?
00:40:11 C'est comme évanoui en arrivant là, alors on l'a assis.
00:40:13 Aide-moi, René, on va le ramener.
00:40:15 Merci.
00:40:16 Faudrait peut-être appeler le docteur, non ?
00:40:33 Pour Miloul, tout vivre ?
00:40:34 Ben merde, oui, même pas le vétérinaire.
00:40:36 Prenez, vous nous suivez.
00:40:38 Ce jour-là, je m'en suis voulé.
00:40:40 Il aurait pu en claquer.
00:40:43 Allez le retenir, hein !
00:40:45 Il était le roi de la fête, il réglait aussi bien les vitrioles.
00:40:48 Du reste, s'il en avait claqué...
00:40:51 Eh oui, c'était pas plus mal.
00:40:53 C'est ce que vous voulez dire ?
00:40:55 Personne ne choisit complètement son destin.
00:40:59 Pour les méringues, en tout cas,
00:41:04 il aurait mieux valu, effectivement, qu'il en claque.
00:41:10 Il y a un point sur lequel vous pourriez mettre un précieux secours.
00:41:13 C'est l'argent.
00:41:15 Vous voyez de quel argent je veux parler ?
00:41:24 Si, je sais.
00:41:26 L'argent de la boîte en fer, hein ?
00:41:29 Expliquez-moi ça.
00:41:32 M. Henry, il était juste prudent avec l'argent.
00:41:36 À la ferme, on le savait, mais pas seulement à la ferme.
00:41:40 Vous savez, dans les affaires, souvent on s'arrange.
00:41:43 On prend un peu en chèque et puis...
00:41:45 un bon peu en liquide, si c'est possible.
00:41:48 J'aurais peut-être pas dû vous dire ça, monsieur.
00:41:52 Ne craignez rien.
00:41:54 C'est pas le fisc.
00:41:56 Oui.
00:41:58 Bref, il avait un coffre à la banque, mais souvent de fois,
00:42:02 il se gardait des liasses dans une boîte en fer.
00:42:04 Une boîte à biscuits qui traînait, là, sur le buffet.
00:42:08 Et comme lui, non plus, se laissait jamais gagner par la soif,
00:42:11 il y a des fois, c'était inquiétant de le voir ouvrir cette boîte devant n'importe qui.
00:42:15 Pour rendre la monnaie ou...
00:42:17 ou pour prendre un timbre, parce qu'il mettait aussi les timbres dedans.
00:42:20 La folie, quoi, je vous dis.
00:42:22 Sans compter qu'il y avait des millions, parfois.
00:42:24 Des millions ?
00:42:25 J'y ai vu trois millions, moi, dans cette boîte.
00:42:27 Un jour de crème ?
00:42:28 Au moins deux.
00:42:29 Il était passé un homme d'un grand restaurant de Paris, la veille,
00:42:33 et puis sonné un qui y allait d'une grosse pincée sous la table à tous les coups, croyez-moi.
00:42:37 Et le matin, Majesque était venu à la fête en même temps qu'il réglait sa note.
00:42:41 Majesque, c'est votre ami des foie gras, c'est ça ?
00:42:44 C'est ça. Grossis, Stadax, pois, graisse, confine, enfin.
00:42:47 Et puis alors là, je sais exactement la somme, il me l'a dit.
00:42:49 900 000 centimes.
00:42:50 Vous allez voir que les deux millions, je suis en dessous, est d'une belle somme, encore.
00:42:53 On n'a rien retrouvé.
00:42:57 Tout ?
00:42:59 Oui, seulement...
00:43:01 Vous allez comprendre.
00:43:06 La boite, elle était tombée ouverte.
00:43:09 Là.
00:43:12 C'était plein de morceaux de bouteilles partout par terre, on a piétiné tout ça pendant des heures.
00:43:17 Les billets,
00:43:19 en volet, messieurs,
00:43:20 en cendre,
00:43:21 voilà où ils sont allés passer les billets, avec le feu, pouf !
00:43:25 Mais, si ça se trouve, ça...
00:43:28 Non mais,
00:43:30 il y a des endroits où vous aviez un centimètre de suie.
00:43:33 Mais enfin, il n'y a pas eu d'analyse ?
00:43:35 Oh, bien sûr.
00:43:36 Mais pour les gens, ce qu'on n'a pas trouvé, c'est d'Elias.
00:43:39 Vous voyez ?
00:43:40 Les cendres, avec toutes les analyses que vous mettrez dessus, ils s'en foutent, les gens.
00:43:43 D'Elias.
00:43:45 C'est que moi, j'en ai entendu, vous savez.
00:43:49 Oh oui.
00:43:50 Oh, pas les gendarmes.
00:43:51 Les gendarmes, eux, les analysent, ils font confiance.
00:43:53 Les jaloux.
00:43:55 Les pauvres endeux qu'on a été à l'école avec eux.
00:43:58 L'ancien commis qui rachète la ferme.
00:44:01 Peut-être que le magot, hein ?
00:44:02 Pas si en cendre que ça, le magot.
00:44:05 Les couillons.
00:44:06 Si votre thèse est la bonne,
00:44:10 et je le crois,
00:44:13 pas de témoin miraculeux,
00:44:20 mais bien sûr, le vol n'est plus le mobile du crime.
00:44:25 À moins que...
00:44:26 À moins qu'il ait été surpris cherchant à s'emparer de la cagnotte.
00:44:32 Oh non, toute la famille était là.
00:44:34 Moi, je les ai quittés peut-être dix minutes avant la boucherie.
00:44:38 C'était la fête, vous savez.
00:44:40 La patronne avait mis un fagot dans la cheminée pour faire griller les saucisses.
00:44:44 Je vous dis, la fête.
00:44:45 Sur ce qui s'est passé, vraiment, il en reste qu'un debout, monsieur.
00:44:49 Un seul.
00:44:51 Et peut-être plus pour longtemps.
00:44:53 Peut-être plus pour longtemps.
00:44:54 Pardon, mademoiselle.
00:45:17 J'ai vu en vitrine la pochette de la Salomé de Strauss.
00:45:20 Est-ce que vous l'avez en magasin ?
00:45:21 Enfin, je veux dire, les deux disques.
00:45:22 Strauss ?
00:45:23 En tout cas, j'ai des valses.
00:45:24 Non, Richard Strauss.
00:45:26 J'ai essayé de l'avoir chez mon disquaire, par la Philharmonique de Vienne, avec une de Garde-Bérens.
00:45:31 Je ne sais pas, il faudra regarder.
00:45:34 Vous n'avez rien d'autre de cet artiste ?
00:45:36 C'est une quoi ? Une violoniste ?
00:45:38 Non, c'est une chanteuse lyrique.
00:45:41 Oh, vous me dites Strauss. Strauss, c'est le violon.
00:45:44 La pile est là-bas, vous n'avez qu'à regarder.
00:45:46 Merci, mademoiselle.
00:45:49 [Musique]
00:46:04 Bonjour, Emile.
00:46:09 Bonjour, monsieur.
00:46:10 Asseyez-vous.
00:46:16 Bon, Emile, vous êtes un homme, il n'y a aucune raison pour que nous n'abordions pas les problèmes, franchement, tous les deux.
00:46:20 Je reviens de Saint-Horieux, j'ai vu des gens là-bas.
00:46:24 J'ai surtout vu René Lèche, c'est un garçon intelligent, droit, qui ne vous accable pas.
00:46:31 René, je me doute. C'est un bon cœur, René.
00:46:35 Vous savez qu'il a acheté la ferme ?
00:46:38 Oui, ça a été dans les journaux. Il faut du courage.
00:46:41 Ah, Dieu.
00:46:42 Je suis passé également à la gendarmerie et j'ai rencontré quelques autres personnes,
00:46:47 dont le moins qu'on puisse dire est qu'elles ne vous sont guère compatissantes.
00:46:51 Ah bon ?
00:46:53 Écoutez, Emile.
00:46:56 Non, rien.
00:47:02 Je me suis également rendu au studio de la télévision.
00:47:06 Vous avez trouvé Jean-Luc Pommarède ?
00:47:09 Oui.
00:47:10 Celui-là, il est vraiment de mon côté.
00:47:12 Celui-là a un ami, hein. Il n'a pas pu vous dire de mal sur moi, j'en suis sûr.
00:47:15 Il n'a rien eu à me dire.
00:47:17 Il m'a montré les bouts de fil,
00:47:19 et croyez-moi, il aurait mieux voulu pour vous qu'il ne les prenne jamais.
00:47:23 Votre ami Pommarède.
00:47:25 Mais, monsieur, c'est son métier.
00:47:26 Il m'a expliqué. J'ai ses lettres.
00:47:29 L'événement l'a commandé.
00:47:32 Et depuis, il n'arrête pas de faire ce qu'il peut pour me sauver.
00:47:37 Non, la vérité est qu'il ne peut pas grand-chose.
00:47:40 Restez assis.
00:47:43 Vous m'agacez.
00:47:48 Je dois m'y prendre avec vous comme avec un grand malade.
00:47:52 Un enfant auquel on doit annoncer une mauvaise nouvelle.
00:47:55 Il faudrait que j'argote, que je pièce, que je vous rassure.
00:47:58 Et je ne peux pas vous rassurer, Emile.
00:48:05 Ça va très mal pour vous.
00:48:07 Vos prétendues déclarations,
00:48:12 si vous ne pouvez rien me dire d'autre,
00:48:15 ne contiennent pas un nombre d'arguments de révision.
00:48:19 Pas même une trace capable de déclencher une manœuvre suspensive.
00:48:27 Je vous dis la vérité parce que j'attends de vous.
00:48:33 Mais bon Dieu, qu'est-ce que vous voulez que j'invente comme vérité?
00:48:36 Rien, justement.
00:48:38 La vérité, ça ne rentre pas.
00:48:40 La vérité, elle est comme elle est.
00:48:42 Oubliez votre témoin fantôme.
00:48:47 L'homme qui aurait pris l'argent.
00:48:49 Mais puisque ce n'est pas moi,
00:48:52 il fallait bien qu'il passe par là, celui qui l'a dérobé.
00:49:02 Emile,
00:49:03 il n'y a plus que la grâce présidentielle.
00:49:08 On ne reprendra pas votre dossier.
00:49:13 On ne refera pas votre procès.
00:49:16 Oh, beaucoup de choses vous sont faites.
00:49:22 Je vous en prie,
00:49:24 je vous en prie,
00:49:26 je vous en prie,
00:49:28 je vous en prie,
00:49:31 je vous en prie,
00:49:32 je vous en prie,
00:49:34 je vous en prie,
00:49:36 je vous en prie,
00:49:38 je vous en prie,
00:49:40 je vous en prie,
00:49:42 je vous en prie,
00:49:44 je vous en prie,
00:49:46 je vous en prie,
00:49:48 je vous en prie,
00:49:50 je vous en prie,
00:49:52 je vous en prie,
00:49:54 je vous en prie,
00:49:56 je vous en prie,
00:49:58 je vous en prie,
00:50:01 il disposera pour se prononcer
00:50:03 des conclusions d'une commission spéciale.
00:50:07 Et il n'aura à se justifier devant personne.
00:50:12 Et puis, il y aura peut-être un petit bout de rapport
00:50:22 que je vais être obligé de faire à mon retour.
00:50:29 La commission spéciale a déjà examiné votre dossier.
00:50:31 Moi, je n'ai rien écrit.
00:50:34 Émile,
00:50:38 je suis votre dernier recours avant le président.
00:50:43 Vous avez anéanti une famille de quatre personnes.
00:50:58 Vous étiez ivre.
00:50:59 Un jury vous a condamné à subir la peine capitale.
00:51:03 Qu'auriez-vous fait à la place des jurés ?
00:51:07 Comme eux,
00:51:09 j'y ai sûrement pensé plus que vous à ce que j'aurais fait.
00:51:12 J'aurais dit oui à coupable,
00:51:14 et oui à tout ce qui est contre moi aujourd'hui.
00:51:17 C'est vrai.
00:51:19 Mais ça ne veut pas dire que j'aurais eu raison.
00:51:22 Du côté où je suis, il n'y a plus grand monde.
00:51:28 Je suis même le dernier à ce qu'il paraît.
00:51:30 Alors, les choses que j'ai apprises,
00:51:33 ce que je sais,
00:51:35 comment vous expliquer ?
00:51:38 Aujourd'hui, je ne voterai pas comme eux.
00:51:41 Voilà.
00:51:43 Je vous le dis sincèrement.
00:51:45 Je les aimais bien, moi, les mérennes.
00:51:50 Personne ne pouvait en dire de mal devant moi.
00:51:54 Personne ne pouvait en dire de mal devant moi.
00:51:55 Je les aimais bien.
00:52:00 Surtout Jackie, la demoiselle.
00:52:05 Elle aussi, je croyais que...
00:52:09 Je me suis trompé avec tout sur eux.
00:52:14 Tout du long.
00:52:17 La petite Jackie, quand elle vous regardait dans les yeux,
00:52:23 elle vous regardait dans les yeux.
00:52:24 C'était tout droit, tout net.
00:52:31 Avec une espèce d'amitié.
00:52:35 Alors moi, je...
00:52:39 Merci, bonne journée.
00:52:48 Bonne journée.
00:52:49 Qu'est-ce que t'as foutu, mon Dieu ?
00:52:59 J'ai foutu qu'il a fallu décharger et qu'ils m'ont fait goûter leur gâteau.
00:53:02 Qu'est-ce que tu racontais à Jackie ?
00:53:04 Je lui donnais ce que j'ai gagné au tir.
00:53:06 Au tir ?
00:53:08 Je suis passé au milieu de la fête.
00:53:09 Je n'ai pas su me retenir.
00:53:10 Deux pipes et les petites fleurs que je lui ai apportées.
00:53:12 Ah ben, mon salaud !
00:53:13 Moi, je suis là à tendre dans des chaussures qui me pincent de partout
00:53:15 et toi, tu commences la fête.
00:53:17 Mais attends deux minutes, patron.
00:53:18 C'est rigolo, ces petites fleurs en papier.
00:53:20 Et puis, ça fait plaisir.
00:53:21 Eh ben, tu sais ce qui va me faire plaisir ?
00:53:23 En attendant que tu retournes à cette sacrée putasserie de carnaval,
00:53:26 ça va être que tu racommodes le moteur de la pompe de lévier
00:53:28 parce que la patronne, elle n'a plus d'eau.
00:53:29 Puis moi, je suis trop propre pour me foutre dans le cambouis.
00:53:32 Mais patron, ça risque de me prendre la moitié de mon après-midi.
00:53:34 Bon ben, tu t'expliqueras que la mer georgette, mon vieux.
00:53:36 Crack et l'origlienne, quoi, à trois heures ?
00:53:45 J'espère qu'ils vont être là.
00:53:46 C'est chez toi ?
00:53:47 Ah, il commence, là.
00:53:48 Ah, ben voilà.
00:53:49 Attends, attends, attends.
00:53:56 Attends, attends, attends.
00:53:57 Attends, attends, attends.
00:53:58 Ça va ?
00:54:01 Ça va, ça va.
00:54:02 D'accord, d'accord.
00:54:03 C'est pas la peine, là.
00:54:04 C'est pas la peine, là.
00:54:05 C'est pas la peine, là.
00:54:06 C'est pas la peine, là.
00:54:07 C'est pas la peine, là.
00:54:08 C'est pas la peine, là.
00:54:09 C'est pas la peine, là.
00:54:10 C'est pas la peine, là.
00:54:11 C'est pas la peine, là.
00:54:12 C'est pas la peine, là.
00:54:13 C'est pas la peine, là.
00:54:14 C'est pas la peine, là.
00:54:15 C'est pas la peine, là.
00:54:16 C'est pas la peine, là.
00:54:17 C'est pas la peine, là.
00:54:18 C'est pas la peine, là.
00:54:19 C'est pas la peine, là.
00:54:20 C'est pas la peine, là.
00:54:21 C'est pas la peine, là.
00:54:22 C'est pas la peine, là.
00:54:24 C'est pas la peine, là.
00:54:25 C'est pas la peine, là.
00:54:26 C'est pas la peine, là.
00:54:27 C'est pas la peine, là.
00:54:28 C'est pas la peine, là.
00:54:29 C'est pas la peine, là.
00:54:30 C'est pas la peine, là.
00:54:31 C'est pas la peine, là.
00:54:32 C'est pas la peine, là.
00:54:33 C'est pas la peine, là.
00:54:34 C'est pas la peine, là.
00:54:35 C'est pas la peine, là.
00:54:36 C'est pas la peine, là.
00:54:37 C'est pas la peine, là.
00:54:38 C'est pas la peine, là.
00:54:39 C'est pas la peine, là.
00:54:40 C'est pas la peine, là.
00:54:41 C'est pas la peine, là.
00:54:42 C'est pas la peine, là.
00:54:43 C'est pas la peine, là.
00:54:44 C'est pas la peine, là.
00:54:45 C'est pas la peine, là.
00:54:46 C'est pas la peine, là.
00:54:47 C'est pas la peine, là.
00:54:48 C'est pas la peine, là.
00:54:49 C'est pas la peine, là.
00:54:50 C'est pas la peine, là.
00:54:51 C'est pas la peine, là.
00:54:52 C'est pas la peine, là.
00:54:53 C'est pas la peine, là.
00:54:54 C'est pas la peine, là.
00:54:55 C'est pas la peine, là.
00:54:56 C'est pas la peine, là.
00:54:57 C'est pas la peine, là.
00:54:58 C'est pas la peine, là.
00:54:59 C'est pas la peine, là.
00:55:00 C'est pas la peine, là.
00:55:01 C'est pas la peine, là.
00:55:02 C'est pas la peine, là.
00:55:03 C'est pas la peine, là.
00:55:04 C'est pas la peine, là.
00:55:05 C'est pas la peine, là.
00:55:06 C'est pas la peine, là.
00:55:07 C'est pas la peine, là.
00:55:08 C'est pas la peine, là.
00:55:09 C'est pas la peine, là.
00:55:10 C'est pas la peine, là.
00:55:11 C'est pas la peine, là.
00:55:12 C'est pas la peine, là.
00:55:13 C'est pas la peine, là.
00:55:14 C'est pas la peine, là.
00:55:15 C'est pas la peine, là.
00:55:16 C'est pas la peine, là.
00:55:17 C'est pas la peine, là.
00:55:18 C'est pas la peine, là.
00:55:19 C'est pas la peine, là.
00:55:20 C'est pas la peine, là.
00:55:21 C'est pas la peine, là.
00:55:22 C'est pas la peine, là.
00:55:23 C'est pas la peine, là.
00:55:24 C'est pas la peine, là.
00:55:25 C'est pas la peine, là.
00:55:26 C'est pas la peine, là.
00:55:27 C'est pas la peine, là.
00:55:28 C'est pas la peine, là.
00:55:29 C'est pas la peine, là.
00:55:30 C'est pas la peine, là.
00:55:31 C'est pas la peine, là.
00:55:32 C'est pas la peine, là.
00:55:33 C'est pas la peine, là.
00:55:34 C'est pas la peine, là.
00:55:35 C'est pas la peine, là.
00:55:36 C'est pas la peine, là.
00:55:37 C'est pas la peine, là.
00:55:38 C'est pas la peine, là.
00:55:39 C'est pas la peine, là.
00:55:40 C'est pas la peine, là.
00:55:41 C'est pas la peine, là.
00:55:42 C'est pas la peine, là.
00:55:43 C'est pas la peine, là.
00:55:44 C'est pas la peine, là.
00:55:45 C'est pas la peine, là.
00:55:46 C'est pas la peine, là.
00:55:47 C'est pas la peine, là.
00:55:48 C'est pas la peine, là.
00:55:49 C'est pas la peine, là.
00:55:50 C'est pas la peine, là.
00:55:51 C'est pas la peine, là.
00:55:52 C'est pas la peine, là.
00:55:53 C'est pas la peine, là.
00:55:54 C'est pas la peine, là.
00:55:55 C'est pas la peine, là.
00:55:56 C'est pas la peine, là.
00:55:57 C'est pas la peine, là.
00:55:58 C'est pas la peine, là.
00:55:59 C'est pas la peine, là.
00:56:00 C'est pas la peine, là.
00:56:01 C'est pas la peine, là.
00:56:02 C'est pas la peine, là.
00:56:03 C'est pas la peine, là.
00:56:04 C'est pas la peine, là.
00:56:05 C'est pas la peine, là.
00:56:06 C'est pas la peine, là.
00:56:07 C'est pas la peine, là.
00:56:08 C'est pas la peine, là.
00:56:09 C'est pas la peine, là.
00:56:10 C'est pas la peine, là.
00:56:11 C'est pas la peine, là.
00:56:12 C'est pas la peine, là.
00:56:13 C'est pas la peine, là.
00:56:14 C'est pas la peine, là.
00:56:15 C'est pas la peine, là.
00:56:16 C'est pas la peine, là.
00:56:17 C'est pas la peine, là.
00:56:18 C'est pas la peine, là.
00:56:19 C'est pas la peine, là.
00:56:20 C'est pas la peine, là.
00:56:21 C'est pas la peine, là.
00:56:22 C'est pas la peine, là.
00:56:23 C'est pas la peine, là.
00:56:24 Tu peux bien me dire ce que tu veux entre deux gorgées ?
00:56:26 Non, je vous dis.
00:56:27 Pas de boisson.
00:56:28 Il est pas bon ?
00:56:53 Alors, combien tu veux de plus ?
00:56:55 Je veux ce que j'ai.
00:56:56 Pas de plus.
00:56:57 Ce que je veux aussi, c'est coucher dans la maison.
00:57:00 C'est ça, la différence.
00:57:02 Dans la maison ?
00:57:07 Non.
00:57:08 Tu veux coucher tout seul ou bien avec moi ou avec la patronne ?
00:57:12 Ou alors, si je te gêne, je peux m'en aller.
00:57:14 Allons, patron.
00:57:16 Qu'est-ce que vous racontez ?
00:57:17 C'est plutôt toi, il me semble.
00:57:19 Ce que je veux, c'est un coin à moi qui ferme et tout.
00:57:22 Je vais te mettre un cadenas, si c'est ça.
00:57:24 Vous avez au moins deux chambres, là-haut.
00:57:26 Rien à faire.
00:57:27 Il connaît la maison, dis donc.
00:57:29 Celle de René avant qu'il se marie, et l'une.
00:57:32 Et celle de Claude, s'il va travailler à Bayonne.
00:57:35 Bayonne, d'abord, c'est pas fait.
00:57:36 Celle de René, ensuite, on y met des chiffons, des confitures.
00:57:40 René l'avait, il payait son loyer, demande.
00:57:43 Bien sûr, c'est normal.
00:57:46 Moi aussi, je le paie, puisque vous m'en demandez pas.
00:57:50 Tu l'entends ? Il est comme un notaire, celui-là, avec les sous.
00:57:53 C'est juste, patron.
00:57:54 La différence que j'aurais pas eue, vous la gardez comme loyer ?
00:57:57 Et si je dis non ?
00:58:01 Je m'en vais.
00:58:05 Eh ben, mon salaud, c'est le couteau sous le kiki que tu nous mets, hein ?
00:58:11 T'aurais pas une idée derrière la tête, par hasard, de vouloir tellement entrer dans la maison ?
00:58:15 Ou tu crois que j'ai mes yeux ?
00:58:18 Les petites mines que tu lui fais, puis elle qui commence à te les rendre.
00:58:21 Joue pas l'innocent avec moi, Emile.
00:58:24 Tu le guignes après ma Jackie, hein, pour saut.
00:58:27 Tu peux donc pas attendre ?
00:58:29 Y a rien à attendre.
00:58:31 Y a pas de chambre, y a pas de Jackie, et si ça lui convient plus...
00:58:34 Toi, la patronne, ça va, hein ?
00:58:35 Quand je dors, tu discutes pour moi, quand je dors plus, bon !
00:58:38 Je peux pas te laisser monter là-haut, mon vieux.
00:58:43 C'est trop de risque.
00:58:47 Quand je serai trois ans, je dessinerai pour toi, j'ai rien à dire.
00:58:50 Majeur à l'ancienne jme tais.
00:58:52 Et puis d'ailleurs, non plus non plus.
00:58:56 Comment veux-tu que je t'augmente de ce moment, Emile ?
00:58:59 Tu vois les prix ?
00:59:01 Tu vois comment tout se passe ?
00:59:03 Le moindre truc que t'achètes, ben, c'est à tomber raide.
00:59:06 Non, ce que je peux faire, c'est...
00:59:10 C'est installer un lit, une armoire dans le bout du petit bâtiment.
00:59:13 Y a une porte avec serrure-clé.
00:59:16 Puis je te donne quatre sacs de ciment.
00:59:18 Tu te colles une dalle pour faire plus propre.
00:59:20 Seulement, tu me donnes les dimanches d'un mois pour compenser.
00:59:25 À rentrer le bois de main, je roule.
00:59:27 Mon idée, c'est dans la maison.
00:59:31 Comme était René.
00:59:33 Je vaux comme lui.
00:59:35 On va disputer ça, vieux.
00:59:42 Jugement divin.
00:59:44 Divin !
00:59:45 Qu'est-ce que tu vas fabriquer ?
00:59:54 Rien du tout, mon Dieu, c'est entre nous, Emile et moi.
00:59:56 Tu le connais, ce copain-là, hein ?
00:59:59 Tu vas vivre avec aux étangs.
01:00:01 Bon.
01:00:03 Et ben, un comme l'autre, cinq cartouches.
01:00:05 Même distance.
01:00:07 Cinq bouteilles au bout d'un coup.
01:00:11 Si tu gagnes, je te donne la chambre.
01:00:13 Et si je te gagne, tu restes outé.
01:00:17 Régulier, non ?
01:00:21 Je vais vous avoir, là.
01:00:25 Je suis bon au tir.
01:00:26 Eh ben, on va juger.
01:00:28 Je vais vous avoir, là.
01:00:29 Je suis bon au tir.
01:00:30 Eh ben, on va juger.
01:00:32 Je vais vous avoir, là.
01:00:33 Tout de même, patron,
01:01:00 c'est pas bien.
01:01:01 J'ai rien essayé, je vous jure.
01:01:03 Je n'ai pas dit que ça vienne de toi, Emile.
01:01:05 Et puis, allez, arrête de m'amuser. Montre ta science.
01:01:08 Montre ta science.
01:01:09 Je suis bon au tir.
01:01:11 Je suis bon au tir.
01:01:13 [Tirs]
01:01:14 [Tirs]
01:01:17 [Tirs]
01:01:23 [Tirs]
01:01:26 [Tirs]
01:01:33 [Rires]
01:01:34 Une.
01:01:44 Deux.
01:01:49 Trois.
01:01:52 Quatre.
01:01:56 Et cinq.
01:01:58 [Tirs]
01:01:59 [Tirs]
01:02:03 [Rires]
01:02:06 Inutile d'aller plus loin, va.
01:02:08 Tu déménageras une autre année, mon gars.
01:02:10 [Rires]
01:02:12 Ça ira mieux à la fête.
01:02:15 À trois mètres, tu toucheras peut-être une grosse assiette.
01:02:18 [Rires]
01:02:20 Et alors ?
01:02:21 Trop con pour être payé plus.
01:02:23 Mais quel besoin tu as d'aller lui parler de Jackie comme tu le fais ?
01:02:27 On peut plus rire des fois.
01:02:29 [Soupir]
01:02:31 [Bruit de voiture]
01:02:33 [Bruit de voiture]
01:02:40 [Bruit de voiture]
01:02:43 [Bruit de voiture]
01:02:45 [Bruit de voiture]
01:02:48 [Bruit de voiture]
01:02:49 [Bruit de voiture]
01:02:55 [Bruit de tirs]
01:02:57 [Rires]
01:02:59 [Bruit de tirs]
01:03:01 [Rires]
01:03:05 [Musique]
01:03:08 [Musique]
01:03:10 [Musique]
01:03:11 [Musique]
01:03:13 [Musique]
01:03:15 [Musique]
01:03:17 [Musique]
01:03:19 [Musique]
01:03:21 [Musique]
01:03:23 [Musique]
01:03:25 [Musique]
01:03:27 [Musique]
01:03:29 [Musique]
01:03:31 [Musique]
01:03:33 [Musique]
01:03:35 [Musique]
01:03:38 Tu vois ma veule, gagnée par moi.
01:03:41 Tu choisis là-dedans, allez.
01:03:51 Je ne vois rien de beau, ni de bon.
01:03:54 Et moi, je ne suis ni beau ni bon.
01:03:57 Qu'est-ce que je vous sers. Ah, je sais.
01:04:01 Encore, encore, encore, encore, stop.
01:04:11 Ça va, on se comprend tous les deux.
01:04:16 Atienne, Atienne.
01:04:23 Fais pas attention.
01:04:28 Je suis là.
01:04:33 Votre as de trèfle, je le vois mal engagé, M. Bureit.
01:04:38 Quoi, mais c'est pas un scandale.
01:04:41 Je demande l'annulation de la partie.
01:04:43 Arrête de faire de con.
01:04:45 Annuler la partie, on remet le coup, mais pas la partie.
01:04:48 Ça confesse. Tu promets de ne pas recommencer.
01:04:51 C'est la fête et vous faites des figures de fesses.
01:04:54 Non, moi je ne joue plus. Mais non, mais non.
01:04:57 Mais non, il a recommencé.
01:04:59 Je refuse de reprendre la partie, tant que ce monsieur restera dans mon dos.
01:05:04 Si je le refais, c'est pareil.
01:05:05 Tu nous fous la paix maintenant, Milou.
01:05:07 C'est pas possible.
01:05:08 Ne poussez pas.
01:05:11 Votre dame.
01:05:16 Allez, à ma santé.
01:05:18 Vous allez voir ailleurs où les déranger.
01:05:20 Tu viens danser, Emile.
01:05:21 Je vais aller voir mon frère et son copain.
01:05:23 Viens avec moi.
01:05:26 [Musique]
01:05:55 C'est vachement fort, ça.
01:05:57 Pense plus.
01:06:00 [Musique]
01:06:06 Salut, chou.
01:06:08 Salut, ça va ?
01:06:10 [Musique]
01:06:31 Ça ne va pas de danser comme ça, on se referait à un seul.
01:06:33 Interdit par les droits de l'homme.
01:06:35 Tais-toi, Milou.
01:06:36 Laissez-nous, Emile. Je veux bien danser avec lui. Je trouve qu'il danse bien.
01:06:39 Regardez avec moi, vous ne voulez pas essayer ? Un vrai régal.
01:06:42 [Musique]
01:07:11 [Musique]
01:07:40 [Musique]
01:07:58 Tu danses, oui, mais pas comme ça.
01:08:01 [Musique]
01:08:19 On ne va pas se quitter après la première bouchée. J'ai droit à celle qui vient.
01:08:22 Tu pourrais boire quelque chose ?
01:08:23 Ok.
01:08:24 Mademoiselle, merci pour lui.
01:08:26 Pour lui, voilà.
01:08:27 Tenez.
01:08:28 [Musique]
01:08:39 Dis donc, tu as fini de t'amuser avec ce gros con ?
01:08:41 Ça va, je ne le crois pas.
01:08:43 [Musique]
01:08:55 Je vais me reposer avec votre père avant de venir.
01:08:58 [Musique]
01:09:04 Il m'a dit drôle de choses, M. Henry.
01:09:06 À quel sujet ?
01:09:07 Vous, et puis moi.
01:09:10 Il danse pas mal.
01:09:13 C'est vrai que le patron, il était comme lui chez les parents de la patronne, avant qu'ils se marient.
01:09:18 Alors, vous vous y trouverez bien ?
01:09:19 Non, au contraire. Je trouve même ça bien.
01:09:22 C'est comme nous, au fond.
01:09:24 Pareil que nous ?
01:09:26 J'attendrai, moi, si vous étiez d'accord.
01:09:28 De toute manière, M. Henry, il est plutôt pour.
01:09:30 Patience, il a dit.
01:09:32 Toute la patience que vous voulez.
01:09:34 [Musique]
01:09:51 [Rires]
01:09:55 Dis donc, c'est toi qui as si peu de plastique ?
01:09:58 Oh, je ne t'apprends pas, gros là.
01:10:00 Mais tu comprends ce que je te dis ?
01:10:02 Vous devriez pas...
01:10:03 Tu parles encore à ma soeur comme tu viens de le faire.
01:10:05 Tu pourras chercher du boulot ailleurs, pauvre aboti.
01:10:07 Vous devriez pas rire de moi tous comme ça.
01:10:09 Surtout la demoiselle.
01:10:11 Je ne te rigolerai non plus.
01:10:13 [Cris]
01:10:19 Moi, je crois qu'il a compris, il va.
01:10:21 Il ne t'emmerdera plus, maintenant.
01:10:23 Avec ce qu'il a pris, toi, tu seras à l'hôpital.
01:10:25 Ah ouais, la vache.
01:10:27 [Bruit de moteur]
01:10:34 [Rires]
01:10:39 Tu le laisseras tranquille à la maison.
01:10:41 Pourquoi ça ?
01:10:42 Parce qu'il me fait un peu peur, maintenant.
01:10:44 [Rires]
01:10:47 [Musique]
01:11:01 Oh, si c'est pas Belle-Hurue.
01:11:03 Demain, elle aura tourné.
01:11:04 Mais il va rester avec nous, René.
01:11:06 Il nous tiendra compagnie.
01:11:07 Non, non, non, pas question.
01:11:08 Moi, j'ai juste fait un saut pour vous apporter de l'armagnac.
01:11:10 Mais je m'en vais.
01:11:11 Ma femme m'attend.
01:11:12 Ah, tu vois.
01:11:13 Tu as bu ta saucisse, putain, dirait-on pas.
01:11:16 [Rires]
01:11:17 Fini ta 35, tu dis.
01:11:19 Il va fort, ton père.
01:11:20 Vous en trouverez plus de là, comme ça, patron.
01:11:22 Et puis, aux étrangers, ils la vendent triple.
01:11:24 Les étrangers, les étrangers.
01:11:27 Bon, ben, ça doit faire 210, hein.
01:11:30 C'est bien ça, 6 x 35.
01:11:32 C'est les 10 francs que je n'ai pas trouvé, moi.
01:11:34 [Bruits de paquets]
01:11:39 Voilà.
01:11:40 Ben, nous, les griller comme il faut.
01:11:42 Et puis, on va se faire un petit déjeuner.
01:11:43 Pas ton père, avec ce qu'il a empiffré toute la journée.
01:11:46 Comment ça, empiffré ?
01:11:47 Je suis tout ce qu'il y a de bien, moi.
01:11:49 Là, patron.
01:11:51 Hein ?
01:11:52 Là.
01:11:54 Ah, ben, oui.
01:11:57 Ben, 210, 210, tout bon.
01:12:00 Merci.
01:12:01 On va s'agouter, tout de même.
01:12:02 Non, non, pas moi, pas moi.
01:12:03 Oh là là.
01:12:04 Je la connais assez, celle-là.
01:12:06 Non, je me sauve, je vous dis, la Juliette m'attend.
01:12:08 Fais-nous trois verres, Claude.
01:12:09 Non, non, non, non, pas pour moi, je vous dis.
01:12:10 Bon, alors, je fais la brèze ?
01:12:11 Non, pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:12 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:13 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:14 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:15 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:16 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:17 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:18 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:19 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:20 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:21 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:22 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:23 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:24 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:25 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:26 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:27 Pas pour moi, je fais la brèze.
01:12:53 - Je m'en vais.
01:12:56 - Tu t'en vas?
01:12:57 Où ça?
01:12:58 - Où ça me plaît.
01:12:59 - D'abord, ta paye, c'est pas le jour.
01:13:00 - Ah, si c'est le jour!
01:13:01 Et si vous me la donnez pas, je me gênerai pas de me servir!
01:13:03 - Bah, alors, allons, Emile, on va d'abord traquer avec.
01:13:05 - Avec personne, ici!
01:13:06 Pour moi, vous n'êtes que des chiens à tous!
01:13:08 - Non, mais dis donc!
01:13:13 Si c'est comme ça, d'abord, tu peux pas partir.
01:13:15 Légalement, tu peux pas!
01:13:16 - Donnez-moi mon argent et on va voir.
01:13:18 - Mais, monsieur Emile, avec tout le travail que nous avons de retard!
01:13:21 - Monsieur Emile, bon Dieu, c'est nouveau, ça!
01:13:24 Et vous ne l'oublierez pas, les 400 francs, vous le devez, du mois dernier!
01:13:28 - Ah!
01:13:29 - Tu iras au gendarme pour ça.
01:13:31 Et ta paye, tu peux toujours crever, crétin!
01:13:33 (coups de feu)
01:13:35 - Henri!
01:13:36 (coups de feu)
01:13:39 (coups de feu)
01:13:49 (coups de feu)
01:13:59 (pleurs)
01:14:09 (pleurs)
01:14:19 (pleurs)
01:14:29 (pleurs)
01:14:42 - Après, je sais plus.
01:14:46 Je n'ai jamais retrouvé ce que j'avais fait le matin.
01:14:50 Il me semble que j'ai essayé d'éteindre le feu.
01:14:54 J'ai dû marcher aussi.
01:14:57 J'en ai jamais autant dit, je crois.
01:15:06 Ça m'a soulagé.
01:15:10 Ce qui m'arrive, monsieur, dans le fond,
01:15:14 après ce que j'ai commis, c'est rien.
01:15:20 Ça ramènera aucun des pauvres morts que j'ai faits.
01:15:24 Mais je ne vais plus réclamer.
01:15:27 Aujourd'hui, je vois clair.
01:15:29 C'est juste.
01:15:32 Je ne mérite rien de mieux.
01:15:35 Non.
01:15:40 - Je dois rencontrer votre avocat.
01:15:42 Il m'invite à passer le bois avant mon train.
01:15:46 Puis je vais m'informer auprès du procureur
01:15:49 qui a requis contre vous.
01:15:51 - Il vous fera votre idée, mais...
01:15:55 - Tenez.
01:16:05 C'est très beau, très...
01:16:10 Comment voulez-vous que...
01:16:12 - Plus tard.
01:16:14 Vous l'écouterez plus tard.
01:16:17 Merci.
01:16:31 Ce que je ne parviens pas à comprendre,
01:16:34 et je vous dis la chose un peu durement comme elle me vient,
01:16:38 c'est l'absence de combat de la défense.
01:16:41 J'en avais eu le sentiment en parcourant les extraits de presse
01:16:44 que j'ai pu obtenir.
01:16:46 Le maître Savertin que j'ai eu au téléphone
01:16:48 m'a confirmé dans cette idée.
01:16:50 Du billard, sans ses propres mots.
01:16:53 J'ai gagné par chaos.
01:16:55 - La formule est assez inélégante.
01:16:57 "Gagner".
01:16:59 La vie d'un homme n'est pas un lot, en mon sens.
01:17:02 - Il y avait une possibilité très réelle
01:17:04 d'arracher les circonstances atténuantes.
01:17:06 Les mérailles avaient été imprudentes.
01:17:09 Je pense à l'argent dont ils se sont servis
01:17:11 pour exploiter Klotzko,
01:17:13 et à leur ironie assez méchante.
01:17:16 Deux composants d'un mélange bien explosif.
01:17:19 Et puis il y a ce fusil qui est là,
01:17:21 ce fusil d'un modèle rare,
01:17:23 encore chargé de quatre cartouches.
01:17:26 Le suicide même lui est refusé,
01:17:28 car il manque la cinquième tirée dans l'après-midi.
01:17:31 Alors on joue sur des coïncidences aussi tragiquement exceptionnelles.
01:17:34 On montre la menace du groupe,
01:17:36 même s'il n'y a pas matière à évoquer la légitime défense.
01:17:39 On exploite tout ce qui peut l'être,
01:17:41 on ruse, on triche, on défend.
01:17:44 Imaginez un Florio, un garçon,
01:17:47 un Polac sur ce dossier, hein ?
01:17:49 Imaginez.
01:17:51 - Imaginez vous-même cette cour provinciale.
01:17:53 Les jurés qui sont des régionaux,
01:17:55 fermiers ou parents de fermiers pour la plupart.
01:17:57 Le défilé des témoignages, accablant.
01:18:00 Klotzko repentant qu'il parait jouer une comédie
01:18:03 qui en fait trop et détruit par cette attitude
01:18:05 toute la force des éléments que vous évoquez.
01:18:07 La menace, la tentative de suicide, l'argent consumé.
01:18:10 Car personne ne peut confirmer ces déclarations.
01:18:12 Il est le seul survivant.
01:18:14 Et l'assassin ?
01:18:16 Comment le croire ?
01:18:17 Comment prouver sa sincérité ?
01:18:20 - On essaie en tout cas, on tente l'impossible.
01:18:23 J'ai le souvenir d'un maître tassillier combatif,
01:18:26 redoutable.
01:18:28 - Il était mort.
01:18:33 - Pardon ?
01:18:35 - Si cette confidence peut servir Klotzko,
01:18:38 vous avez raison.
01:18:40 Le dossier a été mal plaidé.
01:18:43 Ou plutôt, il ne l'a pas été.
01:18:46 Nous étions convenus, mon maître et moi,
01:18:48 de laisser passer les témoignages, disons, de Rago,
01:18:51 sans intervenir.
01:18:53 Mais deux dépositions nous paraissaient fondamentales.
01:18:56 Celle d'abord de René Lèche.
01:18:59 Parce qu'il connaissait tous les protagonistes du drame
01:19:01 et, sans l'excuser, restait favorable à Klotzko.
01:19:05 Il fut parfait.
01:19:07 Et le jury perdit de son hostilité contre Emile.
01:19:10 C'est l'ensuite d'un certain Paul Bruet,
01:19:13 accablant pour notre client,
01:19:15 qu'il accusait d'avoir menacé Jackie et Claude
01:19:17 et même de les avoir suivis au sortir du bal,
01:19:19 alors qu'il était parti depuis longtemps roué de coups.
01:19:22 Il nous était facile de le convaincre de mensonges.
01:19:25 J'attendais l'intervention de mon maître.
01:19:28 Rien.
01:19:30 La défense a-t-elle quelques questions à poser aux témoins ?
01:19:34 Pas de questions.
01:19:41 J'étais atterré.
01:19:43 Nous étions l'un en face de l'autre au déjeuner.
01:19:45 "Maître Tassier comme absent", se taisait.
01:19:50 Je le croyais préoccupé par notre défaillance du matin,
01:19:53 calculant une manœuvre.
01:19:57 "Epithélium acanaliculaire".
01:20:00 À votre avis ?
01:20:04 "Epithélium acanaliculaire".
01:20:07 Une fleur ? Un papillon ?
01:20:10 Ni l'un ni l'autre.
01:20:14 Ou peut-être l'un ni l'autre.
01:20:18 En tout cas, c'est ce que j'ai.
01:20:23 Ça peut traduire aussi par "cancer du pancréas".
01:20:28 Je l'ai su ce matin quand j'ai téléphoné à Couturier.
01:20:34 Vous savez, mon ami, le professeur Couturier.
01:20:37 Je lui avais demandé la vérité.
01:20:41 Toute la vérité, rien que la vérité.
01:20:44 J'en ai tout.
01:20:52 Entre deux...
01:20:54 et huit mois.
01:20:57 Maître...
01:21:00 Tais-toi, mon ami.
01:21:05 Je peux crâner si je monologue.
01:21:08 Mais j'ai peur...
01:21:10 de souffrir.
01:21:13 Bon.
01:21:19 Pour Klotzko, ce matin, je le sais, j'ai été moche.
01:21:23 On va faire revenir le témoin et je vais rattraper tout ça.
01:21:27 Je ne suis pas fini. Tu vas voir.
01:21:29 Tout rattraper, comme à Nîmes en 62.
01:21:32 Vous croyez tous que j'étais foutu.
01:21:34 Cette fois, il n'a rien rattrapé du tout.
01:21:36 Car il était bel et bien foutu.
01:21:39 Mais pourquoi me racontez-vous ça, mon cher Fontane ?
01:21:46 C'est navrant, mais dépourvu de tout intérêt juridique.
01:21:50 Je le sais.
01:21:52 Je ne le sais que trop.
01:21:54 Klotzko ne fera aucune déclaration.
01:21:59 Bravo.
01:22:02 De toute manière, il n'y a aucun élément nouveau
01:22:05 qui puisse surgir en dernière minute
01:22:08 et juridiquement nous mettre en embarras.
01:22:12 Nous sommes d'enfants dés à couper le cou d'une brute nommée
01:22:16 Émile Klotzko
01:22:19 qui a sauvagement assassiné les quatre membres d'une même famille il y a 18 mois.
01:22:23 Le jury populaire s'est prononcé pour la peine capitale
01:22:27 à l'issue d'un procès correct dans ses formes.
01:22:32 Mais vous avez exécuté un autre homme.
01:22:38 Un autre Émile Klotzko.
01:22:42 Et vous aurez à tenir compte de ce qui n'a jamais été
01:22:45 normalement défendu.
01:22:47 Je vous demande pardon, cher ami.
01:22:49 Non.
01:22:51 Abandonné.
01:22:53 Saint-Lanais ne faisait pas le poids et
01:22:57 Tassilier avait dans son ventre quelque chose qui lui bouffait tout,
01:23:00 son temps, sa force, sa vie,
01:23:03 son attention et son talent.
01:23:08 Il faudra transmettre l'intégralité de mon rapport au cabinet, monsieur Brulier.
01:23:13 Les conclusions juridiques
01:23:16 et puis aussi cet annexe qui vous paraît intempestif.
01:23:21 Je souhaite que le tout atteigne le président avant qu'il ait eu à se prononcer.
01:23:28 On sait jamais.
01:23:33 [Musique]
01:23:36 [Musique]

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