• l’année dernière
Transcription
00:00 Demain c'est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
00:04 Et à la gendarmerie, il existe une maison de protection des familles qui prend en charge
00:09 ces victimes.
00:10 On en parle ce matin avec celui qui dirige cette unité, l'adjudant-chef Sébastien
00:14 Borrell, qui est votre invité Stéphanie Deneuveau.
00:16 Bonjour.
00:17 Oui bonjour.
00:18 Quel est le rôle de cette maison de protection des familles qui est plus d'ailleurs une
00:23 unité qu'une maison ?
00:24 Alors oui en effet c'est une unité, ça fait suite au Grenelle de 2019 sur les violences
00:29 faites aux femmes.
00:30 C'est des unités qui ont été créées sur l'ensemble des départements et au niveau
00:33 de l'ultramarin aussi par la gendarmerie nationale qui ont une vocation pour travailler
00:37 sur les violences intrafamiliales dont font partie notamment les violences conjugales.
00:40 Alors pourquoi ça s'appelle maison ?
00:41 Alors maison c'est plus une dénomination qui a été choisie par la gendarmerie en
00:46 rapport avec les associations pour l'esprit du cocon familial et l'esprit de vie de
00:51 la famille en fait.
00:52 Parce que dans cette unité vous recevez les victimes mais aussi les enfants de ces victimes.
00:58 Alors tout à fait, on a en fait trois volets d'intervention.
01:02 Une première partie qui est un rôle préventif, une deuxième partie qui est en rôle avec
01:07 notre statut aussi de gendarme, de judiciaire et puis une troisième partie d'accompagnement
01:10 et de suivi des victimes.
01:11 Alors un rôle de prévention, c'est-à-dire que vous intervenez dans les écoles ?
01:16 Tout à fait, alors nous intervenons sur l'ensemble des écoles, notamment les collèges et les
01:20 lycées de la zone gendarmerie de la Mayenne.
01:23 Alors sur diverses thématiques, ça peut être les thématiques nationales, le harcèlement,
01:27 les réseaux sociaux mais aussi bien les addictions.
01:29 Et puis un module qu'on a créé en 2021 à la création de la maison de protection des
01:32 familles, on a été les premiers en France, c'était sur les violences conjugales.
01:35 Donc nous intervenons beaucoup sur la partie lycéen, seconde, première, terminale, voire
01:39 maintenant collège, sur cette notion de violence, de consentement et qui nous permet aussi de
01:44 faire toucher du doigt aux jeunes, qui seront les futurs parents et les futurs adultes,
01:48 cette notion de violence conjugale et justement ces violences qui existent vis-à-vis des
01:52 femmes.
01:53 Qu'est-ce que vous disent ces collégiens et lycéens quand vous parlez de ces violences ?
01:57 Alors ils n'ont pas obligatoirement la notion de ce qu'eux font.
02:00 Ça commence à être un début d'emprise justement sur par exemple leurs copines.
02:03 Ils assimilent ça à des faits quotidiens, des faits un peu bannaux on va dire.
02:07 Et on leur fait toucher du doigt le fait que justement ça commence comme ça et que cette
02:12 emprise peut perdurer par la suite.
02:13 L'adjudant en chef Sébastien Bourrel est notre invité ce matin.
02:16 Il dirige la maison de protection des familles.
02:18 En Mayenne, est-ce que les violences faites aux femmes sont plus nombreuses ?
02:23 Je pense que c'est un phénomène malheureusement national.
02:26 On est sur une augmentation certes des violences intrafamiliales et des violences conjugales.
02:31 Mais je crois que ce n'est pas spécifique à la Mayenne, c'est spécifique sur la nation
02:35 complète malheureusement.
02:36 Alors on l'a entendu dans notre reportage de 7h16, notre reportage d'Alexandre Frémont
02:44 qui a suivi une équipe du PSIG et on voyait qu'en fait les victimes sont prises en charge
02:51 très rapidement.
02:52 Alors tout à fait, je pense que le PSIG a dû expliquer mais une méthode d'intervention,
02:57 quelqu'un qui va appeler au secours va tomber durant la nuit par exemple directement au
03:00 17 et là la patrouille la plus proche sera amenée à intervenir le plus rapidement sur
03:06 cette intervention avec une sécurisation de la victime et des victimes j'aurais tendance
03:10 à dire, puisqu'on a la victime adulte et aussi les enfants qui sont considérés comme
03:15 des victimes ou co-victimes des violences conjugales.
03:17 - Alors je vais rappeler quand même, parce que je parle du PSIG, je vais quand même
03:20 rappeler pour ceux qui n'ont pas entendu le reportage d'Alexandre Frémont tout à l'heure
03:24 que c'est le peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie.
03:30 La lutte contre les violences faites aux femmes est une des priorités pour la gendarmerie,
03:36 est-ce que vous avez assez de moyens pour cette mission ?
03:40 - Alors c'est un travail au quotidien, il y a la maison de protection des familles en
03:44 effet mais c'est le travail de l'ensemble des gendarmes du département qui ont tous
03:47 été formés justement en violences conjugales et violences intrafamiliales et puis on travaille
03:50 avec deux intervenantes sociales en gendarmerie qui vont amener leur expérience sur la partie
03:55 sociale justement, l'accompagnement de ces victimes.
03:58 Nous on a cette partie judiciaire, l'accompagnement des victimes c'est aussi d'autres problématiques,
04:03 les enfants, les logements, l'argent, comment sortir d'une emprise de violences conjugales,
04:08 comment peut-être aussi en parler avant de passer au dépôt de plainte et donc on a ces
04:12 deux intervenantes qui sont mises à disposition par le conseil départemental auprès des
04:15 forces de l'ordre et qui font ce rôle d'interaction entre les forces de l'ordre, nous la gendarmerie
04:20 ou la police et puis justement les futures victimes ou les victimes.
04:23 - Qu'est-ce que vous pouvez faire passer comme message à toutes les victimes qui nous écouteraient
04:28 ce matin ?
04:29 - Je pense qu'il faut déjà en parler, c'est libérer sa parole.
04:33 - Mais c'est pas facile de faire le pas.
04:34 - Je peux comprendre, oui, c'est pas facile, c'est quelque chose qui se démocratise et
04:38 qui quand même, on a de plus en plus de victimes qui osent en parler, qui osent appeler, qui
04:41 osent se déplacer.
04:42 A titre d'information, demain c'est la journée du 25 novembre, j'en parle un petit peu parce
04:46 qu'on travaille aussi dans un rénaux partenarial assez important.
04:50 - C'est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
04:53 - Tout à fait et on travaille en partenariat avec les associations du département, notamment
04:58 la Citadelle, Femmes Solidaires, Les Possibles et on met en place des organisations, par
05:05 exemple demain on est sur le marché de Mayenne avec ces associations-là, entre autres, pour
05:09 évoquer justement ces violences faites aux femmes et aussi l'impact que ça peut avoir
05:13 sur les enfants.
05:14 - Oui, très important.
05:15 Merci à dudant-chef Sébastien Borel, vous dirigez la maison de protection des familles
05:21 à la Gendarmerie.
05:22 Merci d'avoir été l'invité du 6/9 de France Bleue, Mayenne et France 3, Pays de la Loire.
05:26 et c'est une interview retrouvée comme à chaque fois sur notre site.

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