• il y a 2 ans
La rédactrice en chef de Radio Judaïca, Lise Benkemoun, était l’invité de La Matinale, ce jeudi 23 novembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la libération des otages israéliens qui n’interviendra pas avant ce vendredi : «C’est un peu le jeu de la roulette russe».

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Transcription
00:00 Alors tout le monde retient son souffle en Israël, Romain, c'est très difficile ce report à demain.
00:05 C'est Tzachi Anegbi qui est le conseiller à la Sécurité Nationale qu'il a annoncé hier soir un peu tard.
00:12 En plus on croyait que l'accord était un peu définitif et puis là les Israéliens se rendent compte que
00:18 les officiels disent que les négociations continuent et ne cessent jamais.
00:23 Et puis évidemment la question atroce qui taraude tout le monde c'est qui va être libéré ?
00:28 Puisque jusqu'à maintenant on n'a toujours pas la liste exacte des otages qui vont être libérés.
00:35 Et donc on sait que normalement il y a 30 enfants et 20 femmes.
00:40 Parmi ces 20 femmes il y a donc normalement 12 mamans et 8 autres femmes.
00:44 Mais on a l'impression tout de même Romain en face qu'il y a beaucoup de souks si j'ose dire du côté du Hamas,
00:50 qu'ils ne savent pas eux-mêmes exactement où sont tous les otages.
00:54 Et donc c'est très compliqué et encore plus pour les familles de savoir qui va être ou ne va pas être libéré.
01:01 Et ça pour tous les Israéliens c'est très difficile.
01:04 C'est un peu le jeu de la roulette russe l'impression qu'on a aujourd'hui.
01:07 Et on comprend le gouvernement israélien qui ne veut pas susciter de faux espoirs
01:12 et qui veut être absolument certain que l'otage soit sur le sol israélien avant de donner son nom.
01:18 On comprend le sens de cette décision ?
01:23 Oui tout à fait. D'ailleurs c'est très codé.
01:25 C'est-à-dire que le Qatar va remettre la liste des personnes qui sont libérées chaque jour au chef du Mossad, David Barnea.
01:33 Ensuite il va envoyer des troupes.
01:36 Ils vont être remis d'abord à la Croix-Rouge, ça va être au point de passage de Rafah avec l'Égypte.
01:42 De la Croix-Rouge va remettre ensuite aux soldats israéliens.
01:45 Des soldats israéliens qui ont des consignes très claires.
01:47 Par exemple ceux qui vont s'occuper des enfants n'auront même pas le droit de répondre à leur question tout à fait légitime.
01:54 Où sont mes parents ? Pourquoi mes parents ne sont pas là ?
01:56 Parce que vous vous en doutez Romain, il y a énormément de parents qui ont été tués et les enfants ne le savent pas.
02:04 Donc les soldats vont en plus ne pas devoir répondre à cette question.
02:07 Et ensuite ils vont les amener par hélicoptère dans les hôpitaux israéliens.
02:12 Hôpitaux israéliens qui aujourd'hui se préparent pour mettre les otages dans un côté à part de l'hôpital.
02:20 Pour ne pas qu'ils soient importunés ni par la presse ni par énormément d'autres choses.
02:24 Que les psychologues puissent les voir, que les médecins puissent les voir.
02:27 Qu'on voit exactement dans quel état ils sont avant qu'ils puissent retrouver leur famille
02:32 et que le cours de leur vie puisse reprendre.
02:35 Lise, comment cet accord est-il perçu par l'opinion publique israélienne ?
02:41 Évidemment Romain, il y a une polémique et cette polémique a lieu depuis le début.
02:45 Il y a les familles d'otages et les Israéliens qui pensent qu'il fallait soit un accord pour tous les otages et donc pas celui-là.
02:53 Et les autres qui pensent que de toute façon c'est mieux que rien.
02:56 Sachant que cet accord, on a dit, il est sur au moins 50 personnes.
03:00 30 enfants, ce n'est peut-être pas tous les enfants.
03:03 On pensait que ce serait tous les enfants mais en fait peut-être que le Hamas aurait entre 38 et 40 enfants.
03:08 On voit à l'antenne Sahar et Erez Calderon qui sont franco-israéliens.
03:14 Et c'est très compliqué pour ces familles de déjà de ne pas savoir si tous les enfants vont être libérés.
03:20 Les femmes oui, lesquelles ? Et là encore on pourrait avoir jusqu'à 98 libérations.
03:26 Une trêve qui va donc être difficile parce qu'elle va durer sans doute au moins 4 jours et elle pourrait s'étendre jusqu'à 9 jours.
03:32 C'est beaucoup de risques pour l'armée israélienne.
03:34 Et c'est normal qu'il y ait beaucoup d'Israéliens qui pensent que pour sauver la vie des otages, on va donc risquer la vie des soldats.
03:40 Et comme je vous le répète souvent, les soldats ce n'est pas des soldats des militaires de carrière,
03:45 c'est les enfants, les maris, les frères de tous ces gens qui ont une opinion et qui ont le droit de la voir
03:53 parce qu'ils sont directement impactés en fait par cette décision.
03:58 Le gouvernement israélien qui négocie avec le Hamas, le mouvement terroriste, par l'entremise du Qatar,
04:06 a priori les Américains sont également partie prenante.
04:09 Bon.
04:10 Et l'Égypte.
04:11 Oui pardon, Lise.
04:12 Et l'Égypte.
04:13 Et l'Égypte.
04:13 Le Qatar, l'Égypte et les Américains.
04:15 À quatre.
04:17 Est-ce que la destruction du Hamas reste l'objectif d'Israël ?
04:22 Évidemment.
04:23 Évidemment.
04:25 D'ailleurs, Benyamin Nathaniel l'a encore rappelé hier soir lors de la conférence de presse qu'il a tenue.
04:30 Yoav Galante, le ministère de la Défense l'a rappelé aussi.
04:33 Et on sait tous que la guerre ne va pas s'arrêter parce qu'il y a là une première libération d'otages.
04:38 Les négociations vont continuer, la libération des otages on espère qu'elle va avoir lieu.
04:44 Et après ça, de toute façon, l'objectif est le même.
04:48 Et on sait très bien que cette trêve, elle donne l'occasion au Hamas de se réarmer, de se réorganiser,
04:54 de se remettre dans des tunnels qu'Israël n'a peut-être pas encore découvert,
04:58 n'a sans doute pas découvert d'ailleurs.
05:00 Donc oui, c'est dangereux et l'objectif n'est toujours pas atteint.
05:05 Mais malheureusement, de la même façon que nos ennemis ont le temps,
05:08 on est obligés en Israël de se dire qu'on a le temps.
05:11 [Musique]
05:15 [SILENCE]

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