Israël et le Hamas ont annoncé un accord prévoyant la libération de 50 otages retenus à Gaza contre 150 prisonniers palestiniens et une trêve de quatre jours dans le territoire palestinien.
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00:00 Comment réagissez-vous à l'annonce de cette trêve humanitaire de 4 jours ?
00:03 Je pense que ça va être un moment de respiration pour les populations.
00:09 4 jours sans bombardement, ça va leur permettre de sortir de chez eux
00:13 pour essayer de trouver des vivres pour ce qu'il en reste, sans risquer leur vie.
00:18 Sachant qu'aujourd'hui, la plupart des déplacements des populations se passent à pied ou à dos d'âne.
00:24 D'ailleurs, ce n'est pas seulement les populations, nos équipes aussi fonctionnent à dos d'âne.
00:28 On n'a plus de fuel.
00:30 Cette trêve va nous permettre, quand on parle de la réponse humanitaire,
00:34 de pouvoir sortir un peu plus de nos abris et de pouvoir aller à la rencontre des populations,
00:41 toujours avec les contraintes qui sont celles de ne pas avoir de fuel
00:46 et d'avoir très peu de capacités opérationnelles à disposition.
00:49 Je veux dire par là, par exemple, qu'on va distribuer pendant ces 4 jours
00:53 2 500 colis alimentaires pour les populations, les familles les plus vulnérables.
00:58 On va cibler 2 500 personnes avec des colis alimentaires.
01:01 Aujourd'hui, dans nos colis alimentaires, nous n'avons plus que des légumes,
01:04 puisqu'il n'y a plus rien sur la bande de Gaza.
01:06 Tant que le corridor humanitaire n'est pas ouvert durablement,
01:11 la réponse, malgré la trêve, sera toujours limitée.
01:17 Aujourd'hui, on est à 1 320 camions qui sont rentrés sur la bande de Gaza depuis le 7 octobre.
01:24 En routine, avant la crise, nous avions 500 camions par jour.
01:29 Aujourd'hui, très peu de personnes peuvent rentrer dans la bande de Gaza.
01:34 Envoyer des équipes, qu'elles soient médicales ou simplement des équipes d'intervention,
01:40 pour faciliter les distributions ou coordonner l'aide, c'est impossible.
01:44 Cette trêve est un moment de respiration pour les populations,
01:49 un moment où on va avoir moins la sensation que nos équipes sont en danger,
01:54 mais elle ne résout absolument pas le problème.
01:56 C'est pour ça qu'on appelle un cessez-le-feu immédiat et durable.
01:59 Quelle est la toute première urgence ? L'accès à l'eau, à la nourriture, aux médicaments ?
02:04 Plus ça avance, plus le spectre est grand.
02:07 L'accès aux médicaments, certainement, que ce soit pour les blessés,
02:11 mais aussi pour toutes les populations qui souffrent de maladies chroniques,
02:15 que ce soit le diabète ou des problèmes cardiaques.
02:18 L'eau, c'est certain. L'absence de fioul signifie l'absence de station de traitement.
02:23 Ça signifie que beaucoup de populations, aujourd'hui, n'ont pas accès à l'eau potable.
02:28 Et faire rentrer de l'eau pour 2,3 millions de personnes,
02:33 me semble en tout cas extrêmement compliqué, pour ne pas dire impossible.
02:39 Et ce manque d'eau potable va générer ce qu'on connaît de multiples terrains humanitaires,
02:44 c'est-à-dire le développement d'épidémies qui, en plus, se développeront à la faveur
02:49 d'une crise nutritionnelle qui touchera en priorité les enfants.