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00:00 chemin de la liberté à la Caloterie, c'est le tracteur d'un couple de maraîchers qui
00:06 n'a pas arrêté les allers-retours, qui fait un peu désormais taxi dans le village.
00:10 Et oui, on se débrouille un peu comme on peut ici à la Caloterie, puisque de nombreuses
00:14 rues sont encore inondées, de nombreuses rues sont encore coupées.
00:18 Ici, le chemin de la liberté, c'est simple, il n'y a quasiment plus d'habitants, il reste
00:22 deux, trois couples qui sont encore en train de vivre dans ce chemin de la liberté.
00:30 Pour vous donner un peu une idée, l'eau est montée jusqu'à 1m50.
00:33 Alors l'eau commence un petit peu à reculer, à partir, mais c'est très très long.
00:38 Je suis avec Laurence qui est maraîchère.
00:40 Bonjour Laurence.
00:41 Bonjour.
00:42 Vous m'avez accueillie sur votre tracteur, parce qu'en fait c'est simple, on ne peut
00:44 pas accéder à votre exploitation sans tracteur.
00:47 Non, non, absolument pas.
00:49 On a d'ailleurs un peu les pieds dans l'eau à certains moments, parce que vous vous
00:52 en doutez, l'eau monte vraiment très très haut.
00:54 Ici, on est devant votre exploitation, vous avez clairement tout perdu.
00:59 Tout, tout, tout.
01:00 Les légumes qu'il y avait encore en terre et puis tous les stocks qu'on avait faits
01:07 pour l'hiver, parce que les oignons, les pommes de terre, les carottes, les potirons,
01:12 tout était ramassé.
01:13 Tout est sous l'eau, parce que même nous, on est là, les cerfs qui sont ici, elles
01:19 ont une vingtaine d'années.
01:21 On n'a jamais vu ça.
01:23 On n'a jamais connu ça, autant d'eau.
01:25 Moi, je ne suis pas venue les premiers jours.
01:29 Mon mari, oui, donc les gants et l'eau jusqu'aux nombriles.
01:32 C'est dur psychologiquement, quand ça fait 15 jours qu'on voit, c'est toute une vie
01:37 de travail ici ?
01:38 C'est très, très dur.
01:40 Parce que, comme tous dans la culture, on travaille du lundi au lundi.
01:45 On ne sait pas ce que c'est de s'arrêter.
01:47 On nous dit toujours qu'il faut vivre.
01:49 C'est la ferme qui nous fait vivre, mais non, nous on vit pour la ferme.
01:54 Et c'est vrai que c'est très, très difficile de voir tout ça sous l'eau.
01:58 Comment on tient le coup ? Vous avez beaucoup aidé vos voisins, les habitants de la commune
02:03 ici, c'est aussi comme ça que vous tenez le coup ?
02:04 Oui, oui.
02:05 On s'occupe l'esprit, on s'occupe d'une manière ou d'une autre.
02:09 Il ne faut pas rester inactif.
02:10 Si on reste inactif, non, non, non.
02:12 Il ne faut pas rester inactif.
02:14 Mais je vais vous dire, on n'est pas les seuls.
02:15 Moi, j'ai des voisins aussi.
02:16 La voisine qui est juste là à côté, qu'on connaît bien.
02:19 En fait, vous en faites des cauchemars la nuit.
02:21 Vous en faites des cauchemars la nuit.
02:24 Parce qu'on va où ? Là, on le voit, regardez la fleur d'eau, il y a des algues qui commencent
02:28 à se former.
02:29 Ça fait 15 jours qu'on est, qu'on baigne dans l'eau.