• l’année dernière
Transcription
00:00 Elle travaille beaucoup, c'est pas évident.
00:01 Je veux dire, là, c'est une famille monoparentale,
00:03 une femme avec deux enfants.
00:04 Il n'y a pas beaucoup de thunes, travaille la nuit, tout ça.
00:06 Du coup, elle a besoin de lui aussi.
00:08 Peut-être que forcément, il a un peu moins de temps
00:09 pour faire des choses qu'il aime et tout.
00:11 Et puis, il a une rémunération pour sa mère qui fait des choses.
00:13 Ils tiennent un peu tout ça ensemble, quoi.
00:15 Je ne sais pas vraiment si on peut dire là, comme ça,
00:34 que les services sociaux sont défaillants.
00:35 Moi, je n'ai pas une expérience sociologique.
00:37 On n'a pas fait une étude là-dessus.
00:38 C'est un système assez valeureux quand même aussi.
00:40 Et puis après, il y a des défaillances comme dans tout système.
00:43 Là, on comprend parce qu'elle se retrouve face à quelqu'un
00:45 qui ramène un cas particulier au général.
00:49 Ils ont peur de passer à côté d'un enfant battu ou d'un enfant maltraité.
00:52 C'est comme si on ne voulait pas entendre.
00:53 Ils ne voulaient pas entendre.
00:55 Et on lui dit non, mais il sera très bien dans cette autre maison.
00:57 Il sera formidablement bien sans vous.
00:59 En plus, il aura de la verdure, tout ça.
01:01 Et donc, il y a quelque chose d'un peu plus large que l'histoire
01:03 qui raconte qu'est-ce que c'est qu'être un bon parent ?
01:05 Qu'est-ce que c'est qu'être une bonne famille ?
01:07 La maison, elle n'est pas insalubre dans laquelle ils vivent.
01:09 Est-ce que c'est la propreté la plus parfaite ?
01:12 Est-ce que tout est nickel ?
01:13 Est-ce que les horaires sont respectés ?
01:14 Est-ce que les enfants dorment tout le temps, 8 heures par jour ?
01:16 Non, mais il y a de l'amour qui circule.
01:17 Et eux, ils disent c'est peut-être pas suffisant.
01:20 Est-ce qu'ils sont totalement tords ?
01:21 Non, ça serait la règle de base.
01:23 Une fois qu'il y a de l'amour, bon, il y a d'autres choses possibles.
01:25 S'il n'y a que de l'amour et qu'à côté, bon, les parents,
01:28 on ne sait pas où ils sont, c'est peut-être compliqué.
01:30 C'est difficile d'avoir une idée très juste de ce que doit être un couple,
01:33 ce que doit être une famille, ce que doit être une mère,
01:35 ce que doit être un père.
01:36 Il y a beaucoup d'injonctions et par moments, et surtout dans ces périodes-ci,
01:39 je dirais que dans ces périodes-ci,
01:40 on sait qu'il y a une différence entre les plus riches et les plus pauvres.
01:43 Pour les comprendre, il faut penser le problème à l'envers.
01:45 D'accord, OK.
01:46 Moi, j'essaie déjà juste de mettre mes idées à l'endroit, donc...
01:48 Puis elle nous a jamais frappés.
01:50 C'est Jean-Jacques, du coup, l'aîné, l'aîné de la famille,
02:02 qui est là et qui est toujours dans un besoin d'altruisme
02:06 et dans un besoin d'arranger, dans un besoin d'aider.
02:09 C'est un personnage très complexe et vraiment,
02:11 c'est un rôle vraiment magnifique qu'elle m'a donné, Delphine.
02:14 Les sacrifices qu'il fait, son regard, comment il réagit,
02:18 comment il interagit et vraiment, j'étais bouleversé par ce personnage.
02:22 Et c'est aussi ça qui m'a donné envie de m'investir et de lui rendre hommage,
02:26 en fait, parce que moi, je me regardais et je savais bien
02:29 que j'étais très différent du rôle physiquement et dans ce que je suis.
02:33 C'est une énorme preuve d'amour, en fait.
02:35 La preuve d'amour, elle n'est pas dans mon fils reste avec moi tout le temps.
02:38 Il faudrait que sans moi, tu ailles très mal.
02:40 C'est aussi de laisser un peu l'autre être sans sa mère.
02:45 Je sentais qu'elle n'avait rien de manichéen,
02:57 qu'elle a un sens de l'observation, qu'il vient de sa propre sensibilité,
03:00 de son travail précédent, qu'ils existaient parce qu'ils avaient des contrastes
03:03 et qu'il n'y avait pas un endroit de voilà où elle est bien, voilà où elle est mal.
03:07 Certainement pas toutes ces choses qui étaient des scénarios que j'en recevais
03:11 quand j'ai commencé ou dès que j'étais mère, il y avait la culpabilité.
03:14 Je suis mère et en même temps, j'ai une passion et du coup, j'ai une dualité.
03:18 Non, il n'y a pas. Il n'y a pas cette espèce de chose là.
03:20 Donc, son regard intime et politique me plaisait.
03:23 C'est assez difficile aussi dans les films de regarder un endroit
03:27 où on s'en sort difficilement sans misérabilisme.
03:31 Ça se passe à Brest, il y a un rapport à la culture, au travail, à la solidarité.
03:36 Il y a quelque chose d'un peu communiste dans ce qui se passe entre eux.
03:40 Mais malgré tout, c'est quand même un peu la Dèche.
03:41 Donc, on fait comme on peut tout ça
03:44 et on n'applique pas exactement ce que le système voudrait toujours qu'on fasse.
03:47 On trouve des moyens un peu particuliers d'y arriver.
03:50 C'est ça, c'est la Dèche.
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