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Les deux coureurs cyclistes français Mathilde Gros et Rayan Helal étaient présents hier à la Halle des Sports de Saint-Côme de Salon-de-Provence. En pleine préparation pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, ils sont venus à l'occasion d'un shooting photo organisé par la ville. ...

Vidéo publiée le : 19/11/2023 à 09:49:00

Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/actualites/live/salon-de-provence/15631/mathilde-gros-et-rayan-helal-en-route-pour-les-jeux-olympiques-.html

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Transcription
00:00 Mathilde, tu es considérée comme l'une des sportives les plus prometteuses en France à l'heure actuelle,
00:04 notamment pour les Jeux Olympiques. Ça te fait quoi tout simplement ?
00:07 C'est vrai que je n'y pense pas trop parce que mon but vraiment c'est de performer sur ces Jeux Olympiques.
00:14 Je me focalise vraiment sur mes entraînements, sur moi, sur passer du temps avec ma famille,
00:18 passer du temps à m'entraîner.
00:20 J'évite vraiment de penser à tout ça parce que ça met une pression supplémentaire
00:24 et la pression on en aura le jour J. Donc j'évite vraiment de penser à ça.
00:28 Tu parles de ta préparation. En tant qu'athlète professionnelle, en général on vous envie
00:33 parce qu'on se dit que c'est génial, vous êtes chanceux, mais il n'y a pas vraiment de chance derrière ça,
00:38 il y a beaucoup de travail. Le quotidien d'un sportif c'est souvent beaucoup de sacrifices.
00:41 Comment tu le vis au quotidien ta préparation ?
00:44 Nous malheureusement on n'est pas professionnels donc on n'a pas de salaire qui tombe tous les mois.
00:51 J'ai la chance d'avoir intégré l'armée des champions donc grâce à eux j'ai un salaire
00:55 et je peux vivre grâce à eux.
00:59 Les gens voient comme des sacrifices mais c'est vrai qu'on a tellement envie de perfect,
01:06 de réussir et de gagner des médailles que les sacrifices pour moi ce n'est pas vraiment des sacrifices.
01:10 Je prends plaisir à faire ça, c'est bizarre, mais je prends plaisir à me faire mal à l'entraînement,
01:15 à repousser mes limites parce que quand on arrive à monter sur la plus haute marche du podium,
01:19 c'est juste incroyable la sensation qu'on vit.
01:21 C'est vrai que j'y pense. Pour moi ce n'est même pas des sacrifices, c'est normal de devoir faire ça.
01:28 On est dans un autre monde les sportifs de haut niveau parce qu'à partir du moment où on aime se faire mal,
01:34 ce n'est pas les gens lambda qui vont aussi faire ça.
01:39 Tu es un peu une sportive dans l'âme, tu as commencé par du basket, même à haut niveau,
01:44 et ensuite tu t'es penchée vers le vélo.
01:46 Comment ça s'est passé cette transition ? Parce que ce n'est pas du tout le même domaine.
01:50 Comment tu as vécu ça ?
01:52 J'ai commencé le basket à l'âge de 4 ans, ici même à Saint-Côme.
01:57 Mon père me trouvait très grande pour mon âge et hyper active.
02:01 Il m'a mise au basket et à l'âge de 14 ans, j'ai intégré le Pôle Espoir d'Aix-en-Provence à Aix.
02:08 Lors de ma deuxième année au Pôle Espoir, je suis montée sur un Wattbike.
02:14 C'était mon entraîneur de basket de l'époque.
02:16 Il m'a dit "Mathilde, monte sur un Wattbike, c'est un vélo qui calcule la puissance en watts".
02:21 Je suis montée dessus, mais ce n'était pas du tout derrière pensée de quoi que ce soit.
02:26 C'était juste pour égoler, pour l'entraînement, pour le fun.
02:30 J'ai fait des performances assez incroyables en termes de watts.
02:32 Du fait que je n'étais jamais montée sur un vélo, je sais faire du vélo comme tout le monde fait du vélo,
02:38 lambda, mais ça s'arrêtait là.
02:41 Il en a un peu parlé autour de lui, ça a fait boule de neige.
02:45 Je suis montée à Paris découvrir la discipline quelques mois après,
02:49 parce qu'ils avaient entendu mon histoire.
02:51 J'ai refait des thèses, j'ai confirmé mes compétences.
02:54 Après, ils m'ont proposé d'intégrer l'INSEP direct en septembre 2014 pour commencer le vélo.
03:00 J'ai dit oui.
03:01 Tu as quand même eu un parcours assez atypique et puis finalement ça a bien marché.
03:04 Tu as été championne de France plusieurs fois, tu as eu pas mal de beaux titres, surtout à ton jeune âge.
03:09 Si je me souviens bien, tu as participé aux Jeux Olympiques de Tokyo.
03:12 Comment ça s'est passé et surtout comment ça va t'apprendre pour le futur,
03:17 appréhender tes futures compétitions ?
03:19 Ça a été compliqué parce que dès le début, j'ai perdu un fait très jeune dans les catégories junior.
03:25 Ça m'a projetée un peu devant la scène assez rapidement.
03:30 Il y a eu les Jeux de Tokyo qui sont arrivés, j'ai été double championne d'Europe en titre.
03:34 Les médias, etc. tout ça, moi je me suis mis une pression parce que je me suis dit
03:39 "purée, je dois être médaillable, je dois avoir une médaille aux Jeux".
03:43 Sauf que les Jeux, c'est une compétition qui n'a rien à voir avec un championnat de monde ou un championnat d'Europe.
03:48 J'ai terminé 9ème et 13ème et ça a été la plus grosse désillusion de toute ma vie.
03:53 J'ai fait après des mois de galère pour ma famille aussi.
03:59 Après, je voulais arrêter ça parce que la balance sacrifice-gain avait été trop élevée, trop forte.
04:07 Je me suis dit "c'est pas possible, pendant 5 ans je ne peux pas m'entraîner à fond à 200%".
04:13 Rater en une minute, c'était fini.
04:17 Ça a été très compliqué. J'ai pris une préparatrice mentale, une psychologue.
04:22 On a commencé le travail début janvier 2022.
04:26 A partir de là, j'ai relativisé le fait que ce n'était que du sport et que ma vie n'allait pas s'arrêter
04:31 si jamais je ne remportais pas la médaille d'or.
04:35 Petit à petit, tout de suite, ça m'a énormément appris pour la suite.
04:40 En vue des Jeux de Paris, il va y avoir énormément de pression.
04:43 Je sais que je vais être stressée, que je vais avoir de la pression.
04:46 Mais au moins, je le sais et je suis prête à l'encaisser, à l'endosser.
04:50 Je serai prête à tout donner quoi qu'il arrive.
04:53 Je sais qu'à la fin, je serai toute seule parce que je le fais pour moi, ma famille.
04:58 Ça m'a énormément appris sur le coup. J'étais vraiment dégoûtée.
05:03 Ça m'a énormément appris et ça m'apprendra encore pour la suite de mes compétitions.

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