La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra est auditionnée ce jeudi par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les défaillances dans les fédérations de sport français; La ministre est revenue sur la polémique autour de sa rémunération quand elle était directrice générale de la FFT. Selon ses déclarations à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, elle touchait 500.000
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00:00 Ces 500 000 euros sont à mettre en regard des 100 millions d'euros
00:04 dégagés par cette fédération à raison du business model
00:08 particulièrement performant de la fédération française de tennis
00:11 et du tournoi de Roland-Garros.
00:13 Que dans la période où j'ai été dans cette fédération,
00:18 j'ai parallèlement augmenté la taille des effectifs,
00:22 baissé les coûts, je suis allée chercher de nouveaux partenariats,
00:26 j'ai créé de la valeur, de la valeur économique,
00:29 de la valeur financière.
00:30 Et que c'est une fédération qui ne touche pas un euro de subvention publique.
00:37 Elle est donc en capacité de payer ceux de ses talents à ce niveau
00:44 ou ceux de ses dirigeants à ces niveaux,
00:46 encore une fois, sous réserve qu'il y ait des indicateurs de performance
00:52 précis, étayés, contrôlés,
00:56 dans le cadre d'entretiens d'évaluation de performance
00:58 que je n'ai pas souhaité avoir une fois dans l'année,
01:01 mais à deux reprises avec le président de la fédération par année.
01:04 Une question de monsieur François Piquemal.
01:10 Oui, madame la ministre, il n'est pas question de remettre ici en cause
01:18 le travail que vous aviez effectué quand vous étiez
01:22 une des dirigeantes de la fédération française de tennis,
01:26 mais comprenez qu'on puisse s'interroger,
01:29 notamment au niveau du sport amateur,
01:31 qu'une dirigeante de fédération, je prends votre cas
01:34 puisque c'est celui qui est exposé ici,
01:36 touche 500 000 euros par an,
01:39 alors que moi je vois dans ma ville de Toulouse,
01:42 mais je pense qu'on pourrait le décliner,
01:44 on a plein de clubs qui sont exsangues,
01:46 qui n'ont même pas de quoi payer des équipements les plus élémentaires
01:50 pour pouvoir permettre une pratique correcte.
01:54 Est-ce que vous pensez qu'il n'y a pas là un remédie à ça ?
01:58 Nous on est pour un rapport de 1 à 20 dans l'entreprise,
02:02 mais peut-être de manière générale également dans les fédérations,
02:07 parce que c'est forcément pour des gens, je vais dire,
02:12 qui touchent le SMIC,
02:13 le salaire basique en France, ça peut heurter,
02:20 je pense que vous pouvez le comprendre et l'entendre.
02:24 Je voudrais savoir ce que vous en pensez.
02:26 Monsieur le député, merci de me dire ça,
02:31 parce que c'est exactement la raison
02:33 pour laquelle j'ai fait le dernier développement que j'ai fait.
02:35 Je comprends très bien que 500 000 euros puissent paraître élevés
02:40 au regard des standards de vie des Français,
02:45 et au regard en particulier des standards de rémunération dans le sport.
02:51 Peu de fédérations peuvent se permettre de proposer cela.
02:57 Elles le font, encore une fois,
03:00 parce qu'il y a des business models qui ont leur spécificité, leur force.
03:04 C'est le cas avec cette manne que représente le tournoi de Roland-Garros,
03:08 qui dégage cette marge brute d'autofinancement de 100 millions d'euros que j'ai évoquée.
03:12 C'est l'un des tournois, l'une des compétitions sportives
03:15 les plus rentables au monde.
03:19 C'est vraiment la raison pour laquelle j'ai insisté sur tout ça.
03:22 Il n'y a pas d'argent du contribuable derrière cette rémunération.
03:26 Le niveau global des rémunérations de l'ensemble des cadres et personnels
03:32 à la Fédération de tennis est plus élevé que dans le reste
03:35 de la très grande majorité des acteurs du sport,
03:38 parce qu'il y a cette manne de Roland-Garros.
03:41 Comme c'est le cas en Angleterre avec Wimbledon,
03:43 comme c'est le cas aux États-Unis avec l'US Open,
03:45 comme c'est le cas en Australie avec l'Australian Open,
03:48 et comme c'est le cas pour d'autres très grandes compétitions de sport
03:52 en France ou ailleurs.
03:54 Moi, ce que je veux dire, c'est que l'argent n'a jamais été mon moteur.
04:03 Aujourd'hui, dans les fonctions qui sont les miennes,
04:08 là encore, je divise par X ma rémunération,
04:12 et le sujet, c'est la passion, c'est l'investissement.
04:17 Si je rapporte ma rémunération actuelle au volume d'heures
04:22 que chaque semaine je m'enfourne en bossant jour, nuit, week-end,
04:27 je ne suis pas bien payée.
04:29 Ce n'est pas grave.
04:34 J'ai une mission fondamentale dans un moment important pour le pays,
04:38 et je suis passionnée par ce que je fais tout entière à mes responsabilités.