• l’année dernière
Les résidents du Parc-Fleuri et leurs proches ont été informés officiellement ce mardi de la fermeture prochaine de l’établissement. Les familles dénoncent une décision strictement financière et s’inquiètent des répercussions sur les personnes âgées. Le gestionnaire, lui, assure que les bâtiments sont vétustes.

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Transcription
00:00 Ils ont oublié que ce sont des gens, des pères, des mères.
00:03 On peut pas les laisser, on peut pas faire ça.
00:06 Aujourd'hui, c'est honteux.
00:07 Alors moi, j'habite là, la fenêtre rouge,
00:26 et ma maman, en partant du bout du bâtiment, là,
00:30 donc troisième fenêtre en haut, premier étage,
00:32 je peux voir ma maman qui déambule quand il fait beau.
00:37 Et elle est heureuse de me voir à la fenêtre
00:40 et de me faire un coucou.
00:42 Et ça me rassure de la voir, de savoir qu'elle est toujours là.
00:46 Elle a pas la capacité de pouvoir se réadapter ailleurs.
00:48 Et aujourd'hui, on va la déplacer.
00:49 Elle a mis trois ans pour s'adapter ici, trois ans.
00:53 Tout le monde devra être parti fin février.
00:57 Et je sais pas du tout comment elle va réagir.
00:59 Je ne sais pas.
01:00 Parce que le fait de partir de chez soi, déjà,
01:02 c'est dur de l'accepter.
01:03 Même si on n'a pas toute sa tête, on sait très bien
01:06 qu'on n'est plus chez soi.
01:07 C'est le pot de terre contre le pot de fer,
01:08 et moi, je peux pas.
01:09 Je peux pas me battre contre ça.
01:12 Surtout toute seule, c'est pas possible.
01:14 Non.
01:17 Non, du tout, du tout.
01:18 Non, je peux pas.
01:20 Je peux pas.
01:21 Désolée.
01:23 Ma mère, elle est ici.
01:24 Elle a 101 ans, oui.
01:25 Elle est arrivée chez moi.
01:26 Je l'ai prise parce que moi, j'habite au Gonesse,
01:29 et elle, elle habitait à Paris.
01:30 Donc, je l'ai rapprochée de moi.
01:32 Et maintenant, pour l'éloigner,
01:34 il y aura un psychologue quand même qui va les suivre
01:36 parce que je pense qu'ils vont attraper un petit coup.
01:39 [musique]
01:42 Nous avons compris très clairement
01:55 que la logique d'Arpavit et de ses décédés habités
01:58 est une logique comptable et financière.
02:00 Ce qui doit prévaloir, c'est la dimension humaine
02:03 plutôt que la seule logique comptable.
02:06 Moi, j'ai peur qu'il y ait des personnes
02:08 qui ne supportent pas de changer d'endroit.
02:12 Et parfois, vous savez, il y a des personnes qui se laissent aller
02:15 et qui se laissent aller et qui peuvent peut-être en eux-mêmes
02:18 à mort, parce qu'ils ne supporteraient pas le changement.
02:21 C'est un déchirement.
02:22 Je vous assure que moi, je vais aller voir les familles
02:24 et j'ai peur de réaction.
02:25 J'ai très peur.
02:27 [musique]
02:30 Pour moi, ça va être compliqué
02:35 parce qu'il faut aller à Villiers-le-Bel.
02:36 Je n'ai pas de voiture, donc je prendrai le bus, bien sûr,
02:40 tandis que j'habite là à 10 minutes, à 40 heures, quoi.
02:42 On va nous planifier des visites avec Villiers-le-Bel
02:46 pour le choix des chambres.
02:48 J'ai dit bien des chambres, ce n'est même pas des appartements.
02:51 Parce que là, c'est des pièces de 22 mètres carrés,
02:53 alors qu'ici, ils en ont 31.
02:54 On a eu parfois des infestations de rongeurs dans les sous-sols.
02:59 On a eu des problèmes d'humidité.
03:01 On a des problèmes aussi d'un peu d'insécurité
03:03 parce qu'il y a eu des trafics pas loin
03:06 et même au pied de la résidence.
03:07 Si l'Agence régionale de santé et le Conseil départemental
03:10 disent à Harpaville, "On est d'accord pour que vous proposiez ça",
03:14 c'est que franchement, il y a des raisons.
03:17 Et le résident, il va se retrouver dans quelque chose de plus moderne,
03:20 de plus grand et de mieux équipé.
03:22 Maintenant, ça y est, c'est acté, c'est terminé.
03:24 Je serai là, me verra,
03:25 et puis j'essaierai de la sortir le plus possible
03:28 parce que là, ça va être compliqué.
03:31 [musique]
03:34 Sous-titrage Société Radio-Canada

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