Tout va bien (Disney+), Mehdi Nebbou : "Perdre son enfant, c’est la plus grande peur que l’on peut connaître"

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Ce mercredi 15 novembre, Disney+ dévoile sa série originale « Tout va bien », créée et écrite par Camille de Castelnau, co-scénariste de la série « Le Bureau des Légendes ». Au casting, on retrouve notamment Virginie Efira, Sara Giraudeau, Nicole Garcia, Bernard Le Coq ou encore Mehdi Nebbou. La série suit le quotidien d’une famille qui va se retrouver bouleversée par la grave maladie d’une des enfants du clan. Chacun tente à sa manière d’affronter cette épreuve, tout en gérant ses propres soucis personnels. Interview avec Mehdi Nebbou, au cours de laquelle le comédien évoque son personnage, tout en rendant hommage aux artistes qui travaillent dans les hôpitaux pour égayer le quotidien des malades.

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00:00 [Musique]
00:08 Mon personnage s'appelle Louis.
00:10 Il travaille comme clown dans les hôpitaux pour faire rire les enfants.
00:14 Comme Rire Médecin par exemple, qui est une organisation qui fait ça depuis 1992.
00:19 Alors c'est pas son métier principal, il fait ça deux fois par semaine.
00:22 On sait pas pourquoi il a décidé de faire ça, il y a probablement des raisons.
00:27 On se disait avec Camille, qui sont liés à son enfance,
00:30 peut-être que lui-même à un moment donné a été gravement malade,
00:33 et que les hôpitaux ont fait partie de sa vie,
00:37 et que les clowns, peut-être enfants, l'ont marqué,
00:41 lui ont donné envie de lui aussi de se rendre utile.
00:44 [Musique]
00:48 Grâce à ce projet, j'ai pu rencontrer Caroline Simons,
00:53 qui est la créatrice de Rire Médecin, qui est une organisation maintenant nationale.
00:58 J'ai pu non seulement les rencontrer, ils ont eu la gentillesse de me conseiller.
01:02 Une des clowns, Hélène Gustin, est devenue ma coach,
01:06 et ils m'ont donné l'autorisation de les suivre, de les accompagner dans les hôpitaux.
01:12 [Musique]
01:16 Je me sentais pas du tout légitime, j'avais presque envie de me cacher,
01:20 parce que quand vous rentrez dans les hôpitaux, et que vous rencontrez des familles dont l'enfant a un cancer,
01:27 c'est pas de la fiction quoi.
01:28 Vous rentrez vraiment dans un drame, et peut-être l'une des peurs les plus grandes qu'on puisse connaître,
01:33 qui est de perdre son enfant.
01:35 Et donc c'est assez délicat au début, jusqu'au jour où j'ai vu, c'était je crois le deuxième jour,
01:41 la deuxième fois où j'y suis allé, un enfant avec des branchements à une machine,
01:46 qui avait plus de cheveux, qui a piqué un fourrure, avec des étoiles dans les yeux,
01:51 parce que le couple de clowns l'ont fait rire, et par la même occasion ont fait rire les parents.
01:57 Et quand j'ai vu ça, j'ai compris en fait le sens du pourquoi, pourquoi venir les faire rire,
02:06 le sens de leur métier en fait, et de leur mission,
02:09 et d'un coup j'ai compris et je me suis senti moins voyeur,
02:16 et ça m'a beaucoup aidé pour ce personnage, je me suis dit c'est ça en fait.
02:19 Ils sont là un peu comme la petite fée Clochette dans Peter Pan,
02:22 les clowns ils sont là pour ramener de la poudre,
02:26 qui les font voler, qui les font rêver, qui les font sortir de ce drame,
02:29 qui les emmènent ailleurs, pour un instant, et qui participent à la guérison en fait.
02:36 Tout à fait, tout à fait, alors ça dépend des sujets,
02:39 mais c'est vrai que le métier d'acteur fait voyager, grâce aux histoires d'abord,
02:47 ça a commencé par l'écrit, voire même les récits vocaux,
02:53 j'imagine que les premières histoires dans Les Humains c'était ou par signe, ou par peinture, je sais pas,
03:00 et que oui, il y a évidemment une invitation à aller dans un autre état de conscience,
03:07 dans une autre réalité, il y a un vrai voyage en fait qui se fait,
03:11 donc nous on est un peu des passeurs, des raconteurs d'histoire,
03:15 mais c'est vrai que de voir des clowns faire ça en direct,
03:19 vraiment avec des enfants et des familles qui traversent une tragédie,
03:23 j'ai le sentiment que c'est encore plus conséquent,
03:27 que les conséquences que ça a sur cette famille et sur l'enfant sont d'autant plus fortes et bénéfiques.
03:35 Mais c'est vrai qu'il y a un lien effectivement, notre métier,
03:38 quand on a un peu de chance et qu'on est dans un projet qui, par exemple, qui fait du bien,
03:43 ou qui aide à être plus tolérant, ou à comprendre d'autres classes sociales, ou d'autres cultures,
03:49 là c'est tellement utile en fait, aussi.
03:54 Je pense que quand une série ou un film ou un roman est bien écrit,
03:59 et que la personne qui l'a écrit, en l'occurrence Camille de Castelnau,
04:03 a une vraie connaissance de la complexité humaine, de la psychologie humaine,
04:09 de nos dualités, de nos contradictions,
04:12 même une certaine connaissance de la sociologie, j'ai envie de dire,
04:18 sur comment fonctionnent les humains à plein de niveaux,
04:23 c'est eux qui nous permettent, c'est comme un miroir en fait,
04:26 grâce à eux, on peut mieux se comprendre,
04:29 ou notre époque, ou notre société, ou les rapports humains.
04:32 Et je pense que dans cette série, c'est totalement réussi,
04:35 parce que c'est au final un drame arrive,
04:38 qui va impacter plusieurs membres de la famille,
04:41 les transformer, et pas seulement les transformer,
04:45 les transformer, et pas nécessairement pour le mieux,
04:49 mais qui malgré tout, parce que ça fait aussi partie de nous, les humains,
04:55 nos côtés moins glorieux et sombres, c'est aussi ce qui nous rend humains.
05:00 Avec Sarah, ça s'est merveilleusement bien passé en fait.
05:08 On se connaît depuis longtemps déjà,
05:11 on s'était croisés sur le bureau des légendes, même si on n'avait jamais eu de scène ensemble.
05:15 Il y a des gens comme ça avec qui, il y a tout de suite une intimité,
05:18 tout de suite une affinité, tout de suite une tendresse,
05:21 qu'on ne s'explique pas, toujours.
05:23 Et c'est le cas avec Sarah, j'ai beaucoup de tendresse pour Sarah,
05:29 j'ai beaucoup d'admiration pour l'actrice aussi,
05:32 je trouve qu'elle a quelque chose de très pur,
05:35 qu'elle a des moments d'innocence.
05:37 Il y a même des fois où, quand je n'étais pas dans le champ,
05:39 je la regardais jouer, j'en oubliais que c'était à moi de lancer ma phrase,
05:43 parce que j'étais totalement spectateur.
05:46 Donc quand vous avez une affinité naturelle avec un autre être humain,
05:51 pour qui en plus vous avez de l'admiration,
05:53 et vous devez jouer une histoire d'amour, ça simplifie beaucoup.
05:59 Il y a une vraie complicité qui est en train de devenir une amitié en plus avec Sarah,
06:04 et ça je pense que ça nous a beaucoup portés.
06:06 Est-ce que vous avez des conséquences pour votre père ?
06:10 Je me dis oui, avec plaisir,
06:13 par contre, mais vraiment, je vous fais une confidence,
06:16 ni Audrey ni moi ne savons qui est le père pour l'instant.
06:20 On ne sait toujours pas, vraiment.
06:21 Les scénaristes ne le savent peut-être même pas encore eux-mêmes,
06:24 parce que tout ça est encore en développement,
06:26 ou s'ils le savent, ne nous le disent pas parce que ce n'est pas encore sûr,
06:29 parce que ça aura à chaque fois des conséquences complètement différentes.
06:33 Par contre, tôt ou tard, il va apprendre que potentiellement,
06:39 il pourrait être le père, j'ose imaginer,
06:43 et ça déjà ça va avoir des sacrées conséquences.
06:46 Mais vraiment, je vous promets que la quatrième,
06:48 elle va être très très drôle et avec vraiment des surprises,
06:51 parce que l'idée, on s'est dit, chaque saison, il faut amener des choses nouvelles.
06:56 On ne veut surtout pas s'endormir sur nos lauriers,
06:58 mais vraiment, et donc prendre des risques.
07:01 Voilà, j'ose espérer que la quatre va vous plaire.
07:05 [Musique]

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