• l’année dernière
Rencontre avec Ana Girardot qui a écrit et réalisé la fiction sonore Babyphone, à retrouver sur CANAL+ : 
https://www.canalplus.com/cinema/babyphone/h/20704881_50001?SN=YT




Synopsis :


Agathe et Noah quittent Paris pour s'installer avec Sol, leur nourrisson de 6 mois, dans une maison isolée à la campagne. Mais, pour Agathe qui accuse le coup d'une dépression post-partum, la sérénité promise par cette nouvelle vie vire au cauchemar. Des événements mystérieux sèmeront la confusion dans son esprit : elle devra faire la part des choses entre son nouvel environnement et ses angoisses maternelles...


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Transcription
00:00 On était là avec le making-of en disant "Filme, filme, parce que peut-être qu'on va disparaître
00:03 et ce sera la seule preuve de là où on était."
00:06 "Babyphone", c'est l'histoire d'Agathe et Noah, un jeune couple de citadins
00:12 qui décident de changer de vie et de s'installer à la campagne
00:15 après la naissance de leur fils, Sol.
00:17 En visitant la maison, ils découvrent une pièce qu'ils n'avaient pas vue sur les plans,
00:21 qui est une chambre d'enfants entièrement intacte
00:25 dans laquelle ils décident d'installer leur fils.
00:27 Il s'avère que dans cette chambre se trouve un vieux babyphone qu'ils décident de rebrancher.
00:32 À partir du moment où le babyphone est branché,
00:35 des esprits commencent à se révéler dans la maison.
00:38 Donc on est plus sur un genre d'horreur paranormal.
00:42 Et c'est des codes que je connais depuis que je suis adolescente.
00:46 Moi j'ai grandi avec les films de Nightshallhaman,
00:49 donc Le Sixième Sens, plus récemment The Visit.
00:53 C'est vraiment un style que j'aime beaucoup.
00:56 Je pense aussi à des films comme Paranormal Activity.
01:00 En fait c'est comment ramener le paranormal dans quelque chose d'extrêmement normal.
01:04 J'ai déjà fait une série audio, et l'exercice m'avait beaucoup plu.
01:08 Mais j'avais envie de partir sur une idée originelle,
01:11 sur un huis clos, en fait.
01:14 Pour ne pas me disperser, d'avoir vraiment quelques personnages
01:17 dans un endroit où spatialement l'auditeur pouvait réussir à imager
01:24 au fur et à mesure du film.
01:26 Parce que c'est ça le grand défi de ce projet.
01:29 Et en fait avec ma coproductrice Sarah Kafif,
01:32 on avait très envie de parler d'un sujet féminin qui nous parle beaucoup,
01:37 qui était le postpartum.
01:39 On avait envie de parler de cette sensation d'isolement
01:43 que ressentent les jeunes mères lorsqu'elles ont un enfant.
01:47 Mais de le mettre dans un contexte kiffant,
01:51 qui puisse parler à une majorité de personnes.
01:54 Et de réussir à vraiment se mettre à la place de ce personnage, de Agathe,
02:01 et d'être vraiment dans sa peau, dans cet univers,
02:04 pour vraiment ressentir cette sensation d'isolement qu'elle a.
02:08 Moi j'ai vécu un postpartum comme je crois 90% des jeunes mamans.
02:15 Et puis au-delà d'uniquement la problématique de la mère,
02:20 il y a aussi le chamboulement que crée l'arrivée d'un enfant dans un couple.
02:25 On a écrit ce scénario pendant l'été et on a tourné à la fin de l'été.
02:29 C'est aussi l'avantage des formats audio,
02:32 c'est que quelque part on peut tourner en petite équipe.
02:36 Là en l'occurrence on tournait dans un seul et même lieu,
02:42 à la campagne, dans une vraie maison de campagne,
02:44 avec un vrai parquet qui grince, avec des vraies portes qui grincent,
02:48 avec le vent, la nature.
02:50 Donc ça amenait aussi des contraintes en termes de mise en place.
02:55 Il y avait beaucoup de mise en place d'abord à faire,
02:57 et il fallait aussi imaginer qu'il y en avait les câbles,
03:00 les fils, les micros, qui pouvaient être gênants,
03:05 il ne fallait pas qu'ils fassent de bruit.
03:06 Donc toute l'équipe tenait les câbles pour ne pas qu'ils tombent sur le sol,
03:10 pour ne pas qu'ils fassent de bruit.
03:12 Et en même temps il fallait que les vêtements ne fassent pas de bruit,
03:14 les costumes étaient importants.
03:16 Donc on avait tout sur place, et c'est ça qui était magique,
03:19 c'était qu'on était vraiment immergés dans le décor pendant 5 jours.
03:24 On a tourné ça en 5 jours.
03:26 95% des sons qui sont dans le film sont des sons qu'on a pris autour de nous,
03:32 qui sont des vrais sons qu'on a enregistrés.
03:34 On a écrit le scénario en pensant à cette image du son,
03:40 parce qu'il fallait aussi se mettre à la place de l'auditeur qui n'a pas d'image,
03:43 et que tout soit très clair pour lui qu'il arrive à spatialiser le salon,
03:48 la cuisine, l'escalier, la première chambre, la deuxième chambre.
03:52 Pour les acteurs il y avait une vraie sensation de jeu.
03:55 On oublie les raccords, on oublie la lumière,
03:59 on oublie beaucoup de choses qui peuvent aussi prendre du temps,
04:02 et on ne pense qu'au jeu.
04:04 Et on a utilisé cette tête binaurale,
04:06 qui est vraiment un micro qui permet de prendre le son à 360 degrés.
04:11 Je joue Agathe, et j'avais cette tête binaurale accrochée à ma ceinture,
04:16 alors c'est une tête quand même qui fait 3,5 kg,
04:19 et je la tenais vraiment très proche de mon visage,
04:22 pour que vraiment, en tant qu'auditeur, on soit à sa place,
04:27 et qu'on ressente les sons qui viennent à droite, par derrière, à gauche.
04:32 En fait, le casting pour une fiction sonore,
04:36 c'est le même que pour un film visuel.
04:40 Il faut que la voix corresponde au caractère du personnage.
04:44 Félix Moëtti, c'est un acteur que j'aime énormément,
04:48 c'est non seulement un acteur, mais aussi un réalisateur, un scénariste.
04:51 J'adore sa voix, et surtout, Félix est un jeune papa.
04:57 Et j'avais besoin d'un acteur qui lui-même ait vécu la situation
05:02 dans laquelle le couple est, qui a ressenti cette fatigue,
05:06 qui a ressenti ce que ça pouvait faire d'avoir un jeune bébé à la maison.
05:10 Lina Koudry est aussi une actrice extraordinaire,
05:15 avec qui j'avais très envie de travailler,
05:18 et qui a ce peps dans la voix, qui correspondait très bien au personnage de Charlotte,
05:22 qui a ce côté "elle va à gauche, à droite, elle fait plein de choses".
05:26 Cédric Lapiche, maestro, qui n'est pas acteur, mais qui est réalisateur,
05:31 qui a une manière d'écrire ses personnages avec beaucoup d'humanité,
05:34 et puis qui a été lui-même un ami lorsque je suis devenue jeune maman,
05:40 qui a pu m'apporter réconfort et des paroles réconfortantes.
05:46 Et il a une voix, je trouve, englobante, fabuleuse,
05:50 qui correspondait très bien au personnage du psychologue.
05:52 Hippolyte Gérardot, qui est aussi mon papa,
05:56 je lui ai donné le rôle du maire,
05:59 parce qu'il a apporté justement à ce personnage,
06:03 à qui je voulais donner beaucoup de bonhomie,
06:06 quelque chose en même temps agréable, accueillant,
06:09 mais avec ce petit twist un petit peu inquiétant, étonnant.
06:15 Il a un but, et il a complètement capté le rôle tout de suite,
06:19 et c'était vraiment amusant de travailler avec lui et sur ce personnage.
06:24 Cécile Matteo est extraordinaire.
06:26 Elle a apporté au personnage une dimension que je rêvais,
06:30 que je n'osais même pas espérer.
06:32 Elle a pris ce rôle avec le corps,
06:36 elle était physique, elle se fait jeter par terre,
06:39 elle a tellement donné à ce personnage.
06:42 En termes de mise en scène, ce que je voulais,
06:45 c'était de pouvoir imaginer vraiment la caméra,
06:49 donc la caméra étant la tête binaurale,
06:52 de l'emmener comme une caméra dans les différentes scènes.
06:57 Et quand on était dans l'action, dans le drame,
07:00 il fallait vraiment que le personnage soit face à face,
07:03 et joue avec la tête.
07:05 C'était vraiment la grande problématique pour les autres comédiens,
07:08 c'était de jouer non pas avec moi, mais avec la tête binaurale.
07:12 Donc Félix Moëtis s'est retrouvé dans des situations absurdes,
07:15 où il devait faire des bisous sur la joue de la tête binaurale.
07:18 Heureusement qu'il a joué le jeu et qu'il y allait à fond,
07:21 et le dernier jour, on avait toutes ces scènes de forêt à faire.
07:25 Donc pour le coup, on a quitté notre petit cocon,
07:28 on est parti à la recherche d'une forêt,
07:31 et on a trouvé cette clairière qui était entourée de murs,
07:35 de pierres, qui sont les pierres qu'on utilise pour faire les pierres tombales.
07:39 Et tout d'un coup, l'ambiance est devenue vachement plus effrayante,
07:42 on n'avait pas beaucoup de lumière, on n'avait que des frontales,
07:45 et on a commencé à mettre des sons un peu partout,
07:49 et on s'est fait peur nous-mêmes en fait.
07:51 On était là avec le making-of en disant "Filme, filme,
07:54 parce que peut-être qu'on va disparaître et ce sera la seule preuve
07:57 de là où on était quand on nous a perdus la dernière fois".
08:00 Ce soir-là, on a ri, on a beaucoup ri, on a beaucoup ri sur ce tournage.
08:04 L'écoute optimum pour vraiment tout ressentir de cette fiction,
08:10 c'est de l'écouter au casque, au calme, dans son lit, le soir, dans le noir.
08:16 Alors là, on est au top pour écouter Babyphone.
08:19 Sous-titrage Société Radio-Canada
08:21 [SILENCE]

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