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Transcription
00:00 — Voilà, on va évidemment revenir sur cette rencontre du jour avec notre invité. C'est vous, Jean-Baptiste Monnier. Bonjour.
00:06 Merci d'avoir accepté l'invitation. Vous êtes vice-président de l'Asia Center... Et non, Asia Center, comme je le disais tout à l'heure. Pardonnez-nous.
00:12 Une première question. On vient de l'entendre. Donc première fois qu'ils vont se revoir depuis Bali et 2022.
00:20 Quel est le climat qui règne entre la Chine et les États-Unis ? On en est où, exactement ?
00:27 — Eh bien comme vous l'avez montré, la crise internationale est violente avec Gaza, avec l'Ukraine. Et donc il est indispensable
00:34 que les deux superpuissances du monde se retrouvent et puissent au moins avoir une ligne de communication.
00:39 Mais il y a d'autres agendas, parce que leur rencontre a été retardée pendant très longtemps. Après les années Trump,
00:47 la tension était vive avec les sanctions, etc. Et les tarifs de Trump. On espérait, avec le retour de Biden, que la situation allait s'améliorer.
00:54 La première rencontre à Anchorage entre Blinken et son homologue s'est mal passée. Les Chinois ont attaqué très fort.
01:01 Et ça s'est réchauffé, comme vous le disiez, avec ce qu'on appelle l'esprit de Bali. Les Chinois se sont accrochés à ça.
01:06 Et puis le ballon est arrivé en mettant par terre toute une dynamique. Les présidents devaient se retrouver.
01:12 Mais avant cela, Antony Blinken a décidé d'annuler son voyage en Chine. Et là, il y a eu toute une séquence pendant cette année
01:20 où les Américains ont essayé de reprendre la main, d'envoyer tout un tas d'émissaires.
01:24 — Une série de réunions qui ont été menées en coulisses parfois, d'ailleurs. — Bien sûr.
01:29 — Pour donner quoi, exactement ? — Pour rétablir le dialogue. Et les Chinois se sont fait désirer. Ils ont fait le dos rond.
01:34 Ils ont boudé. Ils ont voulu reprocher aux États-Unis d'avoir exagéré la réaction par rapport au ballon.
01:41 Donc ils ont pris le temps de réexpliquer leur situation au monde entier pour reprendre le terrain qu'ils avaient perdu,
01:48 puisqu'ils avaient effectivement fauté avec ce ballon. Et puis finalement, je crois que cette réunion a pu avoir lieu.
01:56 Mais ça n'est pas vraiment une réunion bilatérale entre Xi Jinping et Biden, puisque c'est dans le contexte de la PEC.
02:03 Et donc il y a d'autres éléments qui rentrent en jeu. Et je ne sais pas si Xi Jinping se serait rendu aux États-Unis
02:07 s'il n'y avait pas eu cette PEC. — Bon. Quoi qu'il se passe, ils vont se voir, ils vont se parler.
02:11 On dit qu'ils se connaissent bien, tous les deux, qu'ils savent être honnêtes, directs et francs.
02:17 On peut imaginer la transparence pendant cette rencontre ? — Alors oui, il y a effectivement une relation personnelle,
02:24 si on peut dire. Ils ont toujours... Biden en parle assez facilement. Xi Jinping, un peu moins.
02:29 Évidemment, il a d'autres amis dans le monde. Et on les connaît. Mais les agendas sont un peu divergents.
02:34 Il y a ce qui est sûr, c'est la sécurité internationale. Donc est-ce qu'ils vont parler des sujets qui fâchent ?
02:39 Probablement. Mais ça ne fera pas partie de la déclaration. J'imagine qu'il n'y aura rien de fondamental.
02:44 — Vous voulez dire que vous n'en êtes pas encore certain, à la moment où on se parle ?
02:47 — Je ne m'attends pas à des nouvelles positions claires et fermes sur l'Ukraine, sur Gaza ou éventuellement sur Taïwan
02:55 et sur les sujets qui fâchent, comme la mer de Chine du Sud et les incidents qui sont en train de se passer dans les Philippines.
03:00 Ça, je pense pas qu'il y aura de changement. Il y aura des petites annonces, il y aura des canaux de communication
03:04 qui sont ouverts, mais certainement pas de grandes nouveautés. Il y a eu une annonce déjà qui était sur le climat
03:13 et qui est sortie ce matin. Ça, c'était imprévu. Mais c'est dans le contexte de la préparation de la COP 28.
03:19 Et bien qu'il n'y ait pas d'annonce fracassante dans ce communiqué, c'est un peu comme à Paris en 2015, avec la COP 21.
03:29 Les États-Unis et la Chine, les États-Unis d'Obama à l'époque, avaient fait une déclaration avant la COP qui a été utile
03:35 pour lancer tout le monde vers une dynamique d'accord. Mais pour le reste, ce sera des petites annonces,
03:41 mais probablement rien d'autre qui transformera le monde.
03:45 Vous faites référence à ce consensus trouvé entre les États-Unis et la Chine sur le climat en vue de cette 28e conférence du climat des Nations unies.
03:54 J'aimerais qu'on revienne peut-être à ce qui nous anime, nous, en ce moment, le conflit au Proche-Orient, la guerre en Ukraine,
04:00 donc la politique internationale. On nous dit qu'ils vont probablement s'en parler tous les deux.
04:06 On sait que les intérêts divergent d'un côté comme de l'autre. Est-ce que la Chine, malgré tout, même si ça reste du hof,
04:14 pourrait être un peu plus bavarde en face de Joe Biden aux questions du Proche-Orient ?
04:20 Non, je ne pense pas qu'ils vont changer leur position. Ils vont parler, j'espère. Mais la Chine, dans ces conflits, préfère être en attente.
04:29 Leur objectif est géopolitique. Ils veulent reconstruire un ordre mondial, faire venir les pays du Sud dans ce qu'ils appellent le Sud global et dans leur sphère.
04:39 Et donc, ils sentent bien que ces disputes, ces guerres, que ce soit à Gaza ou en Ukraine, en fait, ne desservent pas les intérêts occidentaux.
04:47 Mais beaucoup de pays commencent à se plaindre que ces guerres sont mauvaises pour eux.
04:54 Et il y a des... Mais se rallient souvent du côté des émergents que la Chine veut défendre.
05:01 En 2022, à Bali, la stabilité, c'était le maître mot. Ça risque de l'être encore aujourd'hui.
05:08 Alors ça, c'est peut-être le progrès que l'on verra. Si les lignes de communication marchent, il faudrait pas qu'il y ait un nouveau ballon,
05:15 si j'ose dire, entre Taïwan et dans le détroit de Taïwan qui soit descendu par les Chinois ou les Américains, parce que ça, ce serait très grave.
05:22 Donc comment mettre en place les canaux de communication ? Le petit problème, c'est que les Chinois n'ont plus de ministre de la Défense.
05:30 Li Chengfu a été licencié, a été limogé, comme Xi Jinping. Ceux qui avaient été nommés, les deux ministres qui ont été nommés en mars, ont quitté le gouvernement.
05:37 Donc il y a des gros problèmes internes. Ça va pas faciliter les communications. Wang Yi est revenu aux commandes dans les affaires étrangères chinoises.
05:44 Mais Blinken avait essayé déjà d'obtenir ses conversations quand il était à Pékin cette année. Et les Chinois ont dit non.
05:54 À l'époque, il y avait encore Li Chengfu, qui était le ministre de la Défense, qui était sous sanction américaine. Donc c'est un peu compliqué.
06:02 Il n'est plus là. Donc ça ouvre peut-être des voies pour ces communications.
06:06 On verra ce que ça donne. Donc ce sommet de la paix qui va s'ouvrir et qui durera jusqu'au 17 novembre en Californie du Nord.
06:14 Merci beaucoup, Jean-Baptiste Mounier. Merci d'avoir été notre invité du jour.

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