• il y a 2 ans


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00:00 comme un calendrier de l'Avent, le traditionnel supplice chinois que les cheminots parfois de la SNCF
00:04 imaginent chaque fin d'automne pour que nous passions de bonnes fêtes de fin d'année, y aura-t-il des trains à Noël ?
00:09 Bon, évidemment, je peux comprendre vos motivations, elles sont essentiellement financières.
00:16 Est-ce qu'il y aura, comme vous l'imaginez, c'est la phrase que vous avez écrite, ces prochaines semaines,
00:23 nous sommes déterminés à construire une puissante mobilisation exclusivement sur le sujet des salaires,
00:28 a prévenu Suderaï. Bonjour, monsieur Ville-Dieu.
00:31 Bonjour. Oui, peut-être que je vais essayer de retourner à la situation, c'est qu'aujourd'hui, le problème,
00:39 ce n'est pas les grèves à la SNCF, c'est ça le problème de la France aujourd'hui ?
00:43 Non, le problème de la France, c'est le problème des salaires.
00:45 L'INSEE a expliqué que l'année dernière, les Français ont perdu en pouvoir d'achat,
00:51 cette année, on risque de perdre en pouvoir d'achat.
00:53 Enfin, le problème numéro un, ce n'est pas les grèves à la SNCF, il faut arrêter.
00:56 Ça, c'est de la flûte de pan. Le problème numéro un, c'est l'histoire du pouvoir d'achat
01:00 et qu'aujourd'hui, avec le fruit de son travail, même quand vous travaillez en horaire décalé,
01:04 vous avez du mal à faire vos courses. Pendant des années et des années,
01:07 et c'est d'ailleurs ce que fait le ministre de l'Économie,
01:09 il demande gentiment aux branches professionnelles, aux patrons d'augmenter les salaires.
01:14 Cela ne vient pas. Cela ne vient tellement pas qu'une partie de la population bascule de plus en plus dans la pauvreté.
01:20 Il y a deux jours, il y a un rapport du Secours catholique qui est sorti,
01:23 qui explique que 14% de la population a basculé dans la pauvreté.
01:26 Ce qui ne fait plus 9 millions de personnes.
01:29 Donc, soit on attend gentiment que ça vienne, alors qu'il y a quand même de l'argent.
01:33 Je sais que vous n'êtes pas fan à chaque fois que je dis ça, mais il y a de l'argent.
01:35 Il y a de l'argent à la SNCF. La SNCF a fait un pognon de dingue en 2023.
01:40 Elle a fait 2,4 milliards d'euros.
01:44 Il y a plein d'entreprises qui font de l'argent. Il y a des entreprises en difficulté, c'est vrai,
01:47 mais il y a plein d'entreprises qui font de l'argent. Donc, des problèmes d'inflation d'un côté,
01:50 des entreprises qui ont de l'argent, qui ont restauré leurs marges en 2022 et en 2023.
01:55 Et surtout, il ne faudrait pas faire grève.
01:58 - Qu'est-ce que vous demandez ? Vous demandez une augmentation pour tous les salariés de la SNCF,
02:03 une augmentation égale à l'inflation ?
02:08 - Non, je veux une augmentation supérieure à l'inflation.
02:11 - Et de combien ? Pour tous les salaires ?
02:13 - Nous, on demande pour tous les cheminots une augmentation de 400 euros brut par mois.
02:18 C'est d'ailleurs ce qui a été fait.
02:20 - Mais ce n'est pas en pourcentage, c'est 400 euros pour tout le monde.
02:22 - On préfère les augmentations uniformes parce qu'en pourcentage, plus vous avez un gros salaire
02:27 et plus l'augmentation est importante. Et qu'aujourd'hui, on se rend compte à la SNCF,
02:29 mais pas seulement, il y a un problème sur les petits salaires.
02:32 - Donc, les petits salaires à la SNCF, le plus petit salaire, c'est le SMIC ?
02:36 - Oui, vous savez, aujourd'hui, la grille de rémunération des agences statutaires,
02:41 il y a 25% de la grille de rémunération des agences statutaires qui est sous le SMIC.
02:46 Et ce n'est pas parce qu'ils font des horaires décalés qu'ils arrivent à...
02:48 - Oui, ça, je comprends jamais rien à ça.
02:50 A chaque fois que vous me le dites, je ne comprends pas comment il peut exister des salaires,
02:55 en plus dans la fonction publique, qui soient sous le SMIC.
02:58 - Parce qu'il y a les primes que vous rajoutez.
02:59 - Oui, mais... - C'est les primes qui vous permettent d'être au-dessus du SMIC.
03:01 - Oui, mais j'entends bien, mais lorsqu'on signe son contrat, on signe en dessous du SMIC à ce moment-là ?
03:06 Parce qu'il n'y a pas les primes, c'est ça que je ne saisis pas à chaque fois.
03:09 Mais bon, je vous fais confiance. - Non, parce que ça fait des années que les gens,
03:12 ils ont signé leur contrat et il fut un moment, il était au-dessus du SMIC.
03:15 - Bon, peut-être ne sont-ils pas à temps plein dans ces cas-là ?
03:17 - Non, non, ils sont à temps plein.
03:19 - Bon, donc une augmentation pour tout le monde de 400 euros.
03:22 Votre interlocuteur, ce sera la direction ? - Oui.
03:25 - Bon, il y a déjà des réunions qui sont prévues ?
03:28 - Bah, nous, ce qu'on explique, c'est que là, on a un mois, en gros un gros mois,
03:31 pour avoir de véritables négociations et avoir de vraies...
03:34 Je pense que ça peut faire écho, parce que les problèmes de salaire, ça ne concerne pas que la SNCF.
03:37 - Mais j'entends ce que vous dites. - Et je vais quand même insister sur quelque chose.
03:40 C'est que l'actualité a vu que la succession, y compris le ministre de l'Écologie,
03:45 expliquait que les catastrophes naturelles, ce n'est pas derrière nous, c'est devant nous.
03:47 Il va falloir s'habituer aux catastrophes naturelles.
03:50 Il y a 20 ans, on ne savait pas que la pollution engendrait une partie de ces catastrophes naturelles.
03:55 Aujourd'hui, on le sait. On ne le savait pas il y a 20 ans.
03:57 Et on sait aujourd'hui que, justement, pour décarboner les transports,
04:02 on a un levier formidable qui est le chemin de fer.
04:05 Au lieu de mettre le paquet pour justement développer le ferroviaire
04:09 et aider les cheminots, parce que le problème, c'est qu'aujourd'hui,
04:12 les cheminots, le sport national des cheminots, c'est quitter la SNCF.
04:14 Alors il y en a, ils sont contents.
04:17 Ils disent "c'est pas grave, ils s'en vont, on rembauchera, même si le niveau ne sera pas...".
04:21 Moi, je ne m'en contenterais pas.
04:22 À chaque fois que les collègues partent de la SNCF, ce qu'il faut comprendre,
04:25 c'est du matériel qui est mal entretenu.
04:27 Il manque, vous imaginez, 1000 conducteurs aujourd'hui.
04:29 - J'entends bien et vous défendez toujours avec beaucoup d'oeuvre.
04:32 - Donc, à un moment donné, si on veut que les gens viennent, si on veut recréer,
04:35 rappelez-vous, en 2018, on avait discuté ensemble.
04:38 Je vous avais dit quoi en 2018 ?
04:39 Je disais "attention, si vous enlevez le statut, le statut, ça permet d'attirer les gens et ça les fait rester".
04:43 On a enlevé le statut, tout le monde "ah, le statut, privilège, impossible, on va le virer".
04:47 Aujourd'hui, ce que je vous ai expliqué en 2018, c'est arrivé.
04:51 C'est-à-dire que la SNCF, non seulement n'est plus attractive,
04:53 mais elle ne garde plus ses bonhommes et ses bonnes femmes.
04:55 Ce qui fait qu'on a du mal à entretenir le matériel.
04:59 Et régulièrement, on fait du SNCF bashing en permanence en disant
05:02 "tel endroit, il manque tant de trains parce qu'on n'est pas capable d'entretenir le matériel des TER
05:08 en Pays de Loire tel endroit, il y a des trains qui sont supprimés.

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