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Pascal Elbé et Michel Boujenah répondent à nos questions pour la sortie du "Petit Blond de la Casbah" d'Alexandre Arcady, le 15 novembre au cinéma
Transcription
00:00 C'était cette grande sincérité qu'il y avait dans le récit et moi je lui ai dit
00:10 mais si tu veux que je vienne une demi-heure pour tourner une demi-heure je le ferai.
00:15 Donc j'y suis allé un peu plus d'une demi-heure parce que je restais deux jours
00:18 mais c'était un plaisir de participer à cette aventure qui avait vraiment du sens.
00:22 Essayez de dire non à Arcadie et on en reparlera.
00:25 Je trouve que c'est quand même un des derniers conteurs qui raconte cette période,
00:31 qui raconte ces sagas familiales.
00:32 Pour moi c'est toujours un thème et c'est toujours un cinéma que j'aime voir donc
00:37 quand on me demande d'y participer bien sûr avec plaisir.
00:39 C'est un album de famille qui est lourd.
00:45 Quand je parcourais le script ça me rappelait tellement de choses et puis même à l'écran
00:50 parfois c'est même dans les détails qu'un souvenir va s'évader comme ça sur les
00:54 petits bibelots qu'ils ont les uns chez les autres.
00:56 Oui vraiment ça nous ramène à nos origines de cette époque là.
01:03 C'était différent.
01:04 Je trouve qu'il a une façon de savoir le raconter.
01:08 Comme dit Michel c'est à la fois tendre et drôle et tout.
01:12 Oui il y a des choses qui me...
01:14 Même dans le coup de Sirocco.
01:15 Je crois que c'est un des premiers films que j'ai vu dans ma vie au cinéma avec mon
01:18 grand-père qui ressemblait à Roger Hanin.
01:21 Et quand j'ai vu le coup de Sirocco j'étais un petit provincial de Strasbourg et puis
01:26 j'ai découvert lors de ce film qu'il y avait plein de gens qui parlaient aussi comme nous,
01:30 qui venaient aussi d'Algérie et qui mélangeaient parfois l'arabe avec le français et qui
01:34 avaient cette tradition là et pour moi ça a été une révélation.
01:37 Moi je suis né en Tunisie, les départs étaient différents mais le fond est le même.
01:42 J'ai quitté la Tunisie j'avais 11 ans et demi, 10 ans et demi 11 ans à peu près puisque
01:46 je rentrais en 6ème.
01:47 L'enfant, le petit blond qu'on voit dans le film d'Arcadie, il me ressemble.
01:54 Enfin on n'est pas pareil mais j'avais le même âge quoi.
01:58 Donc quand je vois à la fois sa vie quotidienne et en même temps le moment où ça devient
02:02 violent, le moment où...
02:04 Parce qu'il y a deux parties dans le film vraiment.
02:06 Il y a une chronique sur le quotidien et il y a tout d'un coup une fable sur le départ.
02:11 Donc j'étais très ému moi parce que ça m'a renvoyé à mon départ.
02:17 Pascal, il est né en France, moi je suis né vraiment là-bas quoi.
02:20 Moi avec mon lancepierre j'avais cassé toutes les fenêtres de la rue où j'habitais pour
02:24 me venger de mon départ.
02:26 J'étais pas d'accord du tout, c'était une décision des parents, pas des enfants.
02:29 Donc voilà ce film il renvoie à tout ça et c'est bien qu'il existe.
02:33 Moi j'ai très peu parlé dans ma vie, dans mon écriture du passé j'ai toujours parlé
02:37 du présent, de comment on vivait ici et tout ça.
02:40 J'ai fait des références au passé mais très vagues.
02:42 Là c'est très touchant.
02:43 On est dans l'énergie du capitaine d'Arcadi qui bondit, c'est un cabri sur un plateau,
02:54 il va d'un décor à l'autre, d'une idée à l'autre et nous on le suit, on n'a pas
02:57 le temps de penser.
02:58 Évidemment que le soir parfois on se réunit tous mais on est surtout là pour jouer sa
03:04 partition vous savez.
03:05 Il faut que ce soit à l'écran cet esprit que vous trouvez dans le film, plus qu'en
03:12 coulisses.
03:13 Il a su nous fédérer tous, c'est un plaisir.
03:17 Ça me fait toujours plaisir de jouer dans un film avec Pascal Elbé, qui est extrêmement
03:24 brillant, bien que nous n'ayons pas de scène ensemble parce que ça a été interdit par
03:29 la production, on n'a pas le droit d'être en même temps.
03:31 L'Algérie ne peut pas rencontrer la Tunisie frontalement, c'est par des biais diplomatiques,
03:35 on est détourné.
03:36 Quand je tourne il n'est pas là, quand il tourne je ne suis pas là, c'est sur nos
03:39 contrats.
03:40 En fait il faut que ce soit clair, je le déteste.
03:44 J'en ai plus rien, c'est comme ça.
03:47 C'est ma vie, c'est ta vie.
03:48 Il est vilain, regardez bien.
03:51 [Musique]
03:53 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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