• l’année dernière
Jean-Claude Gast, ancien maire de Saint-Julien-en-Beauchêne, dans les Hautes-Alpes, a fait le choix d'avoir recours à l'euthanasie en Belgique, un an après être devenu tétraplégique. Avant de mourir, l'homme de 79 ans a interpellé Emmanuel Macron sur la fin de vie, alors que le texte à ce propos devait être étudié prochainement par le Conseil des ministres.

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Transcription
00:00 Alors évidemment, je me suis renseignée sur vous.
00:04 J'ai lu que vous refugiez beaucoup de patients.
00:07 Pourquoi avoir accepté celui-là ?
00:08 Je reprends justement les mots qu'on a entendus dans ce reportage.
00:12 Il dit qu'en fait, il n'est pas malade.
00:15 Sa tête fonctionne très bien.
00:16 On l'a entendu, il parle très bien, il peut manger.
00:20 Mais il est prisonnier d'un corps mort.
00:22 Ce sont les mots employés.
00:23 Pourquoi ce patient-là, vous vous êtes dit
00:25 « Ok, j'accepte de l'accompagner vers la mort ».
00:28 Donc la loi belge prévoit qu'on peut euthanasier un patient
00:36 qui est atteint d'une maladie grave, incurable ou d'une affection.
00:41 Le mot « affection » veut donc dire, par exemple,
00:44 cas malheureux du papa de Yannick.
00:48 Donc une paralysie, une quadriplégie dont souffrait le papa de Yannick
00:55 entre totalement dans le cadre de la loi belge,
00:59 puisqu'il souffre d'une affection très grave.
01:02 Il était paralysé jusqu'au cou et incurable.
01:07 Dans l'état actuel de la médecine, malgré les traitements que son papa a essayés,
01:15 bon, il n'y a pas de guérison possible.
01:18 Donc j'ai accepté de m'occuper de lui.
01:23 C'est vrai qu'il m'arrive de refuser de prendre certains patients.
01:29 D'abord, la première raison est que de nombreux patients nous appellent
01:36 mais n'entrent pas du tout dans le cadre de la loi belge,
01:41 qui est sévère, qui est stricte.
01:43 – Alors quel genre de cas refusez-vous ?
01:47 – Alors je refuse… c'est tout simple.
01:51 Je refuse les cas qui n'entrent pas dans le cadre de la loi belge.
01:56 Nous avons, je ne moque pas du tout de ces gens qui nous appellent,
02:01 des gens qui souffrent par exemple de dépression, qui sont très tristes,
02:06 mais la loi belge exige dans le cas de certaines maladies psychiatriques
02:12 comme les dépressions et d'autres maladies, la schizophrénie, etc.
02:19 Des longs traitements en Belgique,
02:21 les rapports de plusieurs spécialistes, des psychiatres,
02:25 et qui vont devoir certifier que ce patient souffrant d'une dépression est incurable.
02:33 Et donc ça va nécessiter des longs traitements de la part de ces psychiatres
02:38 qui vont durer des mois et il est très rare que le psychiatre dise
02:44 "oui, ce patient est incurable".
02:46 Dans ce genre-là de maladies, si le patient prend ses médicaments,
02:51 il y aura des jours mieux, des jours moins bien.
02:55 Donc ce genre-là de patients, moi je les refuse.
02:59 La loi belge, il y a cette clause de conscience qui fait que je peux refuser.
03:05 Je refuse aussi des cas de patients, d'abord des gens de ma famille bien entendu.
03:11 – Vous avez beaucoup de Français, pardonnez-moi, qui viennent vous voir ?
03:14 – Mais c'est vrai que pour le moment, depuis quelques années,
03:18 parce que j'ai participé à des réunions en France,
03:21 je m'occupe surtout de patients français qui viennent,
03:27 il n'y a pas que moi heureusement en Belgique,
03:29 parce que je vieillis, je ne pourrais pas continuer.
03:33 Mais bon, j'ai fait beaucoup d'euthanasie de patients français,
03:41 j'en refais encore quelques-unes avant la fin de l'année,
03:45 en respectant bien entendu la loi belge.

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