À Fleury-Mérogis (91), 64 jardins familiaux sont en train d'être détruits juste en face d'une cité populaire pour laisser place à un collège. Une destruction de potagers qui passe mal en pleine période d'inflation
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00:00 Ça nous donne vraiment à manger ce terrain.
00:02 On y travaille et...
00:04 Pas que nous, ça donne à manger.
00:05 Ça donne à manger à d'autres personnes aussi.
00:07 La question sociale, elle est prédominante.
00:09 En fait, là, ils ont privé 64 familles de 1 500 euros par an.
00:15 Donc en fait, on prive les gens d'un 13ème mois
00:17 dans une ville qui est l'une des plus pauvres d'Essone.
00:20 J'ai pris des cousettes.
00:22 J'avais déjà pour 4 et quelques euros.
00:24 Et là, on avait des cousettes gratuitement.
00:25 Hé mon voisin, comment il s'appelle ?
00:27 Je te ramène des légumes.
00:29 [Musique]
00:51 C'était la famille.
00:53 Je n'ai pas d'autres mots.
00:54 C'était la famille pour moi.
00:56 Le jardin, ce n'est pas pour manger seulement.
00:58 C'est pour... Pas de plaisir à vivre sur la terre.
01:00 Ça représentait la joie, surtout l'été.
01:02 C'était les barbecues, c'était toutes les bonnes choses.
01:05 C'était énorme, c'était une petite vie à l'intérieur de la ville.
01:08 Tout ça, ça sort du jardin.
01:10 C'est vraiment la destruction de la nature qui nous fait vraiment très très mal.
01:14 Ils parlent d'écologie, mais ça, ce n'est pas l'écologie.
01:18 Moi, je suis le concepteur de ces jardins il y a 40 ans.
01:21 On a travaillé avec le maire communiste, Roger Clavier,
01:24 pour répondre à des besoins sociaux.
01:26 C'est pour ça qu'on avait fait des jardins à proximité des HLM.
01:31 Ils étaient surtout faits pour les matons qui travaillent à la prison,
01:34 juste à 200 mètres à côté.
01:36 Ah, mais moi, là, c'est un vrai massacre.
01:38 Et tout ça pour construire un collège au mauvais endroit.
01:41 C'est très simple.
01:42 Le seul terrain communal immédiatement disponible,
01:44 de plus d'un hectare cinq, pour faire construire un collège,
01:48 c'est ce terrain-là.
01:49 [Musique]
02:00 Voilà, c'est là le terrain des sept hectares.
02:04 Et en fait, c'était des gravats du Grand Paris qui ont été enfouis ici.
02:08 Ils disent qu'il y a des traces de mercure par-ci, par-là.
02:12 Pour moi, c'est un prétexte fallacieux, l'histoire de la pollution.
02:16 La vraie histoire, c'est qu'à mon avis, ils veulent le garder pour encore bétonner.
02:21 Sauf que ce terrain, les mêmes, en 2017, indiquait qu'il était pollué,
02:24 que c'était un désastre écologique.
02:26 Je m'inscris dans ce que moi, je disais aussi en 2017,
02:29 à savoir que c'est un désastre écologique,
02:31 que la ville est victime et qu'il doit y avoir justice.
02:34 [Musique]
02:43 Là, en fait, c'est vraiment au bout de la ville, le terrain qui propose pour reconstituer les jardins.
02:49 De faire des jardins familiaux loin des habitations, c'est une connerie.
02:53 Les gens qui ne partent jamais en vacances, ils descendaient, ils venaient là.
02:55 Franchement, ça ne va pas vivre comme ici, c'est impossible.
02:58 Est-ce qu'on détruit un jardin ?
02:59 C'est la moitié de la population qu'on détruit.
03:01 Sans jardin, il n'y a pas d'humain.
03:04 [Musique]