Ce matin c'est Patrick Mille et Marie Gillain qui viennent partager un moment sur notre plateau ! Ils seront à l'affiche du film Le Petit Blond de la Casbah à retrouver ce mercredi 15 novembre en salles.
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00:00 Patrick Mille, bonjour.
00:01 Bonjour.
00:02 Merci d'être avec nous pour ce magnifique film.
00:04 Le Petit Blond de la Casbah, il est en salle mercredi prochain, le 15 novembre.
00:08 On en parle dans un instant en longueur, mais d'abord, ce sont des retrouvailles pour vous.
00:12 22 ans que vous ne vous étiez pas croisés.
00:15 C'était sur le tournage de Mon Père, ce héros avec Gérard Depardieu.
00:19 On a des photos à vous montrer, histoire de constater que le temps a un peu passé,
00:23 mais que finalement, vous n'avez pas tant changé que ça.
00:25 D'abord, l'affiche du film et puis des photos du tournage.
00:28 Qu'est-ce que vous voyez quand vous regardez ces photos-là ?
00:32 Beaucoup de joie, en fait, parce que moi, c'était mon premier film
00:38 et ça a été vraiment idyllique comme premier film, en maillot de bain, à l'île Maurice.
00:42 Tourner dans un film où il y a des jeunes…
00:46 Enfin, toi, tu étais un peu plus âgé que moi.
00:48 J'étais un peu plus âgé, oui.
00:49 Non, c'était extra.
00:50 On trichait un peu parce qu'il fallait quelqu'un…
00:52 Comme Marie était très forte et avec beaucoup de puissance déjà,
00:56 à son jeune âge, elle avait 16 ans.
00:58 Au début, ils voulaient un garçon de 16 ans et finalement, ils ont dit
01:02 « non, on va prendre un gars de 20 ans, mais qui fasse jeune,
01:06 comme je fais toujours jeune, voyez-vous. »
01:08 Du coup, il a un peu plus de maturité parce qu'il est très, très fort.
01:11 Non, c'était extraordinaire.
01:13 C'est un souvenir incroyable et c'est un film surtout qui a marqué
01:16 et qui continue à marquer beaucoup de générations.
01:19 Vous vous êtes revu dans cet espace de 22 ans ?
01:22 Jamais retravaillé, ça ne saurait être là, sur ce film,
01:25 mais on se voit dans la vie.
01:27 On s'est revu il n'y a pas si longtemps finalement, quelques années,
01:30 et ça a peut-être aussi amené cette rencontre sur le film d'Arcadi
01:34 et puis après, on refait un autre film ensemble,
01:36 là, vraiment dans le même espace-temps.
01:37 Parce que dans le film d'Arcadi, il est dans le présent,
01:39 moi, je suis dans le passé.
01:40 Absolument, vous n'avez pas de scène ensemble.
01:41 Vous ne vous lâchez plus ensemble.
01:42 Non, parce qu'elle fait ma mère quand je suis petit.
01:44 Alors, on y vient, on y vient à ce film,
01:46 « Le petit blond de la casbah », film d'Alexandre Arcadi,
01:49 adapté du livre d'Alexandre Arcadi,
01:51 qui raconte l'histoire d'Alexandre Arcadi,
01:53 l'histoire d'une famille française haute en couleur dans l'Algérie
01:56 du début des années 60, un voyage très, très touchant.
01:59 Bande d'annonces.
02:00 Alger, c'était une des plus belles villes de France.
02:06 Tu vois, là-bas, c'est la casbah, c'est là où je suis né.
02:09 On était vraiment une drôle de tribu.
02:14 Mon père avec son crâne rasé.
02:16 T'es capot, moi, j'ai un capot.
02:18 Pas de bons enfants.
02:19 Ma mère, c'était la plus belle.
02:21 T'as le plus beau soleil du quartier.
02:23 Arrête.
02:24 Heureusement que mon mari, il n'est pas là.
02:26 Mes frères, toujours habillés pareil.
02:28 Et mes copains.
02:29 Grosoli, c'est le meilleur pour les créponnés.
02:31 On était pauvres, mais on ne s'en rendait pas compte.
02:33 « Le petit blond de la casbah », ça sort mercredi.
02:36 Je l'ai vu hier soir, j'ai adoré.
02:38 On a du mal à s'en défaire, d'ailleurs, de ce film.
02:41 Grosse responsabilité pour vous, parce que vous jouez,
02:43 pour vous, Alexandre Arcadi, et pour vous, sa mère,
02:45 ce qui est peut-être plus dur encore, dans le regard du réalisateur.
02:48 Comment ça s'est passé ?
02:50 Oui, c'est vrai que quand je l'ai entendu me parler de sa maman,
02:53 à me montrer les photos, il y avait directement les larmes
02:57 qui lui montaient aux yeux, parce que c'est une femme,
02:59 évidemment, une femme absolue pour lui,
03:02 qui a quand même dirigé toute cette famille,
03:05 qui l'a portée, qui a fait…
03:07 Alexandre nous disait qu'elle faisait plus de 3 800 repas par an.
03:11 Donc, en fait, elle a dévoué sa vie à sa famille.
03:14 Et elle avait une sacrée personnalité.
03:16 Donc, ça a été un challenge pour moi.
03:19 Et aussi un bonheur immense d'avoir incarné cette femme,
03:22 qui en plus, ce qui me fait le plus plaisir aujourd'hui,
03:25 et je crois que ça nous fait plaisir à tous,
03:27 c'est quand on voit des gens à la sortie de la projection
03:31 qui sont complètement identifiés,
03:33 qui disent « mais c'est incroyable ! »
03:35 Moi aussi, ça me fait penser à ma maman,
03:37 ou à ma tante, ma grand-mère, mon oncle.
03:40 Et ça, c'est des beaux cadeaux, je trouve, de recevoir ça.
03:43 - Patrick, jouer Alexandre Arcadi sous la direction d'Alexandre Arcadi,
03:47 ce n'est pas un rôle comme les autres.
03:48 - Quelle responsabilité !
03:49 - Non mais c'est vrai !
03:50 - Non mais c'est énorme !
03:51 - C'était quoi le plus dur pour vous ?
03:53 - Alors le plus dur, ce n'était pas de l'incarner physiquement,
03:56 puisqu'évidemment, on peut se dire,
03:57 il y a des gens qui disent « mais vous ressemblez tellement ! »
04:01 Parce que bon, finalement, moi je vais prendre des choses…
04:03 C'est un acteur, on est un peu des vampires,
04:05 on va prendre des choses.
04:06 Et puis bon, on a les yeux bleus, voilà.
04:08 Je suis le petit blond de la casse-barres, voyez, qui a grandi.
04:10 Mais non, le plus dur, c'était de faire la voix off.
04:12 Parce que comme il y a toute la voix off du film,
04:14 comme une narration du temps passé qui raconte au présent,
04:18 c'est extrêmement difficile parce que Arcadi,
04:21 il a fait ses voix off sur des films très mythiques,
04:24 comme « Le coup de Sirocco », c'est lui qui fait la voix off.
04:27 Et moi j'adore ce qu'il faisait comme voix off.
04:29 Je dis « mais tu es sûr que tu ne veux pas faire la voix off ? »
04:31 Parce que moi, ça me paralyse que tu me demandes de faire la voix off.
04:34 Pour moi, c'était le plus dur.
04:36 Et en fait, je l'ai écouté beaucoup,
04:37 j'ai écouté beaucoup d'interviews de lui.
04:39 Et finalement, j'ai pu peut-être un peu prendre son rythme, sa musique.
04:44 J'imagine que ça vous a demandé du travail,
04:46 notamment pour vous, Marie, sur l'accent.
04:48 Vous dites que vous avez un accent de Parisienne d'ailleurs,
04:50 alors que vous venez de Belgique, j'ai lu ça dans une interview.
04:53 Là, c'est un accent pied-noir qu'il a fallu travailler.
04:55 Ah oui, pour moi, je n'envisageais pas de faire ce rôle
04:59 sans qu'il y ait une vraie musicalité.
05:03 Parce que justement, je trouve ça magnifique, cet accent pied-noir.
05:08 Je trouve ça très chaleureux.
05:10 Donc, je passais mon temps assise à côté de Jean Benguigui.
05:14 Dès que Michel Bougnat était sur le plateau,
05:16 je disais "Viens, Michel !"
05:18 J'écoutais quand il parlait, parce qu'il a une façon de parler qui est très...
05:21 Pour valider l'accent.
05:22 Voilà, qui est très musicale.
05:23 Et donc, je chopais.
05:25 Et puis, on tournait en Tunisie, nous, la partie du passé,
05:28 qui se passe en Algérie, mais on tournait en Tunisie.
05:29 Et donc, j'écoutais aussi toutes les sonorités arabes.
05:33 Il y a des petites phrases en arabe aussi.
05:36 Et puis, est-ce que vous parlez de Jean Benguigui ?
05:38 Il a un rôle incroyable.
05:39 Vous avez beaucoup de scènes avec lui.
05:40 Il joue la grand-mère d'Alexandre Arcadi.
05:42 On va voir une photo d'ailleurs, qui est bluffante.
05:45 Son rôle, son personnage est bluffant.
05:47 Complètement bluffant.
05:49 C'est vrai que sur le...
05:51 Quand on m'a annoncé cette idée, j'étais un peu...
05:55 Sur le papier, ça fait un peu peur.
05:57 Oui, ça peut faire un peu peur.
05:58 Et en fait, il incarne la grand-mère, mais on ne se pose même pas la question
06:01 de "Est-ce que c'est un acteur, homme, qui a incarné cette femme ?"
06:05 C'est-à-dire que c'est un personnage.
06:07 Et quand on voit les photos de la grand-mère d'Alexandre,
06:10 c'est presque une copie conforme.