Assises de la bioéconomie en BFC - Jour 2 - T3. Les futurs possibles

  • l’année dernière
Vidéos de replay des assises de la bioéconomie en Bourgogne-Franche-Comté :
16 octobre 2023 : 6 tables rondes thématiques
17 octobre 2023 : Scénarios et perspectives régionaux

Category

🗞
News
Transcript
00:00:00 ...
00:00:04 Allez, qui nous introduit l'ensemble des scénarios ?
00:00:07 Ou on lance les vidéos directement ?
00:00:09 Alors, scénario numéro A, la transition choisie, une petite vidéo
00:00:14 et ensuite Frédéric Veil viendra nous en causer.
00:00:18 On regarde.
00:00:20 ...
00:00:30 Nos caméras se sont rendues au sein d'une coopérative de réusage
00:00:34 en présence du délégué à l'énergie
00:00:36 pour faire le point sur son mandat et les actualités de transition du territoire.
00:00:40 ...
00:00:43 - Monsieur Grondin, bonjour. - Bonjour.
00:00:45 On arrive au terme de votre mandat unique
00:00:47 en tant que délégué à l'énergie du département.
00:00:50 Quel est votre sentiment ? Triste ? Soulagé ?
00:00:53 Un peu des deux, à vrai dire,
00:00:55 parce que c'est vrai que c'était un mandat très prenant, très stressant
00:00:59 au vu de tous les enjeux de transition auxquels on fait face depuis 6 ans.
00:01:03 Mais bon, c'est le principe. On donne tout pendant un mandat
00:01:06 et puis après on revient à la vie normale.
00:01:08 Moi, je vais retrouver mes cultures sylvestres, mes cultures d'oléagineux
00:01:11 et ça me rend très heureux aussi.
00:01:13 Vous pouvez nous présenter un peu le lieu dans lequel nous sommes aujourd'hui ?
00:01:16 On voit un lieu très vivant.
00:01:18 Oui, avec plaisir. On est donc ici dans la plus grande coopérative de réusage sur le territoire.
00:01:23 L'idée, c'est de profiter au mieux de tout ce qui a été mis en place depuis 10 ans
00:01:29 sur la récupération des différents bois utilisés à chaque étape de consommation.
00:01:33 Pour résumer, on ne jette quasiment plus de bois
00:01:36 et on a atteint un niveau de valorisation
00:01:39 qui est bien supérieur à ce qu'on pouvait connaître en 2030,
00:01:42 donc avant la grande votation continentale du plan de sauvetage européen.
00:01:46 Ici, on récupère et on flèche les récupérations vers un usage précis,
00:01:51 petites pièces, valorisation dans le bâtiment, chauffage.
00:01:55 Ça accompagne au mieux la coopérative publique territoriale de la construction
00:01:59 dans tous ces projets de réhabilitation ou de construction nouvelle votés sur le territoire.
00:02:05 Durant votre mandat, l'utilisation de la biomasse et l'optimisation des sols
00:02:08 a été le sujet central du travail de la communauté citoyenne
00:02:11 à laquelle vous avez participé.
00:02:13 J'imagine que ça a eu un impact sur l'activité de votre ancien et futur métier.
00:02:17 Oui, complètement. Après, je vous rassure,
00:02:20 autant on a la main sur tout ce qui concerne les choix d'investissement du territoire
00:02:25 en ce qui concerne ses ressources énergétiques,
00:02:27 autant on a quand même pas mal de garde-fous.
00:02:29 Les ressources du territoire, on ne va pas s'inventer des énergies qu'on n'a pas.
00:02:33 Et puis aussi et surtout, le respect constitutionnel des plans énergétiques européens sur 20 ans
00:02:40 et les votations citoyennes.
00:02:41 En gros, on a décidé collectivement de réduire fortement les prélèvements sur la forêt
00:02:46 et de garantir sa durabilité.
00:02:48 Ça s'est passé sereinement, ce mandat ?
00:02:50 Oui, plutôt. Après, il y a eu du débat, bien sûr,
00:02:54 notamment pour tout ce qui concerne les choix de production locaux
00:02:58 par rapport à tous nos voisins dans toute la France.
00:03:01 Mais rien à voir avec 2028, il faut quand même se souvenir de tout le chemin parcouru,
00:03:05 notamment avec les acteurs de la filière agricole.
00:03:08 C'est quand même un sacré virage qu'on leur avait demandé à l'époque,
00:03:11 des contraintes extrêmement fortes qu'on leur avait imposées.
00:03:15 Aujourd'hui, je ne dirais pas que le combat est gagné,
00:03:18 mais il y a un peu plus de consensus.
00:03:21 Le débat public, il a mis du temps à s'installer, mais c'est transparent.
00:03:26 Vous étiez où, vous, en 2028 ?
00:03:28 Moi, en 2028, j'étais jeune, j'avais 21 ans.
00:03:34 Je sortais de ma formation d'éleveur, le BTS ACSE,
00:03:38 et je me dirigeais assez naturellement pour reprendre l'activité de mes parents,
00:03:42 ce que j'ai fait par la suite.
00:03:44 Et je ne vous cache pas, j'étais inquiet entre l'accès à l'eau,
00:03:47 le prix des énergies pour toutes les machines qu'on avait
00:03:51 et les décisions radicales prises sur un rationnement au niveau national.
00:03:57 J'étais remonté. On m'empêchait de faire mon travail, si vous voulez,
00:04:01 ce que j'avais toujours imaginé faire, ce que faisait ma famille depuis des générations.
00:04:05 Donc oui, j'étais en colère.
00:04:07 Et je le suis resté jusqu'au plan européen et français
00:04:11 sur l'accompagnement à la transition stratégique rurale.
00:04:14 En fait, d'avoir de la visibilité, d'être accompagné,
00:04:18 ça m'a permis de me former, ça m'a permis d'évoluer,
00:04:22 et aujourd'hui, je ne le regrette pas du tout.
00:04:25 Et donc, aujourd'hui, producteur de la biomasse,
00:04:28 exploitant des forêts durables, effectivement, ça n'a rien à voir.
00:04:31 Alors, j'ai toujours des bêtes, je vous rassure.
00:04:34 Maintenant, c'est simplement qu'on est dans une gestion plus maîtrisée
00:04:39 et effectivement avec moins de tête de bétail,
00:04:41 mais notre comté, ça reste toujours le meilleur fromage du monde.
00:04:45 Merci beaucoup, monsieur Grondin.
00:04:47 Scénario A, transition choisie, Frédéric Vell, comté et bois.
00:04:56 C'est un scénario idéal.
00:04:58 Là, le monde va dans le bon sens.
00:05:00 Merci. Bonjour à tous.
00:05:03 Effectivement, c'est un scénario qui peut paraître plutôt positif et inspirant.
00:05:08 Peut-être deux mots avant de donner quelques points de repère
00:05:11 sur ce scénario qui a été raconté par des acteurs
00:05:15 qui l'ont vécu dans la région en 2050.
00:05:18 Donc, on va avoir la présentation, effectivement,
00:05:21 des quatre scénarios qui ont été construits dans la démarche.
00:05:24 Quatre scénarios qui s'inspirent un tout petit peu
00:05:28 de l'exercice qui a été construit au niveau national,
00:05:30 mais qui tiennent compte également des spécificités
00:05:34 et des dynamiques régionales.
00:05:35 Donc, ce premier scénario, transition choisie,
00:05:38 donne bien effectivement le ton de l'esprit de ce premier scénario
00:05:43 qui incarne une transition collective
00:05:47 qui a été choisie et portée par un grand nombre de parties
00:05:52 prenantes à l'échelle régionale et qui s'appuie notamment
00:05:56 sur un recul assez fort de l'intensité de l'utilisation
00:06:01 des ressources naturelles et matérielles au sens large,
00:06:04 sur une accélération assez forte de la décarbonation
00:06:08 des process et des organisations, et puis également
00:06:11 sur une réorganisation des flux dans une logique
00:06:14 de plus grande proximité et de plus forte circularité des flux
00:06:18 à l'échelle régionale.
00:06:20 Donc, ce scénario s'appuie sur des chantiers
00:06:23 de transformation très ambitieux qui supposent
00:06:27 que les acteurs s'engagent et puis que les modes de vie
00:06:31 et les modes d'organisation évoluent en profondeur,
00:06:34 ce qui effectivement donne un petit peu la mesure
00:06:39 de cette ambition.
00:06:41 Alors, vaste chantier planifié et porté collectivement
00:06:45 sur plusieurs dizaines d'années, à la fois sur la transformation
00:06:49 écologique de l'appareil productif avec l'accélération
00:06:53 de la décarbonation des process, avec la mise en place
00:06:57 et la généralisation des marches d'économie circulaire,
00:07:01 d'écologie industrielle, et puis une forte expansion
00:07:06 de l'industrie du bois, une planification du développement
00:07:10 de l'agroécologie avec une agriculture davantage
00:07:14 en adéquation avec la capacité biophysique de la région
00:07:17 et des territoires, une transformation des modèles
00:07:20 de gestion forestière, une densification des espaces urbains,
00:07:24 une transformation des systèmes énergétiques.
00:07:26 Donc, on voit que derrière ces différents chantiers,
00:07:28 il y a vraiment une évolution assez forte à la fois
00:07:31 des modes de vie et des modes d'organisation des acteurs
00:07:34 dans un environnement qui est quand même marqué
00:07:37 par une accélération du dérèglement climatique.
00:07:39 On en a parlé assez largement sur les précédentes
00:07:42 interventions, un environnement instable marqué également
00:07:45 par une récurrence de crise. Et dans ce scénario,
00:07:48 ce contexte déstabilisant génère plutôt une forte mobilisation
00:07:52 internationale, une forte mobilisation également
00:07:54 à l'échelle européenne, et une transformation
00:07:57 de la gouvernance à l'échelle nationale et régionale
00:08:00 dans un contexte où les collectivités vont disposer
00:08:04 d'une forte responsabilisation financière et réglementaire
00:08:08 pour accompagner et organiser les stratégies de transition
00:08:13 au niveau régional et au niveau infrarégional,
00:08:16 et avec la mise en place d'instances collectives,
00:08:19 interfilières, pour organiser concrètement ces chantiers
00:08:24 de transformation et également pour résoudre des conflits
00:08:27 parce que ça ne ressort peut-être pas très clairement
00:08:31 dans la vidéo qu'on a pu entendre juste avant.
00:08:34 On sera quand même dans une forte accélération
00:08:38 de ces chantiers de transformation avec des ressources
00:08:41 plus rares qui feront l'objet d'arbitrages
00:08:44 entre usages différents, et donc nécessairement
00:08:47 des conflits qu'il faudra identifier,
00:08:50 mais aussi également dépasser. Et puis on n'est quand même
00:08:53 pas sur un scénario idyllique qui nous donne
00:08:56 une trajectoire linéaire vers la neutralité carbone.
00:09:01 Il y aura également de plus fortes inégalités
00:09:04 entre territoires, entre filières, parce que tout le monde
00:09:07 n'aura pas dans ce scénario les mêmes capacités
00:09:09 de mobilisation et les mêmes capacités d'organisation
00:09:12 et de transformation. Au final, ce scénario,
00:09:15 donc on l'a modélisé, il nous permet de réduire
00:09:18 de 81% les émissions de gaz à effet de serre
00:09:21 par rapport à 2018. Donc il n'atteint pas
00:09:24 la neutralité carbone, notamment parce que,
00:09:27 on l'a vu tout à l'heure, la forêt capte moins
00:09:30 de carbone compte tenu de sa fragilisation,
00:09:33 mais on est parmi les quatre scénarios, celui sur lequel
00:09:36 la baisse des émissions est la plus importante
00:09:39 et avec en parallèle une forte augmentation
00:09:42 de l'autonomie alimentaire et énergétique.
00:09:45 Merci. C'est un scénario, c'est une démocratie
00:09:48 du changement, c'est un scénario idéal
00:09:52 du point de vue des... très peu conflictuel finalement,
00:09:55 je suppose que c'est un scénario qui demandera
00:09:58 à être mis en oeuvre tôt, c'est-à-dire maintenant.
00:10:02 Alors effectivement, c'est un scénario qui suppose
00:10:05 qu'on accélère très sensiblement la capacité
00:10:08 de mobilisation et de transformation, donc qui pose
00:10:11 vraiment une vraie question sur comment on fait,
00:10:14 évidemment à l'échelle européenne, mais aussi à l'échelle
00:10:17 régionale et infrarégionale. Donc c'est un scénario
00:10:20 qui est très ambitieux et qui ne va pas de soi et qui est
00:10:23 un scénario de rupture dans cette capacité à la fois
00:10:26 à modifier les modes de vie, mais aussi à s'organiser
00:10:29 collectivement. Mais une rupture voulue par la société
00:10:32 et par les faits. C'est ça. Et on verra que dans d'autres
00:10:35 scénarios, on peut avoir effectivement des logiques
00:10:38 un petit peu différentes. Quelques points de repères
00:10:41 peut-être sur ce que ça peut signifier sur différents
00:10:44 secteurs. Je dirai assez vite. Ne lisez pas tout.
00:10:47 Comment ? Ne lisez pas tout. Je ne lis pas tout.
00:10:50 Quelques points de repères et puis sur les graphiques
00:10:53 qui viendront après, je ne les lirai pas tous non plus.
00:10:56 Je vous rassure. Agriculture, alimentation, donc une baisse
00:10:59 assez sensible du cheptel à l'étang pour toutes les
00:11:02 raisons qu'on a pu déjà identifier ensemble.
00:11:05 Accélération du dérèglement climatique, déstabilisation
00:11:08 de la filière. En parallèle, le cheptel porc-volaille
00:11:11 qui augmente sensiblement. Et puis dans un scénario
00:11:14 dans lequel, en parallèle de ces évolutions, on a
00:11:17 une forte augmentation de la production de fruits
00:11:20 et légumes pour répondre à une demande régionale
00:11:23 qui est beaucoup plus végétale. On a un recul assez net
00:11:26 de la consommation de viande, près d'un tiers. Donc ça,
00:11:29 c'est un élément qui peut-être différencie ce scénario
00:11:32 par rapport à d'autres scénarios. Et on arrive à une
00:11:35 autosuffisance régionale, en tout cas sur les fruits
00:11:38 et légumes. Une agriculture plus extensive
00:11:41 avec beaucoup moins d'intrants. Et puis une réorganisation
00:11:44 des productions. Là aussi, on est sur quelque chose
00:11:47 d'assez spécifique par rapport à d'autres scénarios
00:11:50 avec un meilleur couplage des flux et des circuits
00:11:53 d'approvisionnement qui permettent la desserte
00:11:56 en débouchés locaux. Et donc, voilà,
00:11:59 une organisation plus régionale
00:12:02 de la production et de la consommation alimentaire.
00:12:06 Sur la forêt, une évolution assez forte
00:12:10 des modes de gestion avec une planification
00:12:13 à long terme de la transformation des massifs forestiers,
00:12:16 diversification des essences et une évolution
00:12:19 des modes de gestion pour augmenter la résilience
00:12:22 de la forêt par rapport à l'accélération du dérèglement climatique.
00:12:25 Une forte maîtrise de la ressource forestière par les acteurs
00:12:28 régionaux. Et puis un recul des prélèvements
00:12:31 pour parvenir à compenser ou en tout cas
00:12:34 peut-être à augmenter aussi la capacité
00:12:37 de stockage de carbone par la forêt.
00:12:40 Dernier élément sur l'énergie. Donc une transformation
00:12:43 profonde de la demande et de la production.
00:12:46 Donc on est dans un scénario dans lequel on incite très fortement
00:12:49 à une évolution des comportements et avoir des comportements
00:12:52 plus sobres dans nos modes de vie,
00:12:55 mais aussi dans les activités productives avec des logiques
00:12:58 d'économie de la fonctionnalité et d'économie circulaire
00:13:01 pour réduire la demande en énergie.
00:13:05 Et puis côté production, une forte accélération
00:13:08 du développement des énergies renouvelables.
00:13:11 Une régionalisation partielle du système énergétique
00:13:14 avec des systèmes de stockage et de pilotage
00:13:17 et de demande pour parvenir à mieux boucler
00:13:20 l'adéquation entre production régionale
00:13:23 et demande régionale.
00:13:26 Et puis une forte augmentation de l'électrification
00:13:29 des motorisations.
00:13:32 Il vous reste deux minutes.
00:13:35 Je termine en 30 secondes. Trois chiffres sur ces graphiques
00:13:38 évidemment que je ne vais pas détailler.
00:13:41 Le premier, c'est le recul de 60%
00:13:44 du cheptel à l'étang à l'horizon 2050
00:13:47 contre -40% dans les évolutions tendancielles.
00:13:50 Donc on est sur un scénario sur lequel
00:13:53 on pousse un petit peu le curseur dans ce domaine.
00:13:56 Une agriculture à bas niveau d'un trans,
00:13:59 donc 65% des exploitations contre seulement 25%
00:14:02 dans les évolutions tendancielles.
00:14:05 Et puis quelques ordres de grandeur sur production
00:14:08 et consommation d'énergie.
00:14:11 Un changement électrique x6 par rapport à 2018,
00:14:14 x2 par rapport aux évolutions tendancielles,
00:14:17 forte augmentation de la production de gaz
00:14:20 et puis des consommations finales d'énergie
00:14:23 qui baissent sensiblement -60% contre seulement -28%
00:14:26 dans les évolutions tendancielles.
00:14:29 Et je m'arrête là.
00:14:32 C'est le scénario du poulet en fait.
00:14:35 Merci beaucoup.
00:14:38 Alors reconquête et planification, on regarde.
00:14:41 Bienvenue Thomas, vous allez bien ?
00:15:02 Très bien, merci.
00:15:05 Les transitions modales se sont bien passées ?
00:15:08 Oui, très bien.
00:15:11 Bon après c'est toujours les derniers kilomètres
00:15:14 qui sont un peu longs.
00:15:17 Oui, et puis de toute façon on se voit ici
00:15:20 mais le poste pour lequel je vous reçois
00:15:23 n'a pas vocation à être en présentiel.
00:15:26 L'idée c'est de venir une fois par mois
00:15:29 sur l'exploitation en gros.
00:15:32 Comment je peux m'intégrer dans ce plan ?
00:15:35 Vous savez Thomas, ici nous sommes le centre
00:15:38 de la politique publique du territoire
00:15:41 en agroécologie et agroforesterie.
00:15:44 Depuis les grandes orientations énergétiques de 2041
00:15:47 et notre nationalisation, notre boulot
00:15:50 c'est d'optimiser la production énergétique du territoire
00:15:53 en lien avec les besoins des autres territoires.
00:15:56 Donc les choix qu'on fait maintenant,
00:15:59 c'est là que j'ai besoin de vous
00:16:02 pour piloter la mise en application de cette stratégie.
00:16:05 C'est pour ça que votre profil d'énergéticien a recu mon attention.
00:16:08 C'est vrai que j'ai développé pas mal de compétences
00:16:11 sur le dispatch énergétique, notamment l'an passé
00:16:14 j'ai mené une étude en interne chez TerraSolmence
00:16:17 sur l'optimisation du rendement hauts calories
00:16:20 de différentes espèces sur un terrain donné.
00:16:23 Et je pense qu'avec les bonnes datas
00:16:26 et les IA qui nous remontent les données des compositions des sols
00:16:29 les performances énergétiques de nos arbres, de nos plantes
00:16:32 bref, toute la biomasse qu'on doit produire
00:16:35 l'enjeu c'est nos choix, là, maintenant.
00:16:38 Vers quoi on doit aller avec notre production
00:16:41 construction, énergie
00:16:44 et surtout, surtout, il faut convaincre.
00:16:47 En réquisitionnant 75% des terres forestières
00:16:50 on nous attend au tournant sur notre efficacité.
00:16:53 Il se trouve que j'ai un peu travaillé la question
00:16:56 aujourd'hui c'est vraiment les biocarburants qui font défaut
00:16:59 la demande est restée hyper haute
00:17:02 elle risque pas de baisser de sitôt. Et vu la richesse des sols
00:17:05 de la région, je pense qu'il y a clairement une carte à jouer.
00:17:08 Après, évidemment, c'est à voir au niveau européen, surtout si je passe pas mal de temps à Bruxelles.
00:17:11 Eh bien, m'en parler pas, ça devient une obsession.
00:17:14 J'ai une vingtaine d'associations sur le dos, des mouvements
00:17:17 libertaires qui me scrutent au jour le jour
00:17:20 et on a pas le droit à l'erreur.
00:17:23 Bon, eh bien, je vous tiens au courant très vite. Je dois valider votre profil
00:17:26 avec le ministère des énergies, mais ça devrait aller vite.
00:17:29 Très bien. Eh bien, merci beaucoup en tout cas. Je serais ravi de vous rejoindre.
00:17:32 Le service public, ça m'a toujours attiré.
00:17:35 Et j'ai appris que vous participez au Journée du patrimoine ?
00:17:38 Oui, exactement. On ouvre une partie de nos bois au public pendant une journée.
00:17:41 Pas de machine autonome qui passe pendant 12 heures
00:17:44 ça permet aux familles de voir des vieilles espèces d'époque
00:17:47 des châtaigniers, des chênes, des hêtres
00:17:50 ils peuvent même ramasser jusqu'à 300 grammes de glands et de marrons chacun.
00:17:53 Vous verriez leur tête, ils ont l'impression de découvrir la Lune.
00:17:56 Je vous raccompagne Thomas ?
00:17:59 Avec plaisir.
00:18:02 Bon, comment dire ?
00:18:05 On réduit tout à des chiffres et on exproprie tout le monde.
00:18:08 Magnifique.
00:18:11 C'est un scénario soviétique.
00:18:14 Marie Rousselot ?
00:18:17 Merci. Dans le scénario B, on est sur un scénario
00:18:20 de reconquête et de planification
00:18:23 par l'Etat très fort. Effectivement, si on veut caricaturer
00:18:26 un peu, on pourrait comparer un système soviétique ou chinois.
00:18:29 Je ne vais pas reprendre les éléments
00:18:32 de géopolitique qui ont été
00:18:35 bien détaillés par Frédéric tout à l'heure, puisque ce scénario
00:18:38 finalement, c'est une déclinaison
00:18:41 de ce même contexte, de la traduction
00:18:44 de ce contexte international sur la région,
00:18:47 mais dans un contexte national différent,
00:18:50 comme je le disais, d'un Etat fort. Donc l'Etat a été très présent.
00:18:53 Tout est planifié par l'Etat central
00:18:56 puissant.
00:18:59 Il décrète une planification énergétique
00:19:02 et de planification agricole de façon
00:19:05 très directive, avec du soutien
00:19:08 à des filières stratégiques agricoles, ou aussi
00:19:11 de soutien à la relocalisation industrielle.
00:19:14 Voilà, si ça fait écho à certaines choses chez vous,
00:19:17 c'est fait exprès.
00:19:20 Du coup, la transition énergétique avance,
00:19:23 mais dans un contexte de faible concertation
00:19:26 avec les territoires, et donc possiblement de tensions
00:19:29 avec les populations, notamment en ce qui concerne le développement
00:19:32 des projets d'énergie renouvelable.
00:19:35 Et ça peut mener à des situations conflictuelles sur les territoires.
00:19:38 C'est moi qui change ça.
00:19:41 Alors, comment ça peut se traduire
00:19:44 sur certains aspects ?
00:19:47 En termes d'agriculture, on a tout de même un maintien
00:19:50 des cheptels laitiers pour compenser des baisses de production
00:19:53 dans d'autres régions. Donc voilà, pour
00:19:56 renforcer cette caractéristique de la bourgogne franche-comtée.
00:19:59 On a une baisse significative des vaches à laitantes.
00:20:02 Le cheptel est réduit de moitié.
00:20:05 Une planification agroécologique renforcée
00:20:08 par l'Etat, avec des cahiers des charges
00:20:11 très contraignants, mais qui sont émis
00:20:14 à échelle nationale. Et une prééminence
00:20:17 des outils de transformation nationaux.
00:20:20 En termes d'implication pour la filière bois,
00:20:23 cette fois, on est vraiment sur une logique
00:20:26 économique, plus que de développement
00:20:29 de la biodiversité. On va chercher à
00:20:32 exploiter de façon très intensive les forêts.
00:20:35 Et pour cela, on va développer une civique culture
00:20:38 sur des cycles courts, ce qui implique la mise en place
00:20:41 de monocultures et finalement l'appauvrissement
00:20:44 des espèces sylvicoles
00:20:47 et de la biodiversité.
00:20:50 L'idée ici, c'est d'avoir des cycles courts et de pouvoir tirer le maximum
00:20:53 profit de la forêt, tant en termes de bois d'oeufs que de bois
00:20:56 énergie, y compris, on l'a un petit peu entendu
00:20:59 tout à l'heure, bois d'oeufs, on va pouvoir aussi exploiter
00:21:02 du bois d'oeufs de moindre qualité.
00:21:05 Scolite, par exemple.
00:21:08 Toutefois, vous l'avez entendu dans le film,
00:21:11 il y a des réquisitions de forêts.
00:21:14 Étant donné que 80% de la forêt française est actuellement
00:21:17 privée, je vous laisse imaginer les conflits que ça peut poser.
00:21:20 Mais l'Etat, dans toute sa grandeur,
00:21:23 laissera quelques îlots
00:21:26 et sanctuarisera quelques bouts de forêt
00:21:29 à des fins de loisirs
00:21:32 ou aussi de développement de puits de carbone.
00:21:35 C'est là que vous pourrez collecter vos 300 grammes de glan
00:21:38 par personne.
00:21:41 Sur les aspects énergie, on a bien évidemment
00:21:44 une gestion centralisée du système énergétique.
00:21:47 Il est très peu question de développer des projets de NR
00:21:50 avec des portages financiers citoyens, par exemple.
00:21:53 On reste encore sur une part du nucléaire très forte.
00:21:56 Certes, il y aura des projets UNR, mais qui seront essentiellement
00:22:02 portés au niveau de l'Etat et donc très souvent
00:22:05 des connexions avec la réalité des territoires
00:22:08 provoquant des tensions, comme je l'ai déjà dit.
00:22:11 Dans ce scénario, comme dans tous les autres,
00:22:16 la demande énergétique est en net recul.
00:22:19 Ça baisse dans tous les secteurs, mais ça baisse
00:22:22 un petit peu moins vite dans l'industrie.
00:22:24 C'est pour ça que ce secteur, en 2050, deviendra
00:22:27 le premier consommateur d'énergie sur le territoire
00:22:30 de la Bourgogne-Franche-Comté.
00:22:33 Là, c'est pareil, je ne vais pas détailler tous les chiffres.
00:22:36 Vous avez le résumé dans le très beau document
00:22:41 qui vous a été distribué.
00:22:43 Peut-être pour fixer les idées, on a une réduction
00:22:47 de moins 10 % du cheptel laitier contre 22 %
00:22:50 dans le tendanciel.
00:22:52 On va avoir dans ce scénario B 40 % de surface
00:22:57 qui va être exploitée en mode conventionnel amélioré
00:23:01 contre 25 % dans le tendanciel et 35 % de surface
00:23:09 exploitée avec des bas niveaux d'intrants
00:23:11 contre 25 % dans le tendanciel.
00:23:14 Concernant l'énergie, maintenant, on voit
00:23:17 que la production d'électricité, finalement,
00:23:20 en termes de volume, en gigawatt-heure,
00:23:24 elle diffère peu du scénario tendanciel.
00:23:26 Elle est légèrement...
00:23:29 Il y a une légère surreprésentation
00:23:32 du photovoltaïque.
00:23:34 Par contre, la progression de la production
00:23:37 de gaz par rapport au tendancial, c'est x2,5,
00:23:40 vous le voyez, avec près de 7 000 gigawatt-heure
00:23:42 produite en 2050 pour le scénario B,
00:23:44 avec des grosses unités de méthanisation
00:23:47 et un peu de méthanation.
00:23:49 En termes de réduction des consommations énergétiques,
00:23:51 et j'aurais peut-être dû commencer par là,
00:23:53 on est à peu près sur le même niveau de réduction
00:23:55 que dans le scénario A,
00:23:57 en réduisant les besoins par 2 par rapport
00:24:02 au tendanciel, ce qu'aurait été la consommation
00:24:04 tendancielle en 2050.
00:24:06 Et enfin, comme je le disais sur la diapo d'avant,
00:24:09 un aspect important de ce scénario,
00:24:12 c'est l'exploitation intensive du bois,
00:24:15 tant à des fins de bois d'oeuvre que de bois énergique,
00:24:18 comme vous pouvez le voir sur le dernier graphique.
00:24:21 Merci.
00:24:22 - Je m'étais trompé, le scénario d'avant,
00:24:24 c'était le scénario de l'œuf,
00:24:26 et là c'est le scénario de la poule ou du poulet.
00:24:28 - C'est ça.
00:24:29 - Voilà, qui de l'œuf ou de la poule,
00:24:30 c'était juste pour placer ça.
00:24:31 C'est ridicule, mais...
00:24:33 Voilà.
00:24:34 Non, je vous laisse, en fait, j'ai pas de questions.
00:24:36 J'en avais une sur le scénario d'avant,
00:24:37 mais qui vient de m'arriver,
00:24:38 j'ai eu l'esprit un peu lent ce matin.
00:24:40 Quelques tweets peut-être ?
00:24:43 - Toi tout de suite, non.
00:24:44 - Comment ça ?
00:24:45 D'accord.
00:24:46 Non, je retiens.
00:24:47 OK, très bien.
00:24:49 Merci Marie-Rousselot.
00:24:50 - Merci.
00:24:51 - Allez, scénario C, donc le troisième,
00:24:54 compétitivité, high-tech et métropolisation.
00:25:01 On regarde.
00:25:04 [Musique]
00:25:23 - Je suis désolé, mais ça va pas suffire.
00:25:25 Le système est en saturation critique.
00:25:27 Il va falloir couper d'autres services.
00:25:28 - Très bien.
00:25:29 Alors on a déjà coupé tous les services non essentiels.
00:25:31 Éclairage public, établissement public de loisirs,
00:25:34 lieu de culture.
00:25:36 Alors c'est sûr que couper tous les transports régionaux en même temps,
00:25:38 c'est du jamais vu.
00:25:39 - Ça va râler.
00:25:40 Ne serait-ce que Dijon et sa métropole,
00:25:41 ça représente 800 000 personnes.
00:25:43 - Non mais attendez, c'est pas possible.
00:25:45 Cette situation est intolérable.
00:25:47 Je vous rappelle que votre société
00:25:48 a la délégation de la gestion de nos ressources énergétiques.
00:25:51 Vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez.
00:25:52 Et ce qui est encore plus insupportable,
00:25:55 c'est d'être mis devant le fait accompli.
00:25:57 Vous auriez dû m'en parler avant.
00:25:58 - Mais c'est exactement ce que nous avons fait, monsieur Giraud.
00:26:00 Et à plusieurs reprises, auprès de votre chef de cabinet,
00:26:03 dans la presse, nous avons alerté.
00:26:05 Et les petites coupures de ces derniers mois en attestent.
00:26:08 - Il n'y a pas de miracle.
00:26:10 Les niveaux d'eau sont au plus bas.
00:26:11 On ne peut pas faire fonctionner les centrales nucléaires
00:26:13 à leur puissance nominale,
00:26:14 ni profiter de l'énergie hydroélectrique.
00:26:17 - Je vous rappelle que les problèmes de sécheresse ne datent pas d'hier.
00:26:19 Alors couper ça à cet anticyclone qui nous colle depuis trois mois.
00:26:22 Pas de vent, des demandes de climatisation au plafond.
00:26:25 Excusez-moi de vous le dire, monsieur.
00:26:26 On est dans la panade.
00:26:27 - Si vous vous comprenez, monsieur Giraud,
00:26:28 c'est qu'à moins qu'on coupe au minimum le réseau routier et le réseau ferré,
00:26:32 le système va s'écrouler totalement.
00:26:34 Y compris les hôpitaux et les industries de première nécessité.
00:26:37 Non, alors à moins qu'on relance les centrales thermiques.
00:26:39 Mais ça ne se fait pas du jour au lendemain.
00:26:41 - Du charbon ?
00:26:42 Ah non, non, non, non.
00:26:43 On risquerait de faire exploser nos quotas carbone.
00:26:45 Et de faire exploser nos coûts.
00:26:47 Et d'ailleurs, les entreprises et les particuliers
00:26:49 le verraient sur leur facture, monsieur Giraud.
00:26:51 - Très bien. Coupez tout.
00:26:54 Mais assurez-vous d'épargner les zones sensibles.
00:26:56 - Le problème, monsieur Giraud, c'est qu'il nous faut plus d'énergie.
00:26:59 Et puis personnellement, en hiver, toute l'année,
00:27:01 il faut trouver de nouveaux moyens de stocker l'énergie renouvelable.
00:27:04 Donc ça veut dire qu'il faut penser à l'infrastructure, vous voyez ?
00:27:07 - En d'autres termes, vous devez investir massivement.
00:27:10 C'est la seule solution pour garantir une stabilité à long terme.
00:27:13 - Mais les caisses sont vides.
00:27:15 Le prix du gaz à l'import a explosé ces dernières années.
00:27:17 - Et les investissements que nous avons réalisés
00:27:19 sur l'éolien et le photovoltaïque ont coûté très, très cher.
00:27:23 Sans compter la rénovation totale du réseau qu'on a effectué il y a 4 ans.
00:27:27 - Vous ne comprenez pas. Ce n'est pas le réseau le problème.
00:27:30 Le réseau structurel, lui, il va très bien.
00:27:32 Le problème, c'est l'énergie.
00:27:34 À 80% de dépendance à l'électrique,
00:27:36 on ne peut pas compter uniquement sur les énergies renouvelables et sur le nucléaire.
00:27:40 En tout cas, pas dans ces conditions.
00:27:42 - Du nouvel éolien flottant arrivera prochainement.
00:27:44 - Non, mais vous ne comprenez pas quoi dans ce qu'on dit, là, exactement ?
00:27:46 Hein, va faire quoi votre éolien ? Il n'y a pas un pet de 2F en ce moment.
00:27:48 Elle va allumer une veilleuse ?
00:27:50 Non, il faut que vous obligez tous les industriels
00:27:52 à baisser leur consommation de -20%
00:27:54 et puis de manière périodique, à certains horaires.
00:27:56 Il n'y a pas que les citoyens qui doivent faire des efforts.
00:27:58 - Monsieur Giraud, ce n'est pas vous et moi qui allons être touchés
00:28:01 si les coûts d'exploitation explosent.
00:28:03 Nous avons des revenus confortables.
00:28:05 Là, je parle de vos concitoyens,
00:28:07 ceux pour qui l'énergie représente 40% de leurs revenus.
00:28:10 La demande est toujours plus importante.
00:28:12 Le solaire n'est pas aussi efficace que les prédictions.
00:28:14 Quant à l'utilisation de l'hydrogène,
00:28:16 vu le taux de conversion, on est très loin du compte.
00:28:18 Et il me semble que notre entreprise n'est pas responsable de tout ça.
00:28:21 Mais c'est vous qui ne comprenez pas.
00:28:23 Nos concitoyens se moquent des coupures d'électricité.
00:28:26 Et eux, ce qu'ils veulent, c'est de continuer de vivre normalement,
00:28:28 en consommant les nouvelles technologies
00:28:30 et en vivant avec leurs IA.
00:28:32 Quitte à en subir parfois certains désagréments.
00:28:34 Je vous rappelle aussi que 60% des voyageurs français
00:28:37 possèdent une batterie de secours.
00:28:39 On ne subit plus les coupures comme en 2040.
00:28:41 - Et les 40% restants ?
00:28:43 - On trouvera des solutions.
00:28:45 On est au mois de mai, l'électricité n'est pas vitale.
00:28:47 - À 43° de moyenne, si. Je suis désolé.
00:28:49 Et puis d'ailleurs, les 40% dont on parle,
00:28:51 c'est sans doute ceux qui sont dans des logements
00:28:53 qui ne sont pas aux normes de 2037.
00:28:55 - Les industriels ouvriront leurs chambres fraîches.
00:28:57 Arrêtez, ne soyez pas maniqués.
00:28:59 - On parle quand même d'une coupure de l'ensemble
00:29:01 des systèmes de refroidissement de tous les bâtiments de deux semaines.
00:29:04 Alors je ne sais pas où vous serez, mais moi je serai dans mon chalet dans les Alpes.
00:29:07 Mais au global, ça va râler.
00:29:09 - Vous voulez prendre les paris ? Dans deux semaines.
00:29:11 Les gens seront tellement contents de retrouver l'électricité
00:29:13 qu'ils auront autre chose à faire que de venir demander des comptes.
00:29:15 Mais vous, vous êtes nés dans les années 2000.
00:29:17 Mais la plupart des gens sont nés et ont grandi
00:29:19 avec les coupures d'électricité.
00:29:21 Allez, coupez-moi ça, et vous me tenez au courant dans deux semaines.
00:29:26 Et la prochaine fois, laissez-moi la politique.
00:29:31 - Merci. Alors moi sur mon conducteur, j'avais Alice de Basseler.
00:29:39 Ce n'est pas Alice de Basseler.
00:29:41 - Antoine Leveix. - Ou alors elle a beaucoup changé.
00:29:43 Bonjour. Pardon, votre nom ?
00:29:46 - Donc Antoine Leveix, Futurimble. Bonjour à tous.
00:29:49 - Pardon. Alors tout à l'heure, on était sur le scénario "démocratie, tout va bien".
00:29:53 On est passé au scénario "autoritarisme".
00:29:55 Là, on est sur le scénario, c'est quoi ?
00:29:58 C'est la panique, c'est "on n'a rien fait", c'est "on ne contrôle plus rien".
00:30:02 - Alors vous avez pu voir à travers ce clip quelques références à des éléments technologiques.
00:30:08 Une forte électrification du système énergétique,
00:30:11 des enjeux d'équilibre du réseau, des moyens de stockage également.
00:30:14 Et puis aussi des préoccupations de marché. On a beaucoup entendu ces références.
00:30:18 Donc c'est tout à fait l'esprit de ce scénario "compétitivité et high-tech".
00:30:22 C'est donc une transition qui est menée grâce à de l'innovation,
00:30:27 à des investissements dans les technologies
00:30:29 et avec un marché qui régule la transition et qui guide les comportements des acteurs.
00:30:35 - Mais qui a l'air dépassé le marché.
00:30:38 Dans cet exemple qui était plutôt porté sur l'enjeu d'électrification forte
00:30:44 et de la réduction de la consommation qui n'est parfois pas assez importante
00:30:51 dans un contexte où la technologie est vue comme un moyen de poursuivre
00:30:54 ces modes de production et de consommation.
00:30:57 Pour vous rappeler, enfin pour vous expliquer plutôt la genèse de ce scénario,
00:31:03 en fait on a considéré qu'il apparaissait après une période initiale
00:31:07 où les Etats, dans un contexte de forte tension géopolitique et de crise internationale,
00:31:12 tentaient de relocaliser leur chaîne de production à la manière finalement du contexte d'aujourd'hui
00:31:18 et que ces politiques constituaient un échec en raison d'une inflation du prix des produits
00:31:26 et aussi des interdépendances qui se maintenaient malgré les ambitions des Etats.
00:31:31 Et donc il y a une phase de réaction menée notamment par des firmes transnationales
00:31:36 et également par des métropoles internationales qui visent à renouer avec les échanges internationaux
00:31:45 et des logiques de marché plus fortes.
00:31:48 Donc à l'échelle de la... il y a notamment un instrument qui est favorisé,
00:31:54 c'est celui d'une bourse carbone qui est vue comme un moyen donc de réduire
00:31:58 les émissions de gaz à effet de serre de par une logique de marché
00:32:02 avec des quotas, des systèmes de droit d'émission.
00:32:06 Et donc à l'échelle des territoires et de la région Bourgogne-Franche-Comté,
00:32:11 ce scénario a des effets pervers, notamment finalement une région à deux vitesses
00:32:17 entre des territoires urbains dynamiques qui parviennent à tirer des flux de la mondialisation,
00:32:24 des compétences humaines qualifiées dans des domaines à forte valeur ajoutée
00:32:29 et puis au contraire des territoires périurbains plus ruraux qui sont en retraite,
00:32:34 ces flux connectés à la mondialisation et donc qui profitent moins de cette dynamique de développement.
00:32:41 En termes de financement, c'est aussi un scénario où on a un rôle important des fondations privées.
00:32:46 On peut penser à ce qu'on voit aujourd'hui avec la fondation Bill Gates
00:32:49 qui investit dans des technologies de rupture, notamment par exemple la capture du carbone.
00:32:55 Et donc cette logique marché innovation se décline dans les différents secteurs,
00:33:02 notamment tout d'abord dans l'agriculture avec un rôle important qui est accordé à la mécanisation,
00:33:09 aussi à la robotisation avec une spécialisation des cultures fortes, une logique de culture intensive,
00:33:18 mais qui cherche du coup à optimiser au mieux les surfaces utilisées
00:33:23 et l'apport de calories finalement à la population en tentant de limiter les impacts environnementaux de cette production.
00:33:30 Il y a un recours à des techniques d'édition du génome, les NBT notamment,
00:33:35 mais on garde quand même un système avec une part importante du cheptel,
00:33:40 bien qu'elle diminue en phase avec les évolutions tendancielles qui ont été décrites tout à l'heure pour le cheptel bovin,
00:33:48 mais par exemple le régime alimentaire reste avec une part de protéines animales similaire à 2018.
00:33:56 En termes d'emplois agricoles, on a une quasi disparition de l'agriculture familiale,
00:34:03 puisqu'en fait on a une dynamique de concentration des exploitations,
00:34:07 avec notamment des grands groupes internationaux qui développent une politique d'acquisition très agressive de terrains fonciers.
00:34:16 Concernant la forêt, même logique, s'il vit culture intensive,
00:34:21 une gestion standardisée avec une forte mécanisation,
00:34:25 où on cherche finalement à exploiter toutes les essences, et notamment celles à forte valeur ajoutée,
00:34:30 ce qui entraîne une fin de la forêt récréative et une dégradation du pi de carbone naturel,
00:34:37 qui est tenté d'être compensé par un recours aux techniques de capture artificielle du carbone.
00:34:43 Concernant le secteur énergétique, enfin, il est évoqué un maintien du nucléaire de par les importations d'électricité,
00:34:52 il n'y a pas de centrale nucléaire en Bourgogne-Franche-Comté, même dans ce scénario.
00:34:58 Par contre, il y a un développement des EONR, qui est moins fort que dans le premier scénario,
00:35:03 concernant les EONR électriques, PV et éolien,
00:35:06 mais il y a une forte progression de la méthanisation,
00:35:10 et donc la production de biogaz à partir du secteur agricole.
00:35:13 On atteint la neutralité avec ça ?
00:35:16 Alors c'est comme dans les autres scénarios, on n'atteint pas la neutralité,
00:35:19 on a une baisse de 80% des émissions de gaz à effet de serre,
00:35:23 et on a cet effet du pic carbone forestier dégradé qui empêche d'atteindre la neutralité.
00:35:30 Concernant la consommation d'énergie, elle baisse de 57%,
00:35:35 ce qui est similaire au premier scénario, légèrement inférieur,
00:35:39 mais c'est le levier activé qui change, puisqu'on ne va pas être dans une grande sobriété,
00:35:46 on va tenter de conserver les modes de consommation actuels et de production,
00:35:50 et en revanche on a des forts progrès en matière d'efficacité énergétique,
00:35:55 donc on arrive pour un même besoin à utiliser beaucoup moins d'énergie.
00:36:00 Et le transport notamment reste un secteur important de la demande,
00:36:05 avec l'électrification du parc de véhicules et même le développement de véhicules autonomes,
00:36:10 et on a une part également des stockages d'hydrogène, batterie, qui se développent,
00:36:14 comme le montrait le clip de tout à l'heure, ce qui n'est pas sans poser quelques soucis parfois.
00:36:20 Quelques chiffres pour finir, mais qui rejoignent ce que je viens de vous dire,
00:36:24 vous voyez la croissance de la part de production de NR électrique,
00:36:29 la baisse importante de la consommation finale d'énergie,
00:36:32 on est dans un scénario qui recourt à l'innovation au marché,
00:36:36 mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de baisse de consommation d'énergie,
00:36:39 autrement on n'arriverait pas à tenir des baisses de 80% d'émissions.
00:36:44 Et puis voilà, une dernière chose sur l'agriculture,
00:36:49 on n'a pas tellement une progression, que ce soit des protéines végétales,
00:36:55 des légumineuses et des cultures à très bas niveau d'intrants, donc finalement bio,
00:36:59 mais on a ce qu'on appelle la troisième voie, qui est la production intégrée,
00:37:03 qui sans satisfaire les cahiers des charges exigeants du bio,
00:37:08 va constituer un niveau intermédiaire par rapport au modèle conventionnel agricole.
00:37:13 Et enfin sur le bois, on peut voir que c'est un scénario où il y a un moindre usage des bois,
00:37:18 et notamment moins d'usage de bois énergie,
00:37:21 puisqu'on a d'autres vecteurs technologiques qui sont utilisés pour la production d'énergie.
00:37:27 Merci beaucoup. Scénario D maintenant, alors vous pouvez poser des questions, je les attends,
00:37:34 sur ma tablette. Scénario D le dernier, le quatrième, crise et renaissance.
00:37:41 Ça démarre mal, ça finit mal, ça finit bien.
00:37:45 Tiens regarde, c'est les poules qui m'ont arraché ça, les sauvages.
00:37:55 Je t'ai goûté.
00:37:57 Hé, je profite que ta mère n'est pas dans le coin, t'as décidé pour ton école ?
00:38:02 Oui, la décision elle est vite prise, je vais rester là je pense.
00:38:06 Enfin je veux dire, ils recrutent à la coopérative, je pourrais rester dans le coin, vous aider comme ça.
00:38:12 Et ton école de charpente navale en bois à Lorient ?
00:38:16 Ben c'est loin, et puis c'est un caprice, je veux dire, qui a besoin d'un charpentier bateau ?
00:38:22 Moi, moi j'ai besoin.
00:38:25 Tu sais pas naviguer ?
00:38:26 Oui mais j'ai besoin de savoir que c'est possible.
00:38:28 Ecoute, c'est pas parce que tout s'est cassé la gueule, qu'on est obligé de s'empêcher de reconstruire.
00:38:34 On va avoir besoin de ça, j'ai appelé ton école, c'est bien foutu leur truc.
00:38:37 Parce que déjà c'est sécurisé, moi ça me rassure, le site il a l'air d'être nickel.
00:38:42 La formation c'est sur une demi-journée, et l'autre demi-journée vous travaillez dans le potager collectif.
00:38:46 Donc en plus de ton pension complète, ton alimentation elle est garantie, t'es en sécurité là-bas, moi je trouve que c'est pas mal.
00:38:52 Et dans quelques années, la société aura besoin de repenser des choses possibles, et naviguer la mer.
00:38:57 Pour ça c'est super, et on aura besoin de gens comme toi.
00:38:59 Fais cette école.
00:39:00 Mais t'es sûr que là je peux rester et vous aider ?
00:39:03 Mais on va se débrouiller, regarde, regarde !
00:39:06 Regarde les tomates, elle est pas belle la vie ?
00:39:08 On va pas bouffer là-dessus, mais déjà y'en a, l'an dernier y'en avait pas, rappelle-toi.
00:39:13 Là elles sont petites, mais...
00:39:15 Tu devrais peut-être arrêter les tomates.
00:39:19 Toi regarde, Tom il a fait que des patates, il se fait pas chier avec les tomates, il fait que des patates mais au moins ça donne.
00:39:23 Comment il fait ça lui ?
00:39:26 Toi il fait que des patates, c'est toujours la même chose mais au moins ça pousse quoi.
00:39:32 C'est malin hein ?
00:39:33 Non ça lui ressemble pas.
00:39:35 Bah t'es méchant.
00:39:36 Bah si moi il est sympa mais il est un peu con quand même.
00:39:39 Bah t'es dur.
00:39:41 Bah attends, non pas tant que ça.
00:39:43 Regarde je suis sûr qu'en 30 secondes, toi et moi, des filles, on peut trouver 5 preuves qu'il est vraiment con.
00:39:47 Bah si il s'est fait choper 3 fois pour braconnage de bois de chauffage.
00:39:51 Bah oui, vous avez...
00:39:53 Je veux dire, au bout d'un moment tu fais attention, le mec il est fou.
00:39:56 Clairement.
00:39:57 Il a arrêté de rouler avec son SUV uniquement en 2034.
00:40:02 Il avait 5 ans après 2029, il était encore en train de rouler avec son grand-père.
00:40:05 Le mec écoute encore du PNL 50 ans après.
00:40:09 Oh non là ça c'est les gous, on peut pas juger là-dessus.
00:40:12 Bah déjà c'est pas 50 ans PNL et en plus ils ont écrit des trucs pas mal.
00:40:16 On peut pas juger là-dessus.
00:40:18 Si, je te l'avais raconté ça.
00:40:20 C'était quand ? Bah c'était en basse il y a 2032, c'était l'hiver, il faisait -12.
00:40:24 Comité de quartier pour savoir comment on arrive à chauffer les pads, il fallait sauver les vieux qui grelottaient et tout.
00:40:28 Le mec il dit "bah vous êtes cons aussi, trouver de l'essence c'est pas compliqué, moi je sais, j'en ai 3-6 ternes dans mon garage".
00:40:33 J'ai cru que les gens allaient me bouffer.
00:40:35 Tu te dis pas ça à ce moment-là quoi ?
00:40:37 Le mec il est fou.
00:40:38 Mais oui, le mec il est fou, il est con.
00:40:40 Allez, dernière chance.
00:40:42 Ah si, le John va aller venir me voir.
00:40:46 Il me dit tout fier de lui.
00:40:48 Il venait d'acheter un truc sur internet, genre une plaque.
00:40:50 Il me fait "regarde, c'est du métal, 100% pur".
00:40:54 Je sais même pas quel métal il voulait que ce soit.
00:40:57 Je pèse le truc juste à l'huile synthèse, polymère.
00:41:00 Ça compte, ça compte, 4.
00:41:02 Ah non j'avais une idée, mais en fait non, ça décharge.
00:41:06 Il a quand même arrêté de laver sa voiture.
00:41:08 Avec qui il peut plus rouler depuis 2 ans, jusqu'à 6 mois il la lave encore, tous les mois à l'eau du puits.
00:41:14 Il est chaud.
00:41:16 Il progresse, c'est un espoir.
00:41:17 Ok, je reconnais, ok.
00:41:19 Comme quoi l'humanité a un espoir.
00:41:21 C'est Tom.
00:41:23 Tom et ses patates.
00:41:25 Ok, niveau sueur, ça va le faire, on en a pas mal.
00:41:32 On se rentre ?
00:41:33 Ouais.
00:41:34 Je vais mettre aux champignons, avec les lentilles, ça nous fera une petite galette de protéines.
00:41:38 Bon c'est pas bizant ça.
00:41:40 Mais on a déjà la chance de choper des champignons.
00:41:42 Parce qu'avec le nombre de mecs que tu vois ratisser les bois, comme ça, comme des morts de faim.
00:41:47 Bon, moi je vais préparer mon vélo pour la semaine prochaine.
00:41:49 Hop, hop, hop, hop, hop, hop, hop, hop, hop, hop.
00:41:52 Et ça serait moi qui ferais le tour de toilette sèche ?
00:41:54 Tu vis à la maison, tu contribues mon ami.
00:41:57 Hein ? Merci beaucoup.
00:41:59 Ok.
00:42:00 Mais je te rappelle que niveau toilette, t'as 25 ans de dette envers moi, mais bon.
00:42:03 What ?
00:42:04 Ben, c'est toi ou c'est moi qui a passé 25 ans à pisser dans de l'eau potable ?
00:42:09 Ah oui, mais c'est différent là, c'est une autre époque.
00:42:13 Déjà on avait pas le choix.
00:42:14 Et puis on avait pas le droit.
00:42:16 J'en étais obligé de pisser dans l'eau potable.
00:42:19 A chaque fois je le vivais très mal.
00:42:20 Mais j'ai beaucoup souffert.
00:42:21 C'était une époque qui était sombre.
00:42:23 C'était une époque sombre.
00:42:24 Alors elle est peut-être heureuse cette sobriété, mais elle a pas l'air d'avoir été choisie quand même.
00:42:30 Bertrand Audin.
00:42:32 Oui, est-ce qu'il y a un Tom dans l'assistance ?
00:42:35 Non, ça non.
00:42:36 Alors, vous voyez que contrairement aux autres scénarios, dans les autres scénarios,
00:42:41 qui nous a conduit un peu aussi le fil directeur du scénario,
00:42:43 c'est qui fait la transition, qui la dynamise.
00:42:46 Le premier, effectivement, c'était Marie-Guyle Buffet.
00:42:49 Le deuxième, c'est effectivement plutôt l'État fort.
00:42:53 Le troisième, c'est les multinationales et les métropoles.
00:42:57 Et là, le quatrième, ben c'est personne.
00:43:00 En fait, qu'est-ce qui s'est passé dans ce scénario-là ?
00:43:03 C'est que globalement, ça va peut-être vous rappeler des choses,
00:43:06 mais on a eu du mal à prendre des décisions difficiles,
00:43:08 et on les a prises au dernier moment, au pied du mur.
00:43:11 Donc c'était un petit peu tard, et puis l'État, malheureusement,
00:43:15 avec 150% de dettes par rapport à son PIB, n'a pas eu les moyens d'appliquer la politique.
00:43:22 Donc on s'est retrouvés face à une insuffisance à gérer une crise,
00:43:26 et donc on a eu, parce qu'on a mis un effondrement du système national,
00:43:30 c'est pas non plus le retour à l'âge de pierre, il faut aussi relativiser.
00:43:34 On va pas comme ça, du jour au lendemain, balayer l'ensemble de notre système,
00:43:37 mais on est obligés de reconstruire autre chose.
00:43:40 Donc on est globalement sur des flux internationaux qui sont largement amputés,
00:43:46 que ce soit en export, import, donc là, sur les flux, ça fait poser question.
00:43:51 On est plutôt sur un scénario low-tech, on va essayer d'exploiter tout ce qu'on a développé,
00:43:56 parce que la crise, on estime qu'elle arrive plutôt aux années 2030,
00:43:59 et qu'on met 5-6 ans à se reconstruire.
00:44:02 Et puis on est plutôt sur une sobriété contrainte.
00:44:05 Alors sobriété, vous voyez, on a parlé effectivement des vieux qui grelotaient dans les EHPAD,
00:44:09 mais aussi solidarité "contrainte", parce qu'on retrouve de nouvelles formes de coopération
00:44:14 et de résilience à ce niveau-là.
00:44:17 Alors, sur ce scénario, au niveau agricole, ce qui va notamment changer,
00:44:24 c'est qu'effectivement, on a un retour à la terre pour certains citoyens,
00:44:28 vous l'avez vu sur le scénario.
00:44:31 Donc un peu moins de robotisation, comme on l'a vu, on trouve de la main d'oeuvre,
00:44:35 voire il y a plus de gens qui s'engagent en agriculture.
00:44:38 On revient à des basiques, "back to basic" sur ce scénario-là,
00:44:43 et on a un problème principal, on l'a vu hier dans les débats,
00:44:48 on n'a plus accès à certains facteurs de production.
00:44:51 Le soja n'est plus importé, donc il va falloir développer des légumineuses,
00:44:55 et il va falloir faire des choix aussi sur l'utilisation de ces protéines végétales.
00:44:58 Donc on décide de faire de la protéine pas chère,
00:45:01 donc on décide de faire des œufs notamment.
00:45:04 Et puis, comme on a des facteurs de production, on fait avec ce qu'on a,
00:45:09 on a aussi moins d'intrants, donc on fait du bio,
00:45:12 mais du bio qui n'est plus forcément standardisé,
00:45:14 puisque, on le rappelle, le système de l'État est moins fort,
00:45:17 donc il n'y a pas forcément un cahier des charges qui est respecté,
00:45:19 mais les gens sont bio par force, par nécessité.
00:45:23 Et puis on voit même le recours à d'anciens intrants,
00:45:26 parce qu'on n'a plus le choix, on va chercher ce qui se présente.
00:45:29 Donc on a quand même plutôt une baisse des rendements,
00:45:31 donc on voit bien sur ce scénario-là,
00:45:33 ça a un impact aussi sur l'alimentation,
00:45:35 c'est un des seuls scénarios où effectivement,
00:45:37 la part végétale est supérieure à la part de protéines animales.
00:45:41 Sur la forêt, donc, comme je vous l'ai dit,
00:45:46 je viens de Bourgogne-Franche-Comté, mon père fait de la foige,
00:45:49 et bien là, on va se remettre aussi à faire de la foige,
00:45:52 donc les gens vont se reservir,
00:45:54 on va refaire de l'énergie à partir du bois.
00:45:57 La principale problématique de ce scénario-là au niveau des forêts,
00:46:00 c'est que forcément, en l'absence de puissance publique,
00:46:03 l'aspect gestion est effectivement mis en retrait,
00:46:06 on a moins de bois géré,
00:46:08 donc gérer les squelettes comme on le fait à l'heure actuelle,
00:46:11 c'est moins facile, et puis on a des problématiques aussi
00:46:14 d'incendie qu'on ne sait plus bien, qu'on ne sait pas gérer.
00:46:17 Un repli aussi de la filière bois d'oeuvre,
00:46:20 parce qu'effectivement, on a moins d'exports,
00:46:23 et on est sur des ciries, on revient à l'artisanat,
00:46:26 alors c'était mieux avant, peut-être qu'on va le connaître
00:46:28 sur ce scénario-là.
00:46:30 Et au niveau des logements, globalement,
00:46:33 on a une vraie problématique, parce que comme on n'a pas trop investi,
00:46:36 on a une problématique de précarité énergétique qui s'est développée,
00:46:39 une hausse des coûts de l'énergie, donc pas forcément facile,
00:46:43 et puis on essaye d'autoproduire,
00:46:46 et là le bois énergique se développe fortement,
00:46:49 et on a des questions sur ce scénario-là,
00:46:51 c'est peut-être le retour de la grand-mère à la maison,
00:46:53 c'est-à-dire qu'on va peut-être re-cohabiter dans les logements
00:46:56 qui sont à peu près sûrs énergétiquement.
00:46:59 Là, sur les graphiques, ce qu'il faut retenir,
00:47:02 effectivement, c'est, vous voyez, en production animale,
00:47:05 c'est plutôt l'aspect poulpe ondeuse qui est privilégié,
00:47:08 et puis sur le graphique de droite, en bas,
00:47:11 et on retrouve aussi la même chose, l'aspect bioénergie
00:47:14 qui est très forte dans ce scénario.
00:47:17 - Bravo, vous avez fait court.
00:47:20 Alors avant de passer à une lecture comparée des scénarios,
00:47:23 je pense que la Twittosphère a besoin, a envie, a le devoir,
00:47:27 la nécessité de réagir.
00:47:30 Ah, vous êtes trois, vous l'avez récupérée ?
00:47:32 - Oui. - Vous l'avez libérée ?
00:47:34 - C'est ça. La pause sanitaire est terminée.
00:47:37 - Alors, on vous écoute.
00:47:39 - Peut-être un premier message, parce qu'il se trouve
00:47:42 que vous êtes toutes monitorées au niveau cardiaque,
00:47:45 médicinal, dans cette salle.
00:47:48 On sent que sur le concept du retour de la grand-mère à la maison,
00:47:52 il y a eu une petite augmentée sur le rythme cardiaque chez vous tous.
00:47:55 Voilà, on l'a noté.
00:47:58 - Jacqueline du 69 qui nous dit "d'accord, retour à l'âge de Pierre,
00:48:02 mais il a quel âge, Pierre ?"
00:48:05 - J'ai des tweets qui viennent d'arriver.
00:48:08 J'ai Gorbatchev qui tweet "Allez, on y croit, tous ensemble,
00:48:11 avec l'URSS #scenarioB"
00:48:14 et Ronald Reagan qui vient de répondre "Tu veux ma main visible
00:48:17 dans ta gueule ? #scenarioC"
00:48:20 - Alors, Lundi Cinéma qui nous dit "Avec ces scénarios-là,
00:48:23 je suis pas sûr d'un carton au box-office"
00:48:26 - Ah, d'ailleurs, Christopher Nolan tweet "Après avoir vu des films
00:48:30 d'une telle qualité, j'arrête le cinéma #laBelleBoîte"
00:48:33 - C'est vrai, merci. - Les acteurs de qualité, également.
00:48:36 - Bien sûr, surtout les barbus.
00:48:39 Un message du GIEC, qui réagit, évidemment,
00:48:42 ce sont les premiers concernés,
00:48:45 et qui dit qu'effectivement, il va falloir agir en 2050,
00:48:48 ça nous le rappelle, comme le montrent ces scénarios.
00:48:51 Quel que soit le scénario, d'ailleurs, en 2050,
00:48:54 il va falloir agir, et donc ils espèrent que ce message
00:48:57 est bien passé et reçu par les 3 personnes qui seront
00:49:00 concernées en 2050 et qui sont dans cette salle.
00:49:03 - L'Ufologue du 21 nous dit "Vous inquiétez pas,
00:49:08 nous ne sommes pas seuls dans l'univers, et les extraterrestres
00:49:11 sont déjà en repérage pour sauver la planète."
00:49:14 - Ah, et oui, un tweet du Syndicat des Cheptels Monogastriques
00:49:19 qui me dit "On a faim #BuffetDéjeunatoire".
00:49:22 - C'est ça. Et enfin, un dernier tweet d'Elon Musk,
00:49:27 qui évidemment est en pointe, notamment sur un des scénarios,
00:49:31 qui nous écrit depuis la planète Tatooine,
00:49:35 et il nous dit que franchement, c'est super ce que vous faites, bravo,
00:49:39 donc bon courage, nous ici ça va,
00:49:42 parce qu'on a 3 soleils, donc le photovoltaïque s'envoie gentiment.
00:49:46 - Merci, c'était passionnant, ça a franchement nourri le débat.
00:49:50 (Applaudissements)
00:49:53 Et je compte sur vous pour la suite.
00:49:56 Bertrand Oudin, Sylvain Doublet, Marie Rousselot, merci de me rejoindre
00:49:59 pour le comparatif des scénarios à ce stade.
00:50:02 Tout de même, mon grand témoin a des mots à dire.
00:50:05 Mais oui.
00:50:07 - Non, non, au juste, oui, effectivement, une remarque un peu générale
00:50:11 sur l'intérêt de ce travail de prospective,
00:50:15 et déjà bravo aux équipes, parce que c'est un énorme travail à faire,
00:50:19 à la fois sur le fond et sur la forme.
00:50:22 Je trouve ce qui est intéressant dans ces exercices de prospective,
00:50:25 c'est que pour le coup c'est très concret.
00:50:27 Quand on parle neutralité carbone, on est tous d'accord, oui c'est bien,
00:50:30 il faut y aller. Là au moins, on discute de comment on y va,
00:50:33 et qu'est-ce qu'on est prêt à accepter comme changement,
00:50:36 que ce soit dans les modes de consommation et les modes de production.
00:50:40 Donc je trouve la force de ces travaux de prospective,
00:50:43 et ce que je voudrais souligner aussi, c'est l'intérêt de les faire
00:50:46 à l'échelle des territoires. Et donc merci les collègues pour avoir fait ça.
00:50:49 - Pour qu'on puisse les approprier dans les territoires,
00:50:52 ou plus près des habitants. - C'est ça.
00:50:54 Et finalement, plus on avance dans la transition écologique,
00:50:57 plus on voit que les choix se feront à l'échelle des territoires,
00:51:00 et ça se voit dans les politiques publiques.
00:51:02 On a une politique plus reinelle de l'énergie, maintenant,
00:51:05 elle va être régionalisée.
00:51:07 On parle des zones d'accélération dans les communes,
00:51:09 et maintenant on parle de COP territorial,
00:51:12 qui sera suivi par les préfets et les présidents de région.
00:51:15 On voit bien que le pilotage va se faire à ce niveau-là.
00:51:18 Et du coup, ces travaux-là vont vraiment, je pense,
00:51:21 alimenter ces débats-là, pour pouvoir progressivement aller vers,
00:51:25 on l'espère, un scénario commun.
00:51:27 - Mais ça veut dire que l'ADEME va prêcher la bonne parole,
00:51:30 ces quatre scénarios en main, dans tous les villages et les hameaux
00:51:33 de Bourgogne-Franche-Comté ?
00:51:35 - Je pense que l'enjeu, c'est plutôt de créer du débat.
00:51:38 C'est ça, l'enjeu.
00:51:40 On met des hypothèses, et c'est l'intérêt de faire quatre scénarios,
00:51:43 et non pas un, et on dit maintenant, on débat des hypothèses
00:51:46 sur ce qu'on est prêt à accepter ou pas dans les choix.
00:51:50 Et je pense que tout ça, ça renvoie aussi à une question
00:51:55 qu'on a un peu élucidée dans certains films, notamment,
00:51:58 sur la question de l'appropriation par les citoyens.
00:52:02 Je pense qu'il y a une vraie question, c'est qu'on voit bien
00:52:05 que dans ces scénarios-là, on a des solutions d'ordre organisationnel,
00:52:10 de consommation technologique, et on voit que c'est possible.
00:52:13 Mais la question, c'est comment on fait pour embarquer
00:52:15 des citoyens dans cette transition-là ?
00:52:17 Et ça, c'est une vraie question qui nous semble vraiment fondamentale.
00:52:22 Au-delà de la technique, il y a plein de controverses
00:52:25 sur tout ce qu'on a discuté là, sur les modes de consommation,
00:52:29 sur les paysages, sur la biodiversité, sur l'impact de l'éolien
00:52:34 sur le prix de ma maison, etc. Il y a plein de controverses.
00:52:37 Et il faut vraiment qu'on arrive à les embarquer avec nous.
00:52:41 Et pour moi, il y a peut-être trois choses qui sont importantes.
00:52:44 C'est déjà partager le diagnostic.
00:52:47 Pourquoi on veut changer les choses ?
00:52:49 C'est pas pour le plaisir, c'est parce qu'on a un mur devant nous
00:52:52 et il faut qu'on trouve des solutions.
00:52:56 Le deuxième enjeu, c'est d'essayer d'éclairer, d'objectiver
00:52:59 un peu les débats, les controverses.
00:53:01 OK, la biodiversité, c'est quoi l'impact ?
00:53:04 C'est quoi la solution pour essayer de trouver des équilibres
00:53:07 et des compromis ? Et ça, on peut le faire sur tous les sujets,
00:53:09 sur l'immobilier, etc.
00:53:11 Et puis, le troisième enjeu, c'est d'arriver à impliquer
00:53:15 les citoyens, les embarquer dans ces réflexions
00:53:19 et dans cette transition.
00:53:21 Il y a un tas de manières de les impliquer,
00:53:23 mais ce travail de perspective, de réflexion,
00:53:26 est une manière, à mon avis, d'essayer de les emmener
00:53:29 dans cette réflexion-là.
00:53:31 S'il tentait qu'on fasse partager ce genre de réunion
00:53:33 avec un maximum de gens.
00:53:35 Bertrand Oudin, l'agriculture, sur les 4 scénarios.
00:53:38 Alors, juste, effectivement, par rapport à ce que vous avez dit,
00:53:42 les scénarios sont forcément caricaturaux,
00:53:45 mais ce n'est pas forcément, on l'a vu dans les groupes
00:53:48 de travail multiracteurs, ils ne sont pas forcément si...
00:53:51 ils sont quand même assez crédibles.
00:53:53 Et peut-être que ce qu'il faut retenir aussi de l'exercice,
00:53:56 au-delà du récit qu'on pourrait construire,
00:53:58 c'est aussi qu'il y a des enseignements communs.
00:54:00 C'est ce qu'on va essayer de vous faire partager ici.
00:54:03 Donc là, c'était juste pour reprendre qui fait la transition,
00:54:05 mais je crois que vous l'avez compris,
00:54:07 donc je vais passer assez vite.
00:54:09 Et globalement, on essaye de tendre vers la neutralité,
00:54:12 mais on a un petit problème avec le puits de carbone forestier.
00:54:15 Vous le voyez, c'est que globalement,
00:54:18 avec ces différents scénarios, les différents leviers
00:54:20 qu'on arrive à combiner, on arrive à bien réduire
00:54:22 nos émissions, mais il y a un problème sur le puits.
00:54:25 Donc, il y a ce...
00:54:28 qu'est-ce qu'on fait avec ce puits de carbone ?
00:54:30 Est-ce qu'effectivement, il faut envisager des puits artificiels ?
00:54:32 A l'heure actuelle, je ne vous ai pas fait figurer
00:54:34 sur ce schéma parce que, par rapport aux puits artificiels
00:54:37 qui sont envisagés, on n'a pas forcément le substrat
00:54:41 pour le faire, mais ça interroge en tout cas.
00:54:44 On arrive à faire des efforts, et pour l'instant,
00:54:47 il y a encore une marge supplémentaire.
00:54:50 Et on le voit, il y a, sur chaque scénario,
00:54:53 je ne vais pas tous les redétailler.
00:54:56 Effectivement, des fois, c'est des choix technologiques,
00:55:00 des choix parfois qui sont un peu contraints,
00:55:03 des choix politiques, mais quoi qu'il en soit,
00:55:06 c'est une somme de leviers à activer.
00:55:08 Et peut-être que la question qu'on va se poser,
00:55:10 c'est est-ce qu'on a le choix de ne pas tous les activer ?
00:55:13 J'ai une question sur le scénario C.
00:55:15 Quelle est la place de... Question du public.
00:55:17 Quelle est la place de l'État dans ce scénario ?
00:55:20 L'État, il est relégué à une puissance secondaire.
00:55:23 Et globalement, dans ce scénario-là,
00:55:26 comme on a une montée en puissance des métropoles,
00:55:29 c'est elles qui vont dicter un peu les grandes politiques
00:55:33 en relation avec des acteurs plutôt internationaux.
00:55:37 Donc là, l'État, il va réguler certaines choses,
00:55:40 mais finalement, pas grand-chose.
00:55:42 Ça se décide à un échelon supérieur,
00:55:44 ou au contraire, avec les métropoles sur les territoires.
00:55:47 Donc, vous voyez, les leviers sont différents.
00:55:51 Ça produit des effets différents.
00:55:53 Et sur l'agriculture, globalement, le satisfait-cite,
00:55:56 c'est qu'on arrive globalement à une réduction des émissions.
00:56:00 Alors, elle est quand même tendancielle, il faut le noter.
00:56:03 La question, c'est notamment par rapport à la baisse du cheptel.
00:56:06 Mais la question, est-ce que cette baisse du cheptel,
00:56:08 comment on l'accompagne ?
00:56:10 Il y a un risque à court terme d'importer énormément
00:56:13 pour satisfaire la consommation de viande.
00:56:15 Il y a quand même des défis derrière tout ça.
00:56:17 Et il y a aussi un défi par rapport à la production végétale,
00:56:21 notamment comment on se passe des engrais,
00:56:24 ou comment on change de mode de fertilisation.
00:56:27 Parce que, je vous rappelle, l'agriculture,
00:56:30 c'est essentiellement du méthane et du N2O,
00:56:35 protoxyde d'azote, c'est ça.
00:56:37 N2O.
00:56:39 Et en termes de cheptel,
00:56:41 on voit une diminution assez forte des vaches alaitantes,
00:56:45 des vaches laitières aussi,
00:56:47 et une augmentation des granivores.
00:56:52 Là aussi, ça dépend de chaque scénario.
00:56:56 Pour le scénario, la volonté plutôt d'être autosuffisant.
00:57:00 Et on peut être autosuffisant en viande bovine,
00:57:03 rien qu'avec le cheptel laitier, assez rapidement.
00:57:06 Et puis, ça va aussi sur le scénario D,
00:57:09 avec, on se recentre, on l'a dit tout à l'heure,
00:57:12 sur la production de poules pondeuses.
00:57:16 Et là, c'est effectivement la question,
00:57:20 ça va être aussi un débat et des controverses,
00:57:23 hier il y avait PADV, etc.
00:57:25 Est-ce qu'on aura une troisième voie qui va émerger ?
00:57:28 Quelle force est là ?
00:57:29 Elle va être différente selon les trois scénarios.
00:57:32 Le bio est très fort, grosso modo, dans les scénarios
00:57:34 de transition choisie,
00:57:36 et le bio contraint dans le dernier scénario.
00:57:38 Et c'est plutôt la troisième voie dans les deux autres scénarios.
00:57:42 Le bio est aussi corollaire avec la production de légumineuses.
00:57:47 Vous le voyez sur les deux graphiques.
00:57:49 Alors, vous ne voyez pas très bien,
00:57:51 parce que c'est difficile à expliquer,
00:57:53 mais ça va jusqu'au barviolette de Prairie,
00:57:56 où vous avez jusqu'à 25% de légumineuses.
00:58:00 Ce qui n'est pas un défi mince,
00:58:02 parce qu'on l'a vu tout à l'heure,
00:58:04 notamment sur les légumineuses classiques,
00:58:06 les protéines généreuses,
00:58:08 on a des problématiques de rendement à l'heure actuelle.
00:58:11 Et aussi, pour relativiser les scénarios,
00:58:15 certes, il y a peut-être un scénario à la soviétique,
00:58:17 mais on n'est pas non plus sur des bouleversements.
00:58:20 On ne vous demande pas demain d'être des végétariens ou des végétaliens.
00:58:24 Vous le voyez, dans tous les scénarios, globalement,
00:58:26 on a quand même un maintien de la protéine animale
00:58:29 de manière assez forte.
00:58:30 On n'est pas sur des bouleversements.
00:58:32 Par contre, on est sur des diminutions de quantité.
00:58:35 Alors, diminutions qui ronde paire aussi par rapport au vieillissement,
00:58:39 il faut le dire.
00:58:40 Mais on va peut-être faire converger des objectifs de santé
00:58:43 avec des objectifs de neutralité.
00:58:46 Donc, pas de bouleversements non plus dans ces scénarios.
00:58:49 On n'a pas poussé le curseur très fort à ce niveau-là.
00:58:52 Et puis, des enjeux.
00:58:54 On l'a dit tout à l'heure.
00:58:56 Comment on accompagne cette décapitalisation ?
00:58:58 Je pense que c'est essentiel.
00:58:59 On ne peut pas laisser une situation de pourrissement et d'élitement
00:59:02 tel qu'on le voit.
00:59:04 Il y a un bouleversement du métier d'éleveur.
00:59:06 Il faut vraiment s'y pencher.
00:59:08 Pour une région, en tout cas, comme Bourgogne-Franche-Roussie,
00:59:10 c'est important.
00:59:12 Effectivement, le chantier des légumineuses.
00:59:14 Et puis après, la diversification.
00:59:16 Des nouvelles productions qu'on va avoir.
00:59:18 On est obligé de diversifier les assolements.
00:59:20 Mais comment on valorise les céréales secondaires,
00:59:22 de l'épautre, etc. ?
00:59:23 Ça pose plein de soucis de marché.
00:59:25 Et puis, demain, l'agriculture va aussi produire
00:59:28 des matériaux biosourciers parce qu'il faut se passer du pétrole.
00:59:32 Demain.
00:59:33 Donc là, c'est l'enjeu de Jérôme, notamment.
00:59:36 La forêt.
00:59:39 Sylvain Doublé.
00:59:40 Rapidement, sur la forêt.
00:59:42 Vous avez compris que les 4 scénarios étaient contrastés.
00:59:45 Le A est peut-être celui qui est le plus tendanciel
00:59:47 et qui ressemble le plus à la manière dont est gérée la forêt aujourd'hui,
00:59:51 avec des objectifs de plus réactivité en forêt,
00:59:54 de résidence climatique forte, d'intervention forte en forêt,
00:59:57 pour toutes ces raisons en même temps.
01:00:00 Le scénario B, on a dit que c'était l'objectif donné par l'État
01:00:03 à la forêt française, c'était de cracher du bois.
01:00:06 Donc on est sur une intensification des pratiques forestières,
01:00:10 peu importe le carbone et les biodiversités.
01:00:14 C'est un peu la même chose dans le scénario C,
01:00:16 mais à une échelle en termes de production de bois qui est inférieure.
01:00:22 Mais la forêt est restreinte à sa vocation de point
01:00:27 produire du bois le moins cher possible.
01:00:29 Et puis le scénario D, on a finalement une forêt
01:00:33 qui est presque en autogestion avec ses avantages et ses inconvénients,
01:00:37 et notamment par rapport au changement climatique.
01:00:39 S'il n'y a pas un minimum de gestion du risque incendie,
01:00:42 de construction de DFCI, de matériel d'intervention collectif,
01:00:45 le risque feu devient majeur et ça devient le point faible
01:00:50 de ce scénario comme ça a été dit.
01:00:55 En termes de puits carbone, ça a déjà été évoqué,
01:01:00 vous avez la difficulté de toujours retrouver une variation de stock,
01:01:07 une capacité à compenser les émissions de gaz à effet de serre
01:01:11 qui varient selon les scénarios, entre +2 et +4 millions de tonnes
01:01:16 d'équivalent CO2.
01:01:18 Donc on est très loin de la situation de 2010,
01:01:21 mais on essaye selon les scénarios.
01:01:24 Il y a aussi la surface forestière qui augmente selon les scénarios,
01:01:26 ce qui donne un petit boost à ce puits carbone,
01:01:30 mais c'est ce qu'on dit depuis le début,
01:01:32 cet enjeu de réaugmenter la capacité de la forêt à stocker du carbone
01:01:39 sur des longues durées devient l'enjeu clé de la neutralité.
01:01:46 On ne corrigera pas le tir d'ici 2050,
01:01:50 on n'aura pas réaugmenté le stock de carbone,
01:01:52 ce qui fait qu'on n'attendra pas la neutralité carbone.
01:01:55 Alors, ça paraît compliqué, même si aujourd'hui,
01:01:58 le monde forestier est à la manœuvre sur la production de nouveaux scénarios
01:02:02 à partir de maintenant.
01:02:04 Cette décapitalisation rapide du stock, de l'effet puits
01:02:09 a été un peu surprise de tout le monde, cette ampleur.
01:02:12 Aujourd'hui, le monde forestier est en train de reproduire des scénarios.
01:02:17 Alors, ça paraît compliqué d'imaginer le puits d'aujourd'hui,
01:02:21 sauf en augmentant massivement la surface forestière.
01:02:24 C'est une autre solution.
01:02:26 Je reviens sur cette question de neutralité.
01:02:28 La question de la neutralité à l'échelle de Bourgogne-France-Comté,
01:02:31 c'est bien de le penser comme un objectif,
01:02:33 mais la neutralité se pense à minima à l'échelle française.
01:02:39 Un territoire qui n'aurait que de la forêt,
01:02:41 il se dit qu'il n'a pas d'efforts à faire sur la consommation d'énergie
01:02:44 puisque la variation de stock avec la forêt qu'il y a est nickel.
01:02:48 Donc, il faut vraiment...
01:02:50 La neutralité carbone, elle se pense à minima à l'échelle...
01:02:53 C'est un peu d'objectif pour beaucoup de filières,
01:02:55 mais elle se pense à minima à l'échelle régionale,
01:02:58 et elle se pense surtout pas à l'échelle de filière
01:03:01 ou surtout pas à l'échelle géographique petite,
01:03:03 sinon on fait des grosses erreurs.
01:03:09 Et puis, on l'a dit, donc, sur les grandes tendances,
01:03:13 même le tendanciel, même le tendanciel français,
01:03:16 ce qu'on dit sur le cheptel bovin et le cheptel allaitant,
01:03:19 notamment, est vrai pour l'ensemble de la France,
01:03:21 il n'y a pas de situation d'exception.
01:03:24 En Beaugogne-France-Comté, ça veut dire environ,
01:03:27 on le disait tout à l'heure, l'ordre de grandeur,
01:03:29 c'est 400 000 hectares de prairies sur lesquelles on doit s'interroger
01:03:33 et à minima faire de la prospective beaucoup plus fine
01:03:37 et de la stratégie pour choisir ce qu'on en fait.
01:03:40 Sur le scénario, vous avez la quantité d'hectares libérés en prairie,
01:03:44 c'est-à-dire de fourrage qui ne sont plus nécessaires,
01:03:47 de production de fourrage qui ne sont plus nécessaires à nourrir les animaux.
01:03:49 Et puis, vous avez les différents choix que vous avez pour faire vos...
01:03:53 de vos hectares libérés, vous en faites quoi ?
01:03:55 Alors, soit vous les gardez en terre d'élevage,
01:03:58 mais vous extensifiez les troupeaux, la gestion des troupeaux,
01:04:00 ce qui est tout à fait entendable.
01:04:02 Soit vous les artificialisez, mais dans ce cas-là,
01:04:04 vous savez ce que vous perdez.
01:04:06 Soit vous mettez de la forêt dessus,
01:04:08 donc vous gagnez en carbone et en biodiversité,
01:04:11 vous perdez en fourrage, mais voilà.
01:04:13 Soit vous avez la solution de mettre des panneaux photovoltaïques dessus,
01:04:16 avec des empreintes au sol qui sont assez faibles,
01:04:18 pensez à ce qui se fait en Allemagne,
01:04:20 notamment des panneaux bifaciaux, verticaux, voilà, en prairie,
01:04:24 avec des animaux qui passent au milieu,
01:04:26 ça reste dans le domaine du possible.
01:04:28 Soit vous en faites des céréales,
01:04:30 mais attention, il y a des fortes limites agronomiques.
01:04:32 Les prairies qui sont restées prairies, c'est aussi pour des bonnes raisons,
01:04:36 c'est que la conversion céréale ne s'est pas faite dans les 100 dernières années,
01:04:39 elle ne se fera pas non plus facilement dans les 100 prochaines,
01:04:42 puisque le potentiel agronomique est quand même très faible.
01:04:45 Voilà, cette question des prairies, elle est au cœur,
01:04:48 c'est une des questions clés de l'avenir de la région de Beauguen-Franche-Comté.
01:04:52 Il y a plein de trucs intelligents à faire,
01:04:54 et plein de trucs moins intelligents,
01:04:56 mais on fait confiance évidemment aux habitants pour faire des choses.
01:05:03 Évidemment.
01:05:04 Marie Rousselot pour l'Energie Merci.
01:05:07 J'ai quelques questions du public, je vous les poserai après.
01:05:10 Merci.
01:05:12 Donc, une constante sur l'ensemble des scénarios qu'on a vus aujourd'hui,
01:05:19 par rapport à l'heure actuelle, aux données 2018,
01:05:22 c'est que, que ce soit dans le temps ancien ou dans les 4 scénarios
01:05:25 qui tendent vers la neutralité carbone,
01:05:27 on a une dynamique très forte encore sur le développement des énergies renouvelables,
01:05:33 et en particulier sur le scénario A,
01:05:35 dans lequel on a suivi vraiment la mobilisation des potentiels
01:05:39 qui sont identifiés dans le scénario Répos de la région,
01:05:42 Région à énergie positive.
01:05:44 Donc c'est un scénario qui suit cette trajectoire,
01:05:47 même si on l'a dit tout à l'heure dans une table ronde,
01:05:50 à l'heure actuelle, le territoire est un petit peu en retard
01:05:53 sur ses objectifs dans le Stradet, qui sont aussi ceux du Répos.
01:05:57 Donc, un développement fort des énergies renouvelables,
01:06:00 essentiellement porté par des filières éoliennes,
01:06:03 en bleu, et photovoltaïques, en jaune clair,
01:06:07 avec un petit peu d'un point de bioénergie
01:06:10 et un petit talent d'hydraulique.
01:06:15 Il n'y a pas de solaire thermique, se demande quelqu'un dans le public ?
01:06:18 Alors, si, il y a du thermique, mais c'est dans l'épaisseur du trait.
01:06:22 Et pourquoi ? Pardonnez-moi, mais le solaire thermique,
01:06:25 a priori, on peut en faire facilement, ça ne coûte pas cher,
01:06:28 on peut en mettre sur tous les toits, comme on en a en Espagne.
01:06:30 Exactement, mais alors après, il y a un problème de disponibilité de la toiture qui se pose,
01:06:34 et le choix dans ces scénarios-là était, au vu de l'électrification des usages,
01:06:39 de pousser le photovoltaïque plutôt que le thermique.
01:06:43 Petite remarque aussi sur la disponibilité de la ressource hydraulique,
01:06:47 on n'en a pas beaucoup parlé en termes d'enjeux énergétiques,
01:06:50 mais c'est sûr qu'avec l'accentuation des effets du changement climatique,
01:06:54 cette ressource va devenir aussi plus aléatoire dans le futur.
01:06:59 Sur la production de gaz local, on a trois scénarios A, B,
01:07:04 qui sont du même ordre, avec un développement important
01:07:10 de la métatinisation agricole et de la métanation,
01:07:15 en lien avec l'intermittence des énergies renouvelables et la production d'hydrogène.
01:07:19 Un scénario D, où bien évidemment, comme tout, c'est casser la figure,
01:07:24 on a un petit peu moins les moyens d'investir dans ces moyens.
01:07:27 Et le scénario C, qui se distingue, puisque je vous rappelle que c'est le scénario high-tech,
01:07:33 où on va non seulement pousser à fond les curseurs sur tout ce qui est métanisation,
01:07:38 avec des énormes unités de production agricole, où on va métaniser tous les effluents possibles.
01:07:44 On va également pousser la métanation, mais surtout la péridogénification,
01:07:48 qui à l'heure actuelle est encore au stade d'une technologie incubatrice,
01:07:52 mais qui permet de valoriser des ressources non valorisables dans la métanisation classique.
01:08:03 Et produire de l'hydrogène, éventuellement ?
01:08:06 C'est plutôt la métanation, oui.
01:08:09 Alors, dans la neutralité carbone, elle s'atteint forcément en développant les énergies renouvelables,
01:08:18 mais et avant tout en réduisant les consommations d'énergie.
01:08:22 Que ce soit par sobriété d'usage, la sobriété organisationnelle,
01:08:26 toute la façon dont une société a de fonctionner autour des infrastructures.
01:08:31 Les gains d'efficacité énergétique dans tous les secteurs, transport, résidentiel, tertiaire et industrie.
01:08:38 Ce qu'on voit sur cette diapo, c'est que, bizarrement, c'est peut-être la réaction que vous avez,
01:08:44 finalement, en termes de baisse de consommation d'énergie, ces 4 scénarios ne sont pas très contrastés,
01:08:49 puisqu'on est autour de -60%, quoi qu'il arrive, de baisse de consommation d'énergie par rapport à 2018.
01:08:57 Il y a un élément qu'on n'a pas mentionné jusqu'ici, et qui complique un petit peu l'exercice par rapport aux scénarios ADEME Transition Nationaux,
01:09:04 c'est que les scénarios nationaux se basent sur des hypothèses démographiques communes à tous les scénarios.
01:09:11 Or, ici, entre scénarios, on a contrasté les évolutions démographiques pour prendre en compte les problématiques de vieillissement de la population
01:09:19 et d'attractivité du territoire, qui, bien évidemment, ne sera pas la même dans l'ensemble des scénarios.
01:09:26 Typiquement, si on regarde les évolutions démographiques après 2030, de mémoire,
01:09:32 elles sont de -3% entre 2030 et 2050 dans le scénario A et B, de -5% dans le scénario C, et de -10% dans le scénario D.
01:09:44 Alors, les scénarios A et B sont ceux où le territoire reste le plus attractif, dans le sens où on a la baisse démographique la moins importante, finalement.
01:09:55 Et le scénario C, cette baisse démographique, s'explique par le fait qu'en fait, c'est un scénario qui est très centré autour des métropoles,
01:10:01 et on l'a vu, une illustration parfaite, c'est dans le clip, la personne qui vient placer son entretien d'embauche,
01:10:07 elle n'a pas prévu de s'implanter sur son lieu de travail, mais bien de télétravailler depuis une métropole hors du territoire.
01:10:14 Et puis le scénario D, probablement que tout s'est cassé la figure et que les gens ne veulent plus vasectomie, je ne sais quoi.
01:10:22 - Il y a les migrations qui sont interrompues, il faut savoir que le solde migratoire, à peu près 100 000 personnes en France, est important.
01:10:30 Donc si on le coupe, on va couper une partie de la croissance démographique.
01:10:35 - Merci pour cette précision.
01:10:38 - Suivant les scénarios, donc on voit que ça baisse dans tous les secteurs, il y a des baisses plus ou moins contrastées, des baisses relatives,
01:10:45 ce qui fait que dans le scénario B, on l'a dit, c'est l'industrie qui devient d'un pouillème le secteur le plus consommateur sur le territoire,
01:10:52 alors que dans le scénario C, c'est le secteur des transports.
01:10:56 Ce qui me fait aussi évoquer l'entrée, si on regarde ces scénarios, sous le prisme des changements des modes de vie.
01:11:04 Ce scénario C, c'est celui où on va le moins changer nos habitudes, en fait, on va essayer de consommer comme avant,
01:11:12 que ce soit sur les modes d'alimentation ou de déplacement.
01:11:16 Les scénarios qui introduisent de la sobriété étant plutôt les scénarios A et B, et puis on l'a vu, le scénario C et D, de façon ultra contrainte.
01:11:26 J'essaie de résumer tout ça en disant qu'en fait, si on reprenait ces scénarios à populations comparables entre A, B, C et D,
01:11:35 finalement, la consommation d'énergie par habitant serait plus importante dans le scénario D, ce qui peut être contre-intuitif.
01:11:41 Mais à cause de technologies moins efficaces et une organisation qui optimise moins les moyens de consommation énergétique.
01:11:50 Marie Rousselot, si je me réfère à l'actualité ou aux déclarations du gouvernement, l'arrivée plus rapide que prévue des micro-réacteurs nucléaires,
01:11:59 les SMR modifient vos scénarios ?
01:12:01 Qu'est-ce qu'ils vont faire ?
01:12:02 Les micro-réacteurs nucléaires qui semblent devoir arriver sur le marché plus vite que prévu, est-ce que ça peut modifier vos scénarios ?
01:12:09 Typiquement, oui, ça pourrait venir introduire une part de nucléaire peut-être sur le scénario C plus importante.
01:12:17 Il n'y a peut-être pas forcément de sites implantables.
01:12:23 Pardon, Bertrand Goudin ?
01:12:25 Non, je dis, il n'y a peut-être pas forcément la question de l'accès à l'eau, des sites implantables. Est-ce qu'on aura vraiment un micro-réacteur en BFC ? A voir.
01:12:33 Il y a un prototype qui va être testé sur un site industriel, je crois que c'est à Dunkerque, dans quelques années, sans eau.
01:12:41 Je ne sais pas comment, par du sodium liquide pour le refroidissement. Bref, Jérôme Mousset, là-dessus ?
01:12:47 Non, là-dessus, je pense qu'il y a aussi une question tout simplement de calendrier. C'est que l'augmentation de la consommation d'électricité, c'est maintenant que ça se passe.
01:12:54 Et donc l'urgence, c'est de développer au plus vite de la production d'électricité. Et la seule solution rapide, c'est les énergies renouvelables.
01:13:01 Hauts-sol biodiversité, c'est à nouveau à vous, Sylvain Doublet.
01:13:05 Oui, vous voyez, très rapidement, ça veut dire à l'Ingapo. Donc, vous avez les scénarios qui ont été classés selon leur impact, en gros, sur les milieux,
01:13:16 puisque hauts-sol biodiversité, le bon état de tout ça dépend surtout de la pression que nos comportements ont sur ces milieux.
01:13:26 Donc, vous avez évidemment un classement entre transition choisie, crise et renaissance, des scénarios qui vont réduire leur pression sur les milieux naturels.
01:13:37 Donc, on s'attend à une faible dégradation ou un maintien d'un état écologique des milieux assez bon.
01:13:48 Et puis après, plus on va vers ce côté-là, là, je ne sais plus lequel c'est, on est... Enfin, c'est l'autre, quoi.
01:13:57 Oui, c'est l'inverse. Toujours l'inverse.
01:13:59 On a... Alors, le dernier, on pense que tous les dégâts à causer sur l'environnement, c'est le principe des scénarios tech, seront réparés par une technologie.
01:14:12 Donc là, on imagine que pour l'instant, on ne les a pas. Donc, on a mis un curseur très fort.
01:14:16 Et puis, un scénario un peu intermédiaire, la reconquête des planifications où on va quand même relativement maltraiter les écosystèmes.
01:14:26 Donc, voilà. Tout ça, évidemment, c'est très grossier pour tous ces sujets-là.
01:14:30 Mais le moyen simple d'imaginer la réponse des milieux, c'est les classer en niveau de pression.
01:14:36 Et c'est ce qu'on a un peu voulu faire avec cette diapo un peu très synthétique. Trop synthétique, sûrement.
01:14:43 Non, non, non. Elle est très claire.
01:14:44 Elle est très claire, évidemment. Elle était très bien présente.
01:14:46 (Rires)
01:14:48 Évidemment. Jérôme Mousset, quel est votre sentiment sur ces scénarios ?
01:14:54 Bertrand, on l'a rappelé, ce sont des caricatures. Enfin, c'est du gros trait. Mais mine de rien, chacun a une part de possible.
01:15:01 Le dernier, c'est le possible d'aujourd'hui, si on ne fait strictement rien et si on se laisse guider par la simple évolution des choses.
01:15:11 Je ne vais pas vous demander lequel vous préférez parce que j'ai un peu ma petite idée.
01:15:16 Mais j'ai envie de vous dire qu'a priori, d'ici 2050, c'est un scénario différent de ces quatre-là, mais qui sera un peu... Voilà. On va osciller.
01:15:25 Quel est votre sentiment après la présentation de ces quatre scénarios ?
01:15:29 Oui. Non, je ne vais pas voter le scénario que je préfère. Mais ce que j'aime bien, c'est vraiment l'idée de dire qu'on regarde les points de consensus,
01:15:39 les points de convergence entre les scénarios, plus que les points de divergence. Et ça, vous l'avez fait sur vos quatre scénarios.
01:15:46 On peut le faire aussi entre les différents exercices de prospective que Noone a conduits, que After a conduits.
01:15:52 Et finalement, quand on regarde tous ces scénarios-là, on se rend compte qu'on manipule toujours les mêmes leviers.
01:15:58 Lesquels ?
01:16:00 C'est ceux qu'on t'évoquait. On n'a pas de solution possible sans sobriété. On n'a pas de solution possible sans un développement massif des énergies renouvelables.
01:16:08 C'est la question du plus de carbone qui revient tout le temps. Voilà. C'est l'agroécologie qui est aussi un peu partout.
01:16:17 Et je trouve que c'est plutôt rassurant. Parce que ce qui diffère les scénarios, c'est finalement le niveau d'ambition qu'on va donner sur chacun des leviers.
01:16:23 Mais du coup, on peut se concentrer déjà sur les points de convergence et avancer puisqu'il y a une urgence d'agir.
01:16:28 Puisqu'il y a des points communs, essayons de nous concentrer là-dessus.
01:16:31 Mais on voit aussi que d'un scénario à l'autre, il y a un retard à la prise de décision.
01:16:36 Finalement, voilà, si on était rationnel, si nos élus étaient rationnels, nous étions rationnels dans nos votes, nos choix de consommation,
01:16:43 voilà, c'est le scénario 1 qui démarrait tout de suite.
01:16:47 Je pense qu'effectivement, ce qu'il faut assister, c'est l'urgence d'agir. C'est une course contre la monte.
01:16:53 2050, c'est dans 25 ans, c'est pas en 2049 qu'on va se réveiller pour dire comment on y arrive.
01:16:57 C'est dès maintenant que toutes les décisions doivent se prendre par rapport à cette trajectoire-là.
01:17:02 Et puisqu'il y a quand même des technologies, des modes de consommation, où en gros, toutes les études montrent qu'elles vont dans le bon sens
01:17:12 et qu'elles sont bénéfiques sur l'environnement, voilà, on a parlé de méthanisation, on a parlé de photovoltaïque,
01:17:18 bien sûr, il y a à chaque fois des sujets de débat, il y a des controverses, mais n'empêche que je pense qu'il faut avancer là-dessus.
01:17:24 Après, ce que je voulais dire aussi, peut-être, c'est la question de la neutralité carbone qui a été évoquée.
01:17:31 Je pense que c'est un point important, c'est que la neutralité carbone, elle se fait, comme l'a dit Sylvain, au niveau national.
01:17:37 Et chaque région doit contribuer à cet enjeu national. Ce n'est pas une neutralité carbone par région, parce que sinon, on ne va pas y arriver.
01:17:46 Typiquement, le potentiel de chaque région n'est pas le même. Le potentiel sur les énergies renouvelables, le potentiel sur le stockage carbone,
01:17:55 la population n'est pas la même. Et voilà, nous, on a fait des graphiques de ce qu'on appelle les descents d'échelle,
01:18:01 pour voir comment on peut se situer au niveau de chaque région. Si on compare la consommation et la production d'énergie renouvelable,
01:18:07 il ne faudrait pas que dans certaines régions, on arrive à dire "Ah ben nous, ça y est, on est à peu près au niveau de notre consommation,
01:18:11 on arrête l'effort, on a fait notre..." Non, parce que du coup, il y a des régions comme l'Île-de-France, où l'équilibre n'est pas possible,
01:18:19 et donc on a besoin de...
01:18:20 Il y aura une compensation entre les régions.
01:18:22 Voilà, il y a une idée de partage d'effort entre régions qu'il faut vraiment documenter.
01:18:28 Comment pilote ça ? C'est l'État qui pilote ça, ou on laisse le soin aux régions de piloter elles-mêmes ?
01:18:34 C'est une bonne question. Je pense que... Moi, je ne vois pas autre chose que des allers-retours.
01:18:39 Je pense que le travail doit venir du terrain, des régions, comme vous avez fait, pour évaluer le potentiel.
01:18:44 Et après, du coup, on additionne un peu tous les efforts des régions, et on regarde si on arrive à cet objectif national,
01:18:50 et puis on revient. C'est des allers-retours. Voilà.
01:18:54 Peut-être que je voulais dire aussi...
01:18:57 Juste sur le partage des efforts, on peut noter qu'il y a une dizaine de jours, il y avait la démarche des COP territoriales qui a été annoncée.
01:19:04 On n'en sait pas plus à ce stade, mais on imagine bien que l'histoire, c'est d'avoir des discussions de partage de l'effort aux échelles des régions.
01:19:11 Complètement. Cette annonce-là des COP territoriales, à mon avis, va typiquement dans la suite de ce que pourraient être vos travaux de scénarisation.
01:19:20 Je voulais aussi profiter, pendant que j'ai le micro, parce que la question de la forêt est régulièrement revenue,
01:19:26 avec cette inquiétude qu'on a tous sur l'effondrement des puits de carbone, la mortalité qui augmente, etc.
01:19:34 C'est juste pour rappeler qu'il y a des dispositifs qui existent aujourd'hui pour accompagner les propriétaires forestiers dans le renouvellement de la forêt,
01:19:41 que ce soit des forêts sinistrées ou des forêts dépérissantes.
01:19:45 Il y a un guichet qui est ouvert pour aider, que ce soit des propriétaires privés, des collectivités ou même la forêt d'Aumagnal,
01:19:53 pour essayer de renouveler, de régénérer cette forêt qui est une urgence là aussi.
01:19:59 Merci. Quelques tweets avant d'aller manger. Merci beaucoup, messieurs, madame.
01:20:05 Alors, la Twittosphère a réagi sur la présentation de ces scénarios. Mais les mots de Jérôme Mousset.
01:20:11 On a fait pas mal de tweets sur les différents scénarios, un par un. Là, c'est essentiellement vuleur.
01:20:17 On a un tweet de service de restauration qui nous dit qu'il faudra choisir maintenant.
01:20:24 Il y aura donc quatre menus correspondant au scénario. Le menu poulet, évidemment. Le menu chinois, comme on a parlé tout à l'heure.
01:20:33 Le menu lyophilisé, il vaut ce qui vaut. Et le menu menu. Voilà. Il faudra choisir entre les quatre.
01:20:40 Bon appétit. Merci beaucoup. Merci à vous.
01:20:43 (Applaudissements)
01:20:46 (Générique)

Recommandée