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00:00 jeune fille n'était pas une jeune fille comme les autres puisqu'il se trouve que
00:02 c'était une espionne russe.
00:03 À un moment j'ai travaillé sur une opération d'influence du FSB, qui est le service de
00:07 renseignement intérieur russe, à Moscou.
00:09 Et c'était une opération qui consistait à faire venir des chercheurs français, les
00:12 faire venir à Moscou pour leur proposer de passer quelques jours, un petit peu de bon
00:16 temps et faire quelques cycles de conférences.
00:18 Et en fait il se trouve que j'en connaissais un dans le lot, une personne que je connaissais
00:22 bien.
00:23 Du coup je prends contact avec lui et je lui dis "mais qu'est-ce que tu foutais avec
00:25 le FSB à Moscou ?" Et il me raconte une histoire qui est tout à fait particulière,
00:29 me disant qu'il a été approché par quelqu'un qui s'est présenté comme un membre des
00:32 services de renseignement russe et qui voulait lui présenter sa petite amie, qui avait eu
00:36 une grande chance, c'est qu'elle avait été acceptée à Sciences Po l'année prochaine.
00:39 Et du coup il voulait lui proposer d'aller lui présenter des chercheurs, des gens dans
00:43 le milieu de la défense, etc.
00:45 Et sauf que en fait évidemment cette jeune fille n'était pas une jeune fille comme les
00:48 autres puisqu'il se trouve que c'était une espionne russe.
00:50 Alors cette jeune femme qui doit avoir 25 ans aujourd'hui, elle a un profil qui est
00:54 assez intéressant.
00:55 Déjà elle a été acceptée à Sciences Po, ce qui n'est pas tout à fait normal quand
00:58 on connaît son nom de famille, parce que son nom de famille c'est Alexandra Fokina.
01:02 Sauf qu'on fait très vite la connexion avec quelqu'un d'autre qui n'est jamais que son
01:06 père, qui est Yevgeny Fokin, qui est un ancien haut placé, entre guillemets, du renseignement
01:12 russe, et qui est au cœur du plus gros scandale de corruption au sein du FBI qui secoue le
01:17 FBI encore aujourd'hui, qui est le scandale McGonigal, où le chef du contre-espionnage
01:21 à New York a été, quelque part, corrompu par des russes.
01:25 Au cœur de cette opération, c'est le père de Alexandra.
01:28 C'est assez intéressant qu'elle ait été acceptée à Sciences Po, parce que normalement
01:31 il y aurait eu quand même des indices qui auraient pu nous faire dire que c'était
01:35 peut-être pas une bonne idée de l'accepter à Sciences Po, parce que son père n'est
01:38 jamais lui-même qu'un ancien du renseignement russe, et elle, elle s'est pointée à Sciences
01:42 Po en disant concrètement qu'elle travaillait sur le contre-terrorisme au Sahel, qui est
01:47 quand même un sujet pour les connaisseurs.
01:49 On aurait eu des raisons de se méfier normalement au regard de l'affrontement qu'il y a entre
01:53 la Russie et la France, justement au Sahel.
01:56 Non mais, et surtout ce qui est fou, c'est qu'après Sciences Po, elle a été recrutée
02:00 dans notamment une très grande boîte de sécurité privée française, et dans cette
02:05 boîte, tout le monde a été rassuré justement par la ligne Sciences Po dans son CV, qui
02:10 a permis d'endormir tous les recruteurs et tous ceux qui auraient dû enquêter justement
02:14 sur son profil avant de l'accepter dans l'entreprise.
02:16 Au bout d'un moment, quand on enquête sur ce genre de sujet, il faut être hyper précautionneux,
02:21 parce qu'on n'a pas envie de dire que quelqu'un est une espionne si ce n'en est pas une.
02:24 Alors du coup, j'ai essayé de confirmer ça comme j'ai pu, et puis la confirmation
02:28 est venue des États-Unis directement à travers une source, qui m'a confirmé le
02:33 fait qu'Alexandra Fokina faisait bien partie du SVR, c'est-à-dire le Service de renseignement

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