Témoignage FRANCE 24 : "Nous savions que ce moment arriverait" : services de renseignement ukrainien

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Transcript
00:00 Pour le président Zelensky, la faiblesse de la Russie est désormais évidente. Les Ukrainiens qui espèrent également et surtout tirer les bénéfices
00:06 sur le front de cette rébellion du groupe Wagner. En direct de Zaporizhia, près de la ligne de front, justement, on va retrouver notre envoyé spécial
00:13 Gwendolyn De Bono. Bonjour, Gwendolyn. Gwendolyn, avant de vous écouter, on va tout d'abord entendre ce témoignage. Vous avez pu vous entretenir
00:20 avec un membre des renseignements militaires ukrainiens. On l'écoute et on va vous écouter juste après.
00:27 Pour être tout à fait honnête, ça a été une grande surprise pour nous. D'un côté, on comprenait très bien que tôt ou tard, cette action arriverait.
00:38 Vu la gestion de la guerre en Russie, cette cassure dans le système était inévitable. Mais on s'attendait à ce que ça arrive plus tard,
00:47 après des succès dans la contre-offensive ukrainienne, quand les lignes de front auraient commencé à se fissurer.
00:53 Après cela, on prévoyait cette déstabilisation. Pour notre unité et pour l'Ukraine, cette déstabilisation en Russie nous est extrêmement profitable.
01:05 Une telle situation est déjà arrivée dans l'histoire de la Russie et conduit toujours à la guerre civile et à l'effondrement total.
01:12 Maintenant, nous devons certainement prendre part à cette action, mais cela dépend de la suite des événements.
01:18 Ces événements nous donnent de grandes possibilités. Sur le front également, on doit utiliser cette déstabilisation et ses faiblesses.
01:27 On doit les utiliser sur le plan militaire et le plan politique. On doit accomplir notre tâche sur le front.
01:32 Et si cette déstabilisation prend plus d'une semaine, notre unité ainsi que l'ensemble des forces armées ukrainiennes devront conduire certaines actions.
01:44 Voilà pour ces propos d'un membre du renseignement militaire ukrainien. On va retrouver en direct de Zaporizhia, de la région de Zaporizhia,
01:51 notre envoyé spécial Gwendolyn De Bono. Gwendolyn, on vient d'écouter justement ce militaire ukrainien que vous, vous avez pu rencontrer,
01:58 qui d'une certaine manière se frotte les mains de cette insurrection de Wagner. Mais est-ce que d'une certaine manière,
02:04 il n'y a pas également une forme de prudence au sein de l'État-major ukrainien pour l'instant ?
02:09 Oui, bien sûr. Ce qu'on peut dire, c'est que l'État-major ukrainien, pour l'instant, il regarde évidemment attentivement ce qui est en train de se passer.
02:18 Mais nous devons faire attention à ne faire aucune erreur rapide. Voilà ce que nous disait également ce membre du renseignement militaire
02:26 que vous venez d'entendre. Lui pense par exemple qu'il est toujours possible que Vladimir Poutine arrive, je cite,
02:31 « à étrangler cette insurrection armée conduite par Yéveni Prigojin ». Alors le chef du renseignement militaire ukrainien, lui, dit que
02:41 Moscou se prépare à vivre en état de siège. Il faut aussi se rappeler un côté ukrainien. C'est important de le préciser que le fait de déstabiliser,
02:49 de faire des opérations de déstabilisation pour justement déstabiliser le régime de Vladimir Poutine, ça a toujours fait partie
02:56 intégrante de la défense ukrainienne. C'est un axe de la défense ukrainienne. On se souvient par exemple des incursions des combattants pro-ukrainiens
03:03 dans la région de Belgorod en Russie. À l'époque, des sources au sein du renseignement militaire ukrainien nous disaient que tout ce qui déstabilisait
03:10 le régime devait être poursuivi. Par ailleurs, il n'y a pas de doute tout de même qu'évidemment l'État-major va regarder les plans de nouveau
03:19 pour essayer de voir si ce qui se passe en Russie crée de nouvelles faiblesses dans le dispositif russe sur la ligne de front. Mais pour l'instant,
03:27 quand on parle aux soldats qui sont sur leur position, eh bien leurs plans pour les jours à venir n'ont pas changé. Et tous nous disent être concentrés
03:35 sur leurs tâches, sur les opérations qui sont prévues.
03:38 Guendoline, plus largement, quelle influence va avoir cette rébellion du groupe Wagner sur le conflit en Ukraine, justement ?
03:47 Alors, c'est difficile de le dire aujourd'hui, mais pour l'instant, ce qu'on observe aujourd'hui, c'est que les lignes de front ne changent pas.
03:53 On ne voit pas de lignes de front s'effondrer, tout comme on ne voit pas non plus de mouvements de troupes russes, de rotation au sein des troupes russes
04:01 plus importantes que d'habitude. De la même manière, il n'y a pas d'offensive plus importante de la part des Ukrainiens, d'assaut plus important.
04:08 Les nouvelles brigades ukrainiennes qui ont été formées par les partenaires occidentaux pour cette contre-offensive, elles n'ont toujours pas été déployées.
04:16 Donc pour l'instant, on ne voit pas un changement dans le rythme de cette contre-offensive ukrainienne.
04:20 C'est toujours la première phase, la phase où les Ukrainiens testent les défenses russes. Par ailleurs, l'artillerie russe marche toujours.
04:28 Les champs que les Ukrainiens doivent traverser pour progresser sont toujours minés. Donc pour l'instant, pas de changement dans cette contre-offensive,
04:36 pas de changement majeur. Et par ailleurs, encore une fois, selon des soldats à qui nous avons pu parler, les opérations qui étaient prévues
04:43 et qui doivent avoir lieu dans les prochains jours sont maintenues.
04:46 — Merci beaucoup, Gwendoline, pour toutes ces explications. Gwendoline de Bonneau, l'envoi spécial de France 24 à Zaporizhia en Ukraine.

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