• il y a 2 ans
Le conseiller municipal spécial délégué à l'urbanisme, à l'aménagement durable et au Patrimoine de la Ville de Marseille est l'invité Rue de la République. ...

Vidéo publiée le : 12/11/2023 à 13:00:00

Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/actualites/politique/marseille/15606/eric-mery-construire-des-logements-et-de-la-mixite-a-marseille-.html

Category

🗞
News
Transcription
00:00 (Générique)
00:10 Bonjour à tous et bienvenue dans Rue de la République, consacrée aujourd'hui à Éric Méry, qui vient pour la première fois dans cette émission.
00:16 Bonjour Éric Méry.
00:16 Bonjour.
00:17 Je suis aux côtés de Léo Purget, le président de la Marseillaise éditoriale, directeur éditorial également, pour vous recevoir.
00:23 Donc Éric, bonjour Léo.
00:24 Éric Méry, conseiller municipal spécial délégué à l'urbanisme, à l'aménagement durable de la ville et au patrimoine, rien que ça.
00:31 Tout à fait.
00:31 Allez, on y va.
00:32 Point d'étape cette semaine de la ville de Martigues, un an après les assises du logement de la ville de Marseille.
00:38 Pardonnez-moi, c'est un vieux réflexe conditionné, mais mon PDG comprendra.
00:41 On va continuer quand même.
00:43 La ville de Marseille, donc sur les assises, effectivement, cette semaine, qui étaient les rendez-vous du logement,
00:47 où on a compris quand même que ça n'avait pas vraiment changé et que le quotidien des Marseillais n'avait pas encore véritablement changé.
00:54 15 000 personnes sans logement aux portes de l'hiver, 100 000 personnes qui vivent encore dans des logements indignes.
00:59 Le moins qu'on puisse dire, c'est que vous avez encore du boulot sur la planche.
01:03 Oui, tout à fait.
01:05 Merci de trouver le boulot.
01:06 C'est une belle entrée en matière.
01:08 Désolé.
01:09 Par contre, souligner quand même le succès de ce rendez-vous.
01:13 On avait fait des états généraux du logement l'année dernière.
01:18 On s'était engagé à se revoir chaque année pour indiquer les engagements qui avaient été pris et ceux qui avaient été tenus ou ceux qui étaient en cours.
01:26 Donc, on ne peut pas tout régler en une année.
01:29 Mais je pense que ceux qui étaient présents ont pu voir que la ville de Marseille notamment avait avancé dans les engagements.
01:36 Alors, qu'est-ce qui s'est passé depuis un an ?
01:38 Ce qui s'est passé depuis un an ?
01:41 Vous avez vu lors du dernier conseil municipal les engagements qui ont été pris en matière de logement et d'aide pour l'accession au logement social par mon collègue Patrick Amico.
01:53 Les règlements ou alors tout ce qu'on a pu faire pour contrer un peu les locations saisonnières Airbnb qui sont de l'initiative de la ville de Marseille.
02:05 En attendant peut-être une initiative...
02:06 Parce qu'on n'avait pas totalement la compétence sur le logement.
02:08 Il faut le rappeler. C'est ce que disait Benoît Payet en introduction de ses rendez-vous du logement de Marseille.
02:15 Il disait on ne peut pas ne rien faire.
02:16 Effectivement, vous avez été élu le printemps de Marseille en particulier sur cette cause après le drame de la rue d'Aubagne.
02:21 Exactement. La compétence logement est une compétence métropolitaine.
02:24 Mais qui organise aujourd'hui les états généraux du logement ?
02:27 Qui organise les rendez-vous annuels du logement ?
02:29 C'est la ville de Marseille.
02:30 C'est le PIXA déjà ou pas ?
02:31 Prenez-le comme vous voulez.
02:32 C'est un constat.
02:33 C'est un constat.
02:33 Alors la rencontre annuelle du logement, qu'est-ce que vous en avez retenu pour votre part ?
02:39 Pour ma part, j'ai retenu que les gens étaient au rendez-vous.
02:43 Alors il y avait des professionnels, il y avait des associations.
02:47 Et moi, j'ai retenu quand même le discours de certaines personnes qui sont intervenues du milieu associatif
02:52 qui nous ont dit que la ville de Marseille ne s'était pas reposée sur ses lauriers depuis un an
02:57 et qu'elle avait vu, ne serait-ce que le dialogue qui avait été maintenu,
03:02 ne serait-ce que les actions qui avaient été engagées.
03:06 Ce qui est important, c'est de montrer que cette journée annuelle du logement,
03:11 ce n'était pas un point d'étape qu'on faisait chaque année,
03:13 mais c'était surtout un compte-rendu de tout ce qu'on avait pu faire pendant l'année.
03:17 C'est-à-dire, on ne se contente pas de faire des points actuels, mais c'est toute l'année.
03:21 Et après, on récapitule un peu toutes nos actions.
03:25 On va rentrer dans le détail, si vous le voulez bien.
03:27 Éric Méry, moi j'ai été frappé parce qu'on suit un tout petit peu la politique avec Léo,
03:31 de la concorde, de la bonne entente qu'il y avait,
03:33 alors que vous êtes plutôt quand même en ce moment à couteau tiré
03:35 avec la municipalité de Marseille, que les prochaines élections ont déjà débuté.
03:40 Là, David Hittier, vice-président, salué votre travail, vous avez salué le sien également.
03:45 Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes,
03:46 même si ça ne bouge pas trop dans le quotidien des Marseillais.
03:49 Alors, malheureusement, non.
03:51 Une réalité, c'est que les relations de travail avec David Hittier se passent bien.
03:56 Pas avec la métropole, donc.
03:57 Non, avec David Hittier, ça se passe très bien.
04:00 Il nous entend sur nous.
04:02 Et lui, salonné, faut-il le préciser ?
04:05 Je pense que ce n'est pas anodin.
04:06 Je pense que ça a son importance.
04:07 Donc, les relations avec David Hittier se passent bien.
04:10 Néanmoins, les relations un peu dégradées avec la métropole
04:15 nous empêchent de pouvoir subvenir aux besoins des Marseillaises et des Marseillais
04:20 en matière de logement.
04:22 Illustration ?
04:23 Bah, illustration.
04:24 Quand on veut créer du logement, aujourd'hui, moi je suis là,
04:27 ma délégation, c'est l'urbanisme.
04:29 Ce que je souhaite, c'est pouvoir construire pour les Marseillaises et les Marseillais,
04:33 c'est pouvoir construire des logements accessibles,
04:34 c'est pouvoir construire des logements avec une mixité sociale partout,
04:38 dans tous les secteurs, dans tous les endroits.
04:40 Et j'en suis empêché par le manque de transport,
04:43 par le manque de voiries adaptées.
04:45 Et ce sont des sujets qui ne sont pas des sujets que suit David Hittier.
04:48 Donc lui, il n'y est pour rien.
04:49 Et aujourd'hui, je ne vais pas le critiquer là-dessus.
04:52 Mais aujourd'hui, quand j'avais, lors du conseil municipal,
04:54 indiqué que les mairies de secteur me rendaient toujours des avis défavorables
04:57 sur les demandes de permis de construire qu'on fait,
04:59 c'est un peu une schizophrénie, parce que les avis qu'ils me rendent,
05:02 ils sont dus à des incohérences de la métropole.
05:05 C'est-à-dire, ils me rendent des avis en disant
05:07 "vous ne pouvez pas construire là, parce qu'il n'y a pas de transport en commun".
05:09 C'est pas la ville de Marseille qui s'occupe des transports en commun.
05:11 "Vous ne pouvez pas construire là, car les voiries sont saturées,
05:14 elles ne sont pas adaptées,
05:15 les emplacements réservés pour élargir ne sont pas mis en œuvre".
05:18 Ça, c'est pas la ville de Marseille.
05:19 - On n'arrive pas à s'entendre pour le bien commun des Marseillais.
05:23 - Nous, on fait des demandes, mais force est de constater...
05:25 - Ils disent la même chose en face.
05:27 - Oui, mais après, c'est pas ma compétence.
05:29 Je veux dire, moi, j'essaye, je suis là pour instruire des permis,
05:31 je suis là pour permettre qu'on construise des logements et de la mixité
05:35 avec M. Amico pour que les programmations conviennent à tout le monde.
05:39 Mais aujourd'hui, si la voirie n'est pas au rendez-vous,
05:41 si les transports en commun ne sont pas au rendez-vous,
05:43 si aujourd'hui, par exemple, dans le 11-12,
05:45 plutôt que d'aller désenclaver ces secteurs à la Valentine
05:48 qui manque cruellement de transports en commun,
05:50 on préfère s'attarder sur le tramway du 4 septembre,
05:52 moi, je peux rien faire de plus.
05:54 - Alors, parlons-en de ces autorisations de permis.
05:56 Vous avez été effectivement pointé du doigt par le préfet.
05:59 La Marseillaise l'avait révélé pour un défaut de construction
06:04 et de réalisation des objectifs de logements sociaux.
06:09 Cela a d'ailleurs suscité un changement de responsabilité
06:12 dans la majorité municipale.
06:13 Vous avez désormais l'urbanisme.
06:15 Quelle disposition avez-vous prise depuis pour redresser la barre ?
06:19 - Alors, je crois que la première chose, c'est pour ça aujourd'hui
06:21 que si je viens vous voir au bout de six mois,
06:23 moi, je n'ai pas souhaité m'exprimer d'abord
06:26 parce que je pense qu'il y avait un manque de dialogue
06:28 et je pense que ce n'est pas en allant dans les médias
06:31 de façon péremptoire pour dire ce qu'on veut faire,
06:36 qu'on arrive à rétablir le dialogue.
06:39 Moi, je suis allé rencontrer tous les porteurs de projets,
06:41 tous les promoteurs, tous les acteurs.
06:44 - C'est une critique pour votre prédécesseur ?
06:45 - Non, ce n'est pas une critique.
06:46 - On n'est pas loin quand même, peut-être.
06:47 - Non, ce n'est pas une critique.
06:48 C'est de dire que quand on prend une responsabilité,
06:50 une nouvelle responsabilité, qu'on doit faire profil bas,
06:52 qu'on doit faire profil bas parce qu'effectivement,
06:54 on a été mis sous pression par la préfecture.
07:00 On doit faire profil bas et on doit rencontrer
07:02 les différents acteurs en personne pour leur dire
07:06 qu'on va procéder autrement, pour dire qu'on va les rencontrer en amont.
07:10 Et je pense que c'est la moindre des choses.
07:11 Je pense que c'est le respect le plus élémentaire
07:13 d'aller les voir en premier.
07:14 Donc moi, je suis allé rencontrer tous les acteurs,
07:16 soit la Fédération française du bâtiment,
07:18 que ce soit les porteurs de projets, que ce soit les promoteurs,
07:21 pour leur dire qu'à partir d'aujourd'hui,
07:23 il y avait un dialogue qui serait plus fréquent,
07:27 qui serait plus régulier.
07:29 On a bloqué des dates.
07:32 Voilà, moi, tous les mardis, il y a des ateliers d'urbanisme.
07:33 Ça avait déjà cours, mais un jeudi sur deux,
07:36 on a une rencontre.
07:37 Et encore ce matin, j'ai passé toute la matinée avec des promoteurs
07:40 qui me présentaient leurs projets pour qu'ils puissent,
07:44 bien en amont, dans le dépôt de permis,
07:48 savoir ce qu'attendait la ville en matière d'urbanisme
07:51 et savoir ce qu'attendait la ville,
07:54 parce que M. Amicou est toujours présent avec moi,
07:55 ce qu'attendait la ville en matière de programmation de logement.
07:59 Et lors de la journée annuelle du logement,
08:02 le président de la Fédération des promotions immobilières,
08:04 M. Basside, l'a bien indiqué.
08:07 Il dit "Nous, on fait ce que veut la ville, c'est un critère,
08:11 mais il faut qu'on le dise bien en amont".
08:13 Et sur ça, on est complètement raccord.
08:14 Vous avez la feuille de route, de toute façon,
08:16 désormais, elle a été tracée avec le plan local de l'habitat,
08:19 pour lequel on a entendu que vous aviez bien travaillé
08:22 entre la municipalité et la ville de Marseille.
08:26 Qu'est-ce qui manque aujourd'hui,
08:27 justement au fait qu'on n'arrive pas suffisamment de...
08:30 - La métropole. - Et la métropole, pardon,
08:32 et la ville de Marseille.
08:33 Qu'est-ce qui manque aujourd'hui pour que 2024
08:36 va voir d'un coup s'accélérer les projets ?
08:38 Alors, il ne manque pas grand-chose aujourd'hui.
08:40 Moi, je suis assez optimiste sur le fait que des projets,
08:45 il y en a, que les promoteurs reviennent nous voir,
08:48 que les bailleurs sociaux reviennent nous voir.
08:50 Aujourd'hui, on avance tous ensemble.
08:53 Moi, comme je vous dis, j'essaye d'être très humble
08:55 et de dire que la ville n'est qu'un acteur de l'acte de construire,
08:59 même si c'est elle qui décide ce qu'elle veut faire
09:01 et où elle veut le faire.
09:02 Après, ce n'est pas nous qui construisons.
09:04 Donc, aujourd'hui, on a beaucoup de promoteurs.
09:09 Ce matin, il y en avait encore un qui nous disait,
09:11 ça faisait un an et demi qu'on avait arrêté de chercher sur Marseille.
09:14 Aujourd'hui, on revient vous voir avec cinq projets.
09:16 Peut-être pas tous, mais verrons le jour.
09:18 On demandera sûrement à retravailler la majorité,
09:22 mais en tout cas, ils reviennent et ça, c'est très positif.
09:25 Alors, en matière de répartition de ces logements,
09:27 parce que l'urbanisme, c'est aussi ça,
09:29 c'est planifier sur la ville en entier.
09:33 Quelle est votre opinion ?
09:34 On a vu qu'au plan national, la première ministre avait indiqué
09:38 qu'elle souhaitait plus de mixité, moins de ghettoisation des quartiers.
09:46 Est-ce que vous êtes sur cette longueur d'onde ?
09:48 Et puis, est-ce que c'est tout simplement possible ?
09:50 - Alors, au-delà d'être sur cette longueur d'onde,
09:52 c'est une réalité.
09:54 Aujourd'hui, la majorité des logements sociaux
09:57 sont réalisés par des promoteurs privés dans le cadre d'opérations mixtes.
10:01 C'est la majorité de ce qui se fait.
10:03 - Vous savez, fonter le seuil réservé aux logements sociaux, justement.
10:05 - Voilà. Mais déjà, à l'origine, c'était ce qui se passait.
10:09 Pourquoi ? Parce qu'il y a un déficit d'opérations d'aménagement dans cette ville.
10:13 Ça, c'est un problème métropolitain.
10:14 Les ZAC ne fonctionnent pas.
10:17 Donc, ça ne marche pas.
10:18 On doit trouver d'autres solutions face à cette problématique, face à cette carence.
10:22 Et donc, aujourd'hui, on a sollicité l'abaissement du seuil de logements sociaux à 30 logements,
10:29 30% à compter de 30 logements, à partir de la modification 3, c'est-à-dire en 2024.
10:35 Comme je l'ai dit lors de la journée annuelle du logement,
10:37 depuis que je suis arrivé en responsabilité avec M. Amico, à chaque fois qu'on voit un projet supérieur à 30 logements
10:44 et même inférieur, même s'il n'y a pas cette obligation,
10:47 on demande aux promoteurs de faire cet effort et d'anticiper.
10:50 Et pour l'instant, globalement, ils le font.
10:52 Donc, ça, c'est aussi un point très positif, c'est-à-dire qu'on ne va pas attendre le premier semestre 2024.
10:57 Aujourd'hui, il y a beaucoup de projets dans les tuyaux qui intègrent cette modification sans qu'elle soit effective.
11:03 - Est-ce qu'on arrivera ? Est-ce que c'est soluble ?
11:05 Parce que, Léo Purgat, vous posez la question il y a quelques instants.
11:08 Est-ce qu'on peut récupérer certains quartiers où la mixité sociale n'existe absolument plus aujourd'hui,
11:14 où on a les appels trop laissés à l'abandon ?
11:16 Je vois qu'il n'y a plus de services publics.
11:18 Nadia Boulins, la maire du 15e, nous dit que le seul service public que nous avons dans le 15e, c'est un centre social.
11:24 Comment est-ce qu'on récupère une situation comme ça pour refaire une ville harmonieuse ?
11:28 - On travaille. C'est peut-être très simple de dire ça.
11:32 Mais j'ai envie de dire, la mixité, on doit la faire dans tous les quartiers, dans les deux sens.
11:38 On doit faire du logement social à des endroits où c'est en carence.
11:41 Et nous, il faut qu'on est très cohérent.
11:44 On ne cherche pas à faire du logement social à tout prix.
11:46 Les endroits où il y en a beaucoup, on n'hésite pas à dire aux porteurs de projets,
11:50 écoutez, là, il y a beaucoup de logements sociaux.
11:52 Et ce n'est pas simplement le secteur ou l'arrondissement.
11:54 C'est des fois dans simplement des quartiers ou des îlots.
11:56 On sait qu'il y a des endroits, on a réussi à faire une analyse assez fine
12:00 pour des endroits où on sait que quand même, il n'en faut plus.
12:04 Il faut arriver à avoir une certaine mixité, avoir un certain équilibre.
12:08 - Ça prend du temps ? - Oui.
12:10 Ça, c'est la seule question, j'ai envie de dire, du logement.
12:12 Après, vous avez soulevé la question des services publics.
12:16 Aujourd'hui, ça, c'est une volonté du maire de Marseille, il n'arrête pas de le répéter.
12:20 Aujourd'hui, les services publics, on a une PPI qui doit être votée
12:23 normalement au prochain conseil municipal,
12:26 sur lequel, effectivement, on aura les services publics qu'il faut.
12:30 On aura une programmation, vous l'avez vu, notamment dans le deuxième ou dans le troisième.
12:33 On a, au dernier conseil municipal, on a voté des constructions de médiathèques,
12:37 des constructions de bibliothèques.
12:39 On a une piscine qui va avoir le jour dans le 2/3.
12:41 Ce sont des choses qu'on ne voyait pas.
12:43 Et aujourd'hui, on prend ces quartiers compliqués.
12:48 Et l'objectif, c'est de, effectivement, quand le maire de Marseille dit
12:50 il faut recoudre le nord et le sud, il faut...
12:53 plus aucun quartier ne doit être abandonné.
12:55 C'est, je pense, une feuille de route assez claire pour nous.
12:58 Alors les résultats, on sait, ils sont longs à venir,
13:01 notamment dans le domaine de la construction.
13:04 Est-ce que vous avez une idée de l'horizon, de là où vous en serez à la fin du mandat,
13:09 au regard des engagements que vous avez pris,
13:11 et puis aussi des dossiers que vous avez pu reprendre depuis ces derniers six mois ?
13:15 Moi, je constate une dynamique depuis la rentrée.
13:19 Effectivement, on a beaucoup de projets qui arrivent sur la table.
13:21 On a beaucoup de rendez-vous.
13:23 On a beaucoup de porteurs de projets qui viennent nous voir.
13:26 On a beaucoup de porteurs de projets aussi qui ont du mal, des fois, à faire sortir les projets
13:30 parce que la conjoncture est difficile.
13:32 Et ils n'hésitent pas à nous solliciter pour...
13:34 Oui, les coûts de construction ont été énormément augmentés.
13:36 C'est ça, ils n'hésitent pas à nous solliciter pour qu'on puisse les aider.
13:39 Notamment, on a des projets où il n'y avait pas de logements sociaux,
13:41 où ils nous disent "ben écoutez, si on fait une partie de logements sociaux,
13:43 on arrivera à s'en sortir, ben écoutez, on vous accompagne,
13:46 on regarde avec vous la programmation".
13:48 Donc c'est bien, c'est assez chronophage, ça prend du temps.
13:52 C'est assez énergivore, mais en tout cas, avec M. Amico, on est toujours au rendez-vous
13:56 et on répond, on va au rendez-vous,
14:03 on essaye de maintenir le dialogue pour que, justement, cette dynamique ne s'enraye pas.
14:09 Et si ça continue comme ça, je ne sais pas où en on sera,
14:11 mais en tout cas, la courbe ne pourra être qu'ascendante.
14:14 - Deux questions qui sont en marge de la périphérie, mais quand même extrêmement proches de votre délégation,
14:18 qui est l'urbanisme, qui est donc la construction de logements.
14:21 Je voudrais qu'on parle sur la loi voulue par Benoît Payan sur les marchands de sommeil
14:26 pour durcir un peu la réglementation, et puis surtout, ce qu'il appelle de ses voeux,
14:29 c'est l'encadrement des loyers.
14:30 Comment est-ce que vous vous positionnez sur ces deux questions ?
14:33 - Ce sont deux sujets qui font pleinement partie, en fait, j'ai envie de dire,
14:37 de la raison d'être du printemps marseillais, de ce qu'on essaye de mener dans la ville.
14:42 On a tous été interpellés par le 5 novembre, aujourd'hui, ça faisait cinq ans, il y a quelques jours.
14:48 On s'est, pour beaucoup d'entre nous, engagés à ce moment-là,
14:51 parce qu'on n'imaginait peut-être pas se retrouver aux commandes de la ville.
14:55 Et donc, c'est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur.
14:58 - C'était votre cas, ça a été un déclencheur ?
15:00 - Oui, ça a été un déclencheur.
15:01 Et du coup, cette loi permettra de créer le délit de marchands de sommeil,
15:08 permettra de mieux l'encadrer.
15:09 En plus, dans mon métier en tant qu'avocat, j'ai pu voir, effectivement,
15:12 j'ai vu un article, les difficultés que pouvaient avoir les ministères publics,
15:15 les procureurs de la République, pour pouvoir agir et pour pouvoir caractériser les infractions.
15:22 Et donc, en créer une spécifique aux marchands de sommeil pour accélérer les choses
15:26 et pour permettre de condamner ces gens-là qui se font de l'argent sur la misère humaine,
15:30 ce qui est scandaleux, et qui conduit à des drames.
15:32 Et on voit régulièrement dans les articles des gens qui sont condamnés,
15:36 mais ça ne va pas assez vite et ça ne fait pas assez peur, j'ai l'impression,
15:39 puisque ça continue à exister de manière trop importante.
15:43 - Sur l'encadrement des loyers, vous allez fâcher un certain nombre de vos partenaires,
15:46 évidemment, qui sont les investisseurs et les promoteurs,
15:49 qui eux ne sont pas du tout favorables à ça, évidemment, en disant
15:52 "Vous faites fuir les investisseurs, ils ne vont pas venir dans votre ville".
15:54 - Je ne suis pas sûr.
15:56 Aujourd'hui, on ne fait pas fuir les investisseurs.
15:59 Aujourd'hui, par exemple, quand on a des promoteurs ou des propriétaires,
16:03 souvent, ils ont des projets pour du logement,
16:11 et donc pour que des gens...
16:13 Nous, ce qu'on vit, ce sont les primo-excédents, c'est les résidences familiales,
16:16 c'est les gens qui veulent vivre dans cette ville.
16:18 Donc aujourd'hui, on est parfaitement cohérents là-dessus.
16:22 Nous, ce qu'on crée, c'est des habitats et des habitations pour les Marseillaises et les Marseillais,
16:27 on n'est pas pour des investisseurs qui veulent faire du Airbnb,
16:31 qui veulent faire des logements saisonniers,
16:33 qui veulent avoir 5 ou 6 appartements sur Marseille et habiter de l'autre côté de la France.
16:37 On veut des logements qui soient dignes pour les Marseillaises et les Marseillais,
16:41 ça se voit dans les opérations immobilières,
16:43 et on veut des logements qui sont accessibles pour les Marseillaises et les Marseillais,
16:46 qui ne pourraient pas se rendre propriétaires, mais qui veulent louer.
16:49 Donc à ce titre-là, l'encadrement des loyers, il correspond tout à fait à notre feuille de route.
16:52 - Alors, vous évoquiez Airbnb,
16:55 est-ce que la pression de cette plateforme et de ses concurrents est supportable pour Marseille ?
17:00 Et puis, quelle réponse vous avez apporté ?
17:03 - Alors, on a apporté une réponse assez simple,
17:06 c'est aujourd'hui d'interdire, avant qu'on arrive,
17:09 il y avait possibilité d'avoir 5 appartements à Airbnb,
17:14 de manière renouvelable, quasiment tacitement.
17:16 Aujourd'hui, on n'en a qu'un,
17:18 on n'a le droit d'avoir qu'une résidence secondaire accessible en Airbnb,
17:22 mais de manière non renouvelable.
17:24 Sinon, si on veut en faire une autre,
17:26 il faut créer une... il faut avoir une offre,
17:30 une compensation avec une offre de logement dans le même secteur.
17:33 Ça, c'est quand même quelque chose qui n'est pas négligeable.
17:36 Après, on ne va pas se cacher si aujourd'hui la ville de Marseille,
17:39 avec son étendue, on ne peut pas, nous,
17:42 trouver comme excuse que l'Airbnb empêche
17:46 aux Marseillaises et aux Marseillais de se loger.
17:48 On doit être capable, dans une ville aussi grande, de trouver d'autres solutions.
17:51 Mais il n'en demeure pas moins
17:53 que, au niveau de notre philosophie et au niveau de nos idéaux,
17:57 ce n'est pas ce qu'on veut pour la ville de Marseille.
17:59 Donc, on continuera à lutter ou à essayer d'encadrer
18:02 de manière drastique cette pratique.
18:05 - Alors, vous aviez, dès le début du mandat, la délégation du patrimoine.
18:08 Là aussi, vous aviez un peu critiqué vos prédécesseurs,
18:11 considérant qu'il n'y avait même pas de recensement
18:15 de ce patrimoine municipal.
18:17 Où vous en êtes sur ce volet-là ?
18:19 - Alors, je n'avais pas...
18:21 J'avais vivement critiqué.
18:23 Oui, je peux le dire, effectivement, on est arrivé sur un patrimoine
18:26 qu'on ne connaissait pas.
18:28 Et moi, je précisais toujours, et je le précise encore,
18:31 que la problématique, ce n'est pas de ne pas connaître
18:34 la totalité de son patrimoine,
18:36 c'est surtout de ne pas connaître son état.
18:38 Dans une ville où on vient de parler des difficultés d'habitants indignes,
18:41 que la ville de Marseille ait,
18:44 en son sein, dans son patrimoine,
18:47 du patrimoine de l'habitant indigne,
18:49 puisqu'on avait des immeubles qui étaient indignes,
18:52 alors qu'ils, peut-être, étaient vides,
18:53 mais qui ne pouvaient pas être loués.
18:54 Et ça, ce n'est pas tolérable pour la deuxième ville de France.
18:57 Aujourd'hui, on a la chance d'avoir pu effectuer ce recensement.
19:01 On a la chance d'avoir eu une spline qui s'est créée,
19:04 qui est aujourd'hui opérationnelle.
19:06 - Cité publique d'aménagement.
19:07 - Voilà, et qui travaille très bien,
19:09 à laquelle on a cédé une majeure partie de ce patrimoine,
19:12 et qui va permettre de le réhabiliter,
19:15 et de créer du logement, et du logement social.
19:18 Donc, ça a été la priorité.
19:21 On a eu sur le patrimoine, d'abord, le recensement du nombre,
19:26 le recensement de son état.
19:29 Donc, c'était les immeubles.
19:31 Ensuite, on a fait les appartements.
19:32 Vous avez vu, on a cédé des appartements aux enchères,
19:35 et on continue à le faire, pour permettre la transparence,
19:38 et pour montrer, parce que, pour ceux qui ont vu,
19:40 ces appartements n'étaient pas en bon état,
19:42 comme vous avez vu sur les photos.
19:43 Mais, il fallait montrer ce qu'on avait,
19:45 ce dont on avait hérité.
19:46 Je pense que c'était nécessaire.
19:47 Mais, aujourd'hui, les gens qui ont acheté,
19:49 sont en train de les réhabiliter,
19:50 et j'espère que très prochainement,
19:52 je dois être invité chez un des personnes qui a acheté,
19:54 pour voir la réhabilitation,
19:55 et je ne manquerai pas de communiquer dessus,
19:56 parce que c'est plutôt sympa ce qui a été fait.
19:59 - Éric Méry, une question pour les primo-arrivants
20:02 sur cette émission de rue La République.
20:04 C'est quoi, La République, pour vous ?
20:06 - Alors, La République, j'ai envie de dire,
20:09 avant d'être élu, ça aurait été un certain nombre de droits,
20:12 et pour moi, ça s'enchevêtrait plutôt avec l'idée de démocratie,
20:17 même si ce n'est pas la même chose.
20:22 Maintenant que je suis élu, c'est plutôt des devoirs, La République,
20:25 c'est des devoirs de permettre de travailler pour l'ensemble des personnes,
20:30 dans une république qui vit en France,
20:32 mais pour nous, c'est de travailler pour l'ensemble des Marseillaises et des Marseillais.
20:35 - La profession de foi d'Éric Méry, on n'est pas loin du patrimoine,
20:37 vous noterez la connotation religieuse.
20:39 Merci d'avoir été en notre compagnie ce dimanche sur Maritima.
20:42 Merci à Iléo, Purgette également de La Marseillaise,
20:44 d'avoir été en compagnie.
20:45 Une très belle journée à vous.
20:46 - Merci beaucoup. Au revoir.
20:48 (Générique)

Recommandations