Antisémitisme: la prise de parole sur BFMTV de Maurice Lévy, président du conseil de surveillance de Publicis Groupe, en intégralité
Maurice Lévy, président du conseil de surveillance de Publicis Groupe, était l'invité de BFM Story ce mercredi soir.
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00:00 Dimanche c'est la grande mobilisation, l'appel à manifester contre l'antisémitisme.
00:04 Le Rassemblement National, y a-t-il sa place ?
00:07 C'est une question assez directe, oui.
00:09 C'est très difficile.
00:12 Dès lors que l'invitation est faite par la présidente de l'Assemblée Nationale
00:19 et le président du Sénat, ils ne peuvent exclure personne.
00:23 Et donc c'est extrêmement difficile.
00:26 Et actuellement, ça pose une question importante
00:30 parce que l'histoire du Rassemblement National, anciennement Front National,
00:35 est une histoire très liée à l'antisémitisme.
00:37 Et vous, à titre personnel, vous êtes choqué par sa présence ou pas ?
00:42 Je me suis beaucoup posé la question, je me suis même posé la question
00:45 de savoir si je devais y aller.
00:47 Ma réponse a été que j'irais.
00:49 Pourquoi ?
00:50 Pourquoi est-ce que je vais ? Je vais pour manifester.
00:53 Pourquoi est-ce que je me suis posé la question ?
00:55 Je me suis posé la question à cause de l'histoire.
00:58 On ne peut pas reprocher objectivement à Mme Le Pen de se conduire en antisémite.
01:04 Elle était même en rupture avec son père sur cette question-là.
01:07 Exactement. Donc on ne peut pas lui faire ce reproche.
01:10 Et la vraie question, ce n'est pas elle, c'est est-ce que le mouvement a changé
01:17 et est-ce qu'au sein de ce mouvement, ceux qui avaient fait de leur fond de commerce
01:23 l'antisémitisme ont fait un aggiornamento ?
01:27 Et c'est une question importante pour laquelle la réponse est encore très incertaine.
01:33 Mais dimanche, vous ne serez pas gêné de manifester
01:36 sachant que le Rassemblement National sera peut-être quelques dizaines de mètres derrière vous ?
01:39 Alors je vais vous dire une chose.
01:41 Dimanche, j'espère qu'il y aura énormément de monde.
01:44 J'espère que la France entière se lèvera et se bougera
01:48 et s'insurgera contre un monté de l'antisémitisme.
01:53 Et je préfère qu'il y ait 3% de gens du Front National ou du Rassemblement National présents,
02:00 mais qu'il y ait 97% de cette France silencieuse qui va se bouger
02:07 et qui va dire "halt" à l'antisémitisme de manière nette, de manière forte,
02:11 de façon à ce que ceci ne se reproduise pas
02:14 et qu'on ne vive pas encore des histoires comme celles que le peuple juif a vécues en France comme ailleurs.
02:20 C'est l'objet d'ailleurs de cette tribune que vous avez signée, on va y revenir.
02:23 Mais que dites-vous à ceux qui disent "Venir dimanche manifester, c'est soutenir Israël
02:29 et je n'ai pas envie de me retrouver avec des drapeaux israéliens" ?
02:34 Ce qui tendrait à dire que finalement on soutient en ce moment la politique de Benyamin Netanyahou et ce qui se passe à Gaza.
02:41 Eh bien je réponds "Ne pas venir, c'est soutenir le Hamas". Choisissez.
02:45 "Ne pas venir, c'est soutenir le Hamas".
02:47 "Ne pas venir, c'est soutenir le Hamas". "Ne pas venir, c'est soutenir les antisémites".
02:52 C'est aussi net que ça.
02:54 Et Jean-Luc Mélenchon qui ne vient pas, il soutient le Hamas ?
02:57 Oh mais ça c'est clair, depuis le début. Vous avez des doutes là-dessus ?
03:01 Vous l'avez entendu critiquer le Hamas ? Vous l'avez entendu dénoncer les crimes du Hamas ?
03:06 Moi je ne l'ai pas entendu.
03:07 Il a condamné, alors il a dit que ce n'était pas du terrorisme, il a dit que c'était des crimes de guerre, il les a condamnés.
03:12 Il a condamné les atrocités ?
03:15 Il a parlé de crimes de guerre, donc il les condamne.
03:18 Vous l'avez entendu dire que c'était des atrocités ?
03:23 Vous l'avez entendu avoir une larme, ou vu avoir une larme, pour ces gens qui ont été assassinés de manière horrible ?
03:32 L'une des députées de la France Insoumise, Madame Monod, a parlé du Hamas en tant que mouvement de résistance,
03:37 puisque c'était comme ça qu'il se définissait lui-même.
03:39 C'est comme ça effectivement qu'il le définit, contrairement à la décision de l'Union Européenne.
03:46 Pas seulement de la France, mais de l'Union Européenne.
03:48 Donc vous vous posez des questions sur Marine Le Pen, mais sur Jean-Luc Mélenchon, vous dites très clairement qu'il n'a pas sa place dans cette manifestation dimanche.
03:54 Il s'est exclu de lui-même de toute façon, la question ne se pose même pas.
03:58 Mais dans ces tribunes vous dites "jamais depuis la Shoah, la communauté juive de France ne s'est sentie aussi isolée,
04:06 depuis le 7 octobre, depuis les massacres du Hamas, la plupart des Français juifs se sentent abandonnés".
04:12 Mais abandonnés par qui ?
04:14 Abandonnés par la communauté nationale.
04:16 Abandonnés parce qu'il n'y a pas eu le moindre mouvement de soutien.
04:26 Il ne s'est rien passé qui donne l'impression que oui, on est à vos côtés.
04:37 Les Français ont été choqués, ils ont été même bouleversés par les récits.
04:42 Il y a 40 Français qui sont morts sur place.
04:44 Oui, mais on n'en parle même plus.
04:46 On n'en parle même plus.
04:48 C'est ce que j'évoque, je dis en entendant le clixty du comptage.
04:52 Effectivement, à chaque mort qui s'ajoute on entend "clic", mais on n'entend pas de compassion.
04:58 On ne s'intéresse pas à ceux qu'ils sont, à qui ils sont.
05:02 Vous avez vu les portraits des Français juifs qui ont été kidnappés sur les grands immeubles nationaux ?
05:19 Certains sont même arrachés.
05:21 Donc vous voyez que vous apportez de l'homme au moulin.
05:25 Mais cet antisémitisme, il vient d'où aujourd'hui en France ?
05:27 Alors, j'avais fait une tribune il y a 20 ans, en 2002, parce qu'on voyait déjà ce mouvement émergeant.
05:36 Et j'avais espéré à l'époque, puisque tout le monde niait la notion d'antisémitisme à ce moment-là,
05:42 j'avais espéré à l'époque qu'en m'insurgeant contre le phénomène, on allait l'étouffer dans l'œuf.
05:50 Et qu'on allait prendre les mesures d'éducation, d'explication, de bonne citoyenneté, de solidarité nationale.
06:02 Les pouvoirs publics ont fait ce qu'il fallait, je veux dire que les lois et l'application des lois est plutôt bien respectée.
06:10 Et quand il y a des événements, les auteurs sont recherchés.
06:16 Parfois on dit qu'ils ont commis un crime à la suite d'une bouffée délirante, mais dans l'ensemble c'est plutôt bien respecté.
06:26 Mais quand on regarde ce qui s'est passé avec l'anonymie, avec tous les morts jusqu'à Osara Tora,
06:36 il n'y a pas eu de mouvement national qui s'est levé et qui a dit
06:41 "Attendez, on ne peut pas laisser une partie de la communauté juive assassiner de cette façon-là".
06:47 – Mais qui l'avise ? D'où il vient ? Vous dites qu'il est émergent, mais il émerge d'où ?
06:51 – Vous savez très bien d'où il émerge. Il émerge d'un islamisme radical, c'est clair.
06:58 – Et qui a infusé certains quartiers.
07:00 – Et qui a infusé depuis très longtemps dans les quartiers, dans les cités, ce sentiment anti-juif,
07:06 qui est d'ailleurs pour certains une partie intégrante du Coran et du djihad.
07:14 – Mais vous citez Jean-Paul Sartre qui disait "L'antisémitisme ce n'est pas seulement le problème des juifs,
07:19 c'est le problème de tout le monde".
07:21 – Oui, il ne dit pas seulement, il dit "Ce n'est pas le problème des juifs, c'est notre problème".
07:24 – Mais c'est peut-être ça qu'il n'ait pas compris aujourd'hui.
07:26 – Non.
07:27 – Parce que pour certains, l'antisémitisme c'est avant tout le problème des juifs
07:30 et qui ne se sentent pas concernés n'étant pas juifs eux-mêmes.
07:33 – C'est peut-être pour ça qu'il n'y aura pas grand monde dimanche,
07:36 en tout cas pas le million de personnes que vous pourriez attendre.
07:39 – Moi je ne fais pas de pronostics sur le nombre de personnes qu'il y aura,
07:43 je pense qu'actuellement les gens, grâce aux médias, qui font bien leur travail sur ce plan,
07:51 prennent conscience qu'il y a un phénomène qui est en train d'exploser,
07:58 qui peut devenir violent et qui l'importe d'empêcher de se développer.
08:06 Et tous les arguments qui consistent à dire "mais attention, y aller c'est soutenir Israël"
08:15 ne tiennent pas, parce qu'il y a d'abord une communauté nationale,
08:21 il y a d'abord des Français juifs qui vivent en France.
08:24 – Y aller c'est soutenir les Français de confession juive.
08:27 – Il s'agit de soutenir ses… – Compatriotes.
08:31 – Ses compatriotes, je crois qu'il est écrit "fraternité",
08:36 on pourrait presque dire ses frères, ses frères et ses sœurs que sont les juifs.
08:42 Et au lieu de cela, ceux qui se soustraient à ce mouvement,
08:48 ceux qui sont exclus au nom d'arguments qui ressemblent à des arguties,
08:55 cautionnent l'antisémitisme, ils doivent marcher contre,
08:59 ils doivent marcher au nom des valeurs d'humanisme.
09:03 – Mais dans votre tribune vous dites "l'antisionisme et l'antisémitisme
09:07 c'est la même chose", sous le couvert de l'antisionisme
09:11 s'exprime souvent le pire antisémitisme.
09:13 – Oui, c'est pas seulement moi qui le dis, c'est l'ONU qui le dit,
09:19 c'est l'Union Européenne qui le dit, ce sont les États-Unis,
09:25 les autorités fédérales qui le disent, c'est la communauté occidentale
09:31 qui le dit de manière extrêmement éloquente, donc on le sait.
09:38 – Oui mais appeler au cessez-le-feu aujourd'hui,
09:40 critiquer la politique de Benyamin Netanyahou,
09:43 demander la coexistence de l'État d'Israël et d'un État palestinien,
09:47 est-ce que c'est être antisémite ?
09:49 – Non, je veux dire, je suis le premier à appeler,
09:53 non pas à un cessez-le-feu, mais à appeler à la paix,
09:57 et il faut pouvoir faire la paix.
10:00 Quel est l'obstacle majeur à la paix ?
10:02 J'ai rappelé ce qui s'est passé puisque…
10:05 – C'est le Hamas aujourd'hui.
10:06 – C'est le Hamas, on le sait très bien.
10:08 – Donc il faut que les bombardements sur Gaza continuent,
10:12 que l'armée israélienne termine le travail à Gaza,
10:14 comme le dit Benyamin Netanyahou.
10:16 – Il faut terminer le travail à Gaza, c'est triste, et on sait très bien…
10:20 – Même si aujourd'hui Gaza ressemble à un cimetière, Maurice Evie,
10:23 pour enfants notamment, ce que dit l'ONU.
10:25 – Mais vous êtes des journalistes avérés, expérimentés,
10:28 vous savez très bien que le Hamas s'abrite derrière des civils,
10:32 vous savez très bien qu'il s'abrite derrière les hôpitaux,
10:35 derrière les écoles, ceci a été prouvé à l'envie.
10:38 – Mais il y a des enfants qui meurent.
10:39 – Oui, il y a des enfants qui meurent, et il faut éviter,
10:42 c'est d'ailleurs pour ça que même si Israël bombarde,
10:45 ils essayent de le faire d'une manière aussi précise que possible,
10:51 c'est très compliqué, et je conçois que c'est très douloureux.
10:55 – Il n'y a pas d'autre façon de faire, en fait c'est la question qui est posée,
10:58 il n'y a pas d'autre façon de faire que de bombarder,
11:01 sachant que des civils allaient être touchés.
11:03 – Je n'ai pas l'impression qu'il y ait un seul militaire
11:05 qui suggère autre chose, je veux dire, on sait très bien
11:08 que s'il y a un cessez-le-feu, le Hamas va reconstituer ses forces
11:16 et va repartir de plus belle, on le sait, et si on peut reprocher,
11:23 et on peut reprocher beaucoup de choses à Israël,
11:25 et parmi les choses qu'on peut reprocher à Israël,
11:27 c'est de ne pas avoir fini le travail
11:32 quand le Hamas n'est représenté pas la force qu'il représente aujourd'hui.
11:35 – Mais est-ce qu'aujourd'hui ces voix de la communauté juive internationale
11:39 qui appellent à lutter contre l'antisémitisme, lutter contre le terrorisme,
11:42 elles ne doivent pas aussi appeler à la paix,
11:45 et à faire en sorte qu'il y ait le moins d'enfants qui meurent aujourd'hui
11:48 sous les bombes, alias A et autres ?
11:50 – Comme j'ai beaucoup de respect pour vous,
11:52 je suis sûr que vous avez entendu les voix appeler à la paix,
11:57 et je joins la mienne pour l'appel à la paix.
12:01 – Mais la paix, il faut faire la guerre avant la paix, c'est ça ?
12:04 – Le problème c'est qu'il faut en terminer avec le Hamas avant,
12:07 autrement il n'y aura pas de paix, vous savez très bien.
12:10 – C'est-à-dire la liquidation physique des dirigeants du Hamas ?
12:13 – Peut-être pas que des dirigeants, je ne suis pas un spécialiste de la guerre,
12:18 mais il faut effectivement que le Hamas ne puisse plus empêcher la paix.
12:25 On était à quelques doigts de la paix,
12:28 vous avez suivi toutes les négociations,
12:34 j'ai été très proche de Shimon Peres,
12:37 j'ai participé à la création du P5R depuis le début.
12:41 – Oui, mais ça c'était il y a longtemps, Maurice Lévis c'était il y a longtemps,
12:43 aujourd'hui on a un Benyamin Netanyahou qui n'a rien fait pour la paix,
12:48 qui est très contesté au sein même de son pays,
12:50 puisqu'en plus il n'a pas protégé son peuple,
12:53 il a laissé finalement faire ce massacre,
12:55 et aujourd'hui c'est lui qui est en poste, qui explique qu'il va arriver la paix.
12:59 – Oui, mais parce qu'il y a une guerre, ils ne vont pas partir pour changer de Premier ministre.
13:04 – C'est vraiment l'homme de la situation ?
13:06 – Lui-même a reconnu qu'il avait ses responsabilités
13:09 et qu'il les assumerait le moment venu.
13:13 – C'est-à-dire que six jours sont comptés là aujourd'hui.
13:15 – Aujourd'hui, si on veut créer une crise encore plus grande au-delà de la guerre,
13:22 on procède à un changement de Premier ministre en Israël.
13:26 – Donc on est obligé de le garder, c'est ça ?
13:27 – On est obligé jusqu'à la fin des opérations,
13:30 et je pense qu'il appartiendra aux Israéliens à ce moment-là
13:34 de prendre les mesures qui s'imposent.
13:36 – Mais c'est une idée…
13:37 – Mais il y aura sans aucun doute, vous savez comment ça s'est passé,
13:41 jusqu'à présent en Israël, dès qu'il y a la moindre guerre,
13:45 dès qu'il y a le moindre événement, il y a une commission d'enquête,
13:48 et la commission d'enquête est absolument intransigeante.
13:51 Donc il y aura cela, et les comptes seront réglés par les Israéliens à ce moment-là.
13:58 Mais là, moi je ne suis pas ici en tant qu'Israélien, je suis Français,
14:02 je suis Français juif, et je ne veux pas que dans notre pays,
14:08 on connaisse encore l'antisémitisme.
14:11 Je ne veux pas que les enfants se fassent tabasser à la sortie des écoles,
14:16 je ne veux pas que…
14:17 – C'est arrivé autour de vous ?
14:18 – Que des enfants se fassent tabasser, que certains de vos amis aient peur…
14:22 – Vous savez très bien que je fais partie d'une classe privilégiée,
14:24 qui est à l'abri de tout ça, c'est pas pour ça que je ne vais me détourner
14:29 de mes corréligionnaires.
14:30 – Non mais c'est peut-être la peur autour de vous ?
14:32 – Mais bien sûr que ça arrive, et bien sûr que les gens ont peur,
14:35 mais vous faites des reportages vous-même pour expliquer tout ce qui se passe,
14:40 donc vous voyez bien ce qui se passe, et il y a ce sentiment qui est là,
14:45 et il y a 1 100 actes antisémites qui ont été recensés en un mois,
14:52 vous vous rendez compte de ce que ça représente ?
14:54 – Est-ce qu'aujourd'hui les juifs dans les rues doivent enlever la kippa
14:58 ou tout signe potentiellement reconnaissable ou ostentatoire de leur religion ?
15:03 Qu'est-ce que vous leur conseillez ?
15:05 – Actuellement certains le font dans les quartiers,
15:08 ils abrutirent même leur mezuzah à l'entrée de leur appartement ou maison,
15:15 et certains sont très inquiets quand ils vivent dans des quartiers
15:20 dans lesquels il y a des risques, ils s'en méfient et ils ont peur, c'est vrai,
15:28 je veux dire que malheureusement c'est aberrant et c'est inquiétant
15:34 que dans notre pays qui apporte tellement de qualité de vie, de bien-être,
15:41 où il y ait tellement d'efforts pour qu'il y ait un minimum de solidarité,
15:47 il est absolument anormal que les synagogues soient préservés,
15:53 qu'il y ait des sentinelles de vent, qu'il y ait tout un système,
15:59 que les écoles soient préservées de la même façon,
16:02 qu'il y ait des parents qui se mettent devant les écoles
16:05 pour éviter que leurs enfants se fassent insulter ou tabasser, c'est une réalité.
16:11 – Vous avez entendu, il y a certaines familles juives qui voudraient aller en Corse ?
16:14 – Oui j'ai entendu ça.
16:15 – La Corse est historiquement la seule région qui n'a pas connu
16:19 pendant la seconde guerre mondiale de déportation et d'arrestation de juifs,
16:23 c'est l'île des Justes, reconnue comme telle par Israël.
16:26 – Absolument.
16:27 – Enfin ça dit quelque chose aussi de la peur de ces familles.
16:29 – Oui, mais certains se disent "mais où est-ce que je vais aller ?"
16:34 et ils sont arrivés effectivement à la conclusion
16:37 que la Corse est un endroit accueillant, préservé,
16:45 et ce devrait être le cas de toute la France.
16:49 – Un dernier mot, parce que vous avez vu ces manifestations
16:51 pour la paix, pour la Palestine,
16:54 qu'est-ce que vous leur dites à ceux qui participent à ces manifestations,
16:58 qu'est-ce que vous leur diriez si vous étiez face à Mauricie ?
17:01 – Moi je n'ai pas de problème à ce qu'ils manifestent pour la Palestine,
17:05 je n'ai pas de problème, je trouve que…
17:09 ce que j'aimerais c'est que d'abord ils condamnent le Hamas,
17:13 j'aimerais qu'ils le condamnent, je n'ai pas entendu.
17:16 Vous avez entendu des imams, beaucoup d'imams,
17:20 il y en a deux ou trois qui l'ont fait,
17:22 vous avez entendu beaucoup d'intellectuels arabes…
17:26 – Pour vous dire une chose, c'est que toute l'équipe de BFM Seury
17:31 a essayé de contacter des imams pour les faire venir sur le plateau,
17:34 pour parler de la manif de dimanche,
17:36 et on a des réponses négatives à chaque fois.
17:38 – Mais oui, parce qu'ils vivent eux aussi sous un régime,
17:43 je ne dirais pas de terreur mais…
17:46 – Sous pression, de pression de leur fidèle ?
17:48 – De pression, je ne sais pas si c'est de leur fidèle
17:51 ou si c'est de la partie la plus radicale.
17:54 Donc cela traduit bien le climat,
17:58 on est bien dans une situation où il est nécessaire
18:02 qu'il y ait un sursaut national et que tout le monde se rende compte
18:07 qu'il n'est pas normal qu'une frange de la population
18:11 qui a souffert pendant au moins 2000 ans,
18:14 et en tous les cas d'une manière exorbitante,
18:18 c'est la population qui a payé le prix le plus élevé pendant la grande guerre,
18:23 il n'est pas normal que ces gens ne puissent pas vivre tranquilles.
18:29 – Merci Maurice Lévy, merci d'avoir été avec nous,
18:31 président du conseil de surveillance de Publicis Group.