Le coup de colère de Me Alain Jakubowicz : "Comment Macron peut-il dire que l'antisémitisme revient ! Revient ? Il a oublié ces dernière années ? Qui lui écrit ses discours ? Je n'en peux plus"

  • l’année dernière
L'avocat Alain Jakubowicz était ce soir invité de la chaîne i24News et il a poussé un coup de gueule contre le Président de la République : "Comment Emmanuel Macron peut-il dire que l'antisémitisme revient en revient ? Je ne sais pas qui lui a préparé son discours ! Il faut qu'on lui rappelle ce qui s'est produit dans notre pays ces dernières années ! Il y a eu Toulouse, l'affaire Halimi, Carpentras...

Ces discours je n'en peux plus ! Ce qui se passe c'est une vie qui s'effondre, des certitudes qui tombent ! Mais enfin, il faut ouvrir les yeux !

Moi, je n'ai pas peur ! Je le dis, je n'ai pas peur ! Ce n'est pas à nous de quitter la France, ce n'est pas nous de quitter notre pays. Je n'ai pas peur et le peuple juif n'a jamais eu peur mais je suis désespéré. A 70 ans, j'ai perdu mes repères. Quand je vois cette femme arracher les affiches avec une telle haine, je me dis mais pourquoi cette haine, alors que c'est une enfant qui est sur l'affiche ! Que veulent dire ces gens dans cette France coupée en deux !"

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Transcription
00:00 - Alain Jacobovics, vous voyez, levez les yeux vers le ciel en écoutant les propos d'Emmanuel Macron.
00:06 - Écoutez, moi ça fait plus de
00:09 40 ans
00:11 que je
00:12 que je mène ce combat. Quand j'entends le président de la République dire "l'antisémitisme refait surface en France", on vit pas dans le même pays.
00:20 Ou alors, je sais pas qui lui a préparé son discours,
00:23 l'antisémitisme ne refait pas
00:26 surface dans notre pays. L'antisémitisme n'a jamais disparu de notre pays, avec des phases effectivement qui sont différentes suivant les époques.
00:34 Est-ce qu'il faut qu'on lui rappelle les événements qui sont produits dans notre pays dont il est le président de la République ?
00:39 Je veux dire, quand on a connu Toulouse, quand on a connu
00:42 l'affaire Halimi, quand on a connu Carpentras, quand on a connu Ironie, l'antisémitisme refait surface dans notre pays.
00:49 Enfin, moi je veux dire,
00:53 ces discours à l'emporte-pied, ces grandes déclarations, je veux dire, j'en ai marre.
00:59 J'en peux plus. Je vais dire la vérité, j'en peux plus. Je l'ai dit le 7 octobre, pour moi comme pour d'autres, c'est un
01:07 séisme, c'est un séisme, c'est une vie qui s'effondre. Ce sont des certitudes qui s'effondrent à l'égard de ce qui se passe là-bas, à
01:14 l'égard de ce qui se passe ici.
01:16 Et lorsque je vois aujourd'hui, alors bien sûr on va parler sans doute de la grande manifestation,
01:21 je veux pas... - De la marche, oui. - De la marche, mais
01:24 je veux dire, mais qu'on ouvre les yeux, quoi, qu'on ouvre les yeux.
01:28 L'antisémitisme n'a jamais disparu dans notre pays. Il a changé de figure. - Les chiffres, vous avez vu, les chiffres sont en augmentation.
01:35 - Bah oui, enfin si là on le voit pas, c'est sûr que je sais pas quand est-ce qu'on le verra. - Gérald Darmanin a annoncé, c'était dimanche,
01:41 1040 actes antisémites qui ont été commis depuis le 7 octobre et vous avez vu même les chiffres
01:48 qui ont été donnés par le ministère de l'Intérieur qui montre qu'en trois semaines ça a explosé.
01:54 - Je suis un ancien combattant. - C'est bien, c'est ça on le sait. - Ça fait plus de 40 ans que je milite, que je plaide, que je
02:02 que je remue, que je demande que ça soit une grande cause nationale, que l'on prenne la mesure de tout ça.
02:09 Combien ai-je entendu de ministres de l'Intérieur, de présidents d'un République dire exactement la même chose,
02:16 exactement la même chose, avec des grands coups de menton.
02:18 La première fois qu'on a entendu "toucher un juif c'est toucher à la République", ouais d'accord, mais ils ont tous reproduit la même phrase quoi.
02:25 Ils ont tous...
02:26 En réalité, ça veut pas dire qu'ils sont pas sincères, attention, c'est pas du tout ce que je dis. Je dis qu'ils sont et que nous sommes
02:33 impuissants,
02:35 totalement impuissants et qu'il y a une telle marge, un tel fossé, un tel abîme
02:40 entre les paroles et les actes
02:44 que c'est vrai qu'il y a un moment où on se dit mais
02:46 voilà, c'est plus possible.
02:49 - Mais ça veut dire que vous êtes désespéré.
02:51 - Ouais.
02:52 - En fait c'est ça qu'on entend quand on vous regarde là, quand on vous écoute.
02:54 - Il faut vraiment que les mots ont un sens.
02:56 J'ai pas peur, je n'ai pas peur, ils ne me font pas peur, ils ne me feront pas peur.
03:01 Et j'ai été de ceux quand beaucoup de mes amis, comme on fait leur alia en disant "je ne supporte plus l'antisémitisme", en France, j'ai dit
03:09 "mais c'est quoi ces textes que j'ai écrits ? C'est le syndrome, on
03:13 exclut l'élève harcelé et on garde le harceleur dans l'école ? C'est exactement la même chose, c'est pas à nous de quitter la France,
03:20 c'est pas à nous de quitter notre pays.
03:22 Donc je n'ai pas peur, voilà, et on ne doit pas avoir peur.
03:26 D'abord le peuple juif n'a jamais eu peur, il va pas commencer à avoir peur maintenant, mais être désespéré, être, se dire mais
03:35 perdre ses repères. Moi j'ai perdu mes repères, à 70 ans j'ai perdu mes repères.
03:38 Je ne sais plus où j'habite, je ne comprends plus rien, je suis
03:45 désespéré, voilà, je suis désespéré, je vois mon pays, la France,
03:48 coupée en deux avec des choses que je considère
03:52 irréconciliables. Quand je vois cette femme arrachée, cette ancienne fonctionnaire ou je ne sais quoi du ministre,
03:59 arrachée avec elle haine,
04:01 la photo de gamin,
04:05 qui se trouve aujourd'hui à Gaza, dont on ne sait pas, elle a la haine, c'est elle qui a la haine.
04:11 Qu'est-ce qu'ils veulent dire ces gens ? Qu'est-ce qu'ils veulent dire ?
04:16 Qu'il n'y a pas d'otages ? Que c'est de leur faute ? Je ne sais pas, mettez-moi les sous-titres.
04:21 Bien sûr qu'on peut être dans une compassion absolue
04:25 avec le peuple palestinien, et je suis dans cette compassion avec le peuple palestinien, mais on ne doit pas tout mélanger.
04:31 Tout est coup de gueule.
04:35 - Bisous. - Bisous.
04:36 [Bruit de mouette]
04:38 [SILENCE]

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