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Court métrageTranscription
00:00 Le but c'est d'ouvrir les oeillères des gens, de les rendre à nouveau poreux, dans le bon sens du terme,
00:06 à la souffrance des autres et surtout à ne serait-ce que considérer et ne jamais oublier de s'habituer à la souffrance de l'autre.
00:13 Mes amis, croyez-moi, je comprends votre désarroi.
00:17 Qu'un film de cinéma s'empare de ce sujet, en face d'un grand film romanesque d'aventure,
00:23 et face à un portrait aussi intime de ce monsieur qui est absolument extraordinaire,
00:28 c'est une manière, je pense, de continuer le combat et on espère que ça va faire connaître aussi aux nouvelles générations qui était ce monsieur.
00:35 Il allait tout seul au front mais il était extrêmement supporté, encadré, protégé, veillé par beaucoup de gens derrière lui.
00:42 Tout en fait c'est très bien, mais si vous êtes grillé, vous ne saurez plus personne.
00:47 Je vais bien vous aider.
00:48 Cette femme, personne ne la connaît.
00:49 Une des grandes vertus du film, c'est de la faire découvrir et puis de lui rendre hommage parce qu'elle a toujours voulu rester dans l'ombre
00:55 et c'est bien un moment que voilà, on sache qu'il y avait une femme aussi, je ne dirais pas à côté de l'abbé Pierre mais derrière lui.
01:00 C'était une forme de pilier pour lui.
01:03 C'était une femme extrêmement solide, très carré, une grande administratrice, une grande organisatrice.
01:08 Tout ce que lui n'avait pas, elle l'avait et en fait ils étaient parfaitement complémentaires.
01:12 Moi je les vois vraiment comme un couple, mais platonique.
01:15 J'ai tout de suite.
01:16 Vous passez 30 ans avec les médias.
01:18 Les gens, ils voient de moins en moins la charité, la bienveillance.
01:21 J'avais envie de montrer des gens dont lui, avec des creux et des plaintes et des reliefs,
01:27 en fait, va être quelqu'un d'assez normal dans son quotidien,
01:30 qui a été capable de la constance de sa bonté dans la longévité d'une vie incroyable.
01:36 Fred, il aime sacraliser le plateau et moi je suis un peu bavard.
01:39 Et puis il est très déconneur.
01:41 C'est une manière aussi de profiter de l'équipe, de tout ça et à la fois il me dit,
01:44 Benjamin, il ne m'engueulait pas mais il me dit, je t'assure, c'est pour toi, mais protège-toi aussi.
01:49 Protège-toi, ne te disperse pas.
01:50 Parce qu'en fait, le soir, les scènes, on peut les refaire chez soi dix fois, c'est trop tard.
01:53 Et c'est vrai que c'est tellement un rôle qui demande de la concentration.
01:56 On m'a appelé la voix des sans-voix.
01:59 On m'a célébré.
02:01 On m'a applaudi.
02:02 Évidemment, je pense que nous tous, nous trois en particulier,
02:06 on a fait le film en pensant à lui, à elle.
02:09 Mais en tous les cas, je sais que quand on a travaillé avec la Fondation Abbé Pierre,
02:13 qui sont les héritiers de l'abbé, on n'a pas cessé d'être encouragés par eux.
02:18 Ils nous disaient, ne soyez pas trop révérencieux quand même,
02:21 parce que l'abbé, il aurait bien aimé que...
02:23 Hein, quand même, allez-y, quoi.
02:25 Il n'y a jamais eu un jour, moi, où j'ai parlé de ça avec eux,
02:28 ils m'ont dit, oh non, non, non, vas-y.
02:30 Non, vraiment, ne t'embête pas avec ça, il aurait aimé.
02:32 Donc moi, je l'ai fait.
02:33 Voilà, je ne sais pas s'ils auraient été contents ou pas,
02:36 s'ils auraient été contents,
02:37 mais ça aurait été chouette qu'ils nous tapent sur l'épaule en disant,
02:39 ah, c'est bien, c'est bien les petits, hein.
02:44 Mais vachons seulement écouter.
02:48 Sous-titrage Société Radio-Canada
02:50 [Musique]