Jean-Baptiste Andrea, lauréat du prix Goncourt 2023 pour son roman "Veiller sur elle", était l'invité du 20H de Ruquier.
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00:00 On signale que Jean-Baptiste Andréa, le prix Goncourt est arrivé.
00:03 Son roman s'appelle Veillé et sur elle, on est très fier de recevoir celui qui a obtenu ce prix aujourd'hui,
00:10 publié aux éditions Iconoclast. Il va arriver.
00:14 Le voici Jean-Baptiste Andréa. On a envie de l'applaudir.
00:16 Le prix Goncourt du jour et de l'année, évidemment, bien sûr.
00:20 Bienvenue Jean-Baptiste Andréa.
00:22 Vous connaissez peut-être déjà Frédéric Beigbeder.
00:26 Alors on installe votre micro. J'avais eu la chance de vous recevoir il y a quelques années pour le livre précédent
00:31 qui s'appelait Des Diables et des Saints. Je me souviens que ça se passait dans un orphelinat.
00:36 J'avais adoré ça. C'était terrible.
00:39 Je me souviens des gamins qui la nuit écoutaient une voix d'une animatrice radio sur Sud Radio à l'époque.
00:45 Ce livre-là m'avait particulièrement marqué. Il était assez terrifiant d'ailleurs pour les enfants qui étaient martyrisés dans cet orphelinat.
00:52 C'était raconté par un enfant devenu grand et devenu pianiste dans une gare.
00:56 C'est bien ça le livre précédent.
00:58 Celui-là, je ne ferai pas le résumé parce que je n'ai pas encore eu la chance de le lire.
01:02 J'en connais le sujet. On est toujours surpris quand on reçoit le prix Goncourt.
01:07 Oui, heureusement d'ailleurs. Mais après c'est la première fois que je le reçois.
01:11 Je ne sais pas comment ça se passe.
01:13 Et la seule.
01:14 On n'a pas le droit de l'avoir plusieurs fois.
01:16 À moins de changer de nom.
01:17 Voilà, voilà.
01:18 Émotionnellement, c'est très intense.
01:21 Je ne sais pas si une deuxième fois...
01:23 Voilà, non, c'est incroyable.
01:25 Vous dites que c'est l'un des plus beaux jours de ma vie, c'est ça ?
01:27 Oui, avec celui où j'ai publié mon premier roman, je crois.
01:30 Parce que vous êtes écrivain depuis peu, il faut le dire.
01:32 Ça fait quelques années seulement. On va dire combien ? 5, 6 ans ?
01:35 Ça fait 7 ans. J'ai fait 20 ans de cinéma avant, dans lequel j'écrivais,
01:39 puisque j'étais scénariste et réalisateur.
01:41 Donc j'ai travaillé longtemps dans l'écriture, mais en roman, en littérature pure, ça fait 7 ans.
01:46 Et depuis, tous les deux ans à peu près, vous sortez un roman.
01:48 C'est le dernier qui s'appelle Veillez sur elle.
01:50 Chez le même éditeur, je le dis parce que je voulais qu'on rende hommage aussi
01:54 à celle grâce à qui vous avez écrit, qui hélas nous a quitté cette année,
01:59 c'est Sophie de Sivry. Je suis sûr que vous serez d'accord avec moi.
02:01 Oui, c'est aussi le couronnement de son travail et de sa vision.
02:06 Je suis très très heureux et je sais qu'elle serait immensément heureuse.
02:11 C'est assez beau que le livre s'intitule Veillez sur elle.
02:13 Oui, c'est fou. C'est magique.
02:16 Elle est vraiment dans tout ce livre, dans sa couverture.
02:18 Et ça, il y a ce côté très magique.
02:20 C'était la fin d'un de ses éditions iconoclastes.
02:22 Et c'est évidemment un peu aussi, ou même beaucoup grâce à elle,
02:25 même si c'est votre talent avant tout qui est récompensé aujourd'hui.
02:29 C'est son travail à elle, qui l'est, même si elle n'est plus de ce monde aujourd'hui.
02:33 Vous l'avez lu ?
02:34 Non, je ne l'ai pas encore lu, mais c'est un livre, d'après ce qu'on me dit,
02:39 très classique, très charpenté, qui décrit tout un siècle d'Italie vu par un sculpteur.
02:45 Donc moi, j'ai quand même potassé un petit peu plus que vous.
02:48 Si vous voulez, je peux même vous en dire plus que vous.
02:50 Parce qu'il y a une histoire d'amour.
02:52 Ça se passe effectivement au XXe siècle.
02:54 On assiste à la montée du fascisme.
02:55 Je vous fais tout ça de tête.
02:56 Ah, vous voyez, on veut faire le malin avec des bêtises.
02:59 Alors, après, pour parler de la petite cuisine éditoriale,
03:01 c'est intéressant que le Goncourt aille à un tout petit éditeur.
03:04 Le Renaudot aussi, et qu'Allemagne-Lévis avec Anne Scott.
03:07 POL hier, le Prix Féminin.
03:10 Donc le système des grandes maisons d'édition est en train, en tout cas,
03:13 là, cette année, d'être chamboulé.
03:15 Mais revenons quand même à l'histoire.
03:16 Parce que c'est vrai qu'au fond, avec ce qu'on vit,
03:17 même ici, chez nous, en France, en ce moment,
03:19 cette histoire, il y a une histoire d'amour aussi dans cette histoire-là.
03:23 C'est une histoire d'amour, c'est au sens très large.
03:25 C'est-à-dire, c'est une histoire d'amitié, d'amour, de détestation,
03:28 comme il y a parfois dans l'amour.
03:29 C'est pas une romance.
03:31 Mais c'est une relation extraordinaire entre deux êtres très différents.
03:34 Au moment de la montée du fascisme en Italie.
03:36 Exactement, au moment de la montée du fascisme,
03:38 c'est l'histoire d'une femme incroyablement intelligente
03:40 et d'un sculpteur qui est exactement l'opposé,
03:43 socialement, intellectuellement, mais qui a du génie dans les mains.
03:46 Et ils sont très, très différents.
03:48 Et leur rencontre produit une sorte de boule d'énergie
03:50 qui va les faire traverser.
03:51 Alors, Jean-Baptiste Andréa, vous vous êtes dit,
03:53 "Qu'est-ce que je suis venu foutre là, mec, Béné a pas lu mon livre,
03:55 Rucké, il a lu le précédent."
03:57 Maintenant, je me demande, il ne me l'avait pas dit avant.
03:59 Rucké a lu le précédent, mais il a pas lu celui-là.
04:01 Il faut dire que, voilà, maintenant, ça y est,
04:03 vous avez le Goncourt, vous allez avoir le bon bandeau devant,
04:06 mais on a quelqu'un qui l'a lu, votre livre.
04:08 C'est Frédéric Armel.
04:09 - Bonsoir, je suis très ému parce qu'on a peu de chances dans la vie
04:13 de découvrir un chef-d'œuvre qui vient de sortir.
04:16 C'est mon ami, que vous allez connaître,
04:19 la critique littéraire Francine Thomas.
04:21 - Ah, bien sûr, oui.
04:22 - Qui m'a écrit en me disant,
04:23 "Fred, il faut que tu lises ce livre, toi, ça va te parler."
04:28 Vous voyez, je suis un peu ému.
04:29 C'est un chef-d'œuvre absolu.
04:30 - On vous sent très ému, mais...
04:31 - C'est un chef-d'œuvre absolu.
04:33 L'histoire entre Mimaud et Viola est une histoire d'amitié, d'amour.
04:37 Puis Mimaud est tout petit, il fait 1m40.
04:39 Elle, c'est une grande brune.
04:41 La différence sociale, les descriptions de l'Italie
04:44 sont absolument extraordinaires, la description des sentiments.
04:46 Moi, je suis catholique pratiquant, je suis très croyant.
04:48 Donc ce sculpteur qui va sculpter la Pietà,
04:50 c'est-à-dire c'est la vierge qui tient son fils Jésus,
04:56 descendue de croix, etc.
04:58 Alors, je ne vais pas parler comme un catho,
05:00 mais je pense que tous les catholiques devraient lire ce livre
05:02 parce que, voilà, quand on aime l'art, quand on aime Dieu,
05:05 quand on aime l'amour, quand on aime l'écriture,
05:07 je pense que c'est...
05:08 Alors, ça peut faire peur parce que c'est quasiment 600 pages,
05:10 mais ça se lit...
05:12 Alors, je vais dire que j'ai même retardé la lecture
05:14 parce que je voulais profiter de chaque mot.
05:18 Vous savez, parfois, on lit des livres et on loupe un mot,
05:20 et ce n'est pas grave.
05:21 Là, quand j'allais un peu trop vite,
05:23 je revenais en arrière pour découvrir.
05:24 Donc voilà, je suis très heureux de vous rencontrer.
05:26 J'ai fait un tweet ce matin en disant
05:27 "Pourvu que Jean-Baptiste Andréa gagne le Goncourt",
05:30 et je regarde les BFM, il y a eu le bandeau.
05:33 Jean-Baptiste Andréa gagne le Goncourt
05:35 et j'ai fait un bon chez moi.
05:37 Je veux vous dire, c'est la vérité.
05:38 - Je pense même qu'ils vont enlever "Prix Goncourt"
05:40 et ils vont mettre "Livre recommandé par Frédéric".
05:42 - Oui, parce que...
05:43 Je vais vous dire aussi que ce livre m'a désespéré.
05:46 - Pourquoi ?
05:47 - Parce que j'essaye d'écrire des livres, j'en écris,
05:49 et je me suis dit sincèrement
05:51 que jamais je ne serais capable d'écrire un livre comme ça.
05:53 Donc, bravo.
05:54 - Non, mais merci parce que ça me touche énormément.
05:58 On est très seuls quand on écrit,
05:59 et je me rappelle très distinctement
06:01 au beau milieu de ce livre qui était en plus beaucoup plus épais
06:03 que ce que j'avais fait,
06:04 m'arrêter et me dire
06:06 "En fait, il n'y a peut-être que toi qui vas aimer ça".
06:08 Le mélange de tous ces thèmes,
06:10 le livre a de multiples résonances,
06:11 et peut-être qu'il n'y a que dans sa tête
06:13 que ça résonne bien tout ça en harmonie.
06:15 Donc, ça me touche énormément.
06:17 - Vous pouvez le montrer à la caméra,
06:19 le livre avec le bord de rouge,
06:20 parce que vous, vous avez le bord de rouge.
06:21 - Oui.
06:22 - Ah oui, c'est génial.
06:23 Ça, c'est évidemment...
06:24 Parce que les gens achètent le Goncourt
06:26 pour les fêtes de fin d'année,
06:27 c'est un cadeau qu'on fait.
06:28 Parfois, c'est le seul livre qu'on achète dans l'année,
06:30 c'est le Prix Goncourt.
06:31 Vous êtes d'accord, Bec Bédé ?
06:33 - Oui, bien sûr.
06:34 C'est bien d'en acheter d'autres, quand même.
06:35 - Ah, le sadique !
06:37 - Je vous le rappelle.
06:38 Vous auriez aimé avoir le Goncourt.
06:39 Vous avez eu Renaudot ?
06:40 - Quand vous m'avez invité,
06:42 j'ai pensé que je l'avais, d'ailleurs.
06:43 Je suis un peu déçu.
06:44 Je suis un peu déçu, mais bon.
06:45 Non, non, mais bien sûr, oui, c'est très important.
06:47 Ça va être un livre qui va...
06:50 Sa vie va changer, en fait.
06:51 C'est un peu comme Miss France.
06:53 Il va faire des tournées de librairies.
06:55 Ça va être l'hôte d'oeuvre.
06:57 - Les jeux qu'il y a dans le monde, moi aussi.
06:58 - Les traductions.
06:59 J'ai une question à poser, si je peux me permettre.
07:01 Sur les traductions,
07:02 est-ce que vous parlez d'autres langues que le français ?
07:04 - L'anglais, bien.
07:05 L'italien, très mal.
07:06 - Voilà, mais il faudra que vous...
07:08 Je sais pas, ce qui est terrible, c'est de...
07:10 - Surveiller les traductions.
07:11 - Surveiller les traductions.
07:12 - Si je peux le faire en anglais, mais c'est tout.
07:13 - Ah oui, oui, parce que ça, c'est quelque chose de...
07:15 - Non, ça c'est...
07:16 - C'est tellement important, parce que ce livre est tellement bien écrit.
07:18 - Pablo, Pablo Pio, mon gars.
07:19 - Il est tellement fort, il est tellement bon pour les nuances que...
07:20 - Moi, je voulais dire que je l'ai acheté, mais il y avait un autre bandeau,
07:22 parce que vous avez gagné un prix avant.
07:23 C'était le prix FNAC, moi, quand je l'ai acheté.
07:25 - Prix très important, aussi.
07:26 - Prix très important, exactement.
07:28 Mais moi, j'étais plutôt...
07:30 Donc, je suis en train de le lire.
07:31 Je ne l'ai pas terminé.
07:33 Mais moi, j'étais plutôt Tim, Sarah, Suzanne et l'écrivain de Éric Reinhardt.
07:38 Et est-ce que, justement, c'est pas un peu un problème,
07:40 ces histoires de prix ?
07:42 - Alors, en France, il y en a 2000 des prix littéraires.
07:45 C'est pas un truc de pince-fesses ?
07:47 Vous, en tant qu'artiste, est-ce que vous ne trouvez pas
07:49 que toutes ces mondanités autour des prix littéraires, c'est un peu...
07:53 - Bah...
07:54 - Non, mais c'est un peu à côté de la plaque.
07:56 - Il vient de recevoir le Goncourt, il n'a pas...
07:58 - Non, mais peut-être que c'est...
07:59 - Non, mais je comprends la question.
08:01 C'est-à-dire que c'est vrai qu'il y a beaucoup d'attention
08:03 qui peut se concentrer autour de certains prix.
08:06 Et moi, je voudrais rappeler, avec l'immense joie que j'ai
08:10 d'avoir ce prix qui est inexprimable,
08:13 qu'il y a aussi d'autres livres,
08:15 et que ces livres doivent être lus, c'est évident.
08:18 Mais il y a une reconnaissance de ces pairs
08:20 qui est quelque chose de merveilleux,
08:22 et qui, effectivement, se joue à pas grand-chose.
08:24 Un coup, on gagne, un coup, on perd, bien entendu.
08:26 - D'ailleurs, c'était très serré, il faut le dire.
08:28 Il paraît que Didier Decoy, qui a double voix,
08:31 a fait la différence pour que vous puissiez obtenir ce prix.
08:33 - Comme l'an dernier.
08:34 - 14 tours, c'est ça ?
08:35 - 14 tours avant que le jury se mette d'accord,
08:38 et d'ailleurs, ne se mette pas d'accord,
08:40 et que finalement, le président de l'Académie Goncourt
08:42 tranche avec sa double voix.
08:44 - Mais c'était très apaisé, cette année, d'après ce que j'ai pu voir.
08:48 - Pour te répondre, enfin, vous répondre, jeune homme,
08:51 c'est pas seulement des mondanités, c'est beaucoup de travail,
08:55 et c'est aussi une lumière sur lui.
08:58 Et il serait pas assis là s'il n'avait pas eu ce prix.
09:00 - Et il va beaucoup vendre grâce à ça, et ça va beaucoup être lu.
09:03 - Il va être riche, très riche.
09:05 - Vous savez que c'est unique au monde.
09:07 C'est pas seulement en France qu'on célèbre comme ça,
09:09 pendant trois mois, les livres, comme des malades de littérature.
09:12 - C'est-à-dire que ça, c'est la beauté de la chose,
09:14 l'insistance qu'on met sur le livre dans ce pays est extraordinaire.
09:18 Mon épouse est anglaise, j'ai un pied dans la culture anglo-saxonne,
09:21 j'ai vécu en Angleterre, je peux vous dire qu'ils hallucinent,
09:24 ils nous envient ça.
09:26 - Grâce aussi à Jack Lang et son prix unique du livre.
09:28 - Non mais absolument, c'est un prix à César.
09:31 - Mais oui, absolument.
09:33 - D'abord Blanche, tu n'as pas parlé sur ce sujet.
09:35 - C'est une chose aussi, parce que tout écrivain ne pense qu'à une chose,
09:37 c'est à écrire le suivant.
09:38 Quand on a gagné le Goncourt, on sait qu'on va écrire toute sa vie.
09:41 C'est le premier prix en fait.
09:42 - Certains ont disparu quand même des Goncourt.
09:44 - Non mais non, mais je vais vous faire parler.
09:46 - Dans les oubliettes.
09:47 - Il faut essayer de parler de tous les éditeurs.
09:49 - Proust, Duras, ...
09:50 - Non, pas ceux-là, mais je peux vous faire toute une liste
09:52 d'écrivains dont on n'entend plus parler, en tout cas parmi les récents.
09:55 Il y en a des formidables, Nicolas Mathieu par exemple.
09:58 - Oui, l'histoire de Sémani continue à écrire.
10:00 - Et moi, j'avais beaucoup aimé, même si elle avait été critiquée,
10:03 le livre de Brigitte Giraud l'an dernier.
10:06 - Oui, beaucoup moi j'ai aimé.
10:07 - C'était vraiment, vraiment un très beau roman.
10:09 Certes personnel, mais c'était une histoire qu'elle avait ...
10:13 Je trouvais qu'elle avait trouvé un principe très, très intéressant
10:16 pour raconter l'histoire de la mort de son mari Blanche.
10:20 - Je suis comme vous Laurent, je n'ai pas encore eu l'opportunité
10:22 de lire le livre, mais j'en ai très, très envie.
10:24 Et je trouve qu'il y a quelque chose aussi, de ce que j'en comprends,
10:26 d'assez courageux.
10:27 On parlait d'amour depuis le début de cette émission.
10:30 À consacrer encore des romans aujourd'hui à des histoires d'amour
10:33 qui peuvent paraître assez simples.
10:34 - D'amour et de vengeance.
10:35 - Alors je comprends que la vôtre est loin d'être simple,
10:37 mais je crois qu'il y a un regard d'intérêt aussi
10:39 pour ces histoires relativement simples.
10:41 Et je pense notamment à un autre livre, celui de François Bégaudot
10:43 qui s'appelle "L'amour", qui est ce petit titre en minuscule
10:46 qui figure sur ce roman d'une petite centaine de pages.
10:49 Et je crois que c'est assez salutaire aussi de remettre ces sujets-là
10:52 au cœur de la littérature aujourd'hui.
10:54 - On termine par les perdants, parce que vous étiez quatre.
10:56 Les quatre derniers écrivains en lice.
10:59 On a évoqué Neige Sinault et son livre,
11:01 puisqu'elle a obtenu le prix Femina.
11:04 On l'a évoqué dans la première partie de l'émission.
11:06 Et quand même, un mot sur Gaspard Koenig qui a perdu.
11:09 Vous avez lu son livre.
11:10 - Oui, moi j'ai adoré.
11:11 J'ai adoré, je trouve que c'est très brillant.
11:13 C'est l'histoire de deux amis qui essayent de sauver la planète.
11:18 - Ça s'appelle "Humus".
11:19 - Face au ver de terre.
11:20 Alors il y en a un qui monte une société de vermi-compostes
11:23 et un autre qui part à la campagne pour essayer de repeupler la terre
11:27 de ces vers de terre qui fabriquent l'humus.
11:30 Et en fait, raconter comme ça, c'est peut-être pas très passionnant.
11:33 - Vous avez compris Jean-Baptiste Andréas, c'était son fameux livre.
11:35 - Non, mais moi j'ai beaucoup de cette très ambitieux...
11:37 - Oui, oui, je suis d'accord.
11:38 C'est le tout, le pratage sur les vers est très intéressant.
11:41 - Je trouve ça con, franchement, qu'on oppose les écrivains.
11:44 C'est un peu entendu.
11:45 - Oui, c'est-à-dire que le mot "perdant" effectivement fait un peu mal.
11:47 Parce que c'est juste qu'il n'a pas gagné, non mais non pas.
11:49 - Alors un mot sur le livre d'Éric Reynard, vous l'avez lu aussi.
11:52 - Éric Reynard, moi je suis moins convaincu, mais en fait c'est quand même un écrivain important.
11:55 Et puis il a un mérite, c'est que...
11:57 - Sarah, Suzanne et l'écrivain.
11:58 - Oui, dans ce débat entre fiction et non-fiction, imagination et autobiographie,
12:04 lui, il a essayé de ne pas choisir son camp.
12:07 Il a fait un livre qui est à la fois un roman, une fiction,
12:10 mais à partir d'une personne réelle.
12:12 Et donc, il essaye de chercher dans une zone qui est entre les deux,
12:17 entre le roman et la réalité.
12:20 Je trouve que ça, au moins, saluons ce truc-là.
12:23 C'est vrai que c'est dur pour lui, parce que là, pour le coup,
12:25 14 tours où il est en finale et puis c'est pas lui.
12:29 - Et puis c'est pas la première fois.
12:30 - Mais comme ça, on a un gagnant sur ce plateau
12:32 et on est ravis que vous ayez accepté de venir sur notre plateau.
12:35 J'allais dire "fêtez ça", on n'en est pas là,
12:37 mais en tout cas, merci d'avoir accepté.
12:39 - Non mais j'étais très content de revenir après notre rencontre sur "Des Diables et des Saints".
12:43 Vous aviez beaucoup soutenu mon troisième roman et j'étais content qu'on se revoie.
12:46 - Ça me fait plaisir qu'aujourd'hui vous ayez ce prix à gocourt
12:49 pour veiller sur elle aux éditions L'Iconoclast avec encore une pensée.
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