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Vinciane Domergue est artiste ébéniste. Son atelier est situé à Saint-Gély-du-Fesc.
Elle sera au salon du Made in France à Paris cette semaine.

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00:00 J'adore les codes ici parce que chaque jour on croise des éroltés, des éroltaises,
00:04 des gens incroyables avec des bonnes idées, avec des bonnes initiatives et dans tous les
00:07 domaines.
00:08 Parfois c'est les nouvelles technologies, parfois un petit peu moins.
00:11 Aujourd'hui nous allons parler avec Vinciane Domergue du bois.
00:15 Bonjour, bienvenue ! - Bonjour !
00:17 - Alors comment ça va ? - Très bien !
00:19 - On disait à l'instant que c'était la première fois que vous veniez dans un studio
00:23 de radio.
00:24 Comment ça se fait ça ? - Parce que c'était l'occasion qui ne s'était
00:28 pas présentée.
00:29 - Vous n'avez pas invité encore jusque-là ? - Non !
00:32 - On n'avait pas votre numéro de téléphone, c'est pas possible !
00:34 - Il fallait une première ! - Vous venez de quel endroit vous ?
00:38 - Je viens de Saint-Gélie-du-Fesque.
00:39 - D'accord, ça va où ? - Je suis pas très loin.
00:41 - Au niveau de la route, ça s'est bien passé ? - À cette heure-ci, il n'y a personne,
00:45 c'est parfait ! - On va faire un voyage un peu plus long dans
00:48 quelques temps, on en parle là tout de suite, puisque vous serez au salon du Made in France.
00:52 Xavier Poiroy, notre invité, c'est Vinciane Domergue ce matin.
00:54 - Oui, vous l'avez dit, votre atelier est basé à Saint-Gélie-du-Fesque, mais là,
00:59 en fait, c'est un milieu dans lequel vous baignez depuis longtemps.
01:02 - Oui, tout à fait.
01:03 - Racontez-nous un petit peu, vous avez fait plusieurs allers-retours entre l'art et le
01:06 reste d'une vie professionnelle.
01:07 - Exactement, oui, j'ai commencé l'art très tôt parce que je me suis intéressée
01:13 dès la petite aux beaux-arts pour enfants qui existaient de 10 ans à 15 ans à Montpellier,
01:20 au musée Fabre.
01:21 Donc c'était une chance par mon père de connaître ce biais-là.
01:25 Et après, je ne savais pas que j'en ferais mon métier à vrai dire, mais parce que j'étais
01:30 aussi dans le sport.
01:31 Et après, ça s'est révélé tardivement, en première, après deux premières S à
01:38 Geoffre, j'ai pu intégrer l'école d'UZES, le lycée Georges Guinemer, où j'ai pu commencer
01:45 par la sculpture sur bois qui m'a complètement séduite.
01:48 - Ça vous a marqué dès cet âge-là, vous continuez à en faire aujourd'hui, mais dès
01:50 cet âge-là, coup de foudre.
01:52 - Coup de foudre, et puis après, je suis partie pour 7 ans d'études puisque je suis
01:55 restée 5 ans à UZES, où j'ai fait sculpture, marquetterie et bénisterie, et j'ai finalisé
02:01 avec un bac pro.
02:02 Et après, je suis partie à Paris, puisque j'ai été prise à l'école Boulle.
02:06 - Qui est une grande école.
02:08 - Qui est une grande école, voilà.
02:10 C'est une grande école qui a beaucoup de ressources et beaucoup de contacts, et surtout
02:15 à Paris, il y a tous les musées aussi, donc j'en ai profité.
02:18 - Pour prendre le plein de cultures.
02:20 - Exactement.
02:21 - Et vous avez été jeune dans le rapport au bois, c'était quoi ? C'était la matière,
02:24 le fait de pouvoir le dessiner, le sculpter ?
02:27 - C'était la matière, c'est vrai que j'ai beaucoup touché la matière jeune, parce
02:32 qu'on avait des opportunités à la maison de pouvoir toucher un peu tout, et puis, et
02:38 après, c'est l'art, la beauté en général qui m'attirait, et après, je ne savais pas
02:44 que je pouvais en faire mon métier, et quand j'ai eu cette possibilité, je savais que
02:48 ça ne serait pas facile, dès le début, parce que déjà, sculpteur sur bois, à mon
02:53 époque, ça n'existait plus.
02:55 Mon prof était le dernier.
02:57 - Le dernier des Mohicans.
02:58 - C'est ça, et du coup, je me suis dit, mais quand même, je me régale, il faut que j'essaye
03:04 quelque chose, donc c'est pour ça que j'ai poussé des études le plus possible, pour
03:08 pouvoir avoir plusieurs cordes à mon arc, et essayer de faire quelque chose, de continuer.
03:15 - Pour autant, ce n'est pas forcément le domaine dans lequel vous avez travaillé par
03:19 la suite, vous avez fait une pause familiale, et une pause artistique, je ne sais pas si
03:24 on peut le dire comme ça ?
03:25 - Oui, une pause qui s'est imposée, on va dire, parce que, vivre, j'étais entrepreneur,
03:32 être entrepreneur et femme, ce n'est pas toujours simple, et avoir des enfants, c'était
03:38 encore plus compliqué, et du coup, j'ai dû m'arrêter.
03:41 - Pendant longtemps ?
03:42 - Pendant une douzaine d'années.
03:43 - D'accord.
03:44 - Je suis partie dans le médico-social.
03:46 - Rien à voir.
03:47 - Rien à voir, mais bon, j'avais, dans mon vécu, une expérience, mes parents étaient
03:52 famille d'accueil, j'avais fait les scoutismes pour tous.
03:56 - Et chez vous, vous aviez peut-être déjà un petit atelier, vous continuez à travailler
04:01 un peu ça, le bois ?
04:02 - Oui, juste après mes études, j'ai créé déjà une entreprise, pendant deux ans, donc
04:05 j'avais déjà acheté les machines, et à 40 ans, j'ai dit, là, il faut que je reprenne
04:11 mon métier, et voilà, pour résumer…
04:15 - Et justement, revenons au présent, aujourd'hui, dans votre atelier, qui s'appelle…
04:19 - La feuille de bois.
04:20 - La feuille de bois, voilà.
04:21 - Alors, Xavier, moi je suis sur le site, je ne peux que conseiller, Xavier, sur le
04:25 site lafeuilledebois.com, je suis en train de regarder les créations, c'est vraiment
04:28 très beau ce que vous faites.
04:29 - Merci.
04:30 - Je ne sais pas si c'est chez vous, je ne sais pas si c'est des images de chez vous,
04:32 mais alors si c'est chez vous, c'est quand même…
04:33 - Est-ce que c'est vous-même qui faites le mobilier de chez vous, d'ailleurs ? Ou alors
04:36 est-ce qu'on se saoule au bout d'un moment en se disant « je ne vais pas garder ce que
04:39 je fais ».
04:40 - J'ai mis beaucoup de temps à avoir le temps de faire quelque chose pour moi, j'avoue
04:42 que je suis beaucoup moins exigeante et pointue chez moi parce que j'ai beaucoup moins de
04:49 temps.
04:50 - Quand vous avez descendu les pumas à chaussée, c'est ça que vous avez à l'arrière ?
04:52 - C'est un peu ça.
04:53 - C'est les étagères sous bois.
04:54 - C'est un peu ça, exactement.
04:55 - Bravo.
04:56 - Mais petit à petit, parce que je garde espoir toujours, donc je fais mon chemin tout doucement
05:03 et la patience, déjà c'est mon métier, donc je l'utilise aussi pour moi, être patient.
05:11 - Vous faites plusieurs choses, une de vos premières créations, c'est à partir d'une
05:14 chaise, c'est ça ?
05:15 - Oui, j'ai voulu quand j'ai créé mon entreprise la deuxième fois, faire un petit concentré
05:20 de ce que je pouvais proposer, qui était cette chaise qui montrait à la fois le côté
05:26 sculptural, poétique et toute la technicité qu'il y a derrière parce que courber le bois…
05:32 - Ça prend combien de temps pour faire cette œuvre dont vous parlez ?
05:35 - Il y a bien qu'un jour de travail dessus.
05:38 - Ah oui, c'est long.
05:39 - C'est long, parce que chaque étape demande du temps en plus des temps d'attente, de
05:43 pause.
05:44 - Et on parlait tout à l'heure de votre rapport au bois, vous dites justement sur le site
05:47 internet de votre entreprise, pour moi, le meuble n'est pas simplement un objet, mais
05:51 le reflet d'une singularité intime et d'une interaction.
05:54 Vous philosophez sur des objets du quotidien finalement.
05:58 - Exactement, parce que je trouve que c'est très important aujourd'hui d'avoir un rapport
06:04 à l'objet, il a existé depuis toujours, mais dans le monde aujourd'hui où tout va
06:10 très vite, où l'objet devient un petit peu… on le lâche facilement, j'avais envie de
06:16 redonner cet aspect, ce rapport à l'objet et ce rapport à la sculpture.
06:21 - Là je suis sur le site version anglaise, déjà je trouve que c'est classe d'avoir
06:26 un site avec une version anglaise, est-ce que ça veut dire que vous avez des clients
06:29 étrangers ?
06:30 - Il ne faut pas écarter la possibilité, du coup c'est vrai que j'avais demandé
06:34 à mettre en anglais aussi, en plus à l'époque où j'ai refait le site, j'avais fait
06:40 maison et objet à Paris, et donc j'étais en mesure d'être contactée par l'étranger,
06:48 du coup j'avais prévu…
06:49 - Vous parlez anglais quand même un petit peu ?
06:51 - Un petit peu, un petit peu.
06:52 - Vous allez peut-être pouvoir vous exercer cette semaine avec le salon du Made in France
06:57 à Paris, il y aura probablement des clients, des visiteurs étrangers pour ce salon.
07:02 Vous avez décidé de réaliser une œuvre inédite cette fois ?
07:05 - Oui, j'ai créé un objet spécialement pour ce salon, puisque riche de ma première
07:12 expérience à Paris, je savais que je ne pourrais pas vendre le concept de création
07:16 puisque c'est vraiment loin, mais j'avais envie de donner un autre petit concentré
07:20 comme à la chaise, cette fois-ci c'est une table de chevet que j'ai appelée "luciole",
07:26 parce que c'est un objet qu'on fixe au mur et qui est rétro-éclairé.
07:31 - D'accord, la table est fixée au mur ?
07:32 - Voilà, la table est fixée au mur et ça permet d'avoir, pour le côté pratique,
07:38 ménage, etc., de ne pas avoir des pieds qui traînent.
07:41 - Donc vous pensez finalement au côté pratique, il n'y a pas besoin de cela quand même ?
07:44 - Ah non, non, non, il faut qu'il y ait toujours les deux, absolument, c'est le côté
07:50 sculptural et le côté fonctionnel.
07:52 - Dernière question, vous faites aussi de la restauration, vous parliez tout à l'heure
07:55 du rapport qu'on peut avoir avec les objets, vous faites de la restauration, vous ne faites
07:58 pas que des créations.
07:59 - Exactement.
08:00 - C'est important aussi de recycler ce qu'on a à la maison.
08:03 - Voilà, il y a la démarche de recyclage, que j'appelle "éco-création", qui permet
08:08 de conserver les meubles, mais il y a aussi le savoir-faire et l'histoire qu'il y a derrière
08:14 chaque meuble.
08:15 Moi, je continue d'apprendre à travers les restaurations, parce qu'on voit des choses
08:20 extraordinaires dans ce qui est déjà fait, tant sur la technique que sur l'aspect esthétique.
08:27 Donc oui, je garde cette part toujours, parce que pour moi c'est une racine.
08:33 - Toujours passionnant d'écouter des gens, passionnés, merci beaucoup Vinciane Demers,
08:37 artiste et béniste.
08:38 Votre atelier donc à Saint-Gélie-du-Fes, ça s'appelle "La feuille de bois", merci
08:42 d'avoir été avec nous ce matin dans "Les Côtes d'Issy".
08:44 - Merci à vous.
08:45 Lafeuilledebois.com, vous partez quand du coup à Paris ?
08:46 - Demain matin, à 7h.
08:47 - La démarche du salon.
08:48 - La valise est prête ?
08:49 - La valise est prête.
08:50 La valise non.
08:51 Non, j'ai préparé d'abord le stand.
08:53 Et puis une fois que je sais que j'ai les bagages de mon camion plein, je m'occuperai
09:00 des bagages de valise et aussi de la nourriture pour les enfants, parce que...
09:05 - Ils vont pas manger du bois.
09:07 - Ils vont pas manger du bois, mais mes parents seront là pour s'occuper d'eux.
09:10 - Bon, bah en tout cas, bon voyage et puis bon salon alors.

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