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00:00 France Bleu, Belfort Montbéliard.
00:02 C'est le côté de la première radio du Nord-Franche-Comté, l'invité du 6/9, France Bleu.
00:06 On s'intéresse ce matin à la loi immigration Thierry.
00:09 Après avoir été longtemps repoussé, l'examen du texte a commencé enfin hier au Sénat.
00:14 Les débats s'annoncent houleux, et notamment à propos de l'article 3 qui propose de donner un titre de séjour
00:19 de 1 an aux sans-papiers qui travaillent dans les métiers en tension,
00:23 comme dans le BTP ou l'hôtellerie-restauration par exemple.
00:26 Et ce matin on vous pose cette question, faut-il régulariser les sans-papiers qui travaillent dans ces secteurs d'activité ?
00:31 Appelez-nous au 03 84 22 82 82. Bonjour Cédric Perrin.
00:36 Bonjour Thierry Copreland.
00:38 Sénateur, les Républicains du territoire de Belfort, alors cet article 3 divise les élus de la majorité,
00:44 mais pour vous, les Républicains, la position est claire, c'est non, pas de régularisation.
00:50 Ecoutez, elle est claire, elle est en discussion en tout cas.
00:53 Ce qui est clair, c'est que le diagnostic de la situation migratoire dans notre pays, il est connu, il est constant,
00:58 et de notre point de vue, chez les Républicains, il n'a jamais varié.
01:01 Et donc on veut, évidemment compte tenu de la pression migratoire qui est en augmentation,
01:05 que ce texte de loi permette d'accoucher d'un compromis qui ne soit pas un compromis de la tiède,
01:11 mais un texte de loi qui soit réellement efficace.
01:14 Et donc cette question de la régularisation est évidemment au cœur du sujet.
01:21 Ce que nous ne souhaitons pas, évidemment, c'est atténuer les conditions requises pour régulariser les travailleurs clandestins.
01:26 Ce serait évidemment un signal qui n'est absolument pas conforme à l'exigence de fermeté que nous recherchons dans ce texte.
01:31 – Alors vous craignez qu'avec ce titre de séjour d'un an, on crée en fait un appel d'air et un encouragement à l'immigration ?
01:39 – Absolument, c'est une des craintes que nous avons,
01:42 puisque on sait très bien que des filières se mettraient en ce moment-là en place,
01:46 des filières d'immigration clandestine, et donc il est absolument capital de se prémunir de cela.
01:50 Et il y a un certain nombre de mesures évidemment à prendre,
01:53 parce qu'on sait tous très bien qu'il y a beaucoup de métiers qui sont en tension.
01:56 D'ailleurs une liste avait été établie déjà il y a quelques années sur les métiers qui nécessiteraient des efforts particuliers.
02:03 Ce qui est évident, c'est qu'il faut réfléchir à des solutions.
02:06 Donc la discussion du texte est en cours, j'étais en séance hier soir,
02:11 elle va continuer aujourd'hui jusqu'à la fin de la semaine en principe.
02:14 Ce qui est évident, c'est qu'il faut trouver des solutions.
02:16 On a une multitude de métiers dans lesquels il n'y a pas de candidats.
02:20 Une des solutions c'est peut-être aussi d'expliquer à chacune et chacun qu'il faut se remettre au travail.
02:24 Il faut parfois être clair sur le sujet, avant d'aller chercher des immigrés.
02:28 - Cédric Perrin, tout le monde n'est pas de votre avis, je vous propose d'écouter un témoignage,
02:32 celui d'Antony Boukestali, le patron de la boulangerie Le Quano à Montbéliard.
02:37 Et lui, il constate une vraie motivation de la part de ces travailleurs sans-papiers.
02:41 - Le Covid nous a pas aidés, parce qu'ils ont compris qu'ils pouvaient rester à la maison, à rien faire.
02:46 Donc il y en a beaucoup aujourd'hui qui ne veulent plus travailler.
02:48 C'est vrai que les migrants, je pense qu'ils ont vécu des choses que nous on n'a pas vécues en France.
02:54 Et puis je vois le petit qui travaille à côté, à l'étincelle, chez Didier,
03:00 il a un petit jeune pareil, un migrant, qui arrive en France aujourd'hui.
03:04 Il parle français, je vois comme il est motivé, des fois il est à New York et tout.
03:07 C'est un jeune qui a envie. Et ça, ça nous fait plaisir dans notre métier.
03:12 Je pense que dans tout corps de métier, tout patron, il n'y a rien de plus beau pour nous
03:15 de transmettre notre passion, notre métier, et puis que ça marche.
03:19 - Cédric Parra, qu'est-ce que vous répondez à ce patron de boulangerie ?
03:22 Les travailleurs sans-papiers sont parfois plus motivés que les autres.
03:25 - Je comprends parfaitement la situation, je la connais, j'en connais d'autres, il y en a beaucoup.
03:30 La question c'est qu'aujourd'hui, il y avait une circulaire qui s'appelait la circulaire VALS,
03:34 qui permet notamment de travailler sur ces problématiques de métier en tension.
03:38 Il faut l'utiliser à plein et chercher des solutions.
03:41 Mais je serais tenté de répondre à ce monsieur, mais je pense qu'il sera complètement d'accord avec moi,
03:45 que si la motivation chez un certain nombre de clandestins de travailler clandestin est importante,
03:50 peut-être qu'il faudrait travailler à ce qu'elle redevienne importante
03:53 chez un certain nombre de nos concitoyens.
03:56 Et je pense qu'il a raison, après le Covid, il y a eu une certaine désaffection par rapport au travail.
04:00 On a habitué certains à rester à la maison sans travailler.
04:04 Je pense qu'aujourd'hui, il faut peut-être revenir là-dessus et expliquer à chacune et chacun
04:07 qu'on ne vit pas de la cistana, mais on vit de son travail.
04:10 Et vivre de son travail, ça suppose de reprendre des activités.
04:13 - On va être clair ce matin, si cet article 3 est maintenu, vous, vous voterez contre cette loi d'immigration ?
04:18 - Tout dépendra de la manière dont il sera aménagé.
04:22 Tout dépendra de la manière dont il sera appliqué.
04:24 Donc aujourd'hui, les discussions sont en cours.
04:26 Moi, je ne veux pas présumer du vote qui sera le nôtre.
04:30 Il y a des discussions qui sont en cours entre les différentes composantes de la majorité sénatoriale.
04:35 Il y a des discussions qui sont en cours avec le gouvernement sur cette question de l'article 3.
04:38 Moi, j'ai parfaitement conscience de l'urgence de la situation
04:42 et de la nécessité de trouver de la main-d'œuvre dans un certain nombre de métiers en tension.
04:46 Il y a des...
04:48 Mais finalement, les boulangers sont un des métiers en tension,
04:50 les agents d'entretien, les carrossiers, les charpentiers, les chefs de bouquets, les agriculteurs.
04:53 Le BTP, il y a une multitude de métiers sur lesquels, effectivement, il y a des difficultés.
04:57 Mais n'oublions pas qu'il y a une multitude de gens qui, en France, ne travaillent pas
05:02 et qui pourraient peut-être, voilà,
05:04 regarnir, j'allais dire, les rangs d'un certain nombre de professions.
05:08 Et derrière tout cela, il y a la circulaire valse qui existe,
05:11 il y a des possibilités.
05:12 Et donc, nous sommes en train de réfléchir, de regarder comment on ne créera pas un appel d'air.
05:16 Parce qu'évidemment, le boulanger de Montbéliard,
05:20 à côté de l'étincelle, si j'ai bien compris,
05:23 est de bonne foi et n'a pas l'intention de créer une filière d'immigration clandestine.
05:29 - Non mais c'est un constat, il faisait un constat que les travailleurs sur papier sont parfois plus motivés que d'autres.
05:34 - Vous écoutez France Bleu, Belfort, Montbéliard,
05:36 on parle de la loi Immigration avec Cédric Perrin, sénateur, le Républicain du territoire de Belfort.
05:39 - Je vous propose de prendre l'appel de Gilbert, qui nous appelle d'Ecurcé.
05:44 Bonjour Gilbert.
05:45 - Oui, bonjour.
05:46 - Qu'est-ce que vous avez envie de dire ce matin concernant cette loi Immigration ?
05:49 - Bonjour à tout le monde déjà.
05:54 La loi Immigration, en fin de compte,
05:57 elle est un peu basée sur l'Histoire dans les années 60.
06:02 - C'est-à-dire ?
06:04 - Où on avait besoin de beaucoup de personnes,
06:08 parce que les entreprises employaient beaucoup de monde.
06:11 Aujourd'hui, on est en train de créer déjà un faux sujet,
06:18 parce que les métiers en tension, ce n'est pas que des métiers mal payés.
06:22 Alors, on va en train de faire une catégorie de travailleurs
06:28 qui sont dans maintenant, quand on ira à l'ANPE,
06:31 on vous proposera un métier en tension.
06:34 - Alors Gilbert, ce que vous voulez nous dire, en fait,
06:37 c'est qu'on va peut-être tirer vers le bas au niveau des salaires.
06:40 - Ah bah oui.
06:41 - Merci pour votre appel à Gilbert, qui nous appelle d'Ecurcé.
06:44 Cédric Perrin, c'est également un peu votre inquiétude ?
06:47 - Écoutez, oui, pourquoi pas ?
06:50 Je comprends parfaitement la réflexion de Gilbert.
06:53 Mais ce que nous, nous voulons dans cette loi,
06:56 c'est que nous créions une immigration qui soit une immigration choisie,
06:59 et avec des métiers sur lesquels on peut avoir des métiers qualifiés.
07:02 Quand on parle de profession médicale,
07:04 quand on parle d'un certain nombre de métiers de paramédicaux, etc.,
07:07 ce n'est pas que des métiers peut-être moins qualifiés.
07:10 Ce sont aussi des métiers qualifiés sur lesquels il y a des difficultés.
07:13 Donc, il faut trouver des compromis.
07:15 Mais ce qui est évident, c'est qu'il faut absolument éviter, évidemment,
07:18 de créer des filières de travailleurs clandestins,
07:20 qu'ils soient des sortes d'appels d'air, vous l'avez dit, même dans l'introduction,
07:23 qu'ils soient des appels d'air à une immigration nationale.
07:26 Donc, je rappelle qu'en discussion au Sénat,
07:29 c'est de discuter, et donc d'échanger,
07:32 et de voir quelle solution on arrive à trouver.
07:34 - Et après, il faudra trouver, en accord avec les parlementaires de l'Assemblée nationale,
07:37 mais ça, c'est encore une autre chose.
07:39 Merci beaucoup, Cédric Perrin, sénateur de la République du territoire de Belfort,
07:42 d'avoir été avec nous ce matin en direct. Bonne journée.
07:44 - Merci, bonne journée.
07:45 Vous pouvez retrouver cet entretien sur francebleu.fr
07:47 Belleforme, Montréal, l'application ICI par France Bleu France 3, 7h53.