Politiques, à table ! - Sophia Aram

  • l’année dernière
Un déjeuner partagé avec Sophia Aram, humoriste, pour parler du boom de la cuisine végétarienne. Au menu également: comment manger et rire en même temps au Paname Art Café, un soir de stand up.


Loin des codes classiques de l´interview, LCP-Assemblée nationale a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
« Cuisine et Confidences »... Quel rapport l´invité politique entretient-il avec la
gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
Et enfin « La face cachée de nos assiettes »... ou comment le contenu de nos assiettes en dit long sur notre société face à ses nouveaux enjeux.

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Transcript
00:00 (Musique)
00:17 Bonjour à tous et ravie de vous retrouver pour Politique à table
00:20 comme chaque semaine sur LCP autour d'un plat, d'un dessert et surtout d'un invité.
00:24 Et cette semaine nous recevons Sophia Aram. Bonjour.
00:27 Bonjour.
00:28 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:30 Merci pour l'invitation, je suis ravie.
00:32 Et avec nous pour cette émission et pour la présenter, Jean-Pierre Montanay.
00:35 Bonjour Jean-Pierre.
00:36 Bonjour Brigitte. Bonjour Sophia Aram.
00:38 Vous êtes humoriste, comédienne, chroniqueuse sur France Inter depuis 2008.
00:43 On peut vous écouter le lundi matin à 8h55.
00:46 Il faut être déjà bien réveillé parce qu'avec vous, ça fuse dans tous les coins.
00:50 Un festival de vannes où le RN est rhabillé en majesté et l'islam radical votre cible privilégiée.
00:56 On peut aussi vous voir au théâtre en ce moment, au studio des Champs-Elysées,
01:00 pour Le Monde d'Après où vous êtes à la recherche d'une gauche en perdition,
01:04 vous désespérez d'une gauche complaisante, abritée derrière sa bien-pensance.
01:09 Vous avez des origines marocaines par vos parents, mais vous avez été élevée à Trappes,
01:14 alors symbole d'intégration réussie jusque dans l'assiette,
01:17 ou parce que vous êtes issue d'une fratrie de six enfants où les deux parents bossent
01:20 et où définitivement, on n'a pas le temps de se prendre la tête avec le menu,
01:24 alors on a fait simple Jean-Pierre.
01:26 Simple ? Simplissime je dirais !
01:28 Des pâtes à la sauce tomate et un moelleux au chocolat en dessert.
01:32 Dans le Dessous des Plats, peut-on rire et manger ?
01:34 Nous vous emmenons au Panamart Café pour une série de stand-up.
01:38 Dans les Pieds dans le plat, le succès de la cuisine végétarienne,
01:41 les restaurants rivalisent d'imagination pour nous faire saliver avec des recettes au goût de viande,
01:46 mais sans viande. Reportage à suivre.
01:49 Allez, on passe à table, tout de suite cuisine et confidence.
01:53 [Générique]
01:58 Quand on vous a invité à Politique à Table,
02:00 Sophia Aram, c'est le mot politique qui a fait tilt chez vous, plus que le mot à table.
02:04 Il faut dire que vous êtes très politique avec des convictions.
02:06 On l'a entendu, un cap, la icarde républicaine résolument de gauche,
02:09 alors que lorsqu'on passe à table, vous n'avez pas vraiment de repères, pas de boussole sûre,
02:13 étonnant d'ailleurs de la part d'une fille de chef cuisinier.
02:16 J'ai lu qu'étant enfant, vous aviez une passion pour le beurre,
02:19 on aurait pu imaginer Brigitte une spécialité normande,
02:22 mais pas du tout, le beurre est passé à la trappe.
02:25 Vous nous dites que votre plat préféré, c'est le rivessa,
02:28 une recette marocaine familiale avec des lentilles et du poulet.
02:32 Quoi, du poulet ? J'ai lu que vous étiez végétarienne, allez comprendre.
02:36 Finalement, votre choix s'est porté sur des pâtes à la tomate, basique de chez Basique.
02:40 Je me suis dit que c'était histoire de rendre hommage à l'Italie,
02:43 votre troisième patrie culinaire après la France et le Maroc.
02:46 Mais là encore, pas vraiment.
02:48 Je découvre que vous n'avez jamais mis les pieds dans la botte.
02:51 Bref, à table, vous êtes une énigme.
02:53 Et aussi, mais ça c'est vous qui le dites, une jouisseuse.
02:56 Mais dites-moi alors, pourquoi ces pâtes à la tomate sont si glamour pour vous ?
03:00 Alors, je suis allée en Italie.
03:02 Ah, depuis ?
03:03 Mais je suis allée souvent en Italie.
03:05 Mais si, on vous a menti.
03:07 Ah bah moi j'ai lu, alors peut-être que c'est un très vieux papier.
03:11 Fake news !
03:13 Non, non, j'aime beaucoup l'Italie.
03:15 Je ne connais pas le sud de l'Italie, je connais le nord de l'Italie,
03:17 alors que j'aime beaucoup la cuisine sarde.
03:19 Le nord de l'Italie, enfin j'aime l'Italie.
03:21 Et pourquoi j'ai choisi les pâtes ? C'était ça la question à laquelle je dois répondre.
03:23 Oui, pourquoi les pâtes à la tomate ?
03:25 Quand on est jouisseuse à table, on choisit des pâtes à la tomate.
03:27 C'est le plat le plus rassurant pour moi.
03:29 Je trouve ça sécurisant.
03:31 C'est un doudou.
03:33 Vraiment, c'est ça.
03:35 C'est un moment qui vous rassure, c'est un moment privilégié pour vous la table.
03:39 Alors ça peut, c'est plein de choses.
03:41 Parfois j'avoue, j'ai pas le temps, alors je mange par nécessité.
03:44 Mais quand j'arrive quelque part et que je me dis
03:46 qu'est-ce que j'ai envie de manger pour me sentir bien,
03:48 c'est des pâtes, et des pâtes à la sauce tomate.
03:50 Et qu'est-ce qui vous rassure dans ces pâtes à la tomate ?
03:52 C'est tellement bon.
03:54 Ah, ça dépend.
03:56 Vous avez l'air sceptique, vous avez l'air hyper déçu.
03:58 Vous aurez préféré que je choisisse autre chose.
04:00 Mais je vous assure, je peux faire une semaine à manger tous les midis des pâtes à la sauce tomate
04:04 et ça ne me lassera jamais.
04:06 Alors on va les goûter, parce que vous allez nous dire
04:08 si elles sont aussi bonnes que vos pâtes à la tomate.
04:10 J'ai une expertise quand même.
04:12 Oui, c'est ça, je pense que...
04:14 Elles sont bien plus que celles que je peux manger au restaurant,
04:16 ou qu'on me fait.
04:18 Je ne suis pas une excellente cuisinière non plus.
04:20 On va en parler.
04:22 Je dis qu'elle est très maligne, Sophia Armas,
04:24 parce qu'elle a pris un petit pull noir.
04:26 Oui, alors que vous Jean-Pierre, vous avez joué la chemise blanche,
04:28 et je trouve que vous êtes joueur, personnellement.
04:30 Surtout que vous voulez me poser une question, non ?
04:32 Mais je vous laisse savoir.
04:34 Alors déjà, moi je les ai goûtées,
04:36 et elles sont très bonnes.
04:38 On aurait bien aimé un peu de parmesan,
04:40 un petit peu de poivre.
04:42 Une petite critique.
04:44 Comment vous les faites, vous, par exemple ?
04:46 Alors, parce qu'il y a une recette, peut-être.
04:48 Moi je mets beaucoup d'ail.
04:50 Beaucoup, beaucoup d'ail.
04:52 Parce que l'ail, c'est de l'amour.
04:54 Et l'ail, j'aime bien quand c'est relevé aussi un peu.
04:56 Je peux mettre un peu de pépé rancinant.
04:58 Mais l'ail un peu confit, un peu en chemise ?
05:00 Oh non, on fait revenir l'ail dans l'huile d'olive.
05:02 Ah oui, donc c'est bien naillé.
05:04 Oui, c'est bien naillé dans l'huile d'olive.
05:06 Et des tomates,
05:08 j'aime bien la pulpe de tomate cerise.
05:10 Et on trouve ça...
05:12 Un petit peu plus sucré, c'est ça ?
05:14 Exactement.
05:16 Oui, parce que le petit goût de sucre dans la tomate
05:18 est pour retirer l'acidité.
05:20 Et puis on met un tout petit peu de bouillon,
05:22 l'eau des pâtes, pour mettre dedans.
05:24 Ah, l'italienne.
05:26 Est-ce que vous les faites revenir dans la poêle vraiment comme...
05:28 Oui, évidemment, Brigitte, que vous m'avez prise pour une débutante.
05:30 Une novice.
05:32 Et al dente, c'est combien de temps ?
05:34 Al dente, ça dépend des pâtes.
05:36 Ça, c'est des pâtes fraîches, donc je pense que c'est très peu de cuisson.
05:38 Mais quand on prend des pâtes sèches,
05:40 si on vous indique 13 minutes,
05:42 il faut mettre 11.
05:44 Un petit peu moins.
05:46 Ah, vraiment moins, 11, 10-11, ouais.
05:48 Et après, pour les faire revenir un peu dans la sauce.
05:50 Alors Brigitte, elle m'a complètement spoilé.
05:52 Trois choses à savoir.
05:54 Pour faire les meilleures pâtes à la tomate.
05:56 Mais alors elle m'a posé une question.
05:58 Vous avez raison, parce que vous auriez pu dire des choses qui étaient fausses.
06:00 Mais là, je ne vais faire que dire
06:02 ce que vous avez dit.
06:04 On va aller très vite. Moi, j'aurais plutôt pris des taglioni,
06:06 parce que j'aime bien, parce que la sauce peut se lever
06:08 à l'intérieur de ces gros tubes.
06:10 Effectivement, pour les faire al dente, elle a raison,
06:12 Sophia Aram, il ne faut pas respecter
06:14 le temps de cuisson indiqué sur la boîte.
06:16 Il faut aller plus tôt. Toujours garder de l'eau de cuisson.
06:18 Pourquoi ? Parce que l'eau de cuisson, elle contient un peu
06:20 de l'amidon des pâtes. Lorsque l'on la remettra
06:22 à cette eau de cuisson, ça fera un peu de liant.
06:24 Alors effectivement, dans une poêle, vous faites revenir
06:26 une grosse gousse d'ail. Vous mettez
06:28 vos pâtes, des sauces tomates,
06:30 des boîtes, jamais de tomates fraîches, parce qu'on n'a pas
06:32 de bonnes tomates en France.
06:34 Et pas l'hiver surtout, Jean-Pierre.
06:36 Et privilégier les marques italiennes.
06:38 On trouve des tomates qui ont du goût,
06:40 qui sont très bonnes pour faire des pâtes à l'italienne.
06:42 Et à la fin, on fait ce qu'a dit Sophia,
06:44 on remue tout. Moi, je mets quelques feuilles de basilic.
06:46 Et allez, ce que vous n'avez pas dit, pour une petite
06:48 touche gourmande, moi je mets des petits
06:50 copeaux de scarmoza. Vous savez, la
06:52 mozza fumée. Et ça, ça donne
06:54 une petite touche. Et c'est très bon.
06:56 Merci Jean-Pierre pour cette très bonne recette.
06:58 Vous connaissez bien les pâtes à la tomate,
07:00 Sophia. Vous disiez tout à l'heure, c'est rassurant,
07:02 les pâtes à la tomate. Ça veut dire qu'en fait,
07:04 vous retrouvez quasiment la même recette
07:06 partout où vous allez. Il y a peu
07:08 de variantes, finalement, sur cette recette.
07:10 Il peut y en avoir un tout petit peu, mais c'est pas
07:12 foufou. Je veux dire, les pâtes à la tomate,
07:14 c'est une base. C'est ça, exactement.
07:16 Il y a de ça aussi. Oui, je crois que c'est ça.
07:18 C'est en ça que c'est rassurant.
07:20 Il n'y a pas de prise
07:22 de risque. Parce que,
07:24 j'imagine que, quand on va manger
07:26 je dis n'importe quoi,
07:28 une blanquette de veau, d'une maison à l'autre,
07:30 ce ne sera pas la même recette. Alors que des pâtes à la sauce tomate,
07:32 avec ou sans ail,
07:34 avec ou sans basilic,
07:36 Il y a peu de chance de se vautrer.
07:38 Mais c'est votre nature, ça, de ne pas prendre de risque ?
07:40 Ah non, moi j'en prends. Mais alors au niveau de l'assiette,
07:42 il faut... C'est juste à ce moment-là
07:44 qu'on se rassure. On en prend suffisamment
07:46 partout ailleurs pour pouvoir avoir des endroits
07:48 dans lesquels on est confort.
07:50 Est-ce que vous avez fait ramener des pâtes à la tomate
07:52 parce qu'elles étaient trop cuites, par exemple, dans un restaurant ?
07:54 Vous ne nous permettez pas ce genre de choses.
07:56 Non, je ne fais pas ça. Moi, j'avais des amis italiens
07:58 qui faisaient ça à Brigitte. Trop cuites, alors
08:00 je les faisais ramener en cuisine dans les restaurants français.
08:02 J'avais une belle-mère qui ne supportait pas les pâtes al dente.
08:04 Donc on se grugeait
08:06 l'une et l'autre sur le chrono.
08:08 Elle, elle mettait 13 minutes,
08:10 moi, j'en étais 9.
08:12 Et donc, il y en avait une qui passait derrière l'autre
08:14 pour changer le chrono,
08:16 parce qu'on était vraiment en conflit.
08:18 Mais il faut savoir, al dente, c'est presque un peu dur pour nous,
08:20 pour nous, Français. C'est presque un petit peu...
08:22 Trop al dente,
08:24 ça peut être un peu dérangeant,
08:26 mais c'est le meilleur pour la santé. Moins les pâtes sont cuites,
08:28 mieux on digère le fameux gluten
08:30 qui peut provoquer quelques intolérances.
08:32 Il vaut mieux les manger moins cuites possible.
08:34 Moi, je bois vos paroles.
08:36 Je suis ravie de vous entendre,
08:38 parce que moi, j'aime bien quand elles ne sont vraiment pas trop cuites.
08:40 Alors, vous aimez cuisiner ou pas ?
08:42 Pas tellement.
08:44 Ah mince !
08:46 Mais oui, fille de cuisinier...
08:48 Votre père ne vous a rien transmis ?
08:50 Si, j'adorais être avec lui dans la cuisine,
08:52 me regarder cuisiner,
08:54 sa santé... J'étais tout le temps dans la cuisine
08:56 avec lui, à le regarder faire, je trouvais ça merveilleux.
08:58 Et...
09:00 J'ai du mal à stabiliser
09:02 les recettes, pour tout vous dire.
09:04 Je vais réussir un truc,
09:06 et puis la fois d'après, je vais me lancer,
09:08 et ça va être très décevant,
09:10 ça va être moins bien, et donc,
09:12 voilà, je suis très déçue.
09:14 Qu'est-ce que ça veut dire, stabiliser ? Vous ne suivez pas assez bien la recette ?
09:16 Jamais, jamais.
09:18 Ah, c'est ça !
09:20 Je sais, mais je suis trop indisciplinée pour ça, je crois.
09:22 C'est comme la pâtisserie,
09:24 à plus forte raison, c'est un truc où il faut
09:26 vraiment être sérieux, rigoureux.
09:28 "Ouais, moi je suis un peu plus fantaisiste,
09:30 j'aime bien changer un ingrédient par un autre,
09:32 oh bah tiens, il n'y a pas de ça,
09:34 je vais mettre autre chose."
09:36 Donc à l'arrivée, c'est mauvais, franchement mauvais,
09:38 complètement raté ? Comment ça se fait ?
09:40 Il y a eu des drames,
09:42 il y a eu des drames. Ah oui, oui, oui.
09:44 J'ai des copains qui sont venus dîner... Ils ne veulent plus revenir ?
09:46 Ben, ils préfèrent qu'on commande des pizzas,
09:48 enfin voilà, c'est plus rassurant pour eux.
09:50 Il y a eu des vrais ratés.
09:52 Mais votre homme cuisine aussi ?
09:54 C'est lui qui tient le leadership ?
09:56 Alors, lui, il est très fort ou pas à table ? Il est plutôt fort, oui.
09:58 De plus en plus, pareil,
10:00 on part de très très loin,
10:02 il était vraiment mauvais,
10:04 mais comme je suis amoureuse,
10:06 je l'ai laissé faire et je lui ai dit "Hum, c'est intéressant."
10:08 Et puis, petit à petit,
10:10 le confinement a aidé.
10:12 Le confinement a aidé,
10:14 Otto Lenghi nous a aussi beaucoup aidé.
10:16 Les livres de cuisine qu'on nous a offerts,
10:18 les Otto Lenghi, c'est merveilleux pour cuisiner les légumes,
10:20 on adore ça.
10:22 C'est dingue le succès d'Otto Lenghi, Brigitte.
10:24 Il n'y a pas un invité qui ne nous parle pas d'Otto Lenghi.
10:26 C'est simple, il y a plein d'ingrédients,
10:28 pas toujours faciles à trouver.
10:30 Mais pas si simple à l'intérieur, effectivement.
10:32 Les recettes sont quand même assez travaillées,
10:34 il y a pas mal d'ingrédients.
10:36 Mais après, c'est aussi la place que prennent
10:38 les légumes dans la cuisine aujourd'hui,
10:40 grâce à Otto Lenghi.
10:42 Le chou-fleur n'était pas hyper populaire non plus,
10:44 quand on vous disait "je vais vous servir un petit chou-fleur."
10:46 Ça ne vous faisait pas rêver ?
10:48 Non, j'étais un peu répulsif.
10:50 Là, maintenant, un chou-fleur façon Otto Lenghi,
10:52 ça se la pète un peu.
10:54 Vous cuisinez à quatre mains,
10:56 parce que ce n'est pas facile de partager la cuisine
10:58 dans un couple, je trouve.
11:00 Moi j'aime bien les taches en grattes.
11:02 Je suis un petit peu la petite main.
11:04 Vous êtes plus sûre ?
11:06 Oui, j'ai plus.
11:08 Je coupe, je fais la vaisselle, je range les trucs,
11:10 moi j'aime bien, ça me va bien.
11:12 Je goûte, je dis si c'est assez salé,
11:14 pas assez salé, voilà, ça me va bien.
11:16 Vous avez aussi des origines marocaines.
11:18 Les tagines, les couscous,
11:20 est-ce que vous en faites ?
11:22 Est-ce que vous avez une recette familiale ?
11:24 On en a plein.
11:26 J'ai un vrai problème, c'est que j'aimais le beurre
11:28 quand j'étais petite et je pense que j'en ai un peu abusé,
11:30 ce qui fait que je n'aime plus tellement manger gras.
11:32 Ce qui fait que je fais un couscous light,
11:34 qui déprime mon père au plus haut point.
11:36 Mon couscous est beaucoup trop light
11:38 pour être un vrai couscous,
11:40 homologué couscous familial à Rame.
11:42 Donc voilà, je m'arrange un peu
11:44 avec tout ça, mais par exemple,
11:46 le dimanche soir,
11:48 on n'a pas envie de cuisiner,
11:50 un petit tagine avec juste de la sauce tomate,
11:52 je fais des petites boulettes de viande
11:54 pour mon fils et mon mari, parce que moi je ne mange pas de viande,
11:56 je leur fais des boulettes de viande, et on casse des oeufs
11:58 dans la sauce tomate, et ça c'est délicieux.
12:00 C'est super bon, et ça sent bon dans la maison,
12:02 ça sent les oignons revenus, et tout ça.
12:04 La cannelle, parfois ?
12:06 Vous n'aimez pas la cannelle ?
12:08 J'adore la cannelle, mais pas dans celui-là.
12:10 Je l'ai parlé tout à l'heure,
12:12 comment ça se prononce ?
12:14 Rfissa.
12:16 Rfissa, mais il n'y a pas de voyelle.
12:18 C'est un plat familial,
12:20 qu'on sert aux femmes
12:22 qui viennent d'avoir un bébé.
12:24 Chez nous, c'est une tradition,
12:26 les lentilles, on sait que c'est bon pour les femmes qui alaitent,
12:28 donc on le sait, maintenant il y a aussi
12:30 toute cette science-là,
12:32 mais c'est une tradition,
12:34 chez nous, alors c'est fait avec des galettes,
12:36 vous savez les galettes marocaines qu'on sert au petit déjeuner au Maroc ?
12:38 Oui.
12:40 Enfin, qui sont marocaines, qu'on consomme au Maghreb.
12:42 Et on les découpe en petits morceaux,
12:44 dans un plat,
12:46 et le bouillon est fait à base d'oignons,
12:48 plein d'épices,
12:50 des lentilles,
12:52 et du poulet, et on sert tout ça
12:54 sur les galettes coupées.
12:56 On peut le manger dans
12:58 certains restaurants marocains ?
13:00 Je n'ai jamais vu à la carte ce plat.
13:02 C'est très rare, parce que c'est vraiment un plat familial.
13:04 J'ai trouvé, du côté
13:06 de Pasteur, il y a une petite cantine,
13:08 j'ai oublié le nom, ça me reviendra
13:10 tout à l'heure, je vous l'enverrai pour que
13:12 vous le mettiez sur le site,
13:14 où ils font des brunchs avec le fissa, c'est merveilleux.
13:16 Mais il ne faut peut-être pas que je le dise,
13:18 parce qu'après il y aura trop de monde.
13:20 Vous, vous le préparez à la maison ?
13:22 Oui, je sais le faire,
13:24 mais j'ai surtout mon mari qui a appris à le faire,
13:26 et qui le fait.
13:28 Mais alors, vous, sans le poulet, du coup ?
13:30 Moi, ça ne me dérange pas qu'il y ait du poulet, mais je ne le mange pas.
13:32 Mais ça ne me dérange pas qu'il y ait du poulet, mais je ne le mange pas.
13:34 Avec, ce n'est pas grave ?
13:36 Vous n'êtes pas talibans à ce point-là.
13:38 Je ne mange juste pas de viande.
13:40 Alors, on va voir si vous êtes vraiment incollables,
13:42 c'est le quiz.
13:44 [Musique]
13:46 Alors, Sophia,
13:48 ayant vécu à Trappes, vous avez donc été une trappiste,
13:50 non donnée aux habitants, mais aussi
13:52 à des moines.
13:54 Sauriez-vous nous dire, Sophia Aram,
13:56 si ces affirmations sur l'alimentation
13:58 par le passé des moines sont
14:00 vraies ou fausses ? Par le passé, parce qu'ensuite
14:02 il y a eu quelques évolutions, mais voilà.
14:04 Dans les monastères, la consommation du vin
14:06 était permis.
14:08 Je dirais que oui.
14:10 Non, faux. Et au fil du temps,
14:12 les moines avaient tellement envie de boire un petit coup de rouge
14:14 qu'on leur a permis de mettre un peu de vin
14:16 mais coupé avec de l'eau. Mais le vin,
14:18 100% vin, était
14:20 prohibé. Parce qu'ils sont connus pour la bière.
14:22 Alors, c'est vrai.
14:24 Bonne réflexion.
14:26 Ensuite, ils ont eu le droit de boire de la bière.
14:28 Parce qu'on pensait que ça pouvait d'abord
14:30 permettre de ne pas
14:32 user trop d'eau. Mais le vin
14:34 était proscrit au départ. La viande
14:36 était destinée aux seuls malades.
14:38 Je vais dire oui.
14:42 Oui, vrai, parce qu'on considérait que c'était des protéines
14:44 et il fallait la donner aux malades. Et souvent, il n'y avait
14:46 pas assez de viande parce que les moines se nourrissaient
14:48 de leur jardin. Il n'y avait pas forcément suffisamment
14:50 de bêtes ou de poissons pour nourrir l'ensemble du monastère.
14:52 Les seuls poissons que les
14:54 trapistes pouvaient consommer étaient des poissons
14:56 d'eau douce.
14:58 Pourquoi pas ?
15:00 Oui, parce que ça rejoint
15:02 ce que je viens de dire.
15:04 S'il y avait un étang près du monastère,
15:06 ils pouvaient manger les poissons. En général, ils n'étaient pas près de la mer
15:08 donc ils ne mangeaient pas de poissons.
15:10 Au XIIe siècle, les moines
15:12 cisterciens de Clairvaux mangeaient
15:14 des herbes cuites.
15:16 Oui.
15:18 Oui, bien évidemment.
15:20 C'est pas fou-fou comme truc. C'est très très bon,
15:22 les herbes.
15:24 Alors, deuxième quiz.
15:26 Un de nos anciens spectacles s'appelait
15:28 "la crise de foie". Aïe.
15:30 Sans E. Oui, c'était sans E.
15:32 À table, après quelques excès, on risque la crise de foie
15:34 avec un E.
15:36 Sauriez-vous nous dire si ces aliments sont conseillés
15:38 en cas de trouble ?
15:40 A) Le radinois.
15:44 Oui ou non ? Oui !
15:46 Mais oui, le radinois est très très bon.
15:48 Très connu.
15:50 B) Le pain.
15:52 Non. Pas le pain, pas le pain.
15:54 Non, Sophia Aram.
15:56 Très santé, moi.
15:58 Alors là, le coca.
16:00 Alors, le coca, vous voulez qu'on rentre dans les détails ?
16:02 Après une gastro, c'est recommandé
16:04 mais sans les bulles.
16:06 Voilà, c'est ça. Donc là, c'est non.
16:08 Non, parce que
16:10 pas de soda, pas de sucre.
16:12 Mais le coca peut faire
16:14 se réhydrater, en fait.
16:16 C'est pas un mythe, ça, de boire un coca après une gastro.
16:18 En tous les cas, quand on me dit que c'est un médecin,
16:20 ça rassure.
16:22 Sans doute, on boit. Et puis il y a de la caféine
16:24 qui peut remuscler un peu alors qu'on est faible après une gastro.
16:26 Peut-être pour ça. Mieux éviter la gastro.
16:28 Alors, dernier aliment, l'asperge. Est-ce que c'est
16:30 conseillé en cas de trouble ? L'asperge.
16:32 J'ai
16:34 jamais entendu ça, alors je dirais non.
16:36 Et bien moi, j'aurais dit comme vous, mais en fait, c'est oui.
16:38 Ah oui ? Ah oui, bah voilà.
16:40 Je vais la rajouter dans ma liste, alors.
16:42 On peut le rajouter pour la prochaine crise de foie.
16:44 Vive l'asperge.
16:46 Très bien. Voilà. Alors, je ne sais pas
16:48 si le kombucha est conseillé
16:50 en cas de crise de foie. C'est ce que vous nous avez demandé.
16:52 Alors, le kombucha, c'est une boisson qui est
16:54 fermentée à base de thé acidulé,
16:56 finement pétillante, sans alcool,
16:58 bien sûr, bio, et on peut
17:00 y trouver de différentes saveurs.
17:02 Donc il y a thé vert, thé noir,
17:04 ginger, gingembre, agrumes,
17:06 framboise, citron ou menthe.
17:08 Là, c'est au thé vert. Est-ce que ça vous plaît ?
17:10 Ah oui, il est vraiment très bon, celui-là.
17:12 Et vous avez l'habitude d'en boire ? Oui, j'aime bien ça.
17:14 Mais parce que j'aime pas l'alcool,
17:16 je bois pas par goût.
17:18 Je trouve ça pas bon au goût.
17:20 Et en soirée, souvent, c'est pénible
17:22 quand on dit qu'on aime pas l'alcool.
17:24 Donc je dis, je prendrais bien un kombucha
17:26 ou j'arrive avec ma bouteille de kombucha et ça me donne une espèce
17:28 de consistance d'adulte. Et j'ai ce truc-là,
17:30 j'ai un verre avec un truc qui a la couleur
17:32 d'un whisky et donc c'est pas mal.
17:34 C'est un peu comme dans "Le Père Noël" et "Tu n'en veux pas ?"
17:36 "Je viens avec ma bouteille."
17:38 Mais que pour vous, quoi. Et c'est vrai que
17:40 c'est un truc qui questionne.
17:42 Quand on dit qu'on ne boit pas,
17:44 les gens vous regardent un peu tristes.
17:46 Et en plus, ils mangent pas de viande.
17:48 - C'est ça, au petit.
17:50 - Rassurez-moi, ça, vous le buvez en fête
17:52 pour faire la maligne devant les convives.
17:54 Mais à table, est-ce qu'on peut boire comme ça ?
17:56 - À table, je bois de l'eau.
17:58 J'aime bien boire des boissons chaudes.
18:00 Moi, je bois beaucoup d'infusions.
18:02 Vous avez fait des yeux un peu bizarres.
18:04 - L'infusion, à table ?
18:06 Il a pas réussi à garder son poker face.
18:08 - Non, mais boire une nuit calme
18:10 en mangeant un risotto,
18:12 ça me paraît assez étonnant.
18:14 - Oui, mais moi, ça me dérange pas.
18:16 - Le côté asiatique, un peu ?
18:18 - J'aime l'eau chaude.
18:20 J'aime boire de l'eau chaude.
18:22 - Ces phrases qui, retirées de leur contexte,
18:24 sont tellement...
18:26 - C'est la douche, oui, mais bon...
18:28 - Mais alors, à table, plutôt de l'eau.
18:30 - Plutôt de l'eau.
18:32 - Honnêtement, c'est assez bon.
18:34 On a l'impression de se faire du bien.
18:36 - Oui, on doit se dire que c'est bon pour la santé.
18:38 C'est tellement dégueulasse.
18:40 - J'ai senti ça dans la remarque.
18:42 - Non, pas du tout.
18:44 - C'est souvent autour de la table
18:46 ou à l'occasion d'un déjeuner
18:48 que se racontent les meilleures histoires,
18:50 que se nouent parfois des deals politiques.
18:52 C'est la brève de comptoir.
18:54 (bouillonnement)
18:56 - Sophia Aram, on vous a demandé
18:58 de réfléchir à une anecdote politique
19:00 autour d'un repas, ou autre, si vous avez,
19:02 laquelle vous avez envie de nous raconter.
19:04 - Alors, politique, je n'avais pas.
19:06 Donc, je me suis dit que,
19:08 comme on parlait de nourriture,
19:10 de ce que je mange, ce que je ne mange pas,
19:12 je suis obligée de faire une petite liste.
19:14 Parce que, depuis quelques années,
19:16 j'ai découvert que j'avais des allergies.
19:18 Et avant de le savoir, j'avais mangé,
19:20 on était chez des amis, à Saint-Malo,
19:22 du crabe. Et j'avais trouvé ça très bon.
19:24 J'en avais déjà mangé par le passé,
19:26 mais là, on s'était régalés.
19:28 Et alors, en fin de repas, tout à coup,
19:30 mes paupières se sont mises à enfler,
19:32 mon nez s'est mis à enfler, ma bouche s'est mise à enfler.
19:34 Et là, les gens me regardaient.
19:36 - Bizarrement.
19:38 - L'homme de pierre. Ça donnait ça.
19:40 J'avais un visage un peu granuleux.
19:42 Et tout à coup, je me suis mise à faire des...
19:44 Et là, on a compris que c'était assez grave.
19:46 Donc, j'ai fait un oedème de coïnc.
19:48 Et quand je suis arrivée aux urgences,
19:50 il y avait tellement de monde que j'ai eu envie de faire demi-tour.
19:52 Et c'est l'infirmier de garde qui m'a
19:54 aperçu et qui m'a attrapée
19:56 et qui m'a emmenée dans un box.
19:58 Mais donc, j'ai découvert, à cette occasion-là,
20:00 qu'un des trucs que j'aimais vraiment,
20:02 à l'époque, je mangeais des fruits de mer,
20:04 et j'aimais le crabe.
20:06 On m'a expliqué qu'il ne fallait pas que je mange.
20:08 Et alors là, j'ai commencé à développer des tas d'allergies.
20:10 Et donc, quand je dois dire aux gens
20:12 ce que je ne mange pas,
20:14 je ne mange pas de viande,
20:16 mais je ne mange pas de crabe, je ne mange pas de langouste,
20:18 je ne mange pas de langoustine.
20:20 Et il y a un autre truc, et j'ai oublié quoi ?
20:22 Et ce n'est pas bien d'oublier...
20:24 - Les coquillages et tout, vous ne mangez pas ?
20:26 Les singes ?
20:28 - Ça, ça va.
20:30 J'aime bien parce que...
20:32 Les crevettes grises, ça ne va pas fort.
20:34 Alors que les crevettes, oui.
20:36 Allez, savoir pourquoi.
20:38 Et puis, par exemple, tout ce qui est huître, non.
20:40 Le français cru, non.
20:42 Ce n'est pas l'iode.
20:44 - C'est intéressant, vous avez fait quoi ?
20:46 Vous avez fait des tests en manteau ?
20:48 - Je suis allée voir un allergologue.
20:50 - Qui a pu décrire tous les aliments.
20:52 - Et après, j'ai fait des tests,
20:54 avec, j'ai toujours sur moi
20:56 un spray d'adrénaline et de quoi me faire des piqures,
20:58 parce que je fais aussi des allergies à des médicaments.
21:00 La fille hyper chiante dans la vie.
21:02 - Oui, oui, c'est compliqué.
21:04 - Il y a peut-être encore des aliments, vous ne soupçonnez pas.
21:06 - Et en plus, on peut développer
21:08 des allergies plus tard.
21:10 - C'est terrible.
21:12 - Et quand on est allergique, c'est pour la vie ?
21:14 - Non, parce que c'est arrivé tard et ça peut disparaître.
21:16 - Vous n'avez pas très envie d'en manger ?
21:18 - Jouez, tout de suite.
21:20 Ou alors, on peut se marrer, il faut filmer.
21:22 - Justement, alors, on a un petit peu de crâne pour vous.
21:24 - Mais le crâne, vous en mangez avant ?
21:26 - Oui.
21:28 - Et ça s'est déclaré à Saint-Malo. C'est bizarre, non ?
21:30 - Non, c'est bizarre avec Saint-Malo.
21:32 - Bien sûr, j'ai compris, mais pourquoi ?
21:34 - Les convives, peut-être ?
21:36 - La variété du crâne, la quantité de crâne,
21:38 la mayonnaise avec le crâne ?
21:40 - Non, maintenant, si vous me faites des pâtes au crâne
21:42 et que je vous dis "non, non, je ne mange pas le crâne"
21:44 et que vous me dites "non, non, mais il y en a pas, c'était à part"
21:46 et que ça a touché, je vais faire une réaction allergique à ça.
21:48 - Ah oui, d'accord.
21:50 - Oui, oui, oui, c'est rigolo
21:52 à voir comme ça, mais pas...
21:54 - Pour les autres, c'est rigolo.
21:56 - En revanche, j'ai mangé du homard
21:58 et je ne suis pas allergique.
22:00 - Ah, le homard, ça passe, bizarrement.
22:02 - C'est dingue.
22:04 - Donc, homard à tout le faire pas.
22:06 - La fille qui coûte cher.
22:08 - Le caviar, ça va aussi ?
22:10 - J'en ai goûté très tardivement.
22:12 - Ça s'est bien passé.
22:14 - Pareil, avec le spray d'adrénaline à côté,
22:16 je me suis dit "il faut que je goûte"
22:18 et pourvu que je n'aime pas ça,
22:20 j'ai trouvé ça bon et je n'ai pas fait d'allergie.
22:22 - Alors, on continue.
22:24 À Paris, il y a des restaurants
22:26 qui ne sont pas comme les autres.
22:28 Là-bas, le plus important n'est pas forcément dans l'assiette,
22:30 c'est le dessous des plats.
22:32 On vous emmène passer la soirée
22:38 au Panamart Café. Dans ce resto parisien,
22:40 la carte est variée
22:42 et surtout, faite maison, mais si on y vient,
22:44 c'est aussi pour rire.
22:46 Après le dîner, la soirée continue.
22:48 Place au stand-up dans ce comédie-club
22:50 où se produisent comiques en herbe
22:52 réputées. C'est un reportage
22:54 de Dario Borgogno et Marion Devauchelle.
22:56 - Je vais la refaire !
22:58 Le Paname, faites-moi du bruit !
23:00 - Bienvenue au Panamart Café.
23:02 Ici, plus besoin
23:04 de choisir entre rire et manger.
23:06 D'un côté, les cuisines
23:08 et de l'autre,
23:10 une scène mythique du stand-up parisien.
23:12 Le concept ?
23:14 Avant le spectacle, un menu complet
23:16 fait maison.
23:18 - Alors, les entrées ?
23:20 - Je vais prendre le Grand Place.
23:22 - On fait le repas avant, pour ne pas déranger les humoristes
23:24 car les gens ne sont pas concentrés
23:26 sur les blagues,
23:28 ils sont concentrés sur l'assiette.
23:30 On fait d'abord le restaurant et après la rigolade.
23:32 On rigole mieux le ventre plein.
23:34 - On mange super bien, c'est super bon
23:36 et c'est cool de pouvoir
23:38 enchaîner sur une soirée tranquille.
23:40 On se mène et d'aller voir un spectacle d'humoristes.
23:42 Ce n'est pas tous les jours que ça arrive.
23:44 Toutes les trois, on s'est mises d'accord
23:46 sur le fait que c'était une super idée et qu'on avait envie de vivre ça ce soir.
23:48 - Je pense qu'on va bien se marrer.
23:50 - T'as des chances.
23:52 Et pour réussir à les faire rire,
23:54 sous leurs pieds dans les loges,
23:56 les artistes finalisent leur sketch.
23:58 - Je vais tester un petit truc, moi, sur le racisme.
24:00 Contrairement à son public,
24:02 l'humoriste est sur scène, le ventre vide.
24:04 - Je joue avec mes tripes
24:06 et ça va se mélanger.
24:08 Donc je mange après.
24:10 Quand tu fais une scène
24:12 et ça marche très très bien,
24:14 t'es heureux, tu manges.
24:16 Sauf si tu budes.
24:18 Tu manges aussi.
24:20 - Vous allez l'adorer.
24:22 Ecoutez-moi un bordel pour l'autre fille, mesdames et messieurs.
24:24 Du bruit, du bruit, du bruit.
24:26 - Je me rappelle mon premier test
24:30 d'évaluation en langue française.
24:32 Le mec m'a félicité quand même. Il m'a dit "Tu parles super bien italien,
24:34 mon frère, continue comme ça."
24:36 - En fait, du bruit pour l'autre fille, Abdelix, s'il vous plaît.
24:38 Et après l'heure de spectacle,
24:40 les humoristes se retrouvent
24:42 enfin à table pour découvrir
24:44 une carte sans cesse renouvelée.
24:46 - Je vois qu'ils font plein d'efforts comme nous.
24:50 On essaie toujours d'améliorer
24:52 nos sketschs, parce qu'il y a plein
24:54 de clients aussi, des gens qui viennent spécialement pour manger ici.
24:56 Et le Paname,
24:58 ça devient un nom aujourd'hui, donc ils ne peuvent pas
25:00 se permettre d'avoir une cuisine approximative.
25:02 C'est toujours un pointu
25:04 comme cuisine.
25:06 - Depuis son lancement en 2008, le Paname a vu
25:08 des concurrents ouvrir avec la même formule,
25:10 mais avec d'autres éclats de rire.
25:12 - Sophia Aram,
25:14 vous connaissez le Panama Café ?
25:16 Vous y avez joué ? - Non, je n'y ai pas joué, mais je connais.
25:18 Évidemment, c'est un nom qu'on connaît bien.
25:20 Je n'y suis jamais allée, pour être tout à fait sincère.
25:22 Et c'est vrai qu'il y a l'air d'y avoir une super ambiance.
25:24 - Ça a l'air assez sympa. Vous avez déjà joué, vous,
25:26 dans des restos ou des toutes petites salles ?
25:28 - Quand j'ai démarré, j'ai démarré dans un bar.
25:30 Les gens buvaient des bières
25:32 et on jouait gratuitement
25:34 et on faisait passer un chapeau à la fin
25:36 pour avoir un peu de sou pour payer le régisseur
25:38 ou la régisseuse qui était là.
25:40 - Les gens mangeaient devant vous, comme ça ?
25:42 - Oui, oui. Il y avait même des gens derrière le rideau
25:44 qui fêtaient le match de rugby
25:46 qui venait de se terminer.
25:48 C'était folklorique.
25:50 - Et alors, c'est difficile de se concentrer ?
25:52 - C'est formateur, vraiment.
25:54 Je trouve que c'est des conditions...
25:56 Surtout au début, on est en insécurité
25:58 et à la fois, si on arrive
26:00 à esquisser des rires,
26:02 à avoir des rires dans le public,
26:04 c'est qu'on a réussi quelque chose.
26:06 - Les gens sont tout près de vous,
26:08 donc si il a fait un bide,
26:10 là vous le voyez tout de suite.
26:12 - C'est très juste et à la fois,
26:14 les gens qui mangent, il y a des cabarets,
26:16 il y a des choses comme ça, ça a toujours existé.
26:18 Moi j'avoue que sur mes spectacles,
26:20 je ne trouve pas que ça s'y prête
26:22 mais je pense que sur certains spectacles
26:24 où on n'a pas besoin d'une attention à 100%,
26:26 d'avoir un public trop captif,
26:28 ça peut se faire.
26:30 - Mais vous avez vraiment fait
26:32 du vrai stand-up au sens littéral du terme
26:34 où on raconte un peu sa vie à la première personne ?
26:36 - Non jamais.
26:38 - Vous avez plutôt été dans des sketchs un peu écrits ?
26:40 - Mon premier spectacle, c'était un huis clos
26:42 dans une école maternelle.
26:44 Je jouais tous les personnages
26:46 d'une cellule de soutien psychologique.
26:48 Vous avez une communication non-verbale
26:50 avec un visage qui est hyper expressif.
26:52 - Non, non, non.
26:54 - Vous ne l'avez pas vu, ce spectacle,
26:56 amusiblement.
26:58 Il faut les contre-champs sur vous,
27:00 s'il vous plaît.
27:02 - Alors, bon,
27:04 est-ce qu'il a raison le comique ?
27:06 Est-ce qu'il vaut mieux monter sur scène le ventre vide ?
27:08 - Moi, je monte toujours sur scène le ventre vide.
27:10 Déjà, on n'a pas envie d'avoir un rototo,
27:12 on n'a pas envie d'avoir un truc
27:14 en travers de la gorge,
27:16 on n'a pas envie d'être ballonnée
27:18 ou d'avoir un truc qu'on ne dit pas.
27:20 Et puis même, il y a une question de légèreté.
27:22 Je bois beaucoup d'infusions,
27:24 d'eau chaude, avant d'aller sur scène.
27:26 - Il ne faut pas avoir envie d'aller aux toilettes, non ?
27:28 - Si, si, mais ce n'est pas grave,
27:30 ça dure une heure et demie le spectacle,
27:32 il faut boire beaucoup.
27:34 Mais non, manger après, oui.
27:36 Et on a faim après ou pas ?
27:38 Ça dépend comment ça s'est passé, non ?
27:40 Alors, on a faim plus tard,
27:42 on a faim bien plus tard.
27:44 C'est ce que dit l'humoriste dans le sketch,
27:46 il dit quand c'est pas bon,
27:48 quand on a fait un bide,
27:50 on a besoin de manger pour se rassurer,
27:52 et quand c'était bien, on a besoin de manger pour se récompenser.
27:54 - Vous êtes friande de cet art du stand-up qui se développe ?
27:56 Il y a le Panama Art Café, il y a eu Jamel Comedy Club...
27:58 - Ah oui, c'est ancien, oui.
28:00 - Il y a beaucoup d'artistes qui sont sortis.
28:02 - Il y a beaucoup d'artistes qui sont sortis, oui, bien sûr.
28:04 Oui, si, c'est bien, bien sûr.
28:06 C'est chouette, je ne suis pas cliente,
28:08 je ne vais pas...
28:10 - Mais vous n'allez pas voir vos collègues,
28:12 j'ai envie de dire.
28:14 - On n'est pas confrères, il n'y a pas une grande famille
28:16 de humoristes, ça n'existe pas.
28:18 Et puis on est seuls en scène.
28:20 - Oui, mais vous vous reconnaissez un peu quand même,
28:22 si vous vous voyez, si vous vous côtoyez,
28:24 il n'y a pas une petite affinité ?
28:26 - Il pourrait, mais on ne se voit pas,
28:28 de fait, sauf quand on fait des Comedy Club
28:30 comme là, où on est ensemble.
28:32 Moi, je n'ai pas connu ça beaucoup, à l'époque où j'ai démarré,
28:34 où on faisait ces bars.
28:36 Il y avait Camille Chamoux à l'époque,
28:38 il y avait des gens
28:40 qu'on ne voit plus, il y avait...
28:42 - Et vous avez commencé, j'ai fait avec Jamel Debbouze aussi.
28:44 - Alors ça, c'était l'improvisation théâtrale,
28:46 et c'était au lycée à Trappes, oui.
28:48 - Ah oui, il y a des vidéos qui circulent,
28:50 on voit... - Oui, on était petits.
28:52 - On était tout petits, déjà...
28:54 - C'était en 81. - Les Trappistes.
28:56 - Omar Sy, Anelka...
28:58 - Alors Omar Sy, il n'avait pas fait d'impro,
29:00 il a démarré avec Jamel plus tard,
29:02 et Anelka, il a fait du foot.
29:04 - Oui, oui. - Moi aussi.
29:06 - C'est une des figures emblématiques de Trappes.
29:08 - Moi aussi, j'ai fait du foot, mais j'ai pas fait carrière.
29:10 - Ah ouais, vous auriez pu, hein ?
29:12 - Bah non.
29:14 - Alors, Le Monde d'Après, c'est
29:16 une critique des complotistes,
29:18 des antivax, des walkies,
29:20 des extrêmes. On va écouter la bande-annonce,
29:22 et puis on en parle juste après.
29:24 (musique)
29:26 (applaudissements)
29:28 - Il y a des racisés dans la salle,
29:30 je suis hyper contente,
29:32 non mais il y a plein de racisés,
29:34 on me les a mis devant, je suis trop contente
29:36 que vous soyez là, ce soir.
29:38 Namasté.
29:40 (rires)
29:42 Heu... Cœur sur vous,
29:44 et vagin avec les doigts.
29:46 - Mais moi, par exemple, à chaque fois que je vais
29:48 chez la Gineco, la seule question à laquelle j'ai droit,
29:50 j'ai toujours droit à la même, c'est
29:52 "Et alors,
29:54 elle est sympa, les assalamés ?"
29:56 (rires)
29:58 - Si tous ceux qui se foutent de leur gueule
30:00 suçaient vraiment Macron...
30:02 (rires)
30:04 Mais Macron, il lui resterait plus que des copeaux, hein.
30:08 - Et alors, vous remarquerez que ça ne marche qu'avec l'extrême droite.
30:11 - Non.
30:13 - Jamais personne ne vous reprochera de faire le jeu
30:15 du modem, par exemple.
30:17 (rires)
30:19 - C'est bon, on va aller voir.
30:21 (applaudissements)
30:23 - Ségolène Royal, elle a quand même toujours été à la politique,
30:25 parce que la sodomie est à la reproduction.
30:27 Divertissante,
30:29 mais totalement inutile.
30:31 (rires)
30:33 Est-ce qu'on peut rire de la gauche ?
30:35 (rires)
30:37 Non, non, les gens de droite, taisez-vous.
30:39 (rires)
30:41 - Qu'est-ce qui vous agace le plus,
30:43 finalement, dans ce monde d'après ?
30:45 - La liste est longue.
30:47 - La liste est très très longue.
30:49 - C'est pas la première fois que ça va commencer.
30:51 En ce moment, je dirais la lâcheté, peut-être.
30:53 Et puis les délires,
30:55 les approximations,
30:57 le fait que les mots n'aient plus de sens.
30:59 Je continue ?
31:01 - Vas-y.
31:03 - C'est une accumulation de choses.
31:05 Ces dernières années, on a vu quand même...
31:07 Je ne sais pas, autrefois,
31:09 on débattait sereinement,
31:11 on pouvait avoir des arguments
31:13 qui étaient fondés aujourd'hui,
31:15 et balancer quelque chose de faux.
31:17 Si vous démontrez que l'argument est faux,
31:19 ce n'est pas grave, puisqu'il suffit que l'autre
31:21 en soit convaincue pour que ça existe,
31:23 et pour que ce soit légitime.
31:25 C'est quand même assez terrible.
31:27 Et puis toute la culture de la victimisation...
31:29 On est dans une époque du ressenti.
31:31 C'est le ressenti qui compte plus que tout.
31:33 Tout ça, ça m'agace.
31:35 - Cette défense aussi des minorités,
31:37 on a l'impression que ça vous agace un peu.
31:39 - Moi, les minorités, je l'ai toujours défendue.
31:41 Ce n'est pas une défense des minorités,
31:43 c'est les discriminations, les inégalités,
31:45 les injustices.
31:47 Pour moi, c'est tellement évident.
31:49 Mais il y a une façon de traiter ça.
31:51 Aujourd'hui, les personnes qui se disent antiracistes
31:53 confondent l'antiracisme et la WWF.
31:55 J'ai l'impression qu'on considère
31:57 les minorités comme des petites choses
31:59 fragiles à protéger.
32:01 C'est assez insupportable.
32:03 - Il y a une espèce d'archipélisation.
32:05 - Oui, en plus, qui est assez pénible.
32:07 Il va falloir défendre
32:09 les LGBT d'un côté,
32:11 les minorités,
32:13 les musulmans de l'autre,
32:15 les handicapés d'un côté,
32:17 les femmes de l'autre.
32:19 Mais il n'y a pas de volonté universelle.
32:21 Je suis assez universaliste
32:23 et je pense qu'on peut s'approprier tout ce combat.
32:25 - Certains disent aujourd'hui que vous êtes de droite.
32:27 Ça vous agace ?
32:29 Est-ce que vous n'êtes pas devenue réactrice, finalement ?
32:31 A vous dire que tous ces gens-là, ça m'énerve,
32:33 tout ça, ça m'agace ?
32:35 - Je ne pense pas être de droite.
32:37 En fait, ce que je dis,
32:39 c'est que c'est souvent la LFI
32:41 qui fait ce procès.
32:43 Et de toute façon, tout ce qui est à la droite des LFI
32:45 est d'extrême droite.
32:47 Aujourd'hui, les lignes, pour eux, c'est ça.
32:49 Moi, je n'ai pas bougé d'un poil. Je suis toujours la même.
32:51 Et je pense vraiment être de gauche,
32:53 être sociale-démocrate. Et je ne pense pas que ce soit un gros mot.
32:55 Mais aujourd'hui, quand on dit qu'on est sociale-démocrate,
32:57 on les explique.
32:59 - Et profondément laïque, républicaine.
33:01 - Profondément laïque, profondément républicaine, féministe,
33:03 écolo, je suis sensible aux questions environnementales
33:05 comme beaucoup.
33:07 Et voilà, donc, oui, oui, je suis
33:09 assez de gauche, oui, comme ça.
33:11 - Vous parlez de post-vérité, d'archépélisation.
33:13 Est-ce que l'humour peut être un ciment
33:15 ou justement peut être une arme
33:17 pour lutter contre les fake news,
33:19 contre la post-vérité ? Ça peut aider ou pas ?
33:21 - C'est celle que j'ai choisie, moi,
33:23 en les attaquant à deux fronts et en
33:25 me foutant de la gueule. Oui, oui, oui, je pense que c'en est une.
33:27 Mais après, la science doit
33:29 être réhabilitée par les scientifiques.
33:31 Il faut laisser les scientifiques avancer
33:33 et continuer la recherche et continuer
33:35 de ne pas opposer,
33:37 je ne sais pas, des antivax
33:39 à des scientifiques sur des plateaux télé, par exemple.
33:41 Ça, ça pourrait aider. Mais nous, après,
33:43 de notre côté, en tant qu'humoriste, on est dans
33:45 notre rôle quand on se fout de leur gueule, oui.
33:47 - Vous dites que vous êtes féministe, mais vous vous moquez
33:49 aussi des féministes dans votre spectacle ?
33:51 - Ce n'est pas ne pas être féministe que
33:53 de se foutre de la gueule de certaines féministes
33:55 quand elles sont délirantes, oui. Oui, oui, oui,
33:57 je peux me foutre de leur gueule, oui. - Il y a beaucoup de féministes
33:59 qui sont délirantes pour vous ?
34:01 - Ça peut aller très loin. C'est-à-dire que,
34:03 moi, je pense que la caricature,
34:05 l'excès de certaines
34:07 est contre-productif. Et c'est ce que je raconte
34:09 dans le spectacle. Moi, je pense qu'il faut continuer
34:11 d'être féministe. Tant qu'on ne sera pas arrivé à l'égalité
34:13 salariale, tant qu'il y aura autant de féminicides dans ce pays,
34:15 ben ouais, il faut continuer de se battre.
34:17 Mais est-ce qu'on prend les bonnes armes
34:19 pour se battre ? - Être excessif, ça ne peut pas
34:21 faire avancer la cause, à un moment ? - Oui, je crois.
34:23 - C'est pas l'excès,
34:25 parce que les excès, ça a été nécessaire
34:27 en 68.
34:29 Il a fallu qu'il y ait
34:31 des propos excessifs, qu'il y ait des mouvements
34:33 excessifs. Mais l'excès
34:35 peut aussi, surtout
34:37 quand on est dans un corner dans lequel on
34:39 s'enferme, je pense que c'est l'enfermement qui est dangereux,
34:41 et interdire aux autres de pouvoir
34:43 parler. C'est-à-dire interdire un homme de pouvoir parler du
34:45 féminisme. Je pense que les hommes, on a besoin
34:47 d'eux dans cette lutte-là.
34:49 - Alors, Ségolène Royal.
34:51 Pourquoi Ségolène Royal ?
34:53 - Mais on l'a perdue, Ségolène Royal.
34:55 C'est vertigineux.
34:57 Je ne sais pas, peut-être qu'on n'avait pas remarqué
34:59 avant, mais ses prises de position,
35:01 on a même contesté le bombardement
35:03 de la maternité de Marie-Houpole en disant
35:05 "on ne sait pas". Donc, dans la post-vérité,
35:07 là, on est à fond. Et puis, elle est devenue
35:09 chroniqueuse chez Hanouna. Enfin, je veux dire...
35:11 Voilà. Elle est pro-Russe.
35:13 - Donc, inutile pour vous. - Ah ouais, non.
35:15 Il faut arrêter, quoi. Il faut vraiment arrêter.
35:17 - Et on a l'impression que vous êtes plus
35:19 anti-insoumis que anti-Rassemblement
35:21 national. Est-ce que vous vous trompez
35:23 pas de cible ? - Ah non, non, non.
35:25 Non, non, non, non, non. On ne se trompe pas.
35:27 Et en plus, l'un n'empêche pas l'autre.
35:29 C'est-à-dire que j'ai toujours
35:31 combattu l'extrême droite, mais toujours.
35:33 J'ai commencé à la radio,
35:35 à les combattre frontalement,
35:37 Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen,
35:39 et les électeurs
35:41 du Rassemblement national,
35:43 en 2011.
35:45 Ça m'a coûté assez cher.
35:47 Et sur les réseaux sociaux, ce matin encore,
35:49 je suis allée en bloqué, qui me
35:51 proposent de mettre des saucissons dans le derrière.
35:53 Donc, eux, ils ne se trompent pas. Ils savent très bien
35:55 que je les cible et que je les attaque.
35:57 En revanche, ça ne m'empêchera
35:59 jamais d'attaquer les insoumis
36:01 quand ils sont délirants, quand ils refusent
36:03 de dire que le Hamas est une organisation terroriste,
36:05 quand ils refusent de prendre des positions claires,
36:07 et quand ils font du tort à la gauche,
36:09 de mon point de vue, quand ils ont des positions
36:11 qui ne sont pas claires sur l'antisémitisme,
36:13 quand ils ont des positions qui ne sont pas claires.
36:15 Je pense qu'il faut être clair. Et quand les gens
36:17 qui se disent de gauche ne le sont pas,
36:19 sur Poutine, sur les vaccins,
36:21 sur tout, sur… C'est tellement de sujets.
36:23 La liste est tellement longue que
36:25 je ne me priverais jamais de les combattre.
36:27 Et ce n'est pas parce que
36:29 l'extrême droite est puissante
36:31 aujourd'hui que je dois m'interdire
36:33 de combattre la France insoumise,
36:35 mais je continue de combattre
36:37 l'extrême droite de mon côté.
36:39 Il n'y a aucune ambiguïté.
36:41 Et les deux ne sont pas incompatibles. On peut combattre les deux.
36:43 - La qualification d'humoriste politique,
36:45 elle conviendrait pour vous ?
36:47 - Oui. - Oui ? Ça vous va ?
36:49 - Oui. - Et vous n'avez jamais eu envie de vous engager ?
36:51 Puisque vous êtes très engagée dans vos spectacles.
36:53 Vous faites de la politique ?
36:55 - Non. - Non ?
36:57 - J'ai dit "ouais", non. La fille fait des réponses
36:59 hyper pénibles. - Non, non, non, non.
37:01 Je fais des spectacles dans lesquels
37:03 j'arrive à dire plein de choses, j'ai une liberté totale.
37:05 Je ne suis pas sûre que j'aurais la même liberté si j'étais…
37:07 Ça ne m'a jamais effleuré l'esprit.
37:09 Et je pense que je suis très bien là où je suis.
37:11 Et puis j'ai beaucoup de respect pour la fonction,
37:13 pour l'engagement politique, et tout ça.
37:15 C'est des choses qui sont… - Et il n'y a jamais des politiques
37:17 qui sont venus vous chercher en vous disant
37:19 "Ah bah viens pour ma campagne,
37:21 tu pourras m'aider". - Si, bien sûr.
37:23 Mais ils pensent que c'est possible, mais ça ne va pas la tête.
37:25 Non, non, je veux pouvoir leur taper dessus aussi.
37:27 - C'est votre indépendance ?
37:29 - Oui, ma liberté totale, oui.
37:31 - Pardon, Jean-Pierre. - Oui, non, juste une petite question.
37:33 Je ne parle pas plus du spectacle, mais de ce
37:35 "Monde d'après" qui est aussi le nom de votre spectacle.
37:37 Comment vous le voyez, ce "Monde d'après" ?
37:39 Vous êtes pessimiste, optimiste ? - Ah bah, pas trop, hein.
37:41 On n'est pas dans une périgode top…
37:43 - Non, mais il y en a qui se donnent des raisons d'espérer.
37:45 Il y en a qui sortent des raisons d'espérer, d'espoir.
37:47 Vous êtes plutôt pessimiste. - Alors moi, j'ai un autre livre.
37:49 C'était un roman de Shalom Auslander
37:51 qui s'appelle "L'espoir, cette tragédie".
37:53 Et je pense que
37:55 les optimistes sont des gens dangereux.
37:57 Et je pense qu'il faut…
37:59 Je suis assez d'accord avec Shalom Auslander.
38:01 - Noir, c'est noir. - Ah non, moi je suis pas très optimiste,
38:03 mais je suis combative.
38:05 Voilà.
38:07 - Mais en combattant pour trouver l'espoir.
38:09 - Mais pour l'instant,
38:11 on sent que ce n'est pas complètement gagné.
38:13 Donc il faut vraiment combattre.
38:15 Mais il y a des raisons de se réjouir aujourd'hui.
38:17 Il n'y en a pas moult. - Aujourd'hui non, peut-être demain.
38:19 - Mais à part un bon plat de pâtes à la sauce tomate.
38:21 Vous parliez de lâcher au début
38:23 de vos propos.
38:25 Vous avez dénoncé le silence des artistes.
38:27 Souvent on dit
38:29 finalement, mais pourquoi
38:31 ils se mêlent de ça ? Ou est-ce qu'un footballeur
38:33 doit vraiment avoir un engagement ?
38:35 Est-ce que
38:37 être artiste, être un personnage
38:39 public, ça donne
38:41 forcément le droit de s'exprimer ?
38:43 Ou ça a forcément envie de s'exprimer ?
38:45 De tenir un message politique ?
38:47 - C'est vraiment de la liberté de chacun.
38:49 Je n'impose à personne de s'exprimer.
38:51 Ce que j'ai dit dans la tribune, c'était qu'il y a des personnalités
38:53 qui sont réputées pour signer des tribunes
38:55 à longueur de journée pour tout et n'importe quoi.
38:57 Et celles-ci, on ne les a pas entendues.
38:59 Après le 7 octobre.
39:01 Et j'ai trouvé ça dommage.
39:03 J'ai trouvé ça triste. Et j'ai trouvé ça inquiétant.
39:05 Et c'est pour ça que je l'ai dit.
39:07 Et quand on m'a posé la question,
39:09 j'ai répondu.
39:11 Sinon, je ne serais pas allée leur dire "Allez-y !"
39:13 On m'a posé la question, j'ai répondu
39:15 et j'ai dit ce que j'en pensais.
39:17 Je pense que quand la situation est grave,
39:19 j'imaginais
39:21 que ce qui s'est passé le 7 octobre
39:23 était suffisamment grave
39:25 pour que ça crée un électrochoc
39:27 mondial.
39:29 Vous attendez.
39:31 Mais ce qui se passe aujourd'hui,
39:33 la situation
39:35 en Palestine est tellement grave
39:37 aussi qu'il faut aussi le dénoncer
39:39 et l'un n'empêche pas l'autre.
39:41 C'est dommage. Oui, je pense qu'il y a des personnes
39:43 qui pourraient apaiser
39:45 la situation, en France en tout cas.
39:47 - Alors là, on a besoin
39:49 de se rassurer. On va s'accrocher à notre
39:51 plate-pâte. Et on va
39:53 revenir à l'alimentation. Vous êtes
39:55 plus de 2% à être végétarien.
39:57 Comme vous. Ça veut dire qu'en France,
39:59 on mange encore beaucoup
40:01 de produits carnés qu'on retrouve à la carte
40:03 des restaurants. Un casse-tête pour les
40:05 anti-viandes. On en parle et on met les pieds
40:07 dans le plat.
40:09 - Alors Brigitte, dans ce restaurant,
40:15 Faubourg d'Aimant, c'est son nom.
40:17 On y mange des rillettes, des croquettes,
40:19 mais Amis Carnivores, ce qui n'est pas
40:21 votre cas, vous faites fausse route, toutes ces
40:23 recettes sont sans viande,
40:25 donc végétales, mais avec un mantra,
40:27 la gourmandise. C'est un reportage
40:29 non carné de Elsa Mondingava
40:31 et Elzehar Leconidec.
40:33 - Alors on prépare les croquettes
40:35 cochonnes et
40:37 les ingrédients, ça va être champignon de Paris,
40:39 champignon crème et
40:41 du tofu fumé.
40:43 Ensuite, il y a des échalotes confites
40:45 et un petit bouillon qui est mis en gelée
40:47 pour pouvoir lier le tout.
40:49 - Eh oui, dans ces croquettes cochonnes,
40:51 il n'y a du cochon que dans le nom.
40:53 Dans ce restaurant,
40:55 pas de viande, pas de poisson,
40:57 rien qui vient de l'animal,
40:59 tout est végétal.
41:01 Mais pas fade,
41:03 assaisonnement, sauce,
41:05 cuisson, un mot d'ordre,
41:07 la gourmandise.
41:09 - On a une certaine texture en bouche,
41:13 comme un peu un pied de cochon, mais que ce soit
41:15 vraiment très gourmand,
41:17 très régressif,
41:19 mais en végétal.
41:21 - Alors ? - Excellent !
41:25 - Excellent pour le chef,
41:27 alors allons vérifier en salle.
41:29 - Les croquettes cochonnes
41:31 avec la sauce ravigote.
41:33 - Ça a vraiment un goût très fumé, très prononcé.
41:35 On a vraiment l'impression de manger de la viande,
41:37 mais il n'y a rien du tout.
41:39 Il n'y a que des légumes.
41:41 - Est-ce que c'est bon ? - Délicieux !
41:43 - Benoît et Marie sont séduits
41:45 par cette cuisine végane,
41:47 eux qui veulent réduire leur consommation
41:49 de viande. Sur la carte,
41:51 à côté des croquettes,
41:53 un carpaccio, de céleri
41:55 ou des rillettes, de lentilles.
41:57 Le but ? Rassurer le client
41:59 avec des références connues.
42:01 - On a tous les codes du bistrot,
42:03 c'est ça que je trouve intéressant,
42:05 et en tout cas même dans la façon,
42:07 les mots "rillettes", tout de suite on pense à de la viande
42:09 et ça n'en est pas. Donc du coup, je trouve
42:11 qu'il y a un peu des trompe-l'œil intéressants
42:13 dans ces plats sur la façon
42:15 dont c'est abordé.
42:17 - Proposer une cuisine durable, mais gourmande,
42:19 c'est l'objectif d'Alice Thuyette.
42:21 - C'est vrai qu'on peut avoir cette image de la cuisine végétale
42:25 qui est très restrictive,
42:27 un peu tristoune,
42:29 cuisine de régime, alors qu'en fait,
42:31 on peut faire vraiment de la bonne bouffe,
42:33 avec de la sauce, avec du gras,
42:35 avec des textures, avec plein de techniques de cuisson,
42:37 et c'est vrai qu'on cherche à des faits
42:39 de surprise chez les clients,
42:41 parce que nous, en tant que restaurateurs,
42:43 je pense qu'aujourd'hui, un de nos obligations,
42:45 c'est vraiment de rendre désirable cette durabilité,
42:47 et ça passe par cette cuisine-là, qui est beaucoup plus étonniste
42:49 que celle qu'on pourrait imaginer quand on pense végétal.
42:51 - En France,
42:53 près de 50 restaurants servent des menus
42:55 exclusivement végétariens ou véganes.
42:57 - Alors, Sofia, une petite envie
43:01 de goûter une croquette cochonne ?
43:03 - Une partie, dit comme ça !
43:05 - Allez !
43:07 - Je suis voisin, parce que...
43:09 - Nous, on est joueurs, ici. Brigitte ?
43:11 - Allez ! Merci.
43:13 Oh là là !
43:15 - Bonjour, c'est bon ?
43:19 - Oui.
43:21 - C'est vrai que
43:23 je n'y croyais pas trop en écoutant le reportage,
43:25 il restitue assez bien le goût de la viande,
43:27 alors qu'il y a du tofu, des champignons,
43:29 c'est assez fort.
43:31 - A vous de trouver ?
43:33 - Je trouve. J'aurais peut-être à l'aveugle
43:35 pu m'y laisser prendre. Alors, ça ne vaut pas un bon
43:37 pied de cochon pané, mais je trouve
43:39 que c'est assez gourmand.
43:41 - Quel enfer, ce truc, le pied de cochon pané !
43:43 - Est-ce que le fait de garder
43:45 des noms carnés, rillettes,
43:47 croquettes, qui font appel à des produits
43:49 carnés, est-ce que c'est une bonne idée ?
43:51 - Alors, tout dépend de la raison... - Pour vous qui êtes végétariennes.
43:53 - Oui, mais tout dépend de la raison pour laquelle vous devenez végétarien.
43:55 Si vous devenez végétarien alors que vous aimez la viande,
43:57 j'imagine que ça doit être un truc
43:59 pareil de
44:01 réconfort, d'aller chercher des saveurs
44:03 ou des textures qui vous rappellent quelque chose.
44:05 Des appellations, surtout.
44:07 - Moi, j'aime pas la viande, je cherche pas la viande.
44:09 - Mais vous, c'est par goût ?
44:11 - C'est depuis l'âge de 13 ans. - 13 ans, c'est ça ?
44:13 - 13 ans, je peux le dater, parce que j'étais petite...
44:15 - Y a eu un élément déclencheur ? - Ouais.
44:17 - Il y a toujours un déclic dans ces cas-là. - J'aimais pas ça, d'abord.
44:19 - D'accord. - Donc, ça a pas
44:21 du tout été difficile.
44:23 J'en mangeais pas beaucoup, j'aimais pas vraiment ça.
44:25 Et puis, l'Aïd,
44:27 au Maroc, mon grand-père
44:29 égorge le mouton.
44:31 Et tout se passe bien,
44:33 dans la mesure du possible, mais j'étais...
44:35 Avec ma cousine et mon grand-père, on était que tous les trois,
44:37 et là, j'ai dû mettre les mains à la pâte,
44:39 donc j'ai tout fait avec lui.
44:41 On a ramassé les abats, on a pris les abats,
44:43 on a envoyé le sang avec ma cousine,
44:45 on a grillé les pâtes du cochon,
44:47 mais du mouton, et tout ça, on a tout fait.
44:49 Et puis après, quand ma cousine
44:51 et moi, on a préparé les brochettes,
44:53 et quand on s'est posé pour prendre les brochettes avec le thé à la menthe,
44:55 comme on le fait traditionnellement,
44:57 j'ai pas eu envie d'en manger, j'avais un petit peu les yeux
44:59 du mouton un petit peu tristes.
45:01 Et puis le lendemain, couscous avec le mouton,
45:03 et non, j'avais pas eu envie.
45:05 Et là, j'ai compris que j'en voulais plus,
45:07 parce que je ne voulais plus avoir
45:09 à manger de viande, en fait.
45:11 - C'est plus le bien-être animal, en fait,
45:13 c'est plus la souffrance de la bête qui vous a...
45:15 Il y avait de ça,
45:17 j'ai eu un rapport à la bête,
45:19 comme ça, qui m'a...
45:21 - Et puis, ça m'allait bien,
45:23 de ne pas manger de viande,
45:25 j'étais en paix avec ça,
45:27 je me suis dit "je ne veux pas en manger, j'en mange pas",
45:29 et puis j'ai fait attention à mon alimentation,
45:31 j'essaye d'équilibrer, je mange encore un peu de poisson,
45:33 des petits poissons, pour avoir un peu de protéines,
45:35 je mange des oeufs...
45:37 - Ah oui, donc vous n'êtes pas tout à fait végétarienne, en fait.
45:39 - Non, non, non, non, non.
45:41 - Non, flexitarienne, c'est quand on mange un peu de viande.
45:43 - Je ne mange pas de viande du tout.
45:45 - Mais vous, pas de viande du tout ?
45:47 - Pas de viande du tout, du tout, du tout.
45:49 Mais en revanche, donc je ne vais pas chercher
45:51 un truc qui ressemble à de la viande,
45:53 je n'ai pas envie d'aller manger des côtelettes de tofu,
45:55 des rillettes de je ne sais pas quoi,
45:57 ça ne vous fait pas particulièrement envie.
45:59 - Non, ça ne m'excite pas beaucoup,
46:01 mais en revanche, je comprends si c'est
46:03 quelqu'un qui aimait la viande et qui est arrêté
46:05 par conscience environnementale
46:07 ou pour le bien-être animal,
46:09 et qui se dit "moi, quand même, j'aimais bien manger des burgers".
46:11 - Mais alors, ce n'est pas complètement
46:13 le respect du vivant, puisque
46:15 votre histoire de ce mouton, puisque
46:17 vous mangez des poissons qui sont vivants et vous
46:19 acceptez de les voir morts dans votre assiette.
46:21 - Non, je ne les mange pas vivants.
46:23 - Non, mais vous acceptez de les manger grillés, des sardines.
46:25 - C'est à dire que
46:27 c'est compliqué
46:29 d'équilibrer son alimentation
46:31 sans avoir de protéines animales.
46:33 Donc je mange des oeufs et un peu de poisson,
46:35 et oui, en fait,
46:37 je sais, c'est un peu...
46:39 Je ne les regarde pas dans les yeux, les poissons,
46:41 quand je les ai
46:43 chez le poissonnier. - Mais il y a une petite
46:45 qui avait quand même beaucoup de plats à base de viande,
46:47 que ce soit le couscous, les tagines, etc.
46:49 Ça posait des problèmes dans la famille ?
46:51 On a tout de suite accepté ? - Non, ça en faisait plus pour les autres.
46:53 Et mon père continue de me proposer
46:55 de la viande, aujourd'hui encore.
46:57 Il se dit "on sait jamais, je peux changer d'avis".
46:59 Ça peut revenir. - Il n'a pas capitulé.
47:01 - Non, il ne lâche pas l'affaire.
47:03 Vous trouvez que
47:05 vous avez le choix, vous, dans les restaurants ?
47:07 Parce que quand on est végétarien aujourd'hui,
47:09 à la carte, c'est souvent un peu
47:11 maigre, il n'y a pas toujours beaucoup de...
47:13 - Non, on trouve toujours. Et d'ailleurs, quand je suis invitée,
47:15 quelque part, même chez des amis, je ne le dis pas, en général.
47:17 Je n'aime pas le dire, parce que je n'aime pas imposer
47:19 une contrainte, et puis les gens se cassent la tête.
47:21 Alors qu'en fait, il suffit de pousser la viande,
47:23 et de manger les légumes,
47:25 l'accompagnement, et il y a toujours
47:27 une solution, vraiment. - Oui, mais ce n'est pas très fun, du coup,
47:29 vous tapez tous les légumes, et puis...
47:31 - C'est bien, les légumes ! - Oui, c'est ça !
47:33 - Mais si, c'est très bien, les légumes ! Non, non, ça ne me dérange pas du tout,
47:35 et puis c'est ma contrainte à moi,
47:37 je n'aime pas l'imposer à tout le monde,
47:39 et en fait, mon mari commence à en avoir marre,
47:41 quand on mange végétarien, partout où on va,
47:43 et déjà à la maison, donc quand il sort, il aime bien aussi avoir
47:45 un peu de viande dans le jus. - Il est comme votre père, il vous dit
47:47 "Mange de la viande !" - Ça peut arriver.
47:49 Non, mais, puis surtout,
47:51 il n'y a pas de dogmatisme dans mon
47:53 rapport à la viande, c'est-à-dire que je ne veux pas que ce soit
47:55 une contrainte pour les autres.
47:57 - Je trouve toujours mon bonheur, je mange les oeufs...
47:59 - Et les légumineuses ?
48:01 - J'adore les lentilles ! - Justement, vous compensez
48:03 un peu le manque de protéines par ça ? - Oui, bien sûr,
48:05 c'est vachement important. - Surtout des lentilles,
48:07 du quinoa aussi ?
48:09 - Le quinoa, c'est pareil,
48:11 ce n'est pas un truc foufou, c'est ce qu'on va mettre avec le quinoa,
48:13 mais c'est plus pour remplacer
48:15 le riz, les pâtes et tout ça, mais non,
48:17 les légumineuses, surtout là,
48:19 avec l'entrée dans l'hiver, j'adore ça.
48:21 - J'admire votre côté consignant,
48:23 parce que moi, je trouve que ça se radicalise quand même,
48:25 les végétariens, les végétaliens,
48:27 ils ne font pas de concessions, vous les invitez,
48:29 s'il y a de la viande, si c'est un peu touché de viande,
48:31 ils n'en veulent pas, vous ne trouvez pas qu'il y a quand même une radicalité
48:33 qui s'inscrit aussi à table, comme en politique
48:35 ou comme ailleurs ?
48:37 - Peut-être que c'est un passage, je pense
48:39 qu'il y a un moment où on est en train de découvrir
48:41 ces problématiques-là, on est en train d'en prendre
48:43 la mesure, peut-être que, voilà, ça va
48:45 se calmer, bon après, c'est beaucoup les jeunes
48:47 qui sont comme ça, puis les jeunes sont dans leur rôle
48:49 de nous bousculer,
48:51 de nous demander
48:53 un petit peu, de nous remuer sur ces sujets-là.
48:55 - C'est pas toujours très cohérent, les jeunes, qu'ils peuvent dire non à la viande
48:57 et manger de la malbouffe à côté.
48:59 - Exactement, mais à la fois,
49:01 est-ce qu'on n'est pas contents que nos jeunes
49:03 se mobilisent sur ces sujets-là
49:05 et prennent conscience
49:07 là où nous, on n'a peut-être pas été à la hauteur,
49:09 donc c'est plutôt bien qu'ils s'en parlent de ces sujets-là.
49:11 Je pense que c'est aussi à nous d'être un peu
49:13 considérant, de faire un pas vers eux aussi.
49:15 - Mais c'est vrai que c'est devenu plus compliqué
49:17 la table aujourd'hui entre
49:19 végétariens, végétaliens, véganes,
49:21 sans gluten, sans lacto,
49:23 et les allergiques !
49:25 - C'est compliqué en fait,
49:27 d'inviter les gens, de se réunir.
49:29 - Ah bah si vous mangez kachère, si vous mangez halal,
49:31 si vous cumulez les allergies,
49:33 les intolérants et les restrictions
49:35 religieuses, oh là là,
49:37 on n'est pas rendus. - On s'en sort plus.
49:39 - Alors que la table, en principe, c'est une façon facile
49:41 de se réunir, ça devient un petit peu
49:43 plus touchy. - Alors le plat de pâtes, dans ce cas,
49:45 c'est pas mal, mais enfin il y a des pâtes sans gluten.
49:47 - Il y a du gluten, après il y en a qui vont nous dire que les tomates
49:49 sont pas de saison. - Il y a toujours des cuisines.
49:51 - Il y a toujours un moyen de discours à perdre maintenant.
49:53 Alors qu'avant c'était assez fédérateur
49:55 et aujourd'hui c'est assez diviseur finalement.
49:57 - Oui, je pense que quand même on se retrouve,
49:59 on aime beaucoup manger, on reste français,
50:01 on reste attaché à la gastronomie,
50:03 les émissions de cuisine,
50:05 vous avez une émission dans laquelle on mange,
50:07 ça dit quelque chose quand même sur notre
50:09 rapport à la bouffe. Alors,
50:11 on va passer au dessert, comme ça on va tous se mettre d'accord,
50:13 puisque tout le monde a fini. - Tout qu'il est arrivé,
50:15 je l'ai vu. - C'est le péché mignon.
50:17 - Alors voici le temps du sucré,
50:21 avec un gâteau au chocolat et dans cette trilogie gourmande,
50:23 moelleux, fondant,
50:25 mi-cuit au chocolat, eh bien on a droit
50:27 à un moelleux. Alors je ne sais pas si
50:29 c'est celui que vous aimez le plus,
50:31 il faut bien savoir que
50:33 le moelleux c'est celui qui est le plus cuit.
50:35 Le fondant est encore moins cuit
50:37 et le coulant est encore moins moins cuit, puisque
50:39 normalement quand on l'ouvre, il est
50:41 coulant à cœur. - Oh là il est coulant.
50:43 - Là il est un peu coulant. - On nous a
50:45 vendu un coulant, un moelleux coulant.
50:47 - Un moelleux coulant.
50:49 - Pour un moelleux. - Un moelleux.
50:51 - Alors est-ce qu'il est bon ? - Mais surtout, vous vouliez du chocolat,
50:53 mais alors surtout, Brigitte,
50:55 Sophia Aram, avaient dit "surtout pas de crème anglaise".
50:57 - Pas de crème anglaise. - Vous n'aimez pas cette crème anglaise
50:59 qu'on colle partout ? - Je le dégâche un peu, oui.
51:01 - Vous aimez le chocolat pur comme ça ?
51:03 - Oui, mais aussi c'est bon. - C'est bon ?
51:05 - Mais oui, la crème anglaise, je ne vois pas l'intérêt.
51:07 Pourquoi on a eu l'idée de mettre de la crème anglaise
51:09 sur les desserts comme ça ?
51:11 C'est bon la crème anglaise et le gâteau au chocolat,
51:13 c'est bon, mais les deux ensemble ? - Oui, plutôt sur l'île Feutante.
51:15 - Oui. - Il y a des modes,
51:17 comme ça, on met beaucoup de crème anglaise,
51:19 puis il y a plein d'autres choses. - Ou même le caramel,
51:21 je ne vois pas l'intérêt. - Le caramel.
51:23 - Et le chocolat, vous les mettez sous toutes ses formes,
51:25 moelleux, coulant, fondant,
51:27 des petits carrés de chocolat, vous en mangez ?
51:29 - Moi, j'ai une recette de gâteau au chocolat
51:31 mousse sans farine,
51:33 qu'on fait cuire au bain-marie.
51:35 On fait cuire une heure au bain-marie
51:37 et c'est délicieux.
51:39 - C'est entre le gâteau et la mousse au chocolat ?
51:41 - C'est une mousse cuite, et c'est vraiment très bon.
51:43 - Et ça se sert chaud ? - Chaud,
51:45 avec une crème fouettée, là,
51:47 pour le coup. - Ah super !
51:49 - Avec de la crème anglaise, non, avec une crème fouettée.
51:51 C'est vraiment cochon comme dessert.
51:53 Alors là, c'est vraiment que du sucre et du grain,
51:55 mais c'est très bon.
51:57 - Et c'est le seul dessert que vous mangez ?
51:59 - C'est le seul dessert que j'arrive à peu près à faire,
52:01 que je réussis à peu près.
52:03 J'en mange...
52:05 J'en ai terminé avec une petite note de sucre,
52:07 et le chocolat, je trouve que c'est tellement bon.
52:09 Pareil, ça apporte du réconfort.
52:11 Beaucoup de réconfort dans cette...
52:13 - Vous faites de la pâtisserie avec vos enfants ?
52:15 - Alors j'ai un fils qui a 24 ans, et on fait des gâteaux...
52:17 - Mais avant, alors ! - On faisait des gâteaux yaourt
52:19 avec lui quand il était petit.
52:21 Le gâteau yaourt du dimanche. - La première expérience
52:23 de pâtisserie pour nous tous.
52:25 - Le gâteau yaourt, c'est une valeur sûre.
52:27 - C'est pas trop difficile à faire ?
52:29 - C'est complètement dans mes cordes, je maîtrise.
52:31 Je maîtrise parfaitement le gâteau yaourt.
52:33 Et j'aime bien, pareil, encore dans ces trucs
52:35 de réconfort, j'aime bien l'odeur du gâteau dans la maison
52:37 le dimanche. Il y a un truc qui va bien.
52:39 - Un truc de grand-mère un peu ? - Un truc qui fait gris.
52:41 Oui, oui, un truc avec un petit thé, on a envie
52:43 de se mettre sous un plaid. - Toujours le thé.
52:45 - La boisson chaude. - Et les desserts marocains ?
52:47 - Les baklava...
52:49 - Alors les... - C'est pas les baklava ?
52:51 - C'est pas marocain ?
52:53 - Ah, la boulette ! - Alors la boulette, oui,
52:55 mais le baklava, non.
52:57 - On en mange pas au Maroc, des baklava ?
52:59 - On en mange... - Parce que c'est quand même...
53:01 - Ouais, on mange des trucs à base de miel et d'amandes.
53:03 - J'avais fait des petites recherches et moi il me semblait qu'on en trouvait.
53:05 - On mange des cornes de gazelle,
53:07 on mange plein de sablés
53:09 à base d'amandes et tout ça.
53:11 Mais alors on les mange pas en dessert.
53:13 On les mange avec le thé...
53:15 - Plutôt au goûter.
53:17 - Oui, à plusieurs moments dans la journée, ça peut être 10h, 11h.
53:19 - Souvent. - Mais après le repas,
53:21 parfois on va servir des fruits
53:23 éventuellement, mais on mange pas de dessert.
53:25 On n'a pas cette culture-là.
53:27 - Comme la pâtisserie française.
53:29 - Pas mal de pays arabes, j'ai remarqué.
53:31 Le dessert, c'est très européen.
53:33 - Les salades d'orange, un peu à la cannelle ?
53:35 - Oui, ça voilà. - C'est bon.
53:37 - Plutôt fruits. - Il y a des pâtisseries au date aussi
53:39 qui sont bonnes au Maroc, non ?
53:41 - Les makrod ? - Oui, c'est ça.
53:43 - Avec le petit sourire comme ça.
53:45 - Ça, ça a l'air bon. - C'est bon.
53:47 - Alors là, il y a gros conflits entre les Marocains et les Tunisiens
53:49 parce que les Tunisiens disent qu'ils les font mieux que les Marocains.
53:51 - Oui, mais ça, il y a toujours.
53:53 - Mais c'est vrai que j'en ai mangé à Kerouan,
53:55 qui était exceptionnel.
53:57 - Et au Maroc, ils sont bons aussi. Je ne veux pas fâcher, moi.
53:59 Je ne veux fâcher personne.
54:01 - Vous n'avez pas compris. Vous vous demandez, d'accord.
54:03 - Sur les pâtisseries, on ne fâchera personne.
54:05 Alors, on finit toujours cette émission en musique.
54:07 Vous avez choisi celle-là, on l'écoute ensemble.
54:09 ...
54:37 - Alors, qu'est-ce que c'est que cette chanson ?
54:41 Elle n'est pas magnifique. - Elle est magnifique.
54:43 - Et j'aime vraiment beaucoup cette chanteuse.
54:45 C'est Samy Ray & Friends.
54:47 C'est le nom du groupe. Je suis tombée dessus complètement par hasard.
54:49 Et là, il y a l'orchestre qui démarre.
54:51 Et là, l'orchestre part avec...
54:53 Ça fout le feu.
54:55 Ça met une patate d'enfer.
54:57 Je suis tombée dessus complètement par hasard
54:59 sur un mode de lecture aléatoire sur ma playlist.
55:01 Et j'ai pris son album.
55:03 Je suis allée écouter tout ce qu'elle fait.
55:05 Et j'ai trouvé ça enthousiasmant.
55:07 - C'est vrai que ça donne un sentiment.
55:09 - Elle a 27, 28 ans.
55:11 - Dansons. - Oui.
55:13 Mais c'est joyeux. C'est vraiment la fête avec l'orchestre.
55:15 On a l'impression d'une grosse fanfare.
55:17 - Pour le jour d'après.
55:19 - Un jour, on sera tous là à faire la fête.
55:21 Et on appellera Samy Ray & Friends.
55:23 Elle est sur scène bientôt.
55:25 Le 14 novembre au Bataclan.
55:27 Il faut aller.
55:29 - Excellent.
55:31 Merci de nous avoir fait découvrir cette chanson.
55:33 - Merci de nous avoir fait découvrir.
55:35 - Merci Sophie Aram.
55:37 - Merci d'avoir accepté notre invitation.
55:39 - C'était très bon.
55:41 - Il a fini son dessert.
55:43 Merci à Ché Françoise qui nous a fourni ces bons petits plats.
55:45 Comme d'habitude.
55:47 Merci Jean-Pierre.
55:49 Merci à vous tous de nous avoir suivis.
55:51 On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau numéro
55:53 de Politique à table sur LCP.
55:55 Sous-titrage ST' 501
55:57 -
55:59 #Relecture : El Micà
56:02 ♪ ♪ ♪

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