Aujourd'hui, c'est Pierre Arditi qui est venu nous rendre visite pour parler de "Clemenceau, la force d'aimer", une fiction où il incarne le rôle du président américain.
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00:00 - Vous l'avez donc reconnu, Pierre Arditi est avec nous aujourd'hui dans "Télé matin". Bonjour, merci d'être avec nous.
00:05 - Bonjour chers amis.
00:06 - Bienvenue, bienvenue, bienvenue.
00:07 - On est très très heureux de vous recevoir ce matin. Alors vous êtes là parce que vous allez nous parler de "Clémenceau".
00:12 Dans "Clémenceau, la force d'aimer", c'est une fiction qui va être diffusée ce soir sur France 2.
00:17 Alors comme tous les présidents, on va commencer par un petit bilan santé. Comment ça va Pierre Arditi ?
00:22 - Oui ça va très bien. Oh non ça va très bien.
00:24 - Vous avez fait peur un peu quand même.
00:26 - Et je n'ai pas eu peur parce que d'abord je ne me souviens de rien pratiquement, parce que j'ai perdu conscience en scène,
00:31 ce qui évidemment c'est impressionnant.
00:33 - C'est très Molière comme attitude.
00:34 - Non ce n'est pas Molière car contrairement à ce que vous pensez, Molière n'est pas mort en scène.
00:38 Tout le monde le dit, oui mais non.
00:39 - C'est une fake news.
00:40 - Il n'est pas mort en scène, il est mort hors de la scène. Enfin il est mort, il avait fini de jouer ou pratiquement.
00:45 - Et puis vous êtes vivant, c'est quand même mieux pour nous aussi.
00:47 - Moi je suis encore un peu vivant, je vais encore tenir un petit moment. Non mais bon voilà.
00:50 Ça s'appelle un malaise vagal.
00:52 - Oui non, ce n'est pas très grave, c'est impressionnant mais ce n'est pas grave.
00:54 - Ce n'est pas un AVC, voilà.
00:55 - Voilà.
00:56 - Après on a fait des examens, il faut que j'accepte une bonne fois pour toutes que moi aussi je suis fatigable.
01:02 Mais comme je ne veux pas en entendre parler, bien sûr à un moment donné le corps envoie un signal d'alerte.
01:08 Donc maintenant je suis bien obligé de me rendre compte que je suis fatigable.
01:10 - Vous allez la reprendre cette pièce ?
01:12 - Mais je la reprends.
01:13 - Dans Samuel Benchetrit.
01:14 - Mais je la reprends dans 48 heures.
01:15 - Lapin.
01:16 - Ah oui, lapin.
01:17 - Lapin.
01:18 - À partir du 8 novembre normalement donc.
01:19 - Je ne sais pas, normalement à partir de mercredi 8 novembre nous jouons avec Muriel Robin, Lapin de Samuel Benchetrit.
01:26 - Venons-en donc à Clemenceau.
01:28 - Ce n'est pas la même chose.
01:29 - Ce n'est pas la même chose, on vous connaît par cœur, on vous a vu à peu près dans tous les rôles, Pierre Arditi ou presque.
01:33 Mais ce qui est bluffant dans ce film, c'est que vous êtes Clemenceau.
01:37 Je ne sais pas comment vous dire, c'est très troublant.
01:39 Et on vous dit que vous devez sacrément l'aimer pour l'incarner à ce point.
01:42 Qu'est-ce qui vous plaît chez lui ?
01:44 - Tout.
01:46 - Il a forcément des défauts.
01:50 Ce n'est pas un ange, Clemenceau, c'est un dur.
01:52 Mais bon, c'est un homme qui a des convictions très fortes.
01:55 Et par les temps qui courent, ce n'est pas désagréable de voir quelqu'un qui défend bec zé ongle ce en quoi il croit.
02:03 Ce qui n'est pas le cas de tout le monde par les temps qui courent, encore une fois, je ne citerai pas de nom.
02:07 - Il va falloir citer des noms.
02:09 - Oui, c'est clair.
02:10 - Pas de nom pour la VGO, pas de nom pour les temps qui courent.
02:12 - Il a une envergure, il a une carrure politique absolument formidable.
02:16 Alors évidemment, le contexte dans lequel il vit, ce n'est pas un contexte douloureux.
02:20 Il doit se battre contre un certain nombre de choses, la guerre en particulier, le tigre.
02:26 Là, on va parler de Clemenceau dans la dernière période de sa vie,
02:30 c'est-à-dire un moment où il n'est plus au pouvoir, même s'il est encore concerné par la chose politique,
02:35 mais où il rencontre une femme dont il va tomber violemment amoureux,
02:38 une femme qui a 40 ans de moins que lui, et il va devenir comme une sorte d'adolescent énamouré,
02:44 ce qui apparemment n'est pas compatible avec ce qu'on connaît de lui.
02:49 - Avec sa personnalité.
02:50 - Avec ses marguerites.
02:51 - Justement, on va regarder la bande-annonce, on en parle juste après.
02:53 - Je suis éditrice et je dirige une collection d'ouvrages consacrées à des grands personnages de l'histoire.
02:58 - Heureux de voir que nous nous entendons si bien.
03:01 - Je vous trouve en très bonne forme, président.
03:03 - Une dame, là, qui m'a trié.
03:05 - Elle est bien jeune pour un yaï-ours.
03:07 - Je vous préviens, il est possessif, jaloux.
03:12 - Fauche me présente comme un vieillard.
03:16 - Je viens d'une famille où l'on apprend à garder pour soi ce que l'on ressent.
03:20 - Il lui me libère de ce poids.
03:22 - Je vous aiderai à vivre, Marguerite, et vous m'aiderai à m'envoyer.
03:26 - Il faut qu'on fasse une confidence, Pierre Arditi, il y a les souris sur le plateau de Télématin.
03:30 Une toute petite souris, là, regardez, Nathalie Saint-Cricq.
03:33 - Nathalie Saint-Cricq, venez, Nathalie.
03:35 - Parce que ce film...
03:37 - Pas si petite que ça, d'ailleurs.
03:39 - Oh, tu disais... Tu dirais une grosse souris, un gros...
03:42 - Ce film est adapté d'un roman de Nathalie.
03:45 - C'est l'auteur du bouquin.
03:47 - "Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderai à mourir", absolument.
03:49 Qui est-ce que vous aimeriez aider à vivre, et qui pour vous aider à mourir, Pierre Arditi ?
03:55 Parce que c'est vraiment cet échange-là, entre les deux.
03:57 - On m'aidera pas à mourir, j'espère que je me rendrai pas compte quand je vais casser ma pipe.
04:01 D'ailleurs, après tout, c'est peut-être un signe annonciateur, ce qui m'est arrivé.
04:05 - Oh, mais non !
04:06 - Non, non, mais je veux dire par là que je n'ai pas envie de savoir...
04:09 Je vais mourir comme tout le monde, je n'ai pas envie de savoir quand, ni quoi, ni comment.
04:13 Ça ne m'intéresse pas, donc j'espère que ça va passer très vite.
04:16 Et puis ensuite, on laissera la place aux autres.
04:18 - Bon, ce n'est pas le sens de ma question.
04:19 - Non, le sens de votre question, c'est qui va m'aider à mourir.
04:22 - Non, qui vous aimeriez aider à vivre, parce que c'est un échange entre les deux.
04:24 - J'espère que j'aide à vivre les gens qui m'entourent, et auxquels je tiens.
04:28 Les femmes, les enfants, les petits-enfants, la vie, les gens que j'aime.
04:33 J'espère que j'apporte quelque chose dans leur existence, parce qu'eux m'apportent beaucoup dans la mienne.
04:38 - Nathalie, vous avez écrit le livre dont est datadé la fiction de ce soir.
04:44 On a découvert un Clemenceau inédit, amoureux.
04:47 Ce n'était pas vraiment le cas, en vrai ? Comment il était en vrai ?
04:50 - En vrai, on le crédite de 600 femmes.
04:53 Bon, ce n'est pas mal.
04:55 - Oui, ce n'est pas beaucoup.
04:56 - Chacun peut en dire la même chose.
04:58 - Ah non, je ne peux pas aller jusque là.
04:59 - Il ne donnera pas de nom.
05:00 - Non, il ne donnera pas de nom.
05:01 - C'est un chanteur.
05:02 - Tout le monde a l'image de Clemenceau avec le chapeau, la grosse moustache, tout comme ça.
05:06 Mais à 40 ballets, il est très beau.
05:08 - Et puis, il était drôle.
05:09 Accessoirement, on n'est pas du luxe quand on veut conquérir une femme.
05:11 C'est ce que je pense.
05:12 Donc, on a essayé de retraduire cet humour, ses coups de gueule, son tempérament et un peu de politique.
05:19 Il est, comme tu dis, certes, il retrouve des formes adolescentes dans la façon de correspondre.
05:24 Mais il reste quelquefois une espèce de vieux bougon, de type qui pique des colères.
05:29 - Il est comment sur un plateau ?
05:30 - Il est comme Clemenceau.
05:31 Non, il a été très calme sur le tournage.
05:33 Je n'ai pas de problème.
05:34 - Très calme.
05:35 - Mais ce que je veux dire, c'est…
05:36 - Charmant, délicat, délicieux, élégant.
05:37 - Ce n'est pas juste un amoureux transi un peu bêta.
05:40 - Non, non, pas bêta du tout.
05:41 - C'est quelqu'un qui dit des vacheries, qui dit des blagues.
05:44 - Pierre Radity, ce qu'on aime chez vous, c'est que vous dites les choses comme vous les pensez.
05:47 On est dans une période, vous le disiez, qui est une période compliquée.
05:50 On reproche à beaucoup d'artistes de ne pas prendre de position,
05:52 notamment sur ce qui s'est passé en Israël le 7 octobre.
05:55 Est-ce que vous seriez prêt à manifester contre l'antisémitisme en France ?
05:58 J'ai l'impression qu'il va falloir six mois.
05:59 - Je ne serai pas prêt à manifester contre l'antisémitisme.
06:02 Il faut manifester contre l'antisémitisme.
06:04 - Il n'y a pas de question à se poser.
06:05 - Il n'y a même pas de question à se poser.
06:07 C'est absolument impossible.
06:08 Et en particulier dans notre pays à nous, qui est le pays des droits de l'homme
06:11 et qui est un pays qui a toujours accueilli tout et tout le monde
06:14 à partir du moment où le tout et le tout le monde respectent les règles dites de la République.
06:19 Bien sûr, évidemment, il faut se battre contre ça.
06:22 Mais je sais, en ce moment, c'est très anémoque de dire
06:24 "Ah, mais alors que font les artistes ?".
06:26 - C'est un mauvais procès qu'on leur fait aux artistes ?
06:30 - Oui, ça ne va jamais avec les artistes.
06:32 Ou ils parlent trop, ou ils ne parlent jamais assez.
06:34 Donc ça va, quoi.
06:35 Bon, il est évident qu'on ne peut pas laisser passer une chose comme ça.
06:38 Après, on peut discuter d'un certain nombre de choses.
06:41 C'est vrai que le peuple palestinien, en ce moment, vit une tragédie.
06:47 Mais la tragédie a été vécue le 7, juste avant, par le peuple israélien,
06:52 le peuple juif, appelez ça comme vous voulez.
06:54 Donc de toute façon, malheureusement, je ne sais pas comment il faut dire,
06:58 ces deux peuples sont condamnés à trouver le moyen de vivre ensemble.
07:02 Il n'y en a pas d'autre moyen.
07:03 Alors bien sûr, deux pays, deux nations, et ensuite on cohabite.
07:09 Il n'y a pas d'autre solution.
07:10 Il va bien falloir y arriver.
07:11 Je ne sais pas si je le verrai de mon vivant,
07:13 parce que ça fait quand même des dizaines, ça fait des millénaires
07:16 que ça se passe mal, est-ce que ça finira par bien se passer ?
07:19 Bien sûr qu'il faut gueuler, c'est absolument…
07:22 On peut manifester pour le peuple palestinien, je suis prêt à le faire,
07:28 mais je manifesterai aussi pour le peuple israélien.
07:32 – Et ne pas oublier les 240 otages.
07:33 – Après on peut discuter du gouvernement israélien,
07:35 mais ça, c'est une autre discussion.
07:37 – Sujet distinct.
07:38 On marque une petite pause.