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Transcription
00:00 les guerres et les conflits ne sont pas neutres en matière de genre.
00:02 On va avoir les hommes qui représentent les décideurs,
00:09 les protecteurs et les défenseurs de la nation à travers notamment l'exercice de la violence,
00:12 et les femmes vont être les victimes des conflits et dont le corps va être
00:16 instrumentalisé comme un élément souvent de chantage pour humilier l'ennemi,
00:21 en réaffirmant le pouvoir masculin sur les femmes et surtout en s'attaquant aux points faibles de l'ennemi.
00:27 Je pense qu'on met plus l'accent en période de conflits sur les violences sexuelles que subissent les femmes
00:32 parce qu'on est vraiment dans un cadre où c'est utilisé comme une stratégie de masse sur une population
00:39 et parfois il y a même une stratégie génocidaire.
00:44 En Ukraine, récemment, la commission d'enquête des Nations Unies a recueilli des preuves
00:48 que l'armée russe avait commis des crimes de guerre en employant notamment la torture
00:52 et les violences sexuelles contre les femmes.
00:54 Le Hamas avait ciblé spécifiquement des femmes lors de son attaque sur le territoire israélien.
01:00 Au-delà de ces crimes atroces, la santé sexuelle et reproductive des femmes qui vivent dans des conditions de guerre,
01:07 cette sensibilité-là n'est plus garantie en raison des services de santé qui ne fonctionnent plus.
01:12 On a une hausse de maladies, de mortalité maternelle par exemple,
01:16 une vulnérabilité vraiment accrue lors des déplacements par exemple qui sont provoqués par des conflits.
01:22 Actuellement, il y a en effet une grave crise humanitaire à Gaza
01:28 avec près de 50 000 femmes qui sont enceintes et qui doivent se déplacer
01:33 ou sont dans des zones directement affectées par les bombardements.
01:37 Donc oui, il y a une vraie question aussi d'assurer la santé spécifique dont ont besoin les femmes.
01:42 Par rapport aux violences sexuelles menées sur des hommes en temps de conflit,
01:47 on sait que c'est un phénomène qui existe.
01:50 En revanche, on a extrêmement peu d'informations sur ce phénomène-là.
01:54 Il y a peu d'hommes qui vont en parler justement parce que ça représente une forme d'humiliation ultime
02:01 pour les hommes qui sont censés protéger leur nation dans des contextes de conflits.
02:06 On va retrouver plus de femmes actrices de la paix
02:11 parce qu'elles ont été les premières victimes des violences
02:15 et parce qu'elles sont forcées surtout de garantir la survie de leur famille
02:20 et de maintenir une cohésion au sein de leur communauté.
02:23 Parce que les hommes ont été tués au combat,
02:26 que les femmes sont responsables à prix de la reconstruction post-conflit.
02:29 Je veux bien insister qu'il ne faut pas tomber dans une essentialisation
02:32 où on aurait les femmes très pacifistes et les hommes qui mènent la guerre.
02:37 C'est pas parce qu'il y a de plus en plus de femmes dans l'armée
02:39 qu'il y a aussi un changement qui s'opère dans les mentalités, je veux insister là-dessus.
02:43 La résolution 1325, c'est un texte international historique
02:46 qui a été adopté le 31 octobre 2000 à l'unanimité
02:50 par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
02:52 C'est la première résolution qui est consacrée
02:54 aux conséquences spécifiques et disproportionnées
02:57 des conflits armés sur les femmes et les filles.
02:59 On va avoir réellement un engagement appelé de la part des partis
03:04 qui vont être responsables dans les conflits de ces violences
03:08 pour mettre fin à l'impunité et mettre des mesures spéciales
03:12 pour protéger les femmes et les filles contre ces abus et ces violences
03:15 dans des situations de conflits.
03:17 Il y a des impacts plutôt à nuancer.
03:19 Il y a une féminisation des opérations de la Nation de la Paix des Nations Unies
03:23 et aussi des forces de police qui restent limitées
03:26 mais qui sont importantes parce qu'on s'est rendu compte
03:28 qu'elles permettent de pouvoir avoir de meilleures relations
03:32 avec les communautés locales parce qu'il y a des femmes
03:35 et que ça permet aussi de pouvoir parler aux femmes
03:38 qui sont concernées par les conflits.
03:39 On va avoir également des engagements nationaux qui vont être pris,
03:43 des financements ciblés, des programmes adaptés mis en place
03:47 notamment pour protéger les femmes.
03:50 Ils créent par exemple des centres de santé pour accompagner les victimes
03:54 de violences sexuelles lors des conflits.
03:56 Et après il y a un élément un peu plus difficile,
03:58 c'est lutter contre la culture de l'impunité des violences sexuelles
04:02 en période de conflits où là c'est un réel défi
04:04 mais c'est un problème plutôt systémique.
04:06 Au niveau officiel, il y a de moins en moins de femmes
04:08 qui sont incluses dans les discussions,
04:10 notamment sur les résolutions des conflits
04:12 parce que ça reste une sphère considérée comme masculine.
04:16 Donc elles vont plutôt agir dans les réseaux considérés
04:19 comme moins officiels à travers notamment d'engagement
04:22 dans des organisations de la société civile.
04:24 Pour mieux protéger les femmes, les personnes marginalisées,
04:28 les personnes LGBTI dans les conflits,
04:30 ce qu'il faut faire c'est vraiment aider et soutenir
04:32 et permettre l'action des ONG, de la société civile,
04:37 des organismes humanitaires,
04:39 s'engager vraiment pour promouvoir la paix un maximum
04:43 et nourrir un dialogue de résolution des conflits,
04:47 d'une reconstruction de la société
04:49 qui propose des solutions concrètes
04:50 et qui ne nourrit pas surtout la haine, la violence,
04:55 la volonté de se venger, de se reconnecter à notre humanité.
05:00 Donc écoutez les témoignages, surtout ne pas oublier.
05:04 [Musique]
05:06 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org

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