Macron annonce la création d'une "coalition humanitaire" pour les civils à Gaza
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00:00 nous sommes revenus sur la situation au Proche-Orient.
00:05 Nous avons eu un débat utile
00:07 qui a permis d'exprimer notre solidarité avec Israël,
00:10 notre condamnation unanime des attaques terroristes du Hamas
00:15 et notre détermination à agir
00:17 pour une paix juste et durable au Proche-Orient.
00:20 Dans ce moment d'extrême tension,
00:22 au-delà de la condamnation très claire
00:24 contre les actes terroristes et le Hamas,
00:28 tous les Etats ont aussi convergé
00:30 pour reconnaître le droit d'Israël de se défendre
00:33 et de le faire dans les limites du droit international humanitaire.
00:37 Nous sommes tous également extrêmement impliqués
00:41 dans la libération de nos otages.
00:44 J'ai eu l'occasion hier à plusieurs reprises
00:46 de reparler moi-même depuis Bruxelles
00:48 au Premier ministre Netanyahou et à l'émir du Qatar
00:52 pour avancer sur ce sujet.
00:53 Et donc nous restons évidemment en permanence
00:57 en lien avec les négociateurs
00:59 en espérant pouvoir obtenir la libération de tous les otages.
01:03 De la même manière,
01:04 nous sommes tous en train de nous coordonner
01:06 pour permettre l'évacuation de nos ressortissants
01:09 et ayant droit de la bande de Gaza.
01:12 J'ai eu l'occasion de le dire,
01:13 la France a environ 170 ressortissants français,
01:16 personnels travaillant dans nos instituts et ayant droit.
01:20 Nous souhaitons les évacuer dans les meilleurs délais.
01:22 C'est ce qu'on est en train d'organiser
01:23 avec à la fois les autorités israéliennes,
01:27 palestiniennes et l'Egypte.
01:30 Et c'est ce que plusieurs autres pays européens
01:31 souhaitent faire en coordination avec nous.
01:34 Plus largement, nous sommes revenus sur les éléments
01:37 les plus déterminants de la situation.
01:40 J'ai pu rendre compte de la visite que j'avais effectuée.
01:43 Et à mes yeux, notre réponse, comme je le disais,
01:45 c'est ce qui bâtit un peu l'initiative
01:47 de paix et de sécurité que nous avons développée
01:50 lors de ce déplacement repose autour de 3 piliers.
01:53 Sur lesquels, avec plusieurs Etats membres,
01:55 comme avec plusieurs non-européens,
01:56 nous souhaitons continuer d'avancer.
01:58 Le 1er pilier, c'est la lutte contre le terrorisme.
02:02 On ne peut pas dire qu'Israël a le droit de se défendre
02:04 en respectant le droit international
02:05 et de dire qu'en quelque sorte,
02:06 nous ne serions que dans le commentaire.
02:08 Nous avons d'ailleurs toujours pris nos responsabilités
02:10 face aux mouvements terroristes de la région,
02:12 considérant qu'ils étaient une menace pour nous-mêmes,
02:15 en nous impliquant dans la coalition internationale
02:18 pour l'internet rebelle
02:19 et en étant des membres actifs
02:20 de l'opération dite "Inherent Resolve",
02:23 qui justifie encore notre présence aujourd'hui
02:25 en Irak et en Jordanie.
02:27 Nous souhaitons que plus largement,
02:30 la région et les partenaires internationaux
02:32 avancent avec nous sur ce sujet.
02:34 La France est légitime pour le faire.
02:36 Nous qui avons perdu une trentaine de nos ressortissants
02:39 dans cette attaque terroriste lancée par le Hamas.
02:44 Et donc la volonté de cette initiative,
02:45 c'est d'abord de dire à Israël qu'elle n'est pas seule
02:48 pour lutter contre le terrorisme du Hamas.
02:49 Ensuite, c'est de dire que les groupes terroristes
02:52 ne peuvent être isolés les uns des autres
02:53 pour avoir une action efficace.
02:55 C'est aussi de dire que la bonne action
02:57 face aux groupes terroristes n'est pas une opération massive
03:00 mettant en danger les civils,
03:02 mais bien des opérations ciblées
03:04 qui reposent sur du partage d'informations,
03:06 de la coopération opérationnelle entre les meilleures armées.
03:09 C'est ainsi que nous souhaitons collectivement
03:10 tirer les conclusions de notre expérience
03:12 dans la lutte contre le terrorisme.
03:14 Et j'aurai l'occasion dans les prochaines semaines
03:17 de proposer à nos partenaires de nous réunir
03:20 pour faire justement, pour structurer cette initiative,
03:22 tirer toutes les leçons de notre coalition contre Daesh
03:26 et partager une approche avec aussi
03:28 toutes les puissances régionales qui le souhaitent
03:31 pour lutter contre le terrorisme dans la région.
03:34 2e volet, c'est l'aide humanitaire.
03:38 Il est crucial, en effet, comme je viens de le dire,
03:39 qu'Israël agisse de manière ciblée à Gaza,
03:42 c'est-à-dire en luttant contre le terrorisme
03:45 et sans mettre en danger la vie des civils.
03:49 A cet égard, nous défendons l'accès humanitaire
03:53 et la protection de la population de Gaza.
03:55 C'est ce que j'ai pu échanger avec le Premier ministre Netanyahou
03:58 et le président Herzog,
03:59 comme avec l'ensemble des dirigeants de la région
04:01 que j'ai pu ensuite voir.
04:04 Et c'est ce qui a conduit la France à décider,
04:07 en coopération avec l'Egypte et la Jordanie,
04:09 en accord avec Israël,
04:11 d'envoyer sur zone le BPC Tonnerre
04:15 et de renforcer nos moyens d'intervention depuis l'Egypte
04:17 au profit des populations civiles de Gaza.
04:20 La réponse humanitaire française sera donc adaptée
04:22 dans les prochains jours aux conditions de la crise,
04:24 autant qu'il est nécessaire.
04:26 Mais d'ores et déjà, nous avons envoyé du matériel humanitaire,
04:28 qui est arrivé hier sur le sol égyptien,
04:33 et nous avons également envoyé ce BPC,
04:37 qui arrivera à la fin de cette semaine,
04:39 tout début de semaine prochaine,
04:40 au large de Gaza pour pouvoir agir.
04:43 Nous allons là bâtir une coalition aussi humanitaire
04:47 avec plusieurs pays européens, en particulier Chypre,
04:51 qui va servir de base arrière à ce corridor humanitaire maritime.
04:55 Nous avons eu une discussion en ce sens
04:56 avec, justement, le président,
04:59 avec un lien étroit avec la Grèce également,
05:02 qui est prêt à envoyer,
05:03 nous l'a confirmé le Premier ministre,
05:05 des équipements et tous les partenaires européens
05:08 qui souhaiteront s'impliquer dans ces opérations concrètes.
05:12 Cette réponse, également, passe par une trêve humanitaire
05:15 que nous défendons et qui est indispensable
05:18 pour protéger les populations les plus fragiles,
05:20 en même temps que pour finaliser les discussions
05:22 et négociations sur nos otages.
05:25 Nous veillerons donc, comme je le disais,
05:26 à ce que cette action humanitaire soit pleinement coordonnée
05:30 à l'égard principalement des populations de Gaza,
05:33 à l'égard également des populations de Cisjordanie,
05:36 avec l'initiative que nous avons souhaitée prendre
05:39 pour apporter un soutien économique et social inédit,
05:42 compte tenu, justement, du blocage complet des populations.
05:45 Et je réitère à cet égard la demande faite
05:47 aux autorités israéliennes de faire cesser la violence
05:50 de certains colons contre les civils.
05:53 Enfin, le 3e volet, sur lequel nous souhaitons
05:56 à plusieurs travailler ensemble, c'est la perspective politique.
06:00 Il faut une relance décisive des négociations
06:02 pour une solution à 2 Etats.
06:04 Il nous faut démontrer qu'elle répond aux aspirations palestiniennes
06:07 et renforce aussi la sécurité d'Israël.
06:11 Il nous faut continuer de vrai avec aussi
06:13 nos partenaires américains et tous les partenaires de la région
06:16 en ce sens.
06:17 Je retiens de nos échanges au Conseil
06:19 que l'ensemble des partenaires européens partagent ces priorités.
06:23 Il y a des différences de perception et d'histoire
06:25 sur cette question entre nous,
06:26 mais nous avons réussi à converger sur un texte commun.
06:28 Surtout, nous allons continuer à bâtir
06:30 les réponses très concrètes autour de ces priorités.
06:33 Et je crois que cette initiative pour la paix et la sécurité
06:36 pour tous et que nous avons prise,
06:39 parce qu'elle allie de manière claire la lutte
06:40 contre le terrorisme, le soutien humanitaire
06:43 et la question politique, est une réponse complète
06:46 qui répond à la fois aux demandes légitimes d'Israël,
06:49 qui évite la division et l'escalade
06:52 et qui permet aussi de faire notre devoir
06:55 et de suivre ce qui, je crois, doit être la ligne collective.
07:00 Je ne serai pas plus long.
07:01 Je vais maintenant répondre à vos questions.
07:03 -Bonjour, M. le Président. Francesco Fontemaggi
07:07 pour l'agence France Presse.
07:09 Vous avez dit depuis le début et vous l'avez redit aujourd'hui
07:11 qu'Israël avait le droit de se défendre
07:13 dans le respect du droit international humanitaire.
07:16 Tout simplement, estimez-vous que la riposte en cours,
07:18 les frappes israéliennes à Gaza
07:20 et maintenant les premières incursions terrestres
07:23 dans Gaza ces tout derniers jours
07:25 répondent à ces critères de respect
07:27 du droit international humanitaire ?
07:29 Merci.
07:30 -E. Macron : Aujourd'hui, nous l'avons dit,
07:32 nous reconnaissons totalement ce droit
07:34 et la volonté légitime de lutter contre les terroristes.
07:38 Nous sommes prêts à y apporter notre aide,
07:41 mais nous considérons que le blocus complet,
07:45 le bombardement indifférencié
07:47 et plus encore la perspective d'une opération massive terrestre
07:51 ne sont pas de nature à protéger, comme il se doit,
07:53 les populations civiles.
07:55 C'est pour cela que nous demandons vraiment
07:58 que le temps soit pris pour bien préparer l'initiative
08:00 ciblée contre les terroristes, d'une part,
08:03 et que ce ne sont pas que des mots,
08:04 nous sommes prêts à y apporter notre coopération
08:07 en faisant bien la distinction entre les groupes terroristes,
08:09 les autorités politiques et la population,
08:11 mais nous pensons qu'une trêve humanitaire
08:13 est aujourd'hui utile pour pouvoir protéger
08:16 les populations qui sont sur le terrain,
08:19 qui ont subi des bombardements.
08:20 Et j'ai une pensée toute particulière,
08:22 évidemment, pour toutes les populations civiles,
08:24 quelle que soit leur nationalité,
08:26 mais également pour les agents de l'UNRWA,
08:28 qui est l'Agence des Nations unies,
08:30 qui a perdu plusieurs dizaines d'agents
08:31 qui sont des professeurs, des docteurs,
08:35 des personnels qui sont là pour apporter du soutien aux populations
08:39 qui meurent sous les bombes.
08:41 Et donc nous ne pouvons pas faire comme si rien n'existait,
08:43 ces personnes n'ont rien à voir avec le terrorisme, rien.
08:47 Et donc une trêve humanitaire nous permettrait d'organiser
08:49 véritablement la protection des plus fragiles
08:51 et de mieux cibler l'action utile contre les terroristes.
08:55 Et je pense que c'est totalement cohérent
08:57 avec la position que nous tenons depuis le début.
08:59 Merci.