• l’année dernière
Plus de raison d’avoir peur des maths ! Amina Khelil, fondatrice de la start-up d’apprentissage D-PhiAlpha, nous donne dans un livre sa méthode pour se réconcilier avec les mathématiques. Celle qu’on surnomme «la boss des maths» propose des solutions concrètes pour porter un nouveau regard sur cette matière et réduire ainsi les inégalités scolaires.

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Transcription
00:00 Nous sommes d'abord avec l'auteur d'un ouvrage qui va casser vos idées reçues sur les mathématiques.
00:07 Beaucoup ont déjà prononcé cette phrase "les maths ce n'est pas pour moi". Elle vient nous dire
00:11 aujourd'hui que tout le monde peut au contraire s'en sortir et même bien s'en sortir. Amina
00:15 Kéhille, fondatrice également de Diffiel Fight avec nous. Bonjour Amina. Bonjour. Merci beaucoup
00:20 de nous accompagner. Donc je le disais tout le monde peut être bon en maths, c'est votre ouvrage.
00:24 Ma question est simple, quelle est vous, votre histoire avec les mathématiques Amina ? Alors moi
00:28 c'est assez simple. Moi je suis à la base ingénieure de formation, je suis diplômée des arts et métiers,
00:32 j'ai aussi fait de la physique fondamentale et à l'issue de ma formation j'aimais pas forcément
00:36 les métiers qu'on me proposait et j'ai commencé donc du coup à enseigner les maths et la physique
00:40 chimie aux collégiens et aux lycéens. J'ai adoré, j'ai vraiment adoré, seulement je me suis rendu
00:46 compte que beaucoup d'élèves avaient peur des mathématiques. Beaucoup d'élèves en fait
00:50 s'interdisaient de croire et de viser un certain métier parce que justement ils n'avaient pas le
00:56 niveau soi-disant mathématique. Comment vous l'expliquez cette peur ? C'est fort ce mot.
01:00 Bah écoutez en fait si vous voulez je pense que déjà dans la société il y a cette idée de dire
01:06 les maths c'est dur, c'est à dire que partout on dit les maths c'est dur, les maths c'est dur, les
01:09 maths c'est dur. Donc c'est à dire qu'à un moment donné quand les élèves commencent leur apprentissage
01:12 avec les mathématiques et bien ils partent avec cette idée que les maths c'est dur. Donc forcément
01:16 si on se conditionne en disant que c'est dur, forcément ça va être dur. Et donc la première
01:20 étape c'est vraiment de montrer que c'est réellement accessible et donc ça a été donc tout l'objet
01:24 en fait de mon travail. L'idée ça a été en fait dans l'enseignement, dans la manière d'enseigner,
01:31 dans la pédagogie, c'est un art. On va parler de votre méthode évidemment. Vous dites vous aussi
01:37 que les mathématiques sont un formidable outil de réussite et d'épanouissement personnel. Pourquoi ?
01:41 C'est fondamental parce que encore une fois il y a beaucoup d'élèves qui s'interdisent un certain
01:46 nombre de métiers parce qu'ils n'ont pas le niveau en mathématiques. Pour moi la réussite scolaire
01:51 vous savez c'est pas avoir un métier où on gagne beaucoup d'argent. Ce serait bon. Pour moi la
01:55 réussite scolaire c'est réellement quand un élève il est en position de choisir sa voie. Et comment
01:59 on est en position de choisir sa voie ? Quand on a finalement devant nous toutes les options
02:02 possibles. A partir du moment où on s'interdit beaucoup de filières, beaucoup de voies parce
02:08 qu'on n'a pas le niveau en mathématiques, forcément parfois on se rend même compte chez des adultes
02:12 que ça a été une blessure. Donc l'idée c'est de ne pas reproduire les mêmes schémas et de proposer
02:17 à tous les élèves cette capacité, cette possibilité de choisir leur voie. Et donc oui forcément c'est
02:22 une voie en tout cas d'épanouissement personnel, professionnel, enfin tout ce qu'on veut.
02:27 Alors Amina expliquez-nous en quoi consiste votre méthode donc déjà dans un premier temps pour
02:32 apprendre à faire aimer donc les maths déjà, à se les approprier et puis ensuite à bien s'en sortir.
02:37 Vous savez il n'y a pas de secret. Je pense qu'on aime une discipline quand on se rend compte qu'on est
02:41 capable de la comprendre. Souvent voilà c'est à dire que certaines personnes vont aimer quelque
02:45 chose parce qu'ils savent qu'ils sont capables de le faire. La première étape c'est d'être capable
02:49 de montrer aux élèves, alors ok ils feront peut-être pas des trucs extraordinaires en mathématiques mais
02:53 de leur montrer que finalement c'est jouable. Et c'est vraiment ça l'objet on va dire même de
02:58 Défi Alpha, c'est en fait apporter des outils, c'est à dire que cette méthode c'est pas uniquement
03:03 en fait de la théorie basée sur des grands principes pédagogiques, c'est à dire que nous
03:07 aujourd'hui on apporte des outils réellement pour permettre à tous les élèves qui le souhaitent.
03:12 Et on est obligé de préciser qui le souhaitent parce qu'à un moment donné si un élève ne veut pas
03:16 on peut pas faire grand chose. Mais au moins qui le souhaitent d'améliorer son niveau en mathématiques.
03:20 Et donc pour ça voilà on a donc nos outils, donc les livres, la plateforme pédagogique. L'objectif
03:25 c'était d'avoir des outils qui soient financièrement accessibles parce qu'aujourd'hui le milieu du
03:32 cours particulier explose. Pourquoi ? Parce qu'il y a une demande et enfin il y a un souci, il y a une
03:36 demande donc voilà la seule solution aujourd'hui c'est le cours particulier. Je trouve que c'est
03:40 juste pas normal qu'aujourd'hui la réussite se joue en fait sur les moyens financiers. Ceux qui
03:44 vont être capables de payer des cours particuliers. Ceux qui auront les moyens de se payer des cours
03:48 particuliers et les autres. Complètement donc d'où l'idée d'avoir nous développer des outils qui
03:53 vont permettre, mais encore une fois vraiment à tous les élèves qui le souhaitent, à partir du
03:57 moment où ils sont prêts en fait à peu à se retrousser les manches parce que voilà il n'y a
04:01 pas de secret. Il y a un moment donné il faut travailler, on n'a rien sans rien. Mais en tout cas
04:04 Jack c'est défi. Et donc un exemple concret, est-ce qu'on lit les maths, je sais pas, des cas pratiques
04:10 à la vie réelle, à la vie quotidienne ? Qu'est-ce qui parle aujourd'hui aux jeunes justement ? C'est
04:14 un peu tout, c'est-à-dire que déjà il faut comprendre que parfois en mathématiques il faut
04:18 quand même avoir des outils de base pour pouvoir ensuite les comprendre dans la vie quotidienne.
04:21 Moi souvent je dis à mes élèves il va falloir être un petit peu patient parce qu'à un moment
04:24 donné enfin voilà il faut... C'est comme ça. Il y a quelques formules, quelques bases qu'il faut avoir. C'est un peu comme quand on veut cuisiner,
04:29 c'est-à-dire qu'on va pas aller se lancer dans un fraisier si on sait pas faire une crème
04:34 pâtissière. Donc à un moment donné il y a des strates à passer pour être capable ensuite de faire
04:38 un truc un peu sympa. Donc l'idée c'est ça, c'est vraiment d'aller étape par étape. Si vous voulez
04:43 aujourd'hui en maths pour moi j'ai l'impression qu'il y a deux mondes. Il y a le langage un peu oral et
04:47 puis il y a le langage du formalisme officiel. Il y a beaucoup d'élèves qui ont l'impression en fait
04:51 qu'on leur cache des choses. Comme si voilà on voulait garder ça entre nous, on dit pas ce qui
04:55 se cache derrière les mathématiques. L'idée dans un premier temps donc nous c'est vraiment de parler
05:00 les maths comme en tout cas moi je les ai comprises. Mais vraiment mais de manière complètement
05:04 décontractée. C'est-à-dire que vous savez pour un prof de maths parfois c'est délicat de se dire
05:08 "bah c'est pas grave je vais utiliser un langage devant tout le monde, tant pis si ça fait pas
05:12 mateux". Moi en fait ça je suis plutôt sereine avec mon image. Donc du coup si je fais pas mateux
05:16 c'est pas si grave que ça à partir du moment où mes élèves comprennent. Et l'idée c'est vraiment
05:20 voilà de les accompagner. C'est-à-dire qu'il y a plusieurs points si vous voulez dans la manière
05:24 aujourd'hui où on enseigne les maths où c'est problématique. Et moi toute la méthode elle
05:29 était vraiment construite sur le terrain. C'est-à-dire que je l'ai suivi des milliers
05:33 d'élèves. On a une petite école où on continue de suivre nos élèves pour pouvoir justement
05:37 améliorer systématiquement nos outils. Pour que ces outils... - La faire évoluer cette méthode
05:41 sans cesse. - Et elle va évoluer avec les élèves. C'est-à-dire qu'aujourd'hui il faut se rendre
05:45 compte que l'apprentissage, la manière dont les élèves apprennent aujourd'hui c'est pas la même
05:48 chose que hier et ce sera pas la même chose demain. Donc on est constamment obligé finalement
05:53 d'être connecté au terrain pour écouter en tout cas la voix des élèves et savoir ce qu'ils ont
05:57 besoin. - Merci beaucoup Amina Khalil d'avoir répondu à nos questions. Je rappelle vous êtes
06:00 l'auteur de cet ouvrage "Tout le monde peut être bon en maths" aux éditions Marabout. Vous êtes
06:06 également la fondatrice de Défi Alpha. Je l'ai mal prononcé tout à l'heure, je m'excuse. Merci
06:09 beaucoup Amina d'avoir été avec nous. Tout de suite une deuxième solution dans Smart Education.

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