• l’année dernière
Un film beau, intelligent et avec la musique de Hans Zimmer, ça ne court pas les rues.
Transcription
00:00 *Bruit de téléphone*
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00:14 *Bruit de téléphone*
00:16 *Bruit de téléphone*
00:18 "On aurait jamais dû laisser l'IA voir le jour"
00:20 *Bruit de téléphone*
00:22 *Bruit de téléphone*
00:24 Gareth Edwards, alors ce nom ne vous
00:26 dit peut-être pas grand chose si vous n'êtes pas
00:28 un grand cinéphile et pourtant je suis
00:30 certain que vous avez déjà vu un de ces films
00:32 Si je vous dis "Monster" ça vous dit
00:34 quelque chose peut-être non ? Bon c'était son
00:36 premier film, il est sorti en 2010, ça peut
00:38 se comprendre. Je vous dis alors
00:40 "Godzilla", celui de 2014
00:42 Là vous commencez à y voir un petit peu plus clair
00:44 Mais si j'évoque "Star Wars Rogue One"
00:46 qui est donc le seul film "Star Wars"
00:48 contemporain qui soit valable
00:50 Là vous avez percuté. Et bien sachez que
00:52 Gareth Edwards est de retour
00:54 après 7 ans d'absence avec
00:56 "The Creator", un film qui est donc la parfaite synthèse
00:58 de ce qu'il sait faire, à savoir
01:00 un film de science-fiction, limite
01:02 d'anticipation, avec de vraies thématiques
01:04 des personnages forts et surtout
01:06 un rendu visuel exceptionnel
01:08 Oui, c'est le film
01:10 de cette rentrée 2023, il ne faut pas
01:12 louper, et on va en parler dans cette
01:14 Pause ciné.
01:16 *Musique*
01:20 Alors qu'on se remet à peine des blockbusters
01:22 estivaux, notamment "Barbie", "Oppenheimer"
01:24 et "Mission Impossible"
01:26 "Dead Reconning" partie 1, voilà que la rentrée
01:28 frappe à la porte. Et pas qu'un peu
01:30 puisque le 27 septembre prochain
01:32 c'est à dire demain, au moment où j'enregistre
01:34 cette vidéo, eh bien, signe le grand retour
01:36 de Gareth Edwards
01:38 C'est un cinéaste d'origine britannique
01:40 de 48 ans, et il s'est fait connaître
01:42 avec "Monster" en 2010
01:44 qui est donc un film d'extraterrestre
01:46 qui était en réalité une parabole
01:48 sur les conséquences de l'ouragan Katrina
01:50 Un ton métaphorique
01:52 qu'on retrouvera d'ailleurs dans le reste de ses autres films
01:54 qu'il s'agisse de "Godzilla"
01:56 ou bien de "Star Wars", "Rogue One"
01:58 et qui lui ont permis de rapidement se distinguer
02:00 du lot parmi les cinéastes
02:02 en devenir. Un peu à la manière
02:04 de Neil Blomkin avec qui il partage d'ailleurs
02:06 quelques thématiques. Et en fait
02:08 c'est cette approche assez particulière
02:10 du blockbuster américain qui font
02:12 de Gareth Edwards un réalisateur
02:14 plus atypique, moins formaté
02:16 Ce n'est pas un yes man
02:18 des studios hollywoodiens comme le sont
02:20 beaucoup d'autres de ses confrères
02:22 et à chacun de ses films, il apporte sa vision
02:24 à patte artistique
02:26 Et avec "The Creator", Gareth Edwards
02:28 avait envie de parler d'intelligence artificielle
02:30 un sujet qui domine le cinéma
02:32 SF depuis près de 50 ans
02:34 mais qui a aujourd'hui un écho assez particulier
02:36 dans un contexte où "Chat GPT"
02:38 et tous ces logiciels nouveaux sont capables
02:40 de briser la barrière entre le vrai
02:42 et le faux. Et si "Mission Impossible
02:44 Dead Reckoning" est tombé dans une caricature
02:46 exacerbée et complètement
02:48 has been de l'IA qui est capable
02:50 de manipuler les hommes, et bien dans "The Creator"
02:52 elle revêt une enveloppe humaine
02:54 charnelle et pleine d'amour
02:56 sans doute la thématique principale
02:58 du film de Gareth Edwards
03:00 Et d'ailleurs petite anecdote, durant tout le processus
03:02 de création, et bien "The Creator"
03:04 avait un autre nom, "True Love"
03:06 qui prend donc tout son sens une fois
03:08 qu'on a vu le film, mais on ne va pas se mentir
03:10 pour un film SF d'action
03:12 "True Love" ce n'était pas super vendeur
03:14 alors que "The Creator" c'est tout de suite
03:16 le plus impactant, surtout quand on pense
03:18 aux références évidentes dont le film
03:20 fait écho, je développerai ça
03:22 tout à l'heure, mais on y voit du Akira
03:24 du Ghost in the Shell, du Blade Runner
03:26 du Avatar et même
03:28 du District 9
03:30 *Musique*
03:50 *Musique*
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04:00 *Musique*
04:02 *Musique*
04:04 Avant de continuer à développer, parlons
04:06 peut-être de l'histoire du film, ça raconte
04:08 quoi au juste "The Creator" ? Et bien
04:10 de la guerre que mène l'humanité face aux
04:12 IA qui sont devenus autonomes
04:14 et qui sont capables de faire la guerre
04:16 mais aussi la paix, vous verrez, aux hommes
04:18 ceux avec un grand H, vous l'aurez
04:20 compris. Nous sommes dans un futur proche
04:22 en 2065 pour être exact
04:24 et l'intelligence artificielle
04:26 qu'on retrouve sous la forme de robots est
04:28 traquée par l'Occident, ou plutôt
04:30 par les Etats-Unis après qu'elle ait été
04:32 accusée d'avoir mal manipulé
04:34 une ogive nucléaire il y a 15 ans
04:36 de cela, provoquant une explosion
04:38 en plein Los Angeles, causant
04:40 des centaines de milliers de morts.
04:42 L'humanité entière a signé
04:44 un pacte pour éradiquer
04:46 ces IA, sauf la Nouvelle-Asie
04:48 qui regroupe l'ensemble des pays de l'Asie
04:50 du Sud-Est, le Cambodge, la Thaïlande
04:52 le Japon, l'Indonésie, le Népal
04:54 et en fait là-bas, les IA
04:56 vivent en harmonie et en paix avec les
04:58 êtres humains. Et pour pister justement
05:00 et même massacrer du robot IA
05:02 et bien les Américains ont conçu
05:04 un vaisseau spatial qui flotte
05:06 au-dessus de la Terre, tel un satellite qui est
05:08 capable de scanner le moindre recoin
05:10 de la Terre pour ensuite les
05:12 exterminer avec des ogives.
05:14 Évidemment ! Alors oui c'est assez radical mais
05:16 c'est aussi assez accurate avec
05:18 les méthodes de l'armée américaine, pas besoin de vous faire
05:20 un dessin. On pourrait d'ailleurs y voir
05:22 un traitement assez caricatural
05:24 de l'ordre militaire américain dans le film
05:26 mais quand on sait à travers de nombreux biopics
05:28 qu'ils sont aussi bourrins dans leurs réflexions que dans
05:30 leurs actions, perso moi, ça me va très bien.
05:32 "Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?
05:34 Que les robots soient enfin libres.
05:36 *musique épique*
05:40 Oh, je crois pas qu'on ait ça
05:42 en magasin. T'as mis les glaces, je parie.
05:44 *musique épique*
05:46 De toutes les façons, The Creator est aussi un film dans lequel
05:48 Gerrit Edwards dénonce ou du moins
05:50 ose un parallèle métaphorique
05:52 car le spectre de la guerre du Vietnam n'est
05:54 jamais bien loin. Il suffit de voir
05:56 comment le cinéaste britannique traite
05:58 le sujet et filme les assauts des
06:00 soldats américains dans les villages asiatiques
06:02 pour comprendre où il veut en venir.
06:04 Il y a d'ailleurs une scène assez
06:06 forte émotionnellement avec la jeune
06:08 actrice Tong Kuo Chan-An Tisha
06:10 à peine âgée de 10 ans et qui crève
06:12 l'écran rappelant des moments sombres
06:14 de la guerre du Vietnam.
06:16 Et Tong Kuo Chan-An Tisha qu'on a pu voir
06:18 d'ailleurs en juin dernier dans le film
06:20 "Farang" de Xavier Janss et
06:22 qui jouait d'ailleurs le rôle de la petite fille
06:24 de Nassim Liès. C'est une actrice
06:26 à surveiller de près vu le potentiel
06:28 incroyable. Mais ce n'est pas la seule !
06:30 Madeleine Younha Valls qui joue le rôle d'Alfie
06:32 réussit elle également
06:34 à rendre ses scènes émotionnellement
06:36 impactantes et très très fortes. Elle qui n'a
06:38 même pas 10 ans non plus et dont c'est le premier rôle
06:40 au cinéma. Et d'ailleurs, elle porte
06:42 tout l'intérêt autour d'elle
06:44 sachant qu'elle a énormément de scènes avec John David
06:46 Washington qui est donc le fils de Denzel
06:48 je vous rappelle. Et je trouve que justement
06:50 ce dernier est peut-être l'élément
06:52 le plus faible du film, le moins convaincant
06:54 du film car je trouve qu'il manque
06:56 de palette émotionnelle dans
06:58 son jeu d'acteur. Alors vers la fin
07:00 il réussit à se transcender
07:02 alors que dans le reste du film il reste assez
07:04 stoïque et limité dans
07:06 ses performances. Alors heureusement, il est
07:08 accompagné d'autres comédiens qui tirent
07:10 le film vers le haut. Jim Adshan déjà
07:12 pour commencer qu'on a pu voir dans "The Eternals"
07:14 pour son rôle le plus populaire.
07:16 On a aussi Alison Janey, habituée
07:18 au second rôle souvent comique
07:20 mais qui est donc assez crédible
07:22 dans "The Creator". Elle joue le rôle
07:24 d'un vétéran de la guerre mais elle est vraiment assez crédible.
07:26 Et puis on a aussi Ken Watanabe
07:28 qu'on ne présente plus et qui joue le rôle
07:30 d'un soldat robot IA particulièrement
07:32 loyal. Alors bien sûr, il y a des
07:34 moments assez téléphonés dans "The Creator"
07:36 mais d'autres sont beaucoup plus
07:38 inattendus. Mais c'est surtout en fait le traitement
07:40 de cette SF réaliste,
07:42 un peu à la manière de Christopher Nolan
07:44 qui permet en fait de sortir du film avec pas mal
07:46 de questionnements dans la tête.
07:48 On est clairement en pleine surveillance planétaire
07:50 et qui nous rappelle chaque jour
07:52 qu'on a jamais été aussi peu anonyme
07:54 derrière nos écrans d'ordinateur et de
07:56 smartphone. Et en fait, "The Creator"
07:58 est clairement un film d'anticipation
08:00 et tout ce que la technologie contemporaine
08:02 nous apporte chaque jour le confirme
08:04 évidemment.
08:06 "It's been a pleasure to serve you"
08:08 "Launch"
08:10 Alors vous l'avez compris, c'est son propos qui fait
08:14 que "The Creator" est un film très intéressant
08:16 et très poignant. Mais il faut
08:18 savoir que le film s'éduit aussi par
08:20 son rendu visuel qui est donc l'autre
08:22 grande force de cette peloche produite
08:24 pour 80 millions de dollars.
08:26 Une somme presque dérisoire quand on sait
08:28 à quel point ça fourmille de détails SF
08:30 dans le film. Et du coup, la question qu'on se pose
08:32 "Comment est-ce possible ?"
08:34 Et bien tout simplement en tournant en équipe
08:36 réduite. Lorsque nous avons rencontré Gereth
08:38 Edwards la semaine dernière lors de son passage à
08:40 Paris, il nous a expliqué que ce qui coûte énormément
08:42 d'argent, c'est le nombre de techniciens
08:44 pour chaque scène tournée. Parfois,
08:46 il y a plus de 300 personnes sur
08:48 un lieu de tournage et quand on fait le tour du monde
08:50 il faut non seulement les payer
08:52 ces personnes, mais aussi dépenser tous les frais
08:54 de déplacement. Du coup,
08:56 pour "The Creator", Gereth Edwards
08:58 a fait en quelque sorte le film à l'envers
09:00 avec des équipes ultra
09:02 réduites. Par exemple,
09:04 certains plans dans l'Himalaya ont même
09:06 été filmés avec une simple équipe
09:08 de 3 personnes. On avait le réalisateur
09:10 Gereth Edwards, l'acteur
09:12 John David Washington et
09:14 un producteur sur place. Rien de plus,
09:16 un tournage donc léger, en mode
09:18 guérilla presque, avec de la lumière
09:20 naturelle et les véritables décors
09:22 des pays d'Asie du Sud-Est.
09:24 Et en plus, tourner dans des décors naturels,
09:26 ça revient moins cher, c'est moins coûteux
09:28 que de construire des décors en studio.
09:30 Et en plus, ça permet de revenir avec
09:32 des images fabuleuses. Et qu'est-ce qui se
09:34 passait ? Eh bien, ensuite, Gereth
09:36 Edwards donnait ses directives
09:38 aux équipes des effets spéciaux pour se mettre
09:40 d'accord sur la direction artistique
09:42 qu'il souhaitait avoir pour son film.
09:44 Et c'est là qu'il parle de faire le film
09:46 à l'envers, produire des effets
09:48 visuels avec ce qui a été filmé et non
09:50 imposer un cahier des charges réalisé
09:52 en amont du tournage avec des
09:54 effets déjà imaginés avant de partir
09:56 tourner aux 4 coins du monde. Alors ça paraît simple,
09:58 dit comme ça, mais cette façon de bosser est
10:00 aux antipodes des habitudes des studios
10:02 hollywoodiens. Et The Creator pourrait bien
10:04 redéfinir la façon de travailler
10:06 et de tourner s'il faut désormais minimiser
10:08 les coûts de production. Et en fait, Gereth
10:10 Edwards m'a aussi expliqué qu'il partait avec du matériel
10:12 ultra léger pour tourner certaines scènes
10:14 comme cette modeste caméra Sony FX3
10:16 qui coûte au maximum 4 000 euros
10:18 et qui tient dans une petite
10:20 sacoche. Et en fait, c'est ça aussi
10:22 The Creator et le cinéma de
10:24 Gereth Edwards de manière générale.
10:26 C'est-à-dire faire un film grandiose,
10:28 un gros blockbuster américain, mais avec
10:30 des méthodes indées, limite familiale,
10:32 sans pour autant dénaturer
10:34 son travail. Parce que oui, il faut rappeler
10:36 que Gereth Edwards est depuis plus de 10 ans
10:38 un des cinéastes sur lesquels on peut compter
10:40 pour mettre en scène une science-fiction
10:42 à la fois exigeante, précise
10:44 et émotionnellement engageante.
10:46 Ce sont trois éléments d'ailleurs qui sont
10:48 réunis dans ce creator, dans ce
10:50 film The Creator et que je vous conseille
10:52 chaudement parce que oui, des films
10:54 beaux, intelligents et qui plus est
10:56 dotés d'une BO signée Hans Zimmer
10:58 et qui signent d'ailleurs un thème particulièrement
11:00 hypnotisant, et bien ça ne court pas la rue
11:02 et ce n'est pas tous les jours qu'on en voit.
11:04 Donc voilà, je vous conseille d'aller le voir et n'hésitez pas
11:06 ensuite à revenir sous cette vidéo pour me
11:08 donner votre avis. Est-ce que vous avez aimé
11:10 ce film ? Pourquoi ? Quelles sont les raisons ?
11:12 Et puis si vous n'avez pas aimé, n'hésitez pas aussi
11:14 à me le faire savoir. En tout cas, merci
11:16 d'avoir écouté mes propos
11:18 et mon avis sur ce film The Creator
11:20 qui sort donc demain, ça vient de sonner
11:22 le 27 septembre 2023.
11:24 *musique*
11:44 *musique*
11:56 [SILENCE]

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