Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il revient sur les excuses du journal du Monde sur le bombardement d'un hôpital de Gaza, le début des "opérations ciblées" de l'armée israélienne dans l'enclave de Gaza et les annonces d'Elisabeth Borne suite aux émeutes.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - Europe 1 matin, jusqu'à 9h, Dimitri Pavlenko. - 8h44.
00:04 La revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde, la lecture des journaux, on commence avec des excuses.
00:11 - Oui, ou plus exactement des explications, parce que le mot "excuses" n'est jamais prononcé, il faudrait quand même pas exagérer.
00:17 Mais la direction de la rédaction du Monde prend cependant la plume pour exprimer des regrets.
00:23 "Le Monde doit des explications à ses lecteurs sur la façon dont a été traitée l'explosion meurtrière survenue le 17 octobre dans un hôpital de Gaza", écrit-il.
00:32 Le journal qui en avait d'abord imputé la responsabilité à Israël.
00:35 Suit un long déroulé des événements qui explique que c'est d'abord l'AFP qui s'est trompé, que tous les médias de la planète ont fait pareil,
00:42 qu'à Gaza il est impossible de vérifier, et puis, après pas mal de circonlocutions, le Monde l'admet enfin.
00:48 "Nous avons manqué de prudence en reprenant les informations sur cette explosion en provenance du Hamas".
00:55 Voilà, des esprits chagrins noteront que l'explosion a eu lieu le 17, que le 19 il n'y avait plus guère de doute et que nous sommes le 26 octobre,
01:02 mais enfin d'autres titres n'ont jamais exprimé le moindre remords.
01:05 Remords, et puis comme dit l'adage, "faut avouer, même tardivement, est à moitié pardonné".
01:10 - Alors après ces excuses, ou donc ces explications, des questions.
01:14 - Oui, des questions qui fâchent pour Boalem Sansal, l'écrivain algérien qui prend la plume dans Marianne cette semaine.
01:20 Pourquoi les Gazaouis ne se révoltent-ils pas contre des fous du Hamas ?
01:25 Pourquoi la belle démocratie israélienne est-elle en train de se transformer en une république théocratique ultra-orthodoxe ?
01:31 Qui veut vraiment la paix dans la région ? s'interroge aussi Marianne.
01:34 Et puis, toujours dans l'hebdomadaire, Alain Finkielkraut pose une autre question.
01:38 Pourquoi les Wok' occidentaux se rangent-ils sous la bannière du Hamas ?
01:44 Alors le philosophe n'a pas la réponse, mais il trouvera des éléments,
01:47 dont le point de la semaine où Peggy Sastre s'intéresse, elle, aux LGBT,
01:52 qui soutiennent aussi le mouvement terroriste palestinien.
01:55 "À première vue, la chose est une aubaine d'humour noir", écrit-elle,
01:58 "et de rappeler que les territoires palestiniens sont un enfer pour les minorités sexuelles,
02:03 car Gaza, l'homosexualité, est punie de 10 ans de prison,
02:06 mais parfois, quand les phénomènes ont l'air parfaitement stupides,
02:10 c'est qu'ils méritent qu'on s'y attarde", écrit-elle.
02:12 Je vous laisse donc lire son papier.
02:14 - Ah bah vous nous avez bien mordu !
02:15 Sinon, l'information ce matin, c'est cette annonce de l'armée israélienne
02:19 qui dit avoir lancé des opérations ciblées avec des chars dans le nord de Gaza.
02:23 - Alors l'info n'est pour l'heure que sur les sites internet des journaux.
02:25 Lisez pourtant le Figaro print, ce matin, le journal d'Alexis Brezet,
02:30 qui raconte de manière surprenante les états d'âme de Benyamin Netanyahou,
02:34 beaucoup plus partagé sur cette opération terrestre,
02:37 qui ne le laisse paraître parce que le choix est cornelien et dramatique.
02:42 D'un côté, écrit Philippe Gély,
02:44 "le risque pour les Israéliens de se jeter dans la gueule du loup
02:47 peut être s'enliser dans la souricière de Gaza
02:50 et de déclencher une conflagration régionale.
02:53 De l'autre, la perspective d'offrir une victoire aux terroristes du Hamas,
02:58 couvert de sang et retranché derrière des rangées d'otages".
03:02 Et si vous aviez encore des doutes sur la complexité de la situation,
03:05 lisez d'abord dans le Parisien le dossier sur l'enfer des tunnels de Gaza,
03:08 un dédale de 500 kilomètres piégés où seraient retenus les otages.
03:15 Quant au risque de déflagration régionale,
03:17 dans Libération, vous apprendrez que la guerre se prépare aussi
03:20 à la frontière libano-israélienne.
03:22 Tout semble prêt pour un conflit de haute intensité
03:26 entre Tsahal et les milices du Hezbollah à Beyrouth.
03:30 "On s'inquiète de cette guerre dont le pays n'a vraiment pas besoin",
03:33 raconte Libération.
03:34 Mais Arthur Saradin y a rencontré Ali, 28 ans,
03:38 infirmier de l'hôpital public,
03:40 pas vraiment croyant, pas vraiment appliqué politiquement.
03:43 "Mais demain, dit-il, s'il y a une guerre,
03:44 je soutiendrai la résistance du Hezbollah",
03:48 déclare-t-il au journal.
03:49 L'autre grand sujet dans la presse, ce sont les annonces
03:52 que doit faire Elisabeth Borne aujourd'hui
03:54 concernant les conséquences des émeutes début juillet.
03:56 Oui, et si elle a des doutes concernant le souhait de fermeté
03:58 que réclament les Français, on lui conseillera de jeter un oeil
04:01 au sondage Odoxa, publié par le Figaro.
04:04 87% des Français ont le sentiment que l'insécurité a augmenté
04:08 dans les banlieues et 73% estiment que depuis ces émeutes,
04:12 le gouvernement n'a pas suffisamment agi.
04:16 "Il faut rétablir l'ordre", concède Sabrina Agresti Roubach,
04:19 la secrétaire d'État chargée à la Citoyenneté
04:22 et à la Ville dans le Parisien.
04:24 "Mais la sécurité ne peut être le seul axe", dit-elle.
04:27 "Les trois sujets primordiaux sont l'éducation, la citoyenneté
04:31 et la transition écologique", déclare-t-elle.
04:34 Alors sur les deux premiers, on comprend aisément.
04:36 On avoue en revanche, pas bien saisir,
04:38 le rapport entre transition écologique et émeutes urbaines.
04:42 Mais enfin, c'est parce qu'on n'est pas suffisamment intelligents.
04:44 On va terminer par quelque chose de beaucoup plus compréhensible.
04:48 Si je vous parle de Gaulois réfractaires qui aiment les sangliers,
04:51 les baffes et la franche rigolade, vous aurez compris que je veux,
04:54 évidemment, parler d'Astérix et de Rélix.
04:56 Vous avez gagné le 40e épisode sur Aujourd'hui
05:00 et déjà vos journaux se l'arrachent.
05:02 "Les revoilà", s'exclame en une la Provence.
05:05 Pas peu fier de signaler que le dessinateur Didier Conrad est marseillais.
05:10 "Mais pas du tout, Astérix, c'est notre Gaulois",
05:13 s'exclame depuis Montpellier le Midi-Libre en première page.
05:16 Pas peu fier d'expliquer que l'album a été écrit à Bédarieux
05:19 par un héroltais Fab Carro.
05:21 Voilà de vraies querelles de Gaulois du Sud.
05:24 Alors, de l'avis général, cet album est réussi.
05:27 Vous en découvrez un extrait dans Le Parisien
05:29 qui a obtenu de publier une planche
05:31 où l'on découvre que cet album se fout pas mal des lutéciens
05:35 qui boivent de la cervoise aux deux magosses
05:37 et qui n'ont rien à envier à leur lointain descendant bobo.
05:41 Le méchant s'appelle Vice et Vertu.
05:44 C'est un artiste vertus de la pensée positive, inclusive,
05:49 un peu vegan, un peu woke, si on a bien compris.
05:52 Et quand vous découvrirez son visage,
05:55 il va vous rappeler quelqu'un.
05:57 En fait, c'est un mélange de Dominique Devillepin
06:00 et Bernard-Henri Lévy, expliquent les deux auteurs.
06:03 Il fallait quelqu'un qui ait une aura du charisme.
06:05 Je me suis inspiré des deux, sans faire une caricature,
06:08 sans préciser toutefois chez les deux modèles,
06:10 qui est Vice et qui est Vertus.
06:12 - Moi je trouve qu'ils vous ressemblent un peu,
06:14 Olivier Delagarde aussi.
06:15 - Se retrouver dans un astérix, ce serait la gloire.
06:20 - Et Fab Carro et Didier Courat seront tous les deux
06:22 demain dans Culture Média à 10h sur Europe.