Changer le comportement des individus et des ménages pour répondre aux enjeux climatiques et préserver les ressources. Faire évoluer nos modes de vie vers plus de durabilité. Oui, mais comment ?
Découvrez ici la mise en œuvre de la tarification incitative des déchets par Trivalis en Vendée.
Ce retour d’expérience fait partie de la collection « Pratiques pour accompagner le changement de comportement » réalisée par l’ADEME en 2019 dans le cadre de ses travaux en sciences humaines et sociales et des actions de terrain identifiées avec ses équipes ou des partenaires. L’objectif est d’inspirer les acteurs qui travaillent sur l’accompagnement au changement de comportement des individus et des ménages dans le domaine de la transition écologique.
Ces retours d’expérience sont extraits de la formation « Acquérir les fondamentaux du changement de comportement : Espace Ressources ».
Découvrez ici la mise en œuvre de la tarification incitative des déchets par Trivalis en Vendée.
Ce retour d’expérience fait partie de la collection « Pratiques pour accompagner le changement de comportement » réalisée par l’ADEME en 2019 dans le cadre de ses travaux en sciences humaines et sociales et des actions de terrain identifiées avec ses équipes ou des partenaires. L’objectif est d’inspirer les acteurs qui travaillent sur l’accompagnement au changement de comportement des individus et des ménages dans le domaine de la transition écologique.
Ces retours d’expérience sont extraits de la formation « Acquérir les fondamentaux du changement de comportement : Espace Ressources ».
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00:20 La tarification asthétique, c'est bien la collectivité locale qui est en charge de la collecte des déchets
00:24 qui va facturer l'usager, selon le nombre de fois il va sortir son bac hors d'urgence ménagère.
00:29 Concrètement, elle se divise en deux parties.
00:32 Il y a une part fixe qui va financer l'abonnement au service,
00:37 donc toutes les charges fixes de la collectivité, concrètement les camions, les rippers,
00:42 toute la logistique, les consommables, l'essence, etc.
00:46 Et puis une part variable qui va être calculée vraiment selon le nombre de fois
00:51 où l'habitant, où le foyer, disons, va sortir son bac hors d'urgence ménagère
00:55 et du coup le nombre de fois où il va être collecté.
00:57 Donc il y a une puce qui est intégrée au bac qui va permettre la comptabilisation
01:02 lors de la levée et le village dans le camion de chaque levée.
01:07 Nous, notre objectif final, c'est de faire en sorte que les habitants évoluent
01:11 dans leurs gestes de consommation et adoptent des gestes qui soient moins générateurs de déchets.
01:17 Alors, en tant que syndicat de traitement, nous n'avions pas la possibilité de mettre en place
01:22 la tarification asthétique, c'est-à-dire que c'est une compétence qui est liée
01:26 au comité de commune ou au syndicat en charge de la collecte.
01:30 Mais nous, nous souhaitions que ces syndicats, ces collectivités en charge de la collecte
01:34 adhérentes à Trivalis, passent le pas ou s'engagent dans cette démarche
01:38 parce qu'on savait que ça allait avoir un levier fort sur les gestes de consommation par la suite.
01:43 Donc notre cible principale, c'était les élus et les agents des collectivités en charge de la collecte.
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01:56 Donc la première opération que nous avons menée, c'était l'organisation d'un colloque départemental
02:01 qui portait sur la tarification incitative et qui était destiné aux élus, aux techniciens,
02:07 chercheurs de communication et comptables de nos collectivités adhérentes.
02:11 Et ce colloque avait vocation à... c'est basé en fait sur le partage d'expériences
02:15 et le témoignage de collectivités, donc des collectivités pionnières
02:19 qui ont mis en place la tarification incitative, des collectivités qui l'avaient mis plus récemment
02:23 et aussi une collectivité littorale avec des problématiques qui est aux touristes
02:27 et aux résidents secondaires qui peut faire peur pour le passage.
02:30 Ce colloque a réuni quand même de nombreuses personnes et on a avoisiné les 250 visiteurs
02:35 et ça a été vraiment le début pour nous de l'accompagnement auprès de nos adhérents.
02:40 En 2016, on a fait le choix de faire un travail plus technique,
02:44 c'est-à-dire qu'on a constitué une base de données qu'on a partagée très largement
02:50 et à nos techniciens et à nos comptables et à nos élus lors des bureaux des comités syndicaux.
02:56 Et cette base, elle se traduit simplement par une cartographie
03:00 qui montre en fait le taux de couverture de la tarification incitative en Vendée
03:05 et qui incite en fait naturellement au passage,
03:10 puisqu'on a une appartenance départementale très forte ici en Vendée.
03:13 Cette base de données, elle comprend aussi des chiffres.
03:17 On s'aperçoit que la tarification incitative permet de réduire en moyenne 34% les ordures ménagères.
03:22 Ça permet aussi une évolution du tri et ça permet une baisse des contributions
03:28 liées au traitement dû par nos collectivités chaque année.
03:31 Donc c'est vraiment un argumentaire fort pour motiver les élus locaux
03:35 à réfléchir en tout cas au passage à la tarification incitative.
03:39 Donc ça c'est quelque chose qu'on met à jour très régulièrement
03:41 et qu'on partage le plus largement possible.
03:43 Nous avons également construit un dispositif de communication
03:48 qui est mis à disposition de nos adhérents, qui est personnalisable avec leur logo
03:53 et qui est mis en libre service sur une plateforme de partage.
03:57 Une vidéo qui est sous la forme d'un motion design,
04:00 qui a un ton humoristique, ludique et pédagogique.
04:04 Il fonctionne très bien en fait sur le grand public
04:06 et qui est souvent utilisé en réunion publique et sur les réseaux sociaux.
04:09 On a également réalisé une série d'affiches, des diaporamas, des guides déchets etc.
04:16 Tout ça c'est mis à disposition de nos adhérents pour qu'ils puissent s'en servir
04:19 et éviter finalement d'avoir eux-mêmes à se rapprocher d'une agence de communication.
04:24 Il y a plusieurs éléments en fait.
04:33 Le premier, c'est le portage politique à un moment donné.
04:36 C'est-à-dire que lorsqu'on a réfléchi à notre programme d'action en 2015-2018,
04:41 on s'est fixé un objectif ambitieux de 100% des collectivités indiennes
04:45 à la tarification instative en 2020 ou engagées dans des études.
04:48 Et cet objectif-là, il a été porté ensuite par nos élus
04:52 et répété lors des réunions, des bureaux, des comités syndicaux,
04:56 des réunions diverses avec différents acteurs.
04:58 Donc ça, c'était un élément fort.
05:00 Et le deuxième, c'est le fait de représenter l'ensemble d'un territoire,
05:04 et qui plus est le territoire vendé.
05:06 C'est-à-dire qu'il y a une forte appartenance des habitants, des élus au territoire,
05:10 et le fait d'engager collectivement l'ensemble du département dans cette dynamique,
05:15 ça a facilité le passage à l'acte d'un certain nombre de collectivités.
05:21 Et du coup, c'est vraiment l'ensemble des outils qui m'ont permis de répéter le message
05:27 bien les élus et les agents avec des arguments.
05:30 C'est-à-dire que lorsqu'on apportait des retours d'expérience,
05:33 c'était des retours d'expérience chiffrés pour montrer quelle quantité d'ordures ménagères
05:37 diminuaient lorsqu'on mettait en place la tarification instative.
05:40 On comparait aussi les collectivités entre elles.
05:42 C'est-à-dire qu'on montrait que les collectivités qui avaient mis en place
05:45 la tarification instative en Vendée avaient des contributions à Trivalis inférieures aux autres.
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05:57 Je pense que c'est un levier majeur.
05:59 C'est le levier qui fait que les élus changent de système.
06:05 Il faut savoir que la mise en place de la tarification instative
06:08 c'est quelque chose qui impacte fortement les élus et les agents.
06:11 C'est-à-dire que le politique s'expose au niveau de ses habitants.
06:17 L'agent représente une surcharge de travail importante.
06:20 Passer la tarification instative, il faut le vouloir.
06:25 Le fait que ça va permettre de diminuer la contribution,
06:30 c'est quelque chose d'essentiel qui va porter les élus et les agents dans le changement.
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06:43 Il y a beaucoup de signes qui nous montrent que le fait de passer la tarification instative
06:49 ça modifie au final les gestes de consommation des habitants.
06:54 On voit que lorsqu'on met en place la tarification instative,
06:57 les habitants commandent des composteurs au niveau de la collectivité.
07:02 Ils comprennent qu'en compostant leurs bio-déchets chez eux,
07:08 ils vont pouvoir diminuer de façon importante le volume de déchets présentés à la collecte.
07:12 On voit aussi que depuis plusieurs années, le nombre de recycleries augmente sur le département.
07:18 On est aujourd'hui à 8 recycleries sur le département.
07:22 On remonte 5-6 ans en arrière, on était à 3 recycleries.
07:29 Il y a des groupes zéro déchet qui se créent sur les pages Facebook départementales.
07:36 Récemment, West France a fait une série d'articles en page Vendée sur la réduction des déchets.
07:43 On voit qu'il y a plein de signes qui nous montrent que cela a un impact sur les gestes des habitants.
07:50 On voit aussi que chaque habitant produit 108 kg d'endroits ménagères résiduels de moins aujourd'hui par rapport à 2003.
07:57 On voit vraiment qu'il y a une évolution forte et aussi le volume d'emballage qui augmente.
08:03 Il y a des vrais changements de comportement qui sont factuels.
08:07 Je pense qu'il y a deux axes majeurs.
08:17 D'abord, c'est poursuivre l'accompagnement qu'on a commencé depuis 2015.
08:22 Notamment un accompagnement particulier pour les collectivités littorales qui ont des vrais freins.
08:28 On imagine d'ici 2020, avec les nouvelles équipes municipales, de sensibiliser particulièrement en organisant une réunion,
08:36 un colloque qui leur sera destiné pour les motiver au passage à l'action.
08:42 Le volume des emballages a énormément gonflé.
08:45 On a un nouveau levier de travail. Il va falloir réfléchir à baisser les emballages.
08:50 Concrètement, appliquer la tarification incitative sur le volume des emballages,
08:55 au-delà des simples ordures ménagères, va certainement permettre une baisse.
09:01 C'est un travail de fond.
09:03 On est en train d'y travailler collectivement avec nos adhérents depuis le mois de mars de cette année
09:07 pour réfléchir à quelles communications adopter envers les usagers.
09:18 Il faut du temps. Changer le système de facturation en place, ça demande,
09:25 ne serait-ce que pour les équipes en place dans les collectivités, un travail vraiment très conséquent, important.
09:31 Il faut vraiment du temps pour une collectivité. C'est deux à trois ans de mise en place.
09:36 Il faut consacrer tout son temps à ce changement de facturation.
09:41 C'est aussi recevoir de très nombreux appels des usagers qui ont peur, qui ont des craintes, qui ont besoin d'avoir des réponses.
09:47 On ne s'en rendait peut-être pas forcément compte avant, mais c'est assez lourd pour les agents des collectivités.
09:55 Il faut vraiment le temps, être prêt, être mature pour y aller.
10:00 C'est vraiment mobiliser les équipes de techniciens, mais aussi les équipes d'élus.
10:04 Et là aussi, pour un élu, ce n'est pas évident de changer de facturation.
10:08 Expliquer à ses usagers qu'on touche à une facture, c'est un vrai portage politique derrière.
10:15 Donc effectivement, il faut leur laisser du temps.
10:18 C'est un travail d'accompagnement sur du moyen long terme.
10:22 Et moi, c'est ce que je retiendrai du travail que l'on fait depuis 2015.
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