Un déjeuner partagé avec Stanislas Guerini, Ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques, pour parler du ministère qui consomme responsable et des eaux usées, probable solution pour irriguer les cultures en cette période de sécheresse.
Loin des codes classiques de l´interview, LCP-Assemblée nationale a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
« Cuisine et Confidences »... Quel rapport l´invité politique entretient-il avec la
gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
Et enfin « La face cachée de nos assiettes »... ou comment le contenu de nos assiettes en dit long sur notre société face à ses nouveaux enjeux.
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#LCP #Politiquesatable
Loin des codes classiques de l´interview, LCP-Assemblée nationale a concocté un nouveau programme aux petits oignons pour croquer la politique autrement.
Avec la complicité de Jean-Pierre Montanay, Brigitte Boucher mettra son grain de sel dans cette cuisine pour passer le politique sur le gril.
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gastronomie ? Sa gourmandise, ses talents ? Les orientations culinaires de ce boulimique de la politique ? Mais aussi « Les pieds dans le plat »... pour aborder les sujets d´actualité.
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NewsTranscription
00:00 Générique
00:02 ...
00:16 -Bonjour à tous et bienvenue dans "Politique à table" sur LCP.
00:20 On se retrouve comme chaque semaine
00:22 autour d'un plat, d'un dessert et d'un invité.
00:25 Cette semaine, nous recevons Stanislas Guérini.
00:28 Bonjour. -Bonjour.
00:29 -Merci d'avoir accepté notre invitation
00:31 et avec moi pour présenter cette émission, Jean-Pierre Montanay.
00:35 -Bonjour, Brigitte. Bonjour, Stanislas Guérini.
00:38 -Vous êtes ministre de la Transformation
00:40 et de la Fonction publique, nommé depuis mai 2022,
00:43 mais vous avez été un des tout premiers
00:45 de l'aventure En Marche. Vous rejoignez l'entourage
00:48 d'Emmanuel Macron dès 2015 grâce à deux proches,
00:51 Ismaël Emelien et Benjamin Griveaux.
00:53 Vous faites tous partie de la bande de la planche,
00:56 du nom de cette rue du 7e arrondissement
00:59 qui est dés "caboy". Mais c'est Place d'Eterne,
01:01 dans le 17e arrondissement que tout commence.
01:04 Votre appartement sert de quartier général.
01:06 La suite, on la connaît. Emmanuel Macron est élu.
01:09 Vous aussi, député de Paris,
01:11 puis patron du parti avant de devenir ministre.
01:14 Mais vous gardez votre simplicité
01:16 et vous n'en oubliez pas vos origines,
01:18 que l'on retrouve dans le menu du jour.
01:20 -En effet, Brigitte, un risotto tout simple.
01:23 Mais quel risotto, le risotto à la Milanaise !
01:25 Et en dessert, une salade de poire.
01:28 -Dans le dessous des plats,
01:29 le ministère de la Fonction publique
01:32 consomme responsable.
01:33 Nous sommes allés vérifier en cuisine.
01:35 -Dans les pieds dans le plat,
01:37 alors que la sécheresse sévit,
01:39 pourquoi ne pas utiliser les eaux usées
01:41 pour irriguer les cultures ?
01:43 La France compte bien rattraper son retard
01:45 par rapport à certains pays.
01:47 -Allez, on passe à table. Tout de suite, cuisine et confidence.
01:55 -Stanislas Guerini, vous avez été habitué,
01:58 tout jeune, à l'excellence.
01:59 Un prénom de prince qui signifie gloire,
02:02 des fonds de culottes usés sur les bandes légales lazaciennes
02:05 et du lycée Henri IV, c'est la crème de la crème.
02:08 Lorsqu'il s'agit de partager avec nous un plat
02:11 pour rendre hommage à vos racines italiennes,
02:13 pas question de pâte au pois chiche, recette tirée de la Cucina Povera,
02:17 vous optez pour l'excellence, le roi des risottos,
02:20 un risotto à la Milanaise
02:22 dont la création, Brigitte, remontrait au 16e siècle.
02:25 La légende romanesque indique que c'est l'assistant
02:28 d'un riche maître verrier qui avait l'habitude de teinter ses verres
02:31 avec du safran pour les rendre brillants,
02:34 qui a eu l'idée d'incorporer ses précieux pistils
02:37 dans le riz lors du mariage de la fille de son patron
02:40 pour lui donner cette couleur unique,
02:42 nacrée et dorée, comme on peut le voir et comme on va le goûter.
02:45 Depuis cinq siècles, la recette a évolué, sans cesse enrichie,
02:49 pour aboutir à ce risotto divin,
02:51 souvent méconnu chez nous en France,
02:53 qui fait partie sans doute des 7 merveilles de la cuisine italienne.
02:57 Est-ce que vous validez ça ?
02:59 -Totalement. D'abord, vous m'apprenez beaucoup de choses.
03:02 Vous me donnez envie de donner le premier coup de fourchette
03:05 dans cette assiette. On va le goûter.
03:07 -On le goûte tous ensemble. -Tous ensemble.
03:10 -C'est vrai qu'il a une couleur incroyable.
03:12 -Hum. Donc, il est parfaitement réussi.
03:15 Et c'est vrai que, moi, c'est un risotto que j'ai toujours aimé.
03:20 C'est celui que j'ai découvert à la maison.
03:23 C'est vrai que j'ai des origines italiennes.
03:25 J'avais un grand-père italien. -Nord ou sud ?
03:27 -Vers Bergame. -Ah oui.
03:29 -Donc, Italie du Nord.
03:31 C'est un grand-père que j'ai jamais connu,
03:33 donc c'est un peu le paradoxe chez moi,
03:35 parce qu'on a cette culture italienne, c'est mon nom.
03:38 Je me bats pour pas mettre d'accent à Guerini,
03:41 parce que c'est italien, c'est Guerini.
03:43 -C'est votre papa ou votre maman ? -C'est mon papa.
03:46 -Votre papa qui est italien. -Mon grand-père,
03:49 qui est venu au très jeune,
03:50 il a fait des basques de son propre papa à lui,
03:53 comme beaucoup de Rital à l'époque.
03:55 Ils ont fui l'Italie du fascisme.
03:57 Ils sont arrivés dans le Gers,
03:59 donc c'est deux cultures qui se marient.
04:01 Et puis, le paradoxe, chez moi,
04:03 c'est qu'on n'a jamais parlé italien.
04:06 Mon grand-père est mort très jeune,
04:08 c'est un grand-père que j'ai jamais connu,
04:10 qui s'appelle Daniele, et qui tenait à ce que...
04:13 On parle français à la maison,
04:15 lui est venu assez jeune, adolescent, en France.
04:18 Il a travaillé très tôt.
04:19 Et donc, mon papa et mon oncle,
04:21 eux n'ont jamais parlé italien à la maison.
04:24 Et c'est plus tard que l'Italie est revenue.
04:26 -Mais ils étaient emprunts de cette culture italienne ?
04:29 -Eux-mêmes, jeunes, pas tant que ça.
04:32 C'était plutôt le Gers, puis Bagnères-de-Bigord,
04:34 donc c'était des racines très sud-ouest.
04:37 Et c'est plus tard, dans ma famille,
04:39 par le parcours professionnel de mon père,
04:41 qui a un jour travaillé en Italie et qui a appris l'italien.
04:44 Et puis, avec mon frère, on a eu l'envie de retrouver ces racines-là.
04:49 -Tout ce qui s'y est attaché.
04:50 C'est vrai qu'à la maison, on cuisinait ce risotto.
04:53 -On mangeait italien. -On mangeait italien, ouais.
04:56 C'est vrai qu'il y a des traces,
04:58 mais c'est aussi intéressant sur ce qu'est l'immigration,
05:01 l'assimilation.
05:03 Et mon grand-père tenait à ce que ça soit vraiment la France,
05:07 et lui, il avait, je pense, aussi une distance vis-à-vis de l'Italie,
05:11 qui était pour lui l'Italie du fascisme, à ce moment-là.
05:14 Il avait fui et il avait envie de cette assimilation française,
05:18 mais il y a toujours des choses qui restent,
05:20 qui passent au-dessus des générations.
05:23 Et le plat qu'on déguste aujourd'hui...
05:25 -C'est le plat familial d'Egherini.
05:27 -Moi, j'ai appris à cuisiner très tôt.
05:29 C'est un plat qui est fantastique, le risotto,
05:32 qui prend du temps de préparation.
05:34 C'est un peu le secret aussi de préparer.
05:37 -18 minutes environ. -Oui, mais il faut le laisser reposer.
05:40 Il y a une phase, tous les amateurs de risotto connaissent le "mantecare".
05:44 -Petit truc. -Le petit truc à la fin.
05:46 -Vous avez l'air spécialiste "mantecare",
05:48 c'est le dernier geste. -Oui, c'est ça.
05:51 Il faut pas se précipiter.
05:52 Quand on a fini de préparer le risotto,
05:55 on a mis du bouillon, de légumes successifs,
05:57 on a incorporé le saffron quand c'est un risotto à la mélanaise.
06:01 Surtout à la fin, le premier réflexe,
06:03 ça pourrait être de se dire "on met du beurre, du parmesan,
06:06 "et on le mange tout de suite". Erreur fatale.
06:09 Il faut laisser le risotto reposer dans le plat,
06:12 c'est ça, ce "mantecare", où il va prendre.
06:14 Là, toutes les matières grasses de la fin de la cuisson,
06:17 du beurre, du parmesan, vont s'incorporer.
06:20 -Ce lit, là, c'est ça. -Ils vont donner le liant.
06:23 -Ca veut dire aussi, c'est ce geste,
06:25 on laisse reposer, on pose le beurre, qui doit être froid,
06:28 et le parmesan sur un risotto chaud qu'on couvre,
06:31 on laisse 1 ou 2 minutes, et ensuite, on va remuer,
06:34 ça va extraire et faire sortir l'amidon du riz,
06:36 qui va permettre ce liant avec le fromage et la matière grasse
06:40 de donner ce... Le riz ne doit pas être trop humide,
06:43 il doit pas être trop pâteux, c'est ça, la difficulté.
06:46 -Il est un peu craquant, quand même.
06:48 -Oui, mais al dente. -Al dente pour les pâtes.
06:50 -Et donc, voilà, on retrouve ça dans l'assiette,
06:53 et je dois dire qu'aujourd'hui, vous l'avez magnifiquement préparé.
06:57 -C'est votre papa qui le préparait à la maison ?
07:00 -Oui, c'était familial, mais c'est intéressant,
07:03 parce qu'on l'a aussi enrichi au fil des ans,
07:07 et puis, moi, je l'ai recuisiné plus tard,
07:11 moi-même, en famille, c'est un des plats que je maîtrise,
07:14 j'en maîtrise pas tant que ça,
07:16 mais quand c'est moi qui suis au fourneau,
07:18 c'est souvent un risotto à la milanaise,
07:20 où j'ai élargi un peu la gamme,
07:22 je peux faire des risottos au citron, chose comme ça.
07:25 -C'est pas que à la milanaise, chez vous,
07:28 il y a aussi d'autres variantes.
07:29 -C'est élargé au citron, aussi, qui est un super risotto.
07:33 -Un risotto d'hiver. -Vous allez dire
07:35 "mais saisons", en réalité. -Aux asperges, non ?
07:37 -Aux asperges, avec des petits pois, aussi,
07:40 c'est sans fin, en fait, la famille des risottos.
07:43 -J'imagine que vous connaissez bien,
07:45 mais j'avais trois petites astuces pour réussir un risotto authentique.
07:49 On va voir si monsieur Guerini fait un risotto authentique.
07:52 On va aller vite, il faut surtout pas de riz basmati,
07:55 mais c'est plutôt un carnaroli ou un arborio,
07:57 qui sont des riz italiens, pas faciles à trouver,
08:00 encore que, maintenant, même dans les grandes surfaces.
08:03 Si vous le trouvez pas dans votre coin perdu du Cantal,
08:06 vous rabattez sur un rilon de camargue, le bouillon,
08:09 de poule, il faut.
08:10 Il y a le geste facile du bouillon cube,
08:12 mais normalement, vous mettez une poule,
08:15 c'est moins gras qu'un poulet, avec du céleri, des carottes, des oignons.
08:19 -Vous mettez un bouillon cube ? -Je me suis jamais lancé là-dedans.
08:23 -Il y a des sachets, c'est des cuissons.
08:25 -Et à la fin, au début du premier geste,
08:27 quand vous avez mis le riz,
08:28 normalement, on le met dans un mélange de beurre et d'huile d'olive,
08:32 mais dans le risotto à la milanaise, on remplace le beurre
08:35 par une matière grasse assez insolite,
08:38 de la moelle de bœuf.
08:39 Un os, qu'on va faire blanchir. -J'ai jamais fait comme ça.
08:42 -On met cette moelle dans la casserole,
08:44 et c'est dans ce mélange d'huile d'olive et de moelle
08:47 qu'on va enrober ce riz et le nacrer pour le faire cuire dans le bouillon.
08:51 Ca, c'est l'autentico.
08:53 Comment on dit en italien ? -Bellissimo.
08:55 -Bellissimo.
08:56 -Eschi... -Così.
08:58 -Vous parlez magnifiquement italien.
09:00 -Parlo imparato a scuola. Je l'ai appris à l'école.
09:03 -A l'école. -C'est le sens que...
09:05 Ce que je disais tout à l'heure.
09:07 C'est pas une transmission directe,
09:09 mais c'est l'envie de retrouver des cultures italiennes.
09:12 Mon frère et moi, à l'école, on a appris l'italien.
09:15 J'ai eu ensuite l'occasion de le pratiquer un peu.
09:18 C'est vrai, quand on s'appelle Guérini,
09:20 on a envie de parler italien.
09:22 -De connaître ses origines. -C'est une culture magnifique.
09:26 -Il y a le risotto, évidemment,
09:27 mais la cuisine italienne nous offre des tas de plats
09:30 aussi alléchants les uns que les autres.
09:33 Il y a d'autres plats italiens que vous cuisinez chez vous ?
09:36 -Tout le type de pâtes, évidemment.
09:39 Mais non, en fait, en réalité,
09:41 tout ça, c'est un grand bordel.
09:43 Vous savez, la cuisine, tout ça, ça se mélange.
09:45 Et je dois avouer que j'ai une épouse
09:48 qui cuisine magnifiquement bien,
09:50 et donc, voilà, on mélange un peu.
09:52 Les pâtes, c'est un incontournable chez les Guérinis.
09:55 -Avec quoi ? Vous les mélangez comment ?
09:57 Vous avez des recettes familiales ?
09:59 -Je vais vous dire, j'aime les pâtes les plus saines possible.
10:03 J'aime les pâtes avec de l'huile d'olive et du poivre.
10:05 C'est pour moi les plus belles.
10:07 Il faut prendre des pâtes de qualité,
10:10 il faut les cuire qualitativement al dente,
10:12 et ensuite... -Un peu de pecorino,
10:14 un peu de parmesan dessus. -Un peu de parmesan râpé,
10:17 bien sûr, et là, c'est juste magnifique.
10:19 -Je parlais de la cucina povera,
10:21 qui est du sud de l'Italie, alors que vous êtes dans le nord.
10:25 Vous aimez cette cucina povera ?
10:26 Je parlais des pâtes aux poies chiches, aux pommes de terre.
10:30 Vous aimez ça ? -C'est délicieux.
10:32 C'est une cuisine qui est simple.
10:34 Pour moi, ça a du sens aussi,
10:36 parce que ça permet aussi de décarner les assiettes,
10:39 de végétaliser les assiettes.
10:40 C'est vrai que c'est un plat qui est végétarien,
10:43 qui peut se manger avec quelques tranches de jambon italien,
10:47 de sandanielli ou autre, et c'est délicieux,
10:49 il ne faut pas se le refuser.
10:51 C'est aussi un plat qui a du sens,
10:53 quand on essaye d'aller vers des cuisines plus végétales
10:56 et avec un peu moins de viande, moins de viande rouge,
10:59 parce que ça joue, évidemment, et c'est le sens de l'histoire
11:02 et de ce qu'on doit se retrouver dans nos assiettes.
11:05 -Avez-vous d'autres plats signatures, peut-être français,
11:09 des plats plus classiques de la cuisine française,
11:12 où vous ne savez pas trop les cuisiner ?
11:14 -Non, moi, je suis très classique.
11:16 Quand je vous parlais des pâtes,
11:18 des plats de base dans notre alimentation,
11:21 c'est beaucoup ça, et vraiment,
11:23 je laisse toute la sophistication de cuisine
11:26 à mon épouse, qui, elle, cuisine...
11:29 -Parfait. -Extrêmement bien.
11:30 -Le Gias, tu l'as pas influencé ?
11:32 -J'aime beaucoup quand elle cuisine des plats de Ottolenghi.
11:36 -Il est connu partout. -Extraordinaire.
11:38 -C'est un café simple. -Oui, exactement.
11:41 -Assez facile à accéder. -Génial,
11:43 et qui permet de faire beaucoup de cuisine avec beaucoup de légumes,
11:46 avec des saveurs qu'on ne retrouve pas tout le temps
11:49 dans la cuisine française.
11:51 Doser des choses, ça va être des poulets,
11:54 et c'est souvent extrêmement cuit,
11:56 avec beaucoup d'épices, beaucoup de saveurs.
11:59 Des plats de pâte, je pense, par exemple,
12:01 un plat de riz avec des tomates,
12:04 de la cannelle dedans... -C'est une cuisine orientale.
12:07 -Avec des épices. -Quand je vous parlais
12:09 tout à l'heure de bordélisation dans les assiettes,
12:12 c'est mieux qu'à l'Assemblée, non ?
12:14 On la retrouve... -Le Gias ne vous a pas influencé ?
12:17 -Ah, c'est sûr. -Parce que quand même...
12:20 -C'est très riche. -Vous le cuisinez,
12:22 ou vous êtes un peu embêtée ? -Foie gras, légers.
12:25 -J'ai une grand-mère banyeresse, de Banyard-Bigord,
12:28 c'est toujours du côté paternel.
12:30 Cette famille est arrivée dans le Gers, à Eos,
12:33 qui ensuite a bougé vers Banyard-Bigord.
12:36 Elle cuisinait du foie gras cuit,
12:40 avec des gras poilés, avec des grains de raisins,
12:43 qu'elle préparait minuceusement.
12:45 Elle enlevait justement tous les pépins
12:48 dans les grains de raisins pour couper les raisins en deux,
12:52 les cuire à la poêle avec de l'armagnac,
12:54 du foie gras poilé. -Pas mal.
12:56 -C'est magnifique.
12:57 De l'autre côté familial, de ma maman, cette fois-ci,
13:00 c'était plutôt sarla, périgord noir.
13:03 Je ne peux pas ne pas vous parler des plats
13:06 des pommes de terre sarladaises avec un magret de canard.
13:09 Un plat qui est riche, pour le coup, en matière grasse.
13:13 -C'est de la bonne graisse. -Oui, exactement.
13:15 -On dit toujours. -C'est du bon cholestérol.
13:18 -C'est des plats que vous cuisinez toujours,
13:21 que ça nous arrange ?
13:22 Vous apprenez à vos enfants ?
13:24 -Non, c'est des plats qui, pour moi, étaient réservés
13:27 aux vacances, au moment chez mes grands-parents.
13:30 C'est aussi un rapport au temps qui est différent.
13:32 C'est vrai qu'aujourd'hui, on est, comme beaucoup de familles,
13:36 pressés par le boulot, avec forcément un peu moins de temps,
13:39 et les pommes de terre sarladaises,
13:41 ça prend un peu plus de temps de préparation.
13:44 Il faut avoir le temps.
13:45 C'est des plats que je réservais à la cuisine familiale,
13:48 de vacances, et ce sont des souvenirs.
13:51 -On mange différemment, peut-être plus léger,
13:53 avec moins de viande, vous en parliez,
13:55 mais votre alimentation, vous diriez, a évolué
13:58 avec les années, avec le temps ?
14:00 -Oui, bien sûr, bien sûr.
14:02 Euh...
14:03 Je pense que c'est quelque chose qui, maintenant,
14:05 arrive beaucoup plus dans les habitudes familiales.
14:08 Je pense que c'est un sujet qui est extraordinairement important.
14:12 Il y en a peu qui aligne autant les intérêts qu'on peut avoir,
14:16 parfois des intérêts budgétaires, de santé et d'environnement.
14:19 Et on voit qu'il y a beaucoup de sujets
14:22 qui créent des contradictions dans la société.
14:24 -Et du coup, dans les familles aussi.
14:26 -Et dans les familles aussi.
14:28 Là, on a la chance, avec l'alimentation,
14:30 d'avoir un sujet qui peut réconcilier
14:33 beaucoup d'injonctions qui sont à priori contradictoires.
14:36 Et donc, de pouvoir mieux manger,
14:38 c'est-à-dire d'avoir du plaisir dans l'assiette,
14:41 d'intégrer des enjeux de santé qui sont déterminants,
14:44 et je pense, en disant ça, aux jeunes enfants,
14:46 à toutes les conséquences qu'il peut y avoir,
14:49 l'obésité, aujourd'hui, c'est un problème
14:52 qu'aucun pays au monde n'a réussi à résoudre.
14:54 Et donc, par l'alimentation, on peut aligner les intérêts.
14:58 Et c'est très difficile de le faire.
15:00 J'ai discuté le jour avec un sociologue
15:02 qui me parlait de ça en disant qu'il y a des sujets
15:05 où il y a des grandes contradictions.
15:07 Le tabac, c'est un sujet sur lequel il y a eu
15:10 des grandes contradictions, mais on a réussi
15:12 parce qu'on a changé la culture.
15:14 Et aujourd'hui, on a cet enjeu dans l'alimentation-là,
15:18 et prendre ce sujet, c'est en cascade,
15:20 résoudre beaucoup de problèmes de santé,
15:23 des problèmes budgétaires,
15:25 les conséquences des dérives en matière de santé,
15:28 d'obésité, de cancer, etc., sur le système de santé,
15:31 elles sont énormes, mais aussi pour des sujets,
15:34 je dirais, de la vie quotidienne.
15:36 Vous voyez, le rapport que ce sociologue-là
15:38 faisait l'autre jour, c'est de me dire,
15:41 les problèmes de harcèlement à l'école, par exemple,
15:44 c'est souvent lié à des sujets d'obésité chez les enfants.
15:47 -Oui, souvent, la grosse famille...
15:49 -Les enfants qui ont des problèmes de surpoids,
15:52 qui sont obèses, vous faites une sortée scolaire,
15:55 et c'est souvent isolés, entre eux.
15:57 Ca m'a sauté au visage.
15:59 Et on voit que le rapport de ce qui se passe dans nos assiettes,
16:02 avec des enjeux de société comme celui du harcèlement à l'école,
16:06 qui est aujourd'hui central et qui doit être
16:09 une mobilisation nationale, qui l'est...
16:11 -L'alimentation peut avoir un rôle.
16:13 -On voit les conséquences.
16:15 Je pense que ça doit changer la vie des Français, des familles,
16:19 ça doit aussi changer dans la restauration collective.
16:22 Je me sens une responsabilité très forte.
16:24 Vous prenez la restauration dans l'Etat,
16:27 c'est 400 millions de repas à caner.
16:30 C'est énorme. -Vous pouvez changer les choses.
16:33 -Voilà, changer les choses.
16:34 Et parfois, parce qu'on va apprendre des choses au travail,
16:38 dans la restauration collective, on va emmener tout ça chez soi
16:42 et peut-être mieux manger et réussir à réaligner les intérêts.
16:46 Encore une fois, la santé, le portefeuille de l'environnement,
16:50 ils sont alignés. -Vous parlez de la santé,
16:52 c'est ce qu'on mange, et c'est déterminant.
16:55 Vous vous faites attention à ce que vous achetez ?
16:58 Vous regardez bien les étiquettes ?
17:00 Ou achetez-vous précisément du bio ?
17:02 Vous dites qu'il ne faut pas de pesticides,
17:05 ça peut être dangereux ? -Je suis un peu comme tous les Français.
17:09 On est sans cesse dans des contradictions.
17:12 On essaye de bien faire.
17:14 Le fait de se poser la question de ce qu'on donne à ses enfants,
17:18 ça change toujours complètement la donne.
17:21 Il y a une attention peut-être plus forte
17:23 qu'on peut avoir sur les enfants.
17:25 Et les contradictions, de continuer à grignoter
17:29 quand il ne faudrait pas grignoter,
17:31 à se laisser aller à quelques gourmandises,
17:34 des trucs où il y a des adjuvants, des machins,
17:37 tous les mauvais trucs.
17:39 Personne ne peut dire qu'il a une alimentation parfaite.
17:42 -Vous avez banni de la maison en vous disant
17:44 que vous avez regardé, que c'était mauvais pour la santé ?
17:48 -Le truc est net, c'est manger moins de viande rouge.
17:51 Mais pour moi, c'était plutôt une considération environnementale
17:56 même qu'une considération santé,
17:58 alors qu'en réalité, c'est les deux.
18:00 Mais quand on voit...
18:02 J'ai eu l'occasion de faire des ateliers,
18:06 de travailler là-dessus, d'embarquer dans l'administration.
18:10 J'ai construit mon cabinet, un atelier 2 tonnes,
18:12 au sens de 2 tonnes de CO2, c'est l'objectif.
18:15 Aujourd'hui, on est plutôt à 9-10 tonnes par Français.
18:18 Vous voyez, sur ces 9 tonnes,
18:20 il y en a 2,5 qui sont liées à l'alimentation.
18:23 On voit bien qu'on a un enjeu là-dessus,
18:26 mais on ne doit pas prendre les choses
18:28 en faisant des leçons de morale aux gens,
18:30 surtout quand il y a des difficultés de fin de mois,
18:33 des difficultés à boucler le panier,
18:35 mais on doit donner les bonnes informations,
18:38 on peut réconcilier ces sujets-là
18:40 avec des sujets de plaisir dans l'assiette.
18:43 Je pense que c'est très important d'embarquer par la pédagogie
18:46 et aussi en retrouvant une notion de plaisir.
18:49 -On va en parler,
18:50 effectivement, après.
18:52 -En deux mots, pour rebondir sur la santé,
18:54 vous parliez du temps.
18:56 Est-ce que, sur l'autel du temps,
18:58 vous êtes prêts à sacrifier de la bonne alimentation
19:01 en achetant des produits transformés ou du surgelé ?
19:04 -Vous voyez, aujourd'hui,
19:06 ça fait partie de mes arbitrages les plus difficiles,
19:08 parce que je ne vais pas vous faire croire...
19:11 -Vous n'avez pas beaucoup de temps pour cuisiner.
19:14 -J'en ai beaucoup.
19:15 C'est vrai qu'on va souvent vite.
19:17 Ce que je constate,
19:18 c'est que ce n'est pas forcément beaucoup plus long
19:21 de cuisiner bien et à partir de matières non transformées.
19:25 Je ne vais pas faire croire
19:26 que je passe trois heures de plus à cuisiner,
19:29 mais je pense qu'on peut bien faire
19:31 en faisant des choses plutôt simples, justement,
19:34 qui permettent de réconcilier.
19:36 -Vous évitez ces produits transformés,
19:38 trop grands, trop sucrés ? -Oui.
19:40 J'en mange moins qu'il y a 10 ans,
19:42 quand, dans les débuts de ma vie professionnelle,
19:45 j'allais au supermarché à côté,
19:47 je ne mangeais à peu près que des plats cuisinés.
19:50 -Un violier en boîte.
19:51 -Oui. -Ca, c'est bon.
19:53 -Pas pour un Italien.
19:55 -Non, non, j'en ai mangé beaucoup.
19:57 Il n'y a pas de problème là-dessus.
19:59 -Alors, on va déguster ce vin
20:01 avec... sur les autos, à la milanèse.
20:03 C'est un médoc que vous avez souhaité partager avec nous.
20:07 C'est un des grands vins de Bordeaux, évidemment.
20:09 On est à l'entrée de l'estuaire de la Gironde,
20:12 au-dessus de Saint-Estèphe, de Pauillac,
20:15 de Saint-Julien, de Margaux,
20:16 des très belles appellations.
20:18 C'est un AOC, évidemment.
20:20 Les cépages, on est dans du Cabernet Sauvignon,
20:23 Merlot, Petit Verre d'eau et Malbec.
20:25 C'est un millésime 2017,
20:27 et sa particularité, il a des arômes de fruits rouges,
20:30 noirs et du café torréfié.
20:32 Est-ce que vous reconnaissez le médoc que vous aimez ?
20:36 -Alors, moi, je suis pas du tout un oenologue
20:39 et un grand spécialiste,
20:40 donc là, je bois vos paroles d'abord avant de le goûter.
20:44 Raclement de gorge
20:45 ...
20:47 -Il a un tonnerre de fruits rouges.
20:49 -Sans vouloir rendre jaloux ceux qui nous regardent,
20:52 il est extrêmement bon et très agréable,
20:55 et ça marche très bien avec un des autos.
20:57 Moi, c'est un vin qui me parle,
20:59 parce que c'est, là aussi, des racines familiales.
21:03 Le médoc, c'est Castelnau, pour moi,
21:07 et c'est une part des origines de ma famille,
21:11 côté maternelle, cette fois-ci.
21:13 C'est un vin qui est enraciné dans une histoire familiale,
21:16 et je trouve que ça égaye un repas.
21:20 Je retrouve tout ce que vous avez dit dedans.
21:22 Vous l'avez infiniment mieux commenté que moi.
21:25 -Le vin, c'est une histoire de famille,
21:27 comme chez les Guérini ?
21:29 -Oui, mais tout simplement,
21:32 de ceux qui aiment passer à table,
21:34 et c'est vrai que ça va, on est français,
21:36 avec un beau repas.
21:39 Oui, c'est une histoire aussi de famille.
21:41 Il s'avère que ça remonte très loin,
21:43 mais je crois même que ma famille a été liée
21:46 à un domaine viticole,
21:47 le château Lagurgue, dans le Médoc,
21:50 et que ça n'est plus du tout le cas aujourd'hui,
21:53 mais ce sont des attaches qui sont très profondément
21:56 dans les terres du Médoc.
21:58 -J'ai une question pour Brigitte, spécialiste du vin.
22:01 Quand on a un risotto ou un plat avec des épices,
22:03 le saffran, c'est assez fort,
22:05 qu'est-ce qu'il faut prendre, du rouge ou du blanc ?
22:08 -Il y a un paradoxe,
22:09 parce qu'il y a l'accord des couleurs,
22:12 qui marche à tous les coups,
22:13 qui est censé accorder la couleur du vin
22:16 avec la couleur du plat, et ça marche assez bien.
22:18 Avec un poulet, il vaut mieux prendre du vin blanc.
22:21 Mais là, comme il y a du saffran,
22:23 et que c'est assez relevé,
22:25 je trouve que l'accord se marie très bien avec un vin rouge,
22:28 qui est quand même assez puissant.
22:31 Donc je trouve que c'est un accord réussi.
22:33 -Tant mieux. -En plus, il est à votre goût.
22:36 -J'ai toujours été marqué par un truc avec le vin,
22:39 c'est presque aussi la façon dont on en parle
22:41 et l'instant qu'on prend autour. -A partager, bien sûr.
22:45 -Moi, je ne m'estime pas du tout spécialiste,
22:48 et on peut avoir un goût qui varie aussi
22:52 avec la psychologie qui va autour.
22:54 Quand on vous parle bien d'un vin,
22:56 quand on vous décrit l'accord avec les aliments,
23:00 tout change, quoi.
23:02 Et c'est ça aussi la magie, je crois,
23:04 des mots qu'on peut mettre autour des sensations,
23:07 des sensations culinaires.
23:09 C'est ça qui est extraordinaire avec le vin,
23:12 on aime entendre parler du vin, vous en parlez très bien,
23:15 et donc ça rend le moment aussi agréable.
23:17 -Agréable pour tout le monde.
23:19 On va voir si vous êtes incollables en cuisine.
23:22 C'est le quiz.
23:24 On l'a vu, du sang italien coule dans vos veines,
23:27 Stanislas Guérini, ce qui fait naturellement de vous
23:30 un amateur de parmesan, le roi des fromages de la botte.
23:33 Dites-nous si ces affirmations, le concernant...
23:36 -Là, vous allez être déçus.
23:37 -C'est au XIIe siècle que les moines de Parme
23:40 ont commencé à produire ce fromage à pâte dure.
23:43 -Oui, mais c'est évidemment vrai.
23:45 J'en ai aucune idée, mais vu comment la question est formulée,
23:49 c'est sûr que c'est vrai. -C'est vrai.
23:52 -Non, mais... -J'ai regardé
23:53 beaucoup de jeux télévisés.
23:55 -Une seule race bovine, la frisonna italiana,
23:59 produit le lait pour le parmesan.
24:01 -C'est la deuxième question. -Oui.
24:04 -Mais non, bien sûr, ça serait infiniment réducteur
24:07 que de penser ça. -Exactement.
24:09 Il y a quatre races bovines, d'où, vous l'avez dit,
24:12 la richesse de ce fromage.
24:14 -Je suis très fort en jeux télévisés.
24:16 J'ai passé beaucoup de temps dans ma vie à regarder la télévision.
24:20 -Pour l'instant, 2/3. -Il n'y aura pas l'appel
24:23 à un ami. -Il existe des parmesans affinés
24:25 140 mois.
24:26 -Oui, bien sûr.
24:28 Ils sont même très connus.
24:29 Donc, c'est les fameuses 140 mois.
24:32 Rires
24:33 -Il a raison, mais je mets juste un bémol,
24:35 c'est que c'est pas très connu,
24:37 parce que c'est exceptionnel et ça doit être très rare.
24:41 Mais ça existe, et ça doit être le max.
24:43 -Je précise que les questions n'ont pas été données avant.
24:46 -Et alors, attention, la meilleure façon
24:49 de conserver un bon parmesan chez vous,
24:51 c'est de le congeler.
24:52 -Ça, je pense que c'est faux.
24:56 -Mais c'est faux !
24:57 -Surtout pas le congeler. -Bah oui, bien sûr.
25:00 -Il y a une minute italienne, maintenant, on en est sûrs.
25:03 -On va essayer de le piéger, il y a un deuxième quiz.
25:06 Vous avez été au lycée Henri IV, un roi gourmet.
25:09 Sauriez-vous nous dire si ses affirmations à son sujet
25:12 sont vraies ?
25:13 A, il adorait l'ail et l'oignon
25:15 aux grandes dames de ses favorites.
25:18 -Ah, ça, ça doit être bien vrai.
25:20 -C'est vrai, c'est vrai.
25:21 Son vin préféré est le Côte de Nuit.
25:24 -Non, bien sûr que non.
25:25 -Ah, c'est vrai !
25:27 Rires
25:28 -Le givri.
25:29 -Le truc, c'est de mettre beaucoup d'assurance.
25:32 -Oui, c'est ça, vous êtes bon.
25:34 Il avait son rond de serviette à la Tour d'Argent.
25:37 -Oui, qui est un restaurant qui existait déjà à l'époque.
25:40 -Non, mais c'est vrai.
25:41 -Il adorait...
25:42 Il adorait le pâté de Heron.
25:44 -Sans doute. -A la Tour d'Argent.
25:47 -Mal connu, en fait, le roi Henri IV,
25:49 mais sans doute.
25:50 Il détestait les huîtres à tel point que la consigne était
25:53 de ne jamais en servir à sa table.
25:55 -Les dernières questions sont de sorte plusieurs
25:58 dans le quiz. Et ça, je pense que c'est vrai aussi.
26:01 -Alors, non, c'est faux.
26:03 -Ah là là ! -Il adorait les huîtres.
26:05 -Il adorait les huîtres.
26:06 -Enfin, il a chuté, quand même.
26:08 -C'est quand même un très, très bon millédime pour vous.
26:12 Vous savez que c'est souvent à table
26:14 que se nouent les meilleures histoires,
26:16 les plus politiques, et c'est la brève de comptoir.
26:19 Alors, Stanislas Guérini, on vous a demandé
26:24 de réfléchir à une anecdote politique autour d'un repas.
26:27 Est-ce qu'il y a une histoire qui vous est revenue à l'esprit ?
26:31 -Comme vous avez posé cette question,
26:33 le truc qui m'est tout de suite venu à l'esprit,
26:36 c'est les repas militants.
26:37 Tout bon responsable politique sait que pour avoir du monde
26:41 à une réunion politique, il faut inviter à manger
26:44 et qu'il y ait un coup à boire.
26:46 C'est un de mes plus beaux moments.
26:48 Tous les maires savent ça, quand ils font un grand repas.
26:51 -Ca marche toujours. -Un grand banquet, ça fonctionne.
26:54 -Est-ce qu'on est sûrs d'avoir les voix derrière ?
26:57 -C'est beaucoup plus compliqué que ça.
26:59 Je m'aventurerais pas là-dedans, mais on est sûrs
27:02 qu'il y aura du monde, qu'on va pouvoir passer
27:04 à un bon bonbon. Au fond, moi, c'est ça qui m'a...
27:07 Comme vous m'avez dit, c'est quoi, la brève de comptoir ?
27:10 J'ai pensé à tous ces moments militants.
27:12 J'ai été chef de parti pendant 3 ans et demi.
27:15 J'étais à la tête d'En Marche.
27:17 Et c'est pas toujours facile quand on se prend pas tout le temps
27:21 des victoires électorales.
27:23 Il y a plein d'emmerdes quand on est à la tête d'un parti politique,
27:26 mais il y a aussi plein de moments magnifiques.
27:29 Il y a quelques jours, on était réunis
27:31 pour le campus de Renaissance à Bordeaux.
27:35 Moi, j'ai organisé les premiers campus,
27:38 c'était à Bordeaux, il y a maintenant un peu plus de 4 ans,
27:41 et c'était toujours des moments absolument incroyables,
27:44 qui réunissaient autour aussi de moments militants le soir,
27:48 autour de banquets, de nourriture.
27:50 C'est des moments où il se passe des trucs dans votre vie
27:53 que vous auriez jamais imaginés avant.
27:56 Il y a 4 ans, à Bordeaux, on avait invité le chef Raoni,
27:59 qui défend la forêt amazonienne,
28:02 et qui est venu avec une petite délégation comme ça,
28:05 et puis on était là, assis autour d'un plat,
28:08 on partageait un moment,
28:10 et c'était extraordinaire de pouvoir parler avec le chef.
28:13 -L'écran, vous pouvez commenter.
28:15 -C'est un moment qui est, pour moi,
28:18 extrêmement...
28:20 extrêmement émouvant, en réalité,
28:22 parce qu'il parle des causes,
28:25 de ses combats,
28:27 et c'est un moment qui est hyper humain,
28:30 c'est un moment de partage,
28:33 et c'est vrai que le fait de partager
28:36 un moment aussi autour d'un banquet,
28:38 ça permet ça.
28:39 Alors là, pour la petite histoire...
28:42 -Vous mangez avec lui ?
28:43 -Après, on a mangé un bout,
28:45 et ce qui est quand même étonnant et marrant,
28:48 c'est qu'on parle des sujets les plus importants,
28:50 peut-être en soi, la forêt amazonienne,
28:53 le poumon de l'humanité,
28:54 et il avait un traducteur.
28:56 -Il parle un dialecte amazonien ?
28:58 -Oui, je ne comprenais rien, évidemment,
29:01 et j'attendais à chaque fois...
29:03 Il se passe des trucs dans les yeux,
29:05 quand vous avez des traductions comme ça.
29:07 Au bout d'un moment, j'ai compris que le chef Raoni
29:10 avait aussi des besoins naturels,
29:12 et ça faisait une demi-heure qu'on était ensemble,
29:15 et il dit que le chef Raoni doit vous quitter
29:18 parce qu'il a envie d'aller aux toilettes.
29:20 Tout le monde s'est marré autour de la table,
29:23 et le chef a pu aller aux toilettes.
29:25 Ce sont des moments de vraie vie. -De partage.
29:28 -Et de partage.
29:29 -On va cuisiner et on va consommer de façon plus vertueuse.
29:32 C'est vrai, beaucoup s'y mettent,
29:34 mais comment s'y prend-on ?
29:36 Qu'est-ce qu'on y trouve dans l'assiette ?
29:39 C'est le dessous des plats.
29:40 Musique dynamique
29:41 ...
29:44 -Dans votre ministère, vous montrez l'exemple
29:47 avec de nouvelles pratiques plus respectueuses
29:50 de l'environnement.
29:51 On le voit dans l'assiette, mais pas seulement.
29:53 Une consommation responsable qui s'impose plus largement
29:57 dans la fonction publique.
29:58 Hélène Bonduelle et Pierre-Yves de Henninck sont invités.
30:02 -Bon courage. -Bonne journée.
30:03 -9h, arrivée des dernières livraisons.
30:06 -Aujourd'hui, on a reçu des escalopes.
30:08 Des escalopes milanaises, cette semaine.
30:11 Allez-y.
30:13 -Cette semaine, mais pas aujourd'hui.
30:16 Ce midi, ni viande ni poisson au menu du ministre
30:19 et des 80 collaborateurs,
30:21 de la secrétaire au conseiller le plus proche.
30:24 -Donc aujourd'hui, nous avons une raviole de légumes
30:29 avec une tendance un peu asiatique,
30:31 avec un bouillon miso qui viendra accompagner tout ça.
30:35 Et là-dedans, vous avez du shiitake, de la carotte,
30:38 du céleri, du poireau.
30:39 On essaie de garder les produits saison.
30:42 -Et en plat, un parmentier de légumes.
30:45 -Donc là, je fais une tuile de pommes de terre,
30:48 un petit peu d'huile de noisette.
30:50 C'est la saison.
30:52 Voilà.
30:53 -Depuis 2 ans, 2 fois par semaine,
30:56 les menus du ministère sont entièrement végétariens.
31:00 Une cuisine plus vertueuse, plus respectueuse de l'environnement,
31:04 mais pas seulement.
31:05 -Je vais être honnête avec vous,
31:07 il y a aussi les coûts des matières premières,
31:10 qui ont accéléré le fait qu'on consomme un peu plus de légumes,
31:14 parce que tout a pris des prix de plus de 10-12 %
31:18 au niveau de la viande, et le poisson, je vous en parle pas.
31:21 Voilà, donc du coup, les légumes restent encore des produits
31:25 abordables.
31:26 -Derrière les fourneaux, l'équipe a dû s'adapter,
31:30 redoubler d'inventivité.
31:32 -Le but, c'est quand même qu'ils aient assez à manger.
31:36 Des fois, avec les légumes, on peut avoir tendance
31:39 à en donner un peu moins, mais avec des légumes
31:41 comme les légumes mineuses, les féculents,
31:44 on arrive tout à fait à leur proposer
31:47 des repas complets, diversifiés.
31:49 -On a la chance d'avoir en retour
31:52 des ministres et des conseillers
31:54 qui sont contents d'avoir goûté.
31:57 On a même eu des conseillers qui disent
31:59 "J'aime pas ça, mais j'ai goûté,
32:01 "du coup, j'ai trouvé ça bon."
32:03 -Lassana, on va aller emmener le compost ?
32:06 Tu viens ?
32:07 Les habitudes de travail aussi ont changé.
32:12 Plus question de jeter les épluchures.
32:15 -Il y en a eu pas mal, aujourd'hui.
32:17 Pas mal de chou-fleurs ont été faites, les panets.
32:20 -Elles sont désormais valorisées,
32:23 et ça se passe dans le compost,
32:25 au fond des jardins du ministère.
32:27 -C'est avec les jardiniers de Matignon.
32:30 Du coup, on valorise le produit de A à Z.
32:34 Ce compost va servir à fertiliser
32:36 le petit coin de légumes qu'on a,
32:40 d'herbes aromatiques.
32:42 -Là, j'ai mis des feuilles
32:43 pour pas que ça soit à cesse.
32:45 C'est les feuilles mortes.
32:47 Quand c'est fini, les jardiniers vont remettre en place.
32:50 Voilà.
32:51 -Tiens, regarde.
32:52 Ca, on va en prendre un petit peu.
32:56 -Le ministère de la Fonction publique
32:58 est un précurseur.
32:59 Mais d'ici quelques mois,
33:01 les 2 500 cuisiniers d'Etat
33:03 seront formés aux enjeux d'une alimentation plus sombre.
33:07 -Stanislas Guérini, pourquoi avoir imposé
33:11 deux menus végétariens par semaine dans votre ministère ?
33:15 -D'abord, vous voyez que ça ne suscite pas
33:18 beaucoup de difficultés.
33:21 Parfois, c'est un peu des casse-têtes,
33:23 mais j'ai beaucoup de fierté, en regardant le reportage
33:27 qu'on vient de voir, en voyant notre chef Marc,
33:30 qui est, on voit à l'image, un chef exceptionnel.
33:35 Et pourquoi on a fait ça ?
33:37 Parce que, tout simplement,
33:39 les moments qu'on vit, ce quinquennat,
33:42 doit être celui du changement d'échelle,
33:44 du passage à l'échelle et de la planification écologique.
33:47 Ca doit se faire dans tous les champs de politique publique.
33:51 -Aujourd'hui, la loi, c'est un seul menu végétarien,
33:54 en tout cas dans les cantines.
33:56 Pourquoi vous avez souhaité aller plus loin ?
33:58 -En l'occurrence, je pense que, quand on est la fonction publique,
34:02 on a à la fois une responsabilité pour nous-mêmes,
34:05 l'impact... Tout à l'heure, je vous disais,
34:07 il y a 400 millions de repas qui sont servis dans l'Etat.
34:10 -400 millions. -C'est considérable.
34:13 Et on peut décliner ça sur toutes les dimensions,
34:16 sur l'énergie, sur l'eau, etc.
34:19 C'est un impact extraordinairement fort,
34:22 mais on a aussi une force d'entraînement
34:25 pour le reste de la société.
34:26 Les gens nous disent... Vous êtes bien sympas, parfois,
34:30 de nous demander de faire ça ou ça,
34:32 des efforts de sobriété, etc.
34:34 Mais qu'est-ce que vous faites ?
34:36 -Il faut montrer l'exemple. -Oui, bien sûr.
34:38 Ce que j'ai vu à chaque fois,
34:40 c'est que, quand on a commencé par nous-mêmes, l'Etat,
34:43 on a été crédibles pour ensuite demander des choses.
34:46 Ca s'est passé exactement comme ça pour la sobriété énergétique.
34:50 Vous vous souvenez ? C'était il y a un an,
34:52 on a lancé ce grand plan.
34:54 On arrive à réduire de 10 % nos efforts.
34:56 Et l'Etat, on s'est engagés très fortement.
34:59 On l'a fait en six mois.
35:00 Ca rend crédible pour pouvoir demander des choses.
35:03 -Ca veut dire que toute la fonction publique
35:06 va se mettre à ce rythme-là ? -Oui, on va former,
35:08 c'était dit dans votre reportage,
35:10 mais dans le cadre de la planification écologique.
35:13 C'est très important, en réalité, de pouvoir accompagner.
35:18 Ce à quoi je ne crois pas du tout, et de moins en moins,
35:21 d'autant plus en étant ministre maintenant,
35:24 c'est un peu l'effet circulaire.
35:26 On écrit dans une belle circulaire ministérielle
35:29 les engagements, le truc vertical.
35:31 -Il faut que ça se voit. Il faut que ce soit concret.
35:34 -Il faut que ce soit crédible et que ça ne se fasse pas sur le dos.
35:38 Ni des administrations ni des agents.
35:40 Et souvent, je remarquais que c'était perçu comme ça.
35:43 On donnait des règles qui faisaient très bien sur le papier.
35:46 Ensuite, on disait, "Surtout, espérons que dans trois ans,
35:50 "les trucs soient faits." -C'est un peu fait de ce que je dis.
35:53 -Et quels étaient les moyens pour accompagner ?
35:55 Comment on rendait les choses crédibles ?
35:58 Le rôle d'un gouvernement, c'est pas de faire des leçons de morale,
36:02 c'est de fixer de la norme, évidemment,
36:04 mais c'est de mettre les citoyens en capacité de pouvoir faire.
36:07 Et ça, c'est vrai aussi dans les administrations.
36:10 -Vous êtes sûr que ça entraîne derrière les citoyens ?
36:13 -J'en suis absolument convaincu. La règle seule, elle ne suffit pas.
36:17 On voit bien qu'on est plein d'injonctions contrarictoires.
36:21 Ca ne suffit pas. Il faut se donner les moyens de réussir.
36:24 Ce que j'essaie de faire, à ma modeste échelle,
36:27 qui est celle de l'Etat,
36:29 qui est celle de la fonction publique,
36:31 c'est d'accompagner, de donner les outils.
36:34 Je crois que cet exemple-là de la formation des cuisiniers,
36:37 parfois, j'ai même noté que ça faisait sourire certains,
36:40 en disant qu'on allait mettre de l'argent
36:43 pour pouvoir former les chefs cuisseux.
36:45 -Juste retirer la viande, c'est facile.
36:47 -Ca va être des formations très approfondies,
36:50 aux achats, où il y avait des enjeux sur les achats,
36:53 à la décarbonation des assiettes.
36:55 -Les jeunes chefs ont déjà cette conscience ?
36:58 -Beaucoup. -Par rapport à l'ancienne génération.
37:01 -Il y a un côté générationnel.
37:03 En fait, j'ai l'impression que tout le monde a envie.
37:06 Et là, les jeunes comme les anciens, etc.,
37:09 quand on s'y met, c'est un effet d'entraînement, en réalité.
37:13 Et donc, c'est pas si simple que ça,
37:15 parce que ça veut dire qu'il faut aller chercher
37:18 des diversités de produits, de légumes,
37:20 de penser les saisons.
37:22 Il y a des légumes plus résistants,
37:24 qui vont nous permettre de penser cette société d'adaptation
37:27 face au changement climatique. -Apprendre à consommer.
37:31 -Et la réalité, c'est que c'est très fin,
37:33 ça se décrète pas comme ça.
37:35 Si, du jour au lendemain, vous dites à tout le monde,
37:38 "Je vous impose de retirer tel ou tel aliment",
37:40 vous allez être dans la contrainte.
37:43 Vous dites, "Regardez comment on peut faire différemment."
37:46 Je crois que ça se voyait à l'image.
37:48 On peut faire des plats magnifiques
37:50 et en même temps, qui correspondent à ce qu'on a besoin de faire.
37:54 -Vous dites que ça se passe bien.
37:56 Les cuisiniers aiment bien cuisiner les légumes,
37:59 pas de viande, ça les embête pas.
38:01 J'attends la réaction des agents.
38:03 Il y a pas eu des résistances ? -Un peu.
38:05 -Les viandas sont montées au créneau.
38:07 -Bien sûr que si. Je vous raconterai les histoires
38:11 de la cuisine dans les assiettes. J'ai besoin de mes calories.
38:14 Et en fait, rapidement, voilà,
38:16 maintenant, c'est un débat qui n'existe plus.
38:19 -Tout le monde s'est mis au diapason.
38:21 -Je peux vous le garantir. Je fais pas semblant,
38:24 comme pendant le quiz, de connaître la réponse.
38:27 C'est pas la langue de bois.
38:28 Aujourd'hui, la réalité, c'est que plus personne
38:31 dans l'équipe, la petite PME qu'on constitue,
38:35 remet en cause ce qu'il y a dans les assiettes.
38:38 C'est un plaisir pour tout le monde.
38:40 Je vous disais, la nourriture, c'est un des rares sujets
38:43 où on peut aligner tous les intérêts.
38:46 Il y en a peu, en fait, comme ça.
38:48 C'est intéressant, parce que le chef le disait,
38:51 les prix ont augmenté.
38:52 -Effectivement, ça permet de réduire le coût de l'alimentation
38:56 dans le budget de l'aménagère.
38:58 -On peut faire différemment.
39:00 On a là un très beau sujet.
39:01 -À condition de ne pas consommer de produits bio
39:04 qui sont plus chers que des produits locaux.
39:07 -Justement, ça va permettre de faire basculer
39:10 le fait de mettre du budget, par exemple, dans de la viande,
39:13 en se disant qu'on va acheter des produits
39:16 qui coûtent un peu plus cher,
39:18 parce qu'il faut pouvoir rémunérer ceux qui le font,
39:21 mais aussi ouvrir un marché.
39:23 C'est ça, l'intérêt.
39:24 C'est pas que de l'exemplarité.
39:26 Quand on prend la restauration collective,
39:29 qu'elle soit dans le privé ou dans le public,
39:31 ça permet de faire basculer et d'ouvrir un marché
39:34 pour démocratiser, justement, la nourriture bio.
39:38 -Vous ouvrez le marché du bio, mais qu'est-ce que vous dites
39:41 aux éleveurs ? Parce qu'eux, ils ont effectivement leur bête,
39:45 ils ont un manque à gagner qui est important.
39:47 -Justement, ça va permettre de pouvoir privilégier
39:50 la récompense de la qualité,
39:54 de pouvoir, là où on va économiser,
39:56 parce qu'on va un peu décarboner l'assiette, la végétaliser,
39:59 consacrer un peu plus de budget à acheter de la viande
40:03 de bonne qualité et récompenser les filières.
40:06 La filière d'élevage française est une filière d'excellence
40:09 qui doit être rémunérée pour le travail qu'elle mène
40:12 et pour l'excellence qu'elle mène.
40:14 Ca va permettre d'acheter un peu plus de circuits courts,
40:18 d'acheter plus français, plus bio, éventuellement.
40:21 C'est comme ça qu'on va réconcilier
40:23 ces injonctions contradictoires.
40:25 On doit, nous, au gouvernement, essayer de défaire les nœuds
40:29 et de trouver des solutions. -Qu'est-ce que tu provoques ?
40:32 En Suède, les ministres mangent dans des cantines
40:35 et on se dit que ça ressemble à un grand restaurant.
40:38 Est-ce que c'est le modèle français ?
40:40 Est-ce qu'on peut, au moment où on doit faire des économies
40:44 sur le dos de l'Etat, continuer à entretenir ?
40:46 -En l'occurrence, on le fait.
40:48 Il y a des contraintes budgétaires assez fortes.
40:51 Là, les chefs et la brigade, elles travaillent pour 80 personnes,
40:55 qui travaillent pour deux ministres,
40:58 en l'occurrence, dans les bâtiments dans lesquels on est,
41:01 une petite équipe.
41:02 C'est démesuré, mais c'est vrai,
41:04 une chance immense de pouvoir accéder tous les jours
41:09 à une nourriture de grande qualité,
41:11 avec cette attention-là qui est portée.
41:13 C'est pour moi l'occasion de valoriser
41:16 le travail d'agents publics qui sont extraordinairement engagés,
41:19 qui font des choses qui ont du sens,
41:22 et on donne du sens, au contraire, à leur boulot,
41:24 en se disant, à travers ce que vous faites pour nos assiettes,
41:28 peut-être qu'on va irriguer, accompagner,
41:31 mais sensibiliser aussi des gens qui ont des leviers de décision
41:34 entre leurs mains.
41:35 Vous savez, peut-être un des projets les plus importants
41:38 que j'ai lancés depuis que je suis ministre,
41:41 c'est la formation de 25 000 cadres de l'administration d'Etat
41:45 à la transition écologique.
41:46 On y parle alimentation, CO2, biodiversité,
41:49 vous l'avez vu,
41:50 on y parle crise des ressources.
41:53 Et ce projet-là, qui n'est pas une petite formation,
41:56 une vidéo, et puis c'est fini,
41:58 c'est trois jours de formation pour tous ceux qui ont les leviers
42:02 entre leurs mains de décision les plus importants.
42:04 Les préfets, les directrices, directeurs d'administration,
42:08 nos ambassadeurs, bref, toute la haute fonction publique
42:11 est formée, et les retours qu'on a de ce projet,
42:14 ils sont extraordinaires, comme je le pense,
42:16 parce que non seulement on est en train de changer des choses
42:20 sur les enjeux environnementaux,
42:22 mais on est en train de changer des choses sur la façon de manager,
42:26 de penser l'action publique,
42:28 et ça, c'est une opportunité extraordinaire,
42:30 car on a beaucoup à remettre à plat dans la façon
42:33 de conduire les politiques publiques.
42:35 Donc, de l'assiette jusqu'aux politiques publiques,
42:38 on peut changer beaucoup de choses.
42:41 -On va continuer à en parler,
42:42 puisque 2023 devrait être l'année la plus chaude
42:45 jamais connue sur cette Terre,
42:47 un réchauffement et un dérèglement
42:49 qui nous plonge dans une pénurie d'eau indispensable à la vie sur Terre.
42:53 On en parle et on met les pieds dans le plat.
42:56 ...
43:00 -Brigitte Pontré, des épisodes de sécheresse
43:03 de plus en plus fréquents en France.
43:05 Les expérimentations sur l'utilisation des eaux usées
43:08 dans l'agriculture se multiplient.
43:10 La France accuse un sacré retard sur d'autres pays.
43:13 Un exemple d'expérimentation sur l'île de Porquerolles,
43:16 un reportage de nos confrères de France 3PACA.
43:19 -100 000 m3 d'eau sont nécessaires chaque année
43:22 pour les besoins des habitants de Porquerolles.
43:25 Dans cette station d'épuration, une fois traitées,
43:27 les eaux usées sont ensuite déversées dans des lagunes.
43:30 Les rayons UV du soleil font le reste.
43:33 -Cette eau, au lieu d'être rejetée
43:35 telle qu'elle est dans le milieu naturel,
43:38 c'est-à-dire à la mer,
43:40 elle est rejetée dans les lagunes,
43:42 ce qui permet, dans un traitement biologique
43:45 sans aucun apport de produits chimiques,
43:48 de faire un dernier traitement de tertiaire
43:51 qui permet la réutilisation dans l'irrigation agricole.
43:54 -17 ha de végétation sont irriguées,
43:56 mais ces eaux n'étant pas propres à la consommation,
43:59 la réglementation interdit l'aspersion.
44:02 Le goutte-à-goutte est donc l'unique option.
44:04 -Cette eau permet l'irrigation de parcelles,
44:07 soit de fruits issus de l'arboriculture,
44:09 qui ne touchent pas le sol,
44:11 ou des fruits qui touchent le sol, mais qui seront thermotransformés,
44:15 des confitures ou des soupes.
44:16 Porquerolles a fait 40 ans que ces installations sont là,
44:20 elles ont démontré leur efficacité.
44:22 -Les eaux-usées économiseraient jusqu'à 10 % de sa consommation,
44:25 mais pour ce militant de la protection de l'environnement,
44:29 encourager davantage cette pratique présente un risque sanitaire.
44:32 Il préconise de changer nos habitudes.
44:34 -Vous avez toujours le risque qu'il reste des bactéries,
44:38 des virus, des parasites, des produits chimiques.
44:41 Réduisons notre consommation aux besoins essentiels
44:44 et ensuite, peut-être, voir comment on peut mieux réutiliser
44:47 l'eau usée traitée.
44:49 -France Nature Environnement craint aussi
44:51 que ces eaux réutilisées ne favorisent
44:53 une agriculture intensive dans une ère où l'eau est devenue
44:57 plus que jamais un bien très précieux.
44:59 -Ce sont 1 %, monsieur Guérini, des eaux usées
45:02 qui sont réutilisées à des fins agricoles en France,
45:05 contre 90 % en Israël,
45:07 14 % en Espagne, 60 % à Malte,
45:10 8 % en Italie. Pourquoi ?
45:12 Comment expliquer un tel retard ?
45:14 -Je ne suis pas, moi, un spécialiste d'agriculture,
45:17 mais parce qu'on a des normes
45:20 et parfois une complexité administrative
45:23 qui empêchaient la réutilisation des eaux
45:25 et on voit à quel point c'est un enjeu aujourd'hui.
45:28 C'est intéressant,
45:30 parce que France Nature Environnement nous accompagne
45:33 dans nos projets de formation et montre qu'on ne doit pas
45:36 opposer la sobriété des usages,
45:39 donc on doit d'abord diminuer notre consommation en eau,
45:42 on pourra y revenir, car si l'Etat s'y met,
45:45 ça va avoir de l'impact,
45:47 et mieux réutiliser les eaux.
45:49 Je constate qu'il y a des acteurs dans l'agriculture,
45:53 des acteurs industriels,
45:54 qui étaient complètement empêchés
45:56 de pouvoir réutiliser leur propre eau
45:58 dans leur propre process.
46:00 -Par les ARS, notamment ?
46:02 -Par des normes.
46:03 Les ARS, elles appliquaient la loi,
46:05 elles appliquaient les normes qu'on se donnait,
46:08 et elles faisaient qu'on avait pris un retard incroyable
46:11 en matière de réutilisation.
46:13 -C'est pas pour consommer l'eau ?
46:15 -C'est pour ça qu'il ne faut pas opposer les deux sujets.
46:18 -On faisait pas attention. -On a besoin de faire les deux.
46:21 On a besoin d'être plus sobre dans nos usages
46:24 et de plus réutiliser.
46:26 Je vais vous donner un exemple très concret.
46:28 Depuis deux ans, on a mis en place un dispositif
46:31 qui s'appelle France Expérimentation.
46:33 Ca permet d'accompagner des acteurs, des PME, des boîtes,
46:37 qui ont des projets innovants
46:39 et qui se trouvent empêchés par la complexité administrative,
46:43 le droit existant.
46:44 On a accompagné, en l'occurrence,
46:47 Volvic, Danone, des usines,
46:49 pour vérifier avec eux et les suivre
46:51 dans leur meilleure réutilisation de leur propre eau usée.
46:54 C'est pareil que dans le reportage.
46:56 Ils nettoient trois fois l'eau. -En circuit interne.
46:59 -Et cette eau-là, ils ne pouvaient pas la réutiliser
47:02 pour nettoyer leur cuve industrielle.
47:04 Je suis allé avec mes collègues... -Pourquoi ?
47:07 -On est allés voir de nos yeux.
47:09 Ils nous disaient que c'était absurde.
47:12 "L'eau, vous l'auriez bue."
47:13 -Elle était... -Elle était consommable ?
47:16 -Entre une eau propre et une eau potable,
47:18 il y a une différence. -Elle a été trois fois filtrée,
47:21 elle a été remise à un niveau,
47:23 et c'était de l'eau issue de leur process alimentaire,
47:26 industrielle. Et la réglementation les empêchait
47:30 de réutiliser cette eau-là
47:32 pour nettoyer leur propre cuve industrielle.
47:35 C'est absurde.
47:36 -La France Nature en vient,
47:38 il dit "attention aux bactéries, aux risques sanitaires".
47:41 -Ce que je veux dire, c'est qu'en accompagnant,
47:44 on a eu un suivi encore plus particulier
47:47 des retours de ce que ça pouvait donner,
47:50 on l'a suivi avec les autorités de santé,
47:52 c'est pour ça qu'on est allé à plusieurs ministres,
47:55 fonction publique pour simplifier et santé.
47:58 On s'est rendu compte qu'il n'y avait aucune difficulté
48:01 en matière de santé.
48:02 Les deux projets dont je vous parle,
48:05 c'est 600 millions de mètres cubes tous les ans
48:07 qu'on va pouvoir sauver,
48:09 parce qu'on va les réutiliser alors qu'ils étaient...
48:12 -Dans l'agriculture, toujours. -C'est dans un process
48:15 industriel. -Pour nettoyer des machines,
48:17 des cuves. -On veut l'acheter,
48:19 elle sert à quelque chose. -Exactement.
48:21 -Vous avez un objectif aussi dans la fonction publique
48:24 de baisser de 10 % la consommation d'eau ?
48:27 -C'est la partie sobriété. Si on réduit dans la fonction publique,
48:30 juste pour l'Etat, de 10 % notre consommation d'eau,
48:33 c'est comme si toute la ville d'Angoulême
48:36 s'arrêtait pendant un an de consommer de l'eau.
48:38 -C'est à quelle échéance qu'on peut réduire de 10 %
48:42 la consommation d'eau ? -On le fera d'ici un an.
48:44 -Ca veut dire qu'on gaspille de l'eau, aujourd'hui ?
48:47 -Oui. -On dit beaucoup.
48:49 -C'est beaucoup. -C'est presque les fuites.
48:51 -C'est beaucoup, mais la réalité, c'est que c'est faisable.
48:55 C'est ça qui est extraordinaire avec le sujet de l'eau,
48:58 sans impacter notre qualité de vie au quotidien.
49:00 C'est faisable avec des trucs où parfois on se dit
49:03 "pourquoi on n'a pas fait ça avant ?"
49:05 En mettant des mousseurs sur les robinets.
49:08 Ca change tout. Vous l'avez pas moins bien les mains
49:11 que vous avez un mousseur sur le robinet.
49:13 En mettant des dispositifs dans les chasses d'eau.
49:16 Pardon d'aborder ce type de sujets qui sont un peu terre à terre,
49:19 mais une chasse d'eau, c'est 9 litres d'eau potable.
49:23 Vous imaginez en train de verser des bouteilles d'eau potable
49:28 pour l'usage de la chasse d'eau.
49:30 On a des dispositifs qu'on va mettre dans les chasses d'eau
49:33 qui permettent de gagner 1,5 litre à chaque fois qu'on tire la chasse.
49:37 L'impact que ça a. Ne me faites pas croire
49:39 que ça a un impact sur la qualité de vie au quotidien
49:43 des fonctionnaires qui utiliseront ça.
49:45 On peut y arriver.
49:46 Il faut qu'on ait des démonstrateurs
49:48 pour montrer que les choses sont faisables,
49:51 qu'on peut bouger.
49:52 On a fait 10 % d'économies sur l'électricité et le gaz.
49:55 -On peut le faire sur l'eau. -On va le faire sur l'eau.
49:58 C'est une extraordinaire force d'entraînement
50:01 pour la société française de dire "on peut réussir".
50:04 Je vais vous dire une chose, plus on le fait, plus on va le faire.
50:08 Il y a cet effet aussi d'entraînement
50:10 où on se dit "c'est possible, ça donne du sens au travail".
50:14 Je crois que ça fait longtemps qu'on n'a pas eu
50:16 une opportunité aussi extraordinaire
50:19 que la transition écologique
50:21 pour donner du sens au travail des agents publics.
50:24 J'ai mis des sujets sur la table,
50:26 je parle parfois de rémunération au mérite,
50:28 et je sais que ça peut tendre quand on entend ça,
50:31 mais si on se disait que dans les objectifs
50:34 de la transition écologique,
50:35 on mettrait des objectifs pour un plan d'intéressement
50:39 pour les fonctionnaires, par exemple,
50:41 on mettrait les questions de réussite d'atteinte
50:44 de nos plans de sobriété en matière d'énergie, d'eau.
50:47 Ce serait beaucoup de sens.
50:49 -Vous voulez faire ça ? -Oui.
50:51 Ca fait partie des projets que je porte,
50:53 et c'est pas un sujet tabou.
50:55 La fonction publique doit relever aujourd'hui des grands défis,
50:58 la transition écologique, la transition démographique,
51:02 la transition numérique, et ces grands défis-là
51:05 doivent nous conduire à repenser la façon dont on travaille,
51:08 dont on mobilise les agents,
51:10 et ça donne beaucoup de sens.
51:12 Je crois que mettre des enjeux de rémunération
51:15 en face de ça, c'est pas tabou.
51:17 -Tout le monde a fini, on va passer au dessert,
51:20 et c'est le Pêcher mignon.
51:21 -C'est le temps du sucré, avec des fruits de saison.
51:27 C'est ce que vous avez choisi, un islas guérini,
51:30 avec des fruits. Chez Françoise,
51:32 nous a préparé cette salade de poire,
51:34 très bien organisée, et pas d'incident en vue,
51:37 parce qu'on m'a dit que vous ne supportez pas tous les fruits.
51:40 -C'est d'encore.
51:41 C'est bête comme chou, mais j'ai des allergies.
51:44 -Avec quels fruits ?
51:46 -Avec tous les fruits à peau, vous voyez ?
51:48 -La poire, la poire. -Oui, c'est vrai,
51:50 j'ai vraiment l'air bête.
51:52 Mais des fruits type...
51:54 Les fruits avec des petits poils dessus,
51:56 les abricots, les pêches, les brunions,
51:59 ça, je suis allergique.
52:00 Donc, voilà. -Ah oui, donc...
52:02 -Ca réduit un peu les possibilités,
52:04 mais les poires, y a pas de problème.
52:06 -Cette saison, c'est un bon fruit. -Vous n'êtes pas très dessert ?
52:10 -Non, je suis pas très dessert, en réalité.
52:13 Je suis beaucoup moins sucré que ça l'est,
52:15 donc il fallait bien choisir un dessert,
52:18 sinon vous n'alliez pas m'inviter, donc j'ai choisi un dessert.
52:21 L'idée qui est venue, c'est de me dire,
52:24 prenons des fruits de saison,
52:25 ça a du sens et c'est cohérent par rapport à ce que...
52:29 -A votre discours. -On essaie de faire
52:31 dans les actes et dans les assiettes,
52:33 et je trouve que c'est sympa de manger des fruits de saison.
52:36 Ca oblige à se creuser les ménages. -Les desserts d'Abott ?
52:40 Tiramisù, panna cotta ? -Si, mais j'ai pas voulu faire
52:43 trop ritale. On aurait pu la faire 100 % italienne, mais...
52:46 -C'est comme ça, il faut assumer. -Tiramisù.
52:49 C'est vraiment de nous emmener... -Vers le haut.
52:52 -Voilà. -Sinon, les légumes de saison,
52:54 5 fruits et légumes par jour, on dit qu'il faut manger.
52:57 Vous êtes prêt ? -Grâce à Marc,
52:59 que vous avez vu en vidéo, oui, je pense que maintenant,
53:02 j'y suis, mais c'était pas le cas il y a quelques années.
53:06 -Vous arrivez à faire manger à vos enfants des fruits et des légumes ?
53:09 C'est compliqué dans les familles. -Comme tous les parents,
53:13 c'est la grande galère, évidemment, c'est la bataille au quotidien,
53:16 mais ça aide, encore une fois, de plutôt avoir
53:19 quelques talents culinaires à la maison,
53:21 parce que ça permet... -Des astuces.
53:23 -T'améliores le quotidien. -T'améliores les chefs.
53:26 -On finit toujours cette émission en musique,
53:29 vous avez choisi celle-là, on l'écoute,
53:31 et vous nous dites pourquoi.
53:33 -Rien peut me ramener plus en arrière
53:35 que l'odeur de la pâte à modeler
53:37 Maman est prof de maternelle, c'est même la maîtresse d'à côté
53:40 J'ai 5 ans et je passe par la fenêtre
53:43 pour aller me planquer dans sa classe
53:45 Elle me dit "T'es pas censé être là"
53:47 Je lui dis "Prête-toi, c'est à ma place"
53:49 J'aime que les livres, je préfère être seul
53:52 Donc je suis plus content quand il pleut
53:54 -Vous avez choisi cette chanson d'Orelsan, "La quête".
53:57 -C'était pas au loconté, moi.
53:59 -J'aurais pu, j'aurais pu, je me suis marié
54:01 sur le point de le compter. -Au blind test,
54:04 vous ne seriez pas très gentil.
54:06 Pourquoi cette choix ?
54:07 -C'est marrant, parce que vous me parlez de mes enfants
54:10 il y a quelques secondes, et parce que c'est ce qu'on écoute
54:13 quand on est en voiture ensemble, donc on est très Orelsan,
54:17 et donc on écoute tout Orelsan, voilà.
54:19 Et notamment "La quête", qui est une super chanson.
54:24 L'important, c'est pas simplement le chemin, c'est la quête.
54:29 C'est pas la quête, c'est le chemin, pardon.
54:31 Je me mets à raconter n'importe quoi, c'est le verre de vin.
54:35 Mais d'abord, parce que c'est la transmission
54:37 et c'est ce qu'on écoute en famille,
54:39 donc là, c'est la transmission dans l'autre sens.
54:42 Et parce que c'est un artiste qui, moi, m'a beaucoup touché.
54:46 J'ai regardé le documentaire qui accompagne toute sa carrière,
54:49 où son petit frère l'a filmé depuis le début,
54:52 qui est juste absolument inouï,
54:54 et j'ai été assez touché, en fait, par son parcours,
54:59 la normalité de sa vie au début, à Caen,
55:03 le fait qu'il n'y avait pas de rappeur à Caen, tout simplement,
55:06 et puis, petit à petit, le fait qu'il construise sa carrière,
55:09 qu'il aille vers la scène, avec ses moments extraordinaires,
55:13 ça me met les frissons à chaque fois.
55:15 -Vous êtes allé le voir ? -Non, j'ai jamais allé le voir.
55:18 J'aimerais beaucoup.
55:20 J'ai aimé beaucoup le rapport d'un artiste au public,
55:23 qui démarre au début, qui se plante,
55:26 qui fait des comtesses de rap, etc.,
55:29 où ça marche pas du tout,
55:30 et puis, petit à petit... -Il devient un très grand chanteur.
55:34 -Il se retrouve devant des salles incroyables.
55:36 Au fond, on voit très bien le fait d'être entraîné
55:39 dans un truc qui est plus grand que soi.
55:42 Je trouve que quand on fait de la politique,
55:44 et moi, l'engagement que j'ai eu,
55:47 c'est un peu pour ça aussi,
55:49 c'est d'avoir le sentiment de participer
55:51 à un truc qui est un peu plus grand que nous.
55:54 C'est vrai qu'on se retrouve, je parlais de moments militants,
55:57 des moments profondément collectifs,
56:00 où on vit un tout petit peu ça,
56:02 quand on est avec quelques milliers de personnes.
56:05 Moi, j'ai accompagné Emmanuel Macron au tout début,
56:09 quand il s'est retrouvé à Bercy, devant 20 000 personnes.
56:12 -C'est les mêmes moments qu'on vit sur scène.
56:14 -Il y a des trucs qui correspondent de collectif.
56:17 -Merci beaucoup, Stanislas Guérinine.
56:19 -Merci à vous pour l'invitation, pour la cuisine.
56:22 -Merci pour ces choix.
56:24 Un très bon risotto à la milanaise.
56:26 Merci à Chez Françoise, qui nous l'a cuisiné,
56:29 ainsi que cette très belle salade de poire.
56:31 Rendez-vous la semaine prochaine
56:33 pour un nouveau numéro de "Politique à table" sur LCP.
56:36 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
56:39 ...
56:52 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org