Fausses alertes à la bombe: Clément Beaune fait le point sur la situation dans les aéroports

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18 aéroports en région ont été visés vendredi par de nouvelles alertes à la bombe, et dix évacués, provoquant une troisième journée consécutive de perturbations dans le transport aérien français à l'orée des vacances de la Toussaint. Clément Beaune, ministre des Transports, fait un point sur la situation

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Transcription
00:00 Priorité au direct, Clément Beaune, ministre des Transports, qui s'exprime tout de suite sur ces alertes à la bombe.
00:05 Je suis avec le directeur général et avec le général Mirabeau, commandant la gendarmerie du transport aérien,
00:10 parce que nous voyons depuis mercredi une multiplication des alertes, des fausses alertes à la bombe dans nos aéroports.
00:18 Et je veux le dire très clairement, les petits malins ou les petits plaisantins qui se livrent à ce genre de jeu
00:24 sont en fait de gros abrutis, voire de grands délinquants.
00:27 Et nous laisserons rien passer sur leurs actions dans le climat que nous connaissons.
00:31 Nous avons depuis mercredi eu des impacts importants dans nos aéroports.
00:35 C'était mercredi 17 aéroports qui ont reçu une alerte, 15 qui ont été évacués.
00:40 Dans la journée d'hier jeudi, 25 qui ont reçu une alerte, 19 qui ont fait l'objet d'une mesure d'évacuation.
00:45 Et aujourd'hui, depuis ce matin, 18 aéroports qui sont concernés et 10 qui ont fait l'objet d'une mesure d'évacuation,
00:52 en général d'ailleurs terminée à l'heure où nous parlons.
00:55 Je remercie évidemment les équipes de gendarmerie, les équipes des aéroports qui se sont mobilisés pour assurer la sécurité,
01:02 pour éviter toute panique ou toute inquiétude et les passagers qui ont toujours réagi dans le calme.
01:07 Mais il faut être très clair, cette situation est inacceptable.
01:10 Nous avons donc, à ma demande, à chaque fois fait l'objet d'un dépôt de plainte.
01:15 Chaque aéroport est invité à déposer une plainte pour chaque cas d'alerte reçu.
01:20 Et 80% des plaintes ont d'ores et déjà été déposées et enregistrées.
01:24 Nous avons aussi, au ministère des Transports, saisi la justice avec le garde des Sceaux pour que des procédures soient engagées sans délai.
01:32 Le garde des Sceaux l'a dit ce matin, plusieurs enquêtes sont d'ores et déjà engagées.
01:36 Que tous ceux qui pensent faire une mauvaise blague, faire peur, sachent que c'est un délit qui est très sérieusement et très lourdement sanctionné.
01:45 Qu'ils seront identifiés et que chacun d'entre eux sera sanctionné.
01:49 Ces 2 à 3 ans d'emprisonnement qui sont encourus et plusieurs dizaines de milliers d'euros d'amende, nous n'hésiterons pas évidemment à les appliquer.
01:56 Nous n'aurons pas peur, nous ne nous laisserons pas intimider, nous ne nous laisserons pas déstabiliser dans le contexte que nous connaissons.
02:04 Et nous aurons la plus grande fermeté dans la réponse à chacune de ces alertes.
02:08 Je le redis pour tous ceux qui aujourd'hui, à la veille de départ en vacances, comptent prendre l'avion.
02:12 Toutes ces alertes sont vérifiées à chaque fois.
02:15 Les mesures sont prises au cas par cas pour répondre de la meilleure manière.
02:18 Sans excès mais avec évidemment toute la prudence nécessaire.
02:21 Et toutes ces alertes ont été vérifiées comme étant de fausses alertes depuis mercredi matin.
02:26 Nous assurons évidemment encore la plus grande vigilance dans les heures qui viennent.
02:30 Enfin, j'ai demandé dès le week-end dernier, quand la Première Ministre a rehaussé la posture Vigipirate en urgences attentats.
02:37 J'ai demandé et fait appliquer un renforcement de toutes les mesures de sécurité dans nos gares.
02:42 Je l'ai annoncé, plus de 20% d'effectifs seront progressivement déployés en complément des forces de police et des forces sentinelles.
02:48 C'est vrai aussi dans nos aéroports, sur tous les fronts.
02:51 Des messages d'alerte qui sont désormais systématiques, renforcés, à l'oral et à l'écrit dans nos aéroports.
02:57 C'est vrai avec des patrouilles supplémentaires mobilisées par les aéroports eux-mêmes.
03:01 Notamment sur les grandes plateformes parisiennes avec le déploiement d'équipes de chiens supplémentaires.
03:05 Je veux remercier en particulier le général Mirabeau et la gendarmerie des transports aériens.
03:09 Ce sont plus de 1000 effectifs qui sont tous les jours assurés, engagés pour la sécurité des Français.
03:15 Et en particulier dans cette période particulièrement importante et de vigilance avec des patrouilles qui sont là aussi augmentées.
03:22 Nous nous mobilisons sur tous ces fronts-là.
03:25 Et j'aurai, je l'ai dit, très régulièrement des points de sécurité avec les opérateurs de transport dans tous les domaines.
03:30 Aéroports, gares, métros notamment.
03:32 La prochaine aura lieu le 30 octobre comme je l'ai fait lundi dernier.
03:36 Et nous déploierons encore des mesures supplémentaires.
03:38 Je vous remercie.
03:39 Monsieur le ministre, cas par cas, qu'est-ce qui définit l'évacuation ou non d'un aéroport en cas d'alerte ?
03:45 Chaque alerte reçue est évidemment examinée et traitée très rapidement.
03:50 C'est une réponse en effet au cas par cas en fonction de deux critères.
03:54 La réalité de la menace et les conditions de sécurité.
03:58 Une évacuation elle-même, ce n'est pas une mesure anodine.
04:01 Ça peut aussi poser des questions de sécurité parce qu'on rassemble les gens à l'extérieur d'un aéroport ou dans un aérogare.
04:06 Donc il faut faire attention aussi.
04:08 Ce sont les préfets, sous l'autorité du gouvernement, du ministre de l'Intérieur,
04:12 qui font cette évaluation au cas par cas pour assurer une réponse à chaque fois,
04:16 mais une réponse adaptée et proportionnée à chaque situation.
04:19 Donc toute alerte est traitée, toute alerte est évaluée.
04:22 Et ensuite la mesure est adaptée au contexte de chaque aéroport.
04:25 Et quelle est la ratio actuelle entre le nombre de menaces que vous concevez et les états que vous décidez ?
04:31 Alors je l'ai dit pour aujourd'hui, c'est 18 aéroports qui ont reçu une menace
04:36 et c'est 10 opérations d'évacuation qui ont été effectuées.
04:39 On ne fixe évidemment pas de ratio à l'avance, mais il n'y a pas une évacuation systématique.
04:43 En revanche, il y a une évaluation systématique de la menace aéroport par aéroport.
04:47 Et je le redis aussi, pour tous ceux qui s'amuseraient à faire cela, qui sont des délinquants,
04:52 il y a une plainte systématique et une saisine de la justice systématique.
04:56 Est-ce que le relevement du niveau de l'alerte en alerte à temps terme change les dispositifs,
05:01 les mesures ou les effectifs du musée de main dont on a dévoilé des vacances scolaires ?
05:05 Est-ce que c'est quelque chose qui doit jouer aussi ?
05:07 Alors la première ministre a relevé vendredi soir la posture en urgence attentat.
05:11 Comme vous le savez, ça vaut pour les transports comme pour tous les sites à risque,
05:15 il y a une présence renforcée de nos forces de sécurité intérieure et de force sentinelle
05:19 à la demande du président de la République et sous l'autorité du ministre de l'Intérieur et du ministre des Armées.
05:23 Et j'ai demandé aux opérateurs qui ont des forces eux-mêmes, je pense par exemple à la RATP,
05:29 avec le groupement de protection, à la SNCF, avec la surveillance générale ferroviaire,
05:34 ce sont des milliers d'effectifs, nous les déployons davantage, plus de patrouilles,
05:38 et nous les renforçons et nous accélérons les recrutements qui sont engagés.
05:41 À la SNCF par exemple, c'est 20% d'effectifs en plus qui seront mobilisés dans les prochaines semaines
05:45 et dans les prochains mois. Et j'ai demandé un renforcement et une accélération de ces recrutements.
05:50 Pour les aéroports de Paris par exemple, même procédure, message de vigilance,
05:54 intervention systématique quand il y a un bagage identifié, un bagage abandonné,
05:59 et des patrouilles supplémentaires, une dizaine déjà mobilisées sur les aéroports de Paris
06:03 depuis le relèvement de la posture et depuis mes instructions du début de semaine.
06:07 Vous évoquiez justement les aéroports de Paris qui jusque-là n'ont pas été touchés par des évacuations.
06:11 Est-ce qu'il y a eu des alertes ? Est-ce qu'il y a déjà des dispositifs,
06:15 sur place des équipes de déménage extra qui font que ça ne nécessite pas d'évacuation ?
06:20 Alors, il y a eu deux alertes. Une pour chacun des grands aéroports parisiens reçues mercredi,
06:25 une à Rouassy-Charles-de-Gaulle, une à Orly. L'évaluation a été faite.
06:29 Et en l'occurrence, comme en plus ces alertes intervenaient après beaucoup de mails,
06:33 car il s'agit de mails identiques reçus par d'autres aéroports, la situation a été jugée
06:37 pas suffisamment caractérisée pour procéder à une mesure d'évacuation.
06:42 Je rappelle en plus que les aéroports parisiens sont évidemment de très grandes plateformes aéroportuaires
06:46 et que les évacuations n'est pas une mesure ni facile ni anodine.
06:49 Évidemment, nous prenons à chaque fois toutes les mesures de sécurité, je le redis,
06:52 sous l'autorité des préfets qui sont nécessaires et adaptées.
06:55 Donc il y a eu des alertes à Rouassy-Charles-de-Gaulle et à Orly mercredi.
06:58 Nous n'avons pas eu connaissance depuis et il n'y a pas eu en l'espèce d'évacuation.
07:03 Et encore une fois, cette évaluation se fait au cas par cas, alerte par alerte et aéroport par aéroport.
07:08 Mais j'insiste beaucoup, on ne va pas continuer comme ça. On ne va pas continuer dans ce climat.
07:13 Ça suffit d'avoir des petits jeux qui sont des actes très graves de délinquance dans un climat
07:18 où certains cherchent à jouer avec les peurs. On ne peut pas jouer avec les peurs des Français.
07:22 Nous ne laisserons pas faire. Tout le monde a fait preuve d'un grand calme, d'une grande sérénité
07:26 depuis mercredi dans nos moyens de transport, dans nos aéroports et dans nos gares.
07:31 J'espère que cela va continuer. Nous serons extrêmement mobilisés pour assurer la sécurité des Français.
07:36 Et précisément parce qu'on doit mobiliser beaucoup de moyens pour assurer la sécurité des Français,
07:40 plus encore dans nos moyens de transport depuis quelques jours, on ne peut pas avoir le loisir
07:45 de divertir ces moyens par la course après des fausses alertes.
07:49 Donc nous prenons toutes les mesures nécessaires. Mais ceux qui se livrent à ce genre d'actes,
07:53 ce n'est pas des blagues, c'est des délits. Et un délit, c'est sanctionné. Je le redis,
07:57 pour tous ceux qui le regardent, on les retrouvera, deux à trois ans d'emprisonnement,
08:01 des dizaines de milliers d'euros d'amende, ce sera appliqué. Il n'y aura pas d'impunité
08:05 parce qu'on ne tolérera pas ce climat où on joue avec les peurs et on essaie de terroriser les Français,
08:10 qui ne se laissent pas terroriser d'ailleurs. Donc nous aurons la grande fermeté,
08:13 la grande sérénité qui convient à cette période.
08:16 Sur les vacances, est-ce qu'on peut dire aux Français que vous pouvez voyager en sécurité ?
08:21 Je peux dire aux Français qu'on fait tout pour assurer leur sécurité, bien sûr,
08:25 dans les transports comme dans l'ensemble des lieux. Pour les transports qui sont ma responsabilité,
08:29 par les mesures que j'ai indiquées, et de vigilance, et de renforcement direct de la sécurité,
08:33 plus d'effectifs, plus de patrouilles, plus de brigades de chiens qui sont déployées
08:37 dans tous nos aéroports, dans toutes nos gares. Donc nous assurons la sécurité des Français
08:40 pour les départs en vacances. Évidemment, dans une période difficile, une période de risque,
08:44 il faut aussi compter, je le redis, sur la vigilance de chacun.
08:48 Quand on voit un bagage abandonné, quand on voit un comportement dangereux,
08:52 il faut le signaler dans les aéroports et dans les gares, sans excès et sans démesure,
08:56 mais avec sérieux et vigilance. C'est notre responsabilité à tous.
08:59 Et notre responsabilité en tant que pouvoir public et coopérateur de transport,
09:03 c'est de déployer ces messages de vigilance supplémentaires et ces moyens de sécurité supplémentaires.
09:08 Nous le faisons.
09:09 Est-ce que les alertes dans les aéroports et les gares, est-ce qu'il y a eu déjà eu des interpellations
09:13 ou non sur ces alertes-là ?
09:15 C'est désormais une procédure judiciaire. Comme vous le savez, le garde des Sceaux l'a précisé ce matin,
09:19 pour tous les cas d'alerte à la bombe qui, malheureusement, ne concerne pas seulement
09:22 les grandes infrastructures de transport, mais aussi des écoles, mais aussi des lieux de culture.
09:26 Il y a plus d'une vingtaine d'enquêtes, l'a rappelé Eric Dupond-Moretti, qui ont été initiées.
09:31 Certainement d'autres qui seront initiées dès aujourd'hui.
09:34 Et des cas qui avancent bien. Mais ensuite, c'est une procédure judiciaire.
09:37 Je ne peux pas en dire plus à ce stade.
09:39 Mais soyons très clairs, c'est la détermination du gouvernement, du garde des Sceaux en particulier,
09:43 et de moi-même pour le secteur des transports. Chaque enquête ira au bout.
09:46 Et il y aura une sanction, il y aura une identification.
09:48 Et je le dis enfin, pour les plateformes qui sont utilisées, des noms de domaines par mail, par exemple,
09:53 puisque ces alertes prennent la voie de courriel en général, nous serons aussi intransigeants avec elles.
09:58 Elles ont une responsabilité de coopérer avec les pouvoirs publics, avec les autorités judiciaires,
10:04 pour identifier les délinquants qui veulent entretenir ce climat de peur.
10:08 Merci beaucoup.
10:09 Merci.
10:10 Merci.
10:11 *bruit de pet*
10:13 Merci.

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