Antoine de Caunes reçoit les talents des films qui font l'actualité cinéma en salles
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00:00 Un film mutant à la fois familial et fantastique, où des humains se métamorphosent en animaux
00:05 dans une sorte de panique générale.
00:06 Mais est-ce vraiment une catastrophe ou tout simplement le début du nouveau monde ?
00:10 Le Règne animal, nouveau film de Thomas Cahier après Les combattants, a impressionné au
00:15 dernier festival de Cannes par sa mise en scène spectaculaire et les questions qu'il
00:19 pose sur le vivant.
00:20 Et puisque Romain Duris est embarqué dans cette fable, nous l'avons convié à la
00:24 Grande Galerie de l'évolution à Paris, où il a fallu l'interrompre en pleine étude
00:27 de la dentition de l'hippopotame.
00:30 Romain ? Bonjour, Antoine.
00:37 C'est incroyable, c'est un drôle d'endroit quand même pour une rencontre, non ?
00:42 Galerie de l'évolution, jardin des plantes.
00:44 Vous êtes déjà venu ici avant ?
00:46 Oui.
00:47 En tant que père, en tant qu'enfant ?
00:49 En tant qu'être humain, avec toutes ses facettes, oui.
00:52 Il y a une espèce en particulier à laquelle vous pourriez vous identifier ?
00:56 Moi je kiffe, direct.
00:57 L'antilope ?
00:58 Si tu le dis, si vous le dîtes, pardon.
01:00 Ça doit être marqué là.
01:01 C'est un…
01:02 Coupe de Thomas.
01:03 Coupe de Thomas, oui, un coupe de Thomas bien sûr.
01:06 Pourquoi ça ?
01:08 Vivacité, rapidité…
01:10 Sauvage.
01:11 Sauvage, indomptable.
01:12 Vous, vous avez un animal que vous faites par exemple en fin de soirée ?
01:16 Malheureusement non.
01:17 Moi j'ai le goût assez classique, moi j'aime le héron cendré.
01:21 Alors je ne sais pas où il est, les oiseaux ça doit être ailleurs.
01:23 Mais je ne vais pas faire le héron cendré là Antoine.
01:26 Pourquoi pas ?
01:27 Il est très déterminé comme ça.
01:28 Et très sauvage aussi.
01:30 Moi j'aime bien les suricates.
01:33 Alors qu'est-ce que c'est ?
01:35 Suricate c'est l'animal qui regarde à 200 à l'heure comme ça partout autour
01:40 avec les dents un peu…
01:41 Bon, c'est pas grave.
01:42 Bon, vous vous voyez donc aujourd'hui à l'affiche d'un film qui est lui-même
01:48 un film mutant, on est d'accord ?
01:50 C'est un film qui est au carrefour du naturalisme, du film fantastique, à la fois un film dramatique,
01:57 à la fois une comédie.
01:58 C'est quand même un ovni dans le cinéma français.
02:01 Ouais, c'est un ovni.
02:02 Avec surtout une partie quand même très présente, émotive d'un père et d'un fils.
02:11 C'est une mutation, c'est un phénomène récent, complexe.
02:17 Et j'admets volontiers, on ne comprend pas tout.
02:20 Ça t'a fait quoi quand maman elle a commencé à changer ?
02:22 Faut me faire confiance, on va la retrouver.
02:26 Les recherches commencent à peine, ça va aller.
02:32 C'est le deuxième film de Thomas Cahiers, 9 ans après Les combattants.
02:35 Et je me suis laissé dire que Les combattants, ça vous avait bien tapé dans l'œil.
02:39 Je veux savoir pourquoi ?
02:40 Parce que c'était déjà une histoire assez intime avec des personnages qui jouent d'une
02:46 façon que j'adore et leur relation est quand même assez unique.
02:51 Et avec des parties mises en scène, je pense notamment à tout ce passage avec la fumée
02:59 qui déboule dans les quartiers.
03:00 Il y a quelque chose de très mystérieux qui est mis en scène.
03:04 C'est pas juste il a planté une caméra et puis il met la machine à fumer.
03:08 Il y a vraiment une façon de rentrer dans cette fumée, d'en sortir.
03:12 J'ai très tôt senti que c'est un metteur en scène habité, que c'est un metteur en
03:18 scène qui a une vision.
03:19 Il y a aussi, si j'en crois ce que j'en ai lu sur Thomas Cahiers, une manière particulière
03:25 de travailler.
03:26 C'est-à-dire qu'il privilégie beaucoup le collectif.
03:29 C'est quelqu'un de très généreux et qui a conscience que le cinéma était un travail
03:33 d'équipe.
03:34 OK, mais n'empêche que son exigence, la façon de penser à ses créatures qui pouvaient avoir
03:38 toutes les formes, ça pouvait même être en carton.
03:41 Tout ça, ça fait partie quand même de son goût à lui, très personnel, sur l'esthétique,
03:46 de ce que ça pourrait donner.
03:47 Bref, il est quand même au centre de beaucoup de décisions, beaucoup de choix.
03:51 Après, il n'a jamais cessé d'être au centre des acteurs, de la comédie, de ce qui se
03:58 joue dans ces scènes qui ont une autre dimension.
04:00 C'était fou de le voir diriger un morse, avec à l'intérieur un rugbyman, et avec
04:08 des mecs derrière sur des consoles qui font bouger les prothèses.
04:12 Il y a maquillage, prothèses et après, effets spéciaux plus tard.
04:15 Mais donc, on a vraiment des créatures avec lesquelles on joue et Thomas les dirigeait
04:20 comme un être humain.
04:21 Il s'adressait aux techniciens derrière, mais il faisait moins plus l'étonner.
04:25 Donc, c'était grandiose.
04:28 C'est un film qui parle donc de mutations.
04:32 C'est certains humains qui se métamorphosent en animaux, en créatures, ce qui inquiète
04:39 évidemment tous ceux qui ne sont pas encore métamorphosés.
04:42 Mais c'est aussi un regard sur la différence, sur la norme.
04:47 Ça touche l'individu, ça touche la société.
04:50 C'est ce qui vous a plu dans cette histoire ?
04:52 Génial.
04:53 Moi, le scénario était déjà tellement fort.
04:56 J'étais déjà tellement ému à la lecture parce qu'on sortait de cette époque de
05:00 coronavirus, de confinement qu'on a tous traversé bien, pas bien, mais on a fait
05:05 ce qu'on a pu.
05:06 On a vu comment l'être humain pouvait traverser l'invraisemblable.
05:11 Et là, c'était comme s'il avait une vision encore plus de l'étape d'après.
05:15 Comment d'un coup, ce n'est pas un virus, mais c'est une maladie, on ne sait pas quoi.
05:21 Bref, l'animal arrive.
05:23 Et comment on réagit avec ça ? Comment on s'adapte ? Comment ça fait peur à certains ?
05:27 Comment des humains vont vouloir les parquer dans des camps ? Comment d'autres vont
05:31 vouloir vivre avec eux ? Comment d'autres vont vouloir être animaux ? Le film parle
05:35 de tout ça.
05:36 - Vous avez vu ce personnage de François, ce père qui est extrêmement passionné, à
05:41 la fois instinctif, mais presque romantique d'une certaine manière.
05:44 - Mais il aime, c'est un papa aimant.
05:46 - Il est surement, oui.
05:48 - Il est surement.
05:49 Ah ouais ?
05:50 - Ah ouais.
05:51 - Oui, il l'aime, il aime, il veut au départ le protéger.
05:54 Il y a une belle universalité du rapport, je trouve, de comment un papa accompagne.
06:03 Donc sans maman, sans dévoiler de secrets, la maman est déjà dans un stade un peu avancé
06:07 de transformation.
06:08 - Voilà, c'est exactement ça.
06:10 La mère n'a pas disparu, mais elle est elle-même en train de se transformer.
06:13 Et ce père se retrouve avec son fils adolescent, qui par définition est une période où l'on
06:17 se transforme énormément.
06:19 - Exactement.
06:20 - Ça pourrait être l'histoire d'un couple normal, en fait.
06:23 - Mais clairement.
06:24 Mais moi, c'est comme ça que je l'ai joué.
06:26 Je l'ai abordé de cette façon-là.
06:27 Je savais très bien qu'après, le fantastique allait traverser tout ça.
06:31 Mais une fois qu'on a instauré un lien qui est créé dès le départ et qui est indestructible
06:36 avec l'acteur Paul Kircher et que d'un coup, on a ce rapport de père-fils et cet amour,
06:43 on peut nous faire passer tout ce monde là derrière.
06:46 Il n'y a pas de souci.
06:47 - Tiens, mets ça.
06:48 - Non, papa, ça pue le vieux poulpe, je ne mets pas ça.
06:52 - Ah non, écoute, tu fais un effort.
06:53 Pour une fois que tu viens, tu as vu le retard qu'on a déjà ?
06:56 - Je t'avais dit que j'avais un truc à faire aujourd'hui.
06:58 - Quel truc ?
06:59 - Jouer à la console avec tes deux potes débiles.
07:01 - Il y a beaucoup d'instinct dans votre manière d'aborder les rôles.
07:05 Là, par exemple, ça vous aurait amusé de jouer un des personnages entre l'homme et
07:10 l'animal ?
07:11 - Oui, genre, à deux.
07:12 Ah oui, non, mais vraiment.
07:13 Non, non, mais vraiment.
07:14 Le fait d'avoir traversé ce film, j'étais jaloux parfois de leur monde, en fait, du
07:19 monde des gens différents.
07:20 C'est ça qui est fou, c'est qu'on a envie d'être avec eux.
07:23 Le monde de demain, quoi, en fait.
07:25 Moi, c'est comme ça que je l'ai ressenti.
07:27 Ça me faisait plus peur de rester être humain avec les marques de chips qu'on connaît
07:32 par cœur.
07:33 J'avais envie d'être ailleurs, quoi.
07:35 - Dans quelques semaines arrive le deuxième volet des fameux trois mousquetaires.
07:38 - Bah !
07:39 - Mais il est dit.
07:40 - Oui.
07:41 - À quel animal pourrait correspondre votre personnage d'Aramis, qui est à la fois
07:45 batailleur, séducteur, un peu dévot ?
07:47 - Oui, il a un côté félin.
07:49 Le prédateur de l'antidope.
07:51 Parce qu'il avait un côté félin, Aramis.
07:53 Il l'a, Ilus, un côté félin.
07:56 On y a pensé.
07:57 J'y ai pensé en jouant les scènes d'action.
07:58 Je me suis toujours dit que c'était peut-être celui qui danserait un peu plus, qui sauterait
08:02 des...
08:03 Voilà, je ne sais pas après ce qui reste de ça.
08:06 Mais en tout cas, quand j'ai abordé les scènes de combat, les chorégraphies de combat,
08:11 je pensais plutôt à...
08:13 Ouais, à félin.
08:15 - Si vous êtes félin, bah vas-y, la panthère noire, non ?
08:18 - La panthère noire ?
08:19 - Oui, ou alors le léopard.
08:21 - Alors, ça donne à l'antidope que je suis l'envie de se défiler discrètement.
08:24 Merci, Romain.
08:25 - Vous faites ça bien.
08:26 - Ouais.
08:27 - Merci.
08:27 [SILENCE]