Le président socialiste du Conseil départemental de la Haute-Garonne s'exprime sur la Nupes et l'A69.
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00:00 Ici, c'est le 6/9 France-Globe-Occitanie.
00:04 Et les 8h15 ce matin, on passe 5 minutes avec le président PS du Conseil départemental de la Haute-Garonne.
00:10 Alors que l'alliance à gauche, la NUPES, a du plomb dans l'aile.
00:13 La France Insoumise refuse de qualifier le Hamas de groupe terroriste.
00:17 Est-ce que c'est la fin d'un an de vie commune ?
00:20 On en parle avec vous Alexandra Lagarde et Sébastien Vincini.
00:23 Sébastien Vincini, bonjour.
00:24 Bonjour.
00:25 Vous avez défendu l'intérêt de la NUPES, cette alliance électorale à gauche au moment des législatives en mai 2022.
00:32 Vous avez même été un artisan aux côtés d'Olivier Faure.
00:34 Est-ce qu'aujourd'hui, on ne peut tout de même pas dire qu'on est arrivé au bout de quelque chose, que c'est la mort de la NUPES, finalement ?
00:40 Face aux attentats terribles qui se sont tenus en Israël, face à l'embrasement aujourd'hui du conflit palestinien-israël dans le Proche-Orient,
00:52 on attendait de la gauche une voix forte, à la hauteur du drame qui se déroulait sous nos yeux.
00:58 Malheureusement, les propos outranciers, les propos qui n'ont pas qualifié ce qui se passait là-bas,
01:06 c'est-à-dire une attaque terroriste d'un groupe terroriste islamiste, le Hamas, c'est ainsi qu'il fallait le qualifier.
01:13 Quand on nomme mal les choses, on ravoute du malheur au monde.
01:18 Aujourd'hui, les propos de certains dirigeants de la LFI, de Jean-Luc Mélenchon,
01:24 - Vous faites référence par exemple à Daniel Obono, qui dit cette semaine que c'est un mouvement de résistance.
01:28 - Daniel Obono, Mathilde Panon ou Jean-Luc Mélenchon ont jeté finalement l'opprobre sur la parole qui aurait dû être forte et à la hauteur de la gauche.
01:35 - Mais donc, est-ce que la NUPES est morte aujourd'hui ? Puisque là, on tourne un peu autour du pot. Est-ce que c'est la fin pour vous de cette alliance ?
01:41 - Ces débats, vous savez, dans le contexte que nous connaissons, je ne suis pas sûr qu'ils soient à la hauteur du moment.
01:47 Mais pour autant, il faut être clair. La gauche, aujourd'hui, marquée par ces propos-là, n'a pas été à la hauteur des enjeux.
01:57 Et la NUPES a montré ses limites. Je dirais même que les outrances répétées depuis un an de Jean-Luc Mélenchon
02:07 ont posé un plafond de verre sur la NUPES, sur la gauche qui n'a pas progressé.
02:13 - Et donc, ça veut dire quoi ? C'est quoi la suite, aujourd'hui ?
02:15 - La suite, nous avons été très clairs. Nous avons dit que nous n'étions pas d'accord et que nous ne trouvions pas acceptables les propos tenus par des dirigeants de la LFI.
02:25 Pas tous, mais quelques dirigeants, et Jean-Luc Mélenchon en particulier.
02:29 Et nous avons décidé de faire un moratoire sur notre participation à l'intergroupe, à l'Assemblée Nationale, à la NUPES.
02:36 - Oui, ce mardi, annoncé par Olivier Faure.
02:38 - Pour nous donner le temps de retravailler à une union de la gauche et des écologistes.
02:43 Est-ce que nous considérons encore que c'est la nécessité face aux défis que la gauche doit relever ?
02:51 - Mais retravailler, si je comprends bien, ça voudrait dire peut-être faire une alliance, mais sans LFI cette fois.
02:55 Qu'est-ce que vous entendez par là ? Retravailler une alliance de la gauche ?
02:58 - La gauche, si elle veut un jour gouverner dans ce pays et être à la hauteur des enjeux et des défis qu'elle doit relever,
03:05 doit se bâtir sur un socle de valeur et aussi un fonctionnement démocratique.
03:10 La gauche, elle est plurielle. La gauche, c'est le pluralisme.
03:13 - Vous allez vous retourner vers peut-être Carole Delga, qui était fortement opposée, on le sait, à la NUPES, à l'alliance avec LFI dans la NUPES.
03:20 - Je crois que ce n'est pas l'enjeu. Moi, je ne remets pas du tout en cause ce que nous avons décidé.
03:24 Je suis même plutôt très fier de ce que nous avons porté.
03:26 Parce que ça a levé une espérance et ça répondait à une attente du peuple de gauche de voir l'unité,
03:32 le rassemblement de toutes les forces progressistes et des écologistes.
03:35 Je crois qu'aujourd'hui, on a aussi le droit de s'interroger comment elle a fonctionné, cette unité de la gauche, sur le débat des retraites, sur des sujets d'opposition.
03:44 - Elle n'a pas très bien fonctionné justement, elle a payé du mal.
03:46 - Vous savez, conflictualiser toutes les questions, comme le veut le faire systématiquement Jean-Luc Mélenchon, pose vraiment un plafond de verre sur la gauche.
03:54 Et aujourd'hui, on doit dépasser cela. Moi, je ne veux pas moins de NUPES, je veux plus de NUPES, mais mieux de NUPES.
04:01 - D'accord, bon vaste programme. L'actualité du week-end, j'aimerais bien qu'on passe aussi sur le sujet de la mobilisation contre la 69.
04:08 Des centaines, voire des milliers de manifestants réunis à SAIS à partir de demain contre ce projet autoritier.
04:13 Est-ce que vous craignez, vous, que ça dérape Sébastien Vincigny ce week-end ?
04:18 - Je ne le crois pas et je ne le souhaite pas, bien entendu.
04:22 Il y a des oppositions aujourd'hui de plus en plus marquées dans l'opinion et je comprends que des personnes souhaitent se mobiliser.
04:30 Ce dossier, il a été pensé il y a une trentaine d'années, cette infrastructure.
04:35 Et je comprends ce qui a amené nos voisins tarnés à porter ce type de projet.
04:41 Pour autant, aujourd'hui, au regard de la bifurcation écologique, et on le voit à travers les appels des scientifiques,
04:49 on a quand même nos principaux scientifiques qui participent au GIEC, Valérie Massou Delmonte ou Christophe Cazou,
04:58 directeur du CNRS, qui sont quand même des scientifiques reconnus,
05:02 aujourd'hui qualifiés d'aberration scientifique et écologique.
05:06 Donc ça nous interpelle. Moi, quand j'ai été élu il y a 10 mois, j'ai dit que je ne mettrais pas un centime de plus sur ce projet,
05:13 au regard de ses impératifs climatiques, par rapport aux décisions qui ont été prises par mon prédécesseur.
05:18 Aujourd'hui, je suis interpellé, comme l'ensemble de nos concitoyens.
05:22 - Peut-être un référendum pour reposer la question ?
05:24 Par exemple, le maire de Lavore, qu'on avait en invité à 8h15, s'y oppose, lui.
05:29 Vous pensez que ce serait une bonne chose ? Une manière de sortir par le haut, peut-être, de cette crise ?
05:32 - Lorsqu'on décide de ce type d'infrastructure, on ne peut pas nier sciemment les connaissances scientifiques.
05:38 Ça interpelle, ça poserait un problème démocratique.
05:41 Je crois qu'aujourd'hui, nous, on n'est pas maître d'ouvrage du Conseil départemental de l'Outre-Garonne,
05:46 ce n'est pas nous qui sommes porteurs de ce projet.
05:48 Mais je crois que ça revient au gouvernement, aujourd'hui, de prendre la bonne décision,
05:52 de reposer peut-être le débat démocratique.
05:55 En tout cas, ça interpelle sur ce type d'infrastructure.
05:58 Et je crois que c'est au gouvernement, aujourd'hui, de prendre la décision,
06:02 s'il mémoratoire, s'il réinterroge.
06:04 En tout cas, on ne peut pas nier ce que les scientifiques nous disent
06:07 au regard de l'impératif du changement climatique.
06:10 - On l'entend bien, Sébastien Vincigny.
06:12 Je rappelle, vous êtes le président PS du Conseil départemental de l'Outre-Garonne.