Helena Ranchal, directrice des opérations internationales de Médecins du Monde, était en direct dans Première édition ce vendredi.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 - Bonjour Hélène Aranchal, et merci d'être en direct avec nous ce matin.
00:03 Vous êtes la directrice des opérations internationales de médecins du monde.
00:07 Est-ce que d'abord vous avez des indications sur l'heure à laquelle ce poste frontière de Rafah sera ouvert ?
00:14 Et ce qu'il y a dans les premiers convois qui vont pouvoir passer ?
00:17 - Bonjour, non pour le moment on n'a pas plus d'indications.
00:20 Et pour être tout à fait honnête, on n'est pas très sûr que ça va se faire de façon officielle.
00:27 Aujourd'hui on va voir, il faut savoir que la zone de la frontière côté palestinien,
00:33 il a été très endommagée, de façon qu'il y a énormément de travaux qui sont en cours pour que les camions puissent rentrer.
00:39 Et même une fois que les camions puissent rentrer, il faut se dire que pour le moment,
00:43 la quantité de camions qui sont localisés à la frontière à Rafah, c'est largement insuffisant.
00:50 On parle que pour le moment ils vont permettre la rentrée de 20 camions.
00:54 Et c'est complètement insuffisant, on parle que ça fait plus de 10 jours qu'il y a un million et demi de population,
01:00 ils sont absolument rien. De toute façon c'est une bonne nouvelle en soi, on va voir comment ça s'est fait,
01:07 mais c'est vraiment une goutte de l'océan.
01:10 - Évidemment c'est rien du tout 20 camions. Et il y a aussi peut-être potentiellement un risque d'émeute
01:15 lorsque la population gazouille qui attend cette aide depuis un moment va l'avoir arrivée.
01:20 - Oui, de toute façon il va falloir qu'il y ait beaucoup de contrôle,
01:23 parce que pour le moment, ce qui s'est accordé, c'est qu'il va y avoir des camions qui vont rentrer,
01:28 mais il n'y a pas un corridor pour que les civils, pas étrangers, puissent sortir.
01:33 De toute façon la situation va être très compliquée.
01:36 Les informations qu'il y a pour le moment, c'est que les biens qui vont pouvoir rentrer dans les camions
01:41 sont exclusivement de la nourriture et des matériels médicaux, mais pas par exemple des fouelles,
01:47 que c'est indispensable pour les groupes électrogènes pour faire marcher les hôpitaux.
01:52 De toute façon ça va être extrêmement compliqué.
01:54 Et on parle que du sud au nord, il y a encore beaucoup de populations.
01:58 Nous on a des équipes où ils sont bombardés jour et nuit, jour et nuit, tous les jours,
02:03 et que pour n'importe quel mouvement personnel ou professionnel, ils risquent sa vie tous les jours.
02:08 - Mais vos équipes justement, elles sont de l'autre côté de la frontière, elles sont dans la bande de Gaza.
02:12 C'est pas vos équipes qui conduisent les camions.
02:15 Comment ils travaillent ? Combien sont-ils d'abord sur place ?
02:18 Et comment ils travaillent sans avoir rien non plus, ni eau, ni électricité, ni nourriture ?
02:22 - Alors nous avons une vingtaine de personnes à Gaza.
02:26 Et le problème c'est que c'est effectivement, comme je vous le disais,
02:29 chaque mouvement c'est très compliqué. Il n'y a pas d'endroit sûr maintenant à Gaza.
02:32 On a beaucoup de nos collègues sur le terrain et de nos partenaires,
02:35 où ils sont perdus, des membres de la famille, que ces maisons sont endommagées.
02:39 Certains ils ont pu bouger, mais certains ils sont complètement bloqués.
02:42 Alors pour les jours à jour, vraiment, il faut faire vraiment des choix.
02:46 Au niveau de ce hôpital, par exemple, on est vraiment dans la médecine de guerre.
02:50 On fait des triages avec des gestes très simples pour pouvoir sauver des vies.
02:56 Mais on est en train de faire les choix de certains patients,
02:59 de ne pas pouvoir les traiter parce qu'il n'y a pas les moyens pour tout le monde.
03:02 La situation c'est vraiment dramatique.
03:04 - Merci beaucoup Elena, merci d'avoir été en direct avec nous.
03:07 Et bon courage évidemment à vos équipes qui jouent un rôle fondamental,
03:10 médecin du monde dans des situations comme celle-là. Merci d'avoir été en direct avec nous ce matin.
03:13 !