SMART BOURSE - Emission du jeudi 19 octobre

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Jeudi 19 octobre 2023, SMART BOURSE reçoit Alain du Brusle (Directeur de la gestion, Claresco) , Paul Jackson (Responsable mondial de la recherche en allocation d'actifs, Invesco) , Mabrouk Chetouane (Head of Global Market Strategy, Solutions, International, Natixis IM) et Guillaume Gosselin (Spécialiste Climat, Thematics AM)

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00:00 Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne pour rester à l'écoute des
00:11 marchés sur Bsmart du lundi au vendredi à 17h si vous nous suivez en direct ou encore
00:16 en replay sur bsmart.fr chaque soir et en podcast sur l'ensemble de vos plateformes
00:21 préférées.
00:22 Au sommaire de cette édition ce soir, des taux longs qui restent à la une de l'actualité
00:27 avec de nouveaux records, de nouveaux sommets qui sont marqués en ce moment même par les
00:32 taux longs américains du 10 ans au 30 ans.
00:35 Le 30 ans est revenu à plus de 5% de rendement et le 10 ans avoisine quasiment 5% au moment
00:43 où on se parle.
00:44 On a vu 4,98 au plus haut sur le 10 ans américain et l'objectif de 5% semble plutôt une question
00:51 de temps plutôt qu'une véritable question de savoir si on ira à 5% sur ce taux 10 ans
00:57 américain.
00:58 Jérôme Powell s'exprime ce soir avant le retour des banques centrales.
01:01 A partir de la semaine prochaine, la banque centrale européenne tiendra sa réunion de
01:05 politique monétaire jeudi prochain le 26 octobre et la Fed rendra sa décision le 1er
01:10 novembre.
01:11 Jérôme Powell qui sera évidemment un des moments clés peut-être de ce début de soirée
01:15 et de cette séance en cours aux Etats-Unis.
01:18 Voilà donc pour l'ambiance générale.
01:21 Les actions restent sous pression.
01:22 Vous aurez le détail dans un instant avec Côme Dubois et une séance marquée quand
01:26 même par de nombreuses publications d'entreprises.
01:29 Parmi les poids lourds européens qui publiaient aujourd'hui, on peut noter SAP dans le secteur
01:34 technologique en Allemagne ou encore Pernod Ricard dans les biens de consommation en France.
01:40 Ces deux titres voient leur publication saluée et font partie des plus fortes hausses du
01:44 jour au sein de l'Eurostock 50.
01:46 On notera que c'est plus compliqué en revanche pour Nestlé après la publication de ses
01:50 ventes trimestrielles.
01:52 Nestlé est retombé sous les 100 francs suisses à la bourse de Zurich et compliqué également
01:58 pour Renault.
01:59 Mais là aussi, Côme Dubois vous apportera le détail de ses publications dans un instant.
02:03 Discussion à suivre avec nos invités de Planète Marché.
02:05 Puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, le quart d'heure thématique, nous
02:08 évoquerons les enjeux d'une stratégie climat à travers les stratégies proposées par
02:13 Thematics Asset Management.
02:14 Et c'est Guillaume Gosselin, le spécialiste climat de Thematics AM qui sera avec nous
02:19 en plateau à partir de 17h45.
02:21 [Générique]
02:32 Avant d'entamer notre discussion de marché, les infos clés du jour et de la séance,
02:37 c'est avec Côme Dubois dans Smart Bourse sur Bismarck.
02:40 La bourse de Paris recule de nouveau ce jeudi.
02:42 Elle a même retrouvé en séance ses niveaux de mars dernier sous les 6900 points avec
02:47 des marchés obligataires toujours sous forte pression.
02:50 Le disant américain s'est rapproché des 5% aujourd'hui du jamais vu depuis 2007.
02:54 Au-delà de ces mouvements, les investisseurs digèrent les résultats du jour.
02:58 Le secteur automobile souffre après une série de publications jugées décevantes par le
03:03 marché, notamment pour Tesla dont le titre a ouvert en baisse de 5% à Wall Street.
03:08 Le géant américain a vu son bénéfice net s'effondrer de 44% sur un an au troisième trimestre.
03:13 Les réductions de prix ont contribué à la forte croissance des ventes mais ont provoqué
03:18 une réduction des marges bénéficiaires.
03:20 L'entreprise dirigée par Elon Musk a toutefois maintenu son objectif de production annuel
03:24 de 1,8 million de véhicules.
03:26 A Paris, le titre Renault chute jusqu'à 7% au cours de la séance après la publication
03:32 d'un chiffre d'affaires de 10,5 milliards d'euros au troisième trimestre.
03:35 Des résultats inférieurs aux prévisions des analystes.
03:38 Les ventes trimestrielles du groupe automobile français ont été notamment marquées par
03:42 des effets de volume et de change négatifs.
03:44 Le constructeur entraîne son rival Stellantis dont le titre a baissé jusqu'à plus de
03:48 2% au cours de la séance.
03:50 De son côté, le secteur des vins et spiritueux progresse.
03:53 Aujourd'hui à Paris, le titre Pernod Ricard prend jusqu'à 5% au cours de la séance.
03:58 Le groupe se montre confiant sur la croissance de ses ventes annuelles malgré le recul attendu
04:02 de son chiffre d'affaires au premier trimestre.
04:05 Dans son sillage, Rémy Cointreau prend jusqu'à 3,5% au cours de la séance.
04:09 Enfin, Netflix s'envole jusqu'à plus de 15%.
04:12 Aujourd'hui, le leader mondial du streaming vidéo a dévoilé hier soir une croissance
04:16 de son nombre d'abonnés largement supérieur aux attentes.
04:20 Le groupe vise désormais le haut de sa fourchette de prévision avec une marge d'exploitation
04:24 de 20% cette année.
04:26 Demain sera une journée d'échéance sur les marchés pour une série de produits dérivés.
04:30 Côté statistique, les investisseurs prennent en connaissance des prix à la production
04:34 industrielle de septembre en Allemagne ou encore des ventes au détail britannique pour
04:39 septembre.
04:40 Tendance mon ami, chaque soir les infos clés du jour sur les marchés avec Comme Dubois
04:44 dans Smartbourse sur Bsmart.
04:46 Trois invités avec nous chaque soir en plateau pour décrypter les mouvements de la planète
05:00 marché.
05:01 Paul Jackson est avec nous ce soir, le responsable mondial de la recherche en allocation d'actifs
05:05 d'Invesco.
05:06 Bonsoir Paul.
05:07 Merci d'être là.
05:08 Merci à Alain Dubruil d'être avec nous également ce soir.
05:10 Bonsoir Alain.
05:11 Bonsoir Grégoire.
05:12 Directeur de la gestion de Claresco.
05:13 A nos côtés également Mabrouk Chetouan, le responsable de la stratégie marché globaux
05:17 de Natixis IM.
05:18 Bonsoir Mabrouk.
05:19 Bonsoir.
05:20 5% sur le 10 ans américain, ça semble l'objectif du moment.
05:23 Est-ce que c'est une limite ou est-ce que c'est une simple étape sur une route ascensionnelle
05:31 que l'on observe sur les taux longs depuis des semaines et des mois maintenant Mabrouk ?
05:35 Alors cette route ascensionnelle, elle est assez spectaculaire puisque c'est un one
05:40 way, c'est une tendance assez forte et avec assez peu de perturbations.
05:47 Il n'y a rien qui est venu chahuter cette tendance haussière et comme vous le disiez
05:52 en introduction, c'est une question de temps avant de franchir le 5%.
05:55 On voit encore les publications du jour, on va juste citer les demandes de devenir d'allocation
06:01 de chômage, certes en retrait effectivement.
06:02 Plus bas de l'année, moins de 200 000 inscriptions au chômage aux Etats-Unis.
06:07 Il y a encore 3-4 mois, on se demandait si on n'avait pas envie de voir des chiffres
06:10 à 300 000.
06:11 On est revenu au plus bas de l'année à moins de 200 000 inscriptions au chômage.
06:15 Voilà donc effectivement c'est un niveau assez fort et qui tout simplement fait écho
06:20 au rapport sur l'emploi qu'on a eu qui était extrêmement fort.
06:22 Bon ça a été abondamment commenté.
06:24 Et puis les chiffres là encore, mais là ce qui est assez surprenant quand on regarde
06:27 les détails des enquêtes effectivement d'activité par région, on a eu une fête régionale
06:32 qui a publié et moi ce qui m'a frappé c'est la partie encore une fois investissement.
06:35 La partie CapEx est encore en train d'augmenter, est encore en train d'accélérer.
06:42 Preuve effectivement qu'on a une économie américaine qui n'est pas en fait sous perfusion
06:46 budgétaire alimentée tout simplement, qui alimente la consommation, c'est-à-dire
06:50 une espèce de one shot, une espèce de piqûre en quelque sorte d'adrénaline qui viendrait
06:54 booster temporairement la croissance, c'est une autre histoire qui est en train de se
06:57 dessiner.
06:58 Et donc globalement quand on met tout ça bout à bout, surtout quand on parle de l'investissement,
07:02 qui comme on le sait effectivement à la croissance future, eh bien il n'y a aucune
07:05 raison effectivement pour que les taux premièrement reviennent à des niveaux qu'on a connus
07:08 par le passé.
07:09 Donc ça si on pense effectivement que le paradigme de croissance a changé aux États-Unis
07:12 ou en tout cas qu'il est, qu'il restera fort pendant une période de temps assez
07:15 longue, eh bien il n'y a pas de raison pour qu'on baisse.
07:17 Et surtout c'est qu'on n'a peut-être pas vu effectivement le bout du tunnel si je
07:20 puis dire sur les taux américains.
07:22 Et là vous parliez du discours effectivement de Jerome Powell qui a une tâche extrêmement
07:27 complexe puisque finalement il y a toujours cet épée d'amoklès effectivement sur
07:32 l'économie américaine qui sont les commercial real estate, qui est ce secteur-là effectivement
07:37 qui est en souffrance, il faut le dire, et qui est globalement là aussi qui contraste
07:41 avec le secteur immobilier américain qui se porte plutôt bien côté résidentiel.
07:45 Et donc monter trop vite, trop fort les taux, effectivement ce serait envoyer un message
07:50 entre guillemets qui serait compliqué pour ce secteur avec en toile de fond on se souvient
07:56 l'exposition des banques régionales et donc l'exposition du secteur bancaire qui a été
07:59 concentré.
08:00 Donc compliqué pour Powell de dire je vais continuer de monter les taux alors même
08:03 finalement que la situation économique le justifie, de l'inflation effectivement qui
08:06 reste on va dire assez présente, mais pas non plus en accélération mais pour un effet,
08:11 issu d'un effet énergétique, et surtout une économie qui crée de l'emploi, qui
08:14 investit et qui continue de croître.
08:16 Toutes choses égales par ailleurs, vous dites il n'y a pas de raison que les taux
08:20 longs, le 10 ans américain, s'arrêtent là à 5% comme par magie quoi.
08:23 On le voit sur le taux court par exemple, on voit effectivement que le taux à 2 ans
08:28 finalement qui ne bougeait pas durant toute cette phase, durant toute cette phase d'augmentation
08:32 des taux d'intérêt, il est resté complètement inerte, assez insensible à ce qui se passait
08:36 sur la partie longue.
08:37 Alors tout le monde effectivement avait son explication, les investisseurs qui refusaient
08:40 d'avoir de la duration dans leur portefeuille, donc on vend le long, on achète du court,
08:44 très bien, mais là maintenant effectivement le court se met de nouveau à bouger.
08:47 C'est-à-dire qu'en gros là on était à 5,25, donc on a pris quand même une dizaine,
08:51 une vingtaine de points de base en l'espace de quelques jours, signe fondamentalement
08:55 que le marché est peut-être en train de se dire, en fait la fête n'a peut-être pas
08:59 encore terminé.
09:00 Et donc du coup là ça rebat les cartes dans un contexte où finalement, où est-ce qu'on
09:05 va aller investir son argent si ce n'est dans la seule zone qui génère de la croissance
09:09 de manière un peu plus structurelle que ce qu'on voit par ailleurs, c'est-à-dire en
09:11 Chine et en zone euro aux Etats-Unis.
09:13 Est-ce que ça peut continuer Paul ? Est-ce qu'on observe sur la macroéconomie américaine
09:19 cet exceptionnalisme américain, le fait que l'économie américaine se soit montrée
09:24 aussi résiliente jusqu'à aujourd'hui, et on aura la semaine prochaine la première
09:28 estimation de croissance du troisième trimestre aux Etats-Unis, qui risque d'être spectaculaire
09:32 quand même.
09:33 Est-ce que ces chiffres-là garantissent encore quelques mois, quelques trimestres de croissance
09:40 aux Etats-Unis, ou est-ce que la question de la récession continue de se poser à ce
09:45 stade ?
09:46 Je crois que ça se pose toujours, mais il est clair que l'économie américaine a été
09:54 plus résiliente qu'attendue, mais je dois dire aussi que l'économie européenne a été
10:00 plus résiliente, l'économie chinoise est en train de s'accélérer aussi, en disant
10:05 les chiffres chinois.
10:07 Donc ce n'est pas simplement aux Etats-Unis, mais il y a quelque chose de particulier aux
10:12 Etats-Unis, et ça c'est les programmes de dépense du gouvernement, et je crois que
10:17 quelque part c'est ça qui est derrière la croissance d'investissement.
10:21 Ce n'est pas parce que les bénéfices sont en train de grimper, je crois qu'il y a un
10:29 coup de pouce assez important venant du gouvernement.
10:34 Quand même, l'augmentation des taux, il y a un impact, et on l'a vu récemment avec
10:42 les taux sur les prêts immobiliers qui ont atteint les plus hauts niveaux depuis le début
10:49 du siècle.
10:50 8% c'est ça sur un mortgage à 30 ans aux Etats-Unis.
10:54 Oui, et on voit bien qu'il y a un impact immédiat sur la demande pour les prêts immobiliers,
11:03 il y a un impact sur la demande pour les maisons, donc maintenant il y a moins d'investissement
11:13 dans ce secteur.
11:14 Et ça c'était assez faible, il y avait un rebond et je crois que ça c'est en train
11:19 de se replier.
11:21 Donc il n'y a pas de...
11:24 Oui, il est clair que les chiffres sont pas mal en ce moment aux Etats-Unis, mais quand
11:30 même avec les taux courts et longs qui commencent à grimper, finalement il y aura un impact.
11:38 Et le secteur corporate, les bénéfices, ils ont été à la baisse, se sont peut-être
11:48 stabilisés, mais on ne peut pas dire qu'il y a un investissement qui est mené par les
11:54 bénéfices en ce moment.
11:55 Ils sont menés à mon avis par le gouvernement.
11:58 Mais c'est ça, les politiques, le "by-denomics" pour dire les choses.
12:02 Et pour revenir aux 5%, on ne peut pas dire que...
12:07 Oui, on ne va pas dépasser les 5%, on ne peut jamais dire jamais, il est clair.
12:13 Mais en regardant historiquement, les périodes où les taux sur 10 ans sont durablement
12:22 au-delà de 5%, c'est la période entre 1970 et 2000, donc une période où il y avait
12:32 une inflation qui était beaucoup plus importante qu'aujourd'hui, aussi avec une croissance
12:40 tendancielle qui était beaucoup plus élevée qu'aujourd'hui.
12:43 Au-delà de ça, il faut aller...
12:47 A 1870.
12:52 Oui, d'accord, pour retrouver des périodes de taux à plus de 5%.
12:56 Et dans cette période...
12:59 Durablement.
13:00 Durablement.
13:01 Et dans cette période-là, la croissance tendancielle était énorme comparée à aujourd'hui.
13:06 Donc c'était compréhensible que les taux étaient souvent au 6%, 7%.
13:12 Mais je dirais avec une croissance tendancielle depuis la crise financière de moins de 2%,
13:21 à mon avis, il est difficile à imaginer un taux sur 10 ans entre 5 et 6% pour la durée.
13:31 Plus on sera au-dessus de 5%, plus il y a de chances que ça ne dure pas longtemps.
13:37 C'est ça que je comprends.
13:39 Sauf si vraiment l'intelligence artificielle nous donne un boost de productivité.
13:46 Mais ça c'est quelque chose à voir.
13:48 Oui, peut-être que le boost de productivité de l'IA, on le verra un peu plus tard que
13:52 les 5% sur 10 ans américains, pour dire les choses.
13:55 Alain, cette question des taux et l'impact que ça peut avoir sur les marchés actions
14:02 qui sont sous pression.
14:03 On a vu le CAC revenir sur les plus bas du mois de mars après le choc SVB.
14:09 On reste autour des 6900 points sur le CAC 40.
14:13 Pour autant, on reste quand même bien au-delà des points bas qu'on a connus en septembre 2022 par exemple.
14:19 Sur les taux, je rejoins un peu votre point de vue.
14:22 Pour l'instant, l'économie américaine tient très bien.
14:26 Ça surprend vraiment un peu tout le monde.
14:27 On a aussi des banques centrales qui achètent moins de papiers.
14:31 Il y a des effets techniques aussi, plus d'offres, moins de demandes.
14:33 Mais pour autant, on garde quand même l'idée que quand des taux élevés vont finir par
14:40 ralentir la machine.
14:41 On le voit en Europe.
14:43 Je pense qu'en Europe, on est déjà en train de ralentir.
14:45 Ça se voit un peu plus sur les petits témoignages de valeur qu'ils publient plus tôt.
14:47 Mais je ne pense pas que les grosses soient aussi immunes que ça.
14:51 À suivre pour les prochaines semaines.
14:53 Mais si on regarde le niveau des taux, c'est vrai qu'un emprunt hypothécaire à 8%, à 30 ans,
15:00 ça fait réfléchir quand même en termes de demande.
15:02 C'est pareil pour les voitures aussi.
15:04 Enfin, voitures, immobilier, tout ce qui se paye à crédit, ça se paye à 8% de crédit.
15:09 Oui, mais à la limite, si j'empruntais aujourd'hui pour acheter un bien que j'ai vraiment envie d'acheter,
15:13 si j'emprunte à 30 ans à ce taux épouvantable, je me dis peut-être que dans 3 ans, je peux
15:18 l'annuler, le rembourser, le refinancer.
15:20 À la rigueur, ça passe.
15:21 Mais si je me dis que je vais vraiment le payer pendant 30 ans, c'est abominable.
15:25 Donc tout dépend aussi.
15:26 Attention, quand on emprunte à 30 ans, notamment pour des particuliers, il y a toujours une
15:29 option de repaiement anticipée.
15:31 Donc peut-être que personne n'a en tête qu'il va payer 8% pendant 30 ans non plus,
15:36 pour relativiser ça.
15:37 Mais en revanche, oui, je crois que des taux très élevés, on commence à le voir sur
15:42 les entreprises endettées qui se posent des questions.
15:45 Elles se disent voilà, mes concurrents souffrent, je vais pouvoir faire des acquisitions, donc
15:49 je vais payer moins cher.
15:50 Parce que tout le monde vous dit je veux faire des acquisitions, mais c'est trop cher.
15:52 Sauf si elles vont trouver des prix moins élevés, ok, mais en même temps, elles vont
15:55 devoir emprunter à 5, 6, 7, 8.
15:57 Donc finalement, est-ce que c'est le moment ? Les prix sont fatalement liés aux taux,
16:02 quand on parle de valorisation.
16:04 Donc ça, attention.
16:05 Et puis, l'autre point, c'est que nous on pense quand même que les taux vont finir
16:09 par peser sur l'économie.
16:11 Et quand on parle notamment des investissements aux Etats-Unis, moi je serais quand même
16:14 assez soucieux de ce qu'on a vu sur l'affaire Ørsted.
16:16 Oui, bien sûr.
16:17 On peut faire un petit…
16:18 Oui, bien sûr.
16:19 De l'éolienne danoise.
16:20 Oui, bien sûr.
16:21 Et qui en fait aujourd'hui sur les projets US de fermer Ørliennes est en train de dire
16:28 "moi en fait je vais…".
16:29 D'abord, ce n'est pas ce que j'avais prévu.
16:32 D'abord parce que les subventions, on m'en a promis, mais elles ne sont pas aussi simples
16:34 que ça.
16:35 Deuxièmement, le matériel coûte plus cher parce que ce n'est pas aussi simple, il
16:39 y a de l'inflation.
16:40 Et puis surtout, dans des projets financés à 80%, 90% de dette, avec les taux actuels,
16:45 ça ne passe plus.
16:46 Est-ce que c'est rentable ?
16:47 Non, en fait, ils veulent s'en aller.
16:49 Donc, ils demandent aux autorités de dire "écoutez, soit vous remontez vos prix,
16:53 soit on s'en va".
16:54 Et pour l'instant, ils n'ont pas envie de remonter les prix.
16:56 Donc, j'en conclue, dans ces cas précis, qui n'est pas tout le marché, je suis bien
16:59 d'accord, mais les taux plus élevés, entre autres, vont détruire de la demande, même
17:04 dans cette partie investissement extrêmement subventionnée.
17:07 En rappelant aussi que l'IRA a énormément de succès, mais quand on regarde le déficit
17:10 budgétaire américain, ça pose quand même question.
17:13 Alors, ce n'est pas une question à un ou deux trimestres, mais ce n'est peut-être
17:16 pas non plus soutenable éternellement, non plus, et ce qui pose aussi des questions
17:20 sur la notation de la dette américaine, etc.
17:22 Mais sur ces sujets, je pense qu'ils vont d'abord se poser en Europe à court terme.
17:26 Mais tu vois-tu qu'on regarde la vue quand même que l'économie américaine, même
17:31 l'économie américaine, va s'en tirer.
17:32 Et donc, on garde une vision plutôt constructive sur les taux en disant qu'on n'est pas
17:36 loin du plus haut.
17:37 L'autre point aussi, c'est que ce qui, d'un point de vue macroéconomique, fait
17:41 que les taux d'aujourd'hui sont plus désagréables, c'est non seulement qu'ils
17:44 sont à 5 plutôt que 4, mais comme on est dans une inflation qui ralentit tendanciellement
17:49 malgré tout, et assez sensiblement depuis 6-9 mois, les 3,5-4 d'il y a 9 mois, quand
17:55 l'inflation était à 5, ce n'était pas vraiment restrictif.
17:58 Alors qu'aujourd'hui, non seulement les taux montent, mais l'inflation baisse.
18:01 Oui, on est à 2,5 taux réels aujourd'hui quasiment.
18:02 Donc les taux réels, eux, ne cessent d'augmenter, peut-être encore plus que l'augmentation
18:06 faciale.
18:07 C'est ça le mouvement de 2023.
18:08 Donc l'effet ralentissement, il va devenir de plus en plus important.
18:11 La seule chose qu'on redoute, c'est que les banques centrales qui ont mis du temps
18:15 à monter les taux, aujourd'hui, ne veulent pas les baisser trop tôt, évidemment, parce
18:18 que voilà.
18:19 Mais le risque, c'est que si elles tardent trop et que l'économie commence tout d'un
18:23 coup à brutalement juter, voilà, c'est l'épisode qu'on aimerait éviter.
18:26 Le discours de la fête, je vous laisse réagir bien sûr, mais le discours de la fête, ou
18:30 en tout cas d'une partie importante de la fête, c'est de dire, à la bonne heure,
18:35 l'envolée de ces taux longs et l'augmentation des taux réels de long terme aux Etats-Unis,
18:41 c'est du job en moins pour nous.
18:42 Et donc, plus le marché ira dans ce sens-là, moins on en aura à faire et peut-être qu'à
18:48 la fin de la journée, ils seront peut-être beaucoup plus réactifs pour des baisses de
18:52 taux si c'était nécessaire à un moment.
18:54 Je pose la question.
18:55 - Mais historiquement, ce que l'on constate, c'est que quand la récession se manifeste,
18:58 quand elle est datée, en fait, par le NBER notamment aux Etats-Unis, la fête réagit
19:02 toujours un petit peu après.
19:03 En gros, elle lague toujours un tout petit peu.
19:05 - Je rappelle, la dernière récession commence en décembre 2007, je crois, selon les mesures
19:10 du NBER.
19:11 - C'est ça.
19:12 Et donc, in fine, on voit que la fête...
19:14 - Et pendant toute une partie de 2008, on ne voyait pas la récession.
19:17 Personne ne voyait la récession.
19:18 - Et la fête non plus.
19:19 - Et la fête non plus.
19:20 - Et Jean-Claude Trichet non ?
19:21 - Oui.
19:22 - Et donc, du coup...
19:23 Non mais en fait, il y a plusieurs paramètres parce que c'est vrai qu'il y a une partie
19:27 du boulot qui est faite en quelque sorte par le marché qui est en train effectivement
19:30 de durcir les conditions monétaires et financières à travers la partie longue de la courbe et
19:35 même maintenant à travers la partie courte.
19:37 Donc, il ne faut pas...
19:38 Là aussi, tous les segments sont concernés.
19:40 Et donc, on se dit bon, la fête va peut-être effectivement se dire si peut-être il a
19:45 peine de rajouter.
19:46 Le problème, c'est qu'on a devant nous de possibles tensions, de nouvelles tensions
19:51 qui vont se manifester notamment sur la partie nominale, sur la partie inflation.
19:54 Parce qu'on a de nouveau des prix d'énergie qui montent.
19:58 On a connu cet épisode effectivement de prix d'énergie qui montent, du coût des
20:01 intrants qui montent.
20:02 Et ça, on le voit, c'est immédiat.
20:03 Ça rentre effectivement partout dans tous les secteurs de l'économie.
20:06 Et on voit qu'il y a encore certains secteurs qui disposent de pricing power.
20:10 Et donc, il y a des prix de nouveau, ce bouclage qui va se mettre en place.
20:14 Et on n'est pas à l'abri en fait de nouvelles négociations salariales, de nouveaux effets
20:20 effectivement qui transiteront par les marges, préservation des marges, également augmentation
20:24 des prix.
20:25 Et donc, tout ceci finalement, cette espèce d'effet marginal qui viendrait se rajouter
20:29 au fond sur déjà une tendance désinflationniste mais qui, entre guillemets, n'est plus trop
20:33 désinflationniste parce que c'est plutôt stable, ça repart même à la hausse.
20:36 Et bien là, effectivement, ça embêterait de nouveau les banques centrales en sachant
20:39 qu'on sait pertinemment que ce qui compte, c'est le message.
20:43 Rajouter 25 points de basse, ça ne sert à rien.
20:44 On le sait tous.
20:45 Il va falloir être beaucoup plus dur.
20:47 Et donc là, c'est une véritable équation extrêmement complexe à résoudre.
20:50 Il va falloir attendre finalement de voir de quelle manière est-ce que l'économie
20:53 encaisse ce choc nominal qui vient de l'énergie.
20:57 Et l'Europe est encore une fois bien sûr en première ligne puisque exposée de fait
21:02 à cette question énergétique.
21:03 Et juste un mot sur l'Europe.
21:05 L'Europe, le problème, c'est qu'ils n'ont pas les moyens de préserver leur potentiel
21:09 de croissance, ce que vous appelez effectivement la croissance tendancielle, si je vous comprends
21:12 bien.
21:13 C'est véritablement ce potentiel qui fait que si on le garde, si on le préserve, et
21:17 bien finalement, on a une économie qui va plutôt bien.
21:19 En Europe, on ne fait rien de tout ça.
21:20 Et donc, on attend hypothétiquement un plan en 2024 qui pourrait être une espèce de
21:25 contre-attaque vis-à-vis de l'Ira.
21:26 Mais si on y croit, pour le moment, c'est encore dans les cartons et on va voir ce que
21:29 ça donne.
21:30 Et si on n'a pas ça, globalement, on est quelque part condamné à voir notre potentiel
21:34 de croissance se déprécier de manière tendancielle cette fois-ci.
21:36 Il y a de la dépense publique quand même en Europe.
21:38 Je veux dire, on met de l'argent, on flèche de l'argent, des milliards, des dizaines
21:41 de milliards vers...
21:42 Ben oui, mais Repower, etc.
21:43 Mais ça c'est vieux, ça c'est déjà dans les cartons.
21:46 Ah ben c'est vieux, mais bon, oui, mais l'argent il n'est pas déployé encore.
21:49 Oui d'accord, c'est dans les prix de marché.
21:51 Et sur le plan macroéconomique, on va dire qu'il y a encore des enveloppes à déployer.
21:56 Next Gen EU par exemple, c'est un plan dont les enveloppes sont connues, elles vont être
22:00 distribuées à un horizon qui va bientôt se terminer.
22:03 Les plans américains, c'est 1 600 milliards sur 10 ans.
22:07 On n'y est pas encore.
22:08 En gros, ils viennent tout juste de commencer.
22:09 Donc là, globalement, on n'a pas du tout la même vision en matière de croissance.
22:15 Non, non, c'est pas la même stratégie.
22:16 Et donc in fine...
22:17 Exactement.
22:18 Et puis attendez, en Europe, il faut préciser que l'Europe c'est beaucoup de pays, c'est
22:22 pas la même réactivité.
22:23 C'est qu'on veut faire, mais on ne fait pas.
22:25 Par exemple, sur le renouvelable, il y a les budgets.
22:27 Mais là, j'ai une petite société qui m'explique que dans les ports européens, il y a un an
22:31 de panneaux solaires en stock.
22:33 Qui dépendent ? Ils sont là.
22:35 D'être déployés ? Ils sont là.
22:36 Ah oui, oui, oui.
22:37 Et les autorisations ? Ah bah oui, il y en a.
22:38 Ah bah non, mais...
22:39 Bien sûr.
22:40 Et les néo-N, ils construisent des trucs partout, sauf en France en ce moment, parce qu'en
22:43 France, c'est long, c'est les délais, les autorisations, etc.
22:46 Et on a une fragmentation également du cycle européen.
22:49 En gros, le cycle européen est complètement fragmenté.
22:51 Les pays exposés au secteur manufacturier qui souffrent, les pays les moins exposés
22:54 qui s'en tirent plutôt bien, mais qui vont être rattrapés par ailleurs.
22:58 Donc on a véritablement tout qui est réuni contre l'Europe malheureusement.
23:01 Bon, est-ce que vous adhérez à cette idée ou pas ? Paul, vous disiez tout à l'heure
23:05 que l'économie européenne avait réussi à se montrer résiliente également.
23:11 Plus résiliente que...
23:12 Plus résiliente que ce qu'on pouvait craindre.
23:14 Mais j'irais que voilà, on est plus ou moins en récession en Europe.
23:18 La croissance est quasiment zéro.
23:20 Donc c'est un petit négatif, un petit positif.
23:24 C'est, je dirais, zéro croissance.
23:28 Mais aux US, il ne faut pas oublier qu'il y a les élections l'année prochaine.
23:33 Et j'ai vu des sondages aujourd'hui, et surtout dans les États qui sont clés en
23:40 termes de décider qui sera président, où Trump est en avant que Biden.
23:45 Donc si, ça serait un cauchemar, mais imaginons que Trump sera élu.
23:52 Qu'est-ce qu'il va faire avec l'IRA ?
23:56 Oui, bien sûr.
23:58 Qu'est-ce qu'il va faire avec ça ? Je ne peux pas imaginer que lui, il va continuer
24:03 à faire des dépenses sur tout un tas d'investissements pour...
24:08 Ce qui est fascinant, c'est que l'IRA bénéficie à beaucoup d'États républicains, visiblement.
24:17 Dans le déploiement des sites industriels et des enveloppes, beaucoup a été donné
24:21 aux États républicains qui bénéficient de l'IRA.
24:24 Il y a une forme de cornerisation quand même, de ce point de vue-là, de la politique.
24:28 C'est un plan à peine déguisé de protectionnisme.
24:31 Et qu'est-ce que Trump sait faire de mieux si ce n'est que "America's first", c'est
24:35 du protectionnisme.
24:36 Pourquoi est-ce qu'il arrêterait l'IRA alors même que finalement ça a mis les États-Unis
24:39 sur une rampe de croissance aujourd'hui dont on ne sait même pas où ça va s'arrêter.
24:43 Donc moi je pense que globalement il ne va pas arrêter l'IRA, il va le renforcer en
24:46 fait.
24:47 Et avec quelque part, avec en face de nous la Chine, en face des États-Unis et de la
24:51 Chine, là ça va être entre guillemets un festival.
24:54 C'est un peu loin.
24:57 Oui, je veux bien qu'on parle de l'élection américaine.
24:59 Mais c'est ça le préfecteur.
25:00 Oui, bien sûr.
25:01 De toute façon, on suit ça, évidemment.
25:03 Il est en avance dans les swing states par rapport à Biden.
25:06 Sur les chances de l'Europe de quand même s'en sortir.
25:12 De quoi ?
25:13 Ben oui, je ne sais pas comment vous regardez la situation.
25:15 Après évidemment on revient très vite sur les risques traditionnels.
25:19 Donc c'est le spread Italie-Allemagne à plus de 200 points de base, les programmes
25:22 de financement des États l'an prochain, etc.
25:25 Non mais quelque part c'est le même cas de figure qu'aux USA.
25:30 Les taux sont plus élevés que depuis pas mal de temps.
25:34 Donc ça écrase.
25:37 Il y a toujours un prix d'énergie en Europe, surtout le gaz naturel qui est très élevé.
25:45 Donc encore une fois que ça squeeze les revenus réels et les bénéfices.
25:51 Les seuls points positifs c'est un dollar qui s'est remonté.
25:58 Donc un euro, livre Stalin, qui se sent reparti à la baisse.
26:03 Donc ça aide quelque part les secteurs exportateurs.
26:10 Je ne vois pas beaucoup d'autres points positifs.
26:16 Peut-être le relance en Chine qui aide plus l'Europe que les USA.
26:20 Mais je ne vois pas pourquoi il y aura une relance en Europe.
26:24 Mais pour dire la vérité, je ne vois pas pourquoi aux USA...
26:28 Pour moi, je ne vois pas la logique de la force de l'économie américaine en ce moment
26:37 avec une croissance de masse monétaire qui est négative.
26:44 Ça ne doit pas être le cas qu'il y ait une accélération dans l'économie.
26:50 Donc je suis un peu confus par ça.
26:52 En Europe, je ne vois pas pourquoi il y aura une telle accélération.
26:55 Et aux USA, je suis assez sceptique.
26:57 Oui, je comprends.
26:58 Il y a un état un peu d'apesanteur aux États-Unis.
27:01 Et en Europe, vous dites qu'il y a quelque chose de beaucoup plus cohérent
27:04 ou de plus facile à comprendre sur le plan économique.
27:06 Oui.
27:08 Les entreprises, je veux bien qu'on continue d'en parler avec vous Alain.
27:13 Donc ça, c'est le début de la saison de publication.
27:15 Beaucoup de grosses qui publient, des plus petites également.
27:19 Visiblement un secteur qui intéresse tout le monde.
27:21 Et je crois que vous le connaissez bien ce secteur.
27:23 C'est tout ce qui tourne autour du consommateur.
27:26 Consumer Goods, Consumer Staples, etc.
27:29 Donc c'est Bernard Ricard, c'est Nestlé, il y a eu Procter & Gamble.
27:33 Qu'est-ce qu'on retient du message de ces entreprises
27:36 qui continuent quand même d'afficher des hausses de prix.
27:39 Je veux dire, globalement, Procter, c'est encore 7% de hausse de prix sur le trimestre.
27:44 Et des baisses de volume.
27:45 Alors des volumes en baisse, mais autour de 1%.
27:49 Dans le Consumer Goods, les volumes sont en baisse depuis plusieurs trimestres.
27:53 Avec une composante d'inflation qui reste importante.
27:55 Et donc on sent bien qu'aujourd'hui, les sociétés sont un peu préoccupées.
27:59 Parce qu'elles se doutent bien que, certes, l'inflation va ralentir.
28:02 Mais il faut que les volumes tiennent jusqu'à un certain moment.
28:04 Parce qu'une des questions qui se posent, c'est le retour des promotions massives.
28:08 Pour l'instant, on ne l'a pas tellement vu.
28:09 Mais c'est un peu ce qui reste un petit peu en ligne de mire.
28:12 Parce que quand on voit les résultats de Nestlé ce matin,
28:14 les chiffres d'affaires, ils étaient plutôt assez corrects.
28:16 Ils anticipent une amélioration de la croissance organique sur les prochains trimestres.
28:20 Les catégories clés, notamment le café et les pet food,
28:26 enfin les aliments pour animaux, se portent plutôt bien.
28:28 Et pourtant, la bourse est déçue.
28:30 Donc elles se disent que peut-être,
28:31 elles se disent que probablement les ambitions de la société vont être révisées.
28:34 Parce que l'environnement concurrentiel va être plus dur.
28:37 Mais on ne peut pas dire que c'est matérialisé dans ce qu'on a vu ce matin.
28:40 Procter a été plutôt effectivement très bon.
28:42 Maintenant, quand on est dans la consommation plus discrétionnaire,
28:46 plutôt mid-cap,
28:48 visiblement on entend dire, même si ce n'est pas coté,
28:50 que dans tout ce qui est bricolage, la rentrée est extrêmement difficile.
28:53 Castorama, Enco, on voit que dans le vêtement...
28:57 Oui, c'est le patron de Castorama, je crois, dans une interview, il n'y a pas trop longtemps que j'ai lu.
29:00 Oui, c'est un vrai trou d'air.
29:01 Éclatement de la bulle. La bulle bricolage a éclaté.
29:04 Il y a un coup d'air dans le vêtement.
29:05 On voit qu'il y a même beaucoup de sociétés qui sont en faillite.
29:07 C'est difficile.
29:08 Dans Fnac et compagnie, il y a quand même une vraie baisse.
29:11 Donc le consommateur fait des arbitrages.
29:13 L'hôtellerie-tourisme, ça a continué.
29:16 Ça tient en volume et les prix sont incroyables.
29:21 Il faut bien comprendre aussi que tous ont des bilans extrêmement tordus par le Covid.
29:26 Parce que même s'ils ont retrouvé les...
29:28 En gros, en volumétrie, en nombre de lits vendus,
29:32 on est quasiment au niveau d'avant le Covid.
29:34 En valeur, on est plutôt 20% au-dessus parce que les prix ont beaucoup monté.
29:38 Mais tous, ils ont des bilans qui sont passés en moyenne,
29:41 de 2 fois les bidas à 4 ou 5.
29:43 Même si on les a aidés, ils ont une montagne de dettes à rembourser.
29:47 Donc pour l'instant, il y a une discipline de prix qui est forte.
29:51 Parce qu'ils n'ont pas le choix.
29:52 Le risque, c'est si la croissance commence à plafonner,
29:55 est-ce qu'ils ne vont pas devoir commencer à faire des baisses de prix pour remplir les chambres ?
30:00 Et avec des niveaux de levier comme cela, ça peut faire mal.
30:02 C'est le danger.
30:03 Pour l'instant, ça tient, mais on a eu un effet rattrapage.
30:06 Et donc les prochains semestres seront quand même...
30:08 Je serai un peu prudent sur ce secteur en tout cas.
30:10 Maintenant, disons que la conso, c'est quand même la vraie question.
30:13 Puisqu'on voit que du côté de l'investissement, il y a pas mal d'aides.
30:16 Il y a la transition énergétique, qu'on le veut ou non,
30:19 elle va bien devoir continuer d'une certaine façon.
30:21 Donc le risque, il est plutôt du côté de la consommation.
30:24 Parce que même si les prix baissent,
30:26 on sent aujourd'hui que les consommateurs sont obligés de faire des arbitrages.
30:29 Et ça, on voit bien que c'est un secteur qui souffre.
30:32 Alors, effectivement, il y a le cas de Pernaut aujourd'hui,
30:34 qui avait beaucoup, beaucoup baissé avant.
30:36 Oui, Rémi Cointreau, Pernaut, ça avait beaucoup baissé.
30:37 C'est vrai, parce qu'on avait vu que dans les annonces de l'IMH,
30:40 notamment, ce qui baissait le plus, c'était la partie Wine and Spirit.
30:42 Donc on sait que, etc.
30:44 Et puis là, en fait, il y a quand même un début de...
30:47 C'est aussi des secteurs où il y a beaucoup de stockage, déstockage.
30:49 Donc là, on sent qu'il y a un petit début de restockage en Chine.
30:52 Donc il y a un petit rattrapage.
30:53 Mais je pense qu'il faut rester prudent.
30:55 Et puis s'il y a un secteur aussi où je suis assez circonspect,
30:58 on va dire que c'est l'automobile.
30:59 Parce qu'on sort de très bonnes marges,
31:01 suite au rattrapage de la production qui était en retard.
31:05 Mais on voit que les véhicules électriques,
31:07 il y a des chiffres un petit peu décevants,
31:08 parce que ça reste cher, en fait, pour les consommateurs.
31:11 Et puis, j'ai quelques sources anecdotiques,
31:13 et on a l'air de dire que les stocks s'accumulent
31:15 sur les parkings des univ.
31:17 Et ça veut dire peut-être que...
31:19 - C'est ce que le risque que souligne Elon Musk,
31:22 pour revenir au taux, il dit "attention",
31:24 parce qu'à un moment, les taux, ça va empêcher les gens d'acheter des voitures.
31:27 - Disons que "attention au stock, attention au solde",
31:30 dans un certain nombre de secteurs,
31:31 où finalement les marges pourraient être sous pression.
31:33 Je pense que c'est ça qui préoccupe le marché aujourd'hui.
31:34 - Qu'est-ce qu'on peut dire sur le plan macro
31:36 de l'Etat, des lieux de la consommation et du consommateur ?
31:39 Qui va retrouver, quoi qu'on en dise, quand même,
31:42 sur le plan macro-économique ?
31:43 - Pouvoir d'achat.
31:44 - Ben oui.
31:45 Ben non mais enfin, c'est des progressions de pouvoir d'achat
31:47 de 1% par trimestre, là peut-être devant nous,
31:50 en France et en Europe.
31:51 - Il en a quand même perdu pas mal aussi.
31:53 - Il en a perdu pas mal depuis 2-3 ans, certes.
31:55 - Donc il y a cette perte, effectivement,
31:57 on va voir si elle sera compensée par le surplus de pouvoir d'achat,
31:59 que la baisse d'inflation et les tensions sur les salaires permettront.
32:03 Ce que ça m'inspire, effectivement, c'est que là on voit clairement
32:07 les biens de consommation durable, ça baisse,
32:10 les biens de consommation tour, ça baisse, effectivement,
32:12 les services, ça tient.
32:13 On parlait de Netflix tout à l'heure, l'hôtellerie, ça tient,
32:16 donc tout ceci, ça reste encore la galaxie des services,
32:19 et on le voit dans les chiffres macro,
32:20 il suffit de regarder, donc, dépenses de consommation
32:22 dans les services et dans les biens de consommation durable,
32:25 c'est maintenant le grand écart.
32:26 Donc du coup, la micro reflète, enfin la macro et la micro,
32:30 elles sont assez cohérentes.
32:31 On a deux pans de l'économie qui se comportent radicalement différents.
32:35 Le consommateur arbitre.
32:36 Aujourd'hui, il a saturé sa consommation, sans doute, de biens durables,
32:39 de services, pas trop, et donc du coup ça continue.
32:42 Après, finalement, ce qu'on peut dire sur l'aspect conso,
32:49 pouvoir d'achat, oui, alors il y a aussi la question de l'épargne
32:54 qui est le corollaire, finalement.
32:55 Alors, en fonction de la métrique que l'on utilise, etc.,
32:59 ou de la méthode qu'on utilise aux Etats-Unis,
33:01 l'excess saving dont on a beaucoup parlé, etc.,
33:04 il est disparu, c'est fini, donc il n'y en a plus.
33:06 Et donc là, on se dit, bon ben ça y est, patatras,
33:09 ça va effectivement mal se passer.
33:11 En fait, en réalité, il y a quand même un argument
33:13 qui est quand même assez fort, c'est combien ça représente ça
33:15 sur, finalement, le montant de consommation des ménages.
33:18 Finalement, assez peu, au fond.
33:19 Et donc, ce petit boost marginal qui était là,
33:22 qui a bien aidé les consommateurs à passer le cap inflationniste,
33:24 il n'est plus là, les salaires montent.
33:26 Bon, au fond, on se dit, pourquoi est-ce que la croissance américaine baisserait,
33:29 sachant que le principal moteur, lui, finalement, n'est pas sujet,
33:32 finalement, à trop de turbulences.
33:34 L'inflation se calme, si elle se calme, bien sûr,
33:36 et les salaires, finalement, continuent d'être sous pression.
33:38 Bon, au fond, la conso, tout va bien.
33:40 Et donc, bon, ben, quand on est dans ces situations,
33:43 ben, on va continuer, effectivement, à privilégier les secteurs
33:48 qui sont, là aussi, exposés sur cette thématique service, principalement,
33:52 puisque c'est là où on voit qu'effectivement,
33:53 il y a encore des arbitrages qui se font, d'un point de vue,
33:55 comment j'alloue, effectivement, mon marché.
33:57 - Mon budget ! - Mon budget, exactement.
33:59 Et il ne faut pas négliger, par ailleurs,
34:01 alors là, l'effet richesse aux Etats-Unis, il est très négatif,
34:04 donc ça aussi, il faudra le surveiller,
34:06 mais il y a quand même un effet richesse, aussi, qui,
34:08 on a parlé des prix de l'immobilier, du secteur immobilier,
34:11 les prix de l'immobilier repartent aux Etats-Unis à la hausse.
34:13 Et donc, ça, aussi, ça contribue à l'effet richesse.
34:16 - Un mot rapide, Alain.
34:18 - Oui, sur l'inflation aux US, il faut rappeler, aussi,
34:20 qu'elle n'est pas forcément calculée comme chez nous,
34:22 et qu'elle inclut, notamment, les loyers.
34:24 - Oui, et puis des faux loyers, quoi.
34:26 - Les loyers fictifs que les gens ne se payent pas.
34:28 - T'as appelé ça des loyers fictifs ?
34:30 - Si on prend l'inflation hors loyer que les gens ne se payent pas,
34:33 quelque part, pour la classe moyenne, en fait,
34:35 l'inflation réelle, par rapport à leur pouvoir d'achat,
34:38 est plus faible. Donc, ils sont moins pénalisés
34:40 que les chiffres d'inflation officielle le suggèrent.
34:42 - Non, mais, c'est ce que je dis.
34:44 Il y a deux mondes, mais si on prend le cas d'un Américain
34:46 qui n'a pas eu besoin d'acheter de voiture d'occasion,
34:48 par exemple, et qui est propriétaire de son logement,
34:51 c'est sûr qu'il n'a pas du tout vécu,
34:53 et qui a un salaire et un travail,
34:55 il n'a pas du tout vécu la même inflation
34:57 que quelqu'un qui doit payer un loyer,
34:59 qui a dû, en urgence, acheter une ou deux voitures d'occasion
35:02 parce qu'il fallait aller travailler un peu plus loin, etc.
35:06 - Non, non, mais, la dichotomie, effectivement, de situation.
35:10 - Si on en vient au marché, à l'allocation d'actifs, Paul,
35:14 la question étant comment battre le cash,
35:18 un an aux Etats-Unis, c'est 5,5% de rendement aujourd'hui,
35:23 est-ce qu'il y a d'autres idées autour du cash ?
35:27 J'imagine que le cash, tout le monde est content d'en avoir un peu,
35:30 ou plus ou moins, aujourd'hui,
35:33 mais qu'est-ce qu'on peut faire d'autre dans une allocation d'actifs ?
35:35 Partant d'une poche de cash,
35:37 est-ce qu'on a envie de regarder un peu de la duration, par exemple ?
35:41 - D'abord, je suis au maximum dans le cash.
35:44 - Max cash ? - Oui.
35:46 - C'est combien à peu près ? - Le max que je me permets moi-même.
35:50 Donc, ça, c'est quelque chose avec une duration assez courte.
35:54 Aussi, bank loans, donc les prêts à effet lévié,
35:58 je suis aussi surpondéré,
36:01 parce que le taux sur ces prêts,
36:08 sur ces produits, sont plus ou moins au plus haut
36:13 depuis, je crois, le début des années 90.
36:17 En fait, les indices n'existaient pas avant ça.
36:20 Mais ils sont assez élevés,
36:22 et je trouve qu'il y a une protection contre les défauts
36:25 qui sont en train de remonter.
36:28 Donc, bizarrement, dans une période où on commence à imaginer
36:33 que les banques centrales peuvent descendre les taux,
36:36 peut-être dans 12 mois,
36:38 normalement, on préfère la high yield que les bank loans.
36:42 Mais aujourd'hui, je trouve que je préfère les bank loans.
36:47 Le crédit, investment grade.
36:50 - Oui.
36:52 - Je préfère ça au high yield et aussi à la dette souveraine.
36:56 Mais je dois dire, avec les taux longs
36:59 qui grimpent côté dette souveraine,
37:02 ça devient de plus en plus intéressant.
37:05 Si on veut regarder quelque chose de plus risqué,
37:09 j'ai une légère surpendération dans l'immobilier.
37:14 Et là, c'est plus risqué.
37:16 - Lequel ? Parce que "immobilier", ça veut dire beaucoup de choses.
37:19 - Mais je veux dire, d'abord, il y a beaucoup de problèmes.
37:23 On voit bien, avant la pandémie, il y avait le problème côté retail.
37:28 Pendant la pandémie, il y a maintenant les problèmes
37:32 pour l'allocation des bureaux.
37:35 Donc, il y a pas mal de problèmes.
37:37 Mais je trouve que ça, quelque part, c'est dans le prix.
37:40 Parce que le rendement, la différence entre le rendement
37:43 sur les REITs et le marché actions dans l'ensemble,
37:47 c'est assez large.
37:49 Donc, quelque part, les problèmes sont déjà là, dans le prix.
37:53 - Prêt. Je comprends.
37:55 - Et je dirais, c'est un peu partout.
37:59 En termes régional, mes choix sont probablement les US.
38:06 Et, bizarrement, le Royaume-Uni.
38:09 Tout le monde parle des problèmes de financement dans le real estate.
38:17 Mais on parle de ça depuis des années.
38:19 Donc, si ce problème n'est pas dans le prix, on est tous des fous.
38:23 - C'est que le marché a mal fait son travail.
38:25 - Oui. - Je comprends.
38:26 - On parle de ça depuis toujours.
38:28 Ailleurs, j'aime bien les actions chinoises.
38:35 - Ah !
38:36 - Mais je le dis toujours.
38:38 - Ah bon ?
38:39 - Non, mais...
38:40 - Ça fait longtemps que je n'ai pas eu quelqu'un
38:42 qui m'a dit ça autour de cette table, Paul.
38:44 Allons-y sur les actions chinoises.
38:46 - C'est une classe d'actifs qui est détestée.
38:48 Mais c'est pour ceux raisons-là que les prix sont aussi bas.
38:52 Les actions américains, indiens, tout le monde les aime, les adore.
38:57 C'est pour ça qu'ils sont très chers.
39:01 Et historiquement, on voit toujours que si on achète quelque chose
39:06 qui est très cher, le recours sur investissement sera négligeable,
39:10 probablement négatif sur le moyen et long terme.
39:13 - Donc plutôt envie d'être contrariant quand même ici et là.
39:16 Immobilier, actions chinoises, même si effectivement
39:19 il n'y a pas encore de signal très fort, c'est quand même plutôt là,
39:23 sur des visions moyen-long terme, que vous avez envie de vous positionner.
39:26 - Les actions, dans l'ensemble, je suis sous-pandéré.
39:29 - Oui, je comprends.
39:31 - Mais si j'avais un choix à faire, ce serait action chinoise.
39:35 - Action chinoise.
39:36 - Parce que là, je trouve que ce n'est pas du tout cher.
39:38 - Mabrouk ?
39:40 - Ça va être très surprenant.
39:42 Nous aussi, on a augmenté très substantiellement notre poche de cash.
39:46 Donc ça, ce n'est pas non plus une surprise.
39:48 Et ça, c'est la conséquence de la réduction de la duration.
39:50 Alors c'est plutôt un réaménagement.
39:52 En gros, on a effectivement vendu une partie de nos expositions sur le long.
39:57 Ça n'a pas été du tout un mauvais choix, bien au contraire.
40:00 Et on a privilégié le court.
40:03 On va avoir à faire attention aussi au court,
40:05 parce que comme on l'a dit tout à l'heure,
40:06 ce dernier commence aussi à montrer quelques signes.
40:08 - Ça rebouge.
40:09 - Exactement, ça rebouge.
40:10 Ça rebouge beaucoup moins, mais en duration, on n'est pas non plus...
40:13 On arrive quand même à limiter les pertes.
40:16 Alors nous, sans surprise, encore une fois,
40:18 ce qui a bien résisté, et ça, c'est un effet technique aussi,
40:22 de rareté du papier, notamment dans la partie à yield,
40:25 fait qu'il y a assez peu d'émissions,
40:28 il y a une demande qui est là,
40:29 une recherche de rendement en quelque sorte.
40:31 Et donc, finalement, on a sur ce segment de marché,
40:35 alors nous, on est plutôt européens,
40:37 une classe active qui s'est plutôt bien comportée,
40:39 qui comparativement à l'investment grade,
40:42 finalement, a assez bien résisté.
40:43 Donc, finalement, on a continué à être exposé là-dessus.
40:46 Et puis, bien évidemment, le sample éternel, action américaine,
40:49 puisque là, de toutes les façons, c'est pas une surprise,
40:51 on a réduit nos expositions partout,
40:53 Europe, Asie, Chine...
40:56 - Sauf aux États-Unis.
40:57 - Sauf aux États-Unis, puisque de toutes les façons,
40:59 qu'est-ce qui va se passer ?
41:00 Si jamais, effectivement, la croissance va mal,
41:02 bon, on va avoir des anticipations de baisse de taux,
41:03 ça va profiter, effectivement, au segment de croissance.
41:05 Et si, finalement, la croissance va bien,
41:07 ça profite au segment de croissance,
41:08 puisque la croissance ira bien.
41:09 Donc, non, mais le pire, c'est qu'aujourd'hui,
41:11 à un moment donné, quand on regardait, même début septembre,
41:14 comment étaient orientés les indices actions,
41:16 en fait, ils sont pro-croissance.
41:17 Même avec des taux réels qui sont à 2,5,
41:19 où tout le monde prophétisait une catastrophe,
41:21 ça a changé.
41:22 - Alors, c'est vrai que ça se vérifie.
41:24 Aux États-Unis, le style "growth" surperforme,
41:27 Nasdaq est à +30,
41:28 avec des taux réels,
41:30 qu'on vient de décrire, des taux réels.
41:32 En Europe, c'est plutôt la "value" qui surperforme.
41:35 - Alors, bien "value" aussi.
41:36 - Oui, mais de part et d'autre de l'Atlantique,
41:38 il y a quand même des dynamiques
41:41 et des performances de style très différentes.
41:43 - Radicalement différentes, en effet.
41:44 Donc, du coup, on se dit, l'Europe,
41:46 bon, il y a quelques soucis à gérer d'abord,
41:48 on n'en y voit pas trop clair,
41:50 et puis, il y a un effet aussi dollar.
41:52 En gros, le dollar aussi pousse, en quelque sorte.
41:55 On pense que le dollar va rester à ces niveaux-là.
41:58 Il y a assez peu de chances,
41:59 pour les raisons que vous avez évoquées par ailleurs,
42:01 il y a peu de facteurs de soutien à la croissance européenne
42:03 qui vont pousser la devise européenne.
42:05 Donc, globalement...
42:06 - Donc, Nasdaq, cash et pétrole, peut-être,
42:09 puis ça fait un portefeuille...
42:11 - Pétrole, non.
42:13 L'Amérique latine, effectivement, on aime bien,
42:16 on a juste un peu réduit nos expositions,
42:18 mais comparativement aux autres marchés,
42:20 actions, on est plutôt exposé là-dessus.
42:22 - Alain.
42:23 - En complément à ce qui a été dit,
42:24 alors, nous, historiquement,
42:25 on était très, très, très peu dans le fixed income,
42:27 donc on y revient progressivement.
42:29 C'est un peu pénible,
42:30 mais on pense qu'il y a du rendement
42:31 et qu'il faut continuer.
42:32 Donc, on évite quand même le high yield
42:34 parce qu'on est plutôt partisans d'un ralentissement économique.
42:37 Donc, on pense qu'il y aura des risques.
42:39 - Les spreads sont trop serrés du point de vue là ?
42:41 - Justement, pour l'instant,
42:42 le high yield a trop bien tenu, je trouve.
42:44 - Pour le ralentissement, je comprends.
42:47 - On redoute un peu, mais qui va arriver, se confirme.
42:49 Le high yield va se comporter comme les marchés actions,
42:52 et donc, on préfère de l'investment grade
42:54 qui offre aujourd'hui un très bon rendement.
42:56 Maintenant, sur les actions, on a une approche,
42:58 je dirais, effectivement,
42:59 la croissance type technologique, disruptives,
43:03 ça, on reste assez convaincus,
43:05 notamment aux États-Unis.
43:07 Ensuite, côté Europe, on est un peu plus prudent,
43:11 mais effectivement, sur des points comme les foncières,
43:14 notamment les foncières cotées, et pas les SCPI.
43:17 - Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non.
43:18 - Les foncières, on parle encore...
43:19 - Non, non, non, non, non, bien sûr.
43:20 - On parle presque encore de face value.
43:21 - L'immobilier en bourse.
43:22 - L'immobilier en bourse, qui, lui, déjà a des décotes de 40 ou 50 %.
43:25 Rappelons quand même que, dans cet environnement
43:27 où les gens ont moins envie d'acheter, ils louent.
43:29 Donc, les loyers rentrent.
43:30 En tout cas, dans le résidentiel, clairement, ils rentrent,
43:32 et il n'y a pas de problème de ce côté-là.
43:34 Dans le bureau, c'est moins clair, en effet.
43:36 Donc, il faut être plus segmenté,
43:37 plutôt centre-ville que périphérie.
43:39 Et dans le commerce, effectivement,
43:42 ça fait déjà 10 ans que le commerce souffre.
43:44 Il a encore plus souffert avec le Covid.
43:47 Et maintenant, on peut dire que ce n'est pas extraordinaire,
43:50 mais la situation se stabilise un petit peu.
43:52 Et puis, les valorisations le reflètent également.
43:54 Donc, aujourd'hui, on a des foncières cotées
43:56 qui sont à moins 40, moins 50.
43:57 On n'a pas d'inquiétude sur les comptes de résultats.
44:00 Les bilans en photo, ça va.
44:03 En dynamique, c'est moins clair,
44:04 parce qu'il va falloir quand même que le marché se fluidifie
44:07 pour qu'il puisse faire tourner les portefeuilles
44:10 et pas avoir des refinancements trop coûteux.
44:12 Ça nécessitera, je pense, une baisse des prix,
44:14 probablement selon les segments, entre 5 et 25 %.
44:18 Mais à la limite, compte tenu des niveaux de valorisation aujourd'hui,
44:21 je préférais avoir des prix qui baissent de 20 %
44:23 et qu'il y ait une liquidité retrouvée
44:25 qu'attendre définitivement.
44:27 Mais toujours est-il qu'on est sur des points
44:29 où déjà, je pense, lorsque les taux vont commencer à baisser,
44:33 c'est un secteur qui se regardera.
44:35 Il ne va pas forcément très bien vivre dans les 2-3 prochains mois,
44:38 mais on est sur des niveaux d'entrée, effectivement.
44:40 Oui, bien sûr.
44:41 Et puis, tout le monde a en tête,
44:43 c'était le début de la discussion,
44:45 au-delà de 5 %, on verra combien de temps
44:47 les taux longs peuvent rester au-delà des 5 % aux États-Unis.
44:50 Ce sera toute la question.
44:52 Higher for longer, ça ne veut pas dire higher forever.
44:54 C'est ce qu'on m'a dit cette semaine.
44:56 Merci à vous trois.
44:57 Merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
44:59 Alain Dubreuil, Claresco, Paul Jackson, Invesco,
45:02 Emma Bruch-Etoine, Natix, ICM.
45:04 Le dernier quart d'heure de Smartboard chaque soir,
45:17 c'est le quart d'heure thématique.
45:18 Le thème de ce soir, c'est celui du climat
45:21 et de la stratégie climat menée par les équipes
45:23 de Thematics Asset Management.
45:25 Notre spécialiste climat de Thematics
45:27 est à mes côtés en plateau, Guillaume Gosselin.
45:29 Bonsoir.
45:30 Merci beaucoup d'être avec nous, Guillaume.
45:33 Stratégie climat qui a été lancée il y a un an pile,
45:35 c'est ça, par Thematics Asset Management,
45:38 avec une philosophie qui tranche un peu
45:41 peut-être par rapport à ce qu'en tout cas
45:43 on se fait comme idée d'une stratégie climat
45:45 dans le monde de l'investissement.
45:47 On associe beaucoup ces stratégies d'investissement
45:49 dédiées au climat à l'investissement
45:51 dans les énergies renouvelables.
45:53 C'est sûr que c'est une partie du sujet
45:55 très importante et que c'est une association
45:57 tout à fait légitime.
45:59 Vous avez fait un choix un peu différent
46:01 en regardant bien au-delà du seul secteur
46:03 des énergies renouvelables ou de ceux qui apportent
46:05 des solutions de décarbonation
46:07 pour aller regarder dans des secteurs
46:09 qui justement ont besoin de se décarboner eux-mêmes,
46:12 vont pouvoir utiliser des solutions
46:14 de décarbonation produites par d'autres entreprises
46:16 mais qui sont eux-mêmes
46:18 dans un chemin de décarbonation
46:20 de leurs activités.
46:22 C'est une logique assez différente finalement.
46:25 Oui exactement.
46:26 On retrouve tout d'abord
46:28 ces entreprises, ces fameuses
46:30 énergies renouvelables,
46:32 ces entreprises qui vont jouer sur l'efficacité énergétique
46:34 des bâtiments par exemple.
46:35 Donc ça c'est vraiment ce qu'on a à l'idée
46:37 quand on investit sur la thématique du climat.
46:39 Chez Thematics, on a pris une approche
46:41 un peu complémentaire et qui va de pair
46:43 puisque pour réduire ses émissions
46:45 et pour réussir justement sa transition,
46:46 il faut aussi investir dans les sociétés
46:48 qui, comme vous l'avez dit,
46:50 vont adopter ces solutions
46:52 pour réduire leurs propres émissions
46:54 d'un côté, mais aussi pour réduire
46:56 les émissions de toute leur chaîne de valeur.
46:58 Oui, c'est-à-dire que voilà,
47:00 on ne compte plus uniquement les émissions
47:02 qui sont produites par l'entreprise,
47:04 on va jusqu'aux émissions qui sont générées
47:06 par l'utilisateur final
47:08 du produit ou du service. C'est ça,
47:10 les fameux scopes jusqu'au scope 3.
47:11 C'est ça, c'est le fameux scope 3
47:13 qui peut être aussi en amont, c'est-à-dire justement
47:15 quel produit on va utiliser, est-ce qu'il est carboné,
47:17 moins carboné, et l'utilisation
47:19 des produits. Donc ça va être l'utilisateur
47:21 quand il va rouler, par exemple, ça va être le scope 3
47:23 du manufacturier automobile,
47:25 par exemple. Donc c'est un univers
47:27 d'investissement, finalement, qui est très large,
47:29 très mondial,
47:31 et qui regroupe de multiples
47:33 secteurs d'activité. De ce point de vue-là,
47:35 vous êtes complètement agnostique, au départ, en tout cas,
47:37 j'imagine. Oui, justement, l'idée, c'est vraiment
47:39 de s'appuyer sur l'expertise de Thematics,
47:41 qui est justement sur des tendances
47:43 séculaires, des tendances de croissance,
47:45 sur, par exemple, la thématique de l'eau, la thématique
47:47 du bien-être, de la sécurité, de l'intelligence
47:49 artificielle et de la robotique,
47:51 et de l'économie de l'abonnement.
47:53 Donc on part vraiment sur l'expertise de ces
47:55 gérants, qui est justement relativement
47:57 diversifiée en termes de secteur,
47:59 mais on va, justement, appliquer un filtre
48:01 climatique. Donc,
48:03 à la fin, on obtient un portefeuille
48:05 qui va être beaucoup plus diversifié
48:07 et beaucoup moins concentré, comme on peut voir,
48:09 sur des fonds qui investissent
48:11 uniquement sur le climat, d'un point de vue
48:13 des solutions.
48:15 - Toute la question étant de
48:17 savoir, quand on investit dans
48:19 ces entreprises qui mènent
48:21 des efforts
48:23 et des chemins de décarbonation
48:25 de leurs activités et de toutes leurs chaînes,
48:27 comme vous l'avez dit, comment on s'assure
48:29 sur l'horizon d'investissement
48:31 qui est le vôtre, comment est-ce qu'on
48:33 s'assure que ces entreprises
48:35 tiennent bien les engagements
48:37 qu'elles prennent vis-à-vis des
48:39 investisseurs ? Et
48:41 c'est toujours ce que je dis, on ne peut pas attendre
48:43 2050 pour vérifier que tout le monde est net zéro.
48:45 Il y a bien sûr des points de rendez-vous
48:47 très importants, et peut-être même,
48:49 d'ici quelques mois, trimestres
48:51 ou dans les prochaines années, pour vérifier
48:53 qu'on est bien sur les trajectoires
48:55 sur lesquelles tout le monde s'accorde
48:57 et que tout le monde a signé, d'une certaine manière.
48:59 - Oui, on voit beaucoup d'effets d'annonce net zéro
49:01 en 2050. Ca fait
49:03 doucement rire, parce qu'en 2050, ceux qui établissent
49:05 les objectifs actuellement
49:07 en 2023 seront déjà plus là en
49:09 2050. Donc c'est déjà assez facile
49:11 de tenir ce type d'engagement.
49:13 C'est pour ça que, chez Thématix,
49:15 pour appliquer vraiment ce filtre
49:17 climatique pour une question
49:19 presque philosophique, qu'est-ce qu'un alignement
49:21 avec l'accord de Paris ? On applique
49:23 justement un double
49:25 approche.
49:27 Premièrement, une approche quantitative, puisque maintenant
49:29 les entreprises reportent de plus en plus sur
49:31 leurs émissions, donc direct, scope 1 et 2
49:33 et indirect, scope 3.
49:35 Et là, on dispose justement d'une meilleure qualité
49:37 de données. Il y a 5 ans, on n'aurait pas pu lancer
49:39 ce produit, parce qu'on n'avait pas assez de données,
49:41 forcément. Et là, on peut voir directement
49:43 la trajectoire de décarbonation
49:45 des entreprises. Les chiffres ne mentent pas.
49:47 Et on peut voir vraiment
49:49 si les émissions passées et les émissions aussi
49:51 prospectives sont alignées
49:53 avec les scénarios tels que définis par la science.
49:55 Donc ça, c'est une première approche
49:57 qui nous permet déjà de voir vraiment
49:59 quelles sont les entreprises qui sont en bonne
50:01 voie, justement, pour atteindre ces objectifs.
50:03 Une deuxième approche aussi, dans notre sélection
50:05 de valeur, ça va être de regarder
50:07 d'un point de vue qualitatif.
50:09 D'un point de vue qualitatif, justement, pour
50:11 voir si les entreprises
50:13 se donnent les moyens
50:15 de leurs ambitions,
50:17 outre l'effet d'annonce de net zéro
50:19 ou de décarbonation.
50:21 Est-ce que vraiment, elles ont les moyens de leurs ambitions ?
50:23 Et je peux prendre un exemple.
50:25 - Bien sûr ! Il faut même, Guillaume, bien sûr !
50:27 - En portefeuille,
50:29 par exemple, Johnson Control.
50:31 C'est une entreprise qu'on a investie
50:33 dessus à travers la thématique de la
50:35 sécurité. Puisque c'est une
50:37 entreprise qui propose
50:39 des systèmes de détection d'incendie,
50:41 des systèmes de traitement de l'air dans les bâtiments.
50:43 Et surtout, 55%
50:45 du chiffre d'affaires de l'entreprise
50:47 est lié au système de chauffage,
50:49 ventilation et climatisation
50:51 dans les bâtiments.
50:53 55% du chiffre d'affaires.
50:55 Et en face, ça représente 90% des émissions
50:57 totales de l'entreprise. A travers notamment
50:59 le Scope 3, puisque quand
51:01 on allume son climatiseur
51:03 dans son bureau, ça a un impact
51:05 sur le réchauffement climatique. - Le Scope 3 de Johnson Control.
51:07 Voilà !
51:09 - Et aussi le cas d'investissement.
51:11 Pourquoi dire que ça peut apporter
51:13 de l'alpha, justement, d'investir dans
51:15 ces entreprises qui prennent les devants
51:17 sur la réglementation ?
51:19 C'est que, il y a
51:21 quelques années, il y a eu une réglementation qui s'applique,
51:23 un accord international, justement, pour limiter
51:25 l'impact de ces gaz
51:27 réfrigérants. Alors, avant, les gaz
51:29 réfrigérants qu'on utilisait faisaient des trous dans la couche
51:31 de zone. On a remplacé ça par d'autres gaz
51:33 réfrigérants, mais du coup, qui ont un impact
51:35 sur le climat. Et donc,
51:37 toute la question est de savoir, pour ces entreprises
51:39 qui proposent ces systèmes de
51:41 climatisation, de pouvoir proposer d'autres
51:43 types de gaz réfrigérants, parce que sinon
51:45 potentiellement, un pays comme la France, ou comme
51:47 l'Allemagne, si demain, elle dit "on arrête l'utilisation
51:49 de ces gaz réfrigérants",
51:51 l'entreprise perd directement
51:53 une bonne partie de son chiffre d'affaires.
51:55 - Et concrètement, Johnson Control, c'est quoi les
51:57 grandes lignes de leur plan de marche, justement, pour
51:59 abaisser ces émissions
52:01 de Scope 3,
52:03 avec une réglementation qui va de toute façon
52:05 les y obliger ? - Alors justement,
52:07 cette entreprise prend les devants,
52:09 puisque tout le carnavestissement, encore, c'est
52:11 de dire que les entreprises qui agissent maintenant
52:13 auront moins de coûts futurs
52:15 quand la réglementation viendra.
52:17 Donc l'entreprise, par exemple, réduit
52:19 Scope 1 et 2 de 55%
52:21 en tant qu'engagement,
52:23 mais aussi réduction de 16%
52:25 de leur Scope 3 au niveau de ces émissions.
52:27 Et pour ça, elle utilise,
52:29 elle investit massivement
52:31 dans la recherche et le développement pour justement
52:33 proposer d'autres types de gaz réfrigérés.
52:35 Je ne vais pas rentrer dans les détails. - Non, non, bien sûr.
52:37 - Il y a d'autres types de gaz qui existent
52:39 pour remplacer ces gaz.
52:41 - Et par rapport à ce sujet-là, c'est
52:43 vraiment une entreprise que vous avez identifiée
52:45 comme étant en avance
52:47 par rapport à des concurrents dans ce secteur ?
52:50 - Oui, parce que c'est une entreprise
52:52 qui génère aussi beaucoup de chiffre d'affaires
52:54 et qui a plus de moyens. C'est pour ça aussi
52:56 dans le portefeuille, on va retrouver,
52:58 et c'est ce qu'on retrouve, on retrouve certains biais.
53:00 Alors, on garde l'ADN de thématique
53:02 sur les Etats-Unis,
53:04 mais on voit qu'il y a une plus forte proportion
53:06 de sociétés européennes, par exemple,
53:08 puisque les sociétés européennes sont plus
53:10 en avance sur la transition climatique.
53:12 On voit aussi plutôt un biais
53:14 sur les large cap, parce que
53:16 généralement quand on est une petite capitalisation,
53:18 on est plutôt focalisé sur le chiffre d'affaires
53:20 plutôt que sur la stratégie
53:22 vraiment long terme et vraiment déployer
53:24 une stratégie climatique. Donc voilà,
53:26 c'est à peu près ce genre d'entreprise qu'on voit
53:28 et Johnson Control rentre dedans.
53:30 - Une des raisons pour lesquelles l'Europe est en avance,
53:32 j'imagine, Guillaume, c'est la réglementation.
53:34 L'Europe est pionnière
53:36 en matière de réglementation, évidemment.
53:38 Et ça va évidemment
53:40 dans le bon sens.
53:42 On sent quand même poindre ici et là,
53:44 dans le discours de certains industriels
53:46 ou de représentants de secteurs
53:48 industriels, mais
53:50 au niveau politique, également,
53:52 face à des opinions publiques
53:54 qui vivent une crise du pouvoir d'achat
53:56 ou des conditions de vie, on l'appelle comme on veut,
53:58 on sent ici
54:00 et là la tentation de...
54:02 Alors je ne vais pas dire
54:04 d'abandonner les objectifs
54:06 climatiques, net zéro, accord de Paris, etc.
54:08 Évidemment non. Mais en tout cas,
54:10 de se donner peut-être un peu plus de temps
54:12 de diluer ou de reporter
54:14 des objectifs et des temporalités
54:16 qu'on avait pu fixer dans l'intervalle
54:18 avant 2050.
54:20 En tout cas, c'est des sujets qui arrivent très vite
54:22 et très haut dans les discussions
54:24 politiques, par exemple.
54:26 Guillaume,
54:28 comment vous le ressentez, vous, du point de vue des entreprises,
54:30 dans cet univers d'investissement que vous avez
54:32 autour du climat, cette
54:34 volatilité réglementaire, est-ce que c'est
54:36 le risque majeur pour des entreprises
54:38 qui se sont engagées sur des trajectoires
54:40 et qui voient que finalement, peut-être
54:42 que les objectifs sont en train de bouger
54:44 dans le temps ou en absolu, d'ailleurs.
54:46 - Oui, très clairement,
54:48 on voit la volatilité, l'ennemi, on va dire,
54:50 des entreprises, mais on voit
54:52 très clairement une lame de fond, puisque
54:54 déjà, les citoyens, les politiques ont conscience
54:56 qu'un été comme on a vécu,
54:58 celui en 2022, 2021,
55:00 on a des épisodes caniculaires de plus en
55:02 plus importants, des épisodes de sécheresse,
55:04 donc c'est la première fois vraiment qu'on ressent
55:06 les effets directement du réchauffement climatique.
55:08 Donc, les entreprises,
55:10 enfin, les politiques,
55:12 ont bien conscience de ce problème-là.
55:14 La différence, ça va être juste,
55:16 le questionnement, ça va être plutôt sur
55:18 l'intensité de cette transition,
55:20 sur la rapidité de la mise en place de cette
55:22 transition, et aussi, est-ce que ça va se faire
55:24 de façon ordonnée ou désordonnée ?
55:26 Est-ce que les États vont se mettre d'accord
55:28 pour agir ensemble ? Mais, en tout cas,
55:30 on voit très clairement que c'est une lame de fond,
55:32 et donc, ça donne aussi de la visibilité
55:34 pour les entreprises, même si
55:36 entre-temps, il peut y avoir
55:38 des effets volatils. - Mais les entreprises,
55:40 effectivement, que vous suivez, qui vous semblent
55:42 vertueuses, se laissent pas déstabiliser
55:44 par ce bruit du
55:46 moment, sur la question de la vitesse
55:48 et de l'intensité ? Le sens du voyage reste clair ?
55:50 - Le sens du voyage, la destination
55:52 reste la même, surtout quand...
55:54 En fait, quand on établit
55:56 un objectif à 2030,
55:58 on va pas changer demain
56:00 son plan stratégique, puisque généralement,
56:02 les plans stratégiques de réduction
56:04 des gaz à effet de serre sont intégrés dans les
56:06 plans stratégiques des entreprises. Donc, on va pas
56:08 s'amuser à changer en fonction
56:10 des effets politiques et des effets
56:12 de la dénonce. - Merci beaucoup, Guillaume.
56:14 Merci d'être venu nous parler du climat
56:16 et de la stratégie climat, qui est développée
56:18 depuis un an, maintenant, chez Thématix, à cette
56:20 manière. Un mot, quand même, juste, rapidement,
56:22 du comportement de la stratégie
56:24 et du fond, de la performance
56:26 au bout d'un an, c'est toujours une étape
56:28 importante. Est-ce que le comportement
56:30 de la stratégie répond
56:32 à vos attentes, jusqu'à présent, et à celles
56:34 de vos clients ? - Oui, donc, ça fait maintenant un an
56:36 qu'on a lancé le fond, donc, on a vraiment pu tester
56:38 cette stratégie.
56:40 On se compare à un indice MSCI-AQUI
56:42 Paris-Solange, donc, c'est vraiment un indice
56:44 ESG. - Action mondiale
56:46 alignée sur les accords de Paris. - Voilà, c'est ça.
56:48 Et, depuis un an, à fin septembre, on est en légère
56:50 surperformance par rapport à l'indice. Donc, ça
56:52 confirme aussi le cas d'investissement, d'avoir
56:54 un portefeuille diversifié sur les secteurs.
56:56 - Merci beaucoup, Guillaume. Guillaume Gosselin,
56:58 qui était avec nous, donc, en plateau, pour ce
57:00 quart d'heure thématique de Smart Bourse.
57:02 Spécialiste climat de Thématix Asset Management.
57:04 ♪ ♪ ♪

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